Un million d'euros sur trois ans, c'est la somme dont vont disposer les associations néerlandaises pour pourvoir parler d'homosexualité dans les groupes ethniques. Grâce à une proposition de la députée D66 (centristes, membre de la coalition de droite) Ursie lambrechts, porte parole du parti sur l'intégration, l'argent a pu être débloqué: "nous nous faisons des soucis depuis bien longtemps sur les tensions entre homosexuels et les groupes ethniques". "Pouvoir parler d'homosexualité, dans des cercles aussi sensibles sur la question, coûte du temps et seule une approche étalée sur plusieurs années est possible."
Lambrechts pointe une étude du Moniteur de la Jeunesse Rotterdamoise (RJD) qui avance des taux d'intolérance à l'homosexualité de 80 à 88% chez les jeunes d'origine marocaine et turque.
Pour Akima Aouragh, des Internationale Socialisten, il s'agit d'une initiative qui devrait être étendus aux Hollandais blancs: "on ne fait jamais ce genre d'enquête auprès des classes populaires blanches car on ne veut pas voir l'homophobie des petits blancs. On racialise les problèmes, c'est tout à fait dans la logique de la coalition au pouvoir, qui instrumentalise la question des femmes et des homosexuels pour stigmatiser les minorités ethniques".