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vendredi 31 août 2007

Modèle travailliste en question

J'ai été appelé par des socialistes européens aujourd'hui. Ils m'ont dit: "On attend de voir ce qui se passe au PvdA avant de commencer quoi que ce soit. On veut d'abord voir qui gagne cette bataille pour le pouvoir au sein du parti, maintenant que Bos est au gouvernement et qu'il est évident que sa stratégie a été la plus grosse raison de l'humiliation des dernières élections. Le résultat aura des conséquences sur le Bénélux, mais aussi en France, et probablement, en cascade, sur l'ensemble des pays européens."
Je résume, bien sûr. Ce n'est un secret pour personne que la droitisation du parti travailliste m'a rendu très malheureux. Au niveau national, mais aussi au niveau local, où la reprise sans critique de la fable néo-libérale pour justifier tout et n'importe quoi m'a révolté (voir les labels PvdA, Politique ou Oud Zuid). Dans ma fraction, il y a clairement une branche gauche et une branche droite, qui est pour beaucoup liée à la classe sociale. En gros, les riches sont de droite, les classes moyennes de gauche. Franchement cliché, mais c'est ainsi.
J'espère sincèrement qu'à défaut de reprendre le pouvoir (c'est toujours très compliqué, et le PvdA est un parti très difficile à gérer, avec de nombreux courants), l'opération "plumes rouges" va permettre de remettre les bonnes questions au centre du débat.

Dans la presse néerlandaise:
Le Volkskrant publie une tribune de Jacques Monasch, qui a pris la tête d’un groupe de socialistes favorables à un retour à une idéologie clairement marquée à gauche pour le PvdA : « il est temps de prendre un virage à gauche et de quitter la Troisième Voie ».
Selon M. Monasch, « la position de la social-démocratie en Europe est partout préoccupante, et aussi aux Pays-Bas où le PvdA ne cesse de baisser dans les sondages. Alors que dans les années quatre vingt dix, elle avait connu une renaissance miraculeuse sous le signe de la ‘Troisième Voie’. (...) Avec les coalitions ‘violettes’, le PvdA s’est subrepticement rapproché de ce mouvement de renouveau européen. Sur un certain nombre de sujets, le parti se distingue ainsi positivement de ses principaux concurrents électoraux : le SP a encore une approche simpliste de l’économie et dans les grandes villes, il s’oppose - de même que GroenLinks - à une politique de retour à l’activité des personnes bénéficiant d’une allocation sociale. Mais sur nombre d’autres questions, le renouveau n’apporte pas de réponse : la protection sociale a été assimilée à des citoyens peureux et une ligne de dépense pour l’Etat ; la globalisation est un processus inévitable, dont on met en valeur seulement les aspects positifs ; des thèmes de droite comme les privatisations et l’internationalisation ont été repris sans broncher et même encouragés par certains dirigeants du PvdA. (...)
La social- démocratie est pour nous plus qu’un mouvement destiné à renverser les obstacles et à oublier la protection des revenus moyens (pour ne leur apporter que des mesures d’urgence de type aide sociale ou projet subventionné). On ne bâtit pas un projet politique sur de simples filets de secours. Notre société moderne a toujours besoin d’arrangements de protections sociales à côté des arrangements stimulant la participation des citoyens. Le PvdA doit, plus que tout autre parti, être capable de proposer une combinaison de sécurité, d’émancipation et de perspectives d’avenir.
Les thèmes qui sont au cœur de notre initiative ‘plumes rouges’ doivent être les thèmes d’un PvdA moderne et progressiste : solidarité dans le domaine des revenus (...) ; maintien d’une législation protectrice dans le domaine du licenciement (...) ; lutte contre la pauvreté (...) ; préservation du critère humain comme mesure de toute chose (...) ; liberté d’expression (...). Et finalement, conformément à notre tradition internationale, nous demandons un débat sérieux sur la Constitution européenne, à l’issue duquel les électeurs devront être consultés par référendum.
Cela représente une rupture par rapport à la tradition de responsabilité gouvernementale du PvdA, qui pense trop souvent savoir ce qui est bon pour les citoyens. (...) Le vent de la politique s’apprête à souffler dans une autre direction, la Troisième Voie va être reléguée au passé. Une série d’études internes et le nouveau programme du parti n’ont pas permis de renouvellement notable. Le moment est venu pour les adhérents de faire savoir qu’ils souhaitent un changement d’orientation et d’organisation pour le plus grand parti social-démocrate des Pays-Bas. »
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8835

