L'architecture néerlandaise est assez fascinante. Qu'elle soit laide ou extraordinaire, elle reste batavissime. Parmi les horreurs, beaucoup de batiments des années 1970-1980. On a par exemple le style "Lego" (voir l'oeuvre d'Aldo van Eyck à droite, qui pourtant est une des plus réussies): des structures en béton, des fenêtres standards de couleur (si l'architecte est amoureux) ou blanches (s'il n'est pas d'humeur). De l'intérieur cela donne des espaces lumineux, mais de l'extérieur cela casse le rythme de la ville. Je déteste. On a d'autres styles, j'y reviendrai.
Plus intéressant, et plus ancien même si plus déprimant, est l'Ecole d'Amsterdam (Amsterdamse School). L'idée est d'épouser la modernité en utilisant les matériaux traditionnels: le bois et la brique. A Amsterdam il y a quelques exemples très réussis (la photo à gauche montre 'Het Schip', le vaisseau, qui date de 1920, près de la gare centrale d'Amsterdam).
Mon problème avec cette architecture est tout d'abord le manque de lumière: les commanditaires voulaient que les habitants se concentrent sur la lecture et évitent de passer leur journée à la fenêtre, et ont donc réduit les fenêtres. Par ailleurs, l'imaginaire villageois (modèle anthropologique de ces architectes à l'époque) a un côté étouffant. Au cours des années, on voit le style se transformer en style crypto-fasciste, voire stalinien avant la lettre. Une avenue près du Mercatorplein, à l'Ouest d'Amsterdam, est un exemple de ratage magistral et fascisant. J'aime y emmener mes amis pour leur rappeler qu'une bonne idée (la perspective) peut foirer magistralement.
Depuis la fin des années 1980, on trouve pas mal de batiments qui marient modernité, tradition (dans l'utilisation de la brique et du bois) et imaginaire abstrait: on trouve beaucoup de cubes et de formes simples. Cela donne des choses très froides et industrielles (les banlieues posées sur les nouveaux polders: des cubes alignés à l'infini entre une autoroute et un canal), mais aussi des choses très belles, avec un mariage entre la répétition et l'exception. Une fenêtre bizarre parmi d'autres bien alignées, une partie du batiment en biais alors que le reste est extrêmement droit... Ce qu'on appelle le "style international" fait clairement partie de l'imaginaire industriel batave contemporain. Après les massacres des années 1980 (on trouve des complexes de logements sociaux vraiment hideux), on sent que l'imagination a réussi à se frayer un chemin parmi les décideurs.
Et ce n'est pas un hasard si de nombreux architectes néerlandais exportent désormais leurs talents.
jeudi 29 décembre 2005
Jardin batave
Bon je critique beaucoup, mais il m'arrive aussi parfois d'apprécier certaines choses. Si, si, je vous assure...
Une chose qui frappe quand on arrive aux Pays-Bas, c'est l'ordre et la propreté: si on arrive de la chaotique Belgique, dès qu'on a passé la frontière, tout est bien aligné, le macadam de la route est impeccable. A votre droite, une colonne avec des publicités pour MacDo, La Place ("mangerie" est un terme bien choisi: on est loin de la gastronomie) et Philips, des zones industrielles alignées au cordeau et respirant la santé financière, et des indications claires et propres.
En ville (oublions Amsterdam qui vit constemment au bors du chaos), tout est bien rangé et bien peint. Pas une seule maison en ruine (on ne peut pas en dire autant de la Belgique!), des briques bien propres, voire peintes, des fenêtres bien nettoyées, et tous les poteaux sont bien entretenus, comme si on vivait dans un Legoland géant.
Bien sûr, cet ordre peut vous porter sur les nerfs. Après le chaos chic de Paris, l'ordre batave petit-bourgeois peut être vécu comme étouffant. Heureusement, j'habite à Amsterdam, où tout est relativement sale et chaotique. Une île de bordel dans une mer d'ordre bien peint.
Une chose qui frappe quand on arrive aux Pays-Bas, c'est l'ordre et la propreté: si on arrive de la chaotique Belgique, dès qu'on a passé la frontière, tout est bien aligné, le macadam de la route est impeccable. A votre droite, une colonne avec des publicités pour MacDo, La Place ("mangerie" est un terme bien choisi: on est loin de la gastronomie) et Philips, des zones industrielles alignées au cordeau et respirant la santé financière, et des indications claires et propres.
En ville (oublions Amsterdam qui vit constemment au bors du chaos), tout est bien rangé et bien peint. Pas une seule maison en ruine (on ne peut pas en dire autant de la Belgique!), des briques bien propres, voire peintes, des fenêtres bien nettoyées, et tous les poteaux sont bien entretenus, comme si on vivait dans un Legoland géant.
Bien sûr, cet ordre peut vous porter sur les nerfs. Après le chaos chic de Paris, l'ordre batave petit-bourgeois peut être vécu comme étouffant. Heureusement, j'habite à Amsterdam, où tout est relativement sale et chaotique. Une île de bordel dans une mer d'ordre bien peint.
Pauvreté (suite) °
Zalm nous fait pleurer avec son enfance: comme il n'avait pas de jus de fruits jadis, il ne plaint pas les nouveaux pauvres... Dans la presse batave: Le ministre des Finances Gerrit Zalm, dans un entretien avec le quotidien à grand tirage AD Haagsche Courant (pp.1, 6 et 7), affirme qu’aux Pays-Bas on emploie trop vite le mot "pauvreté". "Il est vrai que nous avons vu baisser le pouvoir d’achat. Mais la pauvreté telle que nous la définissons est un phénomène dont nous ne nous déferons jamais. La Banque mondiale qualifie de pauvre toute personne qui dispose de moins d’un dollar par jour. Nous employons le mot pour tous ceux qui gagnent moins de 105 pour cent du minimum social. Dans ce sens c’est un problème insoluble." "Ce n’est qu’avec zéro personne touchant une indemnité d’assistance sociale que la pauvreté aura disparu. C’est un objectif irréalisable."
Zalm réagit dans l’AD à la récente publication de statistiques du Sociaal en Cultureel Planbureau (SCP) montrant que la pauvreté a fortement progressé cette année. Il qualifie cette progression de "relative" et dit que les classes inférieures de la société néerlandaise sont beaucoup plus prospères que durant sa propre jeunesse, il y a cinquante ans. "Je suis moi-même issu de la classe moyenne inférieure. Il n’y avait pas de télé, on mangeait des tartines doubles et on cousait nous-mêmes nos vêtements. Nous ne buvions même pas de café, le thé était meilleur marché, et encore moins de l’alcool ou des jus de fruits. C’était réservé aux anniversaires."
"Son image de véritable chef du gouvernement Balkenende s’est de nouveau confirmée le dernier mois", remarque le journal dans le chapeau de l’interview du ministre. Le ministre des Finances Gerrit Zalm a gardé la main sur les cordons de la bourse lorsque le partenaire de coalition le CDA, aux alentours de la Saint Nicolas, a réclamé 250 millions d’euros pour compenser tous les ménages de la cherté de l’énergie.
Selon la députée SP Agnes Kant, sur la même page de l’AD, "Zalm et les autres ministres ne comprennent pas ce qui se passe aux Pays-Bas. Evidemment qu’il y a des pauvres : pas seulement parmi ceux qui n’ont pas de travail, mais de plus en plus parmi ceux qui en ont. Et ces gens peuvent peut-être effectivement se payer un jus de fruit, mais parfois ils sont contraints de sauter un repas chaud. Comme si ce n’était pas triste. Et Zalm a beau sortir de la classe moyenne inférieure, ce n’est pas là notre propos. Nous parlons de gens qui n’arrivent vraiment pas à joindre les deux bouts."
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6739
Zalm réagit dans l’AD à la récente publication de statistiques du Sociaal en Cultureel Planbureau (SCP) montrant que la pauvreté a fortement progressé cette année. Il qualifie cette progression de "relative" et dit que les classes inférieures de la société néerlandaise sont beaucoup plus prospères que durant sa propre jeunesse, il y a cinquante ans. "Je suis moi-même issu de la classe moyenne inférieure. Il n’y avait pas de télé, on mangeait des tartines doubles et on cousait nous-mêmes nos vêtements. Nous ne buvions même pas de café, le thé était meilleur marché, et encore moins de l’alcool ou des jus de fruits. C’était réservé aux anniversaires."
"Son image de véritable chef du gouvernement Balkenende s’est de nouveau confirmée le dernier mois", remarque le journal dans le chapeau de l’interview du ministre. Le ministre des Finances Gerrit Zalm a gardé la main sur les cordons de la bourse lorsque le partenaire de coalition le CDA, aux alentours de la Saint Nicolas, a réclamé 250 millions d’euros pour compenser tous les ménages de la cherté de l’énergie.
Selon la députée SP Agnes Kant, sur la même page de l’AD, "Zalm et les autres ministres ne comprennent pas ce qui se passe aux Pays-Bas. Evidemment qu’il y a des pauvres : pas seulement parmi ceux qui n’ont pas de travail, mais de plus en plus parmi ceux qui en ont. Et ces gens peuvent peut-être effectivement se payer un jus de fruit, mais parfois ils sont contraints de sauter un repas chaud. Comme si ce n’était pas triste. Et Zalm a beau sortir de la classe moyenne inférieure, ce n’est pas là notre propos. Nous parlons de gens qui n’arrivent vraiment pas à joindre les deux bouts."
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6739
mercredi 28 décembre 2005
A gauche toute? °
Ca y est, on commence à envisager une coalition de gauche entre le parti travailliste, les verts et l'extrême-gauche. Cela va-t-il influer sur la politique du PvdA, qui a, à mon grand regret, eu tendance à pousser à droite pour draguer les partis de droite? Je l'espère...
Dans la presse batave: "Il est possible que la gauche, aux prochaines élections législatives, acquière la majorité absolue à la Deuxième Chambre", souligne le Trouw dans son cahier de Verdieping. "Mais le PvdA, le SP et GroenLinks gouverneront-ils alors ensemble ?" Dans l’entretien qui suit ce chapeau, le chef de file du SP, Jan Marijnissen (photo), raconte pourquoi il veut que Wouter Bos (PvdA) opte pour lui plutôt que pour le CDA ou le VVD. "Cela ne donnera rien", affirme Marijnissen. "Je suis convaincu qu’un gouvernement Bos sans le SP tombera déjà au bout d’un an.
"Le leader socialiste radical reconnaît que les entretiens qu’il a avec Wouter Bos et la leader GroenLinks Halsema sur la formation d’une alternative de gauche à la coalition actuelle n’avancent guère. Le livre que Bos a publié récemment lui a rendu quelque espoir. Mais Bos doit commencer à bouger, selon Marijnissen. "Sinon l’alternative de gauche perdra sa force d’attraction."
Marijnissen veut donner aux Pays-Bas une alternative à la politique néolibérale anglo-saxonne. "Cette politique reprise à Thatcher a été destructive pour la société. Les différences de revenu se sont accrues, la sécurité sociale a été démolie, le secteur public est en lambeaux et la probité professionnelle est en recul. Les Néerlandais sont devenus égoïstes. Et tout cela a procédé de l’idée que les gens prennent leurs responsabilités. Mais le réflexe des citoyens a été de dire : débrouillez-vous."
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6734
Dans la presse batave: "Il est possible que la gauche, aux prochaines élections législatives, acquière la majorité absolue à la Deuxième Chambre", souligne le Trouw dans son cahier de Verdieping. "Mais le PvdA, le SP et GroenLinks gouverneront-ils alors ensemble ?" Dans l’entretien qui suit ce chapeau, le chef de file du SP, Jan Marijnissen (photo), raconte pourquoi il veut que Wouter Bos (PvdA) opte pour lui plutôt que pour le CDA ou le VVD. "Cela ne donnera rien", affirme Marijnissen. "Je suis convaincu qu’un gouvernement Bos sans le SP tombera déjà au bout d’un an.
"Le leader socialiste radical reconnaît que les entretiens qu’il a avec Wouter Bos et la leader GroenLinks Halsema sur la formation d’une alternative de gauche à la coalition actuelle n’avancent guère. Le livre que Bos a publié récemment lui a rendu quelque espoir. Mais Bos doit commencer à bouger, selon Marijnissen. "Sinon l’alternative de gauche perdra sa force d’attraction."
Marijnissen veut donner aux Pays-Bas une alternative à la politique néolibérale anglo-saxonne. "Cette politique reprise à Thatcher a été destructive pour la société. Les différences de revenu se sont accrues, la sécurité sociale a été démolie, le secteur public est en lambeaux et la probité professionnelle est en recul. Les Néerlandais sont devenus égoïstes. Et tout cela a procédé de l’idée que les gens prennent leurs responsabilités. Mais le réflexe des citoyens a été de dire : débrouillez-vous."
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6734
Votez le Pen °
J'ai rammené avec moi une photo de ce qui reste des affiches d'Act Up (ici, dans le Marais): la tronche de Sarko avec pour slogan "votez Le Pen". Finalement Act Up a décidé de retirer l'affiche, vu que l'auteur de la photo les a menacé d'un procès. Il n'empêche que, depuis, la communauté homo français, si elle existe, s'étripe sur le sujet. Je ne sais pas si Act Up a bien fait, mais elle a eu le mérite de lancer le débat.
Les pro-Act Up disent que si on suit sa politique d'ostracisation des drogués, des prostituées et des étrangers, Sarkozy reprend les idées de Le Pen. C'est vrai.
D'un autre côté, certains disent qu'à trop lui taper dessus on va le rendre encore plus populaire. Je ne sais pas ce qu'en pense Lestrade maintenant, mais il y a quelques mois il avait dit que Sarko avait été le seul à parler de l'émancipation des immigrés alors que tout le monde se gargarisait d'égalité "républicaine" qui avait en fait exclu plus qu'intégré. C'est vrai aussi.
Personnellement, je suis relativement d'accord avec Act Up, même si je pense que Sarko est loin d'être le seul à utiliser les thèmes du FN. Le reste de la droite le fait aussi, et la gauche reste bien timide dès qu'il s'agit de défendre les minorités, homos comme immigrés, putes ou drogués. Il n'empêche que trop donner d'attention au cas sarkozy ne peut que lui servir, alors qu'il faudrait le laisser 'exploser en vol', comme je l'ai pas mal entendu...
Projet de bouquin °
J'ai rencontré avant-hier Grégory Martin, de chez Denoël. Il m'a demandé de lui faire une proposition de synopsis pour le bouquin. Si son chef et le chef de son chef trouvent ça bien, il ne me restera plus qu'à l'écrire. Rien que ça. Le contenu est encore top secret. J'en reparle quand ça se concrétise quelque peu.
Cela m'excite beaucoup, mais me stresse à la fois. C'est beaucoup de plaisir avec l'écriture, la recherche, les rencontres que cela occasionne, mais aussi beaucoup de travail, de stress, de doutes, de nuits sans sommeil et de tonnes de chocolat.
L'histoire, c'est que Didier Lestrade (fondateur d'Act Up) avait travaillé avec Grégory sur ses deux derniers bouquins (Kinsey 6 et The end) et lui avait parlé de mon travail. J'ai entretemps essayé de placer l'idée ailleurs, avec l'aide de Jean-Baptiste Gugès (chez Dunod), mais ça n'a rien donné. Surviennent les émeutes en France et une traduction de mon affreuse interview dans le Volkskrant en français dans le Courrier international, et voilà que Grégory me contacte. La suite reste à écrire (littéralement)...
Cela m'excite beaucoup, mais me stresse à la fois. C'est beaucoup de plaisir avec l'écriture, la recherche, les rencontres que cela occasionne, mais aussi beaucoup de travail, de stress, de doutes, de nuits sans sommeil et de tonnes de chocolat.
L'histoire, c'est que Didier Lestrade (fondateur d'Act Up) avait travaillé avec Grégory sur ses deux derniers bouquins (Kinsey 6 et The end) et lui avait parlé de mon travail. J'ai entretemps essayé de placer l'idée ailleurs, avec l'aide de Jean-Baptiste Gugès (chez Dunod), mais ça n'a rien donné. Surviennent les émeutes en France et une traduction de mon affreuse interview dans le Volkskrant en français dans le Courrier international, et voilà que Grégory me contacte. La suite reste à écrire (littéralement)...
Système éducatif français en crise
Ce qui est bien en France, malgré tout, c'est qu'il y a des discussions de qualité. Toujours à la radio, BFM je crois, toujours en voiture... sur le système éducatif français. Est interrogé un homme qui a écrit un livre sur le sujet, qui reprend en gros les théories de Bourdieu sur la reproduction des élites, mais en donnant des exemples concrets et contemporains.
Selon lui, le système scolaire français s'est perverti dans la recherche d'une excellence élitiste. le problème n'est pas la qualité de l'enseignement, mais la nature de la sélection, et son but. Loin d'émanciper, l'école aggrave les clivages sociaux. Un élève très bon ne s'en sortira socialement que si ses parents ont les capitaux sociaux en rapport: ils lui offriront des cours particuliers, des séjours linguistiques, des compétences culturelles et sociales que l'école n'apporte pas, et surtout une connaissance du système éducatif. Le choix des options, des langues, des orientations est en effet essentiel. Un élève excellent mais avec des parents d'une classe sociale inférieure n'aura quasiment aucune chance de monter l'échelle sociale. Quand à tous les autres, qui ne sont ni excellents, ni soutenus par des parents déjà bien placés, le système les a abondonnés, tout en les humiliant.
Cette analyse correspond parfaitement à ce que j'ai pu voir sur le terrain. Et lorsqu'on imagine un système différent, la micro-élite cooptée dont les études ont été prises en charge par tous (je rappelle que la plupart des grandes écoles sont gratuites alors que la mixité sociale y est quasiment nulle) nous ressort son blabla égalitariste et "l'école républicaine".
En fait il s'agit d'un problème plus général qui touche l'Europe et les Etats-Unis, mais la France est clairement un des modèles les plus élitistes et aristicratiques. C'est justement parce que c'est devenu tellement aristocratique qu'on nous bassine de "républicain" à tout bout de champs. Rappelez vous des démocratie populaires qui ne sont ni démocratiques ni populaires: plus on parle de quelque chose, moins c'est vrai.
