"Les chiffres sur la pauvreté aux Pays-Bas publiés hier par le SCP et le CBS retiennent encore l’attention de l’ensemble de la presse aujourd’hui.
Le Trouw, à la une, note que "le Sociaal en Cultureel Planbureau (SCP) reproche au gouvernement Balkenende de ne pas avoir d’yeux pour la pauvreté". "Selon le SCP la baisse du pouvoir d’achat est une cause plus importante de la croissance de la pauvreté que la montée du chômage. Certains ménages ne peuvent tout simplement plus payer leurs charges fixes (loyer, énergie).""Durant les deux gouvernements Paars la pauvreté aux Pays-Bas a justement connu une baisse remarquable, du fait des mesures spécifiques en fonction du revenu et de l’introduction des emplois Melkert subventionnés.""Le gouvernement Balkenende ne s’occupe pratiquement pas de politique de la pauvreté. Selon le SCP, il est typique que l’expression ’politique de la pauvreté’ n’est apparue qu’une seule fois dans le dernier Discours du Trône, dans un passage sur l’aide au développement" (également de Volkskrant p.3, De Telegraaf p.7). "
http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6653
mercredi 30 novembre 2005
Concert jeudi 23:00
Je rappelle que Lewis et moi sommes en concert demain jeudi au paradiso (Bovenzaal) à 23:00. Il s'agit d'une fête nommée Lovedance, dont les bénéfices iront à la recherche sur le sida. Venez nombreux!
Plus d'info? http://www.laurentetlewis.com ou http://www.lovedance.nl/
LoveDance, het Wereld Aids Nacht spektakel in de Paradiso, vindt dit jaar plaats op donderdag 1 december. In 2003 presenteerde een unieke coalitie van party organizers en andere nachtdieren van Amsterdam voor het eerst ‘A Full Night Extravaganza of Stars & Freaks’. Gays en hetero’s, jongeren en oudere jongeren werden getrakteerd op een keur van sterren, illustere onbekenden en allerlei ‘creatures of the night’. LoveDance 2005 belooft in haar derde aflevering wederom een uitzonderlijk hoogtepunt te worden met dit jaar voor het eerst Erwin Olaf, Wasteland en Rapido.Meer dan welk ander feest per jaar ook gaat LoveDance over liefde en vrijheid. Dan vieren we de liefde voor jezelf, voor anderen en voor het leven. We vieren de vrijheid om te zijn wie je bent en de vrijheid om je liefde te delen met wie je wilt.
Toegangskaarten voor LoveDance zijn verkrijgbaar bij Pink Point, Boekhandel Vrolijk, AUB Ticketshop, VVV en postkantoor.
Van de kelder tot de nok wordt Paradiso gevuld met underground, electro, house en ethnic music, doorspekt met optredens van vele artiesten en kunstenaars. Sterren, illustere onbekenden en allerlei ‘creatures of the night’ bevolkten de podia en dansvloeren tot het ochtendgloren.Er zijn optredens van: Alex et Jeremy, All American Rodeo Super Bingo, Aziz, Joost van Bellen, Job Cohen, cast of Jezus Christ Superstar, D ground, Diva's of Dance, Dylan Dubois, Excessivemachine Sound System, Caselyn Francisco, Funki G, Anneke Grönloh, Instant Removers, Jamai, Josephine Baker & le Ballet Créole, Vika Kova, Laurent & Lewis, Lava, Berget Lewis, Malenka, Erik Mesie, Hugo Metsers, De Nachtzuster, Nod Act, Erwin Olaf, CeCe Peniston, Pixelpimp, PopEye, Sandra Reemer, Sertan, Prosumer, Vera Springveer, Vasiliki, Egbert Jan Weeber… en nog veel meer!
Plus d'info? http://www.laurentetlewis.com ou http://www.lovedance.nl/
LoveDance, het Wereld Aids Nacht spektakel in de Paradiso, vindt dit jaar plaats op donderdag 1 december. In 2003 presenteerde een unieke coalitie van party organizers en andere nachtdieren van Amsterdam voor het eerst ‘A Full Night Extravaganza of Stars & Freaks’. Gays en hetero’s, jongeren en oudere jongeren werden getrakteerd op een keur van sterren, illustere onbekenden en allerlei ‘creatures of the night’. LoveDance 2005 belooft in haar derde aflevering wederom een uitzonderlijk hoogtepunt te worden met dit jaar voor het eerst Erwin Olaf, Wasteland en Rapido.Meer dan welk ander feest per jaar ook gaat LoveDance over liefde en vrijheid. Dan vieren we de liefde voor jezelf, voor anderen en voor het leven. We vieren de vrijheid om te zijn wie je bent en de vrijheid om je liefde te delen met wie je wilt.
Toegangskaarten voor LoveDance zijn verkrijgbaar bij Pink Point, Boekhandel Vrolijk, AUB Ticketshop, VVV en postkantoor.
Van de kelder tot de nok wordt Paradiso gevuld met underground, electro, house en ethnic music, doorspekt met optredens van vele artiesten en kunstenaars. Sterren, illustere onbekenden en allerlei ‘creatures of the night’ bevolkten de podia en dansvloeren tot het ochtendgloren.Er zijn optredens van: Alex et Jeremy, All American Rodeo Super Bingo, Aziz, Joost van Bellen, Job Cohen, cast of Jezus Christ Superstar, D ground, Diva's of Dance, Dylan Dubois, Excessivemachine Sound System, Caselyn Francisco, Funki G, Anneke Grönloh, Instant Removers, Jamai, Josephine Baker & le Ballet Créole, Vika Kova, Laurent & Lewis, Lava, Berget Lewis, Malenka, Erik Mesie, Hugo Metsers, De Nachtzuster, Nod Act, Erwin Olaf, CeCe Peniston, Pixelpimp, PopEye, Sandra Reemer, Sertan, Prosumer, Vera Springveer, Vasiliki, Egbert Jan Weeber… en nog veel meer!
mardi 29 novembre 2005
La pauvreté progresse bien
Malgré ce que me disent beaucoup de Néerlandais aisés, la situation ne s'améliore pas pour tout le monde, loin de là. Dans la presse néerlandaise d'aujourd'hui:
"La pauvreté croît fortement aux Pays-Bas", relève le Volkskrant dans son grand article à la une. "Depuis 2001 le nombre de ménages ayant un revenu bas a augmenté de cent mille. Au total, 10,5 pour cent des ménages néerlandais (680 000) ont un revenu bas en 2005. Les chercheurs qui ont fait ce calcul considèrent comme un revenu bas 850 euros nets par mois pour une personne seule et 1 595 euros pour une famille avec deux enfants. C’est ce que disent le Sociaal en Cultureel Planbureau (SCP) et le Centraal Bureau voor de Statistiek (CBS) dans l’Armoedemonitor 2005 qu’ils publient aujourd’hui."
"La pauvreté touche de plus en plus de familles avec des enfants, ainsi qu’il ressort du monitor. Un enfant néerlandais sur huit grandit dans une famille au revenu bas. Il s’agit au total de 430 000 enfants de moins de 18 ans."
"Les allochtones non occidentaux ont traditionnellement un revenu en général plus bas que celui d’autres Néerlandais. Bien que les différences diminuent, le nombre de revenus bas parmi les Turcs, les Marocains et les Antillais est toujours quatre fois plus élevé. Beaucoup de petits commerçants allochtones ont un revenu bas ou très bas.""Il ressort des chiffres que la montée du chômage ne joue pas un grand rôle dans la croissance de la pauvreté, car un nombre croissant de ménage à bas revenu travaillent. Sur les 64 000 ménages qui sont entrés dans la catégorie revenu bas entre 2001 et 2003, 47 000 font partie des nouveaux ’pauvres ayant un emploi’."
"Environ un quart de million de ménages sont pris dans le ’piège de la pauvreté’ : en théorie il est moins intéressant pour eux de travailler (ou de travailler plus) parce qu’ils bénéficient alors de moins de mesures compensatoires, comme la subvention au logement. Mais dans la pratique il n’apparaît pas que les gens, pour cette raison, font moins d’efforts pour trouver un emploi rémunéré ou adaptent leurs horaires en conséquence, selon les chercheurs."
http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6644
"La pauvreté croît fortement aux Pays-Bas", relève le Volkskrant dans son grand article à la une. "Depuis 2001 le nombre de ménages ayant un revenu bas a augmenté de cent mille. Au total, 10,5 pour cent des ménages néerlandais (680 000) ont un revenu bas en 2005. Les chercheurs qui ont fait ce calcul considèrent comme un revenu bas 850 euros nets par mois pour une personne seule et 1 595 euros pour une famille avec deux enfants. C’est ce que disent le Sociaal en Cultureel Planbureau (SCP) et le Centraal Bureau voor de Statistiek (CBS) dans l’Armoedemonitor 2005 qu’ils publient aujourd’hui."
"La pauvreté touche de plus en plus de familles avec des enfants, ainsi qu’il ressort du monitor. Un enfant néerlandais sur huit grandit dans une famille au revenu bas. Il s’agit au total de 430 000 enfants de moins de 18 ans."
"Les allochtones non occidentaux ont traditionnellement un revenu en général plus bas que celui d’autres Néerlandais. Bien que les différences diminuent, le nombre de revenus bas parmi les Turcs, les Marocains et les Antillais est toujours quatre fois plus élevé. Beaucoup de petits commerçants allochtones ont un revenu bas ou très bas.""Il ressort des chiffres que la montée du chômage ne joue pas un grand rôle dans la croissance de la pauvreté, car un nombre croissant de ménage à bas revenu travaillent. Sur les 64 000 ménages qui sont entrés dans la catégorie revenu bas entre 2001 et 2003, 47 000 font partie des nouveaux ’pauvres ayant un emploi’."
"Environ un quart de million de ménages sont pris dans le ’piège de la pauvreté’ : en théorie il est moins intéressant pour eux de travailler (ou de travailler plus) parce qu’ils bénéficient alors de moins de mesures compensatoires, comme la subvention au logement. Mais dans la pratique il n’apparaît pas que les gens, pour cette raison, font moins d’efforts pour trouver un emploi rémunéré ou adaptent leurs horaires en conséquence, selon les chercheurs."
http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6644
Discussion interne... Ah bon? °
Cela fait maintenant presque 6 mois que je suis au PvdA, et toujours pas l'ombre d'une discussion interne, sur quelque sujet que ce soit. Certainement pas sur l'intégration et la discrimination. Non plus sur la variété identitaire nécessaire au sein du parti. Et ce n'est pas faute d'avoir tenté ma chance! Pour l'instant les seules questions abordées portaient sur ce que le règlement et les statuts permettent ou ne permettent pas, sur les personnalités de la liste (la discussion sur le programme a été expédié en 30 secondes), et sur le partage du gâteau électoral. Avec, comme idée, que le parti va raffler la mise aux élections municipal et qu'il faut déjà prévoir qui va ramasser quel poste.
Par ailleurs, mais il s'agit là d'une donnée tout à fait personnelle, je ne me sens vraiment pas le bienvenu. Je reçois l'annonce des réunions une heure avant, voire pas du tout. On s'en fout complètement de ma présence et d'une éventuelle participation à la campagne: on m'a fait remarquer que je ne suis pas obligé de me pointer à chaque fois à la permanence hebdomadaire dans un café (message reçu!), et que deux femmes d'occuppent déjà de l'intégration. Oui, m'a-t-on dit, elle essayent de faire financer un centre culturel où toutes les identités seraient représentées. Ouah, ça c'est d'une ambition incroyable, dites donc!
Pendant ce temps, je suis courtisé par le SP qui m'invite ici et là, me fait participer à des débats, organise des groupes de réflexions sur divers sujets: intégration, laïcité, racisme, exclusion économique... Un SP amstellodamois jeune, dynamique, et plein de jeunes allochtones. Comme j'avais rêvé le PvdA. Suis-je un traître du parti en allant participer à ces débats publics? Ne devrais-je pas moi aussi arrêter de penser et relire les statuts avec un peu plus d'attention? Au moment où je reviens d'une discussion passionnante avec deux mecs du SP, je reçois un email d'un cadre du parti travailliste: "Content de ta place sur la liste?"
Pas vraiment non. Pas content du reste non plus, en fait.
Par ailleurs, mais il s'agit là d'une donnée tout à fait personnelle, je ne me sens vraiment pas le bienvenu. Je reçois l'annonce des réunions une heure avant, voire pas du tout. On s'en fout complètement de ma présence et d'une éventuelle participation à la campagne: on m'a fait remarquer que je ne suis pas obligé de me pointer à chaque fois à la permanence hebdomadaire dans un café (message reçu!), et que deux femmes d'occuppent déjà de l'intégration. Oui, m'a-t-on dit, elle essayent de faire financer un centre culturel où toutes les identités seraient représentées. Ouah, ça c'est d'une ambition incroyable, dites donc!
Pendant ce temps, je suis courtisé par le SP qui m'invite ici et là, me fait participer à des débats, organise des groupes de réflexions sur divers sujets: intégration, laïcité, racisme, exclusion économique... Un SP amstellodamois jeune, dynamique, et plein de jeunes allochtones. Comme j'avais rêvé le PvdA. Suis-je un traître du parti en allant participer à ces débats publics? Ne devrais-je pas moi aussi arrêter de penser et relire les statuts avec un peu plus d'attention? Au moment où je reviens d'une discussion passionnante avec deux mecs du SP, je reçois un email d'un cadre du parti travailliste: "Content de ta place sur la liste?"
Pas vraiment non. Pas content du reste non plus, en fait.
Dans "de Socialist"...
Je suis en page 2 du mensuel "de Socialist" n°178 (journal des Internationale Socialisten, altermondialistes et anti-racistes qui ont intégré le SP) sous forme d'interview: "La révolte à Paris, une conséquence de la pauvreté et du racisme"
Opstand parijs is gevolg van armoede en racisme
Naar aanleiding van recente gebeurtenissen in Frankrijk sprak Ruth Black met socioloog Laurent Chambon over de achtergronden van de opstand en de overeenkomsten met de Nederlandse situatie.
Wat zijn de belangrijkste oorzaken van de rellen in Frankrijk?
De allerbelangrijkste oorzaak is sociaal economische achterstand. Er is grote werkloosheid in de buitenwijken, twee keer zoveel als in de rest van het land. Op sommige plekken loopt het op tot 50 procent. Dit heeft trouwens niets te maken met gebrekkig onderwijs. De eerste en tweede generatie immigranten zijn vaak juist hoogopgeleid, dokters, ingenieurs, maar ze krijgen geen werk.
De tweede oorzaak is discriminatie. Natuurlijk gaat het om etnische discriminatie, maar er is ook sociale discriminatie. Als jouw adres in een ‘slechte’ wijk is, dan krijg je de baan ook niet.
Ten derde is de kolonialistische houding van de politie tegenover de jongeren belangrijk. Bovendien houden ze elkaar de hand boven het hoofd. Als een agent bijvoorbeeld iemand heeft aangevallen, zullen de anderen altijd zeggen dat het zelfverdediging was.
De aanleiding voor de rellen was de dood van twee jongens. Maar in deze omstandigheden zou ieder incident genoeg kunnen zijn. Immigranten voelen zich gewoon Frans, maar politici praten over hun alsof ze tweederangsburgers zijn. sarkizy had het bijvoorbeeld over racaille, uitschot. Als er op die manier over joden of homo's gepraat zou worden, zou er ook opstand komen.
Sommige politici zeggen dat de rellen met de islam te maken hebben. Wat vind je daar van?
Dat is honderd procent flauwekul. Als er iets zeker is dan is het wel dat dan (??) is het wel dat religie er niets mee te maken heeft. Die jongeren zijn niet gelovig en in ieder geval niet praktiserend. Voor hen zijn de imams gewoon ouwe lullen.
Voor rechts is het makkelijker om over moslims en criminelen te praten, want dan hoeven ze het niet over alle sociaal-economische problemen te hebben.
Wat vind je van de reactie van de Franse regering?
Een nachtmerrie! Ik had het eerder al over kolonialistisch gedrag, maar de noodtoestandwet die nu is ingezet is dat ook letterlijk.
Ze hebben dit gebruikt in twee koloniale omstandigheden: Algerije en Nieuw-Caledonië. In mei 1968, dat veel erger was, werd het niet gebruikt.
En nu, drie weken later, wordt er pas iets gezegd over discriminatie. Dat is een beetje te laat! De Parti socialiste (Franse PvdA) heeft zich trouwens ook niet uitgesproken. Ze zijn te druk bezig met wie hun presidentskandidaat moet worden. Who cares?
Wat zijn de overeenkomsten tussen Frankrijk en Nederland?
Wat de politie betreft is het hier wat minder erg. Maar ik heb ook met Marokkaanse jongeren gesproken, die zeggen dat de politie soms heel agressief is.
Wat sociale achterstand en kolonialisme betreft is de situatie vrijwel hetzelfde. Het klinkt misschien een beetje marxistisch, maar deze problemen hebben te maken met globalisering: elites die steeds maar rijker worden en de armen steeds armer.
Dit is geen Frans of Nederlands probleem, dit is westers. Iedereen doet alsof onze problemen om de islam draaien. Het gaat juist om economische structuren en sociale uitsluiting.
En de Nederlandse regering?
Mensen als Zalm en Balkenende kennen alleen rijkdom en een blanke, christelijke omgeving. Ze hebben diezelfde afstand van de werkelijkheid als Franse politici. Dat is heel kwetsend voor allochtone Nederlanders. En Verdonk is onze Nederlandse Sarkozy.
Wat denk je dat de rellen zullen opleveren?
Ik ben een beetje pessimistisch. Kijk bijvoorbeeld naar Amsterdam. Voor de gemeenteraadsverkiezingen staan er blanke, rijke mannen op de lijsten. Terwijl we juist in steden als Amsterdam en Rotterdam ook vrouwen, allochtonen en jongeren nodig hebben.
Het gaat om democratie. De rijken moeten meer macht en geld delen, want als ze dat niet doen komt er meer criminaliteit, meer stakingen, meer onrust. Als we dit willen oplossen moeten we bedenken of we een soort dictatuur van de rijken willen of echte democratie.
http://www.internationalesocialisten.org/
Opstand parijs is gevolg van armoede en racisme
Naar aanleiding van recente gebeurtenissen in Frankrijk sprak Ruth Black met socioloog Laurent Chambon over de achtergronden van de opstand en de overeenkomsten met de Nederlandse situatie.
Wat zijn de belangrijkste oorzaken van de rellen in Frankrijk?
De allerbelangrijkste oorzaak is sociaal economische achterstand. Er is grote werkloosheid in de buitenwijken, twee keer zoveel als in de rest van het land. Op sommige plekken loopt het op tot 50 procent. Dit heeft trouwens niets te maken met gebrekkig onderwijs. De eerste en tweede generatie immigranten zijn vaak juist hoogopgeleid, dokters, ingenieurs, maar ze krijgen geen werk.
De tweede oorzaak is discriminatie. Natuurlijk gaat het om etnische discriminatie, maar er is ook sociale discriminatie. Als jouw adres in een ‘slechte’ wijk is, dan krijg je de baan ook niet.
Ten derde is de kolonialistische houding van de politie tegenover de jongeren belangrijk. Bovendien houden ze elkaar de hand boven het hoofd. Als een agent bijvoorbeeld iemand heeft aangevallen, zullen de anderen altijd zeggen dat het zelfverdediging was.
De aanleiding voor de rellen was de dood van twee jongens. Maar in deze omstandigheden zou ieder incident genoeg kunnen zijn. Immigranten voelen zich gewoon Frans, maar politici praten over hun alsof ze tweederangsburgers zijn. sarkizy had het bijvoorbeeld over racaille, uitschot. Als er op die manier over joden of homo's gepraat zou worden, zou er ook opstand komen.
Sommige politici zeggen dat de rellen met de islam te maken hebben. Wat vind je daar van?
Dat is honderd procent flauwekul. Als er iets zeker is dan is het wel dat dan (??) is het wel dat religie er niets mee te maken heeft. Die jongeren zijn niet gelovig en in ieder geval niet praktiserend. Voor hen zijn de imams gewoon ouwe lullen.
Voor rechts is het makkelijker om over moslims en criminelen te praten, want dan hoeven ze het niet over alle sociaal-economische problemen te hebben.
Wat vind je van de reactie van de Franse regering?
Een nachtmerrie! Ik had het eerder al over kolonialistisch gedrag, maar de noodtoestandwet die nu is ingezet is dat ook letterlijk.
Ze hebben dit gebruikt in twee koloniale omstandigheden: Algerije en Nieuw-Caledonië. In mei 1968, dat veel erger was, werd het niet gebruikt.
