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jeudi 22 février 2007

Emotions à Amsterdam après l'accord de gouvernement

L'accord de gouvernement dans lequel les "weigerambtenaren" (les officiers d'état civil qui refusent d'unir les couples de même sexe) ne doivent pas voir leur carrière souffrir de leur refus a causé bien des émois à Amsterdam. Aussi bien au niveau municipal qu'à celui des arrondissement, les partis politiques laïcs de droite comme de gauche ont demandé des éclaircissements sur le sujet, très inquiets pour la réputation très gay-friendly de la ville. Le problème est qu'à Amsterdam il n'y absolument aucun fonctionnaire qui refuse de consacrer l'union des couples de même sexe. Bien au contraire puisque la ville a célébré en grande pompe le premier partenariat en 1998 et le premier mariage en 2001 (par Job Cohen, photo ci-contre). L'accord de gouvernement est, paradoxalement, une victoire pour les gays, puisqu'il consacre la reconnaissance de l'accès au mariage pour les couples de même sexe par les chrétiens fondamentalistes néerlandais, qui à travers ce compromis cherchent à faire avaler la pilule à leurs ouailles. Les chrétiens de la ChristenUnie sont pour les autres sujets plutôt à classer à gauche et ont déclaré accepter au nom de l'intérêt général et la paix civile les avancées légales pour les gays, même si personnellement ils n'y sont pas favorables. La seule weigerambtenaar connue à ce jour, Nynke Eringa-Boomgaardt, a été remerciée par la ville de Leeuwarden (capitale de la Frise, dans le Nord du pays, dont le maire est officiellement gay) en 2001. Dans un entretien avec la presse elle affirme que "l'homosexualité est dommageable" et qu'il s'agit d'un "dérèglement personnel". "Des gens me disent parfois: 'je te comprends, car je trouve l'homosexualité aussi vulgaire'. Je déteste ça, parce que je ne trouve pas ça vulgaire. C'est une erreur humaine, et par ailleurs dommageable."

Une avancée incontestable

Hier soir, le Conseil municipal s'est penché sur quatre points principaux: l'aménagement de l'île de Schinkel à l'ouest de l'arrondissement, la politique de logement, l'UMTS et les "weigerambtenaren", ces fonctionnaires qui refusent de marier les couples de même sexe au nom de la Bible.

Pour faire bref, l'île de Schinkel est un endroit en friche qui doit être aménagé en zone naturelle, et sur laquelle devait être installée une ferme pour enfants. Un motion avait été votée pour permettre à une fondation de commencer cette ferme qui sert aussi à encadrer des handicapés mentaux et physiques. Sauf qu'entre-temps les pourparlers avec l'arrondissement se sont enlisés, la fondation a plus ou moins cessé d'exister, et l'échevin a interpreté cet échec comme la possibilité de ne faire qu'une zone naturelle sans ferme. Il ne nous a pas informé, ce qui a causé la colère des élus. Après quelques séances de dénégations, mon ami et collègue Alper Tekin Erdogan a fait passer une motion avec le CDA et le VVD pour inciter l'échevin à continuer le projet tout en s'assurant qu'une place sera réservé pour une ferme.
Au-delà de cette dispute des égos, la vraie question, à mon avis, est l'utilisation la plus efficace possible de l'espace dans une ville qui en manque. La nature est nécessaire, mais il faut s'assurer qu'un usage social aussi large que possible peut en être fait. La ferme pour enfants est une réponse intéressante. J'aurais aimé qu'on approfondisse la question...

Le politique de logement cette fois portait sur les logements sociaux de faible surface devant être rattachés pour réaliser des logements sociaux pour les familles nombreuses. Un public surtout composé de squatteurs en noir était venu protester. Finalement un compromis a été trouvé, à la fois politique et technique. Politique car les libéraux nous soutiennent si nous acceptons de voter une motion sur la promotion des installations écologiques dans les appartements. Technique, car à travers une taxe d'aggrandissement, les propriétaires d'appartements sociaux qui veulent coller deux logements sont punis s'ils les revendent mais sont indirectement récompensés s'ils les maintiennent 15 ans dans le parc locatif social. Reste à voir si cela va marcher ou pas.

La question des mâts UMTS est en fait assez simple: les compagnies télécom montent de grosses antennes UMTS pour essayer de retrouver les milliards qu'elles ont dû payer à l'Etat lors de l'attribution des licences UMTS. La technologie est complètement dépassée, mais elle est aussi dangereuse: les risques pour la santé sont prouvés, mais au nom de la liberté du marché, on laisse des antennes pousser sur les toits. Aiguillonés par une association (dont fait partie Marieke Prins, qui se charge des minutes de nos réunions de fraction, que je soutiens depuis le début alors que tout le monde les prenait pour des illuminés), une motion a été votée pour limiter autant que possible ces émissions et la concentration d'antennes sur les toits.
Personnellement, je pense que l'UMTS devrait être remplacée aussi vite que possible par un réseau wifi et/ou wimax gratuit et basse intensité, mais c'est une autre histoire...

