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mardi 29 janvier 2008

Live sur Radio5

Je suis ce soir live entre 22h et 23h sur Radio 5 (NMO) pour parler de l'islam en France. Le lien: http://www.radio5.nl
Bonne écoute!

lundi 28 janvier 2008

"Le sel de la démocratie" en téléchargement gratuit

Il ne me reste plus beaucoup d'exemplaires originaux sur les plusieurs centaines qui avaient été imprimés. Peu importe: ma thèse de doctorat, "Le sel de la démocratie", est aussi à télécharger gratuitement sur Lulu.com (lien direct). Je sais, ce n'est pas un roman de gare, mais ça reste très lisible. Lulu propose aussi une édition imprimée pour ceux qui veulent, en attendant le nouveau bouquin qui sortira en avril 2008...

dimanche 27 janvier 2008

Food Chain



J'ai adoré Food Chain, l'expo de Geneviève Gauckler, vraiment. Pourtant, j'avais trouvé sympa mais n'avais pas complètement accroché autant à son expo précédente, à Paris. Je préfère son art vectoriel à ses collages numériques, tout simplement parce que sa maîtrise de l'espace, de ses sujets et des couleurs est totale en vectoriel (j'adorerais la voir travailler sur Illustrator™, elle doit trop avoir le coup de main).
Ce qui me fascine, outre sa virtuosité graphique, c'est son œil quasi-sociologique. Elle met en évidence notre rapport malsain à la bouffe, mais au lieu de nous vendre du caca en boite ou des animaux découpés et coulés dans du plastoque, elle nous faire rire. Elle nous a raconté qu'elle a passé beaucoup de temps sur Google à regarder des sites consacrés à la constipation chez les poissons rouges ("faut que je t'envoie le site, c'est super intéressant"). Gauckler, c'est des Barbapapa queer, c'est Moumine le Troll passé à l'ère industrielle, c'est Babar qui délocalise pour faire baisser les coûts et va faire du shopping à Dubaï. Complètement décalé, mais poésie intacte avec de l'humour en plus.
Dieu sait que je n'aime pas trop me ballader pour rien en train aux Pays-Bas, et bien là ça vaut largement le déplacement à Eindhoven. Galerie Mu, à trois pas de la gare centrale. Vous avez un mois.

(Photos par Alix, ci-dessus mon poster préféré, ci-dessous GG interviewée par Marcus de la Radio francophone)

Bouquin: on y arrive doucement



Quelle épopée... Je suis en train de finir la troisième couche de corrections du dernier chapitre. Quel travail! En plus ce sont ajouté Microsoft Word qui a planté massivement, suivi par NeoOffice qui a planté encore plus, remplacé par WritingRoom auquel il manquait trop d'option, finalement détrôné par Word qui ne veut plus prendre en charge les couleurs et certaines correction. Après 20 ans de traitement de texte sur PC/Mac, on pourrait s'attendre à ce que ces programmes soient fiables et stabilisés, il n'en est rien.
Ce n'est pas fini, pourtant: il me reste l'introduction et la conclusion à finir pour lundi. Et ensuite, mon éditeur va me renvoyer une quatrième couche de corrections à effectuer, beaucoup plus légères, semble-t-il. Enfin, il faudra réviser les épreuves. Je suis vraiment fatigué, pas loin de l'épuisement. Je ne sais même plus si ce que j'écris est intéressant ou si je vais dans le mur. D'un autre côté, entre ce que je suis en train de finir et la permière version, j'ai fait un sacré ménage. Je comprends désormais l'utilité d'un éditeur. Allez, encore quelques ligne et au dodo!

samedi 26 janvier 2008

Geneviève Gauckler @ Mu (vidéo)



Ce soir j'étais à Eindhoven pour le vernissage de "Food Chain", l'expo de Geneviève Gauckler à la galerie Mu. Une petite vidéo de présentation que j'ai mise en ligne pour le site de la fête de la musique (http://www.fetedelamusique.nl/video.php). J'ai adoré. Il est tard, les photos en ligne demain, probablement.

jeudi 24 janvier 2008

Industrie culturelle: la résistance



Je suis heureux que nos amis les Verts européens (lien) commencent là où nos politiques auraient dû commencer. Au lieu de criminaliser la consommation culturelle, assurons-nous que ce sont les artistes qui en profitent, pas les parasites des maisons de disques.
Lewis se galère pour télécharger les fims qu'il veut parce qu'ils ne sont pas disponibles ici. Il serait prêt à payer 3 ou 6 euros pour un film téléchargé légalement s'il y avait la possibilité. Au lieu de dire "méchant voleur", il vaudrait mieux lui proposer ce service...

Je cite: « Chaque fois que vous louez un film, les multinationales de l’industrie des médias vous oblige à regarder leur propagande. Ils prétendent que télécharger des films est la même chose que d’arracher des sacs, de voler des voitures ou de voler à l’étalage. C’est tout simplement faux — faire une copie est fondamentalement différent de voler.
L’industrie des médias n’a pas réussi à offrir des alternatives légales viables et ils n’ont pas réussi à convaincre les consommateurs que le partage était du vol. Malheureusement, ils ont réussi dans un autre domaine — le lobbying pour faire des lois pour criminaliser le partage, en tournant les consommateurs en criminels. Ils affirment que leurs lois sont nécessaires pour soutenir les artistes, mais en réalité, elles sont là pour protéger leurs propres bénéfices.
En Europe et dans le monde entier, les Verts se sont opposés à ces lois. Nous pensons que les consommateurs sont prêts à payer si on leur offre de la bonne qualité à un prix juste. Nous pensons également que le partage favorise l’expansion de la culture — non sa mort. »

Surtout leurs propositions sont futées: « taxer la publicité (« une forme de pollution mentale, qui vole notre temps et notre attention »), renforcer les droits des créateurs et réformer la répartition des royalties vers un système dégressif (un morceau joué pour la 100 millionième fois rapporterait moins que la 1ère fois) pour éviter qu’un petit groupe d’artistes encaissent la majorité des revenus. » (écrans)

JWTBL sort bientôt



Les choses s'accélèrent en musique. L'album est planifié pour avril, d'autres maxis sont en préparation, Just Want To Be Loved devrait être disponible en version numérique un peu partout très bientôt, et le site de CJR devrait être prêt d'ici quelques jours si Babozor tient sa deadline. En attendant, des nouvelles choses à écouter sur notre MySpace: http://www.myspace.com/laurentlewis

mercredi 23 janvier 2008

L'Afrique du Sud dans le nouveau Têtu

Ça y est, notre enquête en Afrique du Sud est passé en 6 pages dans le nouveau Têtu (n°130). Mes photos n'ont pas été retenues, pas assez glamour (des portraits classiques), et remplacées par des éphèbes blaques à oualpé. Mais bon, ce qu'on a écrit avec Didier (Lestrade) ne manquera pas d'intéresser les amateurs, en particulier une interview du juge Cameron.





On y trouvera aussi une double page sur les photos des amants coraniques de Sooreh Hera, signé un certain 'Martin Daraby', tiens je me demande bien qui ça peut être (ah ah ah)...