En nu, drie weken later, wordt er pas iets gezegd over discriminatie. Dat is een beetje te laat! De Parti socialiste (Franse PvdA) heeft zich trouwens ook niet uitgesproken. Ze zijn te druk bezig met wie hun presidentskandidaat moet worden. Who cares?
Wat zijn de overeenkomsten tussen Frankrijk en Nederland?
Wat de politie betreft is het hier wat minder erg. Maar ik heb ook met Marokkaanse jongeren gesproken, die zeggen dat de politie soms heel agressief is.
Wat sociale achterstand en kolonialisme betreft is de situatie vrijwel hetzelfde. Het klinkt misschien een beetje marxistisch, maar deze problemen hebben te maken met globalisering: elites die steeds maar rijker worden en de armen steeds armer.
Dit is geen Frans of Nederlands probleem, dit is westers. Iedereen doet alsof onze problemen om de islam draaien. Het gaat juist om economische structuren en sociale uitsluiting.
En de Nederlandse regering?
Mensen als Zalm en Balkenende kennen alleen rijkdom en een blanke, christelijke omgeving. Ze hebben diezelfde afstand van de werkelijkheid als Franse politici. Dat is heel kwetsend voor allochtone Nederlanders. En Verdonk is onze Nederlandse Sarkozy.
Wat denk je dat de rellen zullen opleveren?
Ik ben een beetje pessimistisch. Kijk bijvoorbeeld naar Amsterdam. Voor de gemeenteraadsverkiezingen staan er blanke, rijke mannen op de lijsten. Terwijl we juist in steden als Amsterdam en Rotterdam ook vrouwen, allochtonen en jongeren nodig hebben.
Het gaat om democratie. De rijken moeten meer macht en geld delen, want als ze dat niet doen komt er meer criminaliteit, meer stakingen, meer onrust. Als we dit willen oplossen moeten we bedenken of we een soort dictatuur van de rijken willen of echte democratie.
http://www.internationalesocialisten.org/
lundi 28 novembre 2005
Crise étrangère °
Il suffit de se retourner et d'examiner l'histoire nationale pour comprendre ce qui peut arriver: les Pays-Bas, et Amsterdam, ont toujours dû une grande partie de leur richesse au savoir-faire et aux capitaux étrangers. Réfugiés huguenots, Juifs d'Ibérie, Flamands et Allemands ont fait d'Amsterdam ce qu'elle est. La crise identitaire qui a explosé depuis trois ans m'angoisse, car malgré les salaires en hausse chez les top managers et les délires enthousiastes de Zalm, une crise de confiance est ce qu'il y a de pire pour l'économie néerlandaise, surtout si elle vient des étrangers, moteurs de la croissance batave...
Dans la presse néerlandaise:
"L’attitude hostile vis-à-vis des étrangers porte préjudice à l’économie néerlandaise", note le Volkskrant de samedi à la une. "C’est ce que dit le Raad van Economische Adviseurs, un collège de cinq grands économistes qui conseille la Deuxième Chambre en matière de politique économique, dans un rapport paru vendredi.""La méfiance croissante à l’encontre des étrangers entrave la capacité d’innovation des Pays-Bas, affirme le REA. La créativité nécessaire aux nouvelles activités économiques apparaît surtout au sein de groupes hétérogènes tolérants les uns vis-à-vis des autres."
"Il ressort d’une récente enquête du syndicat Iosa-NL que beaucoup d’étrangers qui travaillent aux Pays-Bas pour des organisations internationales ne sont pas heureux ici. Les trois quarts environ veulent quitter les Pays-Bas le plus rapidement possible. La méfiance croissante vis-à-vis des étrangers est l’un des principaux facteurs."
Selon le REA, les autorités pourraient faire beaucoup plus pour stimuler la rénovation technologique. Elles pourraient supprimer toutes sortes de règles qui dissuadent les étrangers talentueux de venir travailler aux Pays-Bas. Par ailleurs l’Etat et les investisseurs privés devraient investir beaucoup plus dans l’innovation."
http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6639
Dans la presse néerlandaise:
"L’attitude hostile vis-à-vis des étrangers porte préjudice à l’économie néerlandaise", note le Volkskrant de samedi à la une. "C’est ce que dit le Raad van Economische Adviseurs, un collège de cinq grands économistes qui conseille la Deuxième Chambre en matière de politique économique, dans un rapport paru vendredi.""La méfiance croissante à l’encontre des étrangers entrave la capacité d’innovation des Pays-Bas, affirme le REA. La créativité nécessaire aux nouvelles activités économiques apparaît surtout au sein de groupes hétérogènes tolérants les uns vis-à-vis des autres."
"Il ressort d’une récente enquête du syndicat Iosa-NL que beaucoup d’étrangers qui travaillent aux Pays-Bas pour des organisations internationales ne sont pas heureux ici. Les trois quarts environ veulent quitter les Pays-Bas le plus rapidement possible. La méfiance croissante vis-à-vis des étrangers est l’un des principaux facteurs."
Selon le REA, les autorités pourraient faire beaucoup plus pour stimuler la rénovation technologique. Elles pourraient supprimer toutes sortes de règles qui dissuadent les étrangers talentueux de venir travailler aux Pays-Bas. Par ailleurs l’Etat et les investisseurs privés devraient investir beaucoup plus dans l’innovation."
http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6639
Sévèke assassiné par qui?
La presse néerlandaise revient sur l'assassinat du mec de GroenLinks. Intéressant:
"Vrij Nederland consacre cinq pages à "Louis Sévèke, la bête noire des services secrets", assassiné à Nimègue la semaine dernière. En 1990, Sévèke a publié anonymement le livre De tragiek van de geheime dienst (le côté tragique des services secrets), dans lequel il démasquait quelques agents locaux du BVD et mentionnait leurs adresses et numéros de téléphone. En 1998, il publie avec deux coauteurs le livre Operatie Homerus, qui expose les activités d’un infiltrateur du mouvement squatter de Nimègue. L’agent du BVD en question est contraint de s’exiler. Le 5 février 2000, Sévèke révèle que tous les citoyens qui critiquent ouvertement la construction de la ligne de Betuwe sont fichés par le BVD. Le magazine progressiste cite aussi plusieurs tribunes libres sur les services secrets dans les quotidiens nationaux. "Louis Sévèke avait des ennemis, c’est clair, mais personne dans son entourage n’ose établir un lien causal entre les publications du militant et sa mort violente la semaine dernière."
http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6634
"Vrij Nederland consacre cinq pages à "Louis Sévèke, la bête noire des services secrets", assassiné à Nimègue la semaine dernière. En 1990, Sévèke a publié anonymement le livre De tragiek van de geheime dienst (le côté tragique des services secrets), dans lequel il démasquait quelques agents locaux du BVD et mentionnait leurs adresses et numéros de téléphone. En 1998, il publie avec deux coauteurs le livre Operatie Homerus, qui expose les activités d’un infiltrateur du mouvement squatter de Nimègue. L’agent du BVD en question est contraint de s’exiler. Le 5 février 2000, Sévèke révèle que tous les citoyens qui critiquent ouvertement la construction de la ligne de Betuwe sont fichés par le BVD. Le magazine progressiste cite aussi plusieurs tribunes libres sur les services secrets dans les quotidiens nationaux. "Louis Sévèke avait des ennemis, c’est clair, mais personne dans son entourage n’ose établir un lien causal entre les publications du militant et sa mort violente la semaine dernière."
http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6634
dimanche 27 novembre 2005
Remous sur l'échiquier politique °
Je me trompe peut-être (ça arrive, heureusement), mais j'ai comme l'impression que nous sommes, en Europe, en pleine recomposition des échiquiers politiques nationaux. En France, l'UMP se droitise (avec Sarko comme chef de fil des pro-Le Pen) alors que l'UDF tente de s'imposer comme nouveau parti chrétien-démocrate, centriste, anti-libéral. Le PS drague sur sa droite et est en compétition pour ravir le vote des bobos et de l'élite branchée, et oublie que sa base est ouvrière et de la classe moyenne inférieure (60% de la population). Plus à gauche, les verts ne savent plus trop quoi penser, l'extrême-gauche est la seule à avoir des idées (quoiqu'on pense de celles-ci), et beaucoup prédisent une remontée du PC.
En Israël, ça chauffe aussi: les travaillistes virent à gauche, le Likoud à droite et Sharon crée son propre parti. En Allemagne, le SPD est l'allié de la nouvelle chancelière ultra-libérale et sa gauche se réveille, en particulier avec die Linke.
Aux Pays-Bas, la droite (VVD et CDA) se radicalise et s'approche de l'extrême-droite (avec Verdonk et Hirsi Ali en Sarkos néerlandais), le PvdA semble se retrouver au centre, surtout depuis sa conversion à l'économie de marché totale, GroenLinks est déchiré depuis qu'Halsema est néo-libérale, et le SP se retrouve seul à gauche, déchiré entre les trotskistes de l'ancienne génération et une jeunesse altermondialiste.
Dans tous les cas, de la gauche traditionnelle à la droite le public visé est un électorat riche et plutôt âgé, l'extrême-droite et l'extrême-gauche se partageant le vote populaire quand l'abstention n'est pas trop élevée.
Quel gouvernement, quelles réformes, avec une telle mutation? Si seulement je savais...
En Israël, ça chauffe aussi: les travaillistes virent à gauche, le Likoud à droite et Sharon crée son propre parti. En Allemagne, le SPD est l'allié de la nouvelle chancelière ultra-libérale et sa gauche se réveille, en particulier avec die Linke.
Aux Pays-Bas, la droite (VVD et CDA) se radicalise et s'approche de l'extrême-droite (avec Verdonk et Hirsi Ali en Sarkos néerlandais), le PvdA semble se retrouver au centre, surtout depuis sa conversion à l'économie de marché totale, GroenLinks est déchiré depuis qu'Halsema est néo-libérale, et le SP se retrouve seul à gauche, déchiré entre les trotskistes de l'ancienne génération et une jeunesse altermondialiste.
Dans tous les cas, de la gauche traditionnelle à la droite le public visé est un électorat riche et plutôt âgé, l'extrême-droite et l'extrême-gauche se partageant le vote populaire quand l'abstention n'est pas trop élevée.
Quel gouvernement, quelles réformes, avec une telle mutation? Si seulement je savais...
"A qui profite le flou?"
Mehmet nous donne sa version du débat de samedi:
"Quel plaisir de venir converser sur l'institutionnalisation de l'islam à la demande de la commune d'Amsterdam et d'EMCEMO... dans le local de HTIB, l'association des travailleurs turcs des Pays-Bas (tendance marxiste). Le débat du samedi : "Islam, sécularisation et organisations musulmanes"Chacun son job : à moi la Belgique et la manière dont l'islam se structure officiellement dans notre pays, à Laurent Chambon d'expliquer la séparation de l'Etat et du culte en France, et Gijs Von der Fuhr de faire le tour des organisations représentatives musulmanes aux Pays-Bas.
C'était un vrai défi de résumer le migmac institutionnel des musulmans de Belgique à l'attention d'un public étranger (majoritairement marocain) et à l'étranger (Pays-Bas). Je me suis rendu compte d'une chose : plus c'est flou, plus on a l'impression que c'est encore la fautes des musulmans. A qui profite ce flou ? A l'Etat et aux finances publiques qui peuvent toujours éviter de financer les mosquées, payer les imams, les aumôniers,...
Mais même dans un dossier aussi complexe, je crois avoir été relativement convaincant sur les difficultés de créer des organes représentatifs musulmanes, le jeu des ambassades, les stratégies des ministres, le rôle des intellectuels et les spécificités belges (fédéralisme, élections musulmanes, rôle temporel de l'Exécutif, manoeuvres de déstabilisation récurrentes...).
Evidemment, les questions du public nous ont guidé vers l'organisation politique des musulmans. Je n'ai pu m'empêcher de souligner l'incompétence des élus de culture musulmane actuellement en fonction sur les thématiques liées à leurs électeurs. J'ai aussi évoqué l'expérience des partis politiques musulmans belges (MDP, PCP, PJM) et les différentes stratégies possibles.Difficile de résumer le débat mais globablement je suis resté sur ma faim tant le timing était serré. Abdou Menebhi et Gijs von der Fuhr étaient particulièrement bons à mes yeux, l'un dans le rôle du chauffeur de salle et l'autre dans celui du sociologue.
Sinon, aux Pays-Bas, le débat actuel se concentre sur "Ayatollah" Verdonk (ministre de l'Intégration-VVD) et ses financements publics d'associations (Forum) pour combattre l'homophobie parmi les musulmans. Pendant ce temps, l'église catholique continue toujours son screening public anti-homosexuel et alimente encore plus l'homophobie parmi les fidèles catholiques en stigmatisant les prêtres homosexuels. Mais où est Verdonk ? (Mehmet)"
"Quel plaisir de venir converser sur l'institutionnalisation de l'islam à la demande de la commune d'Amsterdam et d'EMCEMO... dans le local de HTIB, l'association des travailleurs turcs des Pays-Bas (tendance marxiste). Le débat du samedi : "Islam, sécularisation et organisations musulmanes"Chacun son job : à moi la Belgique et la manière dont l'islam se structure officiellement dans notre pays, à Laurent Chambon d'expliquer la séparation de l'Etat et du culte en France, et Gijs Von der Fuhr de faire le tour des organisations représentatives musulmanes aux Pays-Bas.
C'était un vrai défi de résumer le migmac institutionnel des musulmans de Belgique à l'attention d'un public étranger (majoritairement marocain) et à l'étranger (Pays-Bas). Je me suis rendu compte d'une chose : plus c'est flou, plus on a l'impression que c'est encore la fautes des musulmans. A qui profite ce flou ? A l'Etat et aux finances publiques qui peuvent toujours éviter de financer les mosquées, payer les imams, les aumôniers,...
Mais même dans un dossier aussi complexe, je crois avoir été relativement convaincant sur les difficultés de créer des organes représentatifs musulmanes, le jeu des ambassades, les stratégies des ministres, le rôle des intellectuels et les spécificités belges (fédéralisme, élections musulmanes, rôle temporel de l'Exécutif, manoeuvres de déstabilisation récurrentes...).
Evidemment, les questions du public nous ont guidé vers l'organisation politique des musulmans. Je n'ai pu m'empêcher de souligner l'incompétence des élus de culture musulmane actuellement en fonction sur les thématiques liées à leurs électeurs. J'ai aussi évoqué l'expérience des partis politiques musulmans belges (MDP, PCP, PJM) et les différentes stratégies possibles.Difficile de résumer le débat mais globablement je suis resté sur ma faim tant le timing était serré. Abdou Menebhi et Gijs von der Fuhr étaient particulièrement bons à mes yeux, l'un dans le rôle du chauffeur de salle et l'autre dans celui du sociologue.
Sinon, aux Pays-Bas, le débat actuel se concentre sur "Ayatollah" Verdonk (ministre de l'Intégration-VVD) et ses financements publics d'associations (Forum) pour combattre l'homophobie parmi les musulmans. Pendant ce temps, l'église catholique continue toujours son screening public anti-homosexuel et alimente encore plus l'homophobie parmi les fidèles catholiques en stigmatisant les prêtres homosexuels. Mais où est Verdonk ? (Mehmet)"
samedi 26 novembre 2005
Dérapages nimègois °
Il y a quelques jours, à Nimègue, des policiers ont forcé la porte de certaines maisons pour décrocher de force des banderoles et des affiches anti-Verdonk ("Agence de voyage Rita, arrestation - déportation - crémation, adéquat jusqu'à une fin amer"; "Brûlé vif, merci Rita"). Cela a mis la presse néerlandaise en émois, bien sûr, mais aussi les partis de gauche, au premier rang desquels GroenLinks. Au même moment, un cadre de GroenLinks a été assassiné. Il semble qu'il n'y ait aucun lien entre les deux événements, mais cela donne le tournis. D'après ce que j'ai lu (ici http://www.ericvanderburg.nl/weblog/1450.htm), Cohen a fait enlever de telles banderoles à Amsterdam...
Au moment où la droite passe des mesures ultra-libérales (les Néerlandais commencent à paniquer: ce qu'ils vont devoir payer pour leur assurance maladie à partir de janvier afin que "les compagnies d'assurances puissent gagner de l'argent" semble extravagant), et où Verdonk révise les lois pour se débarasser des étrangers (dernier scandale: le renvoi d'un famille en ex-Yougoslavie alors que les enfants sont désormais parfaitement intégrés), la police intervient pour "délit d'opinion" et se faire buter quand on est politique semble désormais faire partie des moeurs locales.
Il y avait quelques mois il y a avait eu des tensions avec la directrice de l'Institut Néerlandais parce que je trouvais que les Pays-Bas s'enfonçaient dans le crypto-fascisme, et bien me voilà, à mon grand regret, conforté dans mon analyse: droits d'expression bafoués, libertés publiques écornées au nom de la lutte contre le terrorisme, assassinats politiques, police omniprésente contrôlant l'identité des jeunes Arabes (encore hier en bas de chez moi), islamophobie, instrumentalisation de l'homosexualité pour mieux taper sur les musulmans (Verdonk et son nouveau gadget, Forum, pour "lutter contre l'homophobie des jeunes allochtones", alors qu'elle ne fait rien à Staphorst, capitale du protestantisme radical homophobe, ou au Vatican où on organise la chasse aux pédés)... Bref, vive la démocratie guidée!
Au moment où la droite passe des mesures ultra-libérales (les Néerlandais commencent à paniquer: ce qu'ils vont devoir payer pour leur assurance maladie à partir de janvier afin que "les compagnies d'assurances puissent gagner de l'argent" semble extravagant), et où Verdonk révise les lois pour se débarasser des étrangers (dernier scandale: le renvoi d'un famille en ex-Yougoslavie alors que les enfants sont désormais parfaitement intégrés), la police intervient pour "délit d'opinion" et se faire buter quand on est politique semble désormais faire partie des moeurs locales.
Il y avait quelques mois il y a avait eu des tensions avec la directrice de l'Institut Néerlandais parce que je trouvais que les Pays-Bas s'enfonçaient dans le crypto-fascisme, et bien me voilà, à mon grand regret, conforté dans mon analyse: droits d'expression bafoués, libertés publiques écornées au nom de la lutte contre le terrorisme, assassinats politiques, police omniprésente contrôlant l'identité des jeunes Arabes (encore hier en bas de chez moi), islamophobie, instrumentalisation de l'homosexualité pour mieux taper sur les musulmans (Verdonk et son nouveau gadget, Forum, pour "lutter contre l'homophobie des jeunes allochtones", alors qu'elle ne fait rien à Staphorst, capitale du protestantisme radical homophobe, ou au Vatican où on organise la chasse aux pédés)... Bref, vive la démocratie guidée!
vendredi 25 novembre 2005
Débat: Islam, sécularisation et organisations musulmanes
Date: 26 novembre 2005 à 15:00
Lieu: Weteringsplantsoen 2C, Amsterdam (Trams 6, 7, 10, 16, 24, 25)
Invités: Mehmet Koksal (journaliste), Laurent Chambon (politologue), Yanik Muzafer (pédagogue), Ahmed Marcouch (UMMAO), Abdou Menebhi (Amcemo), Fenna Oulichki (MVVN).
Un débat public avec des spécialistes et des représentants de diverses organisations sur les thèmes suivants:
- la relation entre l'Islam et l'Etat en France, Belgique et pays-Bas: sécularisation, colonisation, organisation de l'Islam et des mouvements islamiques
- la place des Musulmans dans un Etat séculier
PERSBERICHT
26 NOVEMBER: ISLAM, SECULARISATIE EN ISLAMITISCHE ORGANISATIES
Op 26 november vindt het derde debat plaats in de reeks ‘Islam en democratie: tussen extremisme en secularisatie’. De titel van deze bijeenkomst is ‘Islam, seculárisatie en islamitische organisaties’. Het debat vind plaats in het gebouw van de HTIB, 1e Weteringsplantsoen 2c in Amsterdam. Aanvang 15.00 uur.
Het zal een open debat zijn met onderzoekers en vertegenwoordigers van seculiere en religieuze organisaties uit Nederland, Frankrijk en België. De vaak gecompliceerde verhouding tussen de staat en religie, de islam, staat centraal. Wat heeft dat voor consequenties voor de positie van religieuze en seculiere organisaties? Wie bepaalt er wie moslim is of niet? Bestaat de islamitische gemeenschap? Wie praat namens wie? Deze vragen komen aan de orde.
In drie korte inleidingen komt de situatie in Frankrijk, België en Nederland aan de orde. Daarop zal worden gereageerd vanuit verschillende maatschappelijke organisaties.