mardi 28 août 2007

Transformations corporelles canines

Hier, j'ai découvert par hasard sur internet que les chiens qui vivent autour de nous sont certes le produit d'une sélection génétique particulière (le Labrador a été sélectionné pour ses carractéristiques physiques et mentales particulières), mais qu'ils subissent très souvent des transformations corporelles à la naissance: taille des oreilles, coupe ou racourcissement de la queue ou ablation des ergots. Je n'en avais aucune idée. Pourtant Martin ne présente aucun ergot aux pattes arrières, il est donc probable qu'on les lui a otés peu après sa naissance. Les ergots sont le reste de ce qui correspond chez nous au pouce, et on les coupe généralement, du moins sur les pattes arrières, lors du 3ème jour, surtout pour éviter que les chiens ne se blessent, l'ergot étant souvent mal attaché à la patte et s'arrachant facilement.
La coupe des oreilles et de la queue est strictement interdite dans l'Europe du Nord, et autorisée dans l'Europe du Sud, avec, entre les deux, quelques pays mixtes où elle est autorisée uniquement pour certaines races. Les scandinaves considèrent qu'il s'agit d'un mauvais traitement, et les latins que c'est une opération indolore si pratiquée assez tôt et qui empêche le chien de se blesser et de souffrir inutilement. Aux Pays-Bas, l'ablation de la queue ou la coupe des oreilles est interdite et l'on voit des chiens magnifiques affublés d'une queue maigre et ridicule qui, j'imagine, peut s'abimer facilement pour peu qu'ils s'agisse d'un chien chasseur ou aventurier des buissons sauvages.
Il semble que la position des différents pays européens sur la question est franchement culturelle et ne correspond pas à une décision rationnelle: la question de la nature est absurde au vu de la façon dont les chiens ont été sélectionnés, presqu'aucun des chiens qui sont autour de nous n'étant dans un tel état dans la nature. La torture que peut représenter de telles transformations corporelles sont discutées (certains disent qu'il s'agit de torture, d'autres que le chiot de quelques jours n'a pas encore connecté tout son système nerveux), mais ce qui ressort de ces discussions, c'est que les nordiques fantasment complètement sur l'état de nature supposé des chiens (une vision protestante?), et que les latins voient les chiens comme une machine qui doit être efficace sans trop se poser de questions sur les souffrance éventuelles des chiots.
Ce qui me fascine, c'est que les nordiques se font des soucis pour la queue des chiens, mais continuent à tolérer des élevages de porcs ou de poulets où les animaux sont non seulement torturés via des castrations, des coupes de queues ou d'oreilles sans anesthésie, mais aussi et surtout par leurs conditions de vie, enfermés, stressés, maltraités, sans espace ni nourriture saine. Pire encore, ils nourissent leurs propres enfants (humains) avec de la bouffe de merde et en font des obèses (top européen: Allemagne, Belgique, Pays-Bas). Si ce n'est pas une forme de transformation corporelle confinant à la torture, je ne sais pas ce que c'est...

lundi 27 août 2007

Être étranger est une tare



Natasha Cloutier (qui doit être la seule personne que je connaisse qui lit régulièrement le journal de la chambre de commerce néerlandaise) m'a envoyé un article assez incroyable sur les pauvres chefs d'entreprises qui, avec la baisse du chômage, doivent se pincer le nez et accepter des travailleurs "avec des tares" ("petite tache" en néerlandais, et pas une tâche)... au premier rang desquels "les allochtones".
Citation choisie (voir image ci-dessus): "Mais il y a encore assez de gens aux Pays-Bas qui peuvent effectuer un travail correct. Ce peut être des gens avec une tare ou dont beaucoup d'employeurs pensent injustement qu'ils ont une tare: ils sont vieux, au chômage, ou allochtones." L'idée est bien sûr d'encourager les employeurs à accepter les candidatures des vieux, des moches et des étrangers, mais cela fait bizarre. Était-il vraiment besoin de le rappeler? Et puis, la phrase n'est pas claire: est-il injuste de trouver qu'être vieux, au chômage ou étranger est une tare ou est-il injuste d'accabler les Hollandais innocents en imaginant qu'ils sont vieux, au chômage ou étrangers?
Pour les amateurs (et les employeurs ayant encore des stéréotypes racistes), l'article entier est reproduit ci-dessous, il suffit de cliquer dessus pour l'avoir de façon lisible. Et merci à Natasha, qui doit parler à son psy de ses lectures perverses, ça commence à m'inquiéter...