Et surprise en feuilletant ce numéro, je suis tombé sur une photo de Pierre (pas Marly, mais Cassan), un pote que je connais depuis un moment, avec l'amour de sa vie. Un dossier sur le romantisme. Mignon.

dimanche 20 janvier 2008

Motion en vidéo

Orquídea & Sandra vont présenter la nouvelle vidéo pour notre chanson "Motion" le 28 janvier au CREA. La vidéo s'annonce superbe, vous y verrez en particulier Bærtran (avec d'autres...) en train de danser. Venez nombreux!
«Hello everybody!
We've been really really busy with a video course and, as a final project, we are making a music video for Motion by Laurent & Lewis, featuring a bunch of cool people! It's been a lot of work but also great fun!!!
On the 28 of January at CREA (Turfdraag Sterpad 17), at 19.00, will be the final presentation of the video projects, and we would love to see you all there! Afterwords we could have a drink together at CREA café .
Groetjes, Orquídea & Sandra»

jeudi 17 janvier 2008

L'électro se meurt, yeah!

Quand j'étais à Paris à Noël, j'ai vu tous ces adolescents en look tecktonik qui ne pouvaient s'empêcher de faire des mouvements de dance ressemblant étrangement à ceux de la vidéo Vogue de Madonna, sortie il y a 18 ans. Son disque le plus pédé, ever, il faut le rappeler. Depuis, c'est la ruée: les mômes de sept ans prennent des cours de tecktonik, et TF1 a fait un deal avec les propriétaires de la marque, le tout sur fond de musique électro.
Je pense qu'il va arriver à l'électro ce qui est arrivé à la techno ou aux boys bands: à force de passer dans les supermarchés, il va être temps de passer à autre chose. Ça me rassure, je ne supporte plus ces chansons qui passent depuis 3 ans à la radio hollandaise où il y a juste un refrain volé ailleurs et des effets de son de plus en plus stéréotypés. Le ménage par overdose. Yeah!

Ceci dit, je ne peux qu'être fasciné par la popularité de cette danse clairement inspiré par des folles, et aussi le mélange social et ethnique qu'elle affiche. En gros il suffit d'être une crevette, d'avoir des fringues moulantes et les cheveux plein de gel pour faire partie de la communauté. Si on oublie les vieux et les gros, on touche presque à l'universalisme. La tecktonik, c'est l'expression de la fin de l'homophobie et du racisme, c'est aussi l'expression du cynisme des médias et des vendeurs, qui sont prêt à cautionner une danse de folles pour se faire de la thune. Le signe que la monoculture présente dans les médias français touche à sa fin?

mercredi 16 janvier 2008

Identité néerlandais en crise

Je suis tombé sur une interview de Christophe de Voogd, ancien directeur de la Maison Descartes. Il pointe la crise identitaire qui traverse les Pays-Bas depuis plusieurs années, et je suis totalement d'accord avec lui (voir ma page textes pour plus de détails sur le sujet). Ce qui est intéressant, c'est que la plupart des observateurs le constatent, sauf les Néerlandais, qui semble en pleine crise de déni. Impossible d'en parler, surtout pour un étranger. C'est dommage, le nationalisme parfois violent des Français devraient leur servir de repoussoir, il n'en est rien. Même dans mon parti, impossible d'en parler.
J'en profite pour saluer Christophe, qu'on regrette beaucoup à Amsterdam, surtout depuis un an ou deux, la Maison Descartes s'enfonçant dans l'invisibilité et les guéguerres de personnes.

Dans la presse néerlandaise:
"Qui nous sommes et ce que nous faisons, le Centraal Bureau voor de Statistiek nous le dit chaque semaine", écrit le Volkskrant (p.2) dans le chapeau d’un tour d’horizon sur l’identité néerlandaise. "Et quand ce n’est pas lui, c’est le Sociaal Cultureel Planbureau ." "Ce que nous pensons, c’est Maurice de Hond qui nous le dit, ou sinon Standpunt.nl ." "Mais ce qui nous est propre, nous lie et fait partie de l’identité néerlandaise est plus difficile à exprimer dans des tableaux."
Selon le Français Christophe de Voogd, ancien directeur de la Maison Descartes, à Amsterdam, "la question de savoir ce qui lie les Néerlandais se pose en temps d’incertitude internationale". "Par exemple durant la deuxième moitié du XIXe siècle, lorsque les Pays-Bas craignaient d’être absorbés par l’Allemagne. Dans une grande Europe, les Pays-Bas ont du mal à déterminer leur place. Etudiez la motivation de ceux qui ont voté non au référendum sur l’Europe et vous trouvez la peur. Les Néerlandais insistent sur l’ouverture, mais leur pays est fermé, sauf sur le plan économique." "L’Europe des six était encore un petit comité. Maintenant, le sentiment de se perdre dans un océan domine."
"L’identité nationale a rarement été un thème : on était citoyen du monde. Depuis 2001 et Pim Fortuyn, le pays est dérouté. Cela peut alimenter le populisme de droite comme de gauche." "Il est bon d’avoir un certain sentiment national. Et d’établir des ’canons’. Les Néerlandais ne connaissent pas bien leur histoire. Ils clament ’Orange, Orange !’ durant les matches de football et à Koninginnendag, mais c’est du commerce. Ils ne savent pas que cette couleur est liée à la Principauté d’Orange (en France). Il y a une différence entre le passé national et la nationalisation du passé. Beaucoup de Néerlandais pensent vraiment qu’ils sont un produit direct de Dieu."
"Les Pays-Bas traversent une crise d’identité depuis quelques années", estime aussi la Polonaise Malgorzata Bos-Karczewska, rédactrice en chef de Polonia.nl, le site de la communauté polonaise des Pays-Bas. "Le meurtre de Pim Fortuyn et de Theo van Gogh et le non au référendum sur l’UE, en 2005, ont provoqué des ondes de choc."
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=9208

mardi 15 janvier 2008

Feu Ron Murphy



Il y a deux jours, j'ai appris que Ron Murphy était décédé d'un arrêt cardiaque. La plupart d'entre vous ne savent probablement pas qui c'est. Le son des disques sur lesquels vous avez appris à aimer la techno, c'est lui. Son boulot, c'était le mastering. Transformer un fichier quelconque (une cassette, un CD) en un vinyle qui soulève les pieds et fait vibrer les âmes. C'est chez lui qu'a été masterisé notre premier vinyle, "Motion", et je ne suis pas le seul à avoir fait le déplacement pour sa patte magique: des DJs du monde entier sont allés dans son studio à Detroit, dans son garage, pour avoir un disque à la hauteur.
Quand j'ai rencontré ce monsieur, grâce à Aaron-Carl, il était déjà très malade. Cela ne l'empêchait pas de tout savoir sur ce qui se faisait dans le monde de la musique, et aussi d'avoir une oreille terriblement aiguisée. Il repérait la logique des chansons, leurs faiblesses, leurs forces, là où on devait insister, la façon dont elles avaient été construites. J'avais été vraiment impressionné, par son savoir-faire, son talent, mais aussi sa gentillesse.
J'en profite pour envoyer du courage à Aaron-Carl, de l'autre côté de l'Océan, tant Ron a été une sorte de père musical. Il lui a montré comment avoir "le son", mais l'a aussi guidé dans sa carrière et ils s'appelaient souvent. C'est lui qui s'occupe des funérailles et de tous les problèmes en tout genre. Be strong, baby!

