Hier est paru dans le monde un article reprenant une note des Renseignements Généraux: les émeutes n'ont pas été organisées ni planifiées, comme l'ont affirmés plusieurs ministres (au premier rang desquels Sarkozy) ou comme l'a laissé entendre la presse néerlandaise de droite.
Je cite: "Contrairement aux déclarations de nombreux responsables politiques, les RG expliquent que le mouvement de révolte n'a été ni organisé ni manipulé par des groupes, qu'ils soient mafieux ou islamistes. Les RG affirment ainsi qu'aucune "solidarité n'a été observée entre les cités". La mouvance d'extrême gauche n'a pas vu "venir le coup et fulmine de ne pas avoir été à l'origine d'un tel mouvement", les islamistes n'ont eu "aucun rôle dans le déclenchement des violences et dans leur expansion". Au contraire, écrivent les policiers, ces derniers "avaient tout intérêt à un retour rapide au calme pour éviter les amalgames". Par contre, la DCRG constate que"toutes ces mouvances, y compris l'extrême droite, essaient désormais de récupérer et d'engranger les retombées de ces événements".
On est donc loin du "pogrom contre la république [blanche]" dont a parlé Finkelkraut. Plus intéressant, les RG pointent quelques orientations que je dénonce depuis longtemps:
"Le rapport explique que "les jeunes des quartiers sensibles se sentent pénalisés par leur pauvreté, la couleur de leur peau et leurs noms". Ils sont handicapés par "l'absence de perspectives dans la société française". Le rapport décrit ainsi l'énorme désespérance sociale des jeunes, ainsi "qu'une perte de confiance totale envers la République".
Ce rapport est très critique envers les différentes politiques de la ville. Il dénonce notamment un manque criant d'intégration: "La France s'est montrée plus préocuppée par la montée de l'islamisme radical et du terrorisme religieux, et a négligé le problème complexe des banlieues."
Le lien:
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-718347@51-704172,0.html