Mehmet Koksal is Belgisch journalist die een studie gemaakt heeft van de volkswijken in Brussel. Laurent Chambon is Frans socioloog, die zowel in Parijs als in Amsterdam onderzoek heeft gedaan. Hij is momenteel woonachtig in Amsterdam. Ahmed Marcouch is beleidsmedewerker jeugd en welzijn in Amsterdam en voorzitter van de Unie van Marokkaanse Moskeeverenigingen in Amsterdam en Omstreken. Hij gaat in op de Nederlandse situatie.
Een eerste reactie hierop wordt gegeven door:
Fenna Oulichki, voorzitter Marokkaanse Vrouwen Vereniging Nederland. Yanik Muzafer, pedagoog en docent aan de hogeschool Amsterdam. Abdou Menebhi, directeur EMCEMO. Aansluitend volgt een debat met de zaal. Gespreksleider is Miep van Diggelen, directeur ACB.
Het debat vindt plaats in een reeks ‘Islam en democratie: tussen secularisatie’. Deze reeks debatten is een initiatief van het Euromediterraan centrum voor migratie en ontwikkeling (EMCEMO) in samenwerking met HTIB, Al Hizjra, Stichting Aknarij en het Amsterdams Centrum Buitenlanders. Het project wordt mogelijk gemaakt met financiële steun van de gemeente Amsterdam.
Meer informatie: EMCEMO 020 42 888 25
Aannmelden: via info@emcemo.nl of acb@afsm.nl
Lieu: Weteringsplantsoen 2C, Amsterdam (Trams 6, 7, 10, 16, 24, 25)
Invités: Mehmet Koksal (journaliste), Laurent Chambon (politologue), Yanik Muzafer (pédagogue), Ahmed Marcouch (UMMAO), Abdou Menebhi (Amcemo), Fenna Oulichki (MVVN).
Un débat public avec des spécialistes et des représentants de diverses organisations sur les thèmes suivants:
- la relation entre l'Islam et l'Etat en France, Belgique et pays-Bas: sécularisation, colonisation, organisation de l'Islam et des mouvements islamiques
- la place des Musulmans dans un Etat séculier
PERSBERICHT
26 NOVEMBER: ISLAM, SECULARISATIE EN ISLAMITISCHE ORGANISATIES
Op 26 november vindt het derde debat plaats in de reeks ‘Islam en democratie: tussen extremisme en secularisatie’. De titel van deze bijeenkomst is ‘Islam, seculárisatie en islamitische organisaties’. Het debat vind plaats in het gebouw van de HTIB, 1e Weteringsplantsoen 2c in Amsterdam. Aanvang 15.00 uur.
Het zal een open debat zijn met onderzoekers en vertegenwoordigers van seculiere en religieuze organisaties uit Nederland, Frankrijk en België. De vaak gecompliceerde verhouding tussen de staat en religie, de islam, staat centraal. Wat heeft dat voor consequenties voor de positie van religieuze en seculiere organisaties? Wie bepaalt er wie moslim is of niet? Bestaat de islamitische gemeenschap? Wie praat namens wie? Deze vragen komen aan de orde.
In drie korte inleidingen komt de situatie in Frankrijk, België en Nederland aan de orde. Daarop zal worden gereageerd vanuit verschillende maatschappelijke organisaties.
Mehmet Koksal is Belgisch journalist die een studie gemaakt heeft van de volkswijken in Brussel. Laurent Chambon is Frans socioloog, die zowel in Parijs als in Amsterdam onderzoek heeft gedaan. Hij is momenteel woonachtig in Amsterdam. Ahmed Marcouch is beleidsmedewerker jeugd en welzijn in Amsterdam en voorzitter van de Unie van Marokkaanse Moskeeverenigingen in Amsterdam en Omstreken. Hij gaat in op de Nederlandse situatie.
Een eerste reactie hierop wordt gegeven door:
Fenna Oulichki, voorzitter Marokkaanse Vrouwen Vereniging Nederland. Yanik Muzafer, pedagoog en docent aan de hogeschool Amsterdam. Abdou Menebhi, directeur EMCEMO. Aansluitend volgt een debat met de zaal. Gespreksleider is Miep van Diggelen, directeur ACB.
Het debat vindt plaats in een reeks ‘Islam en democratie: tussen secularisatie’. Deze reeks debatten is een initiatief van het Euromediterraan centrum voor migratie en ontwikkeling (EMCEMO) in samenwerking met HTIB, Al Hizjra, Stichting Aknarij en het Amsterdams Centrum Buitenlanders. Het project wordt mogelijk gemaakt met financiële steun van de gemeente Amsterdam.
Meer informatie: EMCEMO 020 42 888 25
Aannmelden: via info@emcemo.nl of acb@afsm.nl
Sur islamitischeomroep.nl
J'ai été interviewé par l'omroep musulman sur ce qui se passe en France et aux Pays-Bas (les émeutes, l'islamisation des problèmes, Finkelkraut...). A voir dimanche 27 novembre sur l'Islamitische Omroep, Nederland 1
lundi 21 novembre 2005
La violence vue par la presse kreukreu
La presse néerlandaise revient sur le débat du Rode Hoed (forcément, puisqu'elle ne s'est pas rendue à celui organisé par l'Emcemo):
"Non, il n'y a pas de banlieues à l'échelle française aux Pays-Bas", écrit le Volkskrant (p.2) de ce matin. "Il n'y a pas de quartiers que la police et d'autres services publics évitent. Les Pays-Bas ne risquent donc pas directement une 'situation à la française'. Telle était la conclusion d'un forum qui s'est déroulé dimanche à Amsterdam, au centre de débat De Rode Hoed, dans la série de Volkskrant op zondag. Mais le phénomène de self-fulfilling prophecy existe bel et bien, a prévenu l'écrivain et économiste Fourad Laroui. Il y a deux semaines, le Telegraaf titrait sur toute la largeur de sa une : les incendies commencent maintenant ici aussi, comme à Paris. C'est solliciter des problèmes."
"Le chroniqueur du Trouw et ancien correspondant du journal français Libération Sylvain Ephimenco a également mis en garde contre la 'dangereuse' question de savoir si les déprédations à grande échelle dans les banlieues françaises pouvaient s'étendre aux Pays-Bas. Il a souligné le 'comportement imitateur' des jeunes et le rôle des médias qui reprennent sans réfléchir l'image de victimes que la jeunesse allochtone propage volontiers d'elle-même. 'Le racisme, la discrimination, ce sont des mots qu'ils apprennent par cœur, mais quand on compare leur situation avec celle des immigrés en France il y a cent ans, ces derniers étaient beaucoup plus misérables. Et il n'y avait pas d'émeutes dans les banlieues, à l'époque."
"'Une situation à la française ?', tel était le titre du débat auquel ont aussi participé le journaliste et ancien correspondant Philip Freriks et l'ancien commissaire de et ex-attaché de police à Paris Rob Hessing, sous la direction du commentateur pour l'étranger Paul Brill, du Volkskrant. Freriks a rappelé qu'il y a vingt ans il avait déjà fait un reportage sur la banlieue parisienne de Clichy-sous-Bois, où les incendies de voitures ont commencé il y a trois semaines, après l'électrocution de deux jeunes dans un transformateur. La situation ne s'est en tout cas pas améliorée là-bas."
"Les Pays-Bas avaient jusqu'à une date récente leur société multiculturelle dans laquelle chaque groupe pouvait être lui-même, la France son modèle républicain dans lequel chaque individu est égal devant l'Etat – 'et aucun des deux ne marche', ont dit Freriks et Ephimenco simultanément."
"Personne ne pouvait offrir une perspective réjouissante, ni pour la France, ni pour les Pays-Bas. Freriks a raconté l'accueil que lui avait réservé [la présentatrice de télévision] Sonja Barend il y a quinze ans, après que l'homme politique d'extrême-droite Jean-Marie Le Pen avait de nouveau obtenu un bon scrutin. 'Qu'as-tu encore à chercher dans ce pays fasciste ?', lui avait demandé Sonja Barend. 'Attends qu'on abatte quelqu'un ici ou qu'une figure charismatique se lève', avait répondu Freriks."
Par ailleurs, on cite Laroui dans le Volkskrant:
Dans le cahier het Betoog du Volkskrant de samedi, l'écrivain néerlandais Fouad Laroui, un des participants du débat au centre De Rode Hoed, assortit de commentaires critiques une pétition française datée du 19 janvier 2005, titrée "Nous sommes les indiens de la République" et qui "a eu des conséquences redoutables". "J'ai personnellement refusé de la signer, parce que je trouvais les formules employées peu claires ou fortement exagérées et parce que je n'étais pas d'accord avec les critiques radicales à l'encontre de la République. D'autres personnalités publiques ont également refusé de signer un texte aussi explosif, bien qu'elles fussent sensibles aux problèmes des jeunes immigrés de la deuxième et de la troisième génération." Certaines parce qu'elles ne voulaient pas que leur signature voisine avec celle de Tariq Ramadan.
"Cet homme élégant au langage modéré semble aussi bien passer aux Pays-Bas. Il a été très officiellement invité par les Affaires étrangères pour s'adresser aux fonctionnaires. En France, il est le symbole d'un danger dont les récents événements montrent qu'il n'est pas imaginaire : le danger que les islamistes abusent de la misère des jeunes d'origine étrangère."
"Je puis témoigner personnellement que j'ai entendu des jeunes crier 'Allah Akbar' à Clichy-sous-Bois, alors qu'ils démolissaient et incendiaient des voitures. Certains jeunes appelaient au jihad. Quelle extrême confusion ! Alors qu'ils devraient parler de travail, d'urbanisation, de transports, ils font appel à Dieu et annoncent la guerre contre les infidèles ! Voilà ce que c'est de se servir de formules extravagantes comme celles de la pétition du 19 janvier 2005. Tout a été mis en place sur scène pour la pièce de théâtre, ou plutôt le drame, qui s'est déroulée sous nos yeux les dernières semaines. Il ne s'agit ni plus ni moins d'un remake des indiens contre les cow-boys. Tariq Ramadan et ses amis ont-ils oublié un fait historique indéniable : que les indiens, hélas, ont définitivement perdu la guerre ?"
"Comme dans toute l'Europe, nous suivons aux Pays-Bas les événements de France avec un sentiment d'inquiétude. Nous avons de bonnes raisons pour cela : à Amsterdam, Rotterdam, Utrecht et La Haye les jeunes d'origine étrangères constituent une partie substantielle de la population. Et si les mêmes causes peuvent avoir les mêmes conséquences, il y a de quoi être préoccupé : le chômage et le sentiment de ne pas être vraiment accepté ne sont pas si différents à Clichy-sous-Bois et à Osdorp."
"Que se passera-t-il le jour où un Tariq Ramadan néerlandais se lèvera, séduisant et éloquent, parlant parfaitement la langue du pays, entouré par dix, vingt, cinquante associations, qui convaincra 40 000 jeunes qu'ils sont les indiens de la Randstad, opprimés par les colonialistes blancs de Wassenaar ?"
"Non, il n'y a pas de banlieues à l'échelle française aux Pays-Bas", écrit le Volkskrant (p.2) de ce matin. "Il n'y a pas de quartiers que la police et d'autres services publics évitent. Les Pays-Bas ne risquent donc pas directement une 'situation à la française'. Telle était la conclusion d'un forum qui s'est déroulé dimanche à Amsterdam, au centre de débat De Rode Hoed, dans la série de Volkskrant op zondag. Mais le phénomène de self-fulfilling prophecy existe bel et bien, a prévenu l'écrivain et économiste Fourad Laroui. Il y a deux semaines, le Telegraaf titrait sur toute la largeur de sa une : les incendies commencent maintenant ici aussi, comme à Paris. C'est solliciter des problèmes."
"Le chroniqueur du Trouw et ancien correspondant du journal français Libération Sylvain Ephimenco a également mis en garde contre la 'dangereuse' question de savoir si les déprédations à grande échelle dans les banlieues françaises pouvaient s'étendre aux Pays-Bas. Il a souligné le 'comportement imitateur' des jeunes et le rôle des médias qui reprennent sans réfléchir l'image de victimes que la jeunesse allochtone propage volontiers d'elle-même. 'Le racisme, la discrimination, ce sont des mots qu'ils apprennent par cœur, mais quand on compare leur situation avec celle des immigrés en France il y a cent ans, ces derniers étaient beaucoup plus misérables. Et il n'y avait pas d'émeutes dans les banlieues, à l'époque."
"'Une situation à la française ?', tel était le titre du débat auquel ont aussi participé le journaliste et ancien correspondant Philip Freriks et l'ancien commissaire de et ex-attaché de police à Paris Rob Hessing, sous la direction du commentateur pour l'étranger Paul Brill, du Volkskrant. Freriks a rappelé qu'il y a vingt ans il avait déjà fait un reportage sur la banlieue parisienne de Clichy-sous-Bois, où les incendies de voitures ont commencé il y a trois semaines, après l'électrocution de deux jeunes dans un transformateur. La situation ne s'est en tout cas pas améliorée là-bas."
"Les Pays-Bas avaient jusqu'à une date récente leur société multiculturelle dans laquelle chaque groupe pouvait être lui-même, la France son modèle républicain dans lequel chaque individu est égal devant l'Etat – 'et aucun des deux ne marche', ont dit Freriks et Ephimenco simultanément."
"Personne ne pouvait offrir une perspective réjouissante, ni pour la France, ni pour les Pays-Bas. Freriks a raconté l'accueil que lui avait réservé [la présentatrice de télévision] Sonja Barend il y a quinze ans, après que l'homme politique d'extrême-droite Jean-Marie Le Pen avait de nouveau obtenu un bon scrutin. 'Qu'as-tu encore à chercher dans ce pays fasciste ?', lui avait demandé Sonja Barend. 'Attends qu'on abatte quelqu'un ici ou qu'une figure charismatique se lève', avait répondu Freriks."
Par ailleurs, on cite Laroui dans le Volkskrant:
Dans le cahier het Betoog du Volkskrant de samedi, l'écrivain néerlandais Fouad Laroui, un des participants du débat au centre De Rode Hoed, assortit de commentaires critiques une pétition française datée du 19 janvier 2005, titrée "Nous sommes les indiens de la République" et qui "a eu des conséquences redoutables". "J'ai personnellement refusé de la signer, parce que je trouvais les formules employées peu claires ou fortement exagérées et parce que je n'étais pas d'accord avec les critiques radicales à l'encontre de la République. D'autres personnalités publiques ont également refusé de signer un texte aussi explosif, bien qu'elles fussent sensibles aux problèmes des jeunes immigrés de la deuxième et de la troisième génération." Certaines parce qu'elles ne voulaient pas que leur signature voisine avec celle de Tariq Ramadan.
"Cet homme élégant au langage modéré semble aussi bien passer aux Pays-Bas. Il a été très officiellement invité par les Affaires étrangères pour s'adresser aux fonctionnaires. En France, il est le symbole d'un danger dont les récents événements montrent qu'il n'est pas imaginaire : le danger que les islamistes abusent de la misère des jeunes d'origine étrangère."
"Je puis témoigner personnellement que j'ai entendu des jeunes crier 'Allah Akbar' à Clichy-sous-Bois, alors qu'ils démolissaient et incendiaient des voitures. Certains jeunes appelaient au jihad. Quelle extrême confusion ! Alors qu'ils devraient parler de travail, d'urbanisation, de transports, ils font appel à Dieu et annoncent la guerre contre les infidèles ! Voilà ce que c'est de se servir de formules extravagantes comme celles de la pétition du 19 janvier 2005. Tout a été mis en place sur scène pour la pièce de théâtre, ou plutôt le drame, qui s'est déroulée sous nos yeux les dernières semaines. Il ne s'agit ni plus ni moins d'un remake des indiens contre les cow-boys. Tariq Ramadan et ses amis ont-ils oublié un fait historique indéniable : que les indiens, hélas, ont définitivement perdu la guerre ?"
"Comme dans toute l'Europe, nous suivons aux Pays-Bas les événements de France avec un sentiment d'inquiétude. Nous avons de bonnes raisons pour cela : à Amsterdam, Rotterdam, Utrecht et La Haye les jeunes d'origine étrangères constituent une partie substantielle de la population. Et si les mêmes causes peuvent avoir les mêmes conséquences, il y a de quoi être préoccupé : le chômage et le sentiment de ne pas être vraiment accepté ne sont pas si différents à Clichy-sous-Bois et à Osdorp."
"Que se passera-t-il le jour où un Tariq Ramadan néerlandais se lèvera, séduisant et éloquent, parlant parfaitement la langue du pays, entouré par dix, vingt, cinquante associations, qui convaincra 40 000 jeunes qu'ils sont les indiens de la Randstad, opprimés par les colonialistes blancs de Wassenaar ?"
2 formes de racisme °
Selon Anne-Ruth Wertheim, il existe deux types de racismes: un racisme d'exploitation (uitbuitingsracisme) et un racisme de concurrence (concurrentieracisme). Le premier est lié à la colonisation et l'esclavage, le second à la mise en concurrence des population sur le marché du travail ou de la production (par exemple le racisme antichinois en ce moment). C'est une dichotomie déjà expliquée par Wieviorka (voir plus loin).
Selon elle, les Pays-Bas sont passé du premier type au deuxième type, avec comme problème l'idée très répandue d'un complot pour prendre le pouvoir (par l'économie pour les Chinois qui ont donc remplacé les Juifs dans l'imaginaire collectif; par le terrorisme pour les Musulmans, voire via l'Europe pour les Français, Allemands et Polonais).
J'adhère en partie à son analyse. Cependant je pense que le racisme colonial (le racisme d'exploitation, comme elle l'appelle) n'a pas disparu pour autant. Elle avait écrit sur ce sujet il y a un an, et craignait que l'on soit témoin de violences encore plus grandes. Pour être en étroit contact avec de nombreuses personnes d'origine nord-africaine ou européenne (non-néerlandaise, donc), je peux vous assurer que dans bien des cas ce racisme colonial existe, et qu'il est renforcé par un racisme de concurence.
Résumé/critique trouvé sur le net, et très bien fait:
http://www.cjsonline.ca/reviews/racismefr.html
"Le schéma général proposé par Wieviorka afin de saisir théoriquement le problème du racisme est novateur et ingénieux. L'auteur établit d'abord une distinction marquée entre un racisme d'inégalité ou d'exploitation et un racisme fondé sur la différence culturelle et l'exclusion. Il construit ensuite un espace analytique structuré par deux logiques et quatre cas types. La première logique oppose, d'une part, la participation individuelle à la modernité à, d'autre part, l'appartenance à une identité collective particulière (ethnique, religieuse, etc). La seconde logique oppose des visions du monde universaliste et différencialiste.
Dans le premier cas, associé à la modernité triomphante, le racisme se définit en référence à l'idée du progrès universel ou du salut des âmes. Toute résistance est interpretée comme l'indice d'une infériorité biologique et raciale.
Dans un second cas, le racisme est exprimé par des groupes menacés de chute sociale. Ceux-ci prennent pour cible d'autres groupes socialement ou géographiquement voisins et leur reprochent leur ascension sociale et leurs privilèges qui sont, la plupart du temps, purement imaginaires. Wieviorka a déjà traité longuement de ce second cas de figure dans son ouvrage La France raciste (1992).
Dans le troisième cas, le racisme correspond à la mobilisation d'une identité collective contre la modernité et envers un groupe social dénoncé comme porteur privilégié ou manipulateur de cette modernité. Les Juifs, par exemple, ont souvent été accusés de personnaliser la commercialisation, le capitalisme, les médias corrupteurs, etc.
Dans le dernier cas, le racisme prend la forme d'une défense de l'identité culturelle propre sans référence particulière à la modernité ou à son contrôle. Le racisme peut alors même exister sans aucun contact réel avec le group racisé. Wieviorka donne en exemple le racisme vigoureux de certains habitants des campagnes alsaciennes où la population issue de l'immigration est bien rare et, parallèlement, de l'anti-sémitisme polonais contemporain. Wieviorka a d'ailleurs publié un ouvrage fort intéressant sur ce dernier sujet intitulé Les Juifs, la Pologne, et Solidarnosc (1984). "
Selon elle, les Pays-Bas sont passé du premier type au deuxième type, avec comme problème l'idée très répandue d'un complot pour prendre le pouvoir (par l'économie pour les Chinois qui ont donc remplacé les Juifs dans l'imaginaire collectif; par le terrorisme pour les Musulmans, voire via l'Europe pour les Français, Allemands et Polonais).
J'adhère en partie à son analyse. Cependant je pense que le racisme colonial (le racisme d'exploitation, comme elle l'appelle) n'a pas disparu pour autant. Elle avait écrit sur ce sujet il y a un an, et craignait que l'on soit témoin de violences encore plus grandes. Pour être en étroit contact avec de nombreuses personnes d'origine nord-africaine ou européenne (non-néerlandaise, donc), je peux vous assurer que dans bien des cas ce racisme colonial existe, et qu'il est renforcé par un racisme de concurence.