Les Pays-Bas? Et bien la sélection scolaire à 11 ans me paraît trop tôt pour ne pas être une sélection sociale, mais à la différence du système français, échouer une fois ne vous condamne pas à vie: il est toujours possible de remonter la filière, même si on a été un ado turbulant. Pas de peine de mort donc, heureusement.
Par contre, l'éducation de base m'y paraît faible: les connaissances générales (qui certes ne vous donnent pas un travail mais vous élèvent l'esprit) y sont un peu faibles, en particulier l'histoire et la connaissance de la langue.
Une dernière chose qui frappe quand on vient des Pays-Bas: les écoles françaises ressemblent à des prisons. Des murs de 3 mètres de haut, des grillages, des portes blindées. A quand le mirador? On en a parlé avec des amis: on a eu beaucoup de profs complètement fous, dictatoriaux, qui tiraient les oreilles, humiliaient les Noirs et les Arabes, hurlaient sans raison et donnaient des notes pour punir. La place de telles personnes est-elle auprès des enfants? En quoi leur tyranie nous a émancipés? Le côté totalitaire est d'autant plus intolérable qu'elles n'ont plus aucune fonction d'émancipation, au contraire. Ces humiliations n'ont servi qu'à nous rappeler que seuls les élus, les bien nés, ont mérité. Doit-on s'étonner que des écoles aient brûlé lors des émeutes?
Selon lui, le système scolaire français s'est perverti dans la recherche d'une excellence élitiste. le problème n'est pas la qualité de l'enseignement, mais la nature de la sélection, et son but. Loin d'émanciper, l'école aggrave les clivages sociaux. Un élève très bon ne s'en sortira socialement que si ses parents ont les capitaux sociaux en rapport: ils lui offriront des cours particuliers, des séjours linguistiques, des compétences culturelles et sociales que l'école n'apporte pas, et surtout une connaissance du système éducatif. Le choix des options, des langues, des orientations est en effet essentiel. Un élève excellent mais avec des parents d'une classe sociale inférieure n'aura quasiment aucune chance de monter l'échelle sociale. Quand à tous les autres, qui ne sont ni excellents, ni soutenus par des parents déjà bien placés, le système les a abondonnés, tout en les humiliant.
Cette analyse correspond parfaitement à ce que j'ai pu voir sur le terrain. Et lorsqu'on imagine un système différent, la micro-élite cooptée dont les études ont été prises en charge par tous (je rappelle que la plupart des grandes écoles sont gratuites alors que la mixité sociale y est quasiment nulle) nous ressort son blabla égalitariste et "l'école républicaine".
En fait il s'agit d'un problème plus général qui touche l'Europe et les Etats-Unis, mais la France est clairement un des modèles les plus élitistes et aristicratiques. C'est justement parce que c'est devenu tellement aristocratique qu'on nous bassine de "républicain" à tout bout de champs. Rappelez vous des démocratie populaires qui ne sont ni démocratiques ni populaires: plus on parle de quelque chose, moins c'est vrai.
Les Pays-Bas? Et bien la sélection scolaire à 11 ans me paraît trop tôt pour ne pas être une sélection sociale, mais à la différence du système français, échouer une fois ne vous condamne pas à vie: il est toujours possible de remonter la filière, même si on a été un ado turbulant. Pas de peine de mort donc, heureusement.
Par contre, l'éducation de base m'y paraît faible: les connaissances générales (qui certes ne vous donnent pas un travail mais vous élèvent l'esprit) y sont un peu faibles, en particulier l'histoire et la connaissance de la langue.
Une dernière chose qui frappe quand on vient des Pays-Bas: les écoles françaises ressemblent à des prisons. Des murs de 3 mètres de haut, des grillages, des portes blindées. A quand le mirador? On en a parlé avec des amis: on a eu beaucoup de profs complètement fous, dictatoriaux, qui tiraient les oreilles, humiliaient les Noirs et les Arabes, hurlaient sans raison et donnaient des notes pour punir. La place de telles personnes est-elle auprès des enfants? En quoi leur tyranie nous a émancipés? Le côté totalitaire est d'autant plus intolérable qu'elles n'ont plus aucune fonction d'émancipation, au contraire. Ces humiliations n'ont servi qu'à nous rappeler que seuls les élus, les bien nés, ont mérité. Doit-on s'étonner que des écoles aient brûlé lors des émeutes?
SDF = vaccin
Hier nous étions en voiture, en chemin de Paris à Amsterdam, et j'avais mis France Inter ou BFM, je ne sais plus. Il y avait un entretien avec un psychologue / médecin / écrivain qui s'était spécialisé dans les SDF (clochards en français normal). Il avait une analyse très intéressante. Tout d'abord il a prévenu: "je n'aime pas les SDF en particulier, car beaucoup ne sont pas des gens aimables", et ensuite il a attaqué.
Pour lui, le SDF est un vaccin, pour nous rappeler que si nous ne courbons pas l'échine et nous n'acceptons pas les humiliations du chef, des collègues, du proprio et des administrations, on finira dans la rue. Ce n'est pas un hasard si, au XXIème siècle, il y a encore des gens qui meurent dans la rue après y avoir erré sans fin à la vue de tous: c'est pour nous rappeler "si tu n'es pas sage, tu finiras dans la rue, humilié, et tu vas en mourir".
Il dit qu'il faut se distancier des histoires personnelles et de la morale chrétienne et voir les SDF pour ce qu'ils sont: ils ont une utilité sociale, celle de nous rappeler qu'au delà du système judiciaire, il y a une "justice" réelle qui condamne les "immoraux" (ceux qui refusent des travaux mal payés ou des situations humiliantes) à la rue et à la mort.
Au moment où la droite parlementaire, en France comme aux Pays-Bas ou en Allemagne, criminalise les chômeurs et cherche à exercer un contrôle sur leurs activités et déplacements, il est bon de rappeler la logique du système (voir l'excellent bouquin de Loïc Wacquant "Punir les pauvres" sur le sujet): si vous n'acceptez pas les humiliations alors que vous êtes déjà coupable de vous être fait virer, vous mourrez dans la rue à la vue de tous!
Pour lui, le SDF est un vaccin, pour nous rappeler que si nous ne courbons pas l'échine et nous n'acceptons pas les humiliations du chef, des collègues, du proprio et des administrations, on finira dans la rue. Ce n'est pas un hasard si, au XXIème siècle, il y a encore des gens qui meurent dans la rue après y avoir erré sans fin à la vue de tous: c'est pour nous rappeler "si tu n'es pas sage, tu finiras dans la rue, humilié, et tu vas en mourir".
Il dit qu'il faut se distancier des histoires personnelles et de la morale chrétienne et voir les SDF pour ce qu'ils sont: ils ont une utilité sociale, celle de nous rappeler qu'au delà du système judiciaire, il y a une "justice" réelle qui condamne les "immoraux" (ceux qui refusent des travaux mal payés ou des situations humiliantes) à la rue et à la mort.
Au moment où la droite parlementaire, en France comme aux Pays-Bas ou en Allemagne, criminalise les chômeurs et cherche à exercer un contrôle sur leurs activités et déplacements, il est bon de rappeler la logique du système (voir l'excellent bouquin de Loïc Wacquant "Punir les pauvres" sur le sujet): si vous n'acceptez pas les humiliations alors que vous êtes déjà coupable de vous être fait virer, vous mourrez dans la rue à la vue de tous!
jeudi 22 décembre 2005
Pause
Je pars ce soir à Paris fêter Noël en famille. Pas de blog, donc. Joyeux Noël pour ceux qui le fêtent, bonnes vacances pour les autres, et bonne année 2006 pour ceux qui ne seront pas connectés d'ici là (oui, on m'a dit qu'il y en avait encore quelques uns qui résistaient!).
Was passiert? °
La presse néerlandaise se penche sur l'état du pays. Intéressant!
"Que se passe-t-il aux Pays-Bas ?" s’interroge le Het Parool (p.7) d’hier soir. "Nous portons massivement et ostentatoirement le deuil d’un homme politique ou d’un chanteur populaire et, affublés d’une tenue bizarre, nous nous laissons aller quand le onze orange gagne. Conclusion du chercheur Joep de Hart du Cultureel Plan Bureau (CPB) : nous sommes un peuple instable et à la dérive."
"Pour le chercheur du CPB, il est établi que les Néerlandais changent. Les comparaisons historiques le montrent. De Hart s’est penché sur les obsèques, en 1919, du chef de file socialiste et ’Messie des travailleurs frisons’ Ferdinand Domela Nieuwenhuis et sur celles d’un homme qui avait également des traits messianiques, Pim Fortuyn. Il a aussi comparé les réactions à la mort du chanteur populaire amstellodamois Johnny Jordaan en 1989 et celles au décès d’André Hazes en 2004. L’attention portée au décès de Domela Nieuwenhuis était énorme, mais les réactions étaient mesurées : un ’silence impressionnant’ régnait. Le cas de Pim Fortuyn, nous nous en souvenons : cinq jours de deuil et de commotion, des gens drapés dans le drapeau national qui donnaient libre cours à leurs larmes à la vue du corbillard.
"Pour la première fois aux Pays-Bas, une foule émue a applaudi au passage du cercueil de Johnny Jordaan. Celui d’André Hazes reposait sur le point d’engagement du stade Arena où 45 000 fans affligés s’étaient réunis. Cinq millions de Néerlandais ont suivi le spectacle en direct à la télévision."
"’Il y a toujours eu des réunions massives, mais les émotions débridées que nous voyons les quinze dernières années sont vraiment nouvelles’, dit De Hart. Il fait valoir que jusqu’aux années soixante la mort était entourée de silence. ’Les piliers dont les gens faisaient partie canalisaient les émotions. La déchristianisation, le décloisonnement et l’individualisation ont changé cela. Nous nous sommes défaits de notre corsage émotionnel’."
"Simultanément, un grand vide s’est créé que les gens essaient de combler avec toutes sortes d’émotions fugitives pour un mort ou une équipe de football gagnante. ’Il y a une grande instabilité qu’on veut combattre. L’Internet et la télévision jouent un grand rôle à cet égard. Le deuil et la joie sont étalés sans gêne et avec un rituel fixe’, selon De Hart."
"L’instabilité s’exprime aussi en un grand besoin de nouveaux rites, héros et guides - qui ne doivent d’ailleurs pas nécessairement être d’une qualité exceptionnelle, selon De Hart. ’Nous sommes individualisés, détachés du groupe, mais nous voulons tant nous laisser guider, recevoir des conseils dans tous les domaines. Les librairies sont pleines de manuels pour cela.’"
"Les Néerlandais sont des ’nomades spirituels’, qui retiennent de la religion ce qui les arrange et qui savent construire un lieu de pèlerinage autour d’une cannette de bière ou d’un ours en peluche. L’émotion est de nature populaire et à effet direct. Et cet effet est très fugitif. Dès que les dernières notes de You’ll never walk alone s’estompent la vie reprend son cours."
"Il semble qu’il y ait une sorte de solidarité-en-veille qui, en cas d’événements bouleversants, peut être mobilisée en peu de temps et surtout massivement", écrit De Harte en page d’opinion du NRC Handelsblad d’hier soir. "Elle est plus spontanée et plus personnelle que les anciennes formes de solidarité, mais elle est aussi suscitée plus souvent par les émotions du moment."
"En cas de catastrophe ou de deuil national, une telle solidarité-en-veille est un grand bien. Mais la médaille a un revers : à une époque où la confiance dans le gouvernement est au plus bas, où les citoyens ne se sentent plus sûrs de l’avenir et où l’appel à un leadership vigoureux et visionnaire s’amplifie, quelques événements bouleversants peuvent ouvrir une véritable boîte de Pandore et éveiller des forces presque impossibles à maitriser. Notre passé récent en offre suffisamment d’exemples." "Les images de mosquées en flammes et d’écoles islamiques souillées après le meurtre de Theo van Gogh ne remontent qu’à un an."
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6715
"Que se passe-t-il aux Pays-Bas ?" s’interroge le Het Parool (p.7) d’hier soir. "Nous portons massivement et ostentatoirement le deuil d’un homme politique ou d’un chanteur populaire et, affublés d’une tenue bizarre, nous nous laissons aller quand le onze orange gagne. Conclusion du chercheur Joep de Hart du Cultureel Plan Bureau (CPB) : nous sommes un peuple instable et à la dérive."
"Pour le chercheur du CPB, il est établi que les Néerlandais changent. Les comparaisons historiques le montrent. De Hart s’est penché sur les obsèques, en 1919, du chef de file socialiste et ’Messie des travailleurs frisons’ Ferdinand Domela Nieuwenhuis et sur celles d’un homme qui avait également des traits messianiques, Pim Fortuyn. Il a aussi comparé les réactions à la mort du chanteur populaire amstellodamois Johnny Jordaan en 1989 et celles au décès d’André Hazes en 2004. L’attention portée au décès de Domela Nieuwenhuis était énorme, mais les réactions étaient mesurées : un ’silence impressionnant’ régnait. Le cas de Pim Fortuyn, nous nous en souvenons : cinq jours de deuil et de commotion, des gens drapés dans le drapeau national qui donnaient libre cours à leurs larmes à la vue du corbillard.
"Pour la première fois aux Pays-Bas, une foule émue a applaudi au passage du cercueil de Johnny Jordaan. Celui d’André Hazes reposait sur le point d’engagement du stade Arena où 45 000 fans affligés s’étaient réunis. Cinq millions de Néerlandais ont suivi le spectacle en direct à la télévision."
"’Il y a toujours eu des réunions massives, mais les émotions débridées que nous voyons les quinze dernières années sont vraiment nouvelles’, dit De Hart. Il fait valoir que jusqu’aux années soixante la mort était entourée de silence. ’Les piliers dont les gens faisaient partie canalisaient les émotions. La déchristianisation, le décloisonnement et l’individualisation ont changé cela. Nous nous sommes défaits de notre corsage émotionnel’."
"Simultanément, un grand vide s’est créé que les gens essaient de combler avec toutes sortes d’émotions fugitives pour un mort ou une équipe de football gagnante. ’Il y a une grande instabilité qu’on veut combattre. L’Internet et la télévision jouent un grand rôle à cet égard. Le deuil et la joie sont étalés sans gêne et avec un rituel fixe’, selon De Hart."
"L’instabilité s’exprime aussi en un grand besoin de nouveaux rites, héros et guides - qui ne doivent d’ailleurs pas nécessairement être d’une qualité exceptionnelle, selon De Hart. ’Nous sommes individualisés, détachés du groupe, mais nous voulons tant nous laisser guider, recevoir des conseils dans tous les domaines. Les librairies sont pleines de manuels pour cela.’"
"Les Néerlandais sont des ’nomades spirituels’, qui retiennent de la religion ce qui les arrange et qui savent construire un lieu de pèlerinage autour d’une cannette de bière ou d’un ours en peluche. L’émotion est de nature populaire et à effet direct. Et cet effet est très fugitif. Dès que les dernières notes de You’ll never walk alone s’estompent la vie reprend son cours."
"Il semble qu’il y ait une sorte de solidarité-en-veille qui, en cas d’événements bouleversants, peut être mobilisée en peu de temps et surtout massivement", écrit De Harte en page d’opinion du NRC Handelsblad d’hier soir. "Elle est plus spontanée et plus personnelle que les anciennes formes de solidarité, mais elle est aussi suscitée plus souvent par les émotions du moment."
"En cas de catastrophe ou de deuil national, une telle solidarité-en-veille est un grand bien. Mais la médaille a un revers : à une époque où la confiance dans le gouvernement est au plus bas, où les citoyens ne se sentent plus sûrs de l’avenir et où l’appel à un leadership vigoureux et visionnaire s’amplifie, quelques événements bouleversants peuvent ouvrir une véritable boîte de Pandore et éveiller des forces presque impossibles à maitriser. Notre passé récent en offre suffisamment d’exemples." "Les images de mosquées en flammes et d’écoles islamiques souillées après le meurtre de Theo van Gogh ne remontent qu’à un an."
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6715
mardi 20 décembre 2005
Les propositions de Flos °
Les propositions du libéral Robert Flos de rendre les lieux de dragues plus accessibles et les marquer par des panneaux ne me choque pas. Bien sûr, le business gay aimerait que les hommes en mal de sexe se tournent vers les lieux payants, et beaucoup d'hétéros vivent très mal ces activités.
Mais il faut remettre les choses à leur place. Même si la ville d'Amsterdam abrite un très grosse population gay (on manque de chiffres sérieux, mais on parle de 30%), les lieux de rencontre y sont peu nombreux. Les hétéros ont à peu près 95% de la ville pour se draguer en paix: en promenant leur clebs, au supermarché, à l'école, au travail, dans le tram. C'est beaucoup plus dur pour les homos de faire des rencontres. Ils sont moins nombreux et il est souvent difficile de savoir qui est homo et qui ne l'est pas.
Et même si le sexe ne paraît pas forcément la meilleure façon de rencontrer l'âme soeur à certains, qu'ils demandent à beaucoup de couples homos où ils se sont rencontrés: au supermarché, à l'université, au boulot, à un mariage? Que neni! Dans un bar, dans un parc, ou sur internet. Là où c'est évident que les autres sont aussi homos.
Il ne faut pas laisser les chrétiens intégristes et les réactionnaires s'emparer du sujet. Bien sûr qu'il ne faut pas que les enfants tombent sur des hommes qui s'amusent dans les bois, mais il faut laisser quelques espaces aux gays pour se rencontrer en dehors des lieux payants. 100% de l'espace public ne peut pas être entièrement consacré aux familles avec enfants. L'espace public n'est pas seulement aux hétéros ou aux chrétiens, une partie peut aussi être réservée à certains groupes qui ont du mal à se rencontrer. Dont les homos.
Je suis conscient que ma position est minoritaire. Peu me chault!
Mais il faut remettre les choses à leur place. Même si la ville d'Amsterdam abrite un très grosse population gay (on manque de chiffres sérieux, mais on parle de 30%), les lieux de rencontre y sont peu nombreux. Les hétéros ont à peu près 95% de la ville pour se draguer en paix: en promenant leur clebs, au supermarché, à l'école, au travail, dans le tram. C'est beaucoup plus dur pour les homos de faire des rencontres. Ils sont moins nombreux et il est souvent difficile de savoir qui est homo et qui ne l'est pas.
