.

lundi 21 novembre 2005

Coupez ces têtes qui dépassent! °

La presse néerlandaise de droite vient de montrer de quoi elle était faite: après un morceau anti-Laurent dans Trouw (qui, je le rappelle, publie les éditoriaux d'Ephimenco, réac en chef), voilà HP/De Tijd, hebdo très très à droite (plutôt poujadiste en fait, c'est Wikipedia qui le dit, et reste un tribune appréciée par les amis de Wilders), de ma taper dessus.
Alors que mon discours sur les phénomènes d'exclusion sociale à propos des émeutes en France est éreinté sur leur site internet (ils en contrôlent le contenu), dans le magazine j'ai droit à une demi page où on se moque de mon accent, en expliquant qu'avec un tel accent français, jamais je ne trouverai de travail.
Leur imitation est en fait assez drôle (les français ont du mal à différencier les voyelles longues des voyelles courtes: dans mon cas je sais qu'elle existent grâce à l'orthographe des mots mais j'ai même du mal à entendre la différence), mais c'est le ton qui m'agace: si je n'avais pas appris le kreukreu ils auraient râlé, maintenant que je l'apprend, c'est mon accent, et si je n'avais pas d'accent ce serait autre chose.
Au lieu de discuter sur le fond de l'affaire, on attaque les personnes. On ne cherche pas, éventuellement, à déconstruire mon analyse, on reprend une phrase d'un article du Volkskrant (je rappelle que le journaliste dudit journal m'avait appelé pour parler des banlieues, pas de ma vie privée), et pouf! c'est parti... Cela montre le niveau du débat. Surtout venant d'un magazine qui traite Verdonk en héroïne incomprise. Cela montre aussi la xénophobie systématique de cette presse, qui, plutôt que d'essayer de comprendre l'exclusion dont les étrangers et les allochtones sont victimes sur le marché du travail, préfère les désigner comme auteurs de leur propre inconfort, sous des dehors bon-enfant. On appelle ça 'blame the victim'.
J'en ai parlé à une soirée chez Miriyam Aouragh. Tout les jeunes, étrangers ou allochtones, ont subi ce genre de remarques. Rien de personnel, donc, plutôt quelque chose de systématique en fait. Un point positif tout de même: sur le site de HP/De Tijd, on critique mon analyse 'gauchiste' tout en me qualifiant de "bel homme" ("knap"). Mon égo revit...
Werk gezocht
Terwijl Frankrijk in brand stond, beklaagde de in Nederland woonachtige Franse socioloog Laurent Chambon zich vorige week in de Volkskrant over ons land. Hij probeert hier al jaren een baan te vinden, maar dat lukt maar niet. Nederlanders zijn xenofoob, vond hij. Maar zou het misschien niet iets te maken kunnen hebben met zijn Nederlands? “Hut ies un bètje gesimplificierd door de journaaliest, hè...” Zegt hij over het artikel in de Volkskrant. “Maar ies un bètje zo, ja. Ik werk un klein bètje, maar iek krijg hier nooit un leuku baan.”
Heeft u een talencursus gedaan in Nederland? “Ja, en dat was héél slecht. Mijn Nèèderlánds is nóg slechter gewórdèn. Het is nog betèèr om in je entje te lérèn, want ik leerdu de foutèn van de andere buitenlándèrs.”
Maar in Frankrijk krijg je toch ook geen baan als je geen perfect Frans spreekt? “Ja, maar er is een groet verschiel in Frankrijk: iedereen prat daar Frans met jou. In Nèèderlánd is het absolut onmogelúk om Nèèderlánds te praten. Iedereen spreekt Engèls of Frans.”
Maar dat is toch niet xenofoob? “Nee, het is een soort minderheidscomplèx, zeg je dat zo? Ze denken dat Nèèderlánds niet mooi genoeg is om te lérèn. En dat het is leuk om Engèls te pratèn. Natuurlijk, dat is leuk. Maar dat is niet goed vor de buitunlandèrs.”