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mercredi 29 novembre 2006

DJ Janine in da house!

Cet après-midi, ma mère débarque pour nous rendre visite. Oui, DJ Janine in da house. Hiiii!
Elle voulait me voir au Conseil municipal, ce sera chose faite ce soir. On va en profiter pour visiter la ville et aller au musée van Gogh. Oui, rien de très exotique.
Et lui faire écouter les versions compressées des remixes qu'elle a signés. Ouiquenne agité en perspective...
Son MySpace: http://www.myspace.com/djjanine

Fête de la musique: presqu'unanimité

On y vient. Les libéraux du VVD (sous la plume d'Odette Van Thijs-Taminiau, oui, la femme de l'ancien maire travailliste d'Amsterdam) se sont joints à la motion sur la fête de la musique. Alors que je vennais de recevoir un email d'Anna Schoemakers (avec qui je signe quelques amendements sur le marché biologique et la protection des animaux) qui se disait positive et voulait le co-signer, je viens d'en recevoir un autre de Bram Bos, leur président de fraction, qui annule le précédent. Ils ont besoin d'en parler encore dans leur fraction. J'aimerais être une petite souris et pouvoir écouter pourquoi GroenLinks se fait tant désirer en soufflant le chaud et le froid...
Mon collègue Jan Witting m'avait prévenu que la droite (CDA et VVD) adoreraient le projet mais que GroenLinks feraient les difficiles. J'imagine qu'il base ses prévisions sur sa connaissance abyssale de la politique néerlandaise. En dehors des programmes, il y a des cultures politiques parfois difficiles à comprendre, et qui font que tel ou tel sujet est délicat.
Réponse définitive ce soir avant minuit.

mardi 28 novembre 2006

Suspense pour la fête de la musique

C'est demain soir que le PvdA et le CDA présentent la motion sur la fête de la musique. 24 heures avant, le D66 est silencieux, les partis locaux sont enthousiastes (VOZ et ZPB), les libéraux du VVD se montrent intéressés mais doivent encore discuter pour savoir s'ils co-signent la motion ou se contentent de voter pour, mais nos alliés de GroenLinks font les difficiles. Ils aiment l'idée mais ont peur que la mobilisation du peuple ne soit pas à la hauteur.
J'ai beau leur expliquer que la demande est là (c'est le moins qu'on puisse dire!), que le monde des entreprises est très très intéressé (l'union des entrepreneurs du quartier, Heineken, les bars et cafés du coin...) et que les institutions culturelles de tous niveaux s'en lèchent les babines, ils semblent faire les difficiles. Un moyen de se faire désirer?
Hier, très drôle: alors que quelques collègues de partis se posaient la même question, le bourgmestre Egbert de Vries nous a raconté qu'il a entendu parler de cette motion... dans sa chorale, où elle suscitait déjà beaucoup d'enthousiasme. Allez savoir comment l'information est arrivé si vite aussi loin! Mais cela montre que la demande est là. J'ai déjà été contacté par des organisations qui ont eu vent du projet et qui se proposent déjà de le coordonner. Si c'est pas incroyable, ça...
Résultat demain soir vers minuit.

Blanche, masculine et diplômée

Notre "présidente" Bea Mieris (chef de fraction, en fait), qui manifestement connaît mes obsessions, m'a envoyé le lien vers un article du Volkskrant où l'on parle de la faible diversité de la nouvelle Chambre basse à La Haye... Heureusement pour les fénéants, l'ambassade en traduit un gros morceau. C'est bien les services publics, hein?

"La nouvelle Chambre est en majorité blanche, de sexe masculin et de formation supérieure", remarque le Volkskrant (p.3). "Elle ne reflète certainement pas la société néerlandaise." "Les deux tiers des députés élus la semaine dernière étaient politiques, fonctionnaires ou actifs dans un secteur protégé tel que l’enseignement, la justice ou les soins."
"Les deux tiers sont de sexe masculin. Les seuls groupes parlementaires à majorité féminine sont GroenLinks - quatre femmes, trois hommes - et le Partij voor de Dieren [parti des animaux], composé de deux femmes."
"Huit pour cent de la nouvelle Chambre sont d’origine allochtone, contre onze pour cent dans l’ancienne. Des vingt-cinq sièges du SP, un seul est occupé par un allochtone. Selon le CBS, qui applique une définition particulièrement large du terme, presque un cinquième de la population est allochtone."
"Le niveau de formation des nouveaux élus dépasse largement la moyenne nationale. Plus de la moitié des députés (58 pour cent) ont un diplôme universitaire et vingt-deux pour cent ont suivi une formation professionnelle supérieure."
Lien du VK: http://www.volkskrant.nl/binnenland/article373974.ece/
Lien de l'ambassade: http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=7942

jeudi 23 novembre 2006

Gueule de bois

Les résultats des élections sont tombés: le CDA de Balkenende se maintient comme plus gros parti du pays, les travaillistes (PvdA) reculent, les libéraux du VVD se sont fait humilier, l'islamophobe Wilders et les ex-maoïstes du SP (Marijnissen en photo) sont les vainqueurs désignés.
On est effectivement dans une configuration à la 2002 en France: une droite qui ne progresse pas, une gauche qui progresse mais au profit des l'extrême-gauche, et une extrême-droite qui gêne tout le monde. Le rotterdamois et fortuyniste revendiqué Marco Pastors se plante et Eén.nl ne rentre même pas au parlement. Une joie que je savoure comme il se doit.
Je suis aussi content que le VVD se plante: ils ont choisi une ligne xénophobe avec Verdonk en n°2, mais comme d'habitude les électeurs préfèrent l'original à la copie et ont donné 9 sièges à Wilders et son parti de la liberté. La montée des gauchistes du SP s'explique par leur campagne irréporchable, mais aussi par la médiocrité de la campagne de Wouter Bos, qui n'a pas été assez clair sur de nombreux points.
Les gens du SP sont sympa et délicieusement popu, mais ils restent des dogmatiques et des petits soldats de la Révolution. Leur organisation fait plus penser au parti communiste français au faît de sa gloire ou aux sectes chrétiennes prosélytes qu'à un parti démocratique. Les contacts que j'ai eu avec eux m'ont rappelé les visites dominicales des témoins de Jéhovah: enrôlement sympathique mais ferme, dogme à partager sans réserve, et si tu n'es pas d'accord tu es un traître du prolétariat ou un fasciste. Beurk.

Maintenant, la question c'est: que va faire la Reine? Il me paraît improbable qu'elle demande à quelqu'un d'autre que Balkenende de former un gouvernement. La combinaison la plus probable sera une coalition entre chrétiens-démocrates, travaillistes, et un ou deux partis d'appoint. Le PvdA penche pour les verts de GroenLinks, bien sûr, et le CDA a plus d'affinités avec les chrétiens radicaux de la ChristenUnie. Une formation qui risque de prendre plusieurs semaines.

La fête de la musique va peut-être devenir réalité!

Voici la première motion vraiment importante portant sur la fête de la musique dans notre arrondissement australovicien. Nous la proposons, mes collègues Alper Tekin Erdogan et Jan Witting, avec l'unique élue chrétien-démocrate (CDA), la très respectable et respectée Agnès Simon, pour qui le lien entre culture et économie est aussi très important. C'est une traduction grossière mais cela donne une idée.
Je n'arrête pas de recevoir des contacts de la société civile (et des gens d'autres arrondissements) à ce propos: cela semble effectivement déclencher des enthousiasmes...