Enfin, la question de ce qu'on appelle avec inexactitude le "homohuwelijk" (mariage homo) a été abordée. En gros, la coalition qui vient de se former à La Haye demande que les weigerambtenaren (de weigeren, refuser, et d'ambtenaar, fonctionnaire), ces fonctionnaires qui refusent d'unir les couples de même sexe via l'objection de conscience (procédure d'ailleurs complètement inappropriée), ne soient pas inquiétés dans leur carrière. GroenLinks, appuyé par notre fraction et les autres partis, a demandé au bourgmestre Egbert de Vries si un cas s'était présenté, et s'il était nécessaire de prendre des mesures particulières pour prévenir que des couples de même sexe se voient refuser une cérémonie à laquelle ils ont droit.
De Vries a rappelé qu'Oud Zuid est à l'avant-garde, avec le premier partenariat du pays en 1998, et qu'avec les trois-quarts de l'exécutif ouvertement homo et une population gay parmi les plus élevée du pays, l'arrondissement n'est pas vraiment l'endroit où on trouve des weigerambtenaren à la pelle.
Un point qu'il a souligné et qui à mon avis est remarquable, est que ce compromis haguenois sur les weigerambtenaren est en fait un énorme progrès, car il établit que l'accès au mariage pour les couples de même sexe est un fait acquis, même pour les chrétiens les plus orthodoxes. Un peu comme la reconnaissance d'Israël par le Hamas de façon indirecte en leur conférant le rôle d'ennemi officiel.
Bref, un conseil fatiguant où je n'ai pas eu l'occasion d'ouvrir ma bouche, mais vraiment intéressant, même si notre fraction a été relativement discrète, à l'exception de l'intervention d'Alper, bien sûr.

mercredi 21 février 2007

Révolution contre la Bible

Je reviens d'une réunion à la greffe lors de laquelle on a préparé le prochain "Praat met de Raad" (viens parler avec le Conseil) sur la propreté dans le Pijp. Lors de cette réunion, j'ai essayé d'utiliser certains termes que j'avais spontanément dans la tête, et il s'est avéré qu'ils se traduisaient très difficilement en néerlandais.
Le terme "civisme" par exemple n'existe pas comme tel. Sa traduction exacte, "burgerzin", est franchement rarissime et bizare. La plupart des Néerlandais lui préféreront "Burgerschap" qui est à la fois citoyenneté et nationalité. Le terme le plus compréhensible serait "eigen verantwoordelijkheid", qui veut dire "responsabilité de chacun" mais qui est très chargé politiquement: c'est un terme typiquement protestant que Balkenende adore et utilise à toutes les sauces pour vendre sa société conservatrice et la fin de l'Etat providence.
Le terme "incivilité" se traduit quant à lui par "onbeleefdheid" qui en fait veut dire "impolitesse". On n'est pas très loin du sens français, mais cela reste petit bourgeois et convenu, alors qu'une incivilité est plutôt un terme moderne correspondant à un manquement à ses devoirs citoyens. Tiens, "devoir citoyen", traduit par "burgerplicht" et qui a un côté très chrétien lui aussi, avec l'idée d'aider son prochain.
Bref, d'un côté une société où le poids sémantique de la Révolution est énorme, une autre où celui de la Bible est difficile à éviter...

Mariage symbolique à Notre-Dame: procès du recteur contre Act Up-Paris

Je viens de recevoir cette niouze par le Quotidien de Têtu: le recteur de Notre-Dame poursuit Act Up pour avoir utilisé le lieu pour marier symboliquement un couple de femmes. Je rappelle que le lieu est propriété de l'Etat français, entretenu par tous (y compris les musulmans, les juifs, les athées et les gays, à travers leurs impôts) et est en principe accessible à tous. L'Eglise catholique peut l'utiliser pour ses services religieux, mais techniquement elle n'est ni propriétaire, ni usufruitiaire unique du lieu. A priori, l'endroit pourraît être utilisé par d'autres religions, mais aussi d'autres activités (qui ont en partie lieu, comme des concerts d'orgue). Je rappelle aussi que l'Eglise n'a rien à dire en ce qui concerne la seule forme de mariage reconnue par l'Etat, à savoir le mariage civil, qui je l'espère sera bientôt ouvert aux couples de même sexe. Le mariage religieux est une affaire de l'Eglise et ne jouit d'aucune reconnaissance. Personnellement, que l'endroit puisse être réservé par d'autres groupes pour célébrer de façon personnelle une union ne me choque pas. L'Eglise se sert bien de l'endroit pour célébrer ses noces particulières, pourquoi pas d'autres groupes...
Je suis révolté par cette interprétation tendancieuse de la position de l'Eglise dans cette cathédrale qui appartient à tous. Je ne parle même pas de la position rétrograde de l'Eglise sur la question des couples de même sexe tellement j'ai honte pour eux.

Mariage symbolique à Notre-Dame: procès du recteur contre Act Up-Paris Aujourd'hui, mercredi 21 février, va s'ouvrir au tribunal de grande instance de Paris le procès que Patrick Jacquin, recteur de Notre-Dame-de-Paris, a intenté au civil à Act Up-Paris et à ses membres, dans l'affaire du mariage symbolique de deux femmes, devant l'autel de la cathédrale, le 5 juin 2005 (lire Quotidien du 7 juin 2005). Patrick Jacquin réclame un euro de dommages et intérêts, 10.000 euros de frais d'avocat et la publication de la décision judiciaire dans cinq organes de presse, à hauteur de 10.000 euros chacun. «Nous pouvons donc être condamnés à payer 60.000 euros, ce qui revient à ruiner l'association» affirme l'association de lutte contre le sida, qui rappelle qu'elle n'a pas bafoué la religion («Aucun croyant n'a été interpellé, aucune prière n'a été interrompue») et, surtout, qu'il ne s'agissait en rien d'une «parodie» de mariage, terme sur lequel reposerait l'ensemble de l'accusation et qui serait repris par le Parquet. «L'État considère donc, comme l'Église, qu'une union symbolique de deux femmes est forcément une parodie, une caricature. Les demandes légitimes des couples homosexuels sont ainsi rabaissées.» «Cette démarche juridique du prêtre est une preuve du bien-fondé de notre action», conclut Act Up-Paris.
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=11069

mardi 20 février 2007

Diversité dans le parti

La diversité dans le parti travailliste australovicien n'est pas dramatiquement basse, surtout en comparaison avec les autres partis, mais vu la composition ethnique et sociale des habitants, elle laisse à désirer. L'autre jour j'ai pu présenter quelques observations lors d'une réunion du parti, et on m'a assuré que cela a fait réfléchir certains membres.