Résumé/critique trouvé sur le net, et très bien fait:
http://www.cjsonline.ca/reviews/racismefr.html
"Le schéma général proposé par Wieviorka afin de saisir théoriquement le problème du racisme est novateur et ingénieux. L'auteur établit d'abord une distinction marquée entre un racisme d'inégalité ou d'exploitation et un racisme fondé sur la différence culturelle et l'exclusion. Il construit ensuite un espace analytique structuré par deux logiques et quatre cas types. La première logique oppose, d'une part, la participation individuelle à la modernité à, d'autre part, l'appartenance à une identité collective particulière (ethnique, religieuse, etc). La seconde logique oppose des visions du monde universaliste et différencialiste.
Dans le premier cas, associé à la modernité triomphante, le racisme se définit en référence à l'idée du progrès universel ou du salut des âmes. Toute résistance est interpretée comme l'indice d'une infériorité biologique et raciale.
Dans un second cas, le racisme est exprimé par des groupes menacés de chute sociale. Ceux-ci prennent pour cible d'autres groupes socialement ou géographiquement voisins et leur reprochent leur ascension sociale et leurs privilèges qui sont, la plupart du temps, purement imaginaires. Wieviorka a déjà traité longuement de ce second cas de figure dans son ouvrage La France raciste (1992).
Dans le troisième cas, le racisme correspond à la mobilisation d'une identité collective contre la modernité et envers un groupe social dénoncé comme porteur privilégié ou manipulateur de cette modernité. Les Juifs, par exemple, ont souvent été accusés de personnaliser la commercialisation, le capitalisme, les médias corrupteurs, etc.
Dans le dernier cas, le racisme prend la forme d'une défense de l'identité culturelle propre sans référence particulière à la modernité ou à son contrôle. Le racisme peut alors même exister sans aucun contact réel avec le group racisé. Wieviorka donne en exemple le racisme vigoureux de certains habitants des campagnes alsaciennes où la population issue de l'immigration est bien rare et, parallèlement, de l'anti-sémitisme polonais contemporain. Wieviorka a d'ailleurs publié un ouvrage fort intéressant sur ce dernier sujet intitulé Les Juifs, la Pologne, et Solidarnosc (1984). "
Catho de gauche athée? °
J'ai reçu par la poste Témoignage Chrétien. Elevé par des parents anticléricaux (cela s'explique par les sévices que l'Eglise catholique leur a fait subir dans leur enfance), j'ai, bien malgré moi, eu des préjugés assez négatifs vis-à-vis de nombreux cathos. Et bien TC, c'est un des meilleurs magazines que j'ai eu à lire ces derniers mois! Bien écrit, bien renseigné, critique, à la fibre sociale. Même la rubrique "l'évangile" m'a inspiré, c'est dire! Mon nouveau mag de référence? Pour vous en convaincre, un éditorial dans le TC de cette semaine:
La violence n’est pas gratuite par Fred Poché
En 1962, dans The Fire Next Time, l’écrivain noir américain, James Baldwin, parlait de ceux à qui l’on a tout pris, y compris, et d’une manière encore plus dramatique, le sens de leur utilité. Il soulignait alors que les gens ne peuvent pas vivre privés de ce sens et qu’ils feront tout en leur pouvoir pour le regagner. « C’est pourquoi la plus dangereuse création d'une société est cet homme qui n’a rien à perdre. » En 2005, notre pays aurait-il créé des indi-vidus qui n’ont plus rien à perdre, au point de déployer la haine, par le feu et la destruction ? De rapides analyses parlent de « violences gratuites » réalisées par des « jeunes sans repères ». De son côté, Jean-Pierre Chevènement – qui a instauré le couvre-feu à Belfort – affirmait récemment : «Ce que nous vivons, c’est une crise de l’éducation. » Tout cela me semble quelque peu incomplet et guère éclairant. Je ne crois pas en l’existence de violences gratuites. Celles qui ont éclaté ces jours derniers portent un sens. Ainsi, par exemple, brûler une école est pour nous l’absurdité même, parce que nous percevons cet espace comme un lieu de paix, d’apprentissage et d’ouverture à la culture. Mais pour un certain nombre de jeunes de quartiers défavorisés, celle-ci re-présente le lieu de la violence institutionnelle, de l’échec, voire de l’humi-liation. De même, à propos des voitures, comme l’a bien montré naguère Jean Baudrillard, au-delà de leur valeur d’échange et d’usage, celles-ci portent une « valeur-signe » ; en l’occurrence, ici, un statut social, une certaine reconnaissance. Quant au problème d’éducation, il est certes réel, mais totalement insuffisant pour saisir ce qui se passe. C’est même ne rien comprendre à la souffrance qui s’exprime derrière cette haine et cette violence que de réduire les événements à cette dimension. Les propos tenus à cet égard rappellent ceux d’Emmanuel Kant. Pour le penseur des Lumières, par « peuple », on entend la masse des hommes réunis en une contrée, pour autant qu’il constitue un tout. Et cette masse se nomme « nation ». En revanche, selon le philosophe, « la partie qui s’exclut de ces lois (l’élément indiscipliné de ce peuple) s’appelle la plèbe (vulgus) ». Il est aisé de qualifier d’immoraux ces individus, comme on le fera au XIXe siècle en pointant du doigt les « classes dangereuses » et aujourd'hui, en stigmatisant les personnes résidant dans les « quartiers populaires », en oubliant qu’il y a des causes sociales, économiques, culturelles et politiques à ces attitudes. Mais qu’attendons-nous ? Que ces jeunes stigmatisés, contrôlés quotidiennement par la police, marqués plus que les autres par le chômage et la galère, baissent la tête et murmurent comme des esclaves dociles : « Oui monsieur » ? Faut-il rappeler que la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité comptabilise environ 3 000 réclamations par an, dont 35 % sont liées à une discrimination fondée sur l’origine des personnes ? Dominique de Villepin veut « restaurer très vite la paix dans les quartiers ». Mais une paix sans justice réelle est illusoire et précaire. La violence «spectaculaire », publique, provient toujours d’une autre violence moins visible, moins palpable, qui la précède et où se mêlent l’injustice, la discrimination ainsi que le déni de reconnaissance. Il nous faut entendre les cris de désespoir et y donner, de toute urgence, des réponses sociales, culturelles et politiques.
Fred Poché est philosophe. Dernier ouvrage : Organiser la résistance sociale (Chronique sociale). http://www.temoignagechretien.fr/
La violence n’est pas gratuite par Fred Poché
En 1962, dans The Fire Next Time, l’écrivain noir américain, James Baldwin, parlait de ceux à qui l’on a tout pris, y compris, et d’une manière encore plus dramatique, le sens de leur utilité. Il soulignait alors que les gens ne peuvent pas vivre privés de ce sens et qu’ils feront tout en leur pouvoir pour le regagner. « C’est pourquoi la plus dangereuse création d'une société est cet homme qui n’a rien à perdre. » En 2005, notre pays aurait-il créé des indi-vidus qui n’ont plus rien à perdre, au point de déployer la haine, par le feu et la destruction ? De rapides analyses parlent de « violences gratuites » réalisées par des « jeunes sans repères ». De son côté, Jean-Pierre Chevènement – qui a instauré le couvre-feu à Belfort – affirmait récemment : «Ce que nous vivons, c’est une crise de l’éducation. » Tout cela me semble quelque peu incomplet et guère éclairant. Je ne crois pas en l’existence de violences gratuites. Celles qui ont éclaté ces jours derniers portent un sens. Ainsi, par exemple, brûler une école est pour nous l’absurdité même, parce que nous percevons cet espace comme un lieu de paix, d’apprentissage et d’ouverture à la culture. Mais pour un certain nombre de jeunes de quartiers défavorisés, celle-ci re-présente le lieu de la violence institutionnelle, de l’échec, voire de l’humi-liation. De même, à propos des voitures, comme l’a bien montré naguère Jean Baudrillard, au-delà de leur valeur d’échange et d’usage, celles-ci portent une « valeur-signe » ; en l’occurrence, ici, un statut social, une certaine reconnaissance. Quant au problème d’éducation, il est certes réel, mais totalement insuffisant pour saisir ce qui se passe. C’est même ne rien comprendre à la souffrance qui s’exprime derrière cette haine et cette violence que de réduire les événements à cette dimension. Les propos tenus à cet égard rappellent ceux d’Emmanuel Kant. Pour le penseur des Lumières, par « peuple », on entend la masse des hommes réunis en une contrée, pour autant qu’il constitue un tout. Et cette masse se nomme « nation ». En revanche, selon le philosophe, « la partie qui s’exclut de ces lois (l’élément indiscipliné de ce peuple) s’appelle la plèbe (vulgus) ». Il est aisé de qualifier d’immoraux ces individus, comme on le fera au XIXe siècle en pointant du doigt les « classes dangereuses » et aujourd'hui, en stigmatisant les personnes résidant dans les « quartiers populaires », en oubliant qu’il y a des causes sociales, économiques, culturelles et politiques à ces attitudes. Mais qu’attendons-nous ? Que ces jeunes stigmatisés, contrôlés quotidiennement par la police, marqués plus que les autres par le chômage et la galère, baissent la tête et murmurent comme des esclaves dociles : « Oui monsieur » ? Faut-il rappeler que la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité comptabilise environ 3 000 réclamations par an, dont 35 % sont liées à une discrimination fondée sur l’origine des personnes ? Dominique de Villepin veut « restaurer très vite la paix dans les quartiers ». Mais une paix sans justice réelle est illusoire et précaire. La violence «spectaculaire », publique, provient toujours d’une autre violence moins visible, moins palpable, qui la précède et où se mêlent l’injustice, la discrimination ainsi que le déni de reconnaissance. Il nous faut entendre les cris de désespoir et y donner, de toute urgence, des réponses sociales, culturelles et politiques.
Fred Poché est philosophe. Dernier ouvrage : Organiser la résistance sociale (Chronique sociale). http://www.temoignagechretien.fr/
Coupez ces têtes qui dépassent! °
La presse néerlandaise de droite vient de montrer de quoi elle était faite: après un morceau anti-Laurent dans Trouw (qui, je le rappelle, publie les éditoriaux d'Ephimenco, réac en chef), voilà HP/De Tijd, hebdo très très à droite (plutôt poujadiste en fait, c'est Wikipedia qui le dit, et reste un tribune appréciée par les amis de Wilders), de ma taper dessus.
Alors que mon discours sur les phénomènes d'exclusion sociale à propos des émeutes en France est éreinté sur leur site internet (ils en contrôlent le contenu), dans le magazine j'ai droit à une demi page où on se moque de mon accent, en expliquant qu'avec un tel accent français, jamais je ne trouverai de travail.
Leur imitation est en fait assez drôle (les français ont du mal à différencier les voyelles longues des voyelles courtes: dans mon cas je sais qu'elle existent grâce à l'orthographe des mots mais j'ai même du mal à entendre la différence), mais c'est le ton qui m'agace: si je n'avais pas appris le kreukreu ils auraient râlé, maintenant que je l'apprend, c'est mon accent, et si je n'avais pas d'accent ce serait autre chose.
Au lieu de discuter sur le fond de l'affaire, on attaque les personnes. On ne cherche pas, éventuellement, à déconstruire mon analyse, on reprend une phrase d'un article du Volkskrant (je rappelle que le journaliste dudit journal m'avait appelé pour parler des banlieues, pas de ma vie privée), et pouf! c'est parti... Cela montre le niveau du débat. Surtout venant d'un magazine qui traite Verdonk en héroïne incomprise. Cela montre aussi la xénophobie systématique de cette presse, qui, plutôt que d'essayer de comprendre l'exclusion dont les étrangers et les allochtones sont victimes sur le marché du travail, préfère les désigner comme auteurs de leur propre inconfort, sous des dehors bon-enfant. On appelle ça 'blame the victim'.
J'en ai parlé à une soirée chez Miriyam Aouragh. Tout les jeunes, étrangers ou allochtones, ont subi ce genre de remarques. Rien de personnel, donc, plutôt quelque chose de systématique en fait. Un point positif tout de même: sur le site de HP/De Tijd, on critique mon analyse 'gauchiste' tout en me qualifiant de "bel homme" ("knap"). Mon égo revit...
Werk gezocht
Terwijl Frankrijk in brand stond, beklaagde de in Nederland woonachtige Franse socioloog Laurent Chambon zich vorige week in de Volkskrant over ons land. Hij probeert hier al jaren een baan te vinden, maar dat lukt maar niet. Nederlanders zijn xenofoob, vond hij. Maar zou het misschien niet iets te maken kunnen hebben met zijn Nederlands? “Hut ies un bètje gesimplificierd door de journaaliest, hè...” Zegt hij over het artikel in de Volkskrant. “Maar ies un bètje zo, ja. Ik werk un klein bètje, maar iek krijg hier nooit un leuku baan.”
Heeft u een talencursus gedaan in Nederland? “Ja, en dat was héél slecht. Mijn Nèèderlánds is nóg slechter gewórdèn. Het is nog betèèr om in je entje te lérèn, want ik leerdu de foutèn van de andere buitenlándèrs.”
Maar in Frankrijk krijg je toch ook geen baan als je geen perfect Frans spreekt? “Ja, maar er is een groet verschiel in Frankrijk: iedereen prat daar Frans met jou. In Nèèderlánd is het absolut onmogelúk om Nèèderlánds te praten. Iedereen spreekt Engèls of Frans.”
Maar dat is toch niet xenofoob? “Nee, het is een soort minderheidscomplèx, zeg je dat zo? Ze denken dat Nèèderlánds niet mooi genoeg is om te lérèn. En dat het is leuk om Engèls te pratèn. Natuurlijk, dat is leuk. Maar dat is niet goed vor de buitunlandèrs.”
Alors que mon discours sur les phénomènes d'exclusion sociale à propos des émeutes en France est éreinté sur leur site internet (ils en contrôlent le contenu), dans le magazine j'ai droit à une demi page où on se moque de mon accent, en expliquant qu'avec un tel accent français, jamais je ne trouverai de travail.
Leur imitation est en fait assez drôle (les français ont du mal à différencier les voyelles longues des voyelles courtes: dans mon cas je sais qu'elle existent grâce à l'orthographe des mots mais j'ai même du mal à entendre la différence), mais c'est le ton qui m'agace: si je n'avais pas appris le kreukreu ils auraient râlé, maintenant que je l'apprend, c'est mon accent, et si je n'avais pas d'accent ce serait autre chose.
Au lieu de discuter sur le fond de l'affaire, on attaque les personnes. On ne cherche pas, éventuellement, à déconstruire mon analyse, on reprend une phrase d'un article du Volkskrant (je rappelle que le journaliste dudit journal m'avait appelé pour parler des banlieues, pas de ma vie privée), et pouf! c'est parti... Cela montre le niveau du débat. Surtout venant d'un magazine qui traite Verdonk en héroïne incomprise. Cela montre aussi la xénophobie systématique de cette presse, qui, plutôt que d'essayer de comprendre l'exclusion dont les étrangers et les allochtones sont victimes sur le marché du travail, préfère les désigner comme auteurs de leur propre inconfort, sous des dehors bon-enfant. On appelle ça 'blame the victim'.
J'en ai parlé à une soirée chez Miriyam Aouragh. Tout les jeunes, étrangers ou allochtones, ont subi ce genre de remarques. Rien de personnel, donc, plutôt quelque chose de systématique en fait. Un point positif tout de même: sur le site de HP/De Tijd, on critique mon analyse 'gauchiste' tout en me qualifiant de "bel homme" ("knap"). Mon égo revit...
Werk gezocht
Terwijl Frankrijk in brand stond, beklaagde de in Nederland woonachtige Franse socioloog Laurent Chambon zich vorige week in de Volkskrant over ons land. Hij probeert hier al jaren een baan te vinden, maar dat lukt maar niet. Nederlanders zijn xenofoob, vond hij. Maar zou het misschien niet iets te maken kunnen hebben met zijn Nederlands? “Hut ies un bètje gesimplificierd door de journaaliest, hè...” Zegt hij over het artikel in de Volkskrant. “Maar ies un bètje zo, ja. Ik werk un klein bètje, maar iek krijg hier nooit un leuku baan.”
Heeft u een talencursus gedaan in Nederland? “Ja, en dat was héél slecht. Mijn Nèèderlánds is nóg slechter gewórdèn. Het is nog betèèr om in je entje te lérèn, want ik leerdu de foutèn van de andere buitenlándèrs.”
Maar in Frankrijk krijg je toch ook geen baan als je geen perfect Frans spreekt? “Ja, maar er is een groet verschiel in Frankrijk: iedereen prat daar Frans met jou. In Nèèderlánd is het absolut onmogelúk om Nèèderlánds te praten. Iedereen spreekt Engèls of Frans.”
Maar dat is toch niet xenofoob? “Nee, het is een soort minderheidscomplèx, zeg je dat zo? Ze denken dat Nèèderlánds niet mooi genoeg is om te lérèn. En dat het is leuk om Engèls te pratèn. Natuurlijk, dat is leuk. Maar dat is niet goed vor de buitunlandèrs.”
dimanche 20 novembre 2005
Niouzes nord-coréennes? °
La grande-reportère du Figaro, Laure Mandeville, est allée se promener au Bijlmermeer, où on lui a promis du ghetto et de la violence. Elle a parlé avec des jeunes Surinamiens qui ne pouvaient s'empêcher de cracher par terre (une nouvelle maladie de la jeunesse, ai-je pu observer à Bruxelles). Il semble qu'il y a eu des émeutes il y a deux semaines, à tel point que trois postes de polices ont été appelés en renfort, dont la police montée anti-émeutes. Alors que les média néerlandais tombaient à bras raccourcis sur la France et l'"échec" de son modèle d'intégration, ils ont passé sous silence ce qui se passait à 20km d'Hilversum. Dans les niouzes, les émeutes en France, certes, mais surtout des nouvelles princières, mémé Machin a du mal à marcher, le ministre de l'économie promet que l'économie va cartonner, mais sinon tout va bien.
On se croirait en Corée du Nord: le leader a composé de nouveaux poèmes, les cadres du parti sont satisfait de la production cette année et la grande fête nationale dans le Stade de la Démocratie florissante s'annonce grandiose.
On se croirait en Corée du Nord: le leader a composé de nouveaux poèmes, les cadres du parti sont satisfait de la production cette année et la grande fête nationale dans le Stade de la Démocratie florissante s'annonce grandiose.
samedi 19 novembre 2005
Analyses post-émeutes °
Hier, j'ai participé à un débat à l'Emcemo sur les émeutes françaises. Alors qu'à l'autre bout de la ville Paul Scheffer débatait contre Dyab Abou Jahjah (je gentil néerlandais réformiste contre le méchant arabe), nous débations avec Khadija Arib (élue travailliste), Frédéric Sarkis (des Indigènes de la République) et Abdou Menebhi (président d'Emcemo) sous l'oeil bienveillant de Rachid Jamari (un autre travailliste).
La salle était bien moins jeune que l'autre jour dans le Diamantbuurt, mais les questions n'en étaient pas moins intéressantes. Et formulées différement. Beaucoup de Marocains de la première génération, révoltés d'avoir tellement travaillé pour finalement être considérés comme personna non grata aux Pays-Bas. Khadija Arib a expliqué que son propre fils, bien éduqué, néerlandisé à mort, était confronté à un chômage que ses camarades Kreukreux de souche ne connaissaient pas. Les seuls média intéressés par ce débat était les gens de l'omroep musulman. Peut-être nous aurait-il fallu brûler quelques voitures pour attirer les autres.
Parmi les gens les plus cités en ce moment aux Pays-Bas figurent Sylvain Ephimenco et Alain Finkelkraut. Le premier, ancien correspondant de Libé aux Pays-Bas, a tourné super-réac et écrit désormais des éditoriaux pour le Trouw (qui a eu été progressiste mais qui semble virer à droite). Dans son dernier papier, il accuse les rappeurs de propager la haine. C'est le vieux refrain des académiciens vichistes: les méchants artistes gauchistes sont à l'origine des violences, et les pauvres jeunes crétins, au lieu de se civiliser, écoutent cette "musique de nègre" qui les incite à la révolte. Forcément, sans les rappeurs, jamais ils ne se seraient révoltés, vu que tout va bien et que vraiment le modèle républicain marche à merveille (c'est ce que dit le cabinet Balkenende dans une lettre aux députés, si on remplace "républicain" par "kreukreu"). Il cite le fameux Finkelkraut, qui dit, je cite (traduit du kreukreu): "Il ne s'agit pas de problèmes sociaux, ce n'est pas une révolte de la faim. Ce sont des émeutes ethniques, dirigées contre la France. C'est un progrom gigantesque antirépublicain". Ben voyons. Quand on sait que la presse néerlandaise se gargarise de leurs analyse, on se dit que la résolution des problèmes ethniques et sociaux dans les banlieues amstellodamoises ou rotterdamoises est loin d'être assurée.