Motion CDA / PvdA Fête de la musique austalovicienne:
Le conseil d'arrondissement du Vieux-Sud de la commune d'Amsterdam réuni le 29 novembre 2006,

Ayant pris connaissance du budget 2007, chapitre 9
Considérant que:

- le 21 juin est la journée internationale et européenne de la musique,
- l'exécutif de l'arrondissement australovicien veut marquer les domaines de l'économie et de la culture se recoupant comme un point important pour illustrer sa politique de stimulation de l'économie locale

- l'ancien arrondissement du Pijp, aujourd'hui partie intégrante du Vieux Sud, se prête particulièrement bien à une politique expérimentale de stimulation économique au niveau local

Demande à l'exécutif de l'arrondissement du Vieux Sud de donner un contenu à la "journée internationale de la musique" en débloquant des moyens dans le chapitre 9 du budget et de faciliter l'organisation le 21 juin 2007 d'un festival au niveau local "Musique dans le Pijp"

Fait en ce jour, etc.
Agnès Simon (CDA)
Laurent Chambon, Alper Tekin Erdogan, Jan Witting (PvdA)

La version originale (pour les amateurs):
De Stadsdeelraad Oud Zuid Gemeente Amsterdam in vergadering bijeen op 29 november 2006,
Kennisnemende van de begroting 2007 hoofdstuk 9 van het stadsdeel,

Overwegende:

- dat de 21e juni de Internationale en Europese dag van de muziek is,

- dat het DB van het stadsdeel Oud Zuid het overlappende gebied van economie en cultuur wil aanwijzen als een speerpunt terrein van een stadsdeelgericht economisch stimuleringsbeleid,

- dat het voormalig stadsdeel de Pijp,nu integraal onderdeel van het stadsdeel Oud Zuid, zich in het bijzonder leent voor een experimenteel kleinschalig economisch stimuleringsbeleid,

Vraagt het DB van het stadsdeel Oud Zuid een invulling te geven aan de "Internationale Dag van de Muziek" door middelen binnen de begroting hoofdstuk 9 vrij te maken om de organi-satie te faciliteren op de 21e juni 2007 van een kleinschalig festival "Muziek in de Pijp",

En gaat over tot de orde van de dag.

Agnes Simon (CDA), Laurent Chambon, Alper Tekin Erdogan, Jan Witting (PvdA)

mercredi 22 novembre 2006

Été 83



Ah ces élections me rendent nerveux...
Pour me changer les idées je range mon bureau et je fais le ménage dans mes emails. Voici une photo que m'a envoyé mon oncle Dédé, réalisée en 1983 à Kervoal (Finistère) dans la ferme de la cousine de ma mère. Cherchez Laurent là-dedans... On notera que le mobilier design italien minimaliste n'était pas vraiment à la mode là-bas à cette époque. Alors, un détail qui aide: j'étais beyond mince à l'époque...

Pour les curieux, les résultats des courses de gauche à droite: mon oncle Dédé, sa femme Françoise, bébé Julien, mon père, Hélène (soeur de Julien), ma mère, moi, mon cousin Jean-Michel, sa soeur Sylvie, mon frère Olivier, et ma tante Anne-Marie (mère de Jean-Michel et Sylvie, soeur de Dédé et Janik, entre autres...).

Quelle présence...

Et bien, quelle présence médiatique... après Arte il y a quelques jours, ce matin je suis sur BFM TV (on y verra mon bureau, rangé en urgence par Lewis), probablement aujourd'hui dans la journée sur RTL (la radio, dans un entretien assez long), mais aussi sur deux ou trois radio belges (BFM Belgique, et les autres j'ai oublié), en plus de... Radio Vatican (si ma mère savait). Côté néerlandais, une intervention la semaine dernière sur la NOS à propos de l'investiture de Ségolène Royale, une émission apparement très suivie puisque de nombreuses personnes sont venues me féliciter.
Encore quelques interventions prévues, dont deux interviews live après les résultats. Un très bon exercice (assez intensif) sur la façon de répondre aux média, en fait.
Une copine, Virginie, travaillant désormais pour France 24 (dite "télé Chirac"), devait passer me voir hier mais la rédaction les a confinés à La Haye. Dommage... Les élections passées les Pays-Bas vont-ils ne douveau disparaître des média français?

mardi 21 novembre 2006

Je doute...

Il est tard, je suis épuisé, mais demain je dois (entre autres: j'ai aussi d'autres obligations politiques) aller mettre des flyers dans les boîtes-aux-lettres de mon quartier pour s'assurer que ceux qui hésitent encore pensent éventuellement à voter PvdA. Je me dis qu'on est comme en France en 2002: une gauche divisée avec un leader faible (Jospin / Bos), une droite qui profite de ces divisions malgré sa ringardise, et à la fin le choix entre la droite et l'extrême-droite (Chirac-Le Pen / Balkenende-Verdonk). C'avait été profondément traumatisant pour le peuple de gauche ("choisir entre un facho et un voleur"), et le PS ne doit pas s'étonner du mouvement autour de Ségolène: après l'Atelier (la cour socialo-techno autour de Jospin), place aux militants et à la voix du peuple. Cela veut-il dire une Ségo néerlandaise dans quelques années?
Mais bon, j'espère me tromper, et je rêve que les 40% d'indécis se reportent sur les travaillistes, mais franchement, je doute...

Sur Arte... en images animées





Reportage d'Arte où je suis (brièvement) interviewé au nom du parti travailliste sur la question du pardon des réfugiés qui sont aux Pays-Bas depuis plus de 5 ans... (je ne sais pas quelle vidéo marche la mieux)

lundi 20 novembre 2006

Proposition de directive anti-discrimination par la verte Buitenweg

L'eurodéputée néerlandaise Kathalijne Buitenweg (parti des Verts) a présenté une proposition de directive anti-discrimination à la Commission européenne. "Pour l'instant, la législation européenne ne peut pas empêcher qu'un homo ou un handicapé se voient refuser un prêt ou un logement. Cependant, ce n'est pas le cas lorsqu'il s'agit de discrimination raciale. C'est une anomalie ennuyeuse et le Comission européenne devrait proposer des changements législatifs résolvant ce problème le plus rapidement possible" a-t-elle déclaré. "La législation européenne interdit le traitement inégal pour cause de race ou d'origine ethnique dans beaucoup de domaines, (...) mais pas dans les cas d'orientation religieuse, de handicap, d'âge oud 'orientation sexuelle, pour n'en citer quelques uns."
Le commissaire italien Frattini a déclaré le 16 janvier dernier qu'il souhaitait adopter la législation européenne mais que l'unanimité du conseil des ministres ne serait jamais atteinte.