Voilà un bref résumé de mon argumentaire:
La diversité est vue de façon de plus en plus positive au sein de grandes organisations, même dans les entreprises privées: plus de créativité, plus de réactivité, mais aussi moins de fautes.
- Dans Oud Zuid, la composition des habitants est très diverse: 11% d'allochtones officiels (Surinamiens, Antillais, Turcs et Marocains), 40% d'autochtones (dont beaucoup de célibataires, de créatifs et de gays), et le reste est principalement composé d'Occidentaux. Dans le Pijp plus encore que dans Zuid. C'est d'ailleurs pour cela que le quartier est aussi populaire. Question classes sociales, cela va du plus populaire au plus élevé, aussi chez les Occidentaux. Beaucoup sont venus aux Pays-Bas pour vivre librement. Beaucoup sont à gauche, ils ont voté massivement pour nous. Beaucoup de couples mixtes sont éduqués, quand bien même leur revenu ne l'indique pas toujours, et beaucoup vivent dans la précarité et un relatif isolement. Même chez les "vrais expats" (de passage pour 3 ou 5 ans) on en trouvent qui veulent s'impliquer, dont beaucoup de femmes avec du temps et de l'expérience.

- Pourquoi le PvdA ne parvient pas à attirer ces gens? Trop ethnocentriste? Est-ce la culture du parti qui pose problème? Notre manière de conduire la campagne est-elle mal pensée. Non que quelqu'un soit coupable, mais il est bon de se poser ce genre de questions.

- Nouvelles stratégies: plurilinguisme? Collaborer avec des organisations et des partis politiques? Les démocrates américains, les travaillistes britaniques et les socialistes français sont intéressés. Une présence en ligne est une idée (sur notre site mais aussi sur Expatica et ce genre de sites), mais je pense plutôt pour des actions avec des organisations existantes, en particulier les partis politiques: même intérêt pour la politique et facilité de mobilisation.
Le but n'est pas d'avoir plus de membres ou d'électeurs: si on se débrouille bien, ils le deviendront de fait. La diversité est ici surtout une source de connaissance, d'expérience mais aussi de plaisir à faire des choses ensemble.

dimanche 18 février 2007

Francophilie/phobie

Le rapport des Néerlandais à la France est au moins aussi simple que celui des Français aux Etats-Unis. Quand j'ouvre ma bouche, il y a toujours un femme pour me dire que mon accent français est sexy ou un mec pour venir me raconter ses vacances à Vitré-sur-Quenouille, près de la Ferté-Bichon. Comment leur expliquer que mon accent n'est pas volontaire et que je ne connais pas toutes les 36.000 communes de France? A l'inverse, si je dis quelque chose d'un peu bizare (ça m'arrive parfois, je sais c'est étonnant), on me ressort les mêmes clichés francophobes sur notre bordélisme (de franse slag en kreukreu), la corruption de notre président ou sur le méchant Napoléon qui a ruiné les Pays-Plats en leur imposant les noms de famille, le code civil et des noms aux rues.

L'autre jour, j'étais dans le train et il y avait un groupe de jeunes bruyants et un peu bêtes, assis là où il ne fallait pas et souffrant assez intensément d'acnée juvénile. Le top du drôle était d'essayer de parler français. Le résultat n'était pas vraiment impressionnant, mais j'ai trouvé ça remarquable. Comme si les jeunes français essayaient de se parler en allemand ou en russe pour rigoler. A part les premiers de la classe un peu dérangés, je ne connais pas beaucoup de jeunes Grenouilles arrogantes qui trouveraient ça hillarant.
Il me semble que malgré notre nullissime président, les zéro euro investis depuis 20 ans dans la promotion du français, la nullité des profs de français aux Pays-Bas, la place des Etats-Unis et l'arrogance des garçons de café parisiens, la France continue de marquer positivement le reste de l'Europe. Je n'arrête pas de rencontrer des gens qui sont ravis d'étaler leur français, quelle qu'en soit la qualité, qui me parlent d'un camping fabuleux dans un coin paumé de l'Auvergne ou d'une leçon magistralement magique à la Sorbonne, de la politique culturelle française ou du dernier disque absolument merveilleux de telle artiste française famélique et sans voix. C'est bien la preuve qu'il reste quelque chose qui touche les gens, non?
Ce qui me désole dans l'histoire, c'est le manque de réactivité des autorités françaises, bien trop gallocentrées pour s'étonner d'un tel intérêt. Alors que les Européens semblent attendre beaucoup de cette France qu'ils aiment d'une manière ou d'une autre, ils ne reçoivent en échange que commentaires arrogants, des fins de non recevoir et surtout aucune reconnaissance, si ce n'est l'auto-congratulation des diplomates lors de discours prévisibles sur l'amitié séculaire entre les peuples gaullois et batave. Les candidats à la présidence n'ont aucune vision pan-européenne claire, la Maison Descartes s'illustre depuis dix ans par son incapacité à promouvoir autre chose que du vent ou des discussions avec des auteurs que personne n'a lu, l'ambassade de La Haye s'est surtout illustrée par une mémorable saillie anti-démocratique contre Tariq Ramadan, et les associations de Français ici sont surtout des clubs d'épouses un peu délaissées qui fantasment sur la grandeur culturelle d'une France qui n'a jamais existé.
Heureusement, les Français des Pays-Bas sont pour l'essentiel mariés à des étrangers, promouvant de fait l'amitié entre les peuples et ne s'occupent pas tellement de savoir si la pureté culturelle du pays d'origine est désormais menacé par l'Amérique. C'est cette France mélangée, culturellement occupée à créer (richesses, culture, enfants...) et bien en phase avec le monde qui touche les Européens, pas les institutions coincées dans leurs dorures et leur protocole. Comme les bars homos me rendent parfois homophobe, la fréquentation des piliers de la Maison Descartes et l'immobilité des diplomates français en poste ici me rendent francophobe. Imaginez donc ce que ça doit être pour les Néerlandais!