L'héritage de Kok

On a dépeint dans la presse Jan Pronk comme un réac' de gauche, un affreux gauchiste partageux. En fait, le problème du PvdA n'est pas le passé de Pronk, mais le tournant libéral des années 1990, associé au gouvernement Kok, sans cadre intellectuel aucun, sans prospective, sans planification, et son approfondissement par Wouter Bos et ses amis avides de pouvoir. Je pense que je vais soutenir le mouvement "plumes rouges" parce que c'est un mouvement qui cherche en fin à faire sortir le parti de la fable néo-libérale sans pour autant tomber dans l'assistanat du SP. En même temps, je le vois au quotidien, les "supermodernes" avides d'économie de marché non-régulée n'ont aucune base leur permettant de comprendre l'économie, encore moins les nouvelles technologies. Une modernité un peu ringarde, finalement.

Dans la presse aujourd'hui:
Pour Michaël Zeeman, dans le Volkskrant, « Pronk va devoir effacer l’héritage de Kok ». « Il y a de grandes ressemblances entre les problèmes auxquels sont confrontés les sociaux-démocrates des différents pays d’Europe. (...) On impute généralement leur confusion idéologique aux événements de novembre 1989, avec la chute du Mur de Berlin. Celle-ci aurait mis un point final à toutes les idéologies. Mais est-ce bien le cas ? Dans les années quatre-vingt-dix, il y a une idéologie qui a pris le pas sur toutes les autres : celle du libre marché. Les sociaux-démocrates y ont contribué de toutes leurs forces, certainement pour ce qui est des Pays-Bas : adieu l’Etat Providence, adieu l’Etat arbitre, adieu la culture, adieu nous. On dirait qu’ils se sont laissé surprendre par l’évolution de la société, et cela est essentiellement dû à leur mauvaise préparation. Ils ont été pris par surprise par les grands thèmes des années quatre-vingt-dix : le développement des nouvelles technologies, des technologies de l’information et leurs conséquences sur l’économie : la mondialisation du marché et de ceux qui le dominent - multinationales et banquiers. L’immigration de masse. Dans notre siècle, celle-ci s’accompagne de la confrontation avec une autre religion, parfois hostile, l’Islam. Les sociaux-démocrates n’étaient préparés sur aucun de ces thèmes. Le PvdA n’a su y apporter qu’une réponse fataliste. La sociale-démocratie est moribonde. (...) Il est intéressant de ce point de vue, que le retraité Jan Pronk ait posé sa candidature à la présidence du PvdA : sa conscience sociale me semble beaucoup plus développée que sa discipline de parti. Ses ennemis - c’est à dire la liste de contacts du téléphone mobile de Wouter Bos - tentent de le dépeindre comme un représentant de ‘la vieille gauche’, un has been. Mais il est significatif que la liste des contacts SMS de Bos ne permette pas de lui opposer un challenger sérieux. Ces accusations sont donc un aveu d’impuissance. En ce qui concerne Pronk, il lui faudra moins affronter l’héritage de 1989 qu’effacer celui de Wim Kok. Les ‘plumes rouges’ sont une allusion aux ‘plumes idéologiques’ dont Kok a sciemment voulu se débarrasser. Pour Kok, gouverner voulait dire ‘gérer’. Il est intéressant de voir que les sociaux-démocrates s’apprêtent à confier cette tâche à un calviniste tumultueux ».
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8819