Mais revenons au débat Scheffer/Abou Jahjah. Si je partage l'analyse de ce dernier quand aux causes des émeutes, je ne partage pas du tout son programme politique. Il faut par ailleurs savoir que l'antenne de son parti, la Ligue Arabe Européenne, aux Pays-Bas a sombré parce qu'il a été noyauté par les services secrets (certains racontent que tout le monde sauf lui était une taupe!), vive la démocratie! Quand à Paul Scheffer, cannonisé intellectuel officiel du parti travailliste, il est celui qui a lancé la critique (saine, c'est vrai) du multiculturalisme, mais avec des munitions douteuses: il a accusé les minorités d'être communautaristes (avec d'autres mots, mais on y revient), et a lancé la grande vogue des "l'Islam est une religion arrierée" et autres "Islam et progrès scientifique sont antithétiques". Ce n'est pas un hasard s'il a une une relation avec Ayaan Hirsi Ali: ils semblent partager la même analyse néo-coloniale de l'intégration et du statut de l'Islam. L'une au VVD (parti libéral), l'autre au PvdA (parti travailliste), il leur manque juste un copain à l'extrême-gauche et une ex chez Balky et on a couvert l'échiquier politique kreukreu.
Pourquoi tous ces détours? Parce que, malgré tout ce dont on a parlé, les partis politiques amstellodamois sont en train de blanchir leurs listes pour les élections municipales de 2006. Même GroenLinks et le parti travailliste, partis historiquement favorables aux allochtones (et ayant largement bénéficié de leur vote), s'y mettent. On hurle que le manque de représentativité des immigrés et de leurs enfants en politique française n'a pas aidé à prévenir l'escalade, mais les Pays-Bas continuent de suivre le "modèle français" et font du nettoyage ethnique en politique. Et pour tirer les leçons des émeutes, on va demander à Ephimenco et Scheffer de bien tout nous expliquer.
La salle était bien moins jeune que l'autre jour dans le Diamantbuurt, mais les questions n'en étaient pas moins intéressantes. Et formulées différement. Beaucoup de Marocains de la première génération, révoltés d'avoir tellement travaillé pour finalement être considérés comme personna non grata aux Pays-Bas. Khadija Arib a expliqué que son propre fils, bien éduqué, néerlandisé à mort, était confronté à un chômage que ses camarades Kreukreux de souche ne connaissaient pas. Les seuls média intéressés par ce débat était les gens de l'omroep musulman. Peut-être nous aurait-il fallu brûler quelques voitures pour attirer les autres.
Parmi les gens les plus cités en ce moment aux Pays-Bas figurent Sylvain Ephimenco et Alain Finkelkraut. Le premier, ancien correspondant de Libé aux Pays-Bas, a tourné super-réac et écrit désormais des éditoriaux pour le Trouw (qui a eu été progressiste mais qui semble virer à droite). Dans son dernier papier, il accuse les rappeurs de propager la haine. C'est le vieux refrain des académiciens vichistes: les méchants artistes gauchistes sont à l'origine des violences, et les pauvres jeunes crétins, au lieu de se civiliser, écoutent cette "musique de nègre" qui les incite à la révolte. Forcément, sans les rappeurs, jamais ils ne se seraient révoltés, vu que tout va bien et que vraiment le modèle républicain marche à merveille (c'est ce que dit le cabinet Balkenende dans une lettre aux députés, si on remplace "républicain" par "kreukreu"). Il cite le fameux Finkelkraut, qui dit, je cite (traduit du kreukreu): "Il ne s'agit pas de problèmes sociaux, ce n'est pas une révolte de la faim. Ce sont des émeutes ethniques, dirigées contre la France. C'est un progrom gigantesque antirépublicain". Ben voyons. Quand on sait que la presse néerlandaise se gargarise de leurs analyse, on se dit que la résolution des problèmes ethniques et sociaux dans les banlieues amstellodamoises ou rotterdamoises est loin d'être assurée.
Mais revenons au débat Scheffer/Abou Jahjah. Si je partage l'analyse de ce dernier quand aux causes des émeutes, je ne partage pas du tout son programme politique. Il faut par ailleurs savoir que l'antenne de son parti, la Ligue Arabe Européenne, aux Pays-Bas a sombré parce qu'il a été noyauté par les services secrets (certains racontent que tout le monde sauf lui était une taupe!), vive la démocratie! Quand à Paul Scheffer, cannonisé intellectuel officiel du parti travailliste, il est celui qui a lancé la critique (saine, c'est vrai) du multiculturalisme, mais avec des munitions douteuses: il a accusé les minorités d'être communautaristes (avec d'autres mots, mais on y revient), et a lancé la grande vogue des "l'Islam est une religion arrierée" et autres "Islam et progrès scientifique sont antithétiques". Ce n'est pas un hasard s'il a une une relation avec Ayaan Hirsi Ali: ils semblent partager la même analyse néo-coloniale de l'intégration et du statut de l'Islam. L'une au VVD (parti libéral), l'autre au PvdA (parti travailliste), il leur manque juste un copain à l'extrême-gauche et une ex chez Balky et on a couvert l'échiquier politique kreukreu.
Pourquoi tous ces détours? Parce que, malgré tout ce dont on a parlé, les partis politiques amstellodamois sont en train de blanchir leurs listes pour les élections municipales de 2006. Même GroenLinks et le parti travailliste, partis historiquement favorables aux allochtones (et ayant largement bénéficié de leur vote), s'y mettent. On hurle que le manque de représentativité des immigrés et de leurs enfants en politique française n'a pas aidé à prévenir l'escalade, mais les Pays-Bas continuent de suivre le "modèle français" et font du nettoyage ethnique en politique. Et pour tirer les leçons des émeutes, on va demander à Ephimenco et Scheffer de bien tout nous expliquer.
Fracture sociale °
Le thème de la fracture sociale est au coeur de l'édition d'aujourd'hui de la traduction de la presse néerlandaise par les services de l'ambassade de France. Cela résonne de façon assez effrayante avec ce qui se passe en France, et cela recoupe mes observations, ainsi que celles de tous ceux (souvent "allochtones") avec qui j'ai parlé récemment:
"Les Pays-Bas deviennent un pays d’extrêmes", écrit le Trouw dans son grand article à la une. "Dans un proche avenir se formera un énorme fossé pratiquement infranchissable entre les défavorisés et les favorisés. C’est ce que dira Jan Latten cet après-midi, dans son discours inaugural Zwanger van segregatie [présages de ségrégation] de professeur de démographie à l’Université d’Amsterdam."
"Latten brosse un avenir dans lequel la ’sélection’ sociale sera de plus en plus fréquente. Par ’sélection’, Latten entend que les gens se choisiront mutuellement sur un pied d’égalité. Ils chercheront encore plus souvent que par le passé un partenaire ayant le même niveau de formation et de revenu. Mais l’origine et surtout la religion prendront aussi davantage d’importance pour le choix d’un partenaire."
"Autrefois, un médecin épousait encore une infirmière, de sorte que l’infirmière pouvait grimper sur l’échelle sociale par le mariage. Mais maintenant que le niveau de formation des femmes a progressé, les citoyens de formation supérieure se marient entre eux et le nombre de ménages à double capital de connaissances croît. Il s’ensuit que les extrêmes de l’échelle sociale deviendront plus visibles dans les années à venir. Autrement dit, les riches deviendront plus riches et les pauvres plus pauvres. Il se formera une société de gens qui ont réussi, d’un côté, et de retardataires de l’autre, selon Latten. Les retardataires seront relativement souvent des allochtones non occidentaux."
"La future élite, essentiellement autochtone, s’isolera des retardataires, par le choix du partenaire, mais aussi du logement, de l’école et des loisirs. On constate d’ores et déjà un ’exode blanc’ du football amateur dans les grandes villes."
"Les pouvoirs publics appliquent une politique contradictoire et inconséquente", affirme Jan Latten dans une interview publiée en page 7 du journal chrétien progressiste. "D’un côté ils veulent s’opposer à la ségrégation, de l’autre ils autorisent les écoles primaires islamiques. De cette façon les élèves sont défavorisés dès l’enfance parce que l’école détermine leurs fréquentations. De plus une culture de responsabilité individuelle règne actuellement, dans laquelle les citoyens favorisés peuvent maîtriser leur propre destin, alors que les défavorisés restent dépendants des pouvoirs publics."
"L’effet de marché dans le secteur du logement croît également. En transformant les logements sociaux en appartements en propriété il se crée un curieux paradoxe, car les moins favorisés se retrouveront tout de même dans les quartiers les moins recherchés. Dans le quartier Haverleij, à Bois-le-Duc, on a déjà construit des ’châteaux’ avec des douves autour, pour l’élite. Et on réfléchit à des villes pour le troisième âge et un village ’indo’. Tout cela favorise la ségrégation, sans qu’on le veuille.
"De quoi les Pays-Bas auront-ils l’air en 2020 ? "Si la tendance actuelle se poursuit, les Pays-Bas ressembleront à la Nouvelle-Orléans en 2020. Nous aurons alors une répartition de plus en plus inégale des richesses et la cohésion sociale disparaîtra. La vie civile deviendra alors une coexistence. Nous ne pourrons plus résoudre les problèmes ensemble et la société deviendra froide."
http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6609
"Les Pays-Bas deviennent un pays d’extrêmes", écrit le Trouw dans son grand article à la une. "Dans un proche avenir se formera un énorme fossé pratiquement infranchissable entre les défavorisés et les favorisés. C’est ce que dira Jan Latten cet après-midi, dans son discours inaugural Zwanger van segregatie [présages de ségrégation] de professeur de démographie à l’Université d’Amsterdam."
"Latten brosse un avenir dans lequel la ’sélection’ sociale sera de plus en plus fréquente. Par ’sélection’, Latten entend que les gens se choisiront mutuellement sur un pied d’égalité. Ils chercheront encore plus souvent que par le passé un partenaire ayant le même niveau de formation et de revenu. Mais l’origine et surtout la religion prendront aussi davantage d’importance pour le choix d’un partenaire."
"Autrefois, un médecin épousait encore une infirmière, de sorte que l’infirmière pouvait grimper sur l’échelle sociale par le mariage. Mais maintenant que le niveau de formation des femmes a progressé, les citoyens de formation supérieure se marient entre eux et le nombre de ménages à double capital de connaissances croît. Il s’ensuit que les extrêmes de l’échelle sociale deviendront plus visibles dans les années à venir. Autrement dit, les riches deviendront plus riches et les pauvres plus pauvres. Il se formera une société de gens qui ont réussi, d’un côté, et de retardataires de l’autre, selon Latten. Les retardataires seront relativement souvent des allochtones non occidentaux."
"La future élite, essentiellement autochtone, s’isolera des retardataires, par le choix du partenaire, mais aussi du logement, de l’école et des loisirs. On constate d’ores et déjà un ’exode blanc’ du football amateur dans les grandes villes."
"Les pouvoirs publics appliquent une politique contradictoire et inconséquente", affirme Jan Latten dans une interview publiée en page 7 du journal chrétien progressiste. "D’un côté ils veulent s’opposer à la ségrégation, de l’autre ils autorisent les écoles primaires islamiques. De cette façon les élèves sont défavorisés dès l’enfance parce que l’école détermine leurs fréquentations. De plus une culture de responsabilité individuelle règne actuellement, dans laquelle les citoyens favorisés peuvent maîtriser leur propre destin, alors que les défavorisés restent dépendants des pouvoirs publics."
"L’effet de marché dans le secteur du logement croît également. En transformant les logements sociaux en appartements en propriété il se crée un curieux paradoxe, car les moins favorisés se retrouveront tout de même dans les quartiers les moins recherchés. Dans le quartier Haverleij, à Bois-le-Duc, on a déjà construit des ’châteaux’ avec des douves autour, pour l’élite. Et on réfléchit à des villes pour le troisième âge et un village ’indo’. Tout cela favorise la ségrégation, sans qu’on le veuille.
"De quoi les Pays-Bas auront-ils l’air en 2020 ? "Si la tendance actuelle se poursuit, les Pays-Bas ressembleront à la Nouvelle-Orléans en 2020. Nous aurons alors une répartition de plus en plus inégale des richesses et la cohésion sociale disparaîtra. La vie civile deviendra alors une coexistence. Nous ne pourrons plus résoudre les problèmes ensemble et la société deviendra froide."
http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6609
vendredi 18 novembre 2005
Nouvelles de la liste travailliste °
Hier je suis allé en réunion de section du parti travailliste d'Amsterdam Oud-Zuid. J'ai pu voir les gens de la liste (enfin, les 5 premiers, les autres étaient absents). Le point positif: une femme (expérimentée et pleine de conviction) est tête de liste. Suivent un cadre très présent, une secrétaire juridique qui se comporte comme si elle avait gagné au loto ("je suis nouvelle en politique et je suis tellement surprise d'avoir été mis en 3ème position"), un vieux cadre spécialiste du logement en 4ème position, et puis des absents, et puis moi, en 8ème position.
Je trouve que les allochtones (officiels comme les Marocain(e)s, les Surinamien(ne)s et les turc(que)s, ou officieux comme les Européens dont je fais partie) sont absolument invisibles, et dans un quartier aussi mélangé c'est pour le moins gênant. Par ailleurs, il y a deux femmes, certes, mais aucun homo alors que le quartier est au moins à 30% homo. Mais d'après ce que j'ai entendu, GroenLinks a fait pire en ayant une liste 100% blanche hétéro à Zeeburg, un quartier pourtant très très métissé.
Le multiculturalisme n'est pas à son niveau de popularité le plus élevé, certes, mais de là à faire du nettoyage ethniques sur les listes à Amsterdam, il y a un pas!
Mon ami Brieuc-Yves Cadat peut vous parler de la situation à Zeeburg: http://www.cadat.nl.
En attendant j'espère commencer un groupe de discussion sur l'intégration (dans tous les sens du terme) dans le quartier avec quelques jeunes (dont des filles super, enfin!) de la section. Suite des aventures bientôt!
Je trouve que les allochtones (officiels comme les Marocain(e)s, les Surinamien(ne)s et les turc(que)s, ou officieux comme les Européens dont je fais partie) sont absolument invisibles, et dans un quartier aussi mélangé c'est pour le moins gênant. Par ailleurs, il y a deux femmes, certes, mais aucun homo alors que le quartier est au moins à 30% homo. Mais d'après ce que j'ai entendu, GroenLinks a fait pire en ayant une liste 100% blanche hétéro à Zeeburg, un quartier pourtant très très métissé.
Le multiculturalisme n'est pas à son niveau de popularité le plus élevé, certes, mais de là à faire du nettoyage ethniques sur les listes à Amsterdam, il y a un pas!
Mon ami Brieuc-Yves Cadat peut vous parler de la situation à Zeeburg: http://www.cadat.nl.
En attendant j'espère commencer un groupe de discussion sur l'intégration (dans tous les sens du terme) dans le quartier avec quelques jeunes (dont des filles super, enfin!) de la section. Suite des aventures bientôt!
jeudi 17 novembre 2005
Statistique officielle: 53.000 couples homos aux Pays-Bas *
Début 2005, il y avait près de 53.000 couples homos vivant ensemble, et dont un quart marié ou en partenariat. C'est ce qui ressort d'une recherche du CBS, le Centraal Bureau voor de Statistiek. Il y a dix ans, le chiffre était de 39.000. Il y a environ 29.000 couples d'hommes et 24.000 couples de femmes, mais cela ne représente pourtant qu'un peu plus d'un pourcent du total des couples vivant ensemble aux Pays-Bas. 12% des couples sont mariés, et 10% ont conclu un partenariat. 9% de ces couples ont un enfant ou plus vivant avec eux. 18% des couples de femmes ont au moins un enfant, contre seulement 1% des couples d'hommes. Ces couples vivent principalement dans les grandes villes: un quart vit à La Haye, Rotterdam ou Utrecht, et surtout à Amsterdam (13% du total).
Selon le COC, nombre de couples ont peur de se faire reconnaître comme vivant sous le même toit. Le porte-parole du CBS confirme: «Ils ne veulent pas que soit écrit noir sur blanc qu'ils vivent avec une personne du même sexe, alors qu'ils ont pourtant plus de droits s'ils s'inscrivent ensemble.» Une tendance en baisse chez les plus jeunes: «chez eux, le tabou est tombé.»
Selon le COC, nombre de couples ont peur de se faire reconnaître comme vivant sous le même toit. Le porte-parole du CBS confirme: «Ils ne veulent pas que soit écrit noir sur blanc qu'ils vivent avec une personne du même sexe, alors qu'ils ont pourtant plus de droits s'ils s'inscrivent ensemble.» Une tendance en baisse chez les plus jeunes: «chez eux, le tabou est tombé.»
Un mini-Homomonument en construction *
Après un Homomonument à Amsterdam composé de trois triangles en marbre rose entre la maison d'Anne Frank et le COC (CGL néerlandais), les homos du monde entier auront droit à un deuxième: un mini-Homomonument à Madurodam. Ce minimonument sera le fruit d'une collaboration entre le parti travailliste amstellodamois, le COC et des entreprises gay d'Amsterdam.
Madurodam est un parc de loisirs reproduisant les éléments les plus symboliques des Pays-Bas à l'échelle 1:25: canaux, moulins, trains, monuments. Avec plus de 700.000 visiteurs par an, Madurodam est certainement un point de visibilité supplémentaire important.
http://www.madurodam.nl
Madurodam est un parc de loisirs reproduisant les éléments les plus symboliques des Pays-Bas à l'échelle 1:25: canaux, moulins, trains, monuments. Avec plus de 700.000 visiteurs par an, Madurodam est certainement un point de visibilité supplémentaire important.
http://www.madurodam.nl
Dans le Courrier international
Courrier International n°1785, 16 Novembre 2005, p.45
En couverture / Banlieues : Etat social ou Etat pénal ?
A la fois tolérants et xénophobes
Pour le sociologue français Laurent Chambon, installé aux Pays-Bas, les deux pays sont confrontés au même type d’échec de l’intégration.
Transvaal, un quartier situé dans l’est d’Amsterdam, serait-il aussi le genre d’endroit où la situation peut s’envenimer ? “C’est possible”, juge Laurent Chambon en inspectant le quartier. Il insiste : “C’est même tout à fait possible.” Nous parcourons la Pretoriusstraat, essentiellement une enfilade de petits commerces allochtones. Elle débouche sur la Linnaeusstraat, où Theo Van Gogh a été assassiné le 2 novembre 2004. Transvaal est un quartier en ruines, où vivent surtout des Marocains, des Turcs et des Surinamiens. L’absence de perspectives est aujourd’hui accentuée par un ciel de plomb. Nous nous installons au café De Snor. Laurent Chambon est un sociologue français. Il est né et il a grandi dans une banlieue parisienne où, depuis plus de quinze jours, des incidents ont lieu chaque nuit. “Heureusement que ma mère m’a donné un grand coup de pied aux fesses quand j’ai été assez grand. Tous les garçons qui sont restés là-bas sont maintenant chômeurs ou vigiles.” Il y a sept ans, Laurent Chambon s’est installé aux Pays-Bas et il n’en est plus reparti. Il s’est intéressé au problème de l’intégration en France et aux Pays-Bas, ce qui ne l’a pas rendu optimiste.
