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jeudi 29 septembre 2005

Que faire des mômes? °

En ce moment, la majorité gouvernementale se déchire pour savoir qui va s'occuper des mouflets à midi et et fin d'après-midi. Le CDA, en bons chrétiens-démocrates, pense que c'est le travail des femmes. Le VVD, peut-être à droite mais moins réactionnaire sur le sujet, a proposé que ce soit l'école qui accueille les enfants tôt le matin et "tard" le soir (jusqu'à 18h).
C'est d'autant plus drôle que cela fait des années que j'ennuie tout le monde sur le sujet: je trouve en effet que le prix des crèches (un bon 1500€ pour un "plein temps", c'est à dire du matin 9h au soir 17h au plus tard) et les horaires scolaires sont pour le moins problématiques. Les femmes sont encouragées à travailler à temps partiel ou à rester chez elles (bonjour l'émancipation!), les mômes à aller à l'école le plus tard possible (c'est obligatoire à partir de 6 ans: bonjour l'intégration!), et à midi qu'ils se débrouillent pour manger ce qu'ils peuvent où ils peuvent. Car il n'y a pas de cantine, un outil pourtant bien pratique de mixité sociale et d'éducation au goût. Ils se tapent donc des frites, bien souvent, ou des sandouiches au beurre de cacahuette. Et la presse de s'étonner que l'obésité gagne du terrain parmi les plus jeunes.
Willem Bakker, mon prof de kreukreu, m'a demandé d'écrire une réaction pour un des quotidiens. Je vais faire mon possible dès que j'ai un moment. En attendant, vos réactions, idées et propositions sont les bienvenues!

Dans la presse kreukreu via l'ambassade:
Accueil des enfants "Le premier ministre Balkenende ne veut pas contraindre les écoles à coopérer à l’accueil des enfants avant et après les heures de classe", écrit le Volkskrant dans son grand article à la une. "Il monte ainsi en épingle le conflit entre les partis gouvernementaux CDA et VVD sur l’accueil des enfants. Balkenende dit qu’il n’est pas partisan de ’projets-cadres’ de l’Etat. De l’avis du premier ministre, les écoles doivent faire leur propre choix. Les directeurs d’écoles s’opposent également vivement à l’idée, mais les organisations parentales et les employeurs du secteur de l’accueil des enfants sont positifs.""Le différend entre la ministre de l’Education, Maria van der Hoeven, et le président du groupe parlementaire VVD Jozias van Aartsen à propos de l’accueil obligatoire des enfants dans les écoles primaires est une broutille qu’on dramatise", remarque le commentateur du Telegraaf.
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6455

Samedi: défense de candidature °

Samedi prochain, je devrai défendre ma candidature devant une commission du parti travailliste. On m'a dit qu'il y avait 13 candidats (pour entre 5 et 8 places éligibles) et que la qualité était au rendez-vous. Ce sera donc difficile. En attendant, je me prépare comme je peux en repassant en revue les points positifs de ma candidature:
- Je suis politologue et la politique est non seulement ma passion, mais aussi mon métier (il me faut certes encore beaucoup apprendre sur le terrain, mais la théorie est déjà en place)
- Sc-Po reste quand même le meilleur moyen de s'y préparer (mais comment leur expliquer ce que c'est, hein?)
- Je suis Européen. Cela implique une façon différente de penser, car j'ai déjà en partie déconstruit ma francitude et une partie de ma néerlanditude, mais aussi que je peux servir de pont pour essayer de prendre le meilleur de chacun (j'ai déjà aidé la diffusion des idées avant-gardistes néerlandaises en France, en particulier vis-à-vis de l'homosexualité, et je compte bien aider les Pays-Bas à se doter d'une identité post-ethnique pour faciliter l'intégration). Par ailleurs les étrangers non-allochtones (c'est à dire les Européens) sont massivement présents dans le quartier. Il est peut-être temps de les prendre en compte
- L'intégration (sujet ô combien d'actualité) est ma spécialité. J'ai des idées mais aussi des cadres de référence. Et je bosse déjà avec certains groupes (l'Emcemo mais aussi Minorités.org) là-dessus.
- Mes intérêts sont variés: je peux aussi m'occuper des logements, de l'embellissment de la ville, de l'économie, de la propreté, de la culture, du sport (mais sans me demander de commenter le dernier match de foot)
- Je suis jeune, j'ai une peau correcte (merci Loulou!), je sais repasser mes chemises, je sais parler à la télé, à la radio, aux journaux et en public. Je sais même rédiger un press release. Que demande le peuple?
J'ai commencé une liste de mes qualités et défauts, et de quelques idées intéressantes pour le quartier. Oublié-je quelque chose? Allez, à vos emails, il reste encore 44 heures!

Demandeurs d'asile: le gouvernement va observer la situation des gays dans de nombreux pays *

Le gouvernement néerlandais va désormais observer de façon systématique le degré de sécurité réel des homosexuels dans différents pays. C'est ce qu'a répondu la ministre des étrangers de l'intégration, Rita Verdonk, à la députée D66 (centriste) Ursie Lambrechts.Verdonk a demandé à son collègue des affaires étrangères de faire en sorte que ces données soient mises à jour par ses services chargés des droits de l'homme, en particulier à propos des pays du Moyen-Orient. Les demandes d'asile sont jugées à partir de rapports administratifs dans lesquels est rapportée la situation des droits de l'homme dans le pays d'origine des demandeurs. Ces rapports sont souvent incomplets, ce qui peut entraîner, à tort, un renvoi pour les demandeurs gays. Verdonk a admis que, si la situation des gays était souvent prise en compte, elle l'était manifestement de manière incomplète.
"Nous venons juste d'éviter que des demandeurs d'asile iraniens soient renvoyés chez eux, où ils sont promis à la peine de mort. En juin, en Iran, deux jeunes hommes homosexuels ont encore été exécutés. Si l'on en croit les fonctionnaires, le pays est sûr pour les homosexuels. Cela ne doit plus arriver" avait déclaré Lambrechts à la Deuxième Chambre. La Somalie et le Liban se sont illustrés par des campagnes homophobes, et bien souvent les demandeurs d'asile y étaient renvoyés.

Les églises néerlandaises confrontées à l'homosexualité en leur sein *

Le célèbre prêtre néerlandais Antoine Bodar (photo), ouvertement gay, a annoncé à la télévision être prêt à abandonner la prêtrise si l'Eglise le lui demande. Lors du programme 'Kruispunt' (un jeu de mot entre point de rencontre et 'croix'), sur la télévision publique, il avait été interviewé avec des historiens de l'art, des philosophes et des théologiens pour commenter la volonté de l'église de renvoyer les prêtres homosexuels.
"Quoique demande la Vatican, je suivrai toujours l'Eglise et la défendrai" a déclaré Bodar. Cependant "il serait regrettable que tous les homos soient interdits de prêtrise. S'ils vivent dans le célibat cela ne devrait, selon moi, poser aucun problème. Mais s'ils sont vraiment efféminés, je comprends qu'ils ne soient pas les plus aptes à représenter l'Eglise." Bedar a déclaré avoir eu une vie gay bien remplie avant de devenir prêtre et vivre en célibataire depuis 20 ans.
Cet entretien a été diffusé au moment où le quotidien Trouw faisait savoir que l'Eglise catholique néerlandaise venait de renvoyer un prêtre à Doorn qui vivait avec son ami. L'Eglise Réformée Néerlandaise (NGK) d'Afrique du Sud est elle-même en conflit avec le révérend Laurie Gaum (formé dans différentes facultés de théologie néerlandaises), du Cap, dont les photos dénudées de son ex-petit-ami ont été publiées par la presse à scandale sud-africaine. En conséquence il avait été renvoyé par sa communauté et son ex-ami s'était suicidé. Gaum avait pourtant, avant cela, rompu avec lui pour pouvoir conserver son ministère. Malgré le fait que la NGK accepte les homos en son sein, les membres de la communauté du Cap ont jugé qu'à cause des derniers événements Gaum n'était plus en mesure de les guider correctement. Gaum a fait appel et le scandale enfle.