Et même si le sexe ne paraît pas forcément la meilleure façon de rencontrer l'âme soeur à certains, qu'ils demandent à beaucoup de couples homos où ils se sont rencontrés: au supermarché, à l'université, au boulot, à un mariage? Que neni! Dans un bar, dans un parc, ou sur internet. Là où c'est évident que les autres sont aussi homos.
Il ne faut pas laisser les chrétiens intégristes et les réactionnaires s'emparer du sujet. Bien sûr qu'il ne faut pas que les enfants tombent sur des hommes qui s'amusent dans les bois, mais il faut laisser quelques espaces aux gays pour se rencontrer en dehors des lieux payants. 100% de l'espace public ne peut pas être entièrement consacré aux familles avec enfants. L'espace public n'est pas seulement aux hétéros ou aux chrétiens, une partie peut aussi être réservée à certains groupes qui ont du mal à se rencontrer. Dont les homos.
Je suis conscient que ma position est minoritaire. Peu me chault!
Le VVD renonce au sexe en plein air *
La proposition de l'élu libéral amstellodamois Robert Flos d'annoncer les zones de drague par des panneaux a été enterrée, suite à de nombreux emails haineux et des coups de fils anonymes, mais aussi à un nombre insuffisant de votes favorables. Eric van der Burg, président de la fraction libérale à Amsterdam, parle de "campagne de haine" dans le quotidien Het Parool: "il s'agit de textes très désagréables, du type 'sale pédé'". "La discussion s'est enlisée et la critique s'est transformée en attaques personnelles, c'est pourquoi il est souhaitable de faire une pause. De toutes façon il n'y a pas de majorité au Conseil municipal pour ces propositions".
La vague d'emails et de coups de téléphone a commencé après la diffusion à la télévision nationale, par une organisation chrétienne radicale, d'un débat entre Siep de Haan, président de Gay Business Amsterdam (qui préfère que le sexe ait lieu dans les darkrooms de ses adhérants), et Robert Flos. Les critiques ne viennent pas uniquement des fondamentalistes chrétiens, auquels l'émission était destinée, mais aussi de certains homos pour lesquels Flos entâche la réputation des gays respectables.
La vague d'emails et de coups de téléphone a commencé après la diffusion à la télévision nationale, par une organisation chrétienne radicale, d'un débat entre Siep de Haan, président de Gay Business Amsterdam (qui préfère que le sexe ait lieu dans les darkrooms de ses adhérants), et Robert Flos. Les critiques ne viennent pas uniquement des fondamentalistes chrétiens, auquels l'émission était destinée, mais aussi de certains homos pour lesquels Flos entâche la réputation des gays respectables.
Lambrechts obtient un million pour sensibiliser les groupes ethniques *
Un million d'euros sur trois ans, c'est la somme dont vont disposer les associations néerlandaises pour pourvoir parler d'homosexualité dans les groupes ethniques. Grâce à une proposition de la députée D66 (centristes, membre de la coalition de droite) Ursie lambrechts, porte parole du parti sur l'intégration, l'argent a pu être débloqué: "nous nous faisons des soucis depuis bien longtemps sur les tensions entre homosexuels et les groupes ethniques". "Pouvoir parler d'homosexualité, dans des cercles aussi sensibles sur la question, coûte du temps et seule une approche étalée sur plusieurs années est possible."
Lambrechts pointe une étude du Moniteur de la Jeunesse Rotterdamoise (RJD) qui avance des taux d'intolérance à l'homosexualité de 80 à 88% chez les jeunes d'origine marocaine et turque.
Pour Akima Aouragh, des Internationale Socialisten, il s'agit d'une initiative qui devrait être étendus aux Hollandais blancs: "on ne fait jamais ce genre d'enquête auprès des classes populaires blanches car on ne veut pas voir l'homophobie des petits blancs. On racialise les problèmes, c'est tout à fait dans la logique de la coalition au pouvoir, qui instrumentalise la question des femmes et des homosexuels pour stigmatiser les minorités ethniques".
Lambrechts pointe une étude du Moniteur de la Jeunesse Rotterdamoise (RJD) qui avance des taux d'intolérance à l'homosexualité de 80 à 88% chez les jeunes d'origine marocaine et turque.
Pour Akima Aouragh, des Internationale Socialisten, il s'agit d'une initiative qui devrait être étendus aux Hollandais blancs: "on ne fait jamais ce genre d'enquête auprès des classes populaires blanches car on ne veut pas voir l'homophobie des petits blancs. On racialise les problèmes, c'est tout à fait dans la logique de la coalition au pouvoir, qui instrumentalise la question des femmes et des homosexuels pour stigmatiser les minorités ethniques".
Lepénisation = Fortuynisation °
Il y a quelques temps déjà, je parlais de fortuynisation des esprits (pour reprendre le fameux "lepénisation des esprits"). En ce moment, beaucoup en France parlent de la lepénisation de Sarkozy, et de la légitimation des idées d'extrême droite par la droite parlementaire.
Dans le Libé s'aujourd'hui: «Il y a une certaine forme de crapulerie politique à exploiter les thèmes de l'immigration, de l'insécurité, pour préempter les idées de Le Pen et les banaliser», a estimé Noël Mamère (Verts) après la parution du sondage. «Il y a maintenant un réel danger de voir l'extrême droite tirer les marrons du feu de l'emballement de la droite», a également expliqué Malek Boutih (PS), dans le Parisien Dimanche. «Les Français ne sont ni racistes ni d'extrême droite, mais c'est ce qui risque d'arriver si la droite continue de courir derrière le FN.»
Je pense que ce n'est pas seulement un phénomène français, mais bien plus large. Aux Pays-Bas, il y a vraiment une fortuynisation des esprits, avec Wilders et ses amis, certes, mais aussi avec la Sarkozy néerlandaise, Verdonk. On banalise le racisme, la xénophobie et l'étranger bouc-émissaire.
La grosse différence est qu'ici, seule l'extrême-gauche en parle, alors que la gauche parlementaire est silencieuse. Peut-être par peur de ne pas pouvoir entrer dans une coalition à laquelle Verdonk et ses amis paticiperaient activement?
Lien: http://www.liberation.fr/page.php?Article=346204
Dans le Libé s'aujourd'hui: «Il y a une certaine forme de crapulerie politique à exploiter les thèmes de l'immigration, de l'insécurité, pour préempter les idées de Le Pen et les banaliser», a estimé Noël Mamère (Verts) après la parution du sondage. «Il y a maintenant un réel danger de voir l'extrême droite tirer les marrons du feu de l'emballement de la droite», a également expliqué Malek Boutih (PS), dans le Parisien Dimanche. «Les Français ne sont ni racistes ni d'extrême droite, mais c'est ce qui risque d'arriver si la droite continue de courir derrière le FN.»
Je pense que ce n'est pas seulement un phénomène français, mais bien plus large. Aux Pays-Bas, il y a vraiment une fortuynisation des esprits, avec Wilders et ses amis, certes, mais aussi avec la Sarkozy néerlandaise, Verdonk. On banalise le racisme, la xénophobie et l'étranger bouc-émissaire.
La grosse différence est qu'ici, seule l'extrême-gauche en parle, alors que la gauche parlementaire est silencieuse. Peut-être par peur de ne pas pouvoir entrer dans une coalition à laquelle Verdonk et ses amis paticiperaient activement?
Lien: http://www.liberation.fr/page.php?Article=346204
Sur Radio 1 / Vara: colonialisme
Demain mercredi 21 décembre, vers 11h, je serai live sur Radio 1 (Vara, l'omroep de gauche) dans un débat (qui s'annonce tumultueux) sur le colonialisme et le bilan de la colonisation: la loi sur le "bilan positif" de la colonisation, le colonialisme néerlandais en Indonésie, et l'Amérique comme puissance néo-coloniale (ou pas). A vos transistors!
Morgen woensdag 21 december rond 11 uur zal ik live debateren op Radio 1 (Vara). Het zal over colonialisme gaan: de Franse wet over de "positieve kanten" van colonialisme, de Nederlandse colonialisme in Indonesië en over America als een neocoloniale macht (of juist niet).
Morgen woensdag 21 december rond 11 uur zal ik live debateren op Radio 1 (Vara). Het zal over colonialisme gaan: de Franse wet over de "positieve kanten" van colonialisme, de Nederlandse colonialisme in Indonesië en over America als een neocoloniale macht (of juist niet).
lundi 19 décembre 2005
NS/SNCF: Deux modes d'organisation °
Aujourd'hui j'ai parlé des structures d'organisations avec un homme qui connaît bien le terrain des chemins de fer. Il peut comparer NS (Chemins de fers néerlandais, privatisés mais en monopole) et la SNCF. Les deux compagnies sont confrontées au mêmes symptômes: prix en augmentation mais aussi des retards et paralysies totales.
Dans le cas français, il s'agit d'une organisation centralisée et autoritaire, contrôlée par des ingénieurs de très haut niveau. Le système est très intellectualisé et rationnalisé, mais la discussion avec la base, en particulier les cheminots, est très mauvaise et engendre de nombreuses grèves paralysantes.
Dans le cas de NS, il s'agit d'un système paritaire où les plannificateurs du réseau et les cheminots discutent régulièrement, il y a donc peu de grèves. Mais personne ne maîtrise le système d'aiguillage et les adaptations ou les changements ont ds conséquences catastrophiques: en cas de retard d'un train, c'est tout le système qui est ralenti. Le train de B à C ne peut pas partir tant que le conducteur du train, qui est auparavant chargé du voyage de A à B, n'est pas arrivé. Ensuite, le créneau est passé et il faut attendre un autre créneau. Comme le système est de type "bus" (plusieurs lignes différentes passent sur les mêmes rails), si une route est encombrée, ce sont plusieurs lignes différentes qui sont touchées. L'effet domino est parfois inévitable, et certains jours le pays est quasiment paralysé.
En France, l'organisation est plus de type "métro": chaque ligne a ses propres rails, et donc un problème sur une ligne n'affecte pas les autres lignes. La France pourrait introduire un peu de souplesse dans l'organisation sociale pour éviter les grèves, mais les Néerlandais pourraient apprendre des Français le recours à l'expertise en ingénieurie de haut vol pour éviter l'encombrement d'un réseau très dense.
Thalys, qui rassemble en une seule compagnie, privée mais en monopole, les deux compagnies (ainsi que les chemins de fer belges) accumule un peu des désavantages de tous les systèmes: dialogue social très médiocre, planification nulle, service inexistant, arrogance et inefficacité de certains agents, et retards infinis. En gros, Thalys, c'est le pire de chaque culture d'entreprise nationale, ajouté au pire du monopole étatique (faible efficacité) et du monopole capitaliste (prix abusifs).
Dans le cas français, il s'agit d'une organisation centralisée et autoritaire, contrôlée par des ingénieurs de très haut niveau. Le système est très intellectualisé et rationnalisé, mais la discussion avec la base, en particulier les cheminots, est très mauvaise et engendre de nombreuses grèves paralysantes.
Dans le cas de NS, il s'agit d'un système paritaire où les plannificateurs du réseau et les cheminots discutent régulièrement, il y a donc peu de grèves. Mais personne ne maîtrise le système d'aiguillage et les adaptations ou les changements ont ds conséquences catastrophiques: en cas de retard d'un train, c'est tout le système qui est ralenti. Le train de B à C ne peut pas partir tant que le conducteur du train, qui est auparavant chargé du voyage de A à B, n'est pas arrivé. Ensuite, le créneau est passé et il faut attendre un autre créneau. Comme le système est de type "bus" (plusieurs lignes différentes passent sur les mêmes rails), si une route est encombrée, ce sont plusieurs lignes différentes qui sont touchées. L'effet domino est parfois inévitable, et certains jours le pays est quasiment paralysé.
En France, l'organisation est plus de type "métro": chaque ligne a ses propres rails, et donc un problème sur une ligne n'affecte pas les autres lignes. La France pourrait introduire un peu de souplesse dans l'organisation sociale pour éviter les grèves, mais les Néerlandais pourraient apprendre des Français le recours à l'expertise en ingénieurie de haut vol pour éviter l'encombrement d'un réseau très dense.
Thalys, qui rassemble en une seule compagnie, privée mais en monopole, les deux compagnies (ainsi que les chemins de fer belges) accumule un peu des désavantages de tous les systèmes: dialogue social très médiocre, planification nulle, service inexistant, arrogance et inefficacité de certains agents, et retards infinis. En gros, Thalys, c'est le pire de chaque culture d'entreprise nationale, ajouté au pire du monopole étatique (faible efficacité) et du monopole capitaliste (prix abusifs).
Les minorités en politique à Amsterdam Oud-Zuid °
Comme je l'ai montré dans ma thèse, il y a deux sortes de présences des minorités en politique, plus ou moins facile à mesurer. La première est la présence physique, elle représente la capacité qu'on les minorités à se faire élire. Cette présence se mesure avec des ratios. Pour avoir un ratio de représentativité, on divise le pourcentage de sièges obtenus par une minorité par le pourcentage de son importance numérique. Si le ratio est de 1, la minorité est parfaitement représentée. Au delà de 1, elle est sous-représentée, en deça, elle est sous-représentée.
La deuxième est la présence politique, c'est à dire la capacité à obtenir des changements de l'ordre du jour (qu'on parle d'un sujet qui tient à coeur à cette minorité) et, éventuellement, obtenir des résultats concrets (mais il faut replacer ce dernier processus dans un système politique complexe). Cela passe par une maîtrise des codes culturels au sein du monde politique, mais aussi par un support des organisations politiques (partis, syndicats, Eglises...). Une présence politique réussie marie l'accès à des postes de pouvoir réel (ministère, présidence, maire ou adjoint...) à un support politique et logistique des organisations politiques.
A Amsterdam Oud-Zuid, l'arrondissement où je vis, lors des dernières élections, sur 29 sièges, il y a un nom indiquant une origine non-Néerlandaise (Adán Campos Verdugo, GroenLinks), et 10 femmes (34%) mais aucun autre élu d'origine étrangère. Il est alors très simple de calculer les ratios: 3,4%/40%=0.085 pour les non-Néerlandais, 34%/50%=0,69 pour les femmes. Pour les allochtones (selon la définition légale) cela donne un ratio de 0; pour les immigrés de souche européenne, cela donne un ratio de 0.12, ce qui est très faible.
Au Dagelijks Bestuur (le 'gouvernement' de l'arrondissement), il y a 6 membres, tous Néerlandais de souche (que j'appelle "Bataves" sur l'exemple ironique du "Gaulois" français), 4 hommes, 2 femmes (33% soit un ratio de 0,66). Le ratio pour toutes les autres minorités est donc de 0.
Les minorités au conseil municipal Oud-Zuid 2000-2006
Parti VVD PvdA GL ZPB VOZ D66 CDA AA
Femmes 0,3 0,66 0 0,66 2 0,66 2 0
non-Bataves 0 0 0.69 0 0 0 0 0
Il est encore impossible de dire qui va être élu et combien de siège chaque parti va remporter, mais essayons-nous avec le parti travailliste (PvdA) sur la liste duquel je figure en place 9. Cette liste comprend 4 femmes sur les 10 premiers (place 1, 3, 5, 8) et 2 non-Bataves (un Turc en 6, moi, un Européen non-Batave en 9).
- Hypothèse basse
Le parti a obtenu 6 sièges aux dernières élections (2 femmes, 4 hommes, tous Bataves) et dans un hypothèse basse maintient ses 6 sièges et n'arrive pas à former une coalition et n'envoie donc aucun élu au Dagelijks Bestuur (ce qui fait rentrer au conseil ceux qui suivent sur la liste). Les candidats 1 à 6 sont alors élus: 1 allochtone et 3 femmes. Ce qui donne un ratio de 1 pour les femmes (bravo!), de 8,3 pour les Turcs (c'est une superbe sur-représentation), de 1,44 pour les allochtones (selon sa définition légale), mais seulement de 0.41 pour les non-Bataves.
- Hypothèse haute
Si on déborde d'enthousiasme, on imagine que le parti monte à 7 sièges et obtient deux postes au Dagelijks Bestuur. Sont élus les candidats 1 à 9 (dont moi, donc). Nous avons donc au conseil 7 membres du PvdA, dont 3 femmes, 1 Turc et 1 Européen. Cela donne un ratio de 0,86 pour les femmes, 8,3 pour les Turcs, 1,44 pour les allochtones, 0,51 pour les Occidentaux, et 0,71 pour les non-Bataves.
Le PvdA au Conseil municipal en 2006
Minorités Femmes Turcs Allochtones Occidentaux Non-Bataves
Hypothèse basse 1 8,3 1,44 0 0,41
Hypothèse haute 0,86 8,3 1,44 0,51 0,71
La nature du Dagelijks Bestuur va déterminer la nature de la présence politique des minorités. Cela m'étonnerait beaucoup que des non-Bataves y entrent. Pour les autres résultats il faudra attendre le résultat des élections, en mars 2006, pour savoir à quoi s'en tenir.
Il est remarquable que l'arrondissement d'Oud-Zuid offre des ratios si faibles pour les minorités, alors qu'elles sont si nombreuses (40% des chiffres officiels, beaucoup plus si on tient compte des naturalisés et de ceux qui ne se sont pas inscrits, en particulier beaucoup d'Européens). Je pense que c'est dommage pour l'arrondissement et ses populations, mais aussi pour la politique néerlandaise, qui pourrait ainsi essayer de sortir de sa grisaille et de sa bureaucratie.
A lire aussi sur http://www.minorites.org/article.php?IDA=13757
La deuxième est la présence politique, c'est à dire la capacité à obtenir des changements de l'ordre du jour (qu'on parle d'un sujet qui tient à coeur à cette minorité) et, éventuellement, obtenir des résultats concrets (mais il faut replacer ce dernier processus dans un système politique complexe). Cela passe par une maîtrise des codes culturels au sein du monde politique, mais aussi par un support des organisations politiques (partis, syndicats, Eglises...). Une présence politique réussie marie l'accès à des postes de pouvoir réel (ministère, présidence, maire ou adjoint...) à un support politique et logistique des organisations politiques.