(La photo de Ron avec Aaron-Carl et Javon vient du blogue d'Aaron-Carl. Ça fait tout bizare de revoir ces machines que j'ai contemplé pendant des heures, alors qu'ils discutaient et qu'on transformait notre CD en vinyle.)

http://www.medium4you.be/article.php3?id_article=3019

CJR003 en fabrication



En attendant que le nouveau site de Cherry Juice Recordings soit fini (d'ici quelques jours, j'espère, je vous en parle dès que c'est prêt), le troisième disque du label amstello-reykjaviko-detroitien est en cours de fabrication, avec une très belle étiquette signée Pierre Marly (cliquez sur les photos pour les agrandir). Ce CJR003 s'appelle "Just Want To Be Loved" et comporte quatre versions sur vinyle et six versions sur iTunes.
Sur le vinyle: (A1) Überfilter Mix, (A2) Hilversum Radio Mix, (B1) DJ Janine Sweet Ghetto Mix, (B2) Original Version. Dans la version iTunes, il y a en plus un Lounge In My Backyard Mix et un DJ Bærtran Early Evening Mix. Le tout est très dansant, très mélodique, certifié par plusieurs concerts. Très bientôt en ligne et dans vos bacs, donc.

Cette chanson a été écrite il y a plus de dix ans. Un mec qui depuis est en prison, The Robot™, m'avait dragué à la gym et comme je l'avais jeté, il m'avait trouvé sympa. On a parlé et finalement il m'a commandé une chanson pour devenir une pop star. Je lui ai écrit "Just Want To Be Loved" qu'il a adoré. Le projet n'a jamais abouti puisqu'il a été arrêté pour traffic de drogue. Quelle surprise... (Not). Entretemps, après de longues histoires, plusieurs versions (une Rock, une Happy House, don't even ask), une sortie ratée sur un autre label et plusieurs remixes, la voilà qui sort sous une forme quasiment disco. Il était temps.
Entretemps, la chanson en version originale a réussi à mettre la foule en feu lors d'un concert, au point que deux mecs se sont mis à lécher les godasses de Lewis. Plus tard, la version Hilversum a fait pleurer quelques filles pendant un concert en plein air. Les autres histoires sur cette chanson, je les garde pour plus tard...

Adieu anonymat

Je viens de lire une interview lumineuse d'un Néerlandais, Geert Lovink, sur les médias, internet, et le blogage. Je suis globalement d'accord avec lui. Je me retrouve complètement dans son analyse des blogues comme archives personnelles ouvertes. C'est ainsi que nous avons commencé Minorités.org, et, quand la technologie l'a rendu possible, ce blogue. C'est vrai aussi que ceux qui pensent que leur blogue est l'équivalent d'un journal se la fourrent bien profond.
Je suis aussi d'accord avec son analyse sur les langues et les ghettos linguistiques.

Web 2.0 : « L’anonymat n’est plus qu’une notion nostalgique »
par Marie Lechner

Né en 1959, néerlandais, Geert Lovink est un théoricien des médias, critique du Net et activiste. Il est directeur de l’Institute of Network Cultures à Amsterdam, qui présente jusqu’au 3 février « Video Vortex », une expo et une conférence (18 et 19 janvier) consacrées au phénomène Youtube et à la vidéo amateur.
Fondateur de la liste de diffusion nettime, consacrée aux cultures en réseau, à la politique et aux médias tactiques, il vient d’éditer The Art of Free Cooperation, avec Trebor Sholz, et Zero Comments, Blogging and critical Internet culture, où il interroge la hype du Web 2.0 (ses blogs, wikis et réseaux sociaux), et développe notamment l’idée d’une « impulsion nihiliste » du blogging.

Vous êtes depuis longtemps un observateur critique de la culture Internet, quels changements significatifs avez-vous constaté ?
Ce qui me fascine est la croissance constante des utilisateurs d’Internet hors Occident. Près de 20% de la population mondiale a désormais accès au Net, soit 1,25 milliard de personnes, et ils sont plus du double à utiliser le téléphone mobile. Les nouveaux utilisateurs sont en Asie, en Amérique latine, en Afrique et au Moyen- Orient. Des projets éducatifs à grande échelle comme One laptop per child (un ordinateur portable par enfant) sont initiés. Les usagers du Net ne sont pas seulement des consommateurs d’information mais potentiellement des producteurs de logiciels. Quel logiciel intéressant va provenir du Nigeria ? Regardez à quel point la blogosphère iranienne est passionnante, en dépit de la répression. Il y a une démocratisation de l’accès, qui touche aussi bien les écoles dans les villages reculés que le Djihad digital. Ce qui est regrettable, c’est la manière dont les mouvements sociaux sont à la traîne.

La prétendue société civile globale s’est endormie et a laissé toute la folie du Web 2.0 à la Silicon Valley.
L’Internet est devenu « social » (mais pas encore « socialiste »). Le Net est utilisé principalement pour connecter les gens « vivants » et pas tellement pour faire circuler de l’information « morte ». Les réseaux sociaux, comme Myspace, Youtube, Bebo ou Facebook, sont de gigantesques ruches, centrées sur le langage. Les usagers lambda ne sont pas obsédés par ce qui se passe dans la sphère anglo-saxonne du Net. Internet est un médium global, techniquement parlant, mais on constate une balkanisation croissante, centrée autour des différentes langues. Citons simplement le cyberespace japonais ou coréen. La plus forte croissance concerne le Net chinois, littéralement enmuré. Mais que savons-nous de ce qui s’y passe ? A l’intérieur de ces « îles », une multitude de cultures de niches émergent, ce que Chris Anderson, rédacteur en chef du magazine Wired, qualifie de longue traîne.

L’engouement autour du Web 2.0 diffère-t-il de la période dotcom de la fin des années 90 ?
La plus grande différence est l’absence relative de capital-risque et de financement d’entreprise. Le Web 2.0 est très à la mode depuis un an, mais ce n’est rien comparé à la folie de la fin des années 90. A l’époque, il n’était question que de portails vides et d’e-commerce défunt. En ce moment, la mode se concentre sur les profils d’utilisateurs qui sont revendus aux publicitaires. Nous devrions nous sentir concernés par ces violations rampantes de la vie privée, surtout les jeunes qui ne semblent pas au courant de la manière dont Google and Co gagnent de l’argent. Ils pensent : nous avons tous ces services fabuleux gratuitement, alors pourquoi s’inquiéter ? Personne ne leur explique ce qu’est le business Web 2.0. Cette « éducation » ne viendra pas des hackers, des activistes et des artistes parce que la plupart ont une attitude libertaire et ne parviennent pas à questionner cette « idéologie du libre ».