Le COC et les travaillistes signent un contrat

A quelques jours d'élections législatives qu'il est en train de perdre, le parti travailliste néerlandais a signé un contrat avec le COC (CGL néerlandais) en présence des caméras. La politique du parti envers les homos y est fixée pour les années à venir, à l'initiative du COC. Neufs points détaillés ont été présentés à la presse, portant principalement sur l'éducation (cours dans les écoles), un code de conduite sur la diversité et l'homosexualité au travail, et l'adoption automatique des enfants dans les couples lesbiens.
"Le parti travailliste veut des Pays-Bas rassemblés où chacun a les mêmes chances" a déclaré le leader travailliste, Wouter Bos lors de la signature. "Nous nous battons avec le COC contre la discrimination des homos au travail, à l'école, dans le sport et dans bars et restaurants. Pas seulement aux Pays-Bas, mais aussi en Europe. Les Pays-Bas doivent prendre l'initiative à Bruxelles et défendre des droits et libertés identiques pour les homos."
Frank van Dale, président du COC, a ajouté: "avec cette signature, le parti travailliste donne un contenu tangible à leur slogan "fort et social", avec lequel il choisit une société ou les gays et lesbiennes ne sont ni exclus, ni discriminés."
Cette signature se veut un contrepoint à l'utilisation xénophobe de l'émancipation gay par Rita Verdonk, ministre de l'intégration. Officiellement gay-friendly, Rita Verdonk insiste malgré tout à renvoyer les réfugiés homos en Irak, qu'elle a déclaré "sûr".
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=10574

La burqa va être interdite

Ca y est, le gouvernement néerlandais, à trois jours des élections, a annoncé vouloir passer une loi interdisant le port de la burqa. Ce qui me fascine, c'est l'intérêt de la presse étrangère pour le sujet (tapez "Netherlands" ou "Pays-Bas" dans Google News pour voir), alors que d'autres sujets sont, selon moi, beaucoup plus intéressants. Mais l'Islam fait vendre, ma bonne dame... Mais bon:

1. Les femmes qui portent une burqa sont, au plus, quelques dizaines pour tout le pays. C'est presque du sur-mesure. Je ne suis pas un adepte de la burqa, ni même du voile, tout le monde le sait, mais j'ai du mal avec des interdictions visant un seul groupe. Je préfère avoir quelques femmes intégralement voilées sur 16 millions d'habitants qu'une loi qui va à l'encontre les principes des libertés religieuses et vestimentaires.

2. C'est clair que c'est une loi pro-Verdonk pour montrer au Kreukreu moyen, agacé (parfois à juste titre) par le prosélytisme et le séparatisme de certains musulmans, que le gouvernement ne lâche pas le morceau devant les méchants terroristes. Ca pue le droit-dans-ses-bottes pour caresser les électeurs dans le sens du poil, vraiment.

3. Les juristes du ministère de la justice ont dû plancher très très fort. Je ne suis pas juriste, mais je crois que si le voile peut être interdit dans certaines professions et dans les écoles, c'est beaucoup plus difficile dans la rue. D'après ce que j'ai lu, ils ont utilisé des arguments de sécurité, genre lutte contre les incendies et le terrorisme, pour ne pas tomber en conflit avec la liberté religieuse. C'est très tiré par les cheveux, mais ce ne sera pas la première fois.

Une fois encore, je suis surpris qu'au nom de l'intégration (quel concept fourre-tout!) ou de la lutte contre le terrorisme (y a-t-il eu un seul cas de terrorisme aux Pays-Bas? Pas que je sache!), on limite de plus en plus les libertés personnelles. Personne ne dit rien car 99% des gens sont hostiles à ces femmes couvertes, mais l'islamophobie aveugle le législateur, et on perd de vue le bien commun. C'est bien dommage.

dimanche 19 novembre 2006

Les allochtones veulent être courtisés

La presse néerlandaise rapporte diverses humeurs et rumeurs à propos de l'attention dont les allochtones seraient l'objet avant les élections. On raconte ainsi que les allochtones seraient en train de se préparer à voter SP. Je viens de lire sur le site d'AT5 (la télé amstellodamoise) que les Marocains se plaignent que le PvdA ne se mobilise pas assez pour leur rendre visite dans les mosquées, comme ç'avait été le cas lors des élections locales.
Depuis les élections je demande à mes camarades de ne pas oublier les électeurs de la marge (gays, allochtones, artistes) qui ensemble peuvent faire une différence de plusieurs sièges. A la place, le PvdA a choisi de mener une campagne à la CDA axée sur la famille, sans trop s'exprimer sur les dérives autoritaires de l'extrême-droite. Wouter Bos a essayé de réparer ça hier en signant une convention avec les gays du COC. Bien mais un peu tard.
Les Turcs se sont sentis humiliés par l'exclusion d'un candidat à cause de ses propos du le génocide arménien. Le parti avait raison, semble-t-il, mais la méthode (par SMS) est pour le moins discutable. Par ailleurs je n'ai rien vu de clair en direction des allochtones, alors qu'ils sont très inquiets sur leur futur à cause des déclarations et actions de la droite.
Bref, Wouter Bos a beau s'entourer de conseillers en communication surpayés et de consultants ayant tombé la cravate, il n'est toujours pas en état de communiquer clairement avec sa base (classes moyennes, petits employés et allochtones). Peut-être qu'à la place de ces hommes blancs, bobo et sans cravate, aurait-il dû s'entourer aussi de quelques femmes, des gays et des allochtones au courant de ce qui se passe dans la société civile.
A croire que le PvdA fait aujourd'hui l'erreur que Jospin a fait en 2002. Faudra-t-il attendre 2011 pour qu'il se dote d'une Ségolène à même de mobiliser la base?

samedi 18 novembre 2006

Unis contre l'extrême-droite?

Aujourd'hui, j'ai été suivi par la caméra d'Arte (diffusion lors du journal télévisé de lundi 20 novembre, un peu avant 20h, partout en France, et sur le câble en allemand aux Pays-Bas) lors de la campagne électorale sur le marché près de chez moi (à quelques mètres, en fait).
J'ai discuté avec Isabelle Ory, la journaliste d'Arte (elle est bretonne de Quimper), qui avait la veille été à une soirée VVD avec Verdonk. Elle avait été choquée par le décalage entre le côté bourgeois-chabada du public et les propos que lui a tenu Verdonk: un rêve de Le Pen ou du Vlaams Belang, mais en tailleur et sans s'énerver.
Quelques instants plus tard, je tombe sur les gens de Eén.nl, le parti de Marco Pastors, qui se veut hériter de l'esprit Fortuyn, et qui eux aussi distribuent des flyers. Le n°3 de la liste, l'allochtone de service Hikmat Mahawat Khan (photo), essaye de me convaincre de voter pour lui. Je lui rétorque que je ne peux pas voter puisque je n'ai pas la nationalité néerlandaise. Il essaye d'en faire un scandale en plein marché: "regardez, le parti de Bos importe des étrangers pour faire campagne contre les Pays-Bas."
Je lui fait remarquer que je suis élu ici et que si je ne suis pas Néerlandais, je suis Amstellodamois. Il me dit qu'il faut obliger les gens à s'intégrer, que l'intégration est le problème numéro un du pays. Je lui explique que si une culture est attrayante, il n'y a pas besoin de forcer les gens: ils s'empressent d'apprendre la langue et de s'intégrer. Si les Pays-Bas ont vraiment besoin d'obliger les gens à apprendre la langue et s'intégrer, c'est peut-être que la culture néerlandaise n'est pas perçue comme attrayante ou assez intéressante. Il est furieux mais essayer de sourire, car Arte nous filme.
Je lui souhaite bonne chance ("Break a leg", que je me surprends à penser littéralement), et il me donne son flyer.