dimanche 26 août 2007

Paris est beau même sous la pluie

En revenant de réunion de rédaction de Têtu à pied du XIVe arrondissement vers le Châtelet avec Martin, il s'est mis à pleuvoir de façon franchement inhabituelle pour Paris en août. On a acheté un parapluie (pour moi: Martin adore l'eau et la pluie le rend joyeux) et on a fait des détours pour profiter de la ville vidée de ses habitants. Même sous la pluie, Paris reste une ville magnifique. Cette fois-ci j'ai essayé d'éviter la ville haussmanienne classique et ai pris les petites rues plus anciennes, plus organiques. Le mélange de matériaux naturels, de couleurs cohérentes, de classicisme architectural et de lignes verticales récurrentes rend la ville à la fois cohérente et toujours surprenante. Magnifique.









Magic Mousseau

Cet été a été vraiment pourri, c'est Météo France qui le dit. On avait passé une journée sous la pluie mais le soir, tout à coup, le temps a changé, le ciel s'est dégagé et on a eu droit à un arc-en-ciel associé à un coucher de soleil hallucinant. La preuve par l'image...





samedi 25 août 2007

J'adore les oranges



J'ai re-découvert un site fabuleux, créé en partie par notre follissime Natasha de Radio Oh là là, ça s'appelle 24 Oranges et c'est un blog composé de niouzes en anglais sur les Pays-Bas, parfois absurdes, souvent drôles, toujours intéressantes. Forouardez le à vos amis kreukreuscophiles!
Le lien: http://www.24oranges.nl/

"What' wrong with you people?"

Dans le Thalys d'Amsterdam à Paris, mon voisin était un jeune Américain de Nouvelle Angleterre. Marié à une Belge, et terriblement républicain: on s'est frittés sur l'Irak, la peine de mort et la responsabilité collective. Mais sympa malgré tout. Comme je bossais sur mon bouquin, j'avais mon Mac avec moi et j'ai eu une fenêtre pop-up me proposant de me connecter à un réseau wifi payant à la gare d'Anvers.
"What's wrong with you people?" il m'a alors demandé? "Comment ça?" "Cette manie du wifi payant, ça rime à quoi? Où que j'aille je peux me connecter à 10 euros de l'heure. Je ne paye même pas ça pour un mois illimité chez moi. Ils pensent vraiment que les gens vont se connecter à ce prix là?"
Comme je vous l'ai dit, il n'est pas franchement un collectiviste soviétique, mais là il ne comprenait pas: c'est pour lui comme si on privatisait les routes et qu'on faisait payer aux passants utilisant les trottoirs. Je lui ai expliqué que beaucoup de gens pensaient aussi que cette privatisation du réseau pour que quelques compagnies télécom se fassent leur beurre indignaient beaucoup de gens, mais que, du moins en Hollande, les décideurs n'étaient pas prêts à se mettre à dos KPN même si l'impact sur l'économie était indéniable.
Je ne lui ai même pas parlé de la question de la prolifération des antennes wifi sécurisées et leur impact potentiel sur la santé des gens, et en particulier des enfants. On a tout de même parlé accès à la culture et à la connaissance, émancipation personnelle des enfants. Je pensais avoir affaire à un Amerloque buté (il l'était sur certaines questions), et je me suis retrouvé avec quelqu'un qui comprenait bien qu'en limitant une infrastructure on empêchait un pays entier de se développer.
Bref, après lui avoir remonté les bretelles sur la peine de mort, les prisons et l'éducation gratuite pour tous, je me suis fait remonter les miennes sur les réseaux d'information et le manque de vision de nos élites. La honte, mais il avait raison.
On verra s'ils sont prêts à rediscuter de la question dans mon parti à la rentrée...

vendredi 24 août 2007

Ça bouge au PvdA sur les corporations locatives

Un thème qui me préoccupe depuis longtemps (voir tous les messages que j'ai publié sur le sujet), les wooncorporaties (corporations locatives) est en train de revenir en force au PvdA. Il était temps: à chaque fois que je l'aborde, on me traite de gauchiste grincheux ou on fait même semblant de ne pas comprendre mes griefs. On a assisté à un véritable hold-up de l'argent collectif, avec des détournements de fonds légalisés, et personne ne semble s'en offusquer. Je vois avec plaisir que je ne suis pas aussi isolé que je le pensais...