PS. Oui, le vin "Arrogant frog" existe vraiment. J'adore l'offrir aux gens que je visite, comme une sorte de vaccin contre l'arrogance involontaire dont je pourrais faire preuve. On le trouve en rouge et en blanc chez Gall & Gall.

vendredi 16 février 2007

Blaque, out et fier!

Je viens de recevoir un email de mon pote Didier Lestrade (co-fondateur d'Act Up et folle en colère qu'on adore ou déteste) qui me signale la sortie du n°30 de la version blaque de Têtu, si on peut dire. Ca s'appelle Babyboy et c'est assez intéressant (articles un peu courts mais les thèmes abordés sont inattendus), en tous cas rafraîchissant. Pour ceux qui savent où le trouver, courrez l'acheter, pour les autres, le pdf est disponible ici. Bonne lecture!

Le N°30 du magazine Babyboy est sorti ! Au sommaire :
People : Jean-Paul Goude, Djimon Hounsou, Sofiane (Star ac), M DIA
Focus : Après l'affaire Sevran, ces gays qui dérapent
Reportage : Tiger Tyson : Son tournage à Paris.
Dossier : La mode est-elle raciste ?

Le PS vit en NL

Je reviens de La Haye où la première section néerlandaise du Parti socialiste français a été créée. Nous avons même acheté l'extension parti-socialiste.nl qui devrait marcher d'ici peu. Pour l'instant nos tâches les plus importantes sont de mobiliser les électeurs pour les présidentielles, histoire que Sarko ne passe pas (les électeurs français des Pays-Bas sont clairement de gauche dans leur grande majorité), et de nouer des contacts avec les autres partis socio-démocrates présents aux Pays-Bas: le parti travailliste (PvdA), bien sûr (dont je suis membre), mais aussi les démocrates américains, les travaillistes britaniques et irlandais, mais aussi les socialistes portugais, espagnols, belges et italiens. Si assez de gens sont intéressés il se pourrait qu'une section amstellodamoise se monte. Plus de nouvelles bientôt...

Techniciens ou arrogants?

Ca y est, le nouveau gouvernement Balkenende IV a été révélé à la presse. On y trouve beaucoup d'idéologues et de professeurs. Certains éditarialistes disent même que Balky a décapité de CDA en en prenant tous les intellectuels. Le PvdA a mis de son côté un professeur violemment athée pour bien montrer que les culs bénits ne seront pas en monopole... On se fait des sourires mais ça pue le jeux d'échec où chacun mets les pièces maîtresses en avant pour contrer l'adversaire et montrer ses muscles.
Si on est optimiste, on peut se dire que l'élite politico-intellectuelle (que le mot est prétentieux) est au service des citoyens. Si on est pessimiste (comme souvent), on va se dire que les grandes déclarations sur le retour des citoyens au pouvoir était surtout destinées à engranger des voix. Mais le programme de gouvernement s'annonce progressiste, on espère que l'ambiance du pays va s'en trouver changée, même si c'est bien parti pour que les membres de ce gouvernement se chamaillent sans cesse.
On a une lesbienne, c'est un bon début. On nous avait promis un Aboutaleb ministre de l'enseignement. Finalement ce poste échoit à une chrétien-démocrate, et notre riffain d'Amsterdam doit se contenter d'un secrétariat d'Etat. Bien sûr, en bon politique il ravale sa fierté et déclare à qui veut l'entendre qu'il adooore les affaires sociales. Enfin, un maghrébin au gouvernement, il était temps. On a même une Hollando-turque avec Albayrak (lors de l'entretien qu'elle m'avait accordé elle s'était révélé être une femme exceptionnelle). Le ministère complet sera pour Balkenende VII, ou peut-être XIII, on ne sait pas encore... Et d'ici là on aura peut-être une Surinamienne ou un Antillais, qui sait.

mercredi 14 février 2007

Polémiques et menaces autour d'un bateau

La volonté d'un jeune gay de 14 ans d'avoir son bateau à la Gay Parade d'Amsterdam a eu pour conséquence un drame politique et un activiste sous escorte policière. Danny Houkzema (http://www.dannysparade.nl/), 14 ans, fraîchement sorti du placard et désirant avoir un bateau "moins de 16 ans" a été soutenu par le COC et Gert Hekma, professeur de Gay & Lesbian studies à l'Université d'Amsterdam, au nom de l'émancipation de tous. Des rumeurs sur la pédophilie supposée de certains organisateurs reprises par la presse et l'entregens de l'ancien organisateur de la Parade a poussé le maire de la ville, le très gay-friendly Job Cohen, à interdire le bateau du jeune Danny. Depuis, Hekma a été menacé de mort, la police enquête et le maire d'Amsterdam a autorisé Danny à avoir son bateau. La police ignore toujours qui est l'auteur des menaces, et la presse généraliste n'en a pas reparlé.

