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jeudi 29 novembre 2007

La fête de la musique doit venir de la base, pas être imposée d'en haut

Ce soir, on vote le budget et les diverses motions et amendements au Conseil municipal. Pas mal de choses sont déjà pliées: hier soir les négociations et modifications allaient bon train pour obtenir les meilleurs solutions avec le plus large support possible des élus.

J'ai un problème avec une motion signées par trois femmes des partis d'opposition (Odette Taminiau du VVD, l'adorable Agnès Simon du CDA et Daphna Brekveld du parti local VOZ) sur la fête de la musique 2008. Je pense que la fête doit venir de la société et ne pas être organisée d'en haut (on a vu l'année dernière quelle catastrophe cela a engendré), et que s'il n'y a pas de volontaires (que ce soit des musiciens, des organisateurs de scènes ou des cafés, quitte à ce qu'ils s'unissent pour faire de la publicité), c'est que l'idée ne prend pas. Pas de volontaires, pas de fête, point.
Je ne comprends donc pas trop l'idée de leur motion: je les soutiens par affection pour elles, mais en même temps si elles veulent tant qu'il y ait une fête, elles n'ont qu'à mobiliser leur base et leurs réseaux pour qu'ils montent leurs concerts.

Elles n'ont pas vraiment l'air de comprendre, et la chère Odette Taminiau (une femme du monde avec qui nous avons de nombreux points d'accords et que j'aime beaucoup, femme de l'ancien maire travailliste d'Amsterdam Ed van Thijn) dit que ce n'est pas son rôle de mobiliser. Mobiliser pour les élections ne lui pose pas problème, mais pour un projet gratuit dont personne ne peut vivre financièrement, si.
Clairement, on a affaire à deux modèles politiques: à ma gauche (mon parti) une vision sociale-démocrate où le lien social procède aussi du volontariat et des actions gratuites pour un plaisir collectif (ici: une fête), et à ma droite (les libéraux) une vision mercantiliste où les gens ne travaillent que s'ils en tirent un bénéfice financier (profit ou subsides étatiques). Ma vision est peut-être naïve, mais la leur est quand même cynique.

Je vois que de nombreux groupes de volontaires (que ce soit à l'Alliance française et ses 10.000 membres, au sein des Amis de la fête, la radio francophone, des groupes dans l'arrondissement du Centre, à Bijlmer ou dans le Diamantbuurt, Radio Oh Là Là, des groupes de musique et des chorales, l'Église africaine dans le Nieuwe Pijp) sont très intéressés. Les cafés du quartiers semblent aussi enthousiastes (il n'arrêtent pas de me demander quand ils peuvent s'y atteler: je leur dit qu'ils s'y mettent avec les conseils donnés sur le site http://www.fetedelamusique.nl). L'intéret est là.

Le seul problème est, me semble-t-il, l'interventionisme étatique, et, dans mon arrondissement, la rapacité des gens de la Stichting Feest der muziek, qui ont réussi avec 25.000 euros à planter la fête de l'années dernière et adoreraient se faire payer à nouveau. Non seulement ils ont cassé la dynamique des volontaires et se sont mis à dos l'essentiel des cafés du quartier, mais en plus ils ont englouti tout cet argent sans arriver à mobiliser le quartier, sans faire de plan communication, tout en maintenant la presse dans l'ignorance la plus totale. Une réussite dans la nullité que je trouve franchement impressionnante. Tellement d'incompétance avec un tel budget, c'est à saluer.

En attendant, dites à vos amis musiciens et mélomanes qu'ils peuvent déjà se préparer, que ce soit à Amsterdam ou n'importe où dans le monde: http://www.fetedelamusique.nl