mardi 27 septembre 2005

Les gays d’Amsterdam confrontés au bareback *

L'augmentation des pratiques à risque à Amsterdam a provoqué, ces derniers mois, diverses réactions dans le milieu gay. Certains en appellent à l'interdiction pure et simple du bareback, pendant que d'autres tentent de développer le dépistage et l'information auprès des jeunes gays.
En avril dernier, le quotidien populiste De Telegraaf annonçait en gros titre: «Trente pour cent des homos sont des barebackers». Ce chiffre était immédiatement repris par tous les autres médias néerlandais. Déjà, en janvier, on avait pu lire sur tous les sites gay: «Soirée bareback incontrôlable à la XXLeather.» Et, dans la foulée, un inspecteur du GG&GD, l'organisme néerlandais chargé de la santé publique, avait exigé l'interdiction des soirées bareback. La télé-réalité néerlandaise filmait les pédés honteux en caméra cachée au fond des bois et vérifiait qu'on y baisait sans risque… Récemment, Herman Vuijsje, sociologue et journaliste néerlandais de renom, a provoqué un nouveau scandale en appelant, dans le quotidien Volkskrant du 7 septembre dernier, le COC, équivalent du CGL français, à lancer «une fatwa dans laquelle il [serait] écrit noir sur blanc que le sexe anonyme non protégé entache la réputation de la majorité des gays et forme une barrière contre une acceptation plus poussée». Et de s'indigner: «On exige des musulmans qu'ils condamnent les actes terroristes. Que la communauté homo fasse de même!» Le bareback à Amsterdam, mythe ou réalité, peu importe, il fait vendre!
Pourtant, selon Ton Coenen, directeur de Soa Aids Nederland, il ne faut pas confondre relâchement de la vigilance et bareback: «Il existe à Amsterdam un petit groupe de gays, représentant de 4 à 5% de la population homosexuelle, qui veut délibérément prendre des risques. Ce sont les barebackers. Et, d'après plusieurs études, 30% des homos se sont trouvés dans une situation à risque dans l'année, mais pas délibérément la plupart du temps. Il s'agissait plutôt d'"accidents": alcool, crise amoureuse, drogue, déchirure de préservatif. Rien n'était planifié. Pour nous, ce n'est pas du bareback.»
Ce qui angoisse les professionnels néerlandais de la prévention, c'est le contact de plus en plus régulier entre le noyau dur des barebackers hollandais et le reste des gays: non seulement dans les lieux communautaires (saunas, sex-clubs, parcs), mais aussi et surtout grâce à Internet. La politique de réduction des risques de la Schorer Stichting, l'organisme chargé par l'État néerlandais de la santé des gays et des lesbiennes, n'a pas porté ses fruits: la plupart des barebackers sont déjà séropositifs, sous traitement, et savent parfaitement quelles pratiques génèrent quels risques. Le site qui leur était consacré (www.gayhealth.nl/bbs) a été suspendu, même si les flyers noirs et roses sont encore dans tous les bars de la Warmoestraat – «rue de la Vaseline», comme l'appellent les autochtones. On les voit sur le Net, non seulement chez les habitués de l'IRC, mais de plus en plus sur des sites comme gay.nl, chatboy.nl ou gaydar.nl.
«Il ne faut cependant pas oublier que les garçons ont tendance à exagérer leurs exploits, explique Wim Zuilhof, chargé de la prévention à la Schorer Stichting. Tout d'abord, il faut faire la part des choses entre les fantasmes affichés en ligne et la réalité. Le bareback est un fantasme pour beaucoup de monde, même si, finalement, peu le pratiquent. Ensuite, la drague en ligne est un milieu très compétitif où il ne faut pas s'aliéner les belles prises en affichant des positions dogmatiques: lors de nos enquêtes, nous avons découvert qu'afficher "négociable" à la case "safe sex" était un petit mensonge de plus permettant d'accroître ses chances de trouver Mr Right. Cela n'oblige pas au bareback. Qui a un peu pratiqué Internet sait qu'il est rare que tout ce qu'on y raconte soit vrai.» Et Wim Zuilhof d'analyser: «Les hommes qui étaient mourants il y a quelques années sont plus beaux qu'ils ne l'ont jamais été. Grâce aux multithérapies, la mortalité a chuté. Les séropos sont souvent en forme, musclés, semblent baiser sans fin dans toutes les fêtes qui ont lieu à Amsterdam, prennent plein de drogue et s'affichent sans complexe sur Internet comme barebackers. Le reste de la communauté homo a simplement disparu. Ils sont les derniers à représenter encore un semblant de communauté.»
Ton Coenen renchérit: «C'est un échec collectif majeur. Les Very Efficient Queens se sont chargées un temps de la prévention, mais, aujourd'hui, personne ne s'en soucie vraiment.» Même réflexion chez Wim Zuilhof: «On se moque du Premier ministre Balkenende et de ses "normes et valeurs", mais c'est ce dont la communauté homo amstellodamoise manque. On ne parle pas de respect de soi, des autres, de responsabilité collective. On ne parle que de libertés individuelle.»
Nouvelles mesures de prévention
La presse gay néerlandaise a beaucoup parlé du rôle de certaines drogues dans la prise de risque, mais, selon Leo, un militant spécialiste de la question du bareback, ce lien n'explique pas tout: «Ceux qui pratiquent le bareback après avoir pris du GHB avaient déjà décidé de le faire: la drogue n'a fait que lever leurs inhibitions. Ceux qui ont décidé de rester safe ont réussi, pour la plupart. Par ailleurs, on consomme finalement moins de drogues dures à Amsterdam qu'à Berlin, Paris ou New York. Ce n'est pas un joint de nederwiet ou le poppers ramené clandestinement de Londres qui a fait exploser les contaminations!» Pour Bauke K, organisateur de soirées à Amsterdam, l'usage de nombreuses drogues incite peut-être à prendre des risques, mais c'est surtout la saleté des bars et des clubs qui pose problème: «Se laver les mains est une opération impossible dans la plupart des lieux gay, et, même sans passer par le bareback, promener un doigt de cul en cul est la façon idéale de propager des IST [infections sexuellement transmissibles]. Je ne parle même plus de prévention ou de la possibilité de se procurer des capotes ou du gel: tout le monde sait que ni l'un ni l'autre ne sont plus disponibles dans les établissements depuis longtemps.»
Ces lieux de sociabilité sont le nouveau cheval de bataille de la Schorer Stichting. En accord avec la ville et les services sanitaires, l'association a établi une charte de prévention des IST que les propriétaires des lieux doivent respecter: éclairage suffisant, capotes et gel disponibles, hygiène des lieux, lavabos et savon. Faute de quoi, les autorités fermeront les clubs les uns après les autres, dès le mois de septembre 2005… La Schorer Stichting pense que la suite doit venir des homos eux-mêmes: «On ne peut pas mettre quelqu'un derrière chaque pédé qui baise pour voir si c'est safe ou pas, comme le demandent certains. Ils iront baiser ailleurs, où on contrôlera encore moins.» Même son de cloche à Soa Aids Nederland: «Les associations et les pouvoirs publics ont assez peu de marge de manœuvre. Il y a une résistance croissante aux messages officiels. Cette résistance augmente au sein des populations les plus exposées, en fonction de critères sociologiques ou historiques propres: Antillais, séropositifs de longue durée, Marocains, Turcs…»
Un des points sur lesquels tous les organismes de prévention sont d'accord, c'est le dépistage. Seulement 70% des gays d'Amsterdam connaissent leur statut sérologique. Alors qu'il y a encore quelques mois les patients devaient attendre plusieurs semaines pour obtenir les résultats d'un test (quand les échantillons n'étaient pas perdus), les Amstellodamois peuvent désormais connaître leur statut sérologique en une heure, de façon anonyme et pour 15 euros, au Checkpoint, un centre de dépistage d'Amsterdam, le vendredi soir. Mais Bauke K veut aller plus loin: «Il est évident que la prévention et le bareback sont des problèmes qui dépassent largement le cadre d'un seul pays. On baise pareil à Amsterdam, Berlin, Barcelone ou Paris. Chacun bricole dans son coin alors qu'il faudrait que la prévention soit coordonnée à l'échelle du continent.»
Laurent Chambon