Le nouveau cabinet a sa première ministre lesbienne

La politicienne ouvertement lesbienne Gerda Verburg (CDA, chrétienne démocrate) est la nouvelle ministre néerlandaise de l'agriculture. La présence homo est donc assurée au gouvernement néerlandais après le départ de Joop Wijn. Verburg a déjà grandement contribué à changer les mentalités: avec Wijn elle a été la seule du CDA à voter l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, et lors des négociations en vue de former ce gouvernement, elle avait déclaré que son maintient était un point non négociable. Issue du monde syndical chrétien, elle est élue députée depuis 1998.

dimanche 11 février 2007

Election électronique: erreur humaine

Après les Etats-Unis et les Pays-Bas, la France veut se la jouer moderne et le gouvernement a décidé de passer au vote électronique. Au lieu de mettre un bulletin dans l'urne, on a donc presser un écran tactile lors des élections. On nous garantit qu'en 5 ans la machine est amortie, et que le résultat des élections est alors instantané. Je crois que c'est une erreur monstrueuse et je vais expliquer brièvement pourquoi:
1°) La technique est loin d'être au point. Il y a plusieurs problèmes non résolus: la possibilité qu'avec un scanneur on puisse lire à distance les votes (voir la vidéo), les possibilité de pirateries (voir la vidéo), la privatisation du processus (via l'entreprise qui fournit les machines et le service), et surtout l'impossibilité de recompter les votes. Je trouve que les garanties techniques assurant que l'enregistrement du vote a été réalisé correctement manquent largement, et qu'il existe trop de possibilités de fraude.
2°) Plus grave, l'électronisation du vote est un processus de confiscation de l'élection. Dans une élection traditionnelle en France, nous avons une "cérémonie républicaine" lors de laquelle les gens votent, mais aussi participent de façon transparente et publique au décomptage, avec recomptage si nécessaire. Lors de l'ouverture des urnes, les différents partis politiques sont présents, et n'importe qui peut devenir compteur ou scrutateur. L'élection appartient à tous et chacun peut vérifier que le résultat correspond à ce qu'ils ont vu eux-même. L'argument de la rapidité est absurde: en quelques heures on a le résultat précis d'une élection. Quand on sait quelles sont les conséquences politiques de certaines élections, attendre quelques heures me paraît un moindre mal pour s'assurer de la légitimité du résultat.
Le vote électronique, c'est la fin d'une cérémonie républicaine à laquelle beaucoup de gens tiennent et qui font de l'élection plus que la désignation d'un gagnant à une élection: un processus ritualisé marquant la transparence et l'implication de tous dans le processus.

Ceci dit, je pense que le système uninominal à deux tours pour la présidentielle ou les législatives sont une perversion de la démocratie représentative. Et que l'élection est loin de justifier le caractère démocratique d'un régime. Pour cela il faut des libertés publiques inébranlables, une réelle séparation des pouvoirs, un système de contre-pouvoir bien établi, le respect des minorités, un réel droit de pétition des citoyens et la participation du plus grand nombre au processus de décision avant que les décisions soient prises. Mais on en est encore loin... Là encore, c'est fascinant qu'on prenne de telles décisions sans y faire participer les citoyens, comme s'il s'agissait d'un choix technique sans conséquences. Démocratie, hein?

jeudi 8 février 2007

Ca y est, l'hiver est là



Après 3 mois à se demander si on n'allait pas zapper directement de l'automne au printemps, voilà l'hiver qui arrive enfin. La neige ne tient pas très bien dans la rue mais au parc, Martin était tout fou. Il a reniflé comme un malade et a dû s'avaler une bonne tonne de neige. Photo prise rapidos ce matin de la fenêtre avec le Mac...

Mono-ethnique = ringard

Ce soir je vais parler avec mes collègues de la section australovicienne du parti travailliste (donc pas les élus, mais les membres du parti) pour leur vanter les mérites de la diversification des membres. Et voilà que je tombe sur cette niouze: la Silicon Valley doit une grande partie de sa dynamique aux migrants. Je cite:
L’évolution de Silicon Valley: le rôle des immigrants. Ils continuent à venir et y jouent un rôle croissant, notamment dans la reprise des affaires. 55% des emplois scientifiques et technologiques sont occupés par des gens nés à l’étranger. 48% de la population parle une autre langue que l’anglais à la maison. La Silicon Valley s’internationalise à un rythme accéléré.
“America’s New Immigrant Entrepreneurs “, une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Duke et de L’Université de Californie-Berkeley et publiée le 4 janvier montre que 52% des start-ups de la Silicon Valley comptent au moins un immigrant parmi ses fondateurs importants (25% au niveau national).
Ca tombe plutôt bien par rapport à ce que je vais dire, non?