Première remarque: leur logo (à droite) n'est pas sans rappeler celui du Front National (à gauche). Mais le pire est à venir: rétablissement de la peine de mort, suppression des allocations familiales au-delà de 2 enfants, expulsion des étrangers, baisse du prix de l'essence, renvoi des Antillais criminels aux Antilles (néerlandaises), tout le monde doit parler néerlandais après une année... On est en pleine extrême-droite poujadiste et xénophobe. On utilise des termes différents qu'en Flandre ou en France, mais les logiques sont les mêmes.
Mais ceux qui m'inquiètent le plus, ce ne sont pas les gusses de Eén.nl, mais leurs alliés idéologique du VVD qui rendent ces idées acceptables et respectables. C'est pour cela que j'ai fait campagne: empêcher Verdonk et ses amis de rester au pouvoir.
Réponse mercredi soir.

Images de campagne

Cet après-midi, après avoir moi-même fait campagne sur le marché (suivi par la caméra d'Arte), je suis retourné sur le Gerard Douplein, qui était en pleine effervescence: Wouter Bos, tête de liste des travaillistes, venait y signer un accord avec le COC pour montrer que l'émancipation gay n'était pas du seul ressort de l'extrême-droite et de Verdonk. Une nuée de caméras, plein de rouge (couleur des travaillistes) et des badauds curieux.



C'est dommage, ils ont raté une discussion amicale devant les policiers du quartier (que je commence à connaître: bonjour les policiers du quartier, surtout Marcel Z.) entre (de gauche à droite) Eddy Linthorst, échevin à l'économie et la culture, et Bea Mieris (chef de fraction travailliste) et entre Egbert de Vries (bourgmestre de l'arrondissement) et le vert Bram Bos (chef de la fraction verte)... Sachant que le budget 2007 doit être voté dans dix jours, on sait qu'on ne fait pas que s'échanger des recettes de cuisine.



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Message d'Alix: tiens je savais pas que c'était la télé française que j'ai croisé sur le marché. J'étais avec Sophie, je t'ai cherché mais je ne t'ai pas vu. Bon bien voici quand même une petite photo de cette campagne dans le pijp ;o)
bon dimanche

Encore une victime de l'UvA

L'autre jour, j'ai été à la défense de thèse de mon amie Alexandra Schüssler... en allemand. Oh là là, mon allemand était rouillé. J'étais tellement occupé à comparer l'allemand au néerlandais que parfois j'ai un peu décroché des explications d'Alexandra. Lacan, objet petit a, la folie et l'art...

Mais bon. Elle a reçu son doctorat. Il était prévu qu'elle reçoive un "cum laude" (félicitations spéciales, données dans 1% des cas), mais au dernier moment, rien de tout cela. Un cum laude s'obtient à l'unanimité (dans mon cas, vu l'hostilité patente de deux membres du jury, on en était vraiment loin), mais dans le cas d'Alexandra le jury semblait unanime.
Ce qui s'est passé? Son directeur de thèse n'a pas donné les bons papiers au bon moment à l'administration de l'UvA (Université d'Amsterdam). Depuis, Alexandra essaye de comprendre comment cela est possible. Visite au directeur de l'école, au doyen, à son directeur de thèse, à l'administration des troisièmes cycles... Elle découvre (enfin!) la bureaucratie d'une université très mal gérée, dont les membres profitent largement des largesses du monde académique sans trop se soucier de leurs obligations à l'égard des étudiants et des thésards.

Quand j'ai bouclé mon doctorat, j'ai découvert que l'université avait oublié de payer mes impôts. Elle n'avait pas non plus rempli ses devoirs sociaux, en oubliant de payer ses charges sociales. Il a fallu un procès pour que le jude l'oblige à remplir ses obligations (avec, pour moi, plus de deux ans de chaos budgétaire lors desquels j'ai été obligé d'accepter tous les boulots, même les pires, pour ne pas être en interdit bancaire). L'université avait aussi des obligations de reclassement, mais j'ai reçu un lettre me l'expliquant deux ans plus tard, avec une demande de payement (800 euros pour un entretien de 45 minutes).

Le plus ironique dans l'affaire, c'est qu'Alexandra comme moi avons eu des problèmes "culturels" avec l'université. C'est à elle de raconter les siens. Les miens tournaient autour de l'inefficacité et le chaos supposé des Français. On me considérait incapable de mener une recherche à bien parce que je ne suivait pas la logique infantile du pas-à-pas sans laquelle ils se sentent perdus. On m'a même accolé un vice-directeur en charge de la méthodologie (qui finalement n'a fait que vérifier que mes tableaux étaient bien numérotés) pour vérifier que je savais écrire une thèse alors que je suis le seul à l'avoir fini dans les temps dans cette école depuis des années.
Bref, l'UvA exige soumission et efficacité de ses thésards, mais est incapable de bouger sa bureaucratie pour réparer ses propres erreurs lorsqu'il s'agit de récompenser une thésarde qui a réussi avec brio. Les Néerlandais appellent ça "de franse slag", le travail mal fini à la française. Si ce n'est pas une forme d'arrogance nationaliste déplacée, je ne sais pas ce que c'est.

Est-ce un hasard si c'est à l'UvA que le mouvement contestaire, anti-establishment, anti-machisme et anti-bureaucratie a germé dans les années 1960? Clairement, une nouvelle révlution y est nécessaire.

vendredi 17 novembre 2006

Questions écrites à l'échevin

J'ai envoyé aujourd'hui des questions écrites à l'échevin chargé de la propreté australovicienne, Paul van Grieken. En voici la traduction approximative (le néerlandais est plus sec que le français, d'où les phrases courtes):

17/11/2006
Objet: nettoyage quotidien des rues passantes autour du marché Albert Cuyp

Monsieur van Grieken,
Les habitants, boutiquiers, entrepreneurs et visiteurs du Noord Pijp se plaignent depuis des mois du fait que les rues autour du marché Albert Cuyp sont beaucoup trop sales. Alors que le marché est nettoyée quotidiennement, les rues adjaçantes ne le sont que deux fois par semaine. Les endroits très passants de l'arrondissement du Centre sont nettoyés quotidiennement. Vu que certains endroits autour du marché Albert Cuyp sont encore plus passants que beaucoup d'autres dans le Centre, le parti travailliste pense qu'il serait une bonne idée de les nettoyer quotidiennement.
Le groupe travailliste voudrait savoir:
1. Combien de temps faudrait-il pour organiser un nettoyage quotidien des rues adjaçantes à Albert Cuyp.
2. Combien cela coûterait.
Merci pour votre temps et attention.
En vous assurant, blablabla...
Laurent Chambon
Fraction travailliste australovicienne

Le texte original en néerlandais, pour les amateurs:
17/11/2006
Betreft: dagelijks schoonmak van de drukke straten rond de Albert Cuypmarkt
Geachte heer van Grieken,
De inwoners, winkeliers, ondernemers en bezoekers van de Noord Pijp klagen al maanden dat de straten rond de Albert Cuypmarkt veel te vies zijn. Terwijl de Albert Cuypstraat dagelijks wordt schoongemaakt worden de nabije straten alleen maar twee keer per week gereinigd.
Op de drukke plekken van stadsdeel Centrum worden de straten ook dagelijks schoongemaakt. Gezien het feit dat in plaatsen rond de Albert Cuypmarkt nog drukker kunnen zijn dat velen in het Centrum, denkt de PvdA fractie dat het een goed idee is om die straten dagelijks schoon te houden.
De PvdA fractie wil graag weten:
1. Hoe lang zou het duren om een dagelijks schoonmak van de drukke straten rond de Albert Cuypmarkt to organiseren?
2. Hoe duur zou het zijn?
Alvast bedankt voor uw tijd en aandacht,
Hoogachtend,
Laurent Chambon
PvdA fractie Amsterdam Oud Zuid

Discours d'inverstiture

Je suis très impressionné par ce discours. Le contenu est politiquement irréprochable, et la technique est très bonne: français simple, clair, un peu provincial. Tellement différent de celui de Strauss-Kahn ou de Fabius.
A la 8ème minute elle parle des jeunes d'origine étrangère comme peu l'ont fait jusqu'alors. Ouah...