Amsterdam: le VIH en chiffres
Selon une enquête de la Schorer Stichting, l'organisme chargé par l'État néerlandais de la santé des gays et des lesbiennes, 70% des homos amstellodamois connaissent leur statut sérologique; ils sont huit sur dix parmi ceux qui vivent en couple, et six sur dix parmi les célibataires. Cinquante-huit pour cent des hommes qui ne se sont jamais fait tester ont expliqué que c'était par peur de chambouler leur vie ou parce qu'ils n'avaient pas pris de risques. Vingt-deux pour cent des hommes testés à Amsterdam sont séropositifs. Parmi les séropositifs, plus de huit sur dix ont rapporté, toujours dans la même enquête, avoir eu au moins une IST, contre 64% pour les séronégatifs et 39% pour ceux qui ne connaissent pas leur statut sérologique. Plus inquiétant, 54% des séropositifs ont eu des rapports anaux non protégés et 12% ont utilisé du GHB (contre 5% des séronégatifs). Les hommes interrogés sont 52% à avoir consommé du poppers lors de leurs rapports sexuels, entre 17 et 25% du hasch, de l'ecstasy ou du Viagra. Par rapport aux chiffres de 2000, le pourcentage d'homos ayant été dans une situation à risque en 2003 n'a pas augmenté. Cependant, ils sont plus nombreux à avoir déclaré que leurs partenaires sexuels avaient joui dans leur bouche (63%, contre 59% en 2000).

Laurent Chambon

L'information made in Holland…
C'est un ton volontairement familier qu'a choisi la Schorer Stichting, l'organisme chargé par l'État néerlandais de la santé des homos et des bi, pour s'adresser aux gays. Démonstration.
1. «C'est comme ça qu'on attrape une IST». Les homos et les bi qui ont beaucoup de partenaires sexuels ont plus souvent une IST.
2. «Plus d'homos prennent la porte de derrière». Les homos et les bi se sont mis à enculer beaucoup plus ces dernières années, au sein du couple ou en dehors. Plus d'hommes ont ainsi pris le risque de se faire infecter par le VIH.
3. «Un sur six encule son mec». Un homme sur six ayant une relation stable et ouverte a, malgré un accord passé sur le sujet, du sexe anal non protégé en dehors de cette relation.
4. «Toujours plus d'hommes le savent». Le nombre d'hommes qui se font tester a augmenté de 12% depuis 2000. Malgré cela, près de 50% des hommes ne se sont jamais fait tester. Beaucoup ont peur du résultat.
5. «Le VIH, on peut commencer tôt». Les jeunes homos et bi sont moins confrontés au VIH. Ils pratiquent plus souvent le sexe non protégé et disent avoir plus de difficultés à faire l'amour sans risque.
6. «C'est très encombré sur parc.nl». L'utilisation d'Internet chez les hommes homos et bi a augmenté de 40% depuis 2000. Hormis pour chatter ou faire des rencontres, Internet est utilisé pour trouver des informations sur les IST et le VIH.


A lire aussi sur le site de Têtu:
http://www.tetu.com/rubrique/sante/sante_breve.php?id_sante=99

lundi 26 septembre 2005

Prendre une décision! °

Ah, c'est le stress: vendredi je donne cette conférence à l'Université d'Amsterdam, et samedi je dois faire preuve d'ubiquité. Je dois défendre ma candidature devant le parti travailliste d'Amsterdam Oud-Zuid, et être à 400km de là pour participer à une conférence sur l'intégration. Il y aura du beau monde mais depuis le temps que je bosse pour cette candidature... Que faire?

dimanche 25 septembre 2005

Souriant dans Rouge °

Ah, ça y est je viens de recevoir le 'Rode Krant', ('le journal rouge'), en édition spéciale. On m'y voit en bas de la page 2, avec un entretien pas trop tronqué (je commence à m'habituer aux racourcis de la presse).
Traduction maison un peu rapide de la chose:
Mixer les cultures 'Etre ou devenir néerlandais est une question de désirs et de possibilités'
Dr Laurent Chambon (33 ans), politologue et musicien: "Il y a un certain nombre de ministres qui ne font pas leur travail correctement. Zalm par exemple [ministre des finances] oriente le consommateur dans la mauvaise direction. Les prix augmentent et il demande ensuite aux consommateurs de consommer plus. J'ai peur que le fossé entre riches et pauvres grandisse encore. C'est une manière de penser non-néerlandaise, à laquelle je ne m'attendais pas. Je suis venu ici aussi pour le caractère social et solidaire des Pays-Bas, ce qui se passe en ce moment est vraiment différent. Ministre Verdonk [de l'intégration] est occuppée à on ne sait quoi. Ma thèse en sciences politiques portait sur l'intégration politique des minorités en France et aux Pays-Bas. Ce qui me surprend le plus, c'est que des termes comme 'étranger' ou 'allochtone' soient utilisés si souvent, des termes qu'on ne devrait pas utiliser. Car c'est quoi être Néerlandais, en fait: doit-on être blanc, riche peut-être? Etre ou devenir néerlandais n'est pas une question de langue ou d'examens, mais de désir et de possibilités. Il devrait y avoir un Grand Débat aux Pays-Bas sur cette question. Ce sera
it bien si l'intégration commençait dès la crèche en mélangeant les cultures. Les problèmes en France sont moins extrêmes parce que les gens de différentes cultures sont mélangés dès leur plus jeunes âge. En tous cas il est clair que la ministre Verdonk ne résoud aucun des problèmes du moment."
Le scan total est visible en cliquant sur l'image ci-dessus à droite ou en cliquant sur ce lien:

samedi 24 septembre 2005

Groupe de travail mort à faire revivre °

Je viens de recevoir un email de Levina de Raat, qui s'occupe de coordonner les actions au sein du parti travailliste à Amsterdam. Elle m'a vu dans le magazine 'Rood' ('Rouge', quelle imagination!) alors que je ne me suis pas encore vu.
Mais bon, back to nos moutons...
Il y a eu un groupe de travail sur l'intégration appelé “vreemde vragen, Amsterdamse antwoorden”, c'est à dire 'question étranges, réponses amstellodamoises', ce qui est un drôle de nom. Mais il n'existe plus et il n'y a plus personne qui s'occuppe de ces questions aujourd'hui. C'est presqu'incroyable dans une ville comme Amsterdam. Elle me propose donc de m'aider à en recréer un. Il va donc falloir créer un projet et entrer en contact avec toutes les personnes qui seraient intéressées. Chouette, nan?