Vous n’avez pas l’air d’y adhérer ?
En effet, et je ne me rends pas très populaire en questionnant ouvertement la mentalité bienveillante de gens comme Richard Stallman (militant du logiciel libre, ndlr)et les adeptes des Creative Commons (alternative aux droits d’auteurs, ndlr). On ne peut pas exiger que les producteurs culturels donnent leur produit, fut-ce du code, de la recherche ou de la musique, pour rien, sans leur proposer un modèle économique alternatif. La résistance contre le logiciel propriétaire est justifiée. Mais ce qui fonctionne pour le logiciel ne fonctionne pas forcémement pour la musique. Ce qui ne veut certainement pas dire que nous devons retourner à l’ancien régime de la propriété intellectuelle.

Vous ne semblez pas partager l’euphorie des promoteurs du Web 2.0, vous évoquez un « assombrissement du Web »…
Je ne suis pas un prophète de l’Apocalypse. Toutefois, le contrôle des entreprises et de l’Etat sur Internet a augmenté comme jamais. Fin novembre, les données de 25 millions d’individus au Royaume-Uni se sont perdues dans le courrier, à cause du service postal privé TNT. Ces données concernent les noms, les adresses, les dates de naissance, les numéros d’assurances et les détails des comptes bancaires des bénéficiaires des allocations familiales. Elles étaient stockées sur deux CD protégés par deux mots de passe mais non cryptés. Le paquet n’est jamais arrivé à destination. Cet incident nous dit quelque chose sur l’état de rêve collectif dans lequel nous sommes (d’autres appellent ça de la stupidité organisée).

La quantité de données privées qu’une compagnie comme Google collecte sur nous est sans précédent. La situation va empirer à un point tel que la seule option qui restera sera de « nationaliser » ou de « socialiser » Google. Sa rentabilité va dépendre de la collecte de profils d’utilisateurs de plus en plus précis.

Internet est un domaine numérique public dans lequel nos données sont stockées. Elles ne devraient être ni la propriété des Etats, ni celles des entreprises. Ce n’est pas si utopique que ça en a l’air. Ceci aurait pu déjà être mis en oeuvre par des organismes internationaux comme l’Unesco. Malheureusement, ces organisations ont perdu le contact avec la société et sont devenues des bureaucraties désuètes, comme nous l’avons constaté lors du sommet mondial de la société de l’information, en 2003 et 2005. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une alternative européenne, forte et ouverte, à Google, une structure de savoir décentralisée, à la manière de Wikipédia, qui oeuvre pour le bien public.

Un autre aspect de cet « obscurcissement du Net » est la chasse des utilisateurs des réseaux peer to peer. La nouvelle loi Sarkozy va utiliser les capacités de surveillance d’une manière tellement paternaliste : l’usager est un vilain gosse qu’on punit en l’excluant du Net. A propos de la liste nettime, Alex Foti (économiste italien, membre du réseau Chainworkers contre la précarité, ndlr) a écrit que c’était l’équivalent numérique de couper la main aux supposés voleurs. Sarkozy ne comprend-il pas que l’éducation ne peut simplement plus se faire sans le Net ?

Votre dernier livre s’intitule « Zero Comment » . Pourquoi ce titre qui fait référence à l’univers des blogs ?
Zero Comment, c’est ce qu’on trouve sous la plupart des posts dans les blogs. Pour moi, ce n’est pas un signe de désespoir. Je ne dis pas que le fait de bloguer est un produit de notre « solitude électronique ». C’est souvent une activité très sociale, où l’on se répond et l’on s’échange des liens. Nous devons traiter l’Internet comme un gigantesque bloc-notes, un système de notations distribuées auquel on peut accéder de partout. Nous devrions apprécier ces possibilités au lieu de toujours nous plaindre de notre propre futilité. Par ailleurs, j’aime les titres négatifs. Je pense qu’il devrait être possible d’établir une tradition de l’essai à la Walter Benjamin ou à la Susan Sontag qui n’est pas seulement critique mais aussi technologiquement informé.La plupart de la littérature sur les technologies de l’information est de l’autocélébration d’entreprises, sans aucune investigation critique.

Vous diagnostiquez une impulsion nihiliste du blogging quand d’autres vantent son potentiel émancipateur…
Nous devrions être plus détendus dans notre rapport avec les blogs. Bloguer, ce n’est rien d’autre que des gens ordinaires qui entament un dialogue avec les médias. C’est une étape révolutionnaire. Mais du point de vue du contenu, ça s’est avéré une blague tragique. Ne séparons pas le blogging d’autres tendances dans la société ! Si vous n’êtes pas prêts pour les futilités du quotidien, alors évitez les blogs ! Miraculeusement, le logiciel de blog invite les utilisateurs à se confesser. Grâce à Michel Foucault, nous savons que, de nos jours, les gens croient que leur libération exige d’eux qu’ils « disent la vérité », qu’ils se confessent à quelqu’un, un prêtre, un psychanalyste ou un blog et le fait de dire cette vérité va les libérer.

Il y a une forte volonté de transparence. Nous ne savons pas garder nos secrets et l’équipement numérique facilite cette tendance d’autorévélation comme jamais. Dire haut et fort ce que vous pensez ou ressentez, dans l’héritage de Sade, n’est pas seulement une option, dans le sens libéral du choix, mais une obligation, une impulsion immédiate de répondre afin d’être là, parmi les autres. L’aspect nihiliste entre en jeu quand nous essayons de trouver du sens à ces milliards de messages. D’une perspective centralisée, ils n’ont tout simplement plus de signification. Ils détruisent le besoin d’avoir une vision globale et entraînent la culture média vers zéro (nihil). Ne confondons pas ce nihilisme de l’âge média avancé, avec l’effondrement de l’emprise religieuse sur la vie quotidienne au XIXe siècle. Après Dieu, ce sont les médias qui donnaient du sens. Ils sont, à leur tour, sur le point de mourir. Les blogs ne font qu’accélérer ce processus historique.

Dans cette société transparente, on rêvera peut-être un jour d’avoir un quart d’heure d’anonymat ?
L’anonymat est un rêve bourgeois, provenant d’un âge où les gens prétendaient qu’ils « avaient le droit qu’on les laisse tranquilles ». Littéralement, ceci signifie ne pas avoir de nom, mais ces jours-ci, ça veut plutôt dire ne pas avoir de visage, ne pas laisser de traces digitales. Avec les systèmes actuels de surveillance, l’anonymat n’est plus qu’une notion nostalgique. Les hackers ont raison quand ils disent que la vie privée n’existe plus. C’est une pensée déprimante qui me révolte. L’anonymat n’est plus une valeur absolue, et n’a jamais été un droit de l’homme.

Vous écrivez que le blog amène à la décadence ?
Les blogs brisent les structures centralisés, de la même manière que l’ont fait les médias alternatifs dans le passé. Dans les décennies passées, la presse underground indépendante a été du côté des progressistes, mais ce n’est plus le cas. Aux Etats-Unis, la plupart des blogs sont proconservateurs. En Hollande, ce sont les shokblogs qui dominent, des sites populistes qui insultent le consensus libéral de gauche. Les médias de masse sont constamment scrutés de toutes parts, de tous bords, par la droite, les activistes musulmans, les fondamentalistes chrétiens et tous les conspirationnistes préoccupés par le 9-11.