Le VVD aussi en crise

Le PvdA se pose des questions, mais le VVD ne va pas mieux. Il risque d'être dépassé par le SP (honte suprême!), mais le célibat de sa tête de liste pose problème. A tel point que des conseillers (avec ou sans cravate?) proposent un mariage express pour rassurer les électeurs.
Allez, Mark, sors du placard (que de rumeurs sur internet!) au lieu de nous raconter des salades sur une présentatrice télé sexy (photo).
Mais, au fait, depuis quand l'état matrimonial d'un leader politique fait monter ou descendre une liste? Le VVD a voulu une campagne à l'américaine, et bien la voilà cette campagne: valeurs familiales, sexe et conseillers en image trop bien payés.

Dans la presse:
"Le VVD ne risque guère de perdre des suffrages au profit du SP, mais l’ascension de Marijnissen peut reléguer le VVD en quatrième place sur l’échelle politique. Le SP a désormais dépassé le VVD dans tous les sondages." "Rutte a été confronté mardi à la revendication du poste de vice-premier ministre par Rita Verdonk, numéro deux de la liste électorale. Il lui a fait comprendre que c’est lui qui décidera d’éventuelles nominations. Le coryphée libéral Hans Wiegel a critiqué Verdonk. ’Ces remarques viennent à un très mauvais moment, c’est de l’amateurisme au plus haut point’." De l’avis d’un groupe de quarante spécialistes de la communication, la seule possibilité pour le VVD de regagner une partie de son électorat serait de pouvoir annoncer juste avant les législatives un "mariage de rêve" de sa tête de liste Mark Rutte. Rutte, selon l’Utrechtse Communicatie Kring, a commis des erreurs cruciales durant sa campagne. En parlant de sa mère et en exprimant sa préférence pour la séduisante présentatrice de télévision Sacha de Boer, en évoquant sa situation de célibataire dans un magazine populaire, il s’est donné l’image d’un adolescent (Het Financieele Dagblad p.2, de Volkskrant p.3).
Lien: http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=7914

Ségolène Royale élue... à la candidature

C'est officiel, Ségolène Royal est élue... à la candidature. On peut parler à l'infini de sa personnalité, de ses forces, ses faiblesses. Il n'empêche qu'il s'agit d'un événement important au sein du parti socialiste: les membres (dont beaucoup de jeunes et de nouveaux adhérants) se sont mobilisés (mes parents ont fait 600km pour aller voter), et plus qu'une personne, il ont sanctionné une méthode.
Reste à voir si Royal tiendra les promesses qu'elle semble faire, et si la gauche française sera en état de se renouveler. Après l'Italie (Prodi élu à la candidature lors de primaires très larges et intéressantes) et l'Espagne (chapeau Zapatero pour secouer le cocotier catholique!), c'est au tour de la France de renouveler sa gauche.
Va-t-il falloir que le PvdA perde les élections avec Bos pour permettre une telle révolution aux Pays-Bas?

J'ai doré la phrase tellement peu cryptée de Le Pen sur cette élection (il propose une analyse aussi très bien vue): "c'est une victoire des royalistes, que je salue au passage... Ca ne changera pas grand chose: Mme Royal ne peut pas apporter quelque chose de nouveau dans un appareil du parti socialiste qui la contraindra à respecter le choix du parti. Elle essaiera de s'évader (...) mais le poids du parti est tel qu'il lui imposera ses volontés".

Les élections approchent, panique à bord

Les élections ne sont que dans quelques jours, et c'est la panique au parti travailliste. Il y a peu, la liste menée par Wouter Bos menait le débat avec 45 sièges, et n'est plus qu'à 32 dans les sondages, taloné par Marijnissen (le SP est crédité de 26 sièges). Pendant ce temps, les ultra-libéraux font du catastrophisme, annonçant que les Pays-Bas s'enfonceront dans la récession si la gauche gouverne. C'est de bonne guerre, j'accuse la droite d'avoir plongé les Pays-Bas dans le cynisme, le capitalisme sauvage et l'égoïsme des plus riches.
Samedi, la télé française vient me filmer en campagne sur le Gerard Douplein, à 20 mètres de chez moi. On aura Wouter Bos, probablement l'échevin Lodewijk Asscher, mais aussi le président du COC qui a signé une convention avec le parti travailliste pour l'émancipation homo.

Pourquoi cette crise? Tout d'abord, la politique c'est la guerre, et si Wouter Bos est le gendre idéal, il n'est pas forcément le général dont la gauche a besoin pour gagner la bataille contre la droite (Verdonk est une sacré louloute qu'il faut détruire sur pied). Ensuite, les conseillers de Bos sont tous des hommes dans la quarantaine, en costume sans cravate, perçus comme brillants (je ne suis pas impressionné!) mais surtout très arrogants et bien éloignés de la base du parti. A l'inverse, Marijnissen mène peut-être son parti à la trique, mais on ne peut pas lui reprocher de n'écouter que ses gourous grande-gueule élevés à l'américaine: il est à gauche, proche du peuple, issu du peuple, et n'a pas besoin de faire tomber la cravate pour avoir l'air normal.
Enfin, et je le dis depuis longtemps, les électeurs attendent des partis qu'ils leur expliquent leur options de coalitions, et où sont leurs limites. Wouter Bos n'a voulu fermer aucune porte et pouvoir régner avec le CDA, alors que le CDA a indiqué depuis le début de la campagne qu'ils ne veulent qu'une coalition de droite avec de VVD, et éventuellement la ChristenUnie.
Un gros morceau des électeurs de gauche veulent une coalition de gauche, éventuellement avec la ChristenUnie s'il est clair que les acquis sur l'euthanasie et le mariage homos sont intouchables, et c'est aussi pour cela que les électeurs préfèrent voter SP que PvdA: ils ne veulent pas du CDA et ils ont raison!
Le problème n'est d'ailleurs pas le CDA en soi, mais sa branche ultra-libérale et protestante représentée par Balkenende. Si les catholiques progressistes avaient eu plus de poids au sein du CDA, je pense que beaucoup d'électeurs de gauche n'en auraient pas voulu à Bos de conclure une coalition avec eux. Mais l'état du CDA étant ce qu'il est, Bos a fait une énorme erreur en se prononçant pour une coalition aussi improbable et aussi impopulaire parmi son électorat.

Ces élections sont remarquable pour leur francisation: à droite un combat entre droite conservatrice néo-libérale (mais adepte de monopoles de fait dans l'économie) et une extrême-droite nationaliste et xénophobe, à gauche, droitisation de la gauche et molesse idéologique du parti travailliste, et finalement une opposition gauche-droite assez tranchée.

Résultat mercredi soir. En attendant, mobilation pour battre la droite.

mercredi 15 novembre 2006

Visites...

J'ai été discret ces derniers jours: Bertrand et Laurent sont passés nous rendre visite...
La preuve par l'image...