Collection d'idées possibles °

La section d'Amsterdam Oud-Zuid du parti travailliste m'a demandé de rassembler des idées pour faciliter l'intégration et lutter contre les discriminations. Je dois encore le traduire et leur envoyer. Voici les grands traits, qui rassemblent des choses piochées ça et là, et des idées envoyées par certains (dont Karim de Minorités):

1. mesures d'intégration
- accès facilité aux crèches pour les ménages désargentés et les familles nombreuses (quotient familial par exemple)
- aide directe de la commune aux crèches et aux écoles primaires dont la population est socialement et ethniquement variée (dans tous les sens du terme!), baisse de l'aide aux écoles trop homogènes socialement ou ethniquement
- cours miroirs (cours d'historie néerlandaise contre cours de culture maghrébine par exemple, comme à eindhoven) avec pour but d'ouvrir l'esprit des têtes de fromage et d'aider l'acclimatation des allochtones quand c'est nécessaire- aide et/ou organisation de cours d'aide scolaire et formation pour adultes, en particulier à destination de TOUS les allochtones (y compris européens). Politique pro-active d'aide à l'emploi pour chômeurs de longue durée ou issus de groups défavorisés (technique suédoise): formation générale, formation personnelle spécifique (permis poids-lourds par exemple) et démarchage de sociétés locales pour stages rémunérés et/ou subventionnés.
- remise à plat de la politique vis-à-vis des identités: débat sur neutralité identitaire et formation des fonctionnaires, puis offre de cours pour policiers, commerçants et entrepreneurs
- aide matérielle et logistique aux associations, même ethniques cela maintient le dialogue entre populations et pouvoirs publics- fréquence plus élevée des manifestations culturelles et associatives conviviales sur le grand marché le dimanche

2. mesures antidiscriminatoires
- la commune ne peut passer de commandes ou de marchés publics qu'avec des entreprises ayant une politique anti-discrimination, ou ayant un personnel diversifié (critères à définir)
- campagne de sensibilité aux discriminations (emploi, logement) au niveau local, éventuellement avec un label
- maintien du n° vert d'alerte en cas de discrimination
- cours de rattrapage pour ceux qui discriminent ou sont violent (TOUS sont concernés allochtones, autochtones, homos, compagnies...)
- procédures anomymisées (CV anonyme) pour les postes proposés par la commune, avec incitation à faire de même pour les entreprises de plus de 10 personnes situées sur la commune (éventuellement avec aide logistique de la commune)
- Ombudsman local de lutte contre les discriminations sur le territoire municipal - il pourrait soit se limiter aux discriminations émanant des autorités municipales, soit avoir une fonction plus large de soutien et de conseil aux victimes de toutes discriminations

Qui en pense quoi?

Conférence: La laïcité par l'islam

Vendredi prochain je suis invité par l'Université d'Amsterdam à donner une conférence en français. Le sujet: la laïcité par l'Islam. Vendredi 30 septembre, Spuistraat 134, 13h30-15h30. Salle 104. Venez nombreux!

La laïcité par l'Islam
La vraie nature de la laïcité française ou de la séparation entre les églises et l'état néerlandais se précise au contact de l'Islam européen: place de la religion, influence judéo-chrétienne ou au contraire anti-chrétienne, la religion comme mouvement oppresseur de minorités ou comme voie d'émancipation... opportunité ou crise majeure?

Plus d'info sur ce lien... ou bien celui-ci...

jeudi 22 septembre 2005

Viré! °

Hier j'ai reçu une lettre du parti travailliste: je ne suis pas accepté à l'école des cadres, car mon 'essay' est "trop écrit avec un background français. Pour la situation néerlandaise c'est une approche trop partiale et inapplicable".
Ah bon? Je croyais que, justement, j'apportais un témoignage critique et constructif, mais non. Juste au moment où Willem Bakker, mon prof de néerlandais, me disait qu'il trouvait ma lettre très bien et où un ami me disait qu'il était très fier de mon essay.
Lewis a réagi d'une façon bizare mais intéressante: "si tu remplaces 'français' par 'juif' ou 'marocain', cette lettre est totalement inacceptable."
En attendant, je travaille à un programme d'intégration pour Amsterdam Oud-Zuid. J'ai reçu des critiques constructives et des idées intéressantes de Karim Kettani (un gros quart de Minorités et militant marocano-suédois des droits de l'homme). Mais vu l'enthousiasme pour le moins modéré que mes idées on suscité au parti travailliste, je commence à avoir des cauchemars: je suis le nouvel Ayaan Hirsi Ali (well, toutes proportions gardées), obligé de m'acoquiner aux méchants libéraux du VVD pour faire entendre des idées que le PvdA a décidé d'ignorer.

mercredi 21 septembre 2005

Demandeurs d'asiles libanais homos toujours plus nombreux *

La députée néerlandaise D66 (centriste) Ursie Lambrechts (photo) a demandé à la ministre des affaires étrangères Rita Verdonk de s'informer officiellement de la condition des homos au Liban auprès des autorités libanaises.De plus en plus d'homos libanais réclament en effet l'asile aux Pays-Bas, l'homosexualité étant assimilé à des "actes sexuels contre nature", interdits par l'article 534 du code pénal libanais. A leur retour, ils risquent de deux mois à trois ans de prison.
Les demandeurs d'asile iranien ont récemment vu leur procédure de demande rallongée par la ministre Verdonk et ont obtenu un moratoire des explusions à la suite des exécutions d'homos en Iran, le temps que le ministère néerlandais révise sa réglementation.

dimanche 18 septembre 2005

Les mêmes refrains °

La relative mobilisation pour Genoeg Is Genoeg a rencontré un certain écho dans les média néerlandais. La plupart s'efforcent de trouver des représentants télégéniques: souvent un garçon et une fille. C'est sympa pour les téléspectateurs mais cela ne représente pas vraiment la population présente à la manifestation (voir mon message précédent).
Bien sûr on a les râleurs de service, au premier rang duquel Sylvain Ephimenco. Son éditorial intitulé "Assez c'est assez, seul le nom est correct" est un très bel exemple de terrorisme intellectuel réactionnaire et islamophobe. En gros, il y raconte que les organisateurs râlent contre la ségrégation générée par les actions du gouvernement alors que cela serait la conséquence de la menace que l'islamisme ferait peser sur l'Occident. Il y raconte que de jeunes filles innocentes et à peine pubères sont transformées en bombes vivantes par de méchants barbus pervers, et que le gouvernement ne fait que son travail.
Ephimenco est un vieux réac, et ce genre d'éditorial ne surprendra personne. Ce qui me mets plus mal à l'aise, c'est qu'il ait la possibilité d'écrire de telles bêtises dans le Trouw, qui est à l'origine un quotidien amstellodamois de gauche, et surtout qu'il soit perçu comme l'expression de la francitude intellectuelle la plus rafinée. Il me rappelle Alain-Gérard Slama, ce vieux renard du Figaro, mais en moins fin. Slama me fait vomir dès qu'il parle de politique mais il est drôle et caustique. Ephimenco est seulement bête et méchant. Ce n'est pas pour rien qu'il est cité sur le site de la "nouvelle droite" pour ses vues anti-mosquées: il est connu pour ses position anti-foulard au nom de sa francitude (il a quitté la France il y a 30 ans: à vue de pif avant-même le règne de Mitterrand, c'est-à-dire en plein giscardisme rétro-moderniste et petit-bourgeois) et ne cache pas qu'il interdit à ses filles de sortir avec des "allochtones".
Ah là là... Je suis vraiment curieux de lire les autres réactions dans les jours qui viennent...

Toujours autant de choses fascinantes à lire... °

Sur le site Minorites. Oui, je suis sensé ne pas trop faire de pub pour mon propre site (enfin, propre, on est quatre, je ne suis pas tout seul!), mais je découvre toujours des perles. Des articles que j'ai ratés, d'autres que je n'aurais jamais trouvés, sur des sujets que je connaissais pas. Bref, c'est chaudement recommandé (aussi dans les liens à droite).
Un grand salut à Karim (dort-il jamais?), Mehmet et PYL...

samedi 17 septembre 2005

Assez... de quoi? °

Aujourd'hui je suis allé à la manifestation Genoeg Is Genoeg (Assez c'est assez) sur le Dam. J'en ai profité pour faire quelques photos (j'en ai sélectionné deux). C'est bien que les "allochtones" se réveillent. Mais je ne suis pas satisfait ni du fond ni de la forme.
La première remarque, c'est qu'il n'y avait que des hommes marocains de la première génération. Pas de femmes, pas de jeunes, pas de Néerlandais, pas d'Européens, pas d'Antillais, pas de jeunes de la deuxième ou troisième génération. Quelques gauchistes habitués des combats antiracistes: GroenLinks, des marxistes révolutionnaires, deux ou trois anarchistes mal shampooinés. Bref, rien de vraiment large et 'citoyen'.
La deuxième, c'est que les slogans étaient négatifs: assez de ci, assez de ça, mais peu de propositions. Il faudrait des propositions concrètes, plus positives et ouvertes. Que le Kreukreu de base, les autres minorités et les femmes se sentent inclus. Oui, je sais, ce n'est pas gagné. C'est pour cela, à mon avis, qu'il est important d'organiser un débat au niveau national sur ce qu'est qu'être Néerlandais. Et que, lorsqu'on organise une manifestation contre les actions de Verdonk, on ne se retrouve pas uniquement avec des vieux barbus en djellaba.