A Amsterdam Oud-Zuid, l'arrondissement où je vis, lors des dernières élections, sur 29 sièges, il y a un nom indiquant une origine non-Néerlandaise (Adán Campos Verdugo, GroenLinks), et 10 femmes (34%) mais aucun autre élu d'origine étrangère. Il est alors très simple de calculer les ratios: 3,4%/40%=0.085 pour les non-Néerlandais, 34%/50%=0,69 pour les femmes. Pour les allochtones (selon la définition légale) cela donne un ratio de 0; pour les immigrés de souche européenne, cela donne un ratio de 0.12, ce qui est très faible.
Au Dagelijks Bestuur (le 'gouvernement' de l'arrondissement), il y a 6 membres, tous Néerlandais de souche (que j'appelle "Bataves" sur l'exemple ironique du "Gaulois" français), 4 hommes, 2 femmes (33% soit un ratio de 0,66). Le ratio pour toutes les autres minorités est donc de 0.
Les minorités au conseil municipal Oud-Zuid 2000-2006
Parti VVD PvdA GL ZPB VOZ D66 CDA AA
Femmes 0,3 0,66 0 0,66 2 0,66 2 0
non-Bataves 0 0 0.69 0 0 0 0 0
Il est encore impossible de dire qui va être élu et combien de siège chaque parti va remporter, mais essayons-nous avec le parti travailliste (PvdA) sur la liste duquel je figure en place 9. Cette liste comprend 4 femmes sur les 10 premiers (place 1, 3, 5, 8) et 2 non-Bataves (un Turc en 6, moi, un Européen non-Batave en 9).
- Hypothèse basse
Le parti a obtenu 6 sièges aux dernières élections (2 femmes, 4 hommes, tous Bataves) et dans un hypothèse basse maintient ses 6 sièges et n'arrive pas à former une coalition et n'envoie donc aucun élu au Dagelijks Bestuur (ce qui fait rentrer au conseil ceux qui suivent sur la liste). Les candidats 1 à 6 sont alors élus: 1 allochtone et 3 femmes. Ce qui donne un ratio de 1 pour les femmes (bravo!), de 8,3 pour les Turcs (c'est une superbe sur-représentation), de 1,44 pour les allochtones (selon sa définition légale), mais seulement de 0.41 pour les non-Bataves.
- Hypothèse haute
Si on déborde d'enthousiasme, on imagine que le parti monte à 7 sièges et obtient deux postes au Dagelijks Bestuur. Sont élus les candidats 1 à 9 (dont moi, donc). Nous avons donc au conseil 7 membres du PvdA, dont 3 femmes, 1 Turc et 1 Européen. Cela donne un ratio de 0,86 pour les femmes, 8,3 pour les Turcs, 1,44 pour les allochtones, 0,51 pour les Occidentaux, et 0,71 pour les non-Bataves.
Le PvdA au Conseil municipal en 2006
Minorités Femmes Turcs Allochtones Occidentaux Non-Bataves
Hypothèse basse 1 8,3 1,44 0 0,41
Hypothèse haute 0,86 8,3 1,44 0,51 0,71
La nature du Dagelijks Bestuur va déterminer la nature de la présence politique des minorités. Cela m'étonnerait beaucoup que des non-Bataves y entrent. Pour les autres résultats il faudra attendre le résultat des élections, en mars 2006, pour savoir à quoi s'en tenir.
Il est remarquable que l'arrondissement d'Oud-Zuid offre des ratios si faibles pour les minorités, alors qu'elles sont si nombreuses (40% des chiffres officiels, beaucoup plus si on tient compte des naturalisés et de ceux qui ne se sont pas inscrits, en particulier beaucoup d'Européens). Je pense que c'est dommage pour l'arrondissement et ses populations, mais aussi pour la politique néerlandaise, qui pourrait ainsi essayer de sortir de sa grisaille et de sa bureaucratie.
A lire aussi sur http://www.minorites.org/article.php?IDA=13757
vendredi 16 décembre 2005
Marketing v. Peuple *
On m'a demandé si le marketing ethnique avait sa place en politique. En fait, je pense que ce qui est important, ce n'est pas nécessairement le ciblage communautaire, mais justement la prise en compte du peuple dans son universalité.
En effet, lorsqu'on utilise le terme "ethnique", on présuppose que la "majorité" (c'est à dire le groupe ethnique ou culturel dominant) représente le peuple dans son universalité. C'est clairement une marque d'ethnocentrisme. Le peuple, c'est l'ensemble des habitants, quelle que soit leur culture, origine ou identité. Prendre en compte la diversité réelle du peuple, c'est justement dépasser l'ethnique et rentrer dans l'universalité réelle.
Dans le cas d'Amsterdam, lorsque je défends la présence physique et politique des allochtones en politique, ce n'est pas pas ethnicisme. Au contraire. C'est parce que, jusqu'à maintenant, les partis politiques amstellodamois ont fait preuve d'ethnocentrisme et ont fait du marketing ethnique (un peu de Turcs par ci, un ou deux Marocains par là) sans réussir à penser le peuple d'Amsterdam dans sa diversité.
En France on parlerait de communautarisme: ce sont les plus sectaires (bourgeois blancs hétérosexuels, souvent de droite) qui dénoncent les dérives communautaires, alors qu'ils sont les premiers à nier au peuple son universalité réelle, qui transcende l'origine ethnique, culturelle ou sexuelle.
En effet, lorsqu'on utilise le terme "ethnique", on présuppose que la "majorité" (c'est à dire le groupe ethnique ou culturel dominant) représente le peuple dans son universalité. C'est clairement une marque d'ethnocentrisme. Le peuple, c'est l'ensemble des habitants, quelle que soit leur culture, origine ou identité. Prendre en compte la diversité réelle du peuple, c'est justement dépasser l'ethnique et rentrer dans l'universalité réelle.
Dans le cas d'Amsterdam, lorsque je défends la présence physique et politique des allochtones en politique, ce n'est pas pas ethnicisme. Au contraire. C'est parce que, jusqu'à maintenant, les partis politiques amstellodamois ont fait preuve d'ethnocentrisme et ont fait du marketing ethnique (un peu de Turcs par ci, un ou deux Marocains par là) sans réussir à penser le peuple d'Amsterdam dans sa diversité.
En France on parlerait de communautarisme: ce sont les plus sectaires (bourgeois blancs hétérosexuels, souvent de droite) qui dénoncent les dérives communautaires, alors qu'ils sont les premiers à nier au peuple son universalité réelle, qui transcende l'origine ethnique, culturelle ou sexuelle.
Epuration ethnique (2)
Réaction de Rachid Jamari:
Geleiciteerd met het houden van je plek en welkom tot de party!
Ik heb de lijst gezien. Het ziet niet zo best uit. Ook jou ervaring met het vastleggen van de lijst. De vraagblijft waarom de allochtone (westers en westers) zijn niet actief in de politiek. Waarom gebruiken ze niet hun lobby binnen de poltieke partij om de overheersing van de autochjtonen te beinvoelden? Ik denk dat dit is de essentiel vraag die wij moeten stellen. Zo als je het zei de autochtonen maken misbruik over liever gebruik van de zwakke positie van de allochtonen. ook de analyse dat zij willen liever geen kritische allochtone op de lijst is ook waar. kijk naar de lijst van de centrale stad. Allemaal jonkies van allochtonen afkomst die de eerste twee jaar alleen bezig zullen zijn met het eigen maken van hoe het politieke handwerk gaat, begrijpen hoe bestuurlijk een gemeente functioneert en uberhaupt kennis maken van zware dossiers.
Ik ontkom niet aan de indruk die hier wordt gelaten dat allochtonen hoeven geen verantwoordelijkheid te nemen voor beslissingen, zij hoeven alleen maar te ondersteunen de beslissingen die voor hun worden genomen. Het feit dat er geen rekening wordt gehouden met ervaren allochtonen op de lijst is een bevestiging dat men is bang voor verlies van een machtige positie. Deze ruimte wordt niet gegund. Ik geef je nog een voorbeeld. Amma Asante heeft twee periode in de raad gezeten, heeft bewijzen dat ze goed geleerd hoe kan ze het politiek handwerk kunnen mee werken en gebruiken. Toch aan haar is geen plek gegund als bestuurder in een stadsdeel. Waarom heeft Zuidoost* een vrouw gehaald uit het zuiden terwijl iemand als Amma Asante ligt voor de hand. Zij is in Amaterdam opgegroeit, vrouw, wel is waar van Ganese afkomst.
Blijkbaar haar achtergrond zal de autochtone achterban van de partij in Zuidoost* schirikken en dus op meer verlies kan leiden voor het aantal zetels. Dat is naturlijk de schrikbeeld van de leiding van de partij in Zuidoost*. Conclusie past als de allochtonen een macht van betekenis (dus niet met stemmen alleen) maar ook inhoudelijk in actieve participatie binnen de partij en zichtbaar in bestuurlijke functies, kunnen ze aantrekkelijk zijn voor de partij.
*NdLC: Rachid avait écrit "Oud Zuid" mais, d'après David Feltkamp, il devait vouloir dire "Zuidoost". Errare humanum est, perseverare diabolicum.
Geleiciteerd met het houden van je plek en welkom tot de party!
Ik heb de lijst gezien. Het ziet niet zo best uit. Ook jou ervaring met het vastleggen van de lijst. De vraagblijft waarom de allochtone (westers en westers) zijn niet actief in de politiek. Waarom gebruiken ze niet hun lobby binnen de poltieke partij om de overheersing van de autochjtonen te beinvoelden? Ik denk dat dit is de essentiel vraag die wij moeten stellen. Zo als je het zei de autochtonen maken misbruik over liever gebruik van de zwakke positie van de allochtonen. ook de analyse dat zij willen liever geen kritische allochtone op de lijst is ook waar. kijk naar de lijst van de centrale stad. Allemaal jonkies van allochtonen afkomst die de eerste twee jaar alleen bezig zullen zijn met het eigen maken van hoe het politieke handwerk gaat, begrijpen hoe bestuurlijk een gemeente functioneert en uberhaupt kennis maken van zware dossiers.
Ik ontkom niet aan de indruk die hier wordt gelaten dat allochtonen hoeven geen verantwoordelijkheid te nemen voor beslissingen, zij hoeven alleen maar te ondersteunen de beslissingen die voor hun worden genomen. Het feit dat er geen rekening wordt gehouden met ervaren allochtonen op de lijst is een bevestiging dat men is bang voor verlies van een machtige positie. Deze ruimte wordt niet gegund. Ik geef je nog een voorbeeld. Amma Asante heeft twee periode in de raad gezeten, heeft bewijzen dat ze goed geleerd hoe kan ze het politiek handwerk kunnen mee werken en gebruiken. Toch aan haar is geen plek gegund als bestuurder in een stadsdeel. Waarom heeft Zuidoost* een vrouw gehaald uit het zuiden terwijl iemand als Amma Asante ligt voor de hand. Zij is in Amaterdam opgegroeit, vrouw, wel is waar van Ganese afkomst.
Blijkbaar haar achtergrond zal de autochtone achterban van de partij in Zuidoost* schirikken en dus op meer verlies kan leiden voor het aantal zetels. Dat is naturlijk de schrikbeeld van de leiding van de partij in Zuidoost*. Conclusie past als de allochtonen een macht van betekenis (dus niet met stemmen alleen) maar ook inhoudelijk in actieve participatie binnen de partij en zichtbaar in bestuurlijke functies, kunnen ze aantrekkelijk zijn voor de partij.
*NdLC: Rachid avait écrit "Oud Zuid" mais, d'après David Feltkamp, il devait vouloir dire "Zuidoost". Errare humanum est, perseverare diabolicum.
Epuration ethnique au PvdA °
L'arrondissement d'Amsterdam Oud-Zuid est un quartier très dynamique et mélangé. 40% de ses habitants enregistrés n'ont pas la nationalité néerlandaise. Les Occidentaux sont la minorité la plus nombreuse (un tiers de la population), mais il y a aussi beaucoup de Noirs des Antilles et du Suriname, qui forment avec les autres "allochtones" officiels (Turcs et Marocains), environ 10% du total. Que je sache, je suis le seul candidat occidental (non-Néerlandais) de l'arrondissement. Parmi les électeurs du parti travailliste, ces minorités (Occidentaux et allochtones) représente une écrasante majorité. Les Néerlandais blancs votent plutôt VVD (libéraux) et GroenLinks (écolos). Hier soir, la section locale du PvdA s'est réunie pour aprouver la liste proposée par une commission ad hoc.
La procédure est la suivante: on passe en revue les candidats en partant de la tête de liste, et si quelqu'un estime qu'un autre candidat sied mieux à la liste, s'engage une procédure de remise en cause. Un membre de la commission défend le candidat remis en cause, et des alliés du nouveau candidat doivent brièvement convaincre la section du bien-fondé de leur remise en cause. Les candidats eux-mêmes n'ont pas le droit de s'exprimer. En réalité, peu importe les arguments: tout a été réglé en coulisse, et l'argumentaires des avocats des candidats ne sont écoutés que d'une oreille distraite. Tout a donc eu lieu bien avant la réunion de section.
Arrive donc la tête de liste, une femme originaire du sud du pays. Personne ne la conteste, clap clap, bravo. Ensuite le n°2, personne ne le conteste, clap clap, bravo. Et ainsi de suite jusqu'au n°6, le premier allochtone de la liste. Là, des amis de la n°9 de la liste se plaignent qu'il y a 3 hommes l'un après l'autre à partir de la sixième place. Quelle horreur, de la discrimination! On vote, et notre n°6, d'origine turque, obtient une courte majorité et peut rester. Ouf! Au tour du n°7, Néerlandais de souche, personne ne le conteste, clap clap, bravo.
Voici le n°8, c'est à dire moi, deuxième et dernier candidat non-Néerlandais de souche de la liste. La même n°9 envoie ses amis contester ma position: elle est certes une fille fabuleuse, mais surtout, ne pas mettre une femme à cette place, c'est vraiment de la discrimination. La commission me défend: il est brillant, a du charisme, est très prometteur, a montré ses qualités à la télé, blablaba. On vote: la fille le remporte haut la main. Clap clap, bravo.
Je décide alors de me retirer de la liste. Surprise dans la salle. Je m'explique: "40% de la population du quartier n'est pas néerlandaise, et en comptant les naturalisés on doit arriver au moins à la moitié. Ma thèse de doctorat portait sur l'accès des minorités au pouvoir politique en France et aux Pays-Bas, c'est donc un thème qui me tient à cœur. Je suis très content que les femmes soient bien représentées sur cette liste, mais le fait qu'il y ait si peu d'allochtones ne me plaît pas du tout. Un Turc en 6ème position c'est pas trop mal mais déjà insuffisant. Je préfère ne pas légitimer une telle liste et je me retire."
Panique parmi la commission. On me prend à part: "c'est une bêtise, tu as tellement de potentiel, comme c'est parti tu risques tout de même d'être élu, nous insistons pour que tu restes..." Après tant d'attention, je décide finalement de maintenir ma candidature, clap clap, bravo. On me serre la main, on me glisse "tu aurais dû être tête de liste", bref, quelques secondes de soudaine popularité. C'est vrai que je suis assez nouveau au parti et que je n'ai appelé personne pour défendre ma place. On passe au n°10, clap clap, bravo, et ainsi de suite.
Ce qui me chiffonne, tout d'abord, c'est que si la place n°9 est presque aussi bien que la place n°8, pourquoi cette arriviste créature a-t-telle déployé autant d'énergie à appeler la moitié de la section et rameuter ses amis d'enfance pour monter d'une place? Ensuite, si elle-même et le parti sont tellement préoccupés par le panachage identitaire de la liste (ici, la place des femmes), pourquoi n'a-t-elle attaqué que les deux allochtones et laissé les autres tranquilles? La variété identitaire s'arrête-t-elle à la possession d'un pénis ou d'un vagin?
Je pense que ce n'est pas un hasard si les deux seuls candidats remis en cause sont les seuls allochtones de la liste: ce genre d'attaques pour monter de quelques places sont le fruit d'une préparation minutieuse. On étudie qui on a le plus de chances d'envoyer bouler. Et cette fille, soit-disant tellement préoccupée par la mixité de la liste, semble avoir bien compris que les maillons faibles du parti sont les allochtones. C'est vraiment révélateur de l'atmosphère politique aux Pays-Bas et au sein du parti travailliste. On ami m'a encore déclaré hier: "les partis politiques néerlandais détestent les allochtones pro-actifs. Ils préfèrent les jeunes allochtones bien soumis et naïfs, les 'alibi-Ali'. Le PvdA encore plus que les autres." Quelle prescience!
On a insisté pour que je reste sur la liste, mais je ne suis pas très heureux. Peut-être n'est-ce qu'un incident isolé provoqué par une fille ayant très très envie d'être élue. Elle n'a aucune vision, elle veut être élue, coûte que coûte. D'après ce que j'ai compris et entendu, c'est malheureusement loin d'être une exception, et, effectivement, la présence des allochtones à des places intéressantes reste vraiment faible. Ahmed Marcouch a été choisi comme tête de liste dans une banlieue d'Amsterdam, mais beaucoup chuchotent que c'est surtout la densité de son réseau (il est le très médiatique porte parole des mosquées marocaines d'Amsterdam) qui l'a rendu désirable. Si vous êtes un politicien allochtone, il vous est donc conseillé de venir avec une armée électorale déjà constituée.
Heureusement, il reste au pauvre électeur une arme de choix: le vote préférentiel. Plutôt que de cocher la tête de liste, il a la possibilité de cocher un nom en particulier. Quelqu'un qui est a priori inéligible peut finir au conseil municipal s'il a obtenu sur son nom quelques centaines de voix (on m'a dit 300, ça reste à vérifier). C'est la prochaine étape de mes aventures: arriver à convaincre assez d'électeurs de contrer la distorsion anti-allochtone dont a fait preuve le parti jusque là et de voter directement pour moi. Et espérer que cela ait un impact dans les autres arrondissement et que les électeurs ne se laissent pas imposer des listes ethniquement pures.
A suivre...