Une nouvelle forme de lutte des classes
Il est parvenu grosso modo aux conclusions suivantes : les Français sont peut-être tolérants, mais la France est xénophobe. Les Pays-Bas sont peut-être tolérants, mais les Néerlandais sont xénophobes. En somme, les deux pays sont dans la même situation : dans l’un et l’autre cas, on ne peut parler d’intégration. “Après la mort de Theo Van Gogh, les Français se sont empressés de conclure que le modèle néerlandais de coexistence multiculturelle était un fiasco. Aujourd’hui, les Néerlandais en disent autant du modèle français, mais c’est absurde. Cela n’a rien à voir avec la faillite de modèles, mais avec un comportement.” Contrairement aux ghettos néerlandais, les ghettos que l’on trouve en France se caractérisent surtout par leur côté inhospitalier : le béton y règne et les transports en commun ne s’y aventurent pas. Les ghettos néerlandais sont de plus petite taille, mais beaucoup plus concentrés d’un point de vue ethnique. Alors qu’en France les mariages mixtes sont un phénomène banal, aux Pays-Bas ils sont exceptionnels. “La France a toujours été un pays d’intégration et elle a de bien plus grandes capacités d’absorption.” Est-ce l’avantage du passé colonial, avec une langue et une culture partagées ? “La première génération d’Algériens, par exemple, parlait à peine français. Ce n’est certainement pas le cas de leurs enfants. On doit cette évolution au système scolaire français. Les enfants, en France, vont à l’école jusque tard le soir. Les jeunes qui participent aux émeutes se sentent d’ailleurs totalement français.” Laurent Chambon trouve donc absurde que l’islam soit considéré comme une des causes de ces émeutes. Même s’il admet aussi que “c’est souvent dans la foi que les Arabes peuvent encore puiser un certain respect”. Ce qui se déroule actuellement dans les quartiers pauvres en France n’est, selon Laurent Chambon, rien d’autre qu’une lutte des classes entre des gens qui n’ont rien et une élite qui ne veut rien céder. Cette lutte, susceptible de s’enflammer partout en Europe, pourrait être nettement plus violente aux Pays-Bas, où vient s’ajouter une composante ethnique. En effet, non seulement les minorités sont exclues sur le plan socio-économique, mais elles représentent aussi dans le tissu social des citoyens de second rang.
Bart Jungmann / De Volkskrant
http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=57297
En couverture / Banlieues : Etat social ou Etat pénal ?
A la fois tolérants et xénophobes
Pour le sociologue français Laurent Chambon, installé aux Pays-Bas, les deux pays sont confrontés au même type d’échec de l’intégration.
Transvaal, un quartier situé dans l’est d’Amsterdam, serait-il aussi le genre d’endroit où la situation peut s’envenimer ? “C’est possible”, juge Laurent Chambon en inspectant le quartier. Il insiste : “C’est même tout à fait possible.” Nous parcourons la Pretoriusstraat, essentiellement une enfilade de petits commerces allochtones. Elle débouche sur la Linnaeusstraat, où Theo Van Gogh a été assassiné le 2 novembre 2004. Transvaal est un quartier en ruines, où vivent surtout des Marocains, des Turcs et des Surinamiens. L’absence de perspectives est aujourd’hui accentuée par un ciel de plomb. Nous nous installons au café De Snor. Laurent Chambon est un sociologue français. Il est né et il a grandi dans une banlieue parisienne où, depuis plus de quinze jours, des incidents ont lieu chaque nuit. “Heureusement que ma mère m’a donné un grand coup de pied aux fesses quand j’ai été assez grand. Tous les garçons qui sont restés là-bas sont maintenant chômeurs ou vigiles.” Il y a sept ans, Laurent Chambon s’est installé aux Pays-Bas et il n’en est plus reparti. Il s’est intéressé au problème de l’intégration en France et aux Pays-Bas, ce qui ne l’a pas rendu optimiste.
Une nouvelle forme de lutte des classes
Il est parvenu grosso modo aux conclusions suivantes : les Français sont peut-être tolérants, mais la France est xénophobe. Les Pays-Bas sont peut-être tolérants, mais les Néerlandais sont xénophobes. En somme, les deux pays sont dans la même situation : dans l’un et l’autre cas, on ne peut parler d’intégration. “Après la mort de Theo Van Gogh, les Français se sont empressés de conclure que le modèle néerlandais de coexistence multiculturelle était un fiasco. Aujourd’hui, les Néerlandais en disent autant du modèle français, mais c’est absurde. Cela n’a rien à voir avec la faillite de modèles, mais avec un comportement.” Contrairement aux ghettos néerlandais, les ghettos que l’on trouve en France se caractérisent surtout par leur côté inhospitalier : le béton y règne et les transports en commun ne s’y aventurent pas. Les ghettos néerlandais sont de plus petite taille, mais beaucoup plus concentrés d’un point de vue ethnique. Alors qu’en France les mariages mixtes sont un phénomène banal, aux Pays-Bas ils sont exceptionnels. “La France a toujours été un pays d’intégration et elle a de bien plus grandes capacités d’absorption.” Est-ce l’avantage du passé colonial, avec une langue et une culture partagées ? “La première génération d’Algériens, par exemple, parlait à peine français. Ce n’est certainement pas le cas de leurs enfants. On doit cette évolution au système scolaire français. Les enfants, en France, vont à l’école jusque tard le soir. Les jeunes qui participent aux émeutes se sentent d’ailleurs totalement français.” Laurent Chambon trouve donc absurde que l’islam soit considéré comme une des causes de ces émeutes. Même s’il admet aussi que “c’est souvent dans la foi que les Arabes peuvent encore puiser un certain respect”. Ce qui se déroule actuellement dans les quartiers pauvres en France n’est, selon Laurent Chambon, rien d’autre qu’une lutte des classes entre des gens qui n’ont rien et une élite qui ne veut rien céder. Cette lutte, susceptible de s’enflammer partout en Europe, pourrait être nettement plus violente aux Pays-Bas, où vient s’ajouter une composante ethnique. En effet, non seulement les minorités sont exclues sur le plan socio-économique, mais elles représentent aussi dans le tissu social des citoyens de second rang.
Bart Jungmann / De Volkskrant
http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=57297
mercredi 16 novembre 2005
Marxisme contre polygamie °
Je reviens juste du débat organisé par les Internationale Socialisten (proches du SP et des altermondialistes) et l'association des parents arabes du Diamantbuurt (quartier amstellodamois considéré comme "chaud"). C'était incroyable. Vraiment! La salle, au 3ème étage d'une vieille école, était pleine à craquer. Alors que les posters avaient été interdits par la mairie.
La modératrice, Karima Hachim (une fille très bien!), a eu l'intelligence de laisser parler le public longuement. Je crois qu'on a assisté à un moment rare lors duquel on a entendu des choses vraiment passionnantes: un mélange unique d'intelligence politique, de frustration sociale, de dénonciation des discriminations, de l'instrumentalisation de l'Islam par le pouvoir, de lutte des classes aussi (c'est vieux mais le pauvre Marx a semble-t-il trouvé quelque chose de fort)... On va dire que c'était une sorte de psychothérapie collective qui, je l'espère, va déboucher sur quelque chose de concret. Cela m'a redonné confiance en la société civile amstellodamoise. En plus, choses rare et joussive, on avait un public très mélangé (âges, genres, origine ethnique...) et à l'écoute les uns des autres.
Les adjoints du quartier et la police ont, semble-t-il, tout fait pour faire annuler cette réunion, de peur qu'on comprenne ce qui se passe et qu'on se mette à brûler des voitures dans le quartier. Ca donne une idée de la bêtise de certaines élites et de l'incompréhension des problèmes.
Une jeune sociologue néerlandaise, Miriyam Aouragh, thésarde à l'ASSR (où j'ai soutenu ma thèse), m'a dit que c'était probablement la première fois qu'un sociologue blanc leur disait qu'ils avaient raison et qu'il était temps de s'organiser (je leur ai conseillé le sabotage contre les caméras de "sécurité" et leur ai dit que les techniques d'organisation existaient pour former un groupe de pression, et que je pouvais les aider) et que ça leur avait fait beaucoup de bien. Et à moi aussi ;o)
Je me suis fait ensuite draguer politiquement par des membres du SP qui trouvent que, vu ce que j'ai dit, je n'ai rien à faire au parti travailliste. Je leur ai fait part de mes propres doutes, vis-à-vis du parti travailliste comme du SP (très blanc et très populiste). On doit de retrouver pour en parler...
En rentrant, j'ai ouvert mon ordinateur et que vois-je dans Libé? Qu'un ministre français, rejoint par l'extrême-droite, explique les émeutes par la polygamie et "la désintégration de valeurs familiales qui ne correspondent pas à un modèle partagé". N'importe naouaque! Suite des aventures bientôt...
La modératrice, Karima Hachim (une fille très bien!), a eu l'intelligence de laisser parler le public longuement. Je crois qu'on a assisté à un moment rare lors duquel on a entendu des choses vraiment passionnantes: un mélange unique d'intelligence politique, de frustration sociale, de dénonciation des discriminations, de l'instrumentalisation de l'Islam par le pouvoir, de lutte des classes aussi (c'est vieux mais le pauvre Marx a semble-t-il trouvé quelque chose de fort)... On va dire que c'était une sorte de psychothérapie collective qui, je l'espère, va déboucher sur quelque chose de concret. Cela m'a redonné confiance en la société civile amstellodamoise. En plus, choses rare et joussive, on avait un public très mélangé (âges, genres, origine ethnique...) et à l'écoute les uns des autres.
Les adjoints du quartier et la police ont, semble-t-il, tout fait pour faire annuler cette réunion, de peur qu'on comprenne ce qui se passe et qu'on se mette à brûler des voitures dans le quartier. Ca donne une idée de la bêtise de certaines élites et de l'incompréhension des problèmes.
Une jeune sociologue néerlandaise, Miriyam Aouragh, thésarde à l'ASSR (où j'ai soutenu ma thèse), m'a dit que c'était probablement la première fois qu'un sociologue blanc leur disait qu'ils avaient raison et qu'il était temps de s'organiser (je leur ai conseillé le sabotage contre les caméras de "sécurité" et leur ai dit que les techniques d'organisation existaient pour former un groupe de pression, et que je pouvais les aider) et que ça leur avait fait beaucoup de bien. Et à moi aussi ;o)
Je me suis fait ensuite draguer politiquement par des membres du SP qui trouvent que, vu ce que j'ai dit, je n'ai rien à faire au parti travailliste. Je leur ai fait part de mes propres doutes, vis-à-vis du parti travailliste comme du SP (très blanc et très populiste). On doit de retrouver pour en parler...
En rentrant, j'ai ouvert mon ordinateur et que vois-je dans Libé? Qu'un ministre français, rejoint par l'extrême-droite, explique les émeutes par la polygamie et "la désintégration de valeurs familiales qui ne correspondent pas à un modèle partagé". N'importe naouaque! Suite des aventures bientôt...
Plannologie °
Aujourd'hui j'ai discuté avec un mec super-intéressant, Rob van der Bijl, qui est un grand spécialiste de que que l'on appelle aux Pays-Bas la plannologie, c'est à dire la planification urbaine. Il est fasciné par Paris, et j'ai beaucoup appris.
Par exemple, que Paris est finalement, malgré le chaos qui la caractérise, une des villes les mieux planifiées d'Europe, surtout pour sa taille, avec des transports publics relativement efficaces. Par ailleurs, il trouve que de nombreux fonctionnaires français en poste dans des grandes agglomération (en particulier Strasbourg) sont très efficaces et ouverts, alors que beaucoup de fonctionnaires néerlandais sont incompétents. Il est aussi étonné de l'investissement massif que l'Île-de-France effectue dans les transports avec le tram, le métro et le RER. Selon lui cela a peu d'équivalent. Je crois qu'on peut dire merci à la gauche (PS, Verts et PCF) alors que la droite et le gouvernement (via le préfet de police) ont tout fait pour bloquer les travaux.
On a aussi parlé des lignes de trains, dont le nouveau TGV Bruxelles-Amsterdam... qui mettra plus de temps à relier les deux capitales quand il sera fini, puisqu'on aura un quasi-omnibus s'arrêtant dans tous les bleds de Batavie. Là encore, la vision des politiques et des fonctionnaires est nulle. C'est incompréhensible qu'on dépense tellement d'argent pour construire une ligne aussi inutile. Il aurait fallu un TGV Bruxelles-Utrecht qui continue sur l'aéroport de Schiphol et sur Amsterdam Centraal, avec des navettes rapides vers La Haye et Rotterdam. Mais cela aurait été bien trop rapide et pratique...
Par exemple, que Paris est finalement, malgré le chaos qui la caractérise, une des villes les mieux planifiées d'Europe, surtout pour sa taille, avec des transports publics relativement efficaces. Par ailleurs, il trouve que de nombreux fonctionnaires français en poste dans des grandes agglomération (en particulier Strasbourg) sont très efficaces et ouverts, alors que beaucoup de fonctionnaires néerlandais sont incompétents. Il est aussi étonné de l'investissement massif que l'Île-de-France effectue dans les transports avec le tram, le métro et le RER. Selon lui cela a peu d'équivalent. Je crois qu'on peut dire merci à la gauche (PS, Verts et PCF) alors que la droite et le gouvernement (via le préfet de police) ont tout fait pour bloquer les travaux.
On a aussi parlé des lignes de trains, dont le nouveau TGV Bruxelles-Amsterdam... qui mettra plus de temps à relier les deux capitales quand il sera fini, puisqu'on aura un quasi-omnibus s'arrêtant dans tous les bleds de Batavie. Là encore, la vision des politiques et des fonctionnaires est nulle. C'est incompréhensible qu'on dépense tellement d'argent pour construire une ligne aussi inutile. Il aurait fallu un TGV Bruxelles-Utrecht qui continue sur l'aéroport de Schiphol et sur Amsterdam Centraal, avec des navettes rapides vers La Haye et Rotterdam. Mais cela aurait été bien trop rapide et pratique...
lundi 14 novembre 2005
Manipulations et provocations °
Ce soir Abou Menebhi (d'Emcemo) m'a invité chez lui car un journaliste de Radio 1 (j'ai oublié son nom) est venu l'interviewer. C'était affreux, que des questions tendancieuses, et cette manière "passive-agressive" de poser des questions, j'étais vraiment irrité! C'était à nous de prouver qu'on n'était ni terroristes ni des paresseux (quand on parle de chômage des allochtones).
Par ailleurs, selon lui, parler de ce qui se passe en France revient à encourager les jeunes des Pays-Bas à faire pareil. Comme s'ils n'avaient pas la télé ou internet! Utiliser 'intifada' c'était palestiniser le débat et, quoi qu'on dise, il s'en foutait. Ce qu'il voulait, c'était qu'on dise du mal des politiciens d'origine maghrébine et qu'on dévie de notre propos.
A la fin, il a demandé à Abou si sa femme (qui est Britanique) était juive. Il n'arrivait pas à comprendre qu'il ait épousé une Juive. Quelle ouverture d'esprit! (Ceci dit en passant, vous savez que je pense que la mixité engendre la beauté: leur fille est très belle!)
Bref, je ne sais pas ce qu'on entendra demain matin sur Radio 1 mais je suis prêt au pire.
Heureusement, après cela nous avons été boire un coup au café du coin, et j'ai rencontré pleins de gens bien avec qui j'ai eu beaucoup de plaisir à bavarder: Ali Lazrak (viré du SP car il ne voulait pas filer 65% de son traitement de député au parti, il m'en a raconté de belles sur le SP, j'en parlerai plus tard), un écrivain algérien francophone invité un an pour écrire (El-Mahdi Acherchour, qui vit dans la première maison d'Anne Frank à Amsterdam et qui bosse sur des poésies en français), et Fenna Ulichki (qui aimerait être élue sur la liste GroenLinks à Amsterdam, et qui a aussi du mal à s'imposer face aux hommes blancs néerlandais). J'aime à nouveau Amsterdam quand on y rencontre des gens biens!
Par ailleurs, selon lui, parler de ce qui se passe en France revient à encourager les jeunes des Pays-Bas à faire pareil. Comme s'ils n'avaient pas la télé ou internet! Utiliser 'intifada' c'était palestiniser le débat et, quoi qu'on dise, il s'en foutait. Ce qu'il voulait, c'était qu'on dise du mal des politiciens d'origine maghrébine et qu'on dévie de notre propos.
A la fin, il a demandé à Abou si sa femme (qui est Britanique) était juive. Il n'arrivait pas à comprendre qu'il ait épousé une Juive. Quelle ouverture d'esprit! (Ceci dit en passant, vous savez que je pense que la mixité engendre la beauté: leur fille est très belle!)
Bref, je ne sais pas ce qu'on entendra demain matin sur Radio 1 mais je suis prêt au pire.
Heureusement, après cela nous avons été boire un coup au café du coin, et j'ai rencontré pleins de gens bien avec qui j'ai eu beaucoup de plaisir à bavarder: Ali Lazrak (viré du SP car il ne voulait pas filer 65% de son traitement de député au parti, il m'en a raconté de belles sur le SP, j'en parlerai plus tard), un écrivain algérien francophone invité un an pour écrire (El-Mahdi Acherchour, qui vit dans la première maison d'Anne Frank à Amsterdam et qui bosse sur des poésies en français), et Fenna Ulichki (qui aimerait être élue sur la liste GroenLinks à Amsterdam, et qui a aussi du mal à s'imposer face aux hommes blancs néerlandais). J'aime à nouveau Amsterdam quand on y rencontre des gens biens!
Débat: émeutes en France: quelles causes? Est-ce que ça peut arriver aux Pays-Bas?
Mercredi 16 novembre 2005
Diamantbuurt Smaragdplein 3, Amsterdam
Discussion 19:00-20:15 / Intervenants: Laurent Chambon (sociologue français), Karwan Fatah (Socialistes internationaux). modératrice: Karima Hachim (Ensemble contre le racisme)
20:30-22:00: Film "La Haine"
Organisé par l'IS et l'association des parents arabes (AOC)
De rellen in Frankrijk: Wat zijn de oorzaken? Kan het ook hier gebeuren?
Woensdag 16 november Amsterdam
Diamantbuurt Smaragdplein 3
Zaal open: 18.30 uur
Inleiding en discussie: 19.00-20.15 uur
Sprekers:
• Laurent Chambon (Franse socioloog)
• Karwan Fatah (Internationale Socialisten)
Gespreksleider: Karima Hachim (Samen tegen Racisme)
Pauze: 20.15-20.30 uur
Vertoning film: 20.30-22.00 uur
Georganiseerd door de IS en stichting Arabische Oudercomissie (AOC)
De jongeren in de Franse voorsteden zijn in opstand gekomen. Een golf van protest kwam los nadat twee tieners in de Parijse buitenwijk Clichy-sous-Bois op de vlucht voor de politie de dood vonden in een elektriciteitshuisje. De volgende dag schoot de politie tijdens Ramadan traangas naar binnen in een moskee, en riep minister Sarkozy op voor nog harder optreden. Als een olievlek verspreidden de rellen zich over de rest van Parijs en Frankrijk, waarbij gebouwen en honderden auto’s in brand werden gestoken. Een van de jongeren zei op televisie: ‘Dit is ons nieuwe mei ‘68!’
Inmiddels heeft de regering de noodtoestand afgekondigd en spreekt de politie van een ‘burgeroorlog’. Maar hoe repressiever en gewelddadiger wordt opgetreden, hoe sterker de vraag naar boven komt waar deze rellen vandaan komen: wat zijn de feiten over de armoede en sociale achterstand in deze voorsteden, en met welke harde realiteit worden jongeren geconfronteerd die een baan zoeken? Hoe diepgeworteld is discriminatie op de arbeidsmarkt, en hoe sterk is het racisme bij de Franse politie? Wat zijn de overeenkomsten met Nederland en kunnen deze rellen ook hier gebeuren? Kom langs en discussieer mee!
Aansluitend op de discussie zal de film ‘ La Haine’ (De Haat) worden vertoond van Matthieu Kassovitz uit 1995, over drie vrienden een Arabische, joodse en zwarte jongen in een voorstad van Parijs. De film is een ijzersterke aanklacht tegen racisme en politiegeweld en heeft 10 jaar na dato slechts aan actualiteit gewonnen.
Diamantbuurt Smaragdplein 3, Amsterdam
Discussion 19:00-20:15 / Intervenants: Laurent Chambon (sociologue français), Karwan Fatah (Socialistes internationaux). modératrice: Karima Hachim (Ensemble contre le racisme)
20:30-22:00: Film "La Haine"
Organisé par l'IS et l'association des parents arabes (AOC)
De rellen in Frankrijk: Wat zijn de oorzaken? Kan het ook hier gebeuren?
Woensdag 16 november Amsterdam
Diamantbuurt Smaragdplein 3
Zaal open: 18.30 uur
Inleiding en discussie: 19.00-20.15 uur
Sprekers:
• Laurent Chambon (Franse socioloog)
• Karwan Fatah (Internationale Socialisten)
Gespreksleider: Karima Hachim (Samen tegen Racisme)
Pauze: 20.15-20.30 uur
Vertoning film: 20.30-22.00 uur
Georganiseerd door de IS en stichting Arabische Oudercomissie (AOC)
De jongeren in de Franse voorsteden zijn in opstand gekomen. Een golf van protest kwam los nadat twee tieners in de Parijse buitenwijk Clichy-sous-Bois op de vlucht voor de politie de dood vonden in een elektriciteitshuisje. De volgende dag schoot de politie tijdens Ramadan traangas naar binnen in een moskee, en riep minister Sarkozy op voor nog harder optreden. Als een olievlek verspreidden de rellen zich over de rest van Parijs en Frankrijk, waarbij gebouwen en honderden auto’s in brand werden gestoken. Een van de jongeren zei op televisie: ‘Dit is ons nieuwe mei ‘68!’