vendredi 16 septembre 2005

Les minorités montrent le poing... °

Ca y est, le mouvement que j'aide (plus de détails bientôt) commence à prendre de la visibilité. Pour l'anecdote, hier j'étais à l'Encemo et Mohammed Rabbae a débarqué, poursuivi par des journalistes de la chaîne japonaise NHK (qui en fait cherchaient quelqu'un d'autre). Il m'a demandé de mes nouvelles, et ce que je comptais devenir en politique. Je lui ai dit que je voulais être reine des Pays-Bas. Il m'a corrigé: "non, roi, pas reine". Devant tant d'aveuglement genré, je n'ai pas insisté...

Le Volkskrant (p.4), sous le titre "Les minorités montrent le poing aux politiques qui sèment la haine", annonce que 32 organisations d’allochtones manifesteront samedi sur le Dam d’Amsterdam contre les propos provocateurs et stigmatisants que la classe politique tient régulièrement à leur adresse. L’initiateur de la manifestation "Genoeg is genoeg" (quand ça suffit, ça suffit) est l’ancien député GroenLinks Mohamed Rabbae. "Ce gouvernement a réussi en trois ans à s’aliéner totalement une partie considérable de la société. Nous avons besoin de leaders et de représentants qui favorisent la solidarité, pas la haine ou la polarisation.""La liste des organisations participantes (sur genoegisgenoeg.nl) comprend surtout beaucoup d’organisations de migrants, comme la Turks Islamitische Federatie et l’Antillaans Inspraakorgaan [organe de participation des Antillais]. Mais la Vluchtelingen Organisatie Nederland [réfugiés] et Een Ander Joods Geluid [alternative juive] sont aussi impliquées dans la manifestation. Marco de Goede (Een Ander Joods Geluid) explique : ’La communauté juive sait mieux que quiconque sur quoi un clivage dans la société peut déboucher’."L’article commence par une longue liste de citations connues de ministres (Hoogervorst, Verdonk, Zalm) et de députés (Hirsi Ali, Wilders).
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6434

jeudi 15 septembre 2005

Lutter contre la solitude des seniors gay et lesbiennes *

La centrale des volontaires de la ville d'Almere (ville nouvelle près d'Amsterdam) a débloqué des fonds pour le projet Roze+, dont le but est de s'occuper des homos retraités et isolés socialement. D'après la centrale, beaucoup d'homos du troisième âge sont isolés car ils n'ont pas d'enfants. Le projet consiste d'abors à établir des contacts hebdomadaires avec ces personnes, puis de venir tous les jours leur apporter un repas et discuter avec eux.
Ce projet s'inscrit dans une politique sociale plus large à l'encontre des homos du troisième âge, qui a eu pour conséquence l'ouverture d'une maison de retraite pour gays et lesbiennes à Amsterdam. Un succès tel que la liste d'attente s'allonge et que les autorités projettent d'ouvrir d'autres maisons de ce type dans les grandes villes néerlandaises.

Acceptation en baisse parmi les jeunes *

D'après une étude de Soa Aids Nederland et Rutgers Nisso Groep intitulée "Le sexe avant tes 25 ans", l'homosexualité est mal acceptée par les 12-25 ans. Une fille sur 5 et la moitié des garçons trouve que le sexe entre deux hommes est "dégoûtant". 12% des garçons et 4% des filles déclarent vouloir rompre les liens d'amitié si leur(e) meilleur(e) ami(e) se révélait être homo ou lesbienne. C'est surtout chez les jeunes d'origine marocaine ou turque que les avis les plus négatifs sont émis.
Les chercheurs concluent par la nécessité pour les jeunes d'avoir accès à une information sur la sexualité à l'école. Les jeunes considèrent en effet l'école comme la source la plus fiable d'informations: c'est là qu'ils ont entendu parler du sida, de la grossesse et y ont vu leur premier préservatif.
Il ressort de cette étude que 7% des 12-14 ans ont déjà eu une expérience séxuelle, souvent sans aucune notion de prévention des IST ou des grossesses indésirables.

mardi 13 septembre 2005

Rita de Fer...

Le Volkskrant reproduit aujourd'hui un portrait de la très controversée Rita Verdonk, que PYL n'hésite pas à comparer au Vlaams Belang ou à Jean-Marie Le Pen. Traduction par l'ambassade de France...

"La Rita de Fer : beaucoup de dynamisme, peu de subtilité diplomatique", titre le Volkskrant (p.2) au-dessus d’un profil de la ministre VVD de l’Intégration. "Maria Cornelia Frederika Verdonk (née en 1955) est devenue en deux ans l’un des membres les plus remarquables du gouvernement Balkenende II." "Son aptitude à dire de quoi il retourne ne reste pas sans écho. Beaucoup de femmes, y compris des allochtones, louent sa volonté d’émancipation et son courage. On raconte que Verdonk, quand elle découvre un problème, prend immédiatement le téléphone pour y porter remède, sans se préoccuper des rapports plutôt hiérarchiques du ministère de la Justice."
"Son regard pétillant et son ardeur au travail prouvent qu’elle a pleinement embrassé ses fonctions de ministre, même si elle doit supporter constamment la présence d’une cohorte d’agents de sécurité autour de sa personne. Elle est désormais tellement aimée dans son entourage qu’on la verrait bien ministre de l’Intérieur, leader des libéraux, voire à la tête du gouvernement."
"Mais beaucoup d’autres politiques, durant la dernière année, se sont irrités de la façon dont elle opère. ’On voit une ministre dynamique, mais c’est seulement sur le dossier des demandeurs d’asile’, affirme la députée CDA Mirjam Sterk. ’Elle doit encore s’occuper du dossier de l’intégration. Elle n’a pratiquement pas avancé là-dessus.’ L’ex-député LPF Hilbrand Nawijn, qui a précédé Verdonk et qui la soutient pratiquement toujours, discerne aussi des défaillances. ’Elle est partisane d’une politique d’immigration solide et sévère. Le nombre de demandeurs d’asile a baissé, de même que les fiancées importées. Le solde de l’immigration recule et c’est bon. Mais dans le domaine de l’intégration elle zigzague’.""Ce mois-ci sera peut-être le plus difficile de sa carrière politique : la Cour des Comptes publiera jeudi un rapport critique sur le service d’immigration IND. Une enquête indépendante est en cours, à la suite d’allégations selon lesquelles des demandeurs d’asile renvoyés au Congo y seraient en danger parce que les autorités locales disposeraient de documents confidentiels les concernant."
"A la fin de la semaine, le gouvernement débattra du projet modifié de Verdonk concernant l’intégration des immigrés. Beaucoup l’ont mise en garde contre le risque de discrimination, il y a deux ans, lorsqu’elle a lancé l’idée d’obliger tous les allochtones parlant mal le néerlandais à s’intégrer. Mais Verdonk a persisté et elle s’est retrouvée dans un champ de mines juridique. Vingt mois avant les élections législatives de 2007, elle n’a toujours pas déposé son projet de loi à la Deuxième Chambre."
"Elle n’écoute guère les critiques sur ses projets, a-t-il confié elle-même au quotidien Trouw. ’Je dis toujours à mes fonctionnaires : partez du principe que c’est possible. Si ça ne l’est pas nous le remarquerons bien.’ Cette tactique du bulldozer lui a valu des surnoms comme Rita de Fer et Rita Fortuyn."
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6411