La procédure est la suivante: on passe en revue les candidats en partant de la tête de liste, et si quelqu'un estime qu'un autre candidat sied mieux à la liste, s'engage une procédure de remise en cause. Un membre de la commission défend le candidat remis en cause, et des alliés du nouveau candidat doivent brièvement convaincre la section du bien-fondé de leur remise en cause. Les candidats eux-mêmes n'ont pas le droit de s'exprimer. En réalité, peu importe les arguments: tout a été réglé en coulisse, et l'argumentaires des avocats des candidats ne sont écoutés que d'une oreille distraite. Tout a donc eu lieu bien avant la réunion de section.
Arrive donc la tête de liste, une femme originaire du sud du pays. Personne ne la conteste, clap clap, bravo. Ensuite le n°2, personne ne le conteste, clap clap, bravo. Et ainsi de suite jusqu'au n°6, le premier allochtone de la liste. Là, des amis de la n°9 de la liste se plaignent qu'il y a 3 hommes l'un après l'autre à partir de la sixième place. Quelle horreur, de la discrimination! On vote, et notre n°6, d'origine turque, obtient une courte majorité et peut rester. Ouf! Au tour du n°7, Néerlandais de souche, personne ne le conteste, clap clap, bravo.
Voici le n°8, c'est à dire moi, deuxième et dernier candidat non-Néerlandais de souche de la liste. La même n°9 envoie ses amis contester ma position: elle est certes une fille fabuleuse, mais surtout, ne pas mettre une femme à cette place, c'est vraiment de la discrimination. La commission me défend: il est brillant, a du charisme, est très prometteur, a montré ses qualités à la télé, blablaba. On vote: la fille le remporte haut la main. Clap clap, bravo.
Je décide alors de me retirer de la liste. Surprise dans la salle. Je m'explique: "40% de la population du quartier n'est pas néerlandaise, et en comptant les naturalisés on doit arriver au moins à la moitié. Ma thèse de doctorat portait sur l'accès des minorités au pouvoir politique en France et aux Pays-Bas, c'est donc un thème qui me tient à cœur. Je suis très content que les femmes soient bien représentées sur cette liste, mais le fait qu'il y ait si peu d'allochtones ne me plaît pas du tout. Un Turc en 6ème position c'est pas trop mal mais déjà insuffisant. Je préfère ne pas légitimer une telle liste et je me retire."
Panique parmi la commission. On me prend à part: "c'est une bêtise, tu as tellement de potentiel, comme c'est parti tu risques tout de même d'être élu, nous insistons pour que tu restes..." Après tant d'attention, je décide finalement de maintenir ma candidature, clap clap, bravo. On me serre la main, on me glisse "tu aurais dû être tête de liste", bref, quelques secondes de soudaine popularité. C'est vrai que je suis assez nouveau au parti et que je n'ai appelé personne pour défendre ma place. On passe au n°10, clap clap, bravo, et ainsi de suite.
Ce qui me chiffonne, tout d'abord, c'est que si la place n°9 est presque aussi bien que la place n°8, pourquoi cette arriviste créature a-t-telle déployé autant d'énergie à appeler la moitié de la section et rameuter ses amis d'enfance pour monter d'une place? Ensuite, si elle-même et le parti sont tellement préoccupés par le panachage identitaire de la liste (ici, la place des femmes), pourquoi n'a-t-elle attaqué que les deux allochtones et laissé les autres tranquilles? La variété identitaire s'arrête-t-elle à la possession d'un pénis ou d'un vagin?
Je pense que ce n'est pas un hasard si les deux seuls candidats remis en cause sont les seuls allochtones de la liste: ce genre d'attaques pour monter de quelques places sont le fruit d'une préparation minutieuse. On étudie qui on a le plus de chances d'envoyer bouler. Et cette fille, soit-disant tellement préoccupée par la mixité de la liste, semble avoir bien compris que les maillons faibles du parti sont les allochtones. C'est vraiment révélateur de l'atmosphère politique aux Pays-Bas et au sein du parti travailliste. On ami m'a encore déclaré hier: "les partis politiques néerlandais détestent les allochtones pro-actifs. Ils préfèrent les jeunes allochtones bien soumis et naïfs, les 'alibi-Ali'. Le PvdA encore plus que les autres." Quelle prescience!
On a insisté pour que je reste sur la liste, mais je ne suis pas très heureux. Peut-être n'est-ce qu'un incident isolé provoqué par une fille ayant très très envie d'être élue. Elle n'a aucune vision, elle veut être élue, coûte que coûte. D'après ce que j'ai compris et entendu, c'est malheureusement loin d'être une exception, et, effectivement, la présence des allochtones à des places intéressantes reste vraiment faible. Ahmed Marcouch a été choisi comme tête de liste dans une banlieue d'Amsterdam, mais beaucoup chuchotent que c'est surtout la densité de son réseau (il est le très médiatique porte parole des mosquées marocaines d'Amsterdam) qui l'a rendu désirable. Si vous êtes un politicien allochtone, il vous est donc conseillé de venir avec une armée électorale déjà constituée.
Heureusement, il reste au pauvre électeur une arme de choix: le vote préférentiel. Plutôt que de cocher la tête de liste, il a la possibilité de cocher un nom en particulier. Quelqu'un qui est a priori inéligible peut finir au conseil municipal s'il a obtenu sur son nom quelques centaines de voix (on m'a dit 300, ça reste à vérifier). C'est la prochaine étape de mes aventures: arriver à convaincre assez d'électeurs de contrer la distorsion anti-allochtone dont a fait preuve le parti jusque là et de voter directement pour moi. Et espérer que cela ait un impact dans les autres arrondissement et que les électeurs ne se laissent pas imposer des listes ethniquement pures.
A suivre...
jeudi 15 décembre 2005
Ce soir: la liste est définitive °
C'est ce soir que la liste du parti travailliste d'Amsterdam Oud-Zuid sera bouclée officiellement (et après je dois courir performer en live avec Lewis, quelle soirée!). J'ai parlé avec Miep van Diggelen, cadre du parti et directrice du Centre amstellodamois pour les étrangers. Selon elle, il faut faire un lobbying de folie dans le parti pour espérer remonter d'une place ou deux. Donc pas la peine d'essayer. C'est pas grave, m'a assuré Jelle Houtsma (président d'HIV Nederland et lui aussi cadre du parti): il suffit d'avoir assez de gens qui votent directement pour moi sans voter pour la tête de liste, et pouf!, je peux me retrouver au conseil municipal.
D'après ce que j'ai vu à Bos en Lommer (un quartier un peu craignos de la ville) où une cérémonie similaire a eu lieu la semaine dernière, tout est bouclé d'avance. On se félicite, on applaudit, et on discute des statuts, et on va se boire une bière.
Honnêtement, la seule vraie chance du PvdA, c'est que le SP (extrême-gauche) est incapable de monter des listes dans tous les quartiers, sinon ils se feraient laminer. A Bos en Lommer, le PvdA a 7 sièges (presque la majorité absolue). Il en perdrait au moins 2 ou 3 si le SP avait pu présenter une liste. Ici, dans Oud-Zuid, le parti travailliste a 5 sièges, et les Verts aussi. Si le SP avait monté une liste il en aurait piqué au moins un à chaque parti de gauche.
Le parti travailliste risque donc de gagner les élections municipales malgré lui: des libéraux rognés sur la droite par les fachos, les Verts (GroenLinks) en plein débat interne sur la nature de l'économie, et un SP qui a beaucoup d'intentions de vote mais qui est incapable de présenter des listes faute de cadres. Dur!
D'après ce que j'ai vu à Bos en Lommer (un quartier un peu craignos de la ville) où une cérémonie similaire a eu lieu la semaine dernière, tout est bouclé d'avance. On se félicite, on applaudit, et on discute des statuts, et on va se boire une bière.
Honnêtement, la seule vraie chance du PvdA, c'est que le SP (extrême-gauche) est incapable de monter des listes dans tous les quartiers, sinon ils se feraient laminer. A Bos en Lommer, le PvdA a 7 sièges (presque la majorité absolue). Il en perdrait au moins 2 ou 3 si le SP avait pu présenter une liste. Ici, dans Oud-Zuid, le parti travailliste a 5 sièges, et les Verts aussi. Si le SP avait monté une liste il en aurait piqué au moins un à chaque parti de gauche.
Le parti travailliste risque donc de gagner les élections municipales malgré lui: des libéraux rognés sur la droite par les fachos, les Verts (GroenLinks) en plein débat interne sur la nature de l'économie, et un SP qui a beaucoup d'intentions de vote mais qui est incapable de présenter des listes faute de cadres. Dur!
Attention, zone de sexe! *
Les élections municipales sont dans trois mois mais la bataille pour draguer la puissante minorité gay d'Amsterdam a commencé. L'élu libéral (VVD) d'Amsterdam, Robert Flos (photo), a demandé sur Radio 1 que les lieux de drague soient signalés par des panneaux de rue, afin que les hommes sachent où ils peuvent s'amuser entre adultes consentants. L'utilité de ces panneaux de signalisation gays serait aussi, d'une part, d'aider les associations de prévention à mieux localiser leurs cibles, et d'autre part d'avertir les âmes sensibles qui ne souhaitent pas être confrontées aux ébats homo-érotiques. Les chrétiens-démocrates de la ville (CDA), pourtant bien mal placés pour donner des leçons d'émancipation, signalent que ces panneaux vont surtout aider les casseurs de pédés.
Débat: Europe-Maroc, migrations africaines
Un débat où je vais servir de traducteur. Cela s'annonce intéressant!
16 december organiseert Emcemo en Aknarij een debat over:
EU – Marokko - Migratie uit Afrika
Plaats: Tweede Oosterparkstraat 77 hs. Aanvang: 19:00 uur
Gasprekers: Prof. Abdelkrim Belguendouz, hoogleraar aan de universiteit Mohamed V in Rabat. In het kader van de viering van de internationale dag van migranten organiseert Emcemo en Aknarij een debat over de huidige politieke van europa jegens de problematieke migratie. De heer Belguendouz zal ook een inleiding houden over de huidige situatie in Marokko en de erbarmelijke omstandigheden van de subsahariens migranten in het noorden van Marokko.
Voor meer informatie contact opnemen met Emcemo, per email (info@emcemo.nl) of telefonisch: 020 – 42 888 25.
16 december organiseert Emcemo en Aknarij een debat over:
EU – Marokko - Migratie uit Afrika
Plaats: Tweede Oosterparkstraat 77 hs. Aanvang: 19:00 uur
Gasprekers: Prof. Abdelkrim Belguendouz, hoogleraar aan de universiteit Mohamed V in Rabat. In het kader van de viering van de internationale dag van migranten organiseert Emcemo en Aknarij een debat over de huidige politieke van europa jegens de problematieke migratie. De heer Belguendouz zal ook een inleiding houden over de huidige situatie in Marokko en de erbarmelijke omstandigheden van de subsahariens migranten in het noorden van Marokko.
Voor meer informatie contact opnemen met Emcemo, per email (info@emcemo.nl) of telefonisch: 020 – 42 888 25.
Les électeurs amstellodamois vont devoir trancher la guerre entre gays *
Le controversé et très arriviste président de Gay Business Amsterdam, Siep de Haan, a trouvé le meilleur moyen d'être élu aux prochaines élections municipales en mars 2006: fonder son propre parti. Cela s'appelle Opheffen.Nu (Nettoyer.Maintenant) et n'a qu'un but: lui assurer une place au conseil municipal de l'arrondissement d'Amsterdam-Centre.
Bien que de Haan se défende de toute tentative de vengeance à l'égard de l'adjointe libérale Anne Lize van der Stoel (photo), le quotidien amstellodamois Het Parool assure que de Haan et son compagnon Peter Kramer (ex-libéral) ont pout but de se débarasser de van der Stoel et pouvoir mener l'Amsterdam Pride comme bon leur semble.
L'analyse de Jelle Houtsma, politicien travailliste et directeur de HIV Nederland, pour Têtu: "De Haan veut obtenir une majorité derrière son nom pour, en premier lieu, se débarasser d'une Anne Lize van der Stoel qui refuse de lui obéir au doigt et à l'œil, et en second lieu être intrônisé chef officiel des gays et pouvoir faire voter de grosses subventions pour soutenir ses propres activités commerciales, dont l'Amsterdam Pride."
Entre le chef de liste travailliste qui veut fermer le quartier rouge, l'extrême-gauche qui refuse de participer aux élections, la révélation d'accords secrets entre verts et libéraux pour se partager les caisses noires et, désormais, la guerre inter-gays entre van der Stoel et de Haan, les élections municipales de 2006 s'annoncent intéressantes!
Bien que de Haan se défende de toute tentative de vengeance à l'égard de l'adjointe libérale Anne Lize van der Stoel (photo), le quotidien amstellodamois Het Parool assure que de Haan et son compagnon Peter Kramer (ex-libéral) ont pout but de se débarasser de van der Stoel et pouvoir mener l'Amsterdam Pride comme bon leur semble.
L'analyse de Jelle Houtsma, politicien travailliste et directeur de HIV Nederland, pour Têtu: "De Haan veut obtenir une majorité derrière son nom pour, en premier lieu, se débarasser d'une Anne Lize van der Stoel qui refuse de lui obéir au doigt et à l'œil, et en second lieu être intrônisé chef officiel des gays et pouvoir faire voter de grosses subventions pour soutenir ses propres activités commerciales, dont l'Amsterdam Pride."
Entre le chef de liste travailliste qui veut fermer le quartier rouge, l'extrême-gauche qui refuse de participer aux élections, la révélation d'accords secrets entre verts et libéraux pour se partager les caisses noires et, désormais, la guerre inter-gays entre van der Stoel et de Haan, les élections municipales de 2006 s'annoncent intéressantes!
mercredi 14 décembre 2005
La vérité sort de la bouche des Flamandes
Une remarque bien vue d'une ministre flamande et c'est l'émoi aux Pays-Bas:
"Une éminente personnalité politique belge s’est de nouveau fait remarquer en tenant des propos condescendants sur des responsables néerlandais", écrit le Telegraaf à la une. "La vice-première ministre Freya van den Bossche se demande dans une interview accordée à Vrij Nederland si les offres d’emploi de ministre aux Pays-Bas requièrent d’être ’guindé, petit-bourgeois et empoté’."
"Son collègue Karel de Gucht avait causé une querelle diplomatique plus tôt, en comparant le premier ministre Balkenende à Harry Potter", rappelle le journal populaire. "Les Pays-Bas, dans cette affaire, ont exigé des excuses écrites et l’ambassadeur de Belgique a été convoqué auprès du ministre Bot.""Dans un entretien avec le quotidien belge Het Laatste Nieuws , Van den Bossche revient plus ou moins sur ces propos aujourd’hui. ’Cela paraissait amusant durant l’entretien.’ Elle reconnaît qu’elle n’aurait peut-être pas dû faire ces remarques. Simultanément, elle maintient que le gouvernement Balkenende applique ’une dure politique d’exclusion et d’économies’.""Le premier ministre Balkenende est resté laconique hier. ’C’est la meilleure incitation à nous concentrer sur des choses plus importantes et à faire réussir le sommet de l’UE, en fin de semaine’, a dit le premier ministre durant une visite à la chancelière fédérale allemande Angela Merkel. Les Pays-Bas ont aussi besoin du soutien de la Belgique pour obtenir la réduction de 1 milliard d’euros qu’ils souhaitent sur leur contribution à l’UE.""Le président du groupe parlementaire CDA, Verhagen, estime qu’il est grand temps que les chrétiens-démocrates reviennent au pouvoir en Belgique. ’Car avec les politiques irresponsables actuels la Belgique risque de devenir l’idiot du village en Europe.’ Le député VVD Hans van Baalen considère les remarques comme un compliment. ’Les pays qui ont des politiques ternes se portent en général bien’."
"En Belgique, l’imagination est toujours au pouvoir et on y gouverne avec le sourire et parfois même avec le fou rire", remarque l’Algemeen Dagblad, dont les premières réactions "en ligne" de lecteurs sont plutôt favorables à l’analyse de "la ministre Freya, la Flamande bavarde".
"Cette fois-ci, le gouvernement renonce à entreprendre des démarches diplomatiques", note le Volkskrant (p.2). "Le premier ministre Balkenende a fait savoir mardi qu’il n’en a ’pas le temps’ et qu’il faut ’se mettre au travail’. Van den Bossche a fait savoir hier soir qu’elle regrette ses propos blessants à l’adresse de membres du gouvernement. Elle maintient cependant ses critiques sur la politique gouvernementale."
source : http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6702
"Une éminente personnalité politique belge s’est de nouveau fait remarquer en tenant des propos condescendants sur des responsables néerlandais", écrit le Telegraaf à la une. "La vice-première ministre Freya van den Bossche se demande dans une interview accordée à Vrij Nederland si les offres d’emploi de ministre aux Pays-Bas requièrent d’être ’guindé, petit-bourgeois et empoté’."
"Son collègue Karel de Gucht avait causé une querelle diplomatique plus tôt, en comparant le premier ministre Balkenende à Harry Potter", rappelle le journal populaire. "Les Pays-Bas, dans cette affaire, ont exigé des excuses écrites et l’ambassadeur de Belgique a été convoqué auprès du ministre Bot.""Dans un entretien avec le quotidien belge Het Laatste Nieuws , Van den Bossche revient plus ou moins sur ces propos aujourd’hui. ’Cela paraissait amusant durant l’entretien.’ Elle reconnaît qu’elle n’aurait peut-être pas dû faire ces remarques. Simultanément, elle maintient que le gouvernement Balkenende applique ’une dure politique d’exclusion et d’économies’.""Le premier ministre Balkenende est resté laconique hier. ’C’est la meilleure incitation à nous concentrer sur des choses plus importantes et à faire réussir le sommet de l’UE, en fin de semaine’, a dit le premier ministre durant une visite à la chancelière fédérale allemande Angela Merkel. Les Pays-Bas ont aussi besoin du soutien de la Belgique pour obtenir la réduction de 1 milliard d’euros qu’ils souhaitent sur leur contribution à l’UE.""Le président du groupe parlementaire CDA, Verhagen, estime qu’il est grand temps que les chrétiens-démocrates reviennent au pouvoir en Belgique. ’Car avec les politiques irresponsables actuels la Belgique risque de devenir l’idiot du village en Europe.’ Le député VVD Hans van Baalen considère les remarques comme un compliment. ’Les pays qui ont des politiques ternes se portent en général bien’."