Verdonk veut expulser les homos irakiens

En réponse à une question écrite du groupe D66 (centre droit, très à la pointe dans la lutte pour les homos), Rita Verdonk, la très xénophobe ministre de l'intégration, a fait savoir que le droit de séjour des homos irakien sur le territoire néerlandais ne sera pas prolongé. Pourtant, la discrimination et la violence contre les homos, hommes et femmes, et transsexuels n'a jamais été aussi dramatique en Irak. Une campagne meurtrière de "purification sexuelle" y a même été menée pour éliminer les homos.

Rita Verdonk a fait savoir que la situation en Irak est "très inquiétante", surtout pour les homos, mais qu'elle n'est pas prête à adapter sa politique restrictive aux homos irakiens. Le député (gay) Boris van der Ham est très déçu: "Rita Verdonk se présente comme une grande amie des homos mais lorsqu'il faut agir, elle est aux abonnés absents. Pour les homos iraniens elle avait dit qu'il n'y avait aucune raison de ne pas les expulser. Le D66 l'a forcé à suspendre les expulsions. Par la suite, Verdonk a elle même admis que l'Iran n'était pas sûr pour les homos. Le fait qu'elle refuse désormais de protéger les homos irakiens montre qu'elle n'a rien appris de ses fautes".

lundi 6 novembre 2006

Une campagne à la hollandaise




Aux Pays-Bas, il y a une longue tradition avant les élections, qui est d'afficher ses opinions politiques sur ses fenêtres et inciter ses voisins à suivre le bon exemple. C'est bien sûr très exotique pour les Français, voire obscène puisque la politique est en France à la fois une obsession nationale, en même temps l'objet de précautions presques ridicules pour protéger son anonymat.
Comme je travaille à l'intégrer (et comme je suis élu travailliste et qu'il me faut donner l'exemple), j'ai mis une chose en plastique sur ma fenêtre. La preuve par l'image.

En campagne électorale sur le marché

Samedi après-midi, bien que n'ayant pas le droit de vote aux Pays-Bas, j'ai participé à la campagne électorale du parti travailliste dans mon quartier. Moins pour faire gagner mon parti (même si c'est vrai que c'est important) que pour m'assurer que la gauche bat la droite et que Balkenende et ses amis (Verdonk et Zalm surtout) ne reviennent plus jamais au gouvernement. A la limite, si les gens votent GroenLinks ou SP mais que la droite est enfin exclue du pouvoir, cela ne me traumatise pas: les programmes des trois partis de gauche (PvdA, GroenLinks et SP) sont tellement en phase sur de nombreux points qu'il s'agit plus de différences de personalités ou de sensibilités qu'autre chose. La preuve peut-être que les travaillistes s'affirment à gauche (enfin!) ou que le SP veut vraiment gouverner (les gens que je connais aux Internationale Socialisten doivent être furieux).
Toujours est-il que j'ai rejoint les "camarades" sur la place près de chez moi, où avait été dressé un stand avec des affiches et des gadgets rouges (le parti communiste a rapidement disparu après la deuxième guerre mondiale et le rouge est la couleur des travaillistes, et non le rose, couleur du mouvement homo). Je suis allé me poster sur le marché, à distribuer des flyers et des petits livres sur la politique familiale ou économique. J'ai dû en distribuer un bon miller. A un moment, j'étais tellement occupé à suivre les passants des yeux et essayer de eur fourguer un flyer en leur disant "goede middag" (bon après-midi) que j'en avais la tête qui tournait.

Statistiques approximatives: j'ai été ignoré plus ou moins poliment par 50% des passants (pas tant que ça, mais c'est vrai que je ne cherchais pas à leur soutirer de l'argent ou leur fourguer un abonnement quelconque), j'ai eu quelques réactions hystériquement anti-travaillistes (on m'a traité de communiste, c'était très drôle), des moues de dégoût, mais aussi beaucoup d'encouragements. Les allochtones se sont montrés très enthousiastes, d'abord les Industanis (Indiens/Pakistanais du Suriname), ensuite les Surinamiens, puis les Turcs et Marocains. Chez les autochtones, beaucoup de classes moyennes. Beaucoup de femmes qui poussaint des petits cris d'enthousiasme en voyant Wouter Bos sur le flyer "Hey Wouter, mon préféré!".

Il faut dire que la veille Wouter Bos et Jan-Peter Balkenende s'étaient affronté dans une joute oratoire regardée par presque deux millions de personnes, et que Wouter avait dominé le débat. Pleins de gens avaient le besoin de commenter ce débat comme s'il s'agissait d'un match de foot.

J'ai parlé un peu plus longuement avec quelques personnes. Des gens qui ont peur pour leur avenir et celui de leurs enfants, qui pensent (avec raison) que la droite est en train de démanteler l'Etat-providence et leur faire financer les privilèges fiscaux des plus riches. J'ai parlé avec des jeunes allochtones qui étudiaient dans une école privé et qui voulaient voter VVD parce qu'ils pensaient un jour qu'ils seraient riches et aimeraient alors ne pas payer d'impôts, ou très peu.
C'est assez typique de beaucoup d'électeurs de droite: il s'agit moins de protéger les biens ou privilèges qu'ils ont que de protéger ceux qu'ils pensent avoir dans le futur. C'est bien de rêver, mais en attendant ils financent les baisses d'impôts des riches sans bénéfier de traitement particulier (ils devaient payer leur école privée, pourquoi leurs parents et moi-même payons autant d'impôts?).
Dans la même veine, j'ai vu la mine de dégoût des nouveaux riches néerlandais vêtus chèrement sans beaucoup de goût. Certains étaient plus occupés à avoir l'air nouveau riche qu'à l'être vraiment. Ce qui confirme mes présentiments: beaucoup de gens de droite justifient leur égoïsme ou leur avidité en termes de liberté et de talent, alors qu'on en est souvent bien loin. La bêtise de gauche, c'est l'assistanat et le sentiment que tout vous est dû même si pour cela il faut payer beaucoup d'impôts, la bêtise de droite, c'est l'égoïsme et le sentiment que tout vous est dû sans que personne ne paye d'impôts.

Nouvelle campagne, même lieu, même heure, dans deux semaines.

vendredi 3 novembre 2006

Balky = individualiste révolutionnaire

Je ne vais pas cacher ma satisfaction: enfin un article qui recoupe mes impressions et analyses sur la politique de Balkenende. Il se positionne comme un conservateur chrétien, mais en fait il est bien un ultra-libéral qui non seulement a déjà démantelé une partie de l'Etat-providence néerlandais, mais qui est en train de privatiser une grande partie de la société néerlandaise en la rendant égoïste, individualiste et froide. Ses théories anti-interventionistes sont d'autant plus dangereuses qu'elles sont reprises par une partie de la gauche (au sein même de ma fraction!).
On pourrait croire qu'il s'est laissé manipuler par ses partenaires du VVD, mais cet article montre qu'il n'en est rien: Balky était un adepte de l'école de Chicago bien avant d'accéder à la primature.
Même si je ne peux pas voter, je vais demain aider le parti travailliste à faire campagne près de chez moi. Si Balky revient à la tourelle, je m'en voudrait de ne rien avoir fait...