dimanche 11 septembre 2005

Le GayKrant et la tolérance °

Hier j'ai reçu le GayKrant, version papier, alors que d'habitude je me contente de la version en ligne. Première réaction: je suis tellement content de bosser pour Têtu! Le GK, c'est des ragots de coiffeuses de province suivi de publireportages assez médiocres et de copiés-collés des press releases des derniers spectacles vaguement homo. Lewis a eu ce racourci: "c'est laid comme un magazine de gauche, c'est bête comme un magazine de droite".
Mais bon, que ceux qui vomissent le GK s'emparent de sQueeze! C'est beyond bad: typo de supermarché (le magazine d'Albert Heijn, le supermarché néerlandais, est plus joli), sujet bêtes et méchants (le cul, la mode, le cul, la mode, les stars, le cul, la mode) et une odeur de branchitude ringarde assez repoussante.
Bref, être fille hollandaise n'est pas facile, car la plupart des magazines féminins se lisent en effet même lorsque le cerveau ne marche plus. Mais être pédé batave, quelle sinécure!
Heureusement qu'il reste les annonces, avec des perles: on veut une tronche de vieux un peu amoché, et l'annonce commence par 'Jeune homme cherche...'. Ouh, la men-teu-se!

Bon, si je vous parle du GK, c'est que j'ai appris quelque chose d'intéressant: tout comme les coffeeshops, les darkrooms sont techniquement interdite aux Pays-Bas, mais restent tolérées. L'administration se réserve donc le droit de les fermer quand elles deviennent trop gore. Aha! Intéressant... Je crois que j''en connais qui ont besoin de changer de lunettes!

vendredi 9 septembre 2005

Mères fumeuses, filles lesbiennes *

Le professeur Dick Swaab, celui qui avait essuyé de nombreuses critiques à la fin des années 1980 quand il avait révélé le résultat d'une étude selon laquelle le cerveau des homos est diférent de celui des hétéros, a fait une nouvelle découverte: les femmes qui fument pendant leur grossesse ont plus de chance d'avoir une fille lesbienne.
Selon le neurobiologiste néerlandais, la nicotine influerait sur l'orientation sexuelle, tout comme les anphétamines qu'on trouve dans les pillules d'amincissement. "Par ailleurs la nicotine augmente les chances d'agressivité et de criminalité".
Pour Swaab, "les enfants peuvent être ruinés alors qu'ils sont encore dans le ventre de leur mère", l'absobtion d'une simple aspirine ayant des conséquences sur la diversité sexuelle du cerveau.
Swaab, connu aux Pays-Bas pour son programme "Dieu n'existe pas", a déjà été attaqué sur les résultats de ses recherches: non par manque de rigueur scientifique, mais à cause de son attitude négative vis-à-cis de l'homosexualité, et surtout son obsession pour la question.
Il n'a pas dit si l'envie de fraise chez la femme enceinte avait des conséquences sur la probabilité d'avoir des tâches de vin chez leurs enfants.

Un intellectuel néerlandais demande une fatwa de la communauté gay contre le bareback *

Herman Vuijsje, sociologue et journaliste néerlandais de renom, appelle dans le quotidien de Volkskrant, le COC (CGL néerlandais) à lancer une "fatwa" contre le barebacking.
"On exige des musulmans qu'ils condamnent les actes terroristes. Que la communauté homo fasse de même. Elle laisse le sexe non-protégé progresser". Vuijsje entend par là le barebacking qui "est de retour dans les clubs gay et les saunas." "Si la communauté homo attends des musulmans qu'ils s'indignent des dérives des quelques uns d'entre eux, ont peut attendre d'elle la même position critique vis-à-vis des jeunes homos qui se laissent aller. Où sont les protestations des couples homos bien rangés contre cette menace pour la santé de tous?" Vuijsje demande une fatwa "dans laquelle il est écrit noir sur blanc que du sexe anonyme non-protégé entâche la réputation de la majorité des gays et forme une barrière contre une acceptation plus poussée."
Les réactions des associations ne se sont pas fait attendre: l'Union des Consommateurs Gay (HoCoBo) trouve que Vuijsje légitime par son texte la violence homophobe et que lutter pour que les bars et clubs offrent des capotes serait plus efficace. Jelle Houtsma, président de HIV Vereiniging Nederland, trouve que Vuijsje stigmatise les gays, ce qui est contre-productif dans la lutte contre le VIH. Le COC est resté silencieux.

jeudi 8 septembre 2005

SGP finalement reconnu coupable de discrimination contre les femmes! °

Il aura fallu un siècle... pour que l'Etat néerlandaise se dirige enfin un peu vers une forme réelle de laïcité, ou du moins de neutralité religieuse. Alors que les écarts de certains imams amateurs de média à l'encontre des femmes avait suscité un tollé (on avait même parlé d'expulsion!), le parti protestant intégriste SGP interdisait en toute impunité aux femmes d'y exercer des fonctions électives, leur idée du rôle de la femme les menant à considérer que la politique est une affaire d'hommes. Il était temps. Prochaine étape, à mon avis: l'article 23 de la constitution qui ouvre le droit à l'enseignement. Soit on le radicalise et on libère totalement l'enseignement (pourquoi pas?), soit on ferme ou aménage fortement les écoles religieuses...

Dans la presse néerlandaise, rapporté par l'ambassade de France à La Haye:
"Le tribunal de La Haye a ordonné à l’Etat de suspendre la subvention au parti politique réformé SGP", annonce le NRC Handelsblad d’hier soir dans son grand article à la une. "Selon le tribunal, l’Etat, en subventionnant le parti, soutient la discrimination des femmes."
"Le tribunal avait été saisi par la fondation Clara Wichman [qui soutient juridiquement et financièrement la lutte contre la discrimination des femmes], entre autres. Selon le tribunal, le SGP agit contrairement à la Convention internationale sur les droits politiques de la femme, en refusant aux femmes l’adhésion à part entière.""En raison des idées chrétiennes du parti, les femmes peuvent seulement devenir ’membres extraordinaires’ du SGP. Cela signifie qu’elles n’ont pas le droit de participer à la direction du plus ancien parti néerlandais toujours existant, ni de voter sur les affaires du parti."
"C’est la première fois dans l’histoire récente qu’un tribunal porte un jugement sur le caractère discriminatoire d’un parti représenté à la Deuxième Chambre", souligne le journal du soir. "Le tribunal a jugé non recevable une plainte contre le SGP lui-même, parce que ce n’est pas l’intérêt général qui est en jeu, mais ’un intérêt qui ne concerne que les femmes du SGP’. Les femmes du SGP veulent mener cette discussion au sein du parti."
"’L’Etat n’a rien fait pour mettre fin à la discrimination des femmes par le SGP, il l’a au contraire soutenu en lui versant des subventions’, précise le jugement. Le SGP reçoit de l’Etat environ 800 000 euros par an, les salaires des deux députés et de leurs collaborateurs (300 000 euros) non compris.""Le SGP fait savoir par le biais d’un porte-parole qu’il est ’étonné et déçu’ par le jugement. ’Mais comme le verdict concerne l’Etat, nous ne pouvons pas faire appel. Nous attendons de voir ce que fera l’Etat.’ Le parti craint que le jugement n’ait de grandes conséquences pour l’avenir du SGP."
"Aucun autre parti de la Deuxième Chambre n’est aussi ancien que le Staatkundig Gereformeerde Partij", explique le même NRC Handelsblad en page 3. "Le SGP a été fondé en 1918 par le pasteur zélandais G.H. Kersten pour s’opposer au droit général de vote des femmes, qui était imminent à l’époque. Depuis 1922, il occupe constamment un ou plusieurs sièges à la Deuxième Chambre, ce qui en fait le parti le plus durable. Depuis que la Deuxième Chambre compte 150 sièges, le nombre de sièges qu’il y détient varie de deux à trois.""Dans certaines zones du pays, qui forment ce qu’on appelle la ceinture biblique, le parti a une base relativement forte et fidèle."
"Il détient actuellement deux sièges à la Deuxième Chambre et deux au Sénat et il partage un siège au Parlement européen avec la ChristenUnie. Au niveau local, il compte en ce moment quatre maires.""Pour le SGP, la Bible n’est pas une source d’inspiration, mais une directive stricte pour l’action politique. Le parti essaie de suivre la Bible le plus littéralement possible dans ses choix politiques et sociaux" (également tous les journaux de ce matin)."Le ministre de l’Intérieur Remkes (VVD) va certainement se pourvoir en appel contre le jugement", écrit le Trouw dans son grand article à la une.
"La raison en est qu’à son avis, le tribunal a porté un jugement de principe sur la relation entre l’Etat et les affaires internes d’un parti politique."Pour l’éditorialiste du Trouw, le jugement du tribunal de La Haye "ne tombe pas des nues". "Aux Pays-Bas d’après-guerre, au XXe siècle, il était encore possible d’admettre une exception politique à la règle qui veut que les femmes aient les mêmes droits que les hommes ; aux Pays-Bas d’aujourd’hui, c’est une position difficile à tenir. Nous exigeons des immigrés qu’ils adoptent les valeurs fondamentales de notre démocratie, dont l’égalité des hommes et des femmes. Ce n’est guère compatible avec l’acceptation d’un parti qui, pour des raisons bibliques, refuse aux femmes l’exercice d’une fonction publique."Néanmoins, "ce jugement rompt avec le principe démocratique selon lequel c’est l’électorat qui décide du droit d’existence d’un parti". "En l’occurrence, ce sont les juges qui en décident."
Le journal chrétien progressiste conclut qu’il n’est pas convenable "que les tribunaux interviennent aussi profondément dans la vie associative". "Bref, il n’est pas possible que le dernier mot ait été dit avec ce jugement."Le commentateur du Volkskrant juge également "raisonnable que le ministre Remkes envisage de faire appel contre ce jugement". "A première vue le verdict du tribunal de La Haye paraît tout à fait raisonnable, mais il s’agit bien d’une question de droits fondamentaux. Cette jurisprudence aura de grandes conséquences pour les organisations religieuses, car le SGP chrétien orthodoxe n’est pas la seule association subventionnée qui traite les femmes comme des citoyens mineurs."
"D’un autre côté, il y a aussi des organisations qui n’acceptent que des femmes. Un arrêt de la Cour de Cassation ne serait donc pas inutile.""Il serait à l’honneur du SGP de mettre fin à la honteuse discrimination de ses membres féminins", conclut le journal de centre gauche. "Dans le cas contraire, le SGP restera le bienvenu dans le système démocratique néerlandais, mais à cent pour cent à ses propres frais [c’est-à-dire sans toucher de subvention]."

Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6399

mardi 6 septembre 2005

L’état social des Pays-Bas °

Aujourd'hui le résumé de la presse par l'ambassade de France vient à point nommé... Lors d'une tentative d'analyse sur les "non" aux référendums français et néerlandais, il m'avait paru intéressant de noter que le besoin de protection sociale est de plus en plus fort, et la méfiance vis-à-vis de gouvernements tentés par les syrènes ultra-libérales de plus en plus grande. Bonne lecture!

"La confiance de la population dans les services publics et le gouvernement est au point le plus bas", note le Volkskrant à la une. "Le gouvernement Balkenende II, qui a commencé sa législature avec pour devise ’rétablissement de la confiance’, n’a reçu que 48 pour cent d’appréciations positives l’an dernier. En note chiffrée cela lui vaut un 5,2.""C’est ce que signale le Sociaal en Cultureel Planbureau (SCP) dans son rapport De sociale staat van Nederland . La confiance de la population dans les autorités en général est encore plus faible. Moins de 40 pour cent sont satisfaits, alors qu’en 2000 c’était encore le cas pour les deux tiers de la population."
"Il ne faut pas sous-estimer la méfiance et l’insatisfaction qu’inspirent la classe politique et la ligne suivie, selon le SCP. C’est faire violence à la vérité que de les qualifier de ’malaise social’ et de ’cynisme politique’. Les considérations générales sur l’opinion publique sont inadéquates. Dans De sociale staat van Nederland, un rapport biennal qui mesure le bien-être social, le SCP montre que l’aversion pour la politique est bel et bien étayée. L’intérêt pour la politique, la disposition à entrer en action et le besoin de participation ont justement augmenté. L’aversion s’exprime par un sentiment d’impuissance. Ce sentiment n’a fait que croître durant la dernière décennie."
"Le président de la Deuxième Chambre, Weisglas, qui a reçu le rapport, n’a pas voulu commenter ce large désaveu. Il a considéré que le rapport était préoccupant et constituait un important signal. Mais il a aussi reproché aux médias de contribuer à l’image négative en mettant l’accent sur des questions triviales comme ’la niche de Nawijn’ [le député LPF se plaint de son bureau]."
"Ce qui frappe dans le rapport du SCP, c’est l’appel au leadership politique. La thèse selon laquelle il faut ’des leaders courageux, infatigables et dévoués’ pour sortir les Pays-Bas de l’ornière a été soutenue en 2004 par 61 pour cent des personnes interrogées, contre 33 pour cent il y a quatre ans. Theo Roes, directeur adjoint du SCP, considère ce quasi doublement comme l’expression d’une frustration. ’Les citoyens n’ont pas envie de faire des choix. Ils souhaitent une politique énergique, alors que les autorités se réfèrent uniquement à la stagnation du marché’.""La confiance dans les institutions politiques a baissé plus fortement aux Pays-Bas que dans d’autres pays européens, mais cela n’étonne pas le directeur du SCP, Paul Schnabel. En comparaison du reste de l’Europe, la confiance a justement été très grande pendant des années. Maintenant que cette confiance a manifestement été bafouée et que ce sentiment a en outre été exprimé de façon convaincante par Pim Fortuyn, un retour de balancier s’opère."
La page 4 du journal de centre gauche est entièrement consacrée au détail des résultats de l’étude - marché du travail, santé, logement, criminalité, circulation, culture et sport, alcoolisme des jeunes... (également NRC Handelsblad d’hier soir pp. 1 et 3, Het Financieele Dagblad pp.1 et 5, Trouw p.5, De Telegraaf p.5).

Commentaires "Il y a aussi une bonne nouvelle", remarque le commentateur du Volkskrant : "la criminalité a baissé aux Pays-Bas." "Et ce qui est encore plus important : les Néerlandais se sentent plus en sécurité qu’il y a quelques années. Pour le reste, le rapport biennal De sociale staat van Nederland du Sociaal en Cultureel Planbureau expose surtout un pessimisme et un mécontentement persistants. Les citoyens sont satisfaits de leur propre vie, mécontents de la société et encore plus mécontents du gouvernement Balkenende."
"La plupart des citoyens veulent davantage de protection sociale. Les classes moyennes moins favorisées, surtout, ont régressé les dernières années. Le gouvernement n’a fait qu’effrayer encore plus ces citoyens peu sûrs d’eux. D’abord en présentant des scénarios noirs pour créer un soutien aux réformes radicales, ensuite en faisant des plaidoyers pour le dynamisme et la concurrence qui ont donné aux citoyens l’impression qu’ils seraient encore plus seuls à l’avenir. Quand les temps sont incertains les citoyens demandent davantage d’empathie et moins de grands discours."
"Le gouvernement Balkenende II devra prendre ces chiffres à cœur", estime le Financieele Dagblad. "Balkenende mise sur la responsabilité accrue des citoyens. Les citoyens, par contre, demandent un leader fort, mais un leader (c’est là qu’est le paradoxe) qui écoute le peuple avant d’agir."Le Telegraaf juge "préoccupant que la consommation d’alcool par les jeunes ait énormément augmenté les dix dernières années". "Un jeune homme sur trois et une jeune fille sur dix âgés de dix à vingt ans ont un problème d’alcool." "Et la population a pris du poids durant la dernière décennie. Le nombre de Néerlandais dont le poids est excessif est passé à onze pour cent. Inutile de dire que c’est mauvais."

Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6397

Lestrade, Queen of Islam °

Comme je ne sais plus trop où j'en suis politiquement, j'ai appelé mon mentor, Didier Lestrade. Je sais, pleins de pédés le détestent, il a des prises de positions bizares pour certains et les hétéros lui reprochent encore d'avoir mis sur pied Act Up, mais bon, il a toujours des éclairs de fraicheur qui me ravivent.

Selon Lestrade, il ne faut pas désislamiser les problèmes, mais au contraire placer l'Islam au centre du débat. Une religion spéciale, qui monte en puissance, décentralisée et victime depuis 50 ans d'une haine incroyable. Il semble adorer l'initiative de Blair d'inviter les grands noms de l'Islam (Tariq Ramadan inclu, à la grande fureur de la gauche française) à voir comment sortir du terrorisme. Selon lui c'est la prodécure à suivre.
Par ailleurs, selon lui, les Pays-Bas ont eu raison d'expérimenter le multiculturalisme [même si à mon avis ils n'ont pas été assez loin en refusant de déconstruire la prédominance des chrétiens protestants blancs] et on ne peut pas comparer le meutre de van Gogh avec les attentats de Madrid ou Londres.

C'est vrai que la joie morbide de Libé à l'égard des problèmes du multiculturalisme anglais ou du 'mutliculti' hollandais, accouplé à des articles sur la "réussite" de l'intégration à la française me fait beaucoup douter de pleins de choses. Lestrade va plus loin et raconte que le seul à se poser des questions en France est Sarkozy alors que les autres partis se gargarisent encore des succès du modèle français. C'est vrai que les défenseurs aux Pays-Bas du modèle à la française sont Sylvain Ephimenco (devenu officiellement réac) et Paul Scheffer (qui a écrit des choses tellement bêtes sur l'Islam que j'ai honte pour lui), pas de quoi pavoiser!

Bref, une débat est une bonne chose, mais la question c'est maintenant: désislamisation ou au contraire islamisation du problème? Comme dit ma mère, Bretonne élevé dans le catholicisme le plus réactionnaire, quand elle ne sait pas ce qu'il adviendra: Inch' Allah!

Changer le monde... ou rien?

Je reviens juste d'une réunion avec Abdou Menebhi de l'Emcemo. Nous sommes sensés organiser un débat à l'occasion de l'anniversaire de l'assassinat de Theo van Gogh, avec pour objectif d'infléchir la discussion autour de l'immigration, l'Islam, l'intégration et l'identité néerlandaise. Pour l'instant j'ai surtout vu beaucoup de papier et d'affiches, mais je n'ai pas vu beaucoup de militants. Je me demande s'ils existent.
Je dois rédiger une invitation pour les associations et les intellectuels pour prendre part au débat, mais je me demande si cela va servir à quelque chose. Je pense que les débats ne vont pas changer grand-chose: la politique néerlandaise est bien trop pragmatique, dans une posture anti-intellectuelle et super-populiste, pour être capable d'infléchir ses actions "par le haut", in abstracto.
Je pense qu'il faut prendre pour modèle Act Up: former des petits groupes d'experts qui vont aller défendre pied à pied dans les ministères et les débats les thèses du groupe, s'inviter (de force) dans les média et stigmatiser les pratiques intolérables (à commencer par Verdonk qui mérite un zap!), ne rien laisser passer.
Une idée qui semble plaire à Menebhi est un observatoire de la citoyenneté. J'avais lancé l'idée comme une solution possible, mais il a l'air d'adorer. Le problème est qu'un tel observatoire ne marche que s'il fait preuve de sa neutralité. Or une telle structure a tendance à attirer tous les arrivistes et les suceurs de budget de fonctionnement.

J'ai une réunion avec Levina de Raat, coordinatrice de la campagne travailliste à Amsterdam, ce vendredi. Elle semble intéressée à l'idée de faire bosser les militants sur l'intégration (en particulier, parce que j'ai insisté, des Européens). J'ai peur que, comme d'habitude, il ne s'agisse d'actions symboliques ne menant nulle part, pour brosser l'électorat allochtone dans le sens du poil et surtout les bourgeois amstellodamois gauchistes et tiers-mondistes qui se sentent très coupables d'avoir tant d'argent pour si peu de travail. Cela me rappelle l'article de Gilles Kepel dans Le Monde (http://www.minorites.org/article.php?IDA=11621 même si sa haine du multiculturalisme m'agaçe: voir aussi http://www.minorites.org/article.php?IDA=10915 ), dans lequel il raconte que le multiculturalisme à l'anglaise a perduré car il a permis à la droite d'employer les Pakis bien soumis pour pas cher, et aux travaillistes de soigner un clientélisme ethnique bien discipliné lors des élections. Dans le cas néerlandais, l'analyse kepellienne pourrait assez bien s'appliquer.

Comme on dit, qui vivra verra.

Une union des consommateurs gay contre la saleté *

L'union des consommateurs gay (Homoconsumentenbond ou HoCoBo) a été officiellement lancée jeudi soir à Amsterdam, au café The Web. Son but est l'amélioration des lieux de 'sociabilité' (lire 'sexe'): cafés avec darkroom, saunas, cinémas porno et sex parties. Le porte-parole du HoCoBo, Eric Kollen, a plaidé pour moins de règles mais plus de marché: c'est aux consommateurs (au sein de l'HoCoBo) de pousser les propriétaires à faire leur travail.
Les tenanciers de bars et clubs ne sont pas du tout d'accord avec les critiques du HoCoBo. Dans le quotidien Het Parool Aart Jan Hoolsma, le propriétaire du Dirty Dicks sans doute piqué par les remarques sur l'hygiène déplorable des lieux, a déclaré que la saleté est dûe aux clients. "Parfois on retrouve une pizza intacte sur le sol des toilettes. [...] Des clients jettent des rouleaux de papier entiers dans les toilettes." Et offrir des préservatifs gratuits est bien sûr hors de question: "si vous avez l'intention d'avoir des activités sexuelles ici ou ailleurs, vous n'avez qu'à ammener vos propres capotes." Wim Elias, propriétaire du cinéma porno B1 (très sale, en effet), est furieux des critiques du HoCoBo: "nous avons une femme de ménage qui y travaille 25 heures par semaine. Je ne comprends pas comment ils peuvent qualifier l'endroit de dégoûtant".
L'HoCoBo veut mobiliser le public et espère réussir là où, pour l'instant, les associations de prévention et les pouvoirs publics n'ont toujours pas réussi: propreté, hygiène, prévention.

lundi 5 septembre 2005

Demande d'intégration °

Apparement l'opposition à la politique xénophobe du gouvernement Balkenende commence à sortir des limbes. Je suis en contact avec les Néerlando-marocains d'Emcemo et les coordinateurs de campagne du parti travailliste à Amsterdam pour faire avancer les choses. C'est difficile d'en parler alors que rien n'est encore vraiment concret, mais cela me rassure. Tout d'abord parce que je ne suis pas le seul à penser qu'il y a des alternatives à Verdonk et ses amis d'extrême-droite, et aussi parce que mon "expertise" semble la bienvenue. Il n'y a pas à dire, c'est bon pour l'égo!
Je vous tiendrai au courant, chers lecteurs (de plus en plus nombreux) de l'avancée des travaux.

Liens: http://www.emcemo.nl/ et http://www.genoegisgenoeg.net sans oublier http://www.amsterdam.pvda.nl

Candidat éternel? °

La suite de mes aventures politiques continuent. J'ai été invité à écrire un 'essay' de 3 pages pour l'école du parti. Entretemps je finis la rédaction de ma lettre de candidature avec un programme très bref (l'ensemble doit tenir sur une page). Au programme: intégration des Européens, intégration allochtones/autochtones (dans les deux sens), éducation mixte et exogamie...