Les blogueurs se revendiquent comme des journalistes citoyens, mais vous contestez qu’ils remettent réellement en question les médias classiques. Les blogs produisent-ils de l’information critique ou juste une nébuleuse de micro-opinions ?
Alors qu’Internet et la société fusionnent, nous ne pouvons pas espérer qu’un simple logiciel va changer les relations de pouvoir. Les blogs nous fournissent une architecture informationnelle facile à utiliser. Si le fait de blogger, considéré comme un effort collectif, est subversif, ou s’il ne fait que reproduire les relations de pouvoir existantes, ne peut être tranché hors du contexte de l’époque. Les technologies ne réalisent pas les mouvements sociaux, que je considère toujours comme les moteurs du changement, elles peuvent juste les façonner.

La culture amateure est remise en question. Pensez-vous, comme l’auteur Andrew Keen, qu’ « Internet est en train de tuer la culture » ?
J’ai toujours analysé, avec un grand plaisir, le pessimisme culturel qu’Internet suscite parmi les intellectuels. Le problème qui se cache derrière cette peur de la « surchage d’informations » est technologique : nous ne parvenons plus à distinguer la culture écrite de la culture orale. Notre culture orale est désormais enregistrable. Au lieu d’écrire moins, nous écrivons toujours plus de messages textuels, d’emails et des articles dans les blogs. Mais ce que nous faisons en réalité, c’est stocker des fragments de nos conversations parlées. Avec comme résultat, une avalanche de phrases à moitié finies et grammaticalement incorrectes, qui sont archivées digitalement et qu’on peut rechercher. Le problème avec Keen, c’est qu’il traite ces flux de données informelles comme du journalisme ou même de la littérature. Beaucoup de blogueurs ont le même problème. Ils ne font pas de distinction entre des dialogues en ligne, le loisir digital et la production d’information. Pour eux, tout devient des news, simplement parce qu’elles sont taggées. Prenez le sujet le plus populaire des blogs, les chats. Les gens adorent bloguer sur leurs chats mais ils ne prétendent pas que ce sont des news.

Devrions-nous cesser de bloguer ?
Jamais ! Technorati recense plus de 100 millions de blogs, soit un peu moins de 10 % de la population du Net. Pourquoi s’arrêter alors que ça vient de commencer ? Bloguer est un loisir de masse qui n’a émergé qu’en 2003-2004. Aux blogs vont succéder de nouvelles plateformes, plus proches du mode de vie des utilisateurs. S’il y avait moins d’aliénation en vue, nous pourrions espérer voir diminuer le besoin de communication électronique. Mais la condition humaine n’est pas très reluisante. Avec l’augmentation de la mobilité et des heures travaillées, le besoin de communication « médiatisée par ordinateur » ne va faire qu’augmenter. Seuls les riches peuvent cesser de communiquer. Ils ont leurs esclaves qui le font pour eux. Les autres, ceux qui ne peuvent pas se permettre de ne pas répondre à leur téléphone portable, devront rester connectés et bloguer dans la colère, la peur et l’outrage. Etre en ligne est leur statut de « nervosité morderne », comme dit Freud.

http://www.ecrans.fr/L-anonymat-n-est-plus-qu-une,2985.html

vendredi 11 janvier 2008

Communiqué de presse: Ferdinand Bolstraat sans voitures, avec tram

Voilà un communiqué de presse signé par mon collègue de GroenLinks, Arend Hamstra, et moi-même, sur la décision qui a été prise pour la Ferdinand Bolstraat. En gros, on a décidé que la rue sera réservée aux piétons, aux vélos et au tram, sans voitures ni taxis, donc. Nos amis du VVD ne sont pas contents et le prennent comme une attaque personnelle. Franchement, ils se montent le chou pour rien. J'y reviendrai dans un message ultérieur: j'ai été chercher de l'information à différentes sources pour arriver à prendre la meilleure décision possible, il n'y a donc pas d'idéologie ou de dogme particulier, si ce n'est l'intérêt général...

PERSBERICHT 10 januari 2008
Ferdinand Bolstraat geheel autovrij, maar mét tram.

PvdA en Groenlinks kiezen voor een geheel autovrije inrichting van de Ferdinand Bolstraat tussen Ceintuurbaan en Stadhouderskade als de bouw van Noord-Zuidlijnstation “de Pijp” klaar is. Het tramspoor blijft. Op die manier blijft een goed en fijnmazig OV in Amsterdam mogelijk. Uit onderzoek blijkt dat een grote meerderheid van ondernemers, bezoekers en bewoners ook voorstander is van een autovrije straat met tram.
Laurent Chambon, raadslid PvdA: ´Het autovrij maken is goed voor de economie en de leefbaarheid. Het geeft een stevige impuls voor alle ondernemers in de straat doordat er een aantrekkelijke gebied ontstaat voor bezoekers, bewoners en ondernemers. De PvdA vindt het belangrijk dat iedereen naar de Albert Cuyp kan komen, ook met de tram. Een goed OV is van belang voor iedereen in de samenleving.’
Arend Hamstra, raadslid Groenlinks:´Fietsers, voetgangers en tram, deze combinatie is de toekomst voor Amsterdam. Schone lucht en veilige straten zonder auto’s, dat is waar wij naar streven. Dit is een prachtige stap in die richting.`
Het voorstel van het Dagelijks Bestuur (Groenlinks en PvdA) om zowel het gedeelte tussen de Ceintuurbaan en de Albert Cuypstraat als het gedeelte tussen de Albert Cuypstraat en de Stadhouderskade autovrij te maken heeft een meerderheid van de raadscommissie Verkeer overtuigd In welke vorm er een tramspoor komt is nog onduidelijk. Onderzoek moet uitwijzen of het een strengelspoor of een dubbelspoor wordt.
Groenlinks en PvdA willen daarbij ook dat er extra aandacht komt voor het fietsparkeren. Deze problematiek is al groot in de Noord-Pijp maar zal met de komst van het metrostation `De Pijp´ alleen maar groter worden.
Voor PvdA en Groenlinks betekent een autovrije Ferdinand Bolstraat ook dat de straat geen racebaan voor taxi´s mag worden. Dit is een belangrijk punt bij het ontwerpen van de straat.

jeudi 10 janvier 2008

Metamorofoz, tu m'étonnes



Le nouvel album de Tarkan est sorti, il s'appelle Metamorfoz. Pas vraiment besoin de traduire, car ce n'est pas du turc mais du grec. Alors que son album pour le marché européen (appelé... Tarkan, quelle originalité!) était proche de la perfection avec quelques perles pop ottomanes (Şikidim (Hepsi Senin Mi ?), Bu Gece et bien sûr le désormais classique Şimarik, la chanson du bisou), la folle d'Anatolie nous avait énormément déçu avec un album nullissime en anglais (Come Closer) et on l'attendait au tournant.
À part quelques titres qui tournent un peu à vide (Dilli Düdük ou Dedikodu), il y a trois chansons qui à elles seules justifient son acquisition (honnête ou non). Hop Hop, tout d'abord, un truc arabo-trash-Britney largement influencé par 50 Cents et la musique ottomane que sa mémé adore. Pare Pare, ensuite, sorte de version turque d'une chanson française imaginaire avec force piano cul-cul, violons oscillants et voix tristissime de pétasse au cœur brisé. Enfin, le chef d'œuvre de ce début d'année, Vay Anam Vay, sorte de trip arabo-électro-pop absolument parfait que Timbaland essaye de fabriquer depuis au moins trois ans sans résultat concret.