Quand on entend ce qu'on veut bien entendre. Ou comment me faire passer pour un mec d'extrême-droite en quelques mots



L'autre jour je me suis fait interviouver par un journaliste de l'Utrechts Dagblad sur la banlieue et le quartier d'Overvecht où j'ai habité quand j'étais étudiant à l'Université d'Utrecht. Un photographe est venu (pas mal du tout, d'ailleurs, cette photo), et on a parlé autour d'un café. Maintenant que je vois l'article final, je suis fasciné. Avec quelle facilité on peut faire dire à son interviouvé ce qu'on a envie d'entendre!
Il n'a en effet gardé que les idées qu'il a cru comprendre et qu'il a réinterpreté à sa manière, c'est à dire que les allochtones ne doivent pas hésiter à avoir de l'ambition. Pour le reste, rien. Pourtant je lui ai expliqué comment la société néerlandaise se refusait à intégrer les allochtones en ne les épousant pas. Comment leur présence politique restait superficielle, à l'exception de deux hommes à Amsterdam (Marcouch et Aboutaleb). Par ailleurs j'ai dû insister pour qu'il corrige les erreurs les plus grossières de son article, même s'il ne m'a pas vraiment écouté.
Quand on lit l'article, on a l'impression que je reproche aux allochtones de ne pas vouloir s'intégrer, alors que ce n'est pas du tout ce que j'ai dit. Le journaliste sous-entend que les pays-bas dépensent des fortunes pour les émanciper et que, quelque part, ça rate parce que les allochtones n'ont pas d'ambition. Au contraire. J'ai dit que les allochtones ne devraient pas se laisser appeler "Turc" ou "Marocain" et refuser de se laisser étiqueter et limiter dans leurs ambitions, ce n'est pas du tout la même chose.
Ce qui me fascine, c'est qu'il se focalise sur les allochtones alors que j'ai parlé de classes sociales. J'ai insisté sur le fait que ce n'est pas un lecture ethnique qu'il faut donner, mais sociale, des problèmes en banlieue et des émeutes. Mais c'est plus difficile à vendre que les pauvres allochtones qui ne saisissent pas la chance qu'on leur donne généreusement.

Par ailleurs, pour les détails, je lui ai expliqué que "banlieue" prend un "e" à la fin, et pourquoi. Que j'ai vécu deux ans à Utrecht, pas un an. Que j'ai habité à Overvecht dans un apparte d'étudiants, et que je n'ai pas choisi d'y habiter parce que l'endroit est "plein de jeunes sans avenir". Que ma thèse ne porte pas sur l'intégration des allochtones, mais sur l'accès des minorités en politique, ce qui n'est pas pareil (sujet différent, mais aussi façon différente, moins coloniale, de regarder le rapport entre pouvoir et diversité).
Mais bon, cela reste la presse. Cela fait longtemps que je n'ai plus aucune illusion. Ce n'est pas grave: ma tronche s'étale en "une" du journal et les habitants de la province d'Utrecht auront vu mon nom, c'est déjà ça.

En attendant, pour vous faire une idée, je vous fais une traduction sauvage de l'article.

Si t'es un homme, bas toi pour l'intégration
Par RENÉ CAZANDER

UTRECHT - Abolissez les écoles blanches, noires, chrétiennes et islamiques. Elle ne font que contrer l'intégration des minorités, déclare le sociologue français Laurent Chambon


Le sociologue Laurent Chambon plaide pour plus d'ambition: " les allochtones doivent vouloir devenir premier ministre" Photo GEORGE VERBERNE
Changer le système éducatif est une tâche du gouvernement. Mais les allochtones d'Overvecht doivent aussi montrer l'ambition de participer à la société néerlandaise. Ils doivent développer l'envie d'atteindre quelque chose dans la société.
Chambon: "En tant que Néerlandais d'origine marocaine ou turque, on doit pouvoir vouloir devenir premier ministre."
Laurent Chambon a grandi à Massy, dans la banlieue de Paris. Il a vécu un an à Utrecht, dont la moitié au bord d'Overvecht. Le sociologue a choisi cet endroit parce que le quartier est bourré de jeunes allochtones sans aucune chance. La commune d'Utrecht et le gouvernement dépensent des millions pour leur offrir un futur.
Massy, une banlieue de Paris, a une population comparable. La 'banlieu' est comme à Overvecht une quartier des année 60, avec beaucoup d'allochtones, de pauvreté et de béton. Les tristesses s'y rencontrent de la même manière "mais architecturalement plus beau qu'Overvecht" trouve Chambon.
Le Français s'est penché dans sa thèse sur la question de l'intégration aux Pays-Bas et en France. Dans le résultat de son étude il a tiré un parallèle entre les deux pays. Ses trouvailles ne l'ont pas réjoui.
L'intégration en France laisse aussi à désirer, mais est plus avancée que chez nous. Il y a moins d'écoles blanches et noires et le nombre de mariages mixtes est beaucoup plus élevé qu'aux Pays-Bas. C'est un pas dans la bonne direction, trouve Chambon.
Dans les banlieus (sic) françaises, les allochones vivent plus ensemble qu'à Overvecht. "Ici, ils restent dans leur propre groupe ethnique". Les Marocains cherchent les Marocains. Les Turcs n'ont que des amis turcs.
Les Pays-Bas ont donc peu de chances de voir des émeutes entre jeunes sans espoir et police, analyse Chambon. Les groupes d'origines différentes vivent ensemble dans un quartier sans se mélanger. Faire des choses ensemble n'est pas pour demain.