"En Belgique, l’imagination est toujours au pouvoir et on y gouverne avec le sourire et parfois même avec le fou rire", remarque l’Algemeen Dagblad, dont les premières réactions "en ligne" de lecteurs sont plutôt favorables à l’analyse de "la ministre Freya, la Flamande bavarde".
"Cette fois-ci, le gouvernement renonce à entreprendre des démarches diplomatiques", note le Volkskrant (p.2). "Le premier ministre Balkenende a fait savoir mardi qu’il n’en a ’pas le temps’ et qu’il faut ’se mettre au travail’. Van den Bossche a fait savoir hier soir qu’elle regrette ses propos blessants à l’adresse de membres du gouvernement. Elle maintient cependant ses critiques sur la politique gouvernementale."
source : http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6702
mardi 13 décembre 2005
Le chienchien à son papa °
Beaucoup de choses vont arriver dans les prochaines semaines, mais en attendant je profite de mon bébé chéri: Martin le chien. Pour ceux qui ne savent pas encore qui il est, allez voir son blog (en anglais): http://martindaraby.blogspot.com
GayKrant: l'empire Krol vacille *
"C'est une histoire de sexe, d'argent et de pouvoir". Le GayKrant, le journal du très médiatique Henk Krol, artisan incontesté de l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, est désormais accusé d'empoisonnement, de recel, de falsification et de manipulation.
L'histoire commence quand Jelle Houtsma, président de HIV Nederland, demande au GK de retirer de la vente Libidfit, un "mélange d'herbes naturelles" importé d'on ne sait où contenant, d'après une analyse du RIVM (institut royal d'inspection sanitaire, qui veut le faire interdire), l'agent actif du Viagra, fortement contre-indiqué chez les séropositifs sous traitement et les utilisateurs de Poppers.
Le produit est déjà interdit au Danemark mais le GayKrant, possesseur d'un lot important, continue à en vendre via son hebdomadaire et sur son site internet. Dès que le quotidien de Volkskrant relaie les demandes de HIV Nederland, son président, qui tient un éditorial au GayKrant, est soudainement fortement attaqué sur le forum du GayKrant.
C'est alors qu'un ex-redacteur du GK révèle que Krol et ses amis ont utilisé 22 faux pseudos (mais avec la même adresse IP, celle du GayKrant) pour lyncher Houtsma, de la même manière qu'ils ont délégitimé le nouveau président du COC, Henk Beerten, en 2004. "Krol n'a pas supporté d'être supplanté dans son rôle de porte-parole officieux de la communauté homo et a tout fait pour que Henk Beerten paraisse isolé, en particulier en faisant circuler des histoires douteuses sur les cadres du COC sur le site du GayKrant, mais aussi sur d'autres sites néerlandais" rapporte Houstma, qui a depuis été invité comme éditorialiste par un site concurrent.
Le GayKrant a depuis fait le ménage sur son site, ne laissant que les messages pro domo. Henk Krol raconte à qui veut l'entendre que pour deux millions d'euros il est prêt à céder son journal et revendique 140.000 lecteurs, même s'il s'est retiré du HOI (instance contrôlant la diffusion réelle des publications). "L'empire Krol vacille" peut-on lire sur les forums.
Pour un associatif amstellodamois, "le GK est un journal qui a eu un rôle très important pour l'émancipation des gays aux Pays-Bas, mais il semble que Krol veuille tellement le monopole de l'attention médiatique et faire marcher le tiroir-caisse en utilisant cette légitimité politique qu'il ait franchi la ligne rouge".
En attendant, alors que le parlement néerlandais a été saisi de la question et que la télé commence à s'y intéresser, Libidfit est toujours en vente sur le site du GayKrant:
http://www.gaykrant.nl/index.php?id=168&p=product&product=16
L'histoire commence quand Jelle Houtsma, président de HIV Nederland, demande au GK de retirer de la vente Libidfit, un "mélange d'herbes naturelles" importé d'on ne sait où contenant, d'après une analyse du RIVM (institut royal d'inspection sanitaire, qui veut le faire interdire), l'agent actif du Viagra, fortement contre-indiqué chez les séropositifs sous traitement et les utilisateurs de Poppers.
Le produit est déjà interdit au Danemark mais le GayKrant, possesseur d'un lot important, continue à en vendre via son hebdomadaire et sur son site internet. Dès que le quotidien de Volkskrant relaie les demandes de HIV Nederland, son président, qui tient un éditorial au GayKrant, est soudainement fortement attaqué sur le forum du GayKrant.
C'est alors qu'un ex-redacteur du GK révèle que Krol et ses amis ont utilisé 22 faux pseudos (mais avec la même adresse IP, celle du GayKrant) pour lyncher Houtsma, de la même manière qu'ils ont délégitimé le nouveau président du COC, Henk Beerten, en 2004. "Krol n'a pas supporté d'être supplanté dans son rôle de porte-parole officieux de la communauté homo et a tout fait pour que Henk Beerten paraisse isolé, en particulier en faisant circuler des histoires douteuses sur les cadres du COC sur le site du GayKrant, mais aussi sur d'autres sites néerlandais" rapporte Houstma, qui a depuis été invité comme éditorialiste par un site concurrent.
Le GayKrant a depuis fait le ménage sur son site, ne laissant que les messages pro domo. Henk Krol raconte à qui veut l'entendre que pour deux millions d'euros il est prêt à céder son journal et revendique 140.000 lecteurs, même s'il s'est retiré du HOI (instance contrôlant la diffusion réelle des publications). "L'empire Krol vacille" peut-on lire sur les forums.
Pour un associatif amstellodamois, "le GK est un journal qui a eu un rôle très important pour l'émancipation des gays aux Pays-Bas, mais il semble que Krol veuille tellement le monopole de l'attention médiatique et faire marcher le tiroir-caisse en utilisant cette légitimité politique qu'il ait franchi la ligne rouge".
En attendant, alors que le parlement néerlandais a été saisi de la question et que la télé commence à s'y intéresser, Libidfit est toujours en vente sur le site du GayKrant:
http://www.gaykrant.nl/index.php?id=168&p=product&product=16
lundi 12 décembre 2005
Robbie Williams y pense beaucoup *
Lors de la très populaire émission RTL Boulevard sur la chaîne néerlandaise RTL4 , Robbie Williams ne s'est pas contenté d'embrasser le présentateur, le très folle Albert Verlinde, mais il a aussi déclaré qu'il pensait beaucoup au sexe entre hommes.
A propos d'un procès gagné contre un tabloïd anglais qui l'accusait d'avoir eu des relations sexuelles avec un homme dans des toilettes publiques, il a déclaré: "Je n'ai aucun problème avec l'action, mais ils ne doivent pas écrire ce genre de choses. Je déteste les tabloïds. Intensément. Si je peux les attaquer en justice, je le fais. (...) Si je voulais coucher avec un homme, je le ferais. Mais ce n'est pas le cas, même si j'y pense beaucoup".
A propos d'un procès gagné contre un tabloïd anglais qui l'accusait d'avoir eu des relations sexuelles avec un homme dans des toilettes publiques, il a déclaré: "Je n'ai aucun problème avec l'action, mais ils ne doivent pas écrire ce genre de choses. Je déteste les tabloïds. Intensément. Si je peux les attaquer en justice, je le fais. (...) Si je voulais coucher avec un homme, je le ferais. Mais ce n'est pas le cas, même si j'y pense beaucoup".
Retour posthume de Fortuyn en politique *
La prison n'a pas fait peur au présentateur télé Peter R. de Vries et l'émission sur les disquettes égarées des services secrets néerlandais (AIVD) a bien été diffusée dimanche soir (lire Quotidien du 9 décembre). Les révélations n'ont pas manqué: le leader populiste assassiné Pim Fortuyn est accusé de pédophilie, un cadre travailliste de Rotterdam lui aurait fourni de jeunes garçons d'origine marocaine payés avec de la drogue, dont il aurait abusés dans son «donjon». Qui dit «révélations» dit réactions, et les premières sont apparues hier, lundi 12 décembre. La Fédération néerlandaise gay et lesbienne (HLBF.NL) dénonce l'«amalgame» fait par Peter R. de Vries d'amalgame: «Il s'agit d'un "meurtre de personnalité" puisque Pim Fortuyn est accusé de pédophilie.» L'image de feu Pim Fortuyn serait manipulée par le reporter et candidat politique (il vient de fonder son propre parti) «dans le cadre de vulgaires jeux politiques dans la perspective des prochaines élections».
Ronald Sörensen, président de la fraction Leefbaar Rotterdam (héritier politique de Fortuyn), assure, lui, qu'il s'agit de «fables», mais n'est pas surpris que l'AIVD ait suivi Fortuyn dans les bars homos de Rotterdam: «Nous nous doutions que nous étions suivis. Nous n'avons rien à cacher et nous n'avons aucune objection à une enquête. Pim nous avait dit quand il était venu à Rotterdam: "vous pouvez être sûr que tout sera fait pour nous détruire et nous diaboliser".» Pim Fortuyn avait fait savoir à des amis qu'il avait la forte impression que des jeunes gens lui étaient régulièrement envoyés par des individus qui auraient aimé le faire chanter. Fortuyn semblait très fier, d'après ces amis, d'en avoir pris conscience et de ne jamais être tombé dans le piège. «J'aime les jeunes gens, cher ami, mais pas aussi jeunes. Ils ne me plaisent pas. Je préfère les vrais hommes», leur aurait-il déclaré. Trois ans après son assassinat, le fantôme de Pim Fortuyn continue de planer sur la politique néerlandaise: populisme et xénophobie à droite, recomposition douloureuse de la gauche, et désormais discussion sur les limites légales et politiques de l'action des services secrets.
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=8745
Ronald Sörensen, président de la fraction Leefbaar Rotterdam (héritier politique de Fortuyn), assure, lui, qu'il s'agit de «fables», mais n'est pas surpris que l'AIVD ait suivi Fortuyn dans les bars homos de Rotterdam: «Nous nous doutions que nous étions suivis. Nous n'avons rien à cacher et nous n'avons aucune objection à une enquête. Pim nous avait dit quand il était venu à Rotterdam: "vous pouvez être sûr que tout sera fait pour nous détruire et nous diaboliser".» Pim Fortuyn avait fait savoir à des amis qu'il avait la forte impression que des jeunes gens lui étaient régulièrement envoyés par des individus qui auraient aimé le faire chanter. Fortuyn semblait très fier, d'après ces amis, d'en avoir pris conscience et de ne jamais être tombé dans le piège. «J'aime les jeunes gens, cher ami, mais pas aussi jeunes. Ils ne me plaisent pas. Je préfère les vrais hommes», leur aurait-il déclaré. Trois ans après son assassinat, le fantôme de Pim Fortuyn continue de planer sur la politique néerlandaise: populisme et xénophobie à droite, recomposition douloureuse de la gauche, et désormais discussion sur les limites légales et politiques de l'action des services secrets.
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=8745
Réactions (contre-)réactionaires
En me balladant sur les blogs des uns et des autres (oui, faut aussi lire ceux des autres parfois), j'ai trouvé quelques réactions à mes interventions médiatiques...
- Informatif (le blog de mon ami BYC):
http://cadat.blogs.com/politiekeweblog/2005/11/buitenhof_chamb.html
- Général (avec des citations de plusieurs journaux):
http://inflandersfields.blogspot.com/2005/11/intifada-update.html
- Islamophobe:
http://kayceskorner.blogspot.com/2005/11/lie-machine-left-wing-bias-of.html
Qu'on soit d'accord ou pas, un seul mot d'ordre: Vive la liberté d'expression!
- Informatif (le blog de mon ami BYC):
http://cadat.blogs.com/politiekeweblog/2005/11/buitenhof_chamb.html
- Général (avec des citations de plusieurs journaux):
http://inflandersfields.blogspot.com/2005/11/intifada-update.html
- Islamophobe:
http://kayceskorner.blogspot.com/2005/11/lie-machine-left-wing-bias-of.html
Qu'on soit d'accord ou pas, un seul mot d'ordre: Vive la liberté d'expression!
jeudi 8 décembre 2005
En campagne, non merci! °
Etant dans le coin, je suis allé aujourd'hui au siège du PvdA pour parler un peu avec ceux qui s'occupent de la politique du parti, surtout en matière d'intégration. Après des coups de fils paniqués du portier, on a envoyé une secrétaire du Kennis Centrum ("Centre de connaissance"): "On est à la veille du congrès, alors il n'y a personne. Par ailleurs, on a déjà traité ce sujet il y a une an et demi, et à ma connaissance il n'est plus d'actualité." Ah bon? Et des groupes de travail? "Non, il n'y en a plus. Et je ne connais personne que cela intéresse vraiment".
J'avais pleins de questions sur l'intégration, les discriminations, l'intégration des Européens en politique, l'économie et la lutte contre le néo-libéralisme... Et bien ce sera pour une autre fois, dans un an ou deux, apparement, quand le gâteau politique aura été mangé et qu'il faudra ravoir quelques nouvelles idées.
Bon, on va réessayer au niveau local (Amsterdam et Oud-Zuid), peut-être que l'intérêt pour certaines questions essentielles y sera plus grand.
J'avais pleins de questions sur l'intégration, les discriminations, l'intégration des Européens en politique, l'économie et la lutte contre le néo-libéralisme... Et bien ce sera pour une autre fois, dans un an ou deux, apparement, quand le gâteau politique aura été mangé et qu'il faudra ravoir quelques nouvelles idées.
Bon, on va réessayer au niveau local (Amsterdam et Oud-Zuid), peut-être que l'intérêt pour certaines questions essentielles y sera plus grand.
La vie sexuelle de Pim Fortuyn classée secret d’Etat *
Deux disquettes contenant des informations compromettantes sur la vie sexuelle d’hommes politiques ont été oubliées par un agent des services secrets néerlandais (AIVD) dans une voiture de location. Les frasques sexuelles de Pim Fortuyn, le leader populiste assassiné en 2002, en sont les éléments les plus croustillants, mais aussi des révélations sur les mouvements gauchistes, des collègues de Fortuyn, et les infiltrations de l’AIVD au sein des mouvements de défense de la cause animale.
Ces disquettes sont désormais en possession du journaliste vedette de la chaîne de télévision SBS6, Peter R. de Vries (qui essaye lui-même de commencer son propre parti politique, avec pour slogan « plutôt un agent de quartier qu’un agent secret »). D’après lui, les disquettes égarées démontrent que l'AIVD s'est particulièrement intéressé, entre 1994 et 2002, aux escapades sexuelles du leader populiste avec des mineurs d'origine marocaine. Le très ouvertement gay Pim Fortuyn avait, lors de la campagne électorale de 2002, provoqué un scandale en déclarant qu’il connaissait très bien les jeunes Marocains, puisqu’il s’était souvent offert leurs services contre de l’argent.
L’AIVD, soutenu par le ministre de l’intérieur, a exigé que le journaliste rende les disquettes et ne divulge aucune information. Il risque jusqu’à 15 ans de prison pour divulgation de secrets d’Etat. Alors que tout le monde attend avec impatience la prochaine apparition de Pieter R. de Vries à la télévision, la presse nationale se déchaîne contre une nouvelle négligence de l’AIVD.
Ces disquettes sont désormais en possession du journaliste vedette de la chaîne de télévision SBS6, Peter R. de Vries (qui essaye lui-même de commencer son propre parti politique, avec pour slogan « plutôt un agent de quartier qu’un agent secret »). D’après lui, les disquettes égarées démontrent que l'AIVD s'est particulièrement intéressé, entre 1994 et 2002, aux escapades sexuelles du leader populiste avec des mineurs d'origine marocaine. Le très ouvertement gay Pim Fortuyn avait, lors de la campagne électorale de 2002, provoqué un scandale en déclarant qu’il connaissait très bien les jeunes Marocains, puisqu’il s’était souvent offert leurs services contre de l’argent.
L’AIVD, soutenu par le ministre de l’intérieur, a exigé que le journaliste rende les disquettes et ne divulge aucune information. Il risque jusqu’à 15 ans de prison pour divulgation de secrets d’Etat. Alors que tout le monde attend avec impatience la prochaine apparition de Pieter R. de Vries à la télévision, la presse nationale se déchaîne contre une nouvelle négligence de l’AIVD.
mercredi 7 décembre 2005
Démographie (in het Nederlands) °
Amsterdam Oud-Zuid heeft 83.696 ingeschreven inwoners. 2.500 zijn Zuid-Europeanen, en 12.719 zijn Westerlingen. Dat betekent dat 16% van de inwoners zijn niet-Zuid-Europeaanse Westerlingen. Men moet weten dat veel Europeanen niet ingeschreven zijn (dus er zijn meer Europeanen woonachtig in Oud-Zuid dan de aktuele cijfers weergeven).
Nederlanders vormen 60% van de inwoners, "allochtonen" (Surinamers, Antillianen, Marokkanen en Turken) zijn 11,5%, en overigen (meestal Westerlingen) 28%. Dus:
Nederlanders: 60%
Westerlingen+: 28%
Allochtonen: 11,5%
De "niet-Allochtonen" en niet-Nederlanders zijn de snelst groeiende bevolkingen, meestal uit de Europese Unie. Zij trouwen meer met andere nationaliteiten en krijgen meer kinderen. Zij zijn de grootste minderheid van Amsterdam en zeker van Oud-Zuid. Zij zijn de toekomst van de stad en van het stadsdeel.
Demografisch gezien, als wij de ratio's willen respecteren, kunnen de niet-Nederlandse Westerlingen op zijn minst een verkiesbare plaats per grote partij (PvdA, VVD, GroenLinks) in Oud-Zuid krijgen. Maar zij zijn niet vertegenwoordigd! Zij spreken veel talen, zij integreren vrij snel en zij zijn hoger opgeleerd dan andere bevolkingsgroepen... Wat een blamage!
Bron:
http://www.os.amsterdam.nl/pdf/2005_jaarboek_hoofdstuk_02.pdf
Commentaires:
Le 08 décembre, 2005, Rob a écrit...
En hoe komt het dan dat zij niet vertegenwoordigd zijn? In theorie kan dat verschillende oorzaken hebben... Iets meer info graag! :-)
Le 08 décembre, 2005, Laurent Chambon a écrit...
Ah dat is een goede vraag!
Le 08 décembre, 2005, Rob a écrit...
