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lundi 20 novembre 2006

La burqa va être interdite

Ca y est, le gouvernement néerlandais, à trois jours des élections, a annoncé vouloir passer une loi interdisant le port de la burqa. Ce qui me fascine, c'est l'intérêt de la presse étrangère pour le sujet (tapez "Netherlands" ou "Pays-Bas" dans Google News pour voir), alors que d'autres sujets sont, selon moi, beaucoup plus intéressants. Mais l'Islam fait vendre, ma bonne dame... Mais bon:

1. Les femmes qui portent une burqa sont, au plus, quelques dizaines pour tout le pays. C'est presque du sur-mesure. Je ne suis pas un adepte de la burqa, ni même du voile, tout le monde le sait, mais j'ai du mal avec des interdictions visant un seul groupe. Je préfère avoir quelques femmes intégralement voilées sur 16 millions d'habitants qu'une loi qui va à l'encontre les principes des libertés religieuses et vestimentaires.

2. C'est clair que c'est une loi pro-Verdonk pour montrer au Kreukreu moyen, agacé (parfois à juste titre) par le prosélytisme et le séparatisme de certains musulmans, que le gouvernement ne lâche pas le morceau devant les méchants terroristes. Ca pue le droit-dans-ses-bottes pour caresser les électeurs dans le sens du poil, vraiment.

3. Les juristes du ministère de la justice ont dû plancher très très fort. Je ne suis pas juriste, mais je crois que si le voile peut être interdit dans certaines professions et dans les écoles, c'est beaucoup plus difficile dans la rue. D'après ce que j'ai lu, ils ont utilisé des arguments de sécurité, genre lutte contre les incendies et le terrorisme, pour ne pas tomber en conflit avec la liberté religieuse. C'est très tiré par les cheveux, mais ce ne sera pas la première fois.

Une fois encore, je suis surpris qu'au nom de l'intégration (quel concept fourre-tout!) ou de la lutte contre le terrorisme (y a-t-il eu un seul cas de terrorisme aux Pays-Bas? Pas que je sache!), on limite de plus en plus les libertés personnelles. Personne ne dit rien car 99% des gens sont hostiles à ces femmes couvertes, mais l'islamophobie aveugle le législateur, et on perd de vue le bien commun. C'est bien dommage.