Une autre différence qui a des conséquences pour la position des minorités est la conscience politique. "Aux Pays-Bas les allochtones sont moins conscients politiquement et plus difficiles à mobiliser. Ils ne se battent pas. En France tout le monde parle de politique dans la rue. C'est dans notre culture."
Le sociologue constate que dans les deux pays, l'élite discrimine. La police est aussi dure contre les allochtones. Un petit groupe d'homme blancs chrétiens gouverne le pays, aussi bien en France qu'aux Pays-Bas, selon Chambon.

On ne peut pas vraiment parler de démocratie dans les deux pays, selon lui. "La manière dont on traite les minorités montre comment notre démocratie fonctionne."
Les allochtones dans banlieues françaises se retrouvent dans une situation analogue à ceux d'Overvecht. Ils ne peuvent pas attendre beaucoup de la vie. Leur futur semble sans espoir.
Qui est né dans une quartier à problème, ne va pas s'en sortir comme ça. Chambon s'en est sorti en déménageant à l'étranger.
"Les allochtones doivent aussi eux-même contribuer à la résolution du problème de l'intégration. Je leur conseille de viser haut. En tant qu'allochtone tu dois avoir la volonté d'appartenir à l'élite."

Entretien: Utrecht n'a pas à redouter d'émeutes à la française, explique le sociologue français Laurent Chambon. Il a étudié les différences entre les banlieues à problèmes.


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PS. En allant sur la page originale, on peut voir les messages que laissent les gens. Pire encore que ce que je pensais. Ca change vraiment des forums de Libération! Un extrait traduit sauvagement:

Bonne idée... pour la France. On veut pouvoir décider où nos enfants vont à l'école. Et pour l'intégration: c'est un bon plan, juste sans issue. Surtout le mélange des cultures amène encore plus de confusion qu'il y en a déjà. (Je parle par expérience). C'est bien si on peut garder notre propre culture.
G. Henkie - A. - 08/02/07 - 21:16:21

ce sont les néerlandais qui créent les écoles noires.
dès qu'il y a 20 élèves étrangers dans "leur" école, il en retirent leurs enfants. Alors que c'est bon pour l'école. j'en ai moi même l'expérience et j'ai juste laissé mes enfants dans leur école d'origine.
Helen - utrecht - 08/02/07 - 17:39:53

C'est avec des gens comme ce Fransoos (terme très péjoratif, NdLC) que l'Eurabie (terme raciste décrivant l'arabisation de l'Europe, NdLC) dont on a si peur se rapproche.
Erik - Utrecht - 08/02/07 - 17:01:00

Quelles conneries. Ce Français de merde veut décider comment on organise nos écoles. Laissez aux gens choisir eux mêmes où ils envoient leurs petits enfants. Je ne veux pas d'un premier ministre turc ou marocain!
Me - mycity - 08/02/07 - 16:31:33

Surtout l'angle de la photo est bien. Ca nous donne une bonne idée de la 'banlieu'.
Bri - Amsterdam - 08/02/07 - 16:15:57


Qu'est ce que nous fait ce Français ici, qu'il nettoie le bordel à Paris d'abord. Ce genre de mecs nous fout dans la merde avec son attitude de softie. La police n'est pas dure contre les allochtones, elle est juste trop douce contre les allochtones criminels!
Appie - utrecht - 08/02/07 - 15:23:29

Beetje vent balt de vuist voor integratie


Socioloog Laurent Chambon pleit voor meer ambities: "Allochtonen moeten minister-president willen worden." FOTO GEORGE VERBERNE

Door RENÉ CAZANDER

UTRECHT - Schaf de speciale witte, zwarte, christelijke en islamitische scholen af. Zij houden de integratie van minderheden alleen maar tegen, meent de Franse socioloog Laurent Chambon.

Het onderwijs anders inrichten is een stap voor de overheid. Maar de allochtonen uit Overvecht moeten ook zelf de ambitie laten zien om aan de Nederlandse samenleving deel te nemen. Ze moeten de drang ontwikkelen om iets in de maatschappij te bereiken.
Chambon: ,,Je moet als Nederlander van Marokkaanse of Turkse afkomst de wil kunnen hebben om minister-president te worden.’’

Laurent Chambon is opgegroeid in Massy, een voorstad van Parijs. Hij woonde een jaar in Utrecht, waarvan de helft aan de rand van Overvecht. De socioloog koos die plek omdat de wijk met een grote groep kansloze allochtone jongeren kampt. De gemeente Utrecht en het rijk geven miljoenen uit om hen een toekomst te bieden.
Massy, een voorstad van Parijs, heeft een vergelijkbare dezelfde bevolkingssamenstelling. De ’banlieu’ is net als Overvecht een wijk uit de jaren ’60, met veel allochtonen, veel armoe en veel beton. Triestheid troef, ’maar architectonisch wel mooier dan Overvecht,’ vindt Chambon.

De Fransman onderzocht voor zijn proefschrift het integratievraagstuk in Nederland en Frankrijk. In het verslag van zijn studie trekt hij een parallel tussen beide landen. De bevindingen stemmen hem niet vrolijk.
De integratie in Frankrijk laat ook te wensen over, maar is verder dan bij ons. Er zijn veel minder witte en zwarte scholen en het aantal gemengde huwelijken is in vergelijking met Nederland beduidend hoger. Een stap in de goede richting, meent Chambon.