Inmiddels heeft de regering de noodtoestand afgekondigd en spreekt de politie van een ‘burgeroorlog’. Maar hoe repressiever en gewelddadiger wordt opgetreden, hoe sterker de vraag naar boven komt waar deze rellen vandaan komen: wat zijn de feiten over de armoede en sociale achterstand in deze voorsteden, en met welke harde realiteit worden jongeren geconfronteerd die een baan zoeken? Hoe diepgeworteld is discriminatie op de arbeidsmarkt, en hoe sterk is het racisme bij de Franse politie? Wat zijn de overeenkomsten met Nederland en kunnen deze rellen ook hier gebeuren? Kom langs en discussieer mee!
Aansluitend op de discussie zal de film ‘ La Haine’ (De Haat) worden vertoond van Matthieu Kassovitz uit 1995, over drie vrienden een Arabische, joodse en zwarte jongen in een voorstad van Parijs. De film is een ijzersterke aanklacht tegen racisme en politiegeweld en heeft 10 jaar na dato slechts aan actualiteit gewonnen.
dimanche 13 novembre 2005
Débat: L'"intifada" française est-elle contagieuse?
Lieu: Emcemo Tweede Oosterparkstraat 77 hs
Heure: 19:30 / Date: 18 novembre 2005
Après deux semaines d’émeutes dans les banlieues françaises, il est temps de faire le point sur ce qui s’est passé et comment c'est allé aussi loin, avec deux spécialistes de la question: Abou Menebhi, président d’Emcemo et spécialiste de la situation dans les banlieues néerlandaises, Frédéric Sarkis, représentant des Indigènes de la République, et Laurent Chambon, sociologue français vivant à Amsterdam.
Au programme:
- causes des émeutes
- similarités et différences entre les situations françaises et néerlandaises
- comment s'est passé l’immigration et l’intégration dans les deux pays
- peut-on parler d'islamisation des problèmes?
Après la réaction des deux spécialistes sur ces questions, une discussion aura lieu avec le public sur les leçons à tirer pour le futur.
Pour plus d'information, prenez contact avec Emcemo, par email (info@emcemo.nl) ou par téléphone: 020 – 42 888 25.
Debat : Is de Franse “intifada” besmettelijke?
Plaats: Emcemo 2e Oosterparkstraat 77 hs
Tijd: 19:30 uur / Datum: 18 november
Na twee weken letterlijke verhitte opstanden in de Franse voorsteden, is nu de tijd aangebroken voor opheldering over wat is gebeurd en hoe komt dat het zo ver is gekomen. Twee inleiders de heer Abdou Menbhi, voorzitter van het Emcemo en kenner van de situatie in de achterstandswijken in Nederland, de heer Sarkis, vertegenwoordiger van Les Indigènes de la République (actief in de buitenwijken van Parijs), en de heer Laurent Chambon. Franse Socioloog, met als hoofdverblijfplaats Amsterdam. Als bespreekpunten van het programma zal aan de orde komen:
- de aanleiding tot de opstanden in Frankrijk
- de overeenkomsten en verschillen in de situatie in Frankrijk en In Nederland
- Hoe verloop de immigratie en integratie in beide landen?
- Is er sprake van islamiseringen van de problemen?
Opzet: Na reactie van beide deskundigen op deze vragen wordt verder met de zaal discussie gevoerd over de lessen die hieruit getrokken kunnen worden voor de toekomst.
Voor meer informatie contact opnemen met Emcemo, per email (info@emcemo.nl) of telefonisch: 020 – 42 888 25.
Heure: 19:30 / Date: 18 novembre 2005
Après deux semaines d’émeutes dans les banlieues françaises, il est temps de faire le point sur ce qui s’est passé et comment c'est allé aussi loin, avec deux spécialistes de la question: Abou Menebhi, président d’Emcemo et spécialiste de la situation dans les banlieues néerlandaises, Frédéric Sarkis, représentant des Indigènes de la République, et Laurent Chambon, sociologue français vivant à Amsterdam.
Au programme:
- causes des émeutes
- similarités et différences entre les situations françaises et néerlandaises
- comment s'est passé l’immigration et l’intégration dans les deux pays
- peut-on parler d'islamisation des problèmes?
Après la réaction des deux spécialistes sur ces questions, une discussion aura lieu avec le public sur les leçons à tirer pour le futur.
Pour plus d'information, prenez contact avec Emcemo, par email (info@emcemo.nl) ou par téléphone: 020 – 42 888 25.
Debat : Is de Franse “intifada” besmettelijke?
Plaats: Emcemo 2e Oosterparkstraat 77 hs
Tijd: 19:30 uur / Datum: 18 november
Na twee weken letterlijke verhitte opstanden in de Franse voorsteden, is nu de tijd aangebroken voor opheldering over wat is gebeurd en hoe komt dat het zo ver is gekomen. Twee inleiders de heer Abdou Menbhi, voorzitter van het Emcemo en kenner van de situatie in de achterstandswijken in Nederland, de heer Sarkis, vertegenwoordiger van Les Indigènes de la République (actief in de buitenwijken van Parijs), en de heer Laurent Chambon. Franse Socioloog, met als hoofdverblijfplaats Amsterdam. Als bespreekpunten van het programma zal aan de orde komen:
- de aanleiding tot de opstanden in Frankrijk
- de overeenkomsten en verschillen in de situatie in Frankrijk en In Nederland
- Hoe verloop de immigratie en integratie in beide landen?
- Is er sprake van islamiseringen van de problemen?
Opzet: Na reactie van beide deskundigen op deze vragen wordt verder met de zaal discussie gevoerd over de lessen die hieruit getrokken kunnen worden voor de toekomst.
Voor meer informatie contact opnemen met Emcemo, per email (info@emcemo.nl) of telefonisch: 020 – 42 888 25.
vendredi 11 novembre 2005
Blame the victim °
J'ai reçu aujourd'hui un coup de fil d'un journaliste de HP/De Tijd (journal relativement à droite, mais un des plus lisibles). En gros il voulait en savoir plus sur ma situation après l'article dans le Volkskrant. On a fini par parler un peu de la situation des étrangers aux Pays-Bas, en particulier ceux qui sont éduqués. Moi, donc, mais pas seulement. Je suis ici depuis 7 ans et si je parle néerlandais à peu près correctement, je suis loin du bilinguisme. Par ailleurs, de tous les étrangers que j'ai fréquentés durant ma thèse (et avant), je suis le seul à être resté (avec les conséquences professionnelles que l'on sait). Je ne sais pas si c'est plus facile de trouver du travail ailleurs. Je ne pense pas.
Il n'empêche qu'il y avait quelque chose dans le ton de ce journaliste qui laissait entendre que j'étais une grosse brêle. Que si je n'arrivais même pas à décrocher un poste de prof de français, par exemple, c'est que mon néerlandais n'était pas assez bon (en fait ceux qui ont décroché le job connaissaient le proviseur, c'est là la grosse différence). Je lui ai parlé d'un mec que je connais qui est Français d'origine marocaine, titulaire d'un DEA, marié à une kreukreue super-éduquée, qui ne peut pas devenir prof de français parce qu'il a eu 498 et pas 500 à un test de néerlandais. Le mec parle français et arabe parfaitement, son anglais et son néerlandais sont très bons. En plus, il serait un superprof: il sait ce que c'est que l'émigration, l'intégration, ce serait un super modèle pour les mômes de son quartier.
Mais non, 498 seulement, donc pas de prof de français pour ces jeunes.
Les élites françaises sont arrogantes et ethnocentristes, mais j'ai peur qu'une partie des média néerlandais souffrent du même mal. On verra comment ça sortira dans HP/De Tijd, mais j'ai peur qu'on nous resserve la même vieille rangaine réactionnaire: "ils galèrent parce qu'ils ne sont pas à la hauteur". Forcément, s'ils ont un superjob, c'est qu'ils sont excellents, et que les autres sont trop ignares.
Suspense, donc.
Il n'empêche qu'il y avait quelque chose dans le ton de ce journaliste qui laissait entendre que j'étais une grosse brêle. Que si je n'arrivais même pas à décrocher un poste de prof de français, par exemple, c'est que mon néerlandais n'était pas assez bon (en fait ceux qui ont décroché le job connaissaient le proviseur, c'est là la grosse différence). Je lui ai parlé d'un mec que je connais qui est Français d'origine marocaine, titulaire d'un DEA, marié à une kreukreue super-éduquée, qui ne peut pas devenir prof de français parce qu'il a eu 498 et pas 500 à un test de néerlandais. Le mec parle français et arabe parfaitement, son anglais et son néerlandais sont très bons. En plus, il serait un superprof: il sait ce que c'est que l'émigration, l'intégration, ce serait un super modèle pour les mômes de son quartier.
Mais non, 498 seulement, donc pas de prof de français pour ces jeunes.
Les élites françaises sont arrogantes et ethnocentristes, mais j'ai peur qu'une partie des média néerlandais souffrent du même mal. On verra comment ça sortira dans HP/De Tijd, mais j'ai peur qu'on nous resserve la même vieille rangaine réactionnaire: "ils galèrent parce qu'ils ne sont pas à la hauteur". Forcément, s'ils ont un superjob, c'est qu'ils sont excellents, et que les autres sont trop ignares.
Suspense, donc.
jeudi 10 novembre 2005
Conservatisme socialiste? °
Alors que l'extrême-gauche est très très active sur le terrain (j'ai déjà été invité à deux débats par les Jeunes Socialistes proches des mouvements altermondialistes et gauchistes, et par le SP), silence radio total du côté du parti travailliste. Enfin, silence, pas vraiment. Je viens d'apprendre que Rachid Jamari a été mis en 20ème position alors qu'il est très actif auprès de la communauté marocaine, et d'après mes contacts marocains c'est la même chose un peu partout: saupoudrage très très léger des listes avec un Marocain par ci, un Turc par là, mais rien de vraiment consistant. Aucun Européen, assez peu de femmes...
Par ailleurs, il n'y a absolument aucun débat sur l'intégration, et mes tentatives de monter un groupe de réflexion sur le sujet se heurte... à une indifférence absolue. Tout le monde s'en fout. Totalement. On ne parle que de réunions de bureau, de réunions de sections, de réglement intérieur, de statuts internes et de possibilités de pouvoir.
Mes parents me racontent qu'en France au PS c'est la même chose: ma mère a quitté le parti, écoeurée. Elle pense qu'elle ne sert à rien, tout au plus à légitimer les éléphants. Ce qu'elle vit ou dit n'a aucune importance. Mon père y est encore parce qu'il y a des potes (tous à la retraite, bonjour la pyramide des âges!) mais ne semble pas beaucoup plus enthousiaste.
Pendant ce temps, les droites française et néerlandaise passent des lois liberticides, traitent certains citoyens comme des indésirables, insultent les immigrés et oublient les leçons de l'histoire (ces leçons dont on se sert prétendument pour construire l'Europe). Et la gauche ne fait rien. Elle se réunit en bureaux, en sections, parle statuts et ce sont toujours les mêmes qui se retrouvent à sa tête, malgré le fait qu'ils ont démontré leur nullité. Bref, aujourd'hui je ne suis pas très optimiste. Me serais-je trompé de parti?
Par ailleurs, il n'y a absolument aucun débat sur l'intégration, et mes tentatives de monter un groupe de réflexion sur le sujet se heurte... à une indifférence absolue. Tout le monde s'en fout. Totalement. On ne parle que de réunions de bureau, de réunions de sections, de réglement intérieur, de statuts internes et de possibilités de pouvoir.
Mes parents me racontent qu'en France au PS c'est la même chose: ma mère a quitté le parti, écoeurée. Elle pense qu'elle ne sert à rien, tout au plus à légitimer les éléphants. Ce qu'elle vit ou dit n'a aucune importance. Mon père y est encore parce qu'il y a des potes (tous à la retraite, bonjour la pyramide des âges!) mais ne semble pas beaucoup plus enthousiaste.
Pendant ce temps, les droites française et néerlandaise passent des lois liberticides, traitent certains citoyens comme des indésirables, insultent les immigrés et oublient les leçons de l'histoire (ces leçons dont on se sert prétendument pour construire l'Europe). Et la gauche ne fait rien. Elle se réunit en bureaux, en sections, parle statuts et ce sont toujours les mêmes qui se retrouvent à sa tête, malgré le fait qu'ils ont démontré leur nullité. Bref, aujourd'hui je ne suis pas très optimiste. Me serais-je trompé de parti?
Entretien pour Témoignage Chrétien *
"La France s'enfonce dans le conservatisme"
Laurent Chambon, politologue, vit et enseigne à Amsterdam. Ses recherches portent sur la représentation politique des minorités en France et aux Pays-Bas.
Comment percevez-vous les appels à la vigilance face au risque communautariste en France ?
Je constate qu’il n’y a qu’en France que le terme « communautarisme » déclenche une telle hystérie. Aux Pays-Bas, où je réside, les gens ne comprennent même pas le mot. En Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Belgique ou en Allemagne, vous n’entendrez pratiquement personne invoquer le « communautarisme » comme catégorie d’analyse.
Ne peut-on pas tout de même constater un repli identitaire de certaines communautés qui peut parfois virer à la ghettoïsation ?
Quelles communautés ? On ne nous bassine pas avec la « communauté » des ornithologues ou des amateurs de cuisine épicée. Et pourtant, les gens qui mangent épicé ne vont-ils pas briser l’unité gastronomique de la France ? Quant aux soi-disant ghettos, ils concernent des groupes en butte à l’hostilité. On ne se replie pas volontairement dans un ghetto, on y est poussé. D’ailleurs, on ne parle jamais du communautarisme bourgeois parisien. Comme par hasard, l’accusation de communautarisme ne vise que des identités stigmatisées.
L’universalisme auquel en appelent ceux qui dénoncent le communautarisme vous semble-t-il surfait ?
Ce qui est surfait, c’est un pseudo-universalisme qu’on pourrait qualifier de « particulariste ». Je reprends là une idée féministe de base : les hommes ne cherchent même pas à se définir parce qu’ils se considèrent comme universels. Tout ce qui est non-homme, non-blanc, etc, est présenté comme minoritaire. Pourtant, les hommes blancs sont eux-mêmes une minorité. Mais seule cette minorité se voit légitimée à parler au non de l’universel. Il ne suffit pas de se réclamer d’un idéal pour que cet idéal soit réellement défendu. Souvenez-vous des républiques « démocratiques » et « populaires », qui n’étaient ni démocratiques ni populaires. Hurler au communautarisme au nom de l’universel et de la laïcité n’empêche pas d’aller à contre-courant de ces beaux principes, par exemple en empêchant des filles voilées d’aller à l’école.
La dénonciation du communautarisme cacherait-elle autre chose ?
Il est plus confortable de dénoncer le communautarisme des homosexuels plutôt que de dire franchement son homophobie. Même chose à l’encontre des musulmans ou des juifs. Quoique certains « intellectuels » n’hésitent plus à revendiquer leur islamophobie… Mais il y a un autre phénomène qui contribue à l’inquiétude d’une certaine « élite » qui se croit universaliste. Son pouvoir repose sur l’élection et sur la maîtrise de certains codes propres à un milieu social et culturel bien précis. Si les critères qui déterminent l’élection et les codes à maîtriser changent, le pouvoir devient plus dur à conserver. Dans le quartier où j’habite, à Amsterdam, les minorités sont très présentes. Si un parti présente une liste de quinquagénaires blancs, riches et hétérosexuels, les gens voteront pour les autres partis. Du coup, la composition des listes est très délicate. L’accès au pouvoir devient plus dur pour les élites habituelles. Ils ne disposent plus que d’une place plutôt que de cinq sur une liste. La compétition est terrible. C’est aussi pour cette raison qu’on a vu une telle résistance en France au moment de l’introduction de la loi sur la parité.
Mais un quinquagénaire blanc et riche ne peut-il pas défendre les droits des minorités ?
Bien sûr que si. Mais cette légitimité à défendre les droits des minorités, on la dénie justement à ceux qui sont concernés. Les minorités sont plus ou moins tenues de rester dans leur placard. En France, un homme politique homosexuel qui défend un projet favorable aux gays va être délégitimé, alors qu’on ne se posera pas de question pour un médecin qui défend les intérêts des médecins ou un agriculteur qui défend ceux des agriculteurs.
Croyez-vous encore au modèle républicain ?
Je crois sincèrement à la légitimité du modèle républicain et laïque, une des rares chose qu’on puisse encore exporter. Ce qui est dommage, c’est que la médiocrité d’une élite gallo-centrée ruine ces idée d’universalisme et de laïcité qui sont des idées nobles. La France s’enferme dans une sorte de conservatisme frileux et d’autres modèles prennent le devant, des modèles peut-être moins beaux, moins nobles, mais moins xénophobes et plus pragmatiques.
Propos recueillis par Jérôme Anciberro
Paru dans le n°3178 du 10 novembre 2005 intitulé 'Communautarisme, le faux procès'
http://www.temoignagechretien.fr/journal/sommaire.php?PHPSESSID=9ba784dcc83d0a46a66f7914f00a6c13
A noter que l'entretien a été réalisé avant les émeutes en France!
Laurent Chambon, politologue, vit et enseigne à Amsterdam. Ses recherches portent sur la représentation politique des minorités en France et aux Pays-Bas.
Comment percevez-vous les appels à la vigilance face au risque communautariste en France ?
Je constate qu’il n’y a qu’en France que le terme « communautarisme » déclenche une telle hystérie. Aux Pays-Bas, où je réside, les gens ne comprennent même pas le mot. En Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Belgique ou en Allemagne, vous n’entendrez pratiquement personne invoquer le « communautarisme » comme catégorie d’analyse.
Ne peut-on pas tout de même constater un repli identitaire de certaines communautés qui peut parfois virer à la ghettoïsation ?
Quelles communautés ? On ne nous bassine pas avec la « communauté » des ornithologues ou des amateurs de cuisine épicée. Et pourtant, les gens qui mangent épicé ne vont-ils pas briser l’unité gastronomique de la France ? Quant aux soi-disant ghettos, ils concernent des groupes en butte à l’hostilité. On ne se replie pas volontairement dans un ghetto, on y est poussé. D’ailleurs, on ne parle jamais du communautarisme bourgeois parisien. Comme par hasard, l’accusation de communautarisme ne vise que des identités stigmatisées.
L’universalisme auquel en appelent ceux qui dénoncent le communautarisme vous semble-t-il surfait ?
Ce qui est surfait, c’est un pseudo-universalisme qu’on pourrait qualifier de « particulariste ». Je reprends là une idée féministe de base : les hommes ne cherchent même pas à se définir parce qu’ils se considèrent comme universels. Tout ce qui est non-homme, non-blanc, etc, est présenté comme minoritaire. Pourtant, les hommes blancs sont eux-mêmes une minorité. Mais seule cette minorité se voit légitimée à parler au non de l’universel. Il ne suffit pas de se réclamer d’un idéal pour que cet idéal soit réellement défendu. Souvenez-vous des républiques « démocratiques » et « populaires », qui n’étaient ni démocratiques ni populaires. Hurler au communautarisme au nom de l’universel et de la laïcité n’empêche pas d’aller à contre-courant de ces beaux principes, par exemple en empêchant des filles voilées d’aller à l’école.
La dénonciation du communautarisme cacherait-elle autre chose ?
Il est plus confortable de dénoncer le communautarisme des homosexuels plutôt que de dire franchement son homophobie. Même chose à l’encontre des musulmans ou des juifs. Quoique certains « intellectuels » n’hésitent plus à revendiquer leur islamophobie… Mais il y a un autre phénomène qui contribue à l’inquiétude d’une certaine « élite » qui se croit universaliste. Son pouvoir repose sur l’élection et sur la maîtrise de certains codes propres à un milieu social et culturel bien précis. Si les critères qui déterminent l’élection et les codes à maîtriser changent, le pouvoir devient plus dur à conserver. Dans le quartier où j’habite, à Amsterdam, les minorités sont très présentes. Si un parti présente une liste de quinquagénaires blancs, riches et hétérosexuels, les gens voteront pour les autres partis. Du coup, la composition des listes est très délicate. L’accès au pouvoir devient plus dur pour les élites habituelles. Ils ne disposent plus que d’une place plutôt que de cinq sur une liste. La compétition est terrible. C’est aussi pour cette raison qu’on a vu une telle résistance en France au moment de l’introduction de la loi sur la parité.
Mais un quinquagénaire blanc et riche ne peut-il pas défendre les droits des minorités ?