Dans la presse néerlandaise (suit l'article en néerlandais):
Vrij Nederland publie le cinquième et dernier volet du "profil" de Jan Peter Balkenende. "En tant que collaborateur de l’Institut scientifique du CDA (WI), Balkenende a pu donner libre cours à son aversion pour la philosophie volontariste dominante dans des analyses sur les excès de l’Etat-providence. Quand on lit ces analyses, on comprend qu’en tant que premier ministre il a sciemment opté pour la réduction de la couverture sociale à un ’équipement de base’. Mais même son ’père spirituel’, l’ancien directeur du WI Arie Oostlander, trouve qu’il va trop loin." "La plupart des observateurs que VN a consultés pour cet article arrivent à la conclusion que le grand projet de Balkenende peut déboucher sur une société dans laquelle chacun vit pour soi. Après le démantèlement de l’Etat-providence, l’individualisme vaincra et les chrétiens-démocrates, avec leur idéal d’une société responsable, en seront pour leurs frais." "Plutôt que comme un nouvel Abraham Kuyper, Balkenende, sans l’avoir voulu, peut entrer dans les annales comme un libéral bien déguisé. Cela ne le dérangera pas tellement s’il l’emporte sur Wouter Bos le 22 novembre. Il considèrera cette victoire comme une récompense pour le zèle idéologique avec lequel il se bat depuis plus de vingt ans contre l’Etat-providence."
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=7855


Persbericht:
Zware kritiek op Balkenende van ‘geestelijk vader’ Oostlander

31-10-2006


Arie Oostlander, de man in wie premier Jan Peter Balkenende zijn ‘geestelijk vader’ ziet, heeft zware kritiek op zijn voormalige pupil. Balkenende heeft zich volgens Oostlander, oud-directeur van het Wetenschappelijk Instituut voor het CDA, te veel overgeleverd aan de VVD. ‘Naar mijn gevoel zijn de liberalen in het kabinet disproportioneel aan de bak gekomen,’ zegt hij deze week in Vrij Nederland.

Oostlander richt zijn kritiek vooral op het kabinetsbeleid om de eigen verantwoordelijkheid van de individuele burger te vergroten. Ook spuit hij zijn gal over het omroepbeleid. ‘Het CDA had met deze afbraakpolitiek nóóit akkoord mogen gaan,’ zegt hij over de hervorming van de publieke omroep. Oostlander vreest dat Balkenende op dat beleidsterrein als een liberaal is gaan denken. ‘Wellicht heeft het CDA zich op het terrein van de cultuurpolitiek door de VVD laten gijzelen omdat het alleen met de liberalen de gewenste hervormingen van de verzorgingsstaat tot stand kon brengen. En wellicht heeft dat het denken van Balkenende beïnvloed. Ook in de politiek kennen we het Stockholm-syndroom. Dat je de verkeerde gedachten van degene die jou gijzelt overneemt.’

Als directeur van het Wetenschappelijk Instituut nam Oostlander in 1984 Balkenende als medewerker aan. Jarenlang werkten zij samen bij de formulering van een eigentijdse ideologie voor het CDA, in 1980 ontstaan uit een fusie van katholieke en protestantse partijen.

Oostlander meent dat Balkenende met de vergroting van de eigen verantwoordelijkheid van individuen eerder een liberaal dan een christen-democratisch programma uitvoert. In de christen-democratische ideologie is de idee van de ‘gespreide verantwoordelijkheid’ een van de vier basisbeginselen. Christen-democraten willen de positie van het gezin en maatschappelijke organisaties tegenover de staat versterken door ze meer verantwoordelijkheden te geven. Oostlander ziet van deze gedachte onvoldoende terug: ‘Dat beleid van grotere eigen verantwoordelijkheid is vooral iets liberaals. Natuurlijk hebben christen-democraten het ook wel over eigen verantwoordelijkheid, alleen gaat het dan minder om eigen verantwoordelijkheid voor ons zelf dan om eigen verantwoordelijkheid voor de ander.’

Oostlander zegt dat het zo maar terugleggen van verantwoordelijkheid bij het individu ‘riskant’ is. Balkenende hoopt met dat beleid een vruchtbare bodem te creëren voor nieuw particulier initiatief, een spontaan proces waarin burgers zich opnieuw organiseren. In dat perspectief is het kabinetsbeleid om de verzorgingsstaat te ontmantelen bedoeld om een nieuwe charitatieve cultuur tot stand te brengen.

Oostlander: ‘Ik zou dat vertrouwen niet zo hebben. Het gevaar is dat als dat proces van zelforganisatie niet op gang komt, we een liberale woestenij overhouden waarin individuen zich maar moeten zien te redden. Dan wordt het opnieuw een staatsverantwoordelijkheid om mensen die in de klem komen bij te springen. Ieder voor zich en de overheid voor ons allen.’


De voormalig directeur van het WI en oud-europarlementariër wordt in deze kritiek bijgevallen door andere waarnemers die VN sprak om het portret van Balkenende als ideoloog van de christen-democratie te schetsen. Rechtsfilosoof Andreas Kinneging zegt: ‘Ik ben bang dat Balkenende Nederland nog iets te veel ziet als het Kapelle uit zijn jeugd, waar de samenhang tussen mensen die elkaar willen helpen ongetwijfeld nog bestond. Maar als je nu, in een situatie waarin de civil society is gefragmenteerd en de christelijke charitatieve cultuur goeddeels verdwenen, mensen aan zichzelf overlaat, krijg je een hobbesiaanse wereld van allen tegen allen. Dan speel je de radicale liberalen van de VVD in de kaart, of weerklinkt spoedig de roep om staatsingrijpen.’ En socioloog Marcel Hoogenboom waarschuwt: ‘Er dreigen Amerikaanse toestanden, een land met geïsoleerde Vinex-locaties waarin mensen leven die zich niets aantrekken van armen.’

http://www.vrijnederland.nl/vn/show/id=69773

Un outil pas trop mal fait...


Aujourd'hui je suis allé sur le site créé par le politologue André Krouwel (par ailleurs, un copain) qui prétend remplacer le Stemwijzer qui ne marche pas bien. Aux dernières élections, le stemwijzer m'avait proposé de voter SP, et à celles d'avant, ChristenUnie. Clairement, il manquait des préférences personnelles au delà des préférences de programme. Oui, la politique, c'est plus que les programmes, c'est aussi les personnes. Là, le Stemwijzer me propose de voter Groenlinks. Pas mal, mais pas encore ça... (à droite)
Et bien, le Kieskompas marche bien! La preuve? Mon choix est très proche du parti travailliste, tout en penchant vers GroenLinks et SP, ce qui correspond en effet à mon profil politique: PvdA de gauche, proche des verts. Bravo André!

jeudi 2 novembre 2006

Manifeste social

Je suis impressionné... encore Gert Mak. Décidément! (dans la presse néerlandaise)