In de Franse banlieus wonen de allochtonen meer samen dan in Overvecht. ,,Hier blijven ze in hun eigen etnische groep hangen.’’ Marokkanen zoeken Marokkanen op. Turken zijn bevriend met Turken.
Nederland blijft hierdoor verschoond van rellen tussen kansloze jongeren en politie, analyseert Chambon. Groepen van verschillende afkomst wonen in een wijk zonder te mengen. Gezamenlijk optrekken komt er zo niet van.

Een andere verschil met gevolgen voor de positie van minderheden is het politieke bewustzijn. ,,In Nederland zijn de allochtonen politiek minder bewust en moeilijker te mobiliseren. Ze maken geen vuist. In Frankrijk praat iedereen op straat over de politiek. Dat zit in onze cultuur.’’

Over beide landen constateert de socioloog: de elite discrimineert. De politie treedt even hard op tegen allochtonen. Een kleine groep van blanke christelijke mannen in zowel Frankrijk als Nederland regeert het land, meent Chambon.
Van democratie is in beide landen naar zijn mening nauwelijks sprake. ,,De manier waarop wij minderheden behandelen geeft aan hoe onze democratie werkt.’’

De allochtonen in de banlieues in Frankrijk verkeren in een vergelijkende situatie als die in Overvecht. Ze kunnen niet veel van het leven verwachten. Hun toekomst lijkt uitzichtloos.
Wie in een achterstandswijk is geboren, werkt zich niet zomaar uit de ellende omhoog. Chambon deed het door naar het buitenland te verhuizen.

,,De allochtonen zelf moeten natuurlijk ook een steentje bijdragen aan het grote integratieprobleem. Ik raad ze aan hoog in te zetten. Je moet als allochtoon de wil hebben om tot de elite te behoren.’’

INTERVIEW Voor rellen zoals in Frankrijk hoeft Utrecht niet bang te zijn, meent de Franse socioloog Laurent Chambon. Hij bestudeerde de verschillen tussen kansarme buitenwijken.
http://www.ad.nl/utrecht/stad/article1070342.ece

mercredi 7 février 2007

Hekma menacé

Gert Hekma, le follissime et très drôle professeur en Gay & Lesbian studies à l'Université d'Amsterdam, a été menacé de mort pour avoir soutenu les gays de moins de 16 ans dans leur volonté d'avoir leur propre bateau à la Gay Parade d'Amsterdam cet été.
Qu'on soit d'accord ou pas avec ses prises de position, dans une démocratie il est inadmissible de menacer quelqu'un de mort, quelles qu'en soient les raisons. Je condamne ces menaces et espère que son ou ses auteurs seront rapidement identifiés et poursuivis.
Je n'ai même pas besoin de dire du bien de Hekma (je l'aime beaucoup et il est un poil à gratter très sain dans la grisaille de l'université et du mouvement gay): même si je le détestais, une menace de mort resterait inacceptable.

mardi 6 février 2007

Départ du premier ministre gay des Pays-Bas

Joop Wijn, ministre chrétien-démocrate (CDA) des affaires économiques, a annoncé son départ du gouvernement et de la politique. Le premier ministre gay du pays veut retourner à sa carrière dans le privé et n'est donc pas disponible pour le gouvernement en formation. Le COC regrette son départ: avec sa collègue Gerda Verburg, ouvertement lesbienne, ils avaient été les seuls chrétiens-démocrates à voter en faveur de l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, et s'il était resté il aurait pu présider le groupe parlementaire du CDA. Le premier ministre Jan-Peter Balkenende a regretté son départ. Pendant les élections il avait déclaré qu'il pouvait très bien imaginer un leader du CDA gay, se référant implicitement à Wijn.
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=10978

Compromis gouvernemental: les weigerambtenaren restent à leur poste

Les "weigerambtenaren" (fonctionnaires qui refusent de marier des couples du même sexe au nom de leur foi) ne pourront pas être licenciés ou mutés, comme le demandaient les travaillistes. C'est un des compromis trouvés dans l'accord de gouvernement entre les chrétiens-démocrates (CDA) du premier ministre sortant, Jan-Peter Balkenende, les travaillistes (PvdA) et les chrétiens fondamentalistes progressistes (CU).
La presse néerlandaise parle de "règles progressistes gelées": les lois concernant l'avortement, l'euthanasie et l'accès des couples du même sexe au mariage sont maintenues mais ne seront pas étendues. La promotion active de l'ouverture du mariage à tous dans les autres pays, un point important pour les partis laïcs néerlandais, est suspendue.
Les trois partis se sont par ailleurs entendus pour accorder un "pardon général" aux demandeurs d'asile résidant illégalement aux Pays-Bas avant 2001. Cela touche en particulier des gays menacés dans leur pays d'origine et représente une claque politique pour la ministre sortante Rita Verdonk, dont le parti a perdu beaucoup de sièges aux élections.
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=10976

jeudi 1 février 2007

Le site en préparation

Le site de la fête de la musique est maintenant en préparation... Il nous reste à écrire les textes en trois langues pour mobiliser les habitants et les musiciens, et à mettre tout ça en php avec l'aide de Babozor...
En attendant, un teaser: http://www.feestdermuziek.nl/

Entretemps j'ai rencontré Geneviève Gauckler en chair et en os à Paris. C'est une fille vraiment chouette, très drôle, absolument normale malgré son statut d'enfant prodige du design français, et qui a un chien qui ressemble à un renard.
Le fondation (stichting) Muziek in de Pijp devrait être prête cette semaine. Il est temps. Plus de nouvelles bientôt...