Bien sûr que si. Mais cette légitimité à défendre les droits des minorités, on la dénie justement à ceux qui sont concernés. Les minorités sont plus ou moins tenues de rester dans leur placard. En France, un homme politique homosexuel qui défend un projet favorable aux gays va être délégitimé, alors qu’on ne se posera pas de question pour un médecin qui défend les intérêts des médecins ou un agriculteur qui défend ceux des agriculteurs.
Croyez-vous encore au modèle républicain ?
Je crois sincèrement à la légitimité du modèle républicain et laïque, une des rares chose qu’on puisse encore exporter. Ce qui est dommage, c’est que la médiocrité d’une élite gallo-centrée ruine ces idée d’universalisme et de laïcité qui sont des idées nobles. La France s’enferme dans une sorte de conservatisme frileux et d’autres modèles prennent le devant, des modèles peut-être moins beaux, moins nobles, mais moins xénophobes et plus pragmatiques.
Propos recueillis par Jérôme Anciberro
Paru dans le n°3178 du 10 novembre 2005 intitulé 'Communautarisme, le faux procès'
http://www.temoignagechretien.fr/journal/sommaire.php?PHPSESSID=9ba784dcc83d0a46a66f7914f00a6c13
A noter que l'entretien a été réalisé avant les émeutes en France!
mercredi 9 novembre 2005
Scandale sémantique: "pédé" devient "connard" *
Lors de la diffusion par la société de diffusion catholique KRO (les média publics néerlandais sont partagés entre religions et groupes philosophiques), une interprétation libre dans les sous-titre a causé un émoi parmi certaines associations et au GayKrant.
Dans un reportage sur les émeutes en France, des jeunes traitent le ministre de l'intérieur de "pédé", sous-titré par "connard" ("klootzak" en néerlandais).
Ibrahim Elatik, qui s'occupe de l'émancipation des jeunes musulmans d'origine nord-africaine, est outré: "c'est une fois de plus la preuve du manque de connaissance de ce qui se passe vraiment. Les Néerlandais veulent rester polis, et traduisent "pédé" par "connard". Mais on passe sur le fait que les Musulmans ont un énorme problème avec l'homosexualité. C'est bien pour cela qu'ils ont appelé le ministre "pédé" et pas "connard"."
Elatik pense que l'action de KRO légitime, de fait, l'homophobie: "il faut montrer ce qui se passe, en parler, et faire en sorte que la violence de ces jeunes à l'encontre des homos soit peu à peu réduite".
Le service de presse de KRO et la rédaction de l'émission Netwerk qui a diffusé ce programme n'ont pas souhaité faire commentaires.
Dans un reportage sur les émeutes en France, des jeunes traitent le ministre de l'intérieur de "pédé", sous-titré par "connard" ("klootzak" en néerlandais).
Ibrahim Elatik, qui s'occupe de l'émancipation des jeunes musulmans d'origine nord-africaine, est outré: "c'est une fois de plus la preuve du manque de connaissance de ce qui se passe vraiment. Les Néerlandais veulent rester polis, et traduisent "pédé" par "connard". Mais on passe sur le fait que les Musulmans ont un énorme problème avec l'homosexualité. C'est bien pour cela qu'ils ont appelé le ministre "pédé" et pas "connard"."
Elatik pense que l'action de KRO légitime, de fait, l'homophobie: "il faut montrer ce qui se passe, en parler, et faire en sorte que la violence de ces jeunes à l'encontre des homos soit peu à peu réduite".
Le service de presse de KRO et la rédaction de l'émission Netwerk qui a diffusé ce programme n'ont pas souhaité faire commentaires.
La liste travailliste presqu'entrevue °
Finalement hier j'ai reçu un message d'un mec du parti travailliste, je suis en 9ème position sur leur proposition de liste. Pas directement éligible donc (snif!)...
J'ai reçu un message d'une fille du PvdA Oud-Zuid (très sympa, par ailleurs). Je traduit vite fait: "j'ai une vue complète de la liste et on a choisi la continuité, on le voit en début de liste. Avant toi il y a 3 femmes, 1 homme turc, et 4 hommes néerlandais, dont 2 sont déjà au conseil municipal. Je pense que t'as une bonne place, vu le reste de la liste et le fait que tu sois relativement 'nouveau', ce qui bien sûr ne préjuge pas de tes qualités. Il faut que tu voies que 2 membres très actifs sont après toi sur la liste! Même un membre du Sénat. D'après moi tu as des chances raisonnables d'être élu, surtout si on doit pourvoir un conseiller municipal!"
Donc, malgré une légère déception, je suis rassuré. Et ce n'est, apparement, pas une liste monochrome comme avait pu l'être la liste précédente. Je suis donc relativement fier. La suite des aventures très bientôt!
J'ai reçu un message d'une fille du PvdA Oud-Zuid (très sympa, par ailleurs). Je traduit vite fait: "j'ai une vue complète de la liste et on a choisi la continuité, on le voit en début de liste. Avant toi il y a 3 femmes, 1 homme turc, et 4 hommes néerlandais, dont 2 sont déjà au conseil municipal. Je pense que t'as une bonne place, vu le reste de la liste et le fait que tu sois relativement 'nouveau', ce qui bien sûr ne préjuge pas de tes qualités. Il faut que tu voies que 2 membres très actifs sont après toi sur la liste! Même un membre du Sénat. D'après moi tu as des chances raisonnables d'être élu, surtout si on doit pourvoir un conseiller municipal!"
Donc, malgré une légère déception, je suis rassuré. Et ce n'est, apparement, pas une liste monochrome comme avait pu l'être la liste précédente. Je suis donc relativement fier. La suite des aventures très bientôt!
mardi 8 novembre 2005
Jamais l'un sans l'autre °
Après m'être retrouvé en page 3 du Volkskrant avec une photo affreuse et un résumé primitif (ci-contre le scan de l'article réalisé par Mehmet; quand on clique dessus, ça s'agrandit, magique!), me voici cité dans la presse néerlandaise résumée par l'ambassade de France à la Haye (pour les non-kreukreuphones):
LE DOSSIER DU JOUR : Emeutes en France
"Les émeutes en France ont fait un premier mort, mais le gouvernement ne veut pas encore engager l’armée", écrit la rédaction étrangère du Trouw à la une. "En cas de nécessité les communes pourront instaurer un couvre-feu." "Le premier ministre Villepin a qualifié à la télévision française ces émeutes d’’inacceptables et inexcusables’ et il a promis de faire appel à 1 500 policiers supplémentaires. Selon lui, des ’réseaux criminels’ appuient les désordres, mais il a également reconnu que les jeunes se sentent en ’rupture sociale’."
"Les émeutes françaises ne viennent pas seulement du chômage, du mauvais logement et de la discrimination", remarque le journal chrétien progressiste dans son cahier de Verdieping, au-dessus d’un article de fond de Paul-Kleis Jager.
"Le sociologue Laurent Mucchielli est actuellement l’un des spécialistes les plus cités à propos des jeunes émeutiers des banlieues françaises. La principale raison des désordres, dit Mucchielli, est la situation économique. Celle-ci est mauvaise : dans certains quartiers les statistiques du chômage grimpent à 50, 60 pour cent ou plus. Selon Mucchielli, la discrimination suivant la couleur de la peau et le code postal alimentent ’en permanence les sentiments d’insatisfaction, d’injustice et d’exclusion’."
"Durant le programme télévisé Buitenhof , dimanche, Laurent Chambon, un collègue de Mucchielli actif à Amsterdam, a tenu le même discours : les écoles et les magasins qui brûlent sont un cri de détresse de citoyens de deuxième rang humiliés. Et le ministre Nicolas Sarkozy leur donne encore un coup de pied supplémentaire, a affirmé Chambon. ’Il les qualifie de racaille, parce qu’il espère devenir président de cette façon-là. Ces jeunes le sentent et ils n’acceptent pas cela’."L’article de Jager fait par ailleurs référence à l’entrepreneur Aziz Senni, auteur du livre L’ascenseur social est en panne... j’ai pris l’escalier, et à Lucienne Bui Trong, ancienne chef de la cellule "villes et banlieues" des Renseignements généraux : "L’idée que les problèmes sociaux excusent les comportements criminels domine. Quiconque parle de dégradation des normes est classé politiquement incorrect. Et la police joue le rôle de tête de Turc nationale."
"Il y a encore un autre aspect qui retient à peine l’attention dans les considérations sur les émeutes", conclut le journaliste : "l’ampleur de l’immigration en France." "Ce domaine est abandonné en totalité au Front National de Jean-Marie Le Pen. Etant donné que cet homme a qualifié l’holocauste de détail de l’histoire de la Deuxième guerre mondiale, on l’évite. Mais l’ampleur de l’immigration, qui est maintenant son violon d’Ingres exclusif, joue bel et bien un rôle dans l’origine des problèmes. La capacité d’accueil de la France est mise à rude épreuve depuis 1974, lorsqu’on a donné le feu vert à la réunification familiale."
Un reporter du Volkskrant (p.3) s’est promené avec Laurent Chambon, venu et resté aux Pays-Bas il y a sept ans, dans un quartier déshérité d’Amsterdam. "Il a étudié de près les problèmes d’intégration en France et aux Pays-Bas et il n’en est pas devenu plus optimiste. On peut résumer ainsi ses conclusions : les Français sont peut-être tolérants, la France est xénophobe. Les Pays-Bas sont peut-être tolérants, les Néerlandais sont xénophobes. Le résultat revient au même : il n’y a pas d’intégration. ’Les Français, après le meurtre de Theo van Gogh, ont déclaré la faillite du modèle néerlandais de coexistence multiculturelle. Maintenant, les Néerlandais disent la même chose du modèle français, mais tout cela est absurde. Ce n’est pas une question de modèle, mais d’attitude.""Ce qui se passe en ce moment dans les banlieues déshéritées de France n’est rien d’autre qu’une lutte des classes entre des gens qui n’ont rien et une élite qui ne veut rien lâcher ; Cette lutte peut éclater partout en Europe et aux Pays-Bas elle pourrait même être plus violente à cause de la présence d’une composante ethnique." Chambon veut pour exemple de cette composante ethnique le fait que les mariages mixtes sont monnaie courante en France, mais exceptionnels aux Pays-Bas.
http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6579
LE DOSSIER DU JOUR : Emeutes en France
"Les émeutes en France ont fait un premier mort, mais le gouvernement ne veut pas encore engager l’armée", écrit la rédaction étrangère du Trouw à la une. "En cas de nécessité les communes pourront instaurer un couvre-feu." "Le premier ministre Villepin a qualifié à la télévision française ces émeutes d’’inacceptables et inexcusables’ et il a promis de faire appel à 1 500 policiers supplémentaires. Selon lui, des ’réseaux criminels’ appuient les désordres, mais il a également reconnu que les jeunes se sentent en ’rupture sociale’."
"Les émeutes françaises ne viennent pas seulement du chômage, du mauvais logement et de la discrimination", remarque le journal chrétien progressiste dans son cahier de Verdieping, au-dessus d’un article de fond de Paul-Kleis Jager.
"Le sociologue Laurent Mucchielli est actuellement l’un des spécialistes les plus cités à propos des jeunes émeutiers des banlieues françaises. La principale raison des désordres, dit Mucchielli, est la situation économique. Celle-ci est mauvaise : dans certains quartiers les statistiques du chômage grimpent à 50, 60 pour cent ou plus. Selon Mucchielli, la discrimination suivant la couleur de la peau et le code postal alimentent ’en permanence les sentiments d’insatisfaction, d’injustice et d’exclusion’."
"Durant le programme télévisé Buitenhof , dimanche, Laurent Chambon, un collègue de Mucchielli actif à Amsterdam, a tenu le même discours : les écoles et les magasins qui brûlent sont un cri de détresse de citoyens de deuxième rang humiliés. Et le ministre Nicolas Sarkozy leur donne encore un coup de pied supplémentaire, a affirmé Chambon. ’Il les qualifie de racaille, parce qu’il espère devenir président de cette façon-là. Ces jeunes le sentent et ils n’acceptent pas cela’."L’article de Jager fait par ailleurs référence à l’entrepreneur Aziz Senni, auteur du livre L’ascenseur social est en panne... j’ai pris l’escalier, et à Lucienne Bui Trong, ancienne chef de la cellule "villes et banlieues" des Renseignements généraux : "L’idée que les problèmes sociaux excusent les comportements criminels domine. Quiconque parle de dégradation des normes est classé politiquement incorrect. Et la police joue le rôle de tête de Turc nationale."
"Il y a encore un autre aspect qui retient à peine l’attention dans les considérations sur les émeutes", conclut le journaliste : "l’ampleur de l’immigration en France." "Ce domaine est abandonné en totalité au Front National de Jean-Marie Le Pen. Etant donné que cet homme a qualifié l’holocauste de détail de l’histoire de la Deuxième guerre mondiale, on l’évite. Mais l’ampleur de l’immigration, qui est maintenant son violon d’Ingres exclusif, joue bel et bien un rôle dans l’origine des problèmes. La capacité d’accueil de la France est mise à rude épreuve depuis 1974, lorsqu’on a donné le feu vert à la réunification familiale."
Un reporter du Volkskrant (p.3) s’est promené avec Laurent Chambon, venu et resté aux Pays-Bas il y a sept ans, dans un quartier déshérité d’Amsterdam. "Il a étudié de près les problèmes d’intégration en France et aux Pays-Bas et il n’en est pas devenu plus optimiste. On peut résumer ainsi ses conclusions : les Français sont peut-être tolérants, la France est xénophobe. Les Pays-Bas sont peut-être tolérants, les Néerlandais sont xénophobes. Le résultat revient au même : il n’y a pas d’intégration. ’Les Français, après le meurtre de Theo van Gogh, ont déclaré la faillite du modèle néerlandais de coexistence multiculturelle. Maintenant, les Néerlandais disent la même chose du modèle français, mais tout cela est absurde. Ce n’est pas une question de modèle, mais d’attitude.""Ce qui se passe en ce moment dans les banlieues déshéritées de France n’est rien d’autre qu’une lutte des classes entre des gens qui n’ont rien et une élite qui ne veut rien lâcher ; Cette lutte peut éclater partout en Europe et aux Pays-Bas elle pourrait même être plus violente à cause de la présence d’une composante ethnique." Chambon veut pour exemple de cette composante ethnique le fait que les mariages mixtes sont monnaie courante en France, mais exceptionnels aux Pays-Bas.
http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6579
De pire en pire! °
Villepin va utiliser la loi du 3 avril 1955 «instituant un état d'urgence et en déclarant l'application en Algérie» pour essayer de colmater les émeutes. On dit souvent que la France a la droite la plus bête du monde. Une fois encore, grâce à Villepin, et après Sarkozy, la maxime est confirmée. Le texte de loi (pour les juristes): http://www.liberation.com/page.php?Article=336694
Libé, of course, est critique, mais aussi Le Monde, qui reproche à Villepin de "perdre son sang froid". Le Figaro, bon journal d'information mais doté d'un service politique hyper à droite au service de Chirac, applaudit des mains et des pieds.
Comme me l'écrit Philipe Noble (oui, oui, le streume sacré du kreukreu): "Je n'en ai pas cru mes oreilles en entendant hier soir le premier ministre parler de la loi de 1955 sur le couvre-feu. J'ai compris tout de suite que c'était une loi d'exception destinée à permettre aux préfets d'Alger, d'Oran et de Constantine de décréter l'état d'urgence. Comme provocation, on peut difficilement faire mieux. Si les "jeunes des banlieues" ont encore leur papy dans leur appartement, il pourra les mettre au parfum. La guerre d'Algérie à domicile, en somme. Qui était ministre de l'intérieur en 1955 ? François Mitterrand, je crois. Ou alors il était garde des sceaux (et de la torture en toute quiétude)."
Libé, of course, est critique, mais aussi Le Monde, qui reproche à Villepin de "perdre son sang froid". Le Figaro, bon journal d'information mais doté d'un service politique hyper à droite au service de Chirac, applaudit des mains et des pieds.
Comme me l'écrit Philipe Noble (oui, oui, le streume sacré du kreukreu): "Je n'en ai pas cru mes oreilles en entendant hier soir le premier ministre parler de la loi de 1955 sur le couvre-feu. J'ai compris tout de suite que c'était une loi d'exception destinée à permettre aux préfets d'Alger, d'Oran et de Constantine de décréter l'état d'urgence. Comme provocation, on peut difficilement faire mieux. Si les "jeunes des banlieues" ont encore leur papy dans leur appartement, il pourra les mettre au parfum. La guerre d'Algérie à domicile, en somme. Qui était ministre de l'intérieur en 1955 ? François Mitterrand, je crois. Ou alors il était garde des sceaux (et de la torture en toute quiétude)."
Le tour du monde... des prisons °
Hier, alors que je me balladais avec le journaliste du Volkskrant et son photographe (je n'ai pas encore vu les photos dans l'édition papier), un vieux nous a abordé en français. Il a cru que nous étions des journalistes français (alors que nous parlions en néerlandais) venus commémorer le meurtre de Theo van Gogh (qui s'était déroulé une rue plus loin).
Il était tout maigre, avec une canne et un keffieh. Il nous a dit être originaire d'Indonésie. Il a été drogué depuis les années 70 "je ne m'en cache pas, j'aime ça. La fumette et l'héro, mais jamais de piqures, hein!" et a fait le tour du monde... des prisons. Il a appris le français à l'école. Si tous les drogués de son âge parlent comme ça, ça veut dire que le niveau d'éducation des écoles néerlandaises s'est effectivement dégradé depuis. Mais ça c'est une autre histoire. Il travaille maintenant à la bibliothèque municipale, et je l'ai trouvé vraiment perspicace. A croire que le drogue vous aiguise les sens!
Dans toutes ces prisons, de l'Espagne à l'Equateur, du Nigéria à la Thailande, du Mexique au Canada, il a appris plein de langues, mais a aussi appris à connaître les gens. Et Dieu/Allah, aussi. Il nous a dit que la vie des jeunes n'était pas facile en ce moment. Que les gens étaient trop matérialistes pour se soucier de l'avenir des jeunes d'origine étrangère: la grosse télé ou l'achat de la maison passe avant le reste. Personne ne se demande ce dont rêvent ces jeunes, et comment ils arriveront à échapper à leur condition. Et c'est ça, selon lui, qui va poser le plus de problèmes.
Ce vieux était un peu ridicule à s'incruster dans notre conversation et nous courir après pour nous donner son email, mais en même temps ça m'a beaucoup touché. Il disait des choses plus vraies que pas mal de "spécialistes" et mandarins universitaires que j'ai rencontrés. J'espère que le journaliste aura l'intelligence d'en faire quelque chose...
Il était tout maigre, avec une canne et un keffieh. Il nous a dit être originaire d'Indonésie. Il a été drogué depuis les années 70 "je ne m'en cache pas, j'aime ça. La fumette et l'héro, mais jamais de piqures, hein!" et a fait le tour du monde... des prisons. Il a appris le français à l'école. Si tous les drogués de son âge parlent comme ça, ça veut dire que le niveau d'éducation des écoles néerlandaises s'est effectivement dégradé depuis. Mais ça c'est une autre histoire. Il travaille maintenant à la bibliothèque municipale, et je l'ai trouvé vraiment perspicace. A croire que le drogue vous aiguise les sens!
Dans toutes ces prisons, de l'Espagne à l'Equateur, du Nigéria à la Thailande, du Mexique au Canada, il a appris plein de langues, mais a aussi appris à connaître les gens. Et Dieu/Allah, aussi. Il nous a dit que la vie des jeunes n'était pas facile en ce moment. Que les gens étaient trop matérialistes pour se soucier de l'avenir des jeunes d'origine étrangère: la grosse télé ou l'achat de la maison passe avant le reste. Personne ne se demande ce dont rêvent ces jeunes, et comment ils arriveront à échapper à leur condition. Et c'est ça, selon lui, qui va poser le plus de problèmes.
Ce vieux était un peu ridicule à s'incruster dans notre conversation et nous courir après pour nous donner son email, mais en même temps ça m'a beaucoup touché. Il disait des choses plus vraies que pas mal de "spécialistes" et mandarins universitaires que j'ai rencontrés. J'espère que le journaliste aura l'intelligence d'en faire quelque chose...
Folie radiophonique °
Deux radios belges néerlandophones, deux radios néerlandaises... Ce matin c'est la folie radiophonique. Avec toujours les mêmes questions: qui sont ces jeunes, pourquoi des émeutes, cela va-t-il arriver aux Pays-Bas, quelles sont les différences entre la France et les Pays-Bas.
Réponses dans les airs, donc.
Réponses dans les airs, donc.
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