"Ils font partie, pour ce qui est de leur revenu, des dix pour cent de nantis des Pays-Bas et ils veulent payer davantage d’impôts", écrit le Volkskrant dans un article à la une. "L’écrivain Geert Mak, le footballeur Khalid Boulahrouz, son ’camarade’ Jan Mulder, l’entrepreneur médiatique Harry de Winter et d’autres lancent aujourd’hui dans le Volkskrant un appel au premier ministre Balkenende pour qu’il attribue plus de deniers publics aux Néerlandais qui en ont vraiment besoin. Dans une lettre ouverte, ils remercient le premier ministre de s’être si bien occupé des Néerlandais riches, durant les trois dernières années. ’Vous avez maintenu la déductibilité fiscale des intérêts sur les prêts immobiliers, de même que notre pouvoir d’achat. Merci, Balkenende ! Mais n’en faites-vous pas trop ?’"
"Les seize signataires du manifeste renoncent volontiers à leurs allocations familiales, à la déduction de leurs intérêts sur leur prêt immobilier, ils paient volontiers des cotisations maladie plus élevées. Et quand ils auront 65 ans, ils cofinanceront avec plaisir la retraite de base AOW. Tout cela pour favoriser les pauvres des Pays-Bas : crèches gratuites, davantage de logements pour les jeunes, meilleurs soins pour les malades chroniques, les handicapés et les minima, une retraite AOW plus élevée pour ceux qui n’ont rien d’autre. ’Nous n’avons pas besoin de nous enrichir aux frais de concitoyens qui sont nettement moins fortunés. C’est d’équité qu’il s’agit, du maintien d’un certain équilibre.’ Les signataires jugent inadmissible que le fossé entre pauvres et riches se soit élargi durant la dernière législature."
C’est GroenLinks qui a recruté les seize signataires du manifeste, qui marque le début officiel de la campagne électorale des Verts, aujourd’hui. "Mais alors, pourquoi Harry de Winter, un éminent membre du SP, et d’autres qui ne sont pas liés à GroenLinks ? ’Nous avons cherché dans tous les camps’, fait savoir GroenLinks. ’Le message est d’autant plus fort’."
La lettre ouverte figure en page d’opinion du journal de centre gauche.

http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=7852

Dialogues à La Haye

Aujourd'hui j'étais invité par l'International Dialogues Fondation à parler de la situation dans les banlieues parisiennes. C'était pour moi l'opportunité de tester les documents de présentation que j'avais réalisés sous Keynote, qui est finalement plus simple et plus efficace que l'équivalent de microsoft. C'est vrai qu'une fois qu'on a goûté au Mac, ça devient dur de revenir sur un PC...

Mais bon. J'étais en bonne compagnie. Tariq Ramadan (photo), qui se souvenait de moi (ouah!), et qui a insisté pour qu'on désislamise les problème sociaux (j'avais l'impression de m'entendre parler!). Mais aussi Ed van Thijn, ancien maire travailliste d'Amsterdam, dont la femme sièges pour les libéraux dans mon arrondissement (c'est vrai que sur de nombreux points les libéraux amstellodamois sont beaucoup plus progressistes que dans le reste du pays), et qui montrait quelques signes de fatigue intellectuelle. Vu le nombre de débats qu'il présente, ce n'est pas très étonnant.
L'échevin haguenois chargé de l'intégration est venu nous tenir un discours de mobilisation politique. Très PvdA. C'est vrai que les élections approchent...

Mais le plus intéressant a été de discuter avec des étudiants haguenois, pour la plupart issus de l'immigration, et que j'ai trouvé très mûrs sur de nombreux points. Ils demandent une intégration "à la française", aussi bizare que cela paraîsse: mixité scolaire, identité post-ethnique. Ils ont bien vu que si c'est une réalité dans les banlieues, cette intégration républicaine est battue en brèche par l'Etat et les politiques. Intégrés culturellement et scolairement, certes, mais pas dans les institutions et sur le marché du travail.
On n'a pas pu s'empêcher de présenter les dernières aventures politiques néerlandaises aux étrangers (surtout des Allemands). Beaucoup d'entre nous étaient d'accord sur de nombreux points. En particulier que la politique anti-sociale du VVD (les loyers sociaux vont bientôt être alignés sur "les prix du marché") et les conséquences à long terme pour les classes moyennes et inférieures, mais aussi et surtout Verdonk et son obsession pour une assimilation des étrangers dont seuls elle et les siens sont juges.
Une chouette journée, quoi...

Un wifi austalovicien?

L'autre jour, en "réunion de fraction" comme on l'appelle en néerlandais, nous avons abordé la question de l'internet sans fil, sujet dont je suis chargé au nom de l'économie. Je n'ai pas le droit de raconter le contenu des débats, ni la position de chacun. Mais je peux quand même présenter mon point de vue et mes idées en ligne...
Je pense qu'internet tel qu'il se développe ces dernières années aura un impact comparable à celui qu'a pu avoir la révolution de l'imprimerie. Non seulement l'accès aux contenus est réellement démocratisé, mais la perspective d'une vraie démocratie populaire commence à se dessiner (vérification des sources, intelligence collective, participation locale, socialisation et mobilisation alternatives, contre-pouvoir, transparence...). Je ne parle même pas de culture et d'économie... L'accès de tous aux contenus et aux débats qui y ont lieu n'est donc pas un problème de luxe, mais une condition sine qua non de cette nouvelle forme de démocratie participative mais aussi d'émancipation individuelle (que celle ou celui qui n'a pas eu son adolescence allégée par un bon livre me jette la première pierre!).

A côté, nous avons un problème de santé publique: les téléphones portables et les connections informatiques sans fil sont possible grâce à des ondes qui ont la même fréquence que les fours à micro-ondes, et qui sont donc probablement dangereuses pour la santé, selon le temps et le degré d'exposition. On ne peut pas vous garantir que vous aurez le cancer, tout comme on ne peut pas vous garantir que vous ne l'aurez pas si vous êtes exposé à ces radiations.
Le marché est incapable d'assurer un niveau acceptable de radiations car le risque est à trop long terme et pour l'instant difficilement quantifiable. Au contraire même: plus ils vendent d'antennes, plus les fournisseurs d'accès font d'argent.

Notre problème est donc double: assurer la démocratisation d'internet (pour l'économie créative, les développement de tous et la participation démocratique), mais en même temps limiter autant que faire se peut le niveau de radiations pour les habitants. Une solution serait donc soit de proposer un réseau wifi ou wimax gratuit pour tous dans les quartiers denses (c'est ce qui se fait ou est envisagé à San Francisco, Seattle, Vancouver, Montréal ou Paris), soit de faire en sorte que les gens partagent leur ligne et leur antenne.
Comme l'arrondissement ne semble pas prêt à investir dans un réseau sans fil gratuit pour tous, plusieurs solutions sont envisageables: promouvoir le partage des antennes (meilleur accès pour tous pour un coût réduit et un niveau de radiations le moins élevé possible) dans les quartiers en leur fournissant une aide technique gratuite qui leur permettra de construire un réseau collectif sûr et efficace. Je connais assez de nerds qui feraient ça gratuitement contre une conversation intéressante ou un dîner sympa. Une autre est d'encourager les entreprises à partager leur réseau en leur offrant une aide technique permettant ce partage en échange de publicité par exemple (c'est ce que Google envisage à San Francisco).
Pour l'instant, mon parti n'a pas l'air très chaud. Beaucoup pensent que c'est au marché de régler tout ça. Le marché c'est efficace dans certains cas, mais ici on produit surtout des coûts (chacun doit payer une ligne dont il n'a pas besoin tout le temps), des dangers (pleins d'antennes dans chaque immeuble ne servant qu'une ligne mais inondant tout le monde de radiations), et des limitations (impossible d'aller avec sa machine ailleurs).

On verra si le sujet arrive à maturité chez mes camarades dans quelques mois. En attendant, je vais prendre contact avec les associations communautaires wifi (les premiers à avoir massivement développé cette technologie avant que les grands opérateurs s'en emparent, nota bene) et voir s'il est possible de monter un pilote dans mon immeuble. Mes voisins semblent intéressés. Mais l'aide technique ne serait pas un luxe: voilà plusieurs jours que j'ai un Airport Express et je n'arrive toujours pas à m'en servir. La technologie c'est bien, mais sans nerds ça reste difficile.