Bærtran m'a envoyé un scannage de certaines photos de l'album, j'en profite pour vous en montrer deux: apparemment, c'en est fini des boucles brunes et des jeans déchirés. Tarkan était peut-être folle, mais désormais il est vraiment butch, et il faut que ça se sache (surtout qu'il se la joue hétéro dans la presse turque, quel sens de l'humour...).
Après "Tarkan danse sur une voiture" et "Tarkan popstar poursuivi par les filles dans la rue", voilà la nouvelle fournée: "Tarkan en costard moulant et gourmette trash au poignet", "Tarkan le Biker butch" et "Tarkan boy-nextdoor comme dans les films pornos allemands". Métamorfoz, hein?



Tarkan Metamorfoz (2008) ****
Tarkan Come Closer (2006) *
Tarkan Tarkan (1999) ****

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J'en profite pour vous présenter une star turque, Sibel Can (prononcez "Tchann"), dont j'adore une chanson, écrite par le Tarkan en question. Ça s'appelle Çakmak Çakmak, je n'ai aucune idée de quoi ça parle mais on peut suivre les paroles à l'écran. Toujours pas sur iTunes. Après ils vont se plaindre qu'on télécharge illégalement...


mardi 8 janvier 2008

Europhobes et bêtes

J'ai extrêmement honte. Vous savez que je suis en Européen de fait mais aussi de cœur, ce qui ne veut pas dire non plus pro-eurocrate ou bruxellophile niais. Et pourtant c'est à cause de mon propre parti, le PvdA, que la proposition des centristes de faire flotter les drapeaux néerlandais et européen côte à côte sur le Parlement néerlandais a été rejetée. Quel symbôle c'eût été.
Le pire, c'est que je ne comprends pas pourquoi. Les Pays-Bas sont au cœur de l'Europe, que ce soit géographiquement, économiquement et culturellement, et l'Europe leur doit beaucoup comme ils doivent énormément à l'Europe. Depuis le "non" au référendum, mon parti se la joue europhobe, ça devient non seulement agaçant mais aussi contre-productif, voire franchement irresponsable. Nous sommes talonnés par les poujadistes europhobes du SP, et au lieu de nous en démarquer, on rentre dans leur logique nationaliste. Beurk, beurk, beurk. La honte.

http://www.medium4you.be/article.php3?id_article=2893

dimanche 6 janvier 2008

Toujours plus de mémoire



Comme résolution du nouvel an, il y a une sortie de livre, plusieurs vinyles, et un album. Pour cela, il m'a fallu acquérir un nouveau disque dur. L'ancien m'avait coûté une fortune à l'époque, pouvait héberger 80 Go et était plein depuis plusieurs mois, m'obligeant à ruser. Mon disque de sauvegarde ayant brûlé, j'ai décidé d'en acheter un nouveau. Pour la moitié du prix, 400 Go. C'est pas beau, le progrès?
J'ai découvert aussi que mon compte Gmail ne m'octroie plus 2, mais plus de 6 Go pour stocker mes relations épistolaires, et que mon serveur internet m'offre non plus 500 Mo mais 5.000 (5 Go).
Dire qu'il me faut encore faire le ménage sur mon mac à cause de toute cette musique, quel gâchis.

samedi 5 janvier 2008

Aldo de pass(ag)e à Mokum



Il était venu s'occuper de Jean-Louis le chat, il s'est aussi beaucoup occupé des indigènes. Aldo était de passage dans la capitale hollandais. Bouclez vos hommes dans votre cave, Aldo est bientôt de passage près de chez vous...

vendredi 4 janvier 2008

Willem Bakker 1930-2008



Mardi j'ai reçu un email du fils de Willem me disant que son père était mort pendant son sommeil. Je n'ai pas été très surpris, même si cela m'a fait un choc. Willem n'allait pas bien depuis plus d'un an: sa santé se dégradait, il pouvait difficilement marcher, avait mal partout, des ennuis dans tout son corps et sa tête commençait à le lâcher. Une attaque cérébrale l'avait privé d'un de ses plus grands plaisirs, la lecture. Je lui avais installé une radio mais ce n'était pas pareil. Un début d'Alzheimer le rendait très dépressif et il redoutait tellement de finir comme un légume qu'il avait parlé plusieurs fois d'entrer dans un programme d'euthanasie. Des psychologues qui n'avaient pas le tiers de son âge étaient venus l'évaluer, cela avait quelque chose d'obscène. Apparemment Dame Nature lui a épargné ce processus humiliant et bureaucratique.
Je l'avais rencontré il y a plus de cinq ans, quand je faisais un reportage pour Têtu sur la première maison de retraite gay du pays. L'article n'est finalement jamais passé, tant parler de vieillesse et de mort effraye la rédaction. C'est dommage, il était chouette cet article. Et puis vieillir est tout ce que je nous souhaite. On ne peut pas survivre notre émancipation ou les maladies sans vieillir un jour. Voyant que je comprenais mais que je parlais vraiment mal, Willem m'a alors proposé de m'aider à améliorer mon néerlandais. Il m'a fait apprendre les verbes irréguliers et la différence entre "hun" et "hen". Il a surtout servi à m'éviter de sombrer dans une dépression plus profonde encore. Il m'a donné un but deux fois par semaine, à savoir mon cours, alors que le travail se faisait rare et que je me demandais ce que je fabriquais dans ce pays qui rejetait les étrangers. Il était fier que j'aie besoin de lui et de mon doctorat, ce qui était somme toute attendrissant.
La leçon a fait place à l'amitié. Sa longue déchéance physique était pénible à voir, mais son amour des langues et de la littérature, ses histoires et nos discussions sur l'actualité lui ont permis de se focaliser sur autre chose que ses ennuis physiques. Je ne suis pas le seul à qui il a sauvé la vie: de nombreuses personnes lui doivent d'avoir fait des études alors qu'elles étaient en échec scolaire. Le pays lui doit l'intégration de nombreux jeunes d'origine marocaine ou turque.
Il a eu une vie longue et intéressante. Atteint d'une tuberculose pendant son adolescence, a été envoyé en Suisse pour y mourir mais a été sauvé par une opération chirurgicale alors révolutionnaire. Il y a parlé à un docteur de son affection pour un autre garçon. Le docteur lui a conseillé de garder ça pour lui et de faire semblant de rien pour ne pas s'attirer de problèmes. Lui même était gay, apparemment. Il s'est marié, a eu deux enfants, a divorcé, est sorti du placard dans sa cinquantaine. Il a eu un chien énorme qui lui obéissait au doigt et à l'œil. Un de ses fils a un jour disparu pour réapparaître deux décennies plus tard aux États-Unis. Il s'était engagé comme mousse et était entretemps devenu capitaine de bateaux. Il a de nouveau disparu depuis. Willem a voyagé partout en Europe, a vendu des bijoux aux reines néerlandaises et des livres en plusieurs langues aux Amstellodamois. Il a appris le français par amour de Rimbaud et l'anglais pour pouvoir parler littérature anglophone avec sa femme. Il m'a fait lire de la poésie classique néerlandaise et des romans plein de néologismes étranges. Il était une sacré tête de cochon mais n'hésitait pas à donner de son temps et de sa personne pour ses amis. Il va me manquer.

jeudi 3 janvier 2008

France-Hollande, bilan à presque A+10

Les fêtes et un petit séjour en France sont l'occasion de comparer mes deux pays (de naissance et d'adoption) et de faire un petit bilan superficiel de la vie qu'on peut y mener, après presque dix ans de Pays-Bas. Je vais commencer par le plus positif pour la France, et finir en bitchant un peu, histoire de se la jouer neutre.

