Zalm nous fait pleurer avec son enfance: comme il n'avait pas de jus de fruits jadis, il ne plaint pas les nouveaux pauvres... Dans la presse batave: Le ministre des Finances Gerrit Zalm, dans un entretien avec le quotidien à grand tirage AD Haagsche Courant (pp.1, 6 et 7), affirme qu’aux Pays-Bas on emploie trop vite le mot "pauvreté". "Il est vrai que nous avons vu baisser le pouvoir d’achat. Mais la pauvreté telle que nous la définissons est un phénomène dont nous ne nous déferons jamais. La Banque mondiale qualifie de pauvre toute personne qui dispose de moins d’un dollar par jour. Nous employons le mot pour tous ceux qui gagnent moins de 105 pour cent du minimum social. Dans ce sens c’est un problème insoluble." "Ce n’est qu’avec zéro personne touchant une indemnité d’assistance sociale que la pauvreté aura disparu. C’est un objectif irréalisable."
Zalm réagit dans l’AD à la récente publication de statistiques du Sociaal en Cultureel Planbureau (SCP) montrant que la pauvreté a fortement progressé cette année. Il qualifie cette progression de "relative" et dit que les classes inférieures de la société néerlandaise sont beaucoup plus prospères que durant sa propre jeunesse, il y a cinquante ans. "Je suis moi-même issu de la classe moyenne inférieure. Il n’y avait pas de télé, on mangeait des tartines doubles et on cousait nous-mêmes nos vêtements. Nous ne buvions même pas de café, le thé était meilleur marché, et encore moins de l’alcool ou des jus de fruits. C’était réservé aux anniversaires."
"Son image de véritable chef du gouvernement Balkenende s’est de nouveau confirmée le dernier mois", remarque le journal dans le chapeau de l’interview du ministre. Le ministre des Finances Gerrit Zalm a gardé la main sur les cordons de la bourse lorsque le partenaire de coalition le CDA, aux alentours de la Saint Nicolas, a réclamé 250 millions d’euros pour compenser tous les ménages de la cherté de l’énergie.
Selon la députée SP Agnes Kant, sur la même page de l’AD, "Zalm et les autres ministres ne comprennent pas ce qui se passe aux Pays-Bas. Evidemment qu’il y a des pauvres : pas seulement parmi ceux qui n’ont pas de travail, mais de plus en plus parmi ceux qui en ont. Et ces gens peuvent peut-être effectivement se payer un jus de fruit, mais parfois ils sont contraints de sauter un repas chaud. Comme si ce n’était pas triste. Et Zalm a beau sortir de la classe moyenne inférieure, ce n’est pas là notre propos. Nous parlons de gens qui n’arrivent vraiment pas à joindre les deux bouts."
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6739