Misschien desinteresse voor Nederlandse (gemeente)politiek? Misschien een soort "minderwaardigheidsgevoel" omdat ze denken dat ze minder recht hebben dan autochtonen om deel te nemen? Of misschien willen ze wel maar worden ze actief of passief geweerd door de partij? Wat denk je Laurent? Een socioloog heeft hier vast een idee over... ;-) of wellicht ervaring mee...
Le 15 décembre, 2005, Jelle Houtsma I AMSTERDAM a écrit...
Tot nu toe is er niet of nauwelijks aandacht geweest voor deze groep bij de politiek. Laurent is de man die in Oud Zuid veel van die mensen een stem in de politiek kan geven. Ik hoop dat de PvdA hem actief promoot bij de Niet Nederlandse inwoners van dat stadsdeel.
Nederlanders vormen 60% van de inwoners, "allochtonen" (Surinamers, Antillianen, Marokkanen en Turken) zijn 11,5%, en overigen (meestal Westerlingen) 28%. Dus:
Nederlanders: 60%
Westerlingen+: 28%
Allochtonen: 11,5%
De "niet-Allochtonen" en niet-Nederlanders zijn de snelst groeiende bevolkingen, meestal uit de Europese Unie. Zij trouwen meer met andere nationaliteiten en krijgen meer kinderen. Zij zijn de grootste minderheid van Amsterdam en zeker van Oud-Zuid. Zij zijn de toekomst van de stad en van het stadsdeel.
Demografisch gezien, als wij de ratio's willen respecteren, kunnen de niet-Nederlandse Westerlingen op zijn minst een verkiesbare plaats per grote partij (PvdA, VVD, GroenLinks) in Oud-Zuid krijgen. Maar zij zijn niet vertegenwoordigd! Zij spreken veel talen, zij integreren vrij snel en zij zijn hoger opgeleerd dan andere bevolkingsgroepen... Wat een blamage!
Bron:
http://www.os.amsterdam.nl/pdf/2005_jaarboek_hoofdstuk_02.pdf
Commentaires:
Le 08 décembre, 2005, Rob a écrit...
En hoe komt het dan dat zij niet vertegenwoordigd zijn? In theorie kan dat verschillende oorzaken hebben... Iets meer info graag! :-)
Le 08 décembre, 2005, Laurent Chambon a écrit...
Ah dat is een goede vraag!
Le 08 décembre, 2005, Rob a écrit...
Misschien desinteresse voor Nederlandse (gemeente)politiek? Misschien een soort "minderwaardigheidsgevoel" omdat ze denken dat ze minder recht hebben dan autochtonen om deel te nemen? Of misschien willen ze wel maar worden ze actief of passief geweerd door de partij? Wat denk je Laurent? Een socioloog heeft hier vast een idee over... ;-) of wellicht ervaring mee...
Le 15 décembre, 2005, Jelle Houtsma I AMSTERDAM a écrit...
Tot nu toe is er niet of nauwelijks aandacht geweest voor deze groep bij de politiek. Laurent is de man die in Oud Zuid veel van die mensen een stem in de politiek kan geven. Ik hoop dat de PvdA hem actief promoot bij de Niet Nederlandse inwoners van dat stadsdeel.
Une question de démographie °
Le 15 décembre prochain il va falloir faire défendre ma place sur la liste du parti travailliste (ou une place plus élevée, of course) par un membre du parti. J'ai bien sûr beaucoup d'arguments sur ma personnalité et mon expérience (en particulier à travers mes relations avec certaines organisations, mais aussi par mon travail de chercheur), mais je viens de trouver les chiffres démographiques de mon arrondissement, ils sont sans appel.
L'arrondissement d'Amsterdam Oud-Zuid a 83.696 habitants enregistrés, dont 2.500 Sud-Européens et 12.719 Occidentaux. Cela fait 16% d'Occidentaux non-Sud-Européens. Il faut savoir aussi que beaucoup d'Européens ne sont pas enregistrés, ce qui veut dire que c'est une population réelle bien plus grande.
Les Néerlandais représentent 60% de la population, les "allochtones" (en fait Surinamiens, Antillais, Marocains et Turcs) représentent 11,5% du total, et les "autres" (Occidentaux et autres) 28%. Cela donne ceci:
Néerlandais: 60%
Occidentaux+: 28%
Allochtones: 11,5%
Les populations "non-allochtones" et non-Néerlandaises sont celles dont le nombre augmente le plus vite, en particulier venant de l'Union européenne. Ce sont celles qui se marient le plus à d'autres nationalités et font le plus d'enfants. Bref, elles sont la plus grosse minorité de la ville, et de l'arrondissement, et elles en sont le futur: elles seront plus nombreuses, vont se marier avec d'autres nationalités (dont beaucoup de Néerlandais et allochtones) et vont faire le plus d'enfants.
Démographiquement, si on s'en tient à un ratio par origine, les Occidentaux non-Néerlandais pourraient réclamer au moins un siège par grand parti (PvdA, VVD, GroenLinks). Or ils ne sont nulle part. Ils parlent plusieurs langues, s'intègrent plutôt bien, ont un bagage scolaire et culturel plus élevé que la moyenne. Mais où sont-ils en politique? Nulle part! Quel gâchis!
Source: http://www.os.amsterdam.nl/pdf/2005_jaarboek_hoofdstuk_02.pdf
L'arrondissement d'Amsterdam Oud-Zuid a 83.696 habitants enregistrés, dont 2.500 Sud-Européens et 12.719 Occidentaux. Cela fait 16% d'Occidentaux non-Sud-Européens. Il faut savoir aussi que beaucoup d'Européens ne sont pas enregistrés, ce qui veut dire que c'est une population réelle bien plus grande.
Les Néerlandais représentent 60% de la population, les "allochtones" (en fait Surinamiens, Antillais, Marocains et Turcs) représentent 11,5% du total, et les "autres" (Occidentaux et autres) 28%. Cela donne ceci:
Néerlandais: 60%
Occidentaux+: 28%
Allochtones: 11,5%
Les populations "non-allochtones" et non-Néerlandaises sont celles dont le nombre augmente le plus vite, en particulier venant de l'Union européenne. Ce sont celles qui se marient le plus à d'autres nationalités et font le plus d'enfants. Bref, elles sont la plus grosse minorité de la ville, et de l'arrondissement, et elles en sont le futur: elles seront plus nombreuses, vont se marier avec d'autres nationalités (dont beaucoup de Néerlandais et allochtones) et vont faire le plus d'enfants.
Démographiquement, si on s'en tient à un ratio par origine, les Occidentaux non-Néerlandais pourraient réclamer au moins un siège par grand parti (PvdA, VVD, GroenLinks). Or ils ne sont nulle part. Ils parlent plusieurs langues, s'intègrent plutôt bien, ont un bagage scolaire et culturel plus élevé que la moyenne. Mais où sont-ils en politique? Nulle part! Quel gâchis!
Source: http://www.os.amsterdam.nl/pdf/2005_jaarboek_hoofdstuk_02.pdf
Amsterdam se déchire sur les “établissements sexuels” *
Les élus de l’arrondissement Amsterdam-Centrum se déchirent sur une proposition d’un élu libéral, soutenu par son parti et les Verts pour réformer le code municipal et contrôler les « établissements sexuels ». Les associations homos dénoncent un projet « servant de paravant à une opération moralisante ». Le COC a peur que de nombreux établissements soient désormais considérés comme des « établissements sexuels » (un terme technique signifiant ‘bordel’) et soient fermés ou contrôlés par les politiques : les magasins de « jouets », les librairies vendant des revues ou des vidéos pornos (dont le très respectable Vrolijk), voire même des appartements comme RoB’s où les amateurs de cuirs peuvent louer une chambre équipée pour les activités SM. « Une nuit d’amour dans un hôtel 5 étoiles deviendra une opération sexuelle dont l’établissement sera responsable » dénoncent certains élus.
C’est surtout le futur des darkrooms amstellodamoises qui est en question. Les libéraux et les Verts pensent que ce projet leur premettra de sortir de la zone grise et d’assurer leur hygiène, alors que le travailliste Jelle Houstma, directeur de HIV Nederland, pense qu’il s’agit d’un cache-sexe juridique pour mieux les fermer : « il s’agit d’une opération réactionnaire visant à empêcher l’ouverture de darkrooms ».
Ce combat arrive au moment où la tête de liste travailliste, Lodewijk Asscher, parle de fermer le quartier rouge. Ces discussions sont à remettre dans un contexte de droitisation de la politique néerlandaise, avec une tolérance de moins en moins évidente pour les identités diviantes, en particulier certains groupes gays. Le futur d’Amsterdam comme capitale gay semble donc relativement compromis.
C’est surtout le futur des darkrooms amstellodamoises qui est en question. Les libéraux et les Verts pensent que ce projet leur premettra de sortir de la zone grise et d’assurer leur hygiène, alors que le travailliste Jelle Houstma, directeur de HIV Nederland, pense qu’il s’agit d’un cache-sexe juridique pour mieux les fermer : « il s’agit d’une opération réactionnaire visant à empêcher l’ouverture de darkrooms ».
Ce combat arrive au moment où la tête de liste travailliste, Lodewijk Asscher, parle de fermer le quartier rouge. Ces discussions sont à remettre dans un contexte de droitisation de la politique néerlandaise, avec une tolérance de moins en moins évidente pour les identités diviantes, en particulier certains groupes gays. Le futur d’Amsterdam comme capitale gay semble donc relativement compromis.
Photos de couples de même sexe au supermarché *
Cela s’appelle « On va vraiment s’unir, des homos et des lesbiennes se disent oui » et c’est une exposition organisée dans un supermarché d’une banlieue d’Amsterdam, par l’IHLIA (archives et centre d’information international homo et lesbien), le COC d’Amsterdam (CGL) et l’arrondissement d’Oost-Watergraafsmeer. L’idée est de faire parler d’homosexualité et de renforcer l’atmosphère de tolérence du quartier, « où chacun devrait se sentir accepté et respecté ».
Les photos de couples de même sexe qui s’unissent d’une façon ou d’une autre servant de base à cet événement avaient déjà été affichées dans la rue ou des bibliothèques. C’est maintenant le tour de Hema, une chaîne de supermarchés très populaire grâce à ses articles de maison très design mais bon marché.
Le but de ce projet est de faire participer un maximum de voisins, dont des homos, et de créer des liens. Un film réalisé spécialement par MV/S media sera projeté relatant la réactions des habitants quant à l’expo et ses conséquences. Le tout sera clôturé le 1er février 2006 au COC, avec une projection du film et un débat final.
Les photos de couples de même sexe qui s’unissent d’une façon ou d’une autre servant de base à cet événement avaient déjà été affichées dans la rue ou des bibliothèques. C’est maintenant le tour de Hema, une chaîne de supermarchés très populaire grâce à ses articles de maison très design mais bon marché.
Le but de ce projet est de faire participer un maximum de voisins, dont des homos, et de créer des liens. Un film réalisé spécialement par MV/S media sera projeté relatant la réactions des habitants quant à l’expo et ses conséquences. Le tout sera clôturé le 1er février 2006 au COC, avec une projection du film et un débat final.
Révolution prolétarienne °
Comme vous l'avez sans doute déjà lu (voir blogs précédents), j'essaye, avec d'autres, de former l'embryon d'un groupe de travail pour créer un think tank afin de pallier aux insuffisances de l'élite néerlandaise, incapable de renouveler son discours néo-libéral.
Les critiques les plus féroces viennent des gens du SP, qui ne jurent que par la base, les réunions de quartier, et pour qui un tel think tank ne revient qu'à légitimer les machines à consensus que sont de Balie ou Felix Meritis. je comprends leur peur de l'élite toute-puissante, mais je les trouve aussi très naïfs. Tout d'abord des discussions à la base ou entre intellos ne s'excluent pas les unes les autres, et surtout compter uniquement sur la sagesse populaire pour donner une perspective au pays me semble vraiment immature. Il est nécessaire de prendre en compte l'expérience et les réflexions de la base (parfois passionnante, comme lors de la discussion dans le Diamantbuurt), mais pense que cela suffit me paraît assez faible.
Mais bon, à suivre...
Les critiques les plus féroces viennent des gens du SP, qui ne jurent que par la base, les réunions de quartier, et pour qui un tel think tank ne revient qu'à légitimer les machines à consensus que sont de Balie ou Felix Meritis. je comprends leur peur de l'élite toute-puissante, mais je les trouve aussi très naïfs. Tout d'abord des discussions à la base ou entre intellos ne s'excluent pas les unes les autres, et surtout compter uniquement sur la sagesse populaire pour donner une perspective au pays me semble vraiment immature. Il est nécessaire de prendre en compte l'expérience et les réflexions de la base (parfois passionnante, comme lors de la discussion dans le Diamantbuurt), mais pense que cela suffit me paraît assez faible.
Mais bon, à suivre...
Spontanéité °
Hier est paru dans le monde un article reprenant une note des Renseignements Généraux: les émeutes n'ont pas été organisées ni planifiées, comme l'ont affirmés plusieurs ministres (au premier rang desquels Sarkozy) ou comme l'a laissé entendre la presse néerlandaise de droite.
Je cite: "Contrairement aux déclarations de nombreux responsables politiques, les RG expliquent que le mouvement de révolte n'a été ni organisé ni manipulé par des groupes, qu'ils soient mafieux ou islamistes. Les RG affirment ainsi qu'aucune "solidarité n'a été observée entre les cités". La mouvance d'extrême gauche n'a pas vu "venir le coup et fulmine de ne pas avoir été à l'origine d'un tel mouvement", les islamistes n'ont eu "aucun rôle dans le déclenchement des violences et dans leur expansion". Au contraire, écrivent les policiers, ces derniers "avaient tout intérêt à un retour rapide au calme pour éviter les amalgames". Par contre, la DCRG constate que"toutes ces mouvances, y compris l'extrême droite, essaient désormais de récupérer et d'engranger les retombées de ces événements".
On est donc loin du "pogrom contre la république [blanche]" dont a parlé Finkelkraut. Plus intéressant, les RG pointent quelques orientations que je dénonce depuis longtemps:
"Le rapport explique que "les jeunes des quartiers sensibles se sentent pénalisés par leur pauvreté, la couleur de leur peau et leurs noms". Ils sont handicapés par "l'absence de perspectives dans la société française". Le rapport décrit ainsi l'énorme désespérance sociale des jeunes, ainsi "qu'une perte de confiance totale envers la République".
Ce rapport est très critique envers les différentes politiques de la ville. Il dénonce notamment un manque criant d'intégration: "La France s'est montrée plus préocuppée par la montée de l'islamisme radical et du terrorisme religieux, et a négligé le problème complexe des banlieues."
Le lien:
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-718347@51-704172,0.html
Je cite: "Contrairement aux déclarations de nombreux responsables politiques, les RG expliquent que le mouvement de révolte n'a été ni organisé ni manipulé par des groupes, qu'ils soient mafieux ou islamistes. Les RG affirment ainsi qu'aucune "solidarité n'a été observée entre les cités". La mouvance d'extrême gauche n'a pas vu "venir le coup et fulmine de ne pas avoir été à l'origine d'un tel mouvement", les islamistes n'ont eu "aucun rôle dans le déclenchement des violences et dans leur expansion". Au contraire, écrivent les policiers, ces derniers "avaient tout intérêt à un retour rapide au calme pour éviter les amalgames". Par contre, la DCRG constate que"toutes ces mouvances, y compris l'extrême droite, essaient désormais de récupérer et d'engranger les retombées de ces événements".
On est donc loin du "pogrom contre la république [blanche]" dont a parlé Finkelkraut. Plus intéressant, les RG pointent quelques orientations que je dénonce depuis longtemps:
"Le rapport explique que "les jeunes des quartiers sensibles se sentent pénalisés par leur pauvreté, la couleur de leur peau et leurs noms". Ils sont handicapés par "l'absence de perspectives dans la société française". Le rapport décrit ainsi l'énorme désespérance sociale des jeunes, ainsi "qu'une perte de confiance totale envers la République".
Ce rapport est très critique envers les différentes politiques de la ville. Il dénonce notamment un manque criant d'intégration: "La France s'est montrée plus préocuppée par la montée de l'islamisme radical et du terrorisme religieux, et a négligé le problème complexe des banlieues."
Le lien:
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-718347@51-704172,0.html
mardi 6 décembre 2005
La laïcité redéfinie
Je viens de mettre un entretien d'Olivier Roy en ligne sur Minorités:
http://www.minorites.org/article.php?IDA=13531
C'est un entretien passionnant, réalisé par Oumma.com... en mai dernier, c'est à dire bien avant les émeutes. A lire absolument!
Mes citations préférées: "Le consensus doit porter sur la règle du jeu (élections, respect du droit et des institutions) et non sur des valeurs ou des normes" et "La France vit à travers l’islam la crise de son identité".
http://www.minorites.org/article.php?IDA=13531
C'est un entretien passionnant, réalisé par Oumma.com... en mai dernier, c'est à dire bien avant les émeutes. A lire absolument!
Mes citations préférées: "Le consensus doit porter sur la règle du jeu (élections, respect du droit et des institutions) et non sur des valeurs ou des normes" et "La France vit à travers l’islam la crise de son identité".
Intégration and more °
Je viens d'appeler le siège du parti travailliste à Amsterdam (dans un bel hôtel particulier sur le canal le plus chic de la ville) à propos d'un groupe de recherche et de discussion sur la question de l'intégration. On m'a renvoyé au kennis Centrum ("Centre de connaissance"), où, après un silence gêné, on m'a révélé qu'à leur connaissance il n'y avait aucun groupe de travail sur le sujet. J'ai laissé mes coordonnées, au cas où.
Par ailleurs, avec Rachid Jamari (l'élu amstellodamois probablement le plus intello du parti, voir photo), on envisage de créer un cercle de discussion pour sortir les Pays-Bas de leur médiocrité mentale: si les élites traditionnelles sont incapable d'imaginer l'avenir, c'est peut-être à nous de le faire non? Modèle envisagé: la fondation Saint-Simon (sans l'orientation néo-libérale) ou mieux, la fondation Copernic. Thèmes du moment: développement économique, urbanisme pour la randstad, intégration à long terme et politique européenne. Pas de nom, ni de forme précise pour l'instant. Première soirée de travail/discussion prévue fin janvier.