La bouffe
Je sais que c'est cliché, mais même le petit supermarché du coin offre plus de diversité culinaire que le plus grand des supermarchés néerlandais. Les Pays-Bas reviennent de loin, c'est vrai (quand je suis arrivé c'était un choix plus que restreint: pain synthétique blanc ou brun, bière, concombre, beurre de cacahuette, salade-chou, flocons en chocolat et margarine), mais il y a encore énormément de travail à faire. Nouveauté à laquelle je n'avais pas prêté attention auparavant: rayon casher, rayon portugais et arabe bien fournis, et rayons asiatique, antillais et africains impressionnants...



(ci-dessus) Dans le supermarché près de chez mes parents, les produits laitiers ont droit à trois allées différentes. Un choix stressant. Yaourt nature sans gras, avec oligo-éléments, crème au caramel ou truc régime synthétique. Oh nan, de la faisselle légère et un crème brûlée. Et puis, non, du fromage blanc aux fruits éxotiques, à moins que j'achète des yaourts aux fruits enrichis aux oméga 3 et 12 et au polonium 132. Ah, je n'arrive pas à choisir!



(ci-dessus) ... Le truc qui effraye les amerloques: de la cervelle de porc. J'ai été obligé de gober ça tout petit, depuis je m'en passe très bien. C'est peut-être délicieux, je ne veux pas savoir. J'ai déjà oublié de quoi on parlait, c'est dire.



(ci-dessus) Lewis, qui a une petit fixette sur les compotes, n'en croit pas ses yeux. Même de la compote sans sucre ajouté pommes vertes-lychee. Comment a-t-on pu vivre sans jusque là, je me demande encore...
(ci-dessous) Et le classique: le fromage! Dieu sait si j'adore le fromage hollandais, mais il sait aussi que les armes bactériologiques made in France me manquent. Et pas seulement le vieux calandos qui pue vendu au prix du caviar quand les boutiques de délicatesses d'Amsterdam.



(ci-dessous) Et puis, bien sûr, le cocholat, comme dit ma nièce. Ah, le chocolat... Même quand on est trop vieux pour apprécier le sexe, la musique ou les grandes ballades, il reste le chocolat. Il y en a pour tous les goûts, toutes les bourses, tous les palais. Mais que fait la Commission européenne?



Transports en commun
(ci-dessous) Et le truc que j'ai adoré, en plus de faire semblant de jouer au conducteur à l'avant de la ligne 14 du métro (sans conducteur), c'est le nouveau tram T3. Grand, lumineux, confortable, silencieux, vraiment rapide. Stations magnifiques aussi. Le seul problème: ça va si vite qu'on a à peine le temps de s'asseoir qu'on est déjà arrivé. Par rapport aux lignes pourries d'Amsterdam, où même les nouveaux trams sont laids, malfoutus et pas confortables, ça change. Si ces bordéliques de Grenouilles arrogantes y arrivent, pourquoi pas les Kreukreux, hein?



La banlieue
Le truc qui me tue, c'est la banlieue. Autant Paris intra muros est une ville vraiment magnifique, autant la banlieue m'horripile. Peut-être parce que j'y ai grandi et que j'en connais tous les travers. Ce n'est pas tant le chaos que le règne de la bagnole qui m'agace. Même pour aller au supermarché du coin (5 minutes à pied), il faut prendre sa caisse. Y aller à pied est dangereux: rien n'est prévu pour vous, il vous faudra traverser un échangeru d'autoroute et un parking immense avant d'être à l'abris d'un trottoir. Et seuls les Africains de la première génération y vont en bus, pas par choix mais parce qu'ils ne peuvent pas encore se payer une tire. Quelle horreur humaine, urbaine, écologique, sociale...



La laideur marchande
(ci-dessus et ci-dessous) La passion des Hollandais pour le shopping m'horripile, mais l'avarice des grand promoteurs français me fait vomir. Pour que les masses populaires aillent se fournir en bouffe, en écrans plats, en fringues chinoises ou en cadeaux merdiques pour Noël, ils ont construit des lieux d'une laideur sans nom où les petits Français bien dociles viennent dépenser leurs euros chèrement gagnés. Pour eux, pas de vitrines jolies, pas de service spécial, pas d'éclairage particulier ou d'architecture attrayante. Des hangars d'acier, des pancartes moches, des piles d'objet à accumuler. Même la fnac s'est transformée en zone de gros où on achète des Macs, des iPods et des livres à la tonne. J'ai failli pleurer. Les boutiques mignones du Pijp m'ont alors terriblement manqué.



La pauvreté, la richesse
Je m'inquiète des différences croissantes entre riches et pauvres aux Pays-Bas. Mais en France c'est pire. Les riches sont vraiment très très très riches, que ce soit intra muros ou dans les ghettos qui leur sont réservés en banlieue. Mais la plupart des gens tirent la langue et négocient les parts de gâteau chez le boulanger, achètent leurs slips chez Tati et leur télé à crédit. Cette confiscation de la richesse par quelques uns est ce qui m'a le plus choqué. Que notre président, tout occupé à lever des meufs et faire la bise au Pape, s'en fiche éperdument, me donne des soucis. Connaissant la France, cela va nécessairement avoir des conséquences. Montée du FN? Des émeutes? Besancenot et ses amis au pouvoir?

Bref, sachant que la vie en France reste une des plus agréables au monde, si la vie n'est pas toujours facile en Hollande, on pourrait être dans un endroit bien pire, non?

mercredi 2 janvier 2008

Big Brother vous regarde



Le danger n'est pas toujours là où vous croyez.
Pour preuve, le dernier rapport de Privacy International. On y apprend que les pays où on ne vous flique pas trop sont... la Grèce, la Roumanie, le Canada et la Hongrie. À l'inverse, les pays aux pires tendances (mais on s'en doutait) sont la Chine, la Russie et la Malaisie... suivis de près par les États-Unis, Taiwan et Singapour. La France et les Pays-Bas font à peine mieux que le Royaume-Uni (lanterne rouge de l'Union Européenne), ce qui ne me surprend pas beaucoup. Entre la Sarkozie avide de fichiers et de contrôles a priori et le Big Brother Award décerné au peuple néerlandais pour son indifférence vis-à-vis des restrictions à ses libértés qui ont été adoptées, l'Europe occidentale ne s'illustre pas vraiment par son progressisme sur la question.

La carte ci-dessus offre un bon résumé des tendances. Attention, les pays en rose sont pire que les pays en rouge, et ceux en noir sont les moins bien placés sur la question, vous l'aurez compris.
Privacy International stigmatise en particulier l'absence de droit constitutionnel à la vie privée, la surveillance électronique et la constitution de fichiers. On ne s'oriente pas franchement vers un relâchement de ces tendances, la nouvelle loi votée par le Congrès américain permettant au gouvernement de lire les emails de tous et d'écouter les téléphones, même avec l'étranger, ne va pas arranger les choses. Au nom de notre sécurité et de la lutte contre le terrorisme, of course.

http://www.medium4you.be/article.php3?id_article=2753

Je suis dans Libé aujourd'hui



Dans la section 'Rebonds' du Libération d'aujourd'hui...

Municipales : Amsterdam capitale de la différence
Laurent Chambon sociologue français et conseiller municipal d’Amsterdam.
QUOTIDIEN : mercredi 2 janvier 2008

En 2006, j’ai été élu conseiller municipal à Amsterdam Oud Zuid (un des quatorze arrondissements amstellodamois) sur la liste du Parti travailliste menée par une femme, Bea Mieris. C’est en tant que candidat à la candidature étranger et ouvertement gay, comme d’ailleurs les deux échevins travaillistes de l’arrondissement, que j’ai été désigné par une commission de sélection après avoir été recruté par petite annonce pour occuper une place dans le milieu de la liste aux côtés de nombreuses femmes et d’un autre «allochtone» (mot barbare signifiant «né à l’étranger» en novlangue administrativo-xénophobe batave) d’origine turque.

Il faut savoir qu’aux Pays-Bas les étrangers (et pas seulement les ressortissants de l’Union européenne) ont le droit de vote aux élections locales… A Paris comme à Amsterdam, les places sur les listes d’arrondissement sont chères, et beaucoup d’aspirants candidats tentent de reléguer les têtes un peu différentes dans les tréfonds des listes pour s’assurer une place éligible.

Lors du vote des militants de mon arrondissement, j’ai ainsi dû faire face aux intrigues de candidats «autochtones» moins bien placés sur la liste et qui estimaient que leur position sur la liste ne reflétait pas leur talent, leur engagement sur le terrain, etc. C’est une expérience terrible que beaucoup de candidats «de la diversité» ont eu à connaître un jour. Xénophobie («Avec son accent on ne peut pas l’envoyer sur les marchés…»), sexisme («Elle a couché avec qui pour être sur la liste ?»), homophobie («Le communautarisme est dangereux, regarde aux Etats-Unis»), coups bas et petits complots expliquent en grande partie l’amertume et le découragement dont témoignent ceux qui, prenant au pied de la lettre les encouragements des dirigeants politiques, ont voulu s’engager en politique. Il aura fallu toute l’obstination des responsables nationaux du parti pour permettre aux «allochtones» de rester sur les listes. Une fermeté gagnante puisque notre ouverture à la diversité nous a permis de gagner les municipales, les électeurs ayant décidé d’envoyer un signal fort au gouvernement de centre droit, où sévissait alors Rita Verdonk, ministre de l’Intégration et de l’Immigration (toute ressemblance, etc). Je crois que cette année-là beaucoup de Néerlandais ont vu dans la diversité affichée par les listes du Parti travailliste un vaccin contre les dérives nationalistes, islamophobes et individualistes qui rongent les Pays-Bas depuis le meurtre de Pim Fortuyn, en 2002.

L’ouverture à la diversité n’est plus un luxe mais une question de survie. La diversité du personnel politique permet la polyphonie indispensable à la prise en compte de l’intérêt général et demeure l’un des meilleurs garde-fous contre les dérives de l’entre-soi (corruption, favoritisme, népotisme). Que le parti dirigé par Patrick Devedjian (l’ami des femmes en général et d’Anne-Marie Comparini en particulier), qui a fait bien peu pour la diversité aux élections législatives (seulement 14 % de femmes dans le groupe UMP de l’Assemblée nationale), se satisfasse à grand bruit de présenter une femme à Paris est finalement assez mignon : on sait depuis longtemps à quoi s’attendre de la droite française sur la question. Mais que le PS, dont on attend depuis 1981 qu’il accorde le droit de vote aux étrangers et qui ne peut aligner que deux députés métropolitains d’origine non européenne (1) plus d’un quart de siècle après une «marche des beurs» qu’il avait si bien su récupérer, soit aujourd’hui incapable de placer un nombre significatif de candidats de la diversité en position éligible (mettons une cinquantaine pour 36 000 communes) me révolte. Ainsi sur les vingt têtes de liste socialistes à Paris, une seule, Seybah Dagoma dans le Ier arrondissement, est noire, et on cherchera en vain une tête de liste asiatique ou maghrébine sur le site de campagne de Bertrand Delanoë. Aujourd’hui, je comprends que les militants socialistes en veuillent aux éléphants de les avoir collectivement humiliés en laissant Nicolas Sarkozy prendre des initiatives sur les questions de la discrimination positive et de la promotion d’enfants d’immigrés, trop occupés qu’ils étaient à préparer leurs sorties sexistes contre Ségolène Royal, par ailleurs seule femme à diriger une région. Que les Français blancs et hétérosexuels qui dirigent le PS fassent preuve d’une telle avidité de pouvoir est lamentable, mais qu’ils n’arrivent pas à se défaire de leurs sales habitudes à trois mois d’élections aussi importantes pour les Français est alarmant. Ces élections à la proportionnelle devraient pourtant être l’occasion de faire oublier leur nullité sur ce sujet essentiel. La droite l’a compris et s’est même mise à vendre ses «minorités» à sa façon, c’est-à-dire en surjouant la tolérance, la modération et l’ouverture comme un mauvais acteur qui n’a pas eu le temps d’apprendre son rôle et qui veut à toute force convaincre son public. Il est donc indispensable que François Hollande pour son dernier combat à la tête du PS prenne solennellement l’engagement que les listes socialistes aux municipales de 2008 seront ouvertes aux candidats de la diversité (que ce soit par leur genre, leur orientation sexuelle ou leur origine ethnique) et que ceux-ci soient placés en position éligible.

Bertrand Delanoë, quant à lui, doit être soutenu dans sa résistance aux barons locaux. J’espère de tout cœur que le courage politique dont il a fait preuve en évoquant publiquement son homosexualité l’amènera à défendre dans chaque arrondissement des listes reflétant la diversité et la richesse des Parisiens, qui font de Paris une ville incontournable économiquement et culturellement. La capitale française est déjà suffisamment en retard dans la course au titre de «ville-monde» pour que ses élus ne constituent pas un handicap de plus.

(1) George Pau-Langevin et Henri Jibrayel, respectivement élus à Paris et dans les Bouches-du-Rhône.

http://www.liberation.fr/rebonds/301256.FR.php

mardi 1 janvier 2008

2008 already




Hier encore on était en 2002, avant-hier en 1997. Que le temps passe vite.
Que 2008 vous apporte bonheur, amours, réussite personnelle et collective, équilibre général, amitiés fidèles, voyages intéressants, fleurs dans votre bain et délicatesses dans votre frigo.
Bonne année. Bloavezh mat. Gelukkig nieuwjaar. Happy new year. Yeni yılınız kutlu olsun. あけまして おめでとう ございます. عام سعيد