Anyone wants to join?
Par ailleurs, avec Rachid Jamari (l'élu amstellodamois probablement le plus intello du parti, voir photo), on envisage de créer un cercle de discussion pour sortir les Pays-Bas de leur médiocrité mentale: si les élites traditionnelles sont incapable d'imaginer l'avenir, c'est peut-être à nous de le faire non? Modèle envisagé: la fondation Saint-Simon (sans l'orientation néo-libérale) ou mieux, la fondation Copernic. Thèmes du moment: développement économique, urbanisme pour la randstad, intégration à long terme et politique européenne. Pas de nom, ni de forme précise pour l'instant. Première soirée de travail/discussion prévue fin janvier.
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Un prof poursuit son collège *
Un prof de sciences naturelles de Breukelen, Erwin Kunnen, traîne le collège où il travaille devant la CGB (Commissie Gelijke Behandeling, commission d’arbitrage contre les discriminations) parce qu’il trouve qu’on n’y accorde pas assez de place à l’homosexualité.
Kunnen se rapporte aux textes européens qui disent explicitement que les écoles doivent s’opposer activement à la discrimination des homosexuels. D’après lui, des incidents à l’encontre des élèves et des enseignants gays continueront à être passés sous silence tant que le collège n’annoncera pas que les auteurs de tels agissements seront renvoyés.
Kunnen a déclaré au quotidien de Volkskrant : « le collège ignore l’homosexualité jusqu’au moment où un problème survient. Mais les problèmes ne remontent jamais parce que l’établissement ne clarifie pas sa position sur la question. C’est la raison de ce geste, avec l’espoir que d’autres établissements se positionnent clairement contre la discrimination envers les homos ».
Kunnen se rapporte aux textes européens qui disent explicitement que les écoles doivent s’opposer activement à la discrimination des homosexuels. D’après lui, des incidents à l’encontre des élèves et des enseignants gays continueront à être passés sous silence tant que le collège n’annoncera pas que les auteurs de tels agissements seront renvoyés.
Kunnen a déclaré au quotidien de Volkskrant : « le collège ignore l’homosexualité jusqu’au moment où un problème survient. Mais les problèmes ne remontent jamais parce que l’établissement ne clarifie pas sa position sur la question. C’est la raison de ce geste, avec l’espoir que d’autres établissements se positionnent clairement contre la discrimination envers les homos ».
Une école interdit la boucle d’oreille *
Alex van Os, 20 ans, n’a plus le droit de suivre les cours d’hôtellerie au Deltion College de Zwolle (Est des Pays-Bas) parce qu’il porte un diament à l’oreille « signe d’homosexualité ». Pour le directeur de l’école d’hôtellerie, Jan Willem Wassing : « les règles sont les règles. La tenue des étudiants doit être irréprochable. Ils doivent s’adapter aux exigences des entreprises. »
Les filles peuvent porter des boucles d’oreille, pas les garçons. Alex van Os, membre du COC de Frise (Nord du pays), a annoncé qu’il va saisir la CGB (Commissie Gelijke Behandelijk, commission d’arbitrage contre les discriminations). Les Pays-Bas ont pourtant une tradition assez souple en ce qui concerne les piercings corporels et les boucles d’oreilles : même dans l’armée et la police, ils sont tolérés.
Le directeur se défend de toute homophobie : « Je n’ai rien contre les homos. Ils peuvent être de très bon hôtes, mais [le diamant d’oreille] est inacceptable. C’est une question de respect. Ce n’est pas de la discrimination, il y a quand même des différences entre les filles et les garçons. »
Les filles peuvent porter des boucles d’oreille, pas les garçons. Alex van Os, membre du COC de Frise (Nord du pays), a annoncé qu’il va saisir la CGB (Commissie Gelijke Behandelijk, commission d’arbitrage contre les discriminations). Les Pays-Bas ont pourtant une tradition assez souple en ce qui concerne les piercings corporels et les boucles d’oreilles : même dans l’armée et la police, ils sont tolérés.
Le directeur se défend de toute homophobie : « Je n’ai rien contre les homos. Ils peuvent être de très bon hôtes, mais [le diamant d’oreille] est inacceptable. C’est une question de respect. Ce n’est pas de la discrimination, il y a quand même des différences entre les filles et les garçons. »
lundi 5 décembre 2005
Thérapie collective °
Jeudi soir, avec Lewis nous avons donné un concert lors de la journée contre le sida. Je sortais de scène, un peu épuisé, et je suis allé me cherché une crêpe arabe dans un café arabisant supersympa (Amr Diab est un très bon choix de musique!).
Le mec derrière le bar m'accoste: "Hey, je te connais". J'allais lui dire: "Oui, je viens de boucler un concert ici même" lorsqu'il a continué: "Tu es le sociologue français. Je t'ai vu à la télé. Tu as un accent ravissant". Et paf pour HP/De Tijd... Tout en me serrant la main des deux mains, il a continué: "Ce que tu as dit était très intéressant, et très vrai, ça m'a fait beaucoup de bien d'entendre quelqu'un nous sortir de ce blabla inutile autour de l'Islam".
Ce n'est que la ènième fois que cela m'arrive depuis que je suis passé à la télé: apparement, ma présence fait office de thérapie collective pour les étrangers et allochtones. Un autre, un blaque dans l'entrée, qui distribuait des préservatifs gratuits, m'a dit: "Eh, je t'ai vu à la télé. Tu parles bien néerlandais pour un Français, avec un accent supersexy". Résultat: des capotes et un bisou.
S'il y a un tel besoin pour des choses aussi simples, peut-être est-ce que les Pays-Bas on vraiment un problème: l'Autre n'est pas imaginable dans l'idéal kreukreu. Il est temps d'y remédier, non?
Le mec derrière le bar m'accoste: "Hey, je te connais". J'allais lui dire: "Oui, je viens de boucler un concert ici même" lorsqu'il a continué: "Tu es le sociologue français. Je t'ai vu à la télé. Tu as un accent ravissant". Et paf pour HP/De Tijd... Tout en me serrant la main des deux mains, il a continué: "Ce que tu as dit était très intéressant, et très vrai, ça m'a fait beaucoup de bien d'entendre quelqu'un nous sortir de ce blabla inutile autour de l'Islam".
Ce n'est que la ènième fois que cela m'arrive depuis que je suis passé à la télé: apparement, ma présence fait office de thérapie collective pour les étrangers et allochtones. Un autre, un blaque dans l'entrée, qui distribuait des préservatifs gratuits, m'a dit: "Eh, je t'ai vu à la télé. Tu parles bien néerlandais pour un Français, avec un accent supersexy". Résultat: des capotes et un bisou.
S'il y a un tel besoin pour des choses aussi simples, peut-être est-ce que les Pays-Bas on vraiment un problème: l'Autre n'est pas imaginable dans l'idéal kreukreu. Il est temps d'y remédier, non?
Le scandale du JSF... ou pas?
La suite des aventures du JSF... D'après ce que j'ai compris, la chambre néerlandaise a préféré le JSF américain à l'Eurofighter (européen, donc) par corruption: le LPF a reçu des fonds des amerloques et des parties pro-US au sein de l'armée néerlandaise pour convaincre une majorité de députés de l'opportunité financière, stratégique et industrielle de choisir d'avion amerloque. A l'époque on me traitait de nationaliste européen. Maintenant, ils 'avère que c'était un plan foireux et qu'il ne verra jamais le jour. Tout en ayant coûté presqu'un milliard de pépettes!
Aura-t-on droit un jour à un procès à ce propos? On critique Chirac pour sa corruption (avec raison!) mais personne ne semble s'intéresser aux eaux troubles dans lesquelles certains députés (en premier lieu LPF) ont trempé.
Dans la presse: "Le développement du Joint Strike Fighter (JSF), le superchasseur F35, dans lequel les Pays-Bas sont impliqués à hauteur de 857 millions d’euros, risque d’échouer", annonce le Telegraaf de samedi dans son grand article à la une. "Le Pentagone envisage sérieusement de renoncer en partie ou en totalité à la construction de ce chasseur hypermoderne, sous la lourde pression des économies sur la défense aux Etats-Unis. Le secrétaire d’Etat américain à la Défense, Gordon England, a dit à son homologue néerlandais, le secrétaire d’Etat Van der Knaap (Défense) ’que le coûteux projet est remis en cause’.""Un porte-parole du ministère des Affaires économiques a confirmé hier à notre journal que le gouvernement néerlandais est au courant de la question. ’On nous a dit qu’une décision sera prise fin février, selon les Affaires économiques’."Dans les pages financières de son édition de ce matin, le journal populaire note que "l’industrie néerlandaise de la défense impliquée dans le développement du nouvel avion de combat JSF reste optimiste, en dépit des informations selon lesquelles ce grand projet pourrait être abandonné". "’Tant qu’il ne sera pas établi que le projet sera abandonné en partie ou en totalité, nous ne spéculerons pas sur les conséquences’, déclare le porte-parole de Stork.""La députée SP Krista van Velzen, à la suite notamment des informations de ce journal sur la menace qui plane sur le projet JSF, a demandé des explications au gouvernement." "Selon le SP, il semble qu’on étouffe maintenant dans l’œuf le développement du JSF. ’En février 2006, le gouvernement américain présentera sa nouvelle planification à long terme pour la Défense et il semble qu’il y n’ait plus de place pour l’un des prototypes du JSF, précisément le type que les Pays-Bas veulent acheter’, selon la députée SP."
http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6672
Aura-t-on droit un jour à un procès à ce propos? On critique Chirac pour sa corruption (avec raison!) mais personne ne semble s'intéresser aux eaux troubles dans lesquelles certains députés (en premier lieu LPF) ont trempé.
Dans la presse: "Le développement du Joint Strike Fighter (JSF), le superchasseur F35, dans lequel les Pays-Bas sont impliqués à hauteur de 857 millions d’euros, risque d’échouer", annonce le Telegraaf de samedi dans son grand article à la une. "Le Pentagone envisage sérieusement de renoncer en partie ou en totalité à la construction de ce chasseur hypermoderne, sous la lourde pression des économies sur la défense aux Etats-Unis. Le secrétaire d’Etat américain à la Défense, Gordon England, a dit à son homologue néerlandais, le secrétaire d’Etat Van der Knaap (Défense) ’que le coûteux projet est remis en cause’.""Un porte-parole du ministère des Affaires économiques a confirmé hier à notre journal que le gouvernement néerlandais est au courant de la question. ’On nous a dit qu’une décision sera prise fin février, selon les Affaires économiques’."Dans les pages financières de son édition de ce matin, le journal populaire note que "l’industrie néerlandaise de la défense impliquée dans le développement du nouvel avion de combat JSF reste optimiste, en dépit des informations selon lesquelles ce grand projet pourrait être abandonné". "’Tant qu’il ne sera pas établi que le projet sera abandonné en partie ou en totalité, nous ne spéculerons pas sur les conséquences’, déclare le porte-parole de Stork.""La députée SP Krista van Velzen, à la suite notamment des informations de ce journal sur la menace qui plane sur le projet JSF, a demandé des explications au gouvernement." "Selon le SP, il semble qu’on étouffe maintenant dans l’œuf le développement du JSF. ’En février 2006, le gouvernement américain présentera sa nouvelle planification à long terme pour la Défense et il semble qu’il y n’ait plus de place pour l’un des prototypes du JSF, précisément le type que les Pays-Bas veulent acheter’, selon la députée SP."
http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6672
Le PvdA sans vision?
La presse néerlandaise parle aujourd'hui du manque de vision du parti travailliste en ce qui concerne d'intégration. Depuis le temps que je me bats pour essayer de commencer un débat! D'après ce que j'ai vu, on en reste aux généralité généreuses ("le social!") mais sans contenu réel. En ce qui concerne l'intégration et les discriminations, c'est encore plus vrai: encéphalogramme plat! Au moins le VVD a une vision claire (même si elle est absurde): islamophobie avec Hirsi Ali et xénophobie avec Verdonk.
Dans la presse: "Une semaine avant le congrès du PvdA à Utrecht, le leader du parti socialiste, Wouter Bos, a accordé une interview au Volkskrant, publiée dans l’édition de samedi.
"Le PvdA manque toujours d’assurance s’agissant de thèmes sensibles comme l’intégration des minorités", écrivent Raoul du Pré et Hans Wansink à la une du journal de centre gauche. "C’est ce que dit le leader du parti, Wouter Bos. Le récent comportement du PvdA à Rotterdam, concernant la démission de l’échevin Marco Pastors (Leefbaar Rotterdam) en est un exemple éloquent, dit Bos aujourd’hui dans le Volkskrant : ’Cela ne s’est pas bien passé’.""L’objectif du PvdA dans la ville de Pim Fortuyn était de montrer qu’il n’avait plus de tabous dans le débat national sur l’intégration. ’Je ne puis que dire que nous n’y sommes absolument pas arrivés. C’est malencontreux et cela témoigne d’un manque d’assurance’, déclare Bos dans la perspective de l’assemblée annuelle du PvdA."
"Pastors a été congédié le mois dernier avec le soutien du PvdA, à cause de déclarations qu’il avait faites sur les musulmans", rappelle le journal. "Pastors - à qui le dernier sondage d’opinion attribue dix-neuf sièges au conseil municipal, une avancée de sept - a réagi en affirmant que ’manifestement, il n’avait toujours pas le droit de dire ce qu’il pense’ pour le PvdA."
"Quelques jours plus tard, Pieter van Heemst, la nouvelle tête de liste du PvdA à Rotterdam, faisait savoir qu’il aurait pu faire les mêmes déclarations. ’Nous tous, moi, Van Heemst et le reste du PvdA de Rotterdam, n’avons pas bien fait’, estime Bos. ’Nous avons vu que Pastors voulait présenter sa démission comme une manière de le réduire au silence. Nous avons pensé qu’il y aurait un retour de balancier et c’est pourquoi nous avons par la suite dit des choses qui n’étaient absolument pas nécessaires. Je ne puis qu’espérer que nous en tirerons une leçon’."
"Trois mois avant les élections municipales, la position de Bos au sein du parti n’est pratiquement pas controversée. Pour beaucoup de députés PvdA, c’est le premier ministre idéal. Il est également favori auprès des électeurs, ainsi qu’il ressort d’une enquête publiée vendredi par le journal gratuit Metro. Presque 38 pour cent des électeurs trouvent que Bos est le meilleur candidat, contre 18,7 pour cent pour Wiegel et 12,3 pour cent pour Balkenende."
"Des censeurs au sein du PvdA estiment que le parti n’est pas encore prêt à gouverner. Le stratège du parti, René Cuperus, s’inquiète du manque d’un groupe de tête autour de Bos et d’un véritable débat dans le parti. ’Il règne un opportunisme passif au sein du PvdA, un manque de combat, de vie spirituelle’.
"Le reportage sur le "premier ministre sans cravate" et la nouvelle génération qui "reprend lentement la barre", après le départ collectif, en 2002, de Kok, Pronk, Melkert, Netelenbos et Vermeend, figure dans le cahier het Vervolg (pp.25 et 26). "
http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6672
Dans la presse: "Une semaine avant le congrès du PvdA à Utrecht, le leader du parti socialiste, Wouter Bos, a accordé une interview au Volkskrant, publiée dans l’édition de samedi.
"Le PvdA manque toujours d’assurance s’agissant de thèmes sensibles comme l’intégration des minorités", écrivent Raoul du Pré et Hans Wansink à la une du journal de centre gauche. "C’est ce que dit le leader du parti, Wouter Bos. Le récent comportement du PvdA à Rotterdam, concernant la démission de l’échevin Marco Pastors (Leefbaar Rotterdam) en est un exemple éloquent, dit Bos aujourd’hui dans le Volkskrant : ’Cela ne s’est pas bien passé’.""L’objectif du PvdA dans la ville de Pim Fortuyn était de montrer qu’il n’avait plus de tabous dans le débat national sur l’intégration. ’Je ne puis que dire que nous n’y sommes absolument pas arrivés. C’est malencontreux et cela témoigne d’un manque d’assurance’, déclare Bos dans la perspective de l’assemblée annuelle du PvdA."
"Pastors a été congédié le mois dernier avec le soutien du PvdA, à cause de déclarations qu’il avait faites sur les musulmans", rappelle le journal. "Pastors - à qui le dernier sondage d’opinion attribue dix-neuf sièges au conseil municipal, une avancée de sept - a réagi en affirmant que ’manifestement, il n’avait toujours pas le droit de dire ce qu’il pense’ pour le PvdA."
"Quelques jours plus tard, Pieter van Heemst, la nouvelle tête de liste du PvdA à Rotterdam, faisait savoir qu’il aurait pu faire les mêmes déclarations. ’Nous tous, moi, Van Heemst et le reste du PvdA de Rotterdam, n’avons pas bien fait’, estime Bos. ’Nous avons vu que Pastors voulait présenter sa démission comme une manière de le réduire au silence. Nous avons pensé qu’il y aurait un retour de balancier et c’est pourquoi nous avons par la suite dit des choses qui n’étaient absolument pas nécessaires. Je ne puis qu’espérer que nous en tirerons une leçon’."
"Trois mois avant les élections municipales, la position de Bos au sein du parti n’est pratiquement pas controversée. Pour beaucoup de députés PvdA, c’est le premier ministre idéal. Il est également favori auprès des électeurs, ainsi qu’il ressort d’une enquête publiée vendredi par le journal gratuit Metro. Presque 38 pour cent des électeurs trouvent que Bos est le meilleur candidat, contre 18,7 pour cent pour Wiegel et 12,3 pour cent pour Balkenende."
"Des censeurs au sein du PvdA estiment que le parti n’est pas encore prêt à gouverner. Le stratège du parti, René Cuperus, s’inquiète du manque d’un groupe de tête autour de Bos et d’un véritable débat dans le parti. ’Il règne un opportunisme passif au sein du PvdA, un manque de combat, de vie spirituelle’.
"Le reportage sur le "premier ministre sans cravate" et la nouvelle génération qui "reprend lentement la barre", après le départ collectif, en 2002, de Kok, Pronk, Melkert, Netelenbos et Vermeend, figure dans le cahier het Vervolg (pp.25 et 26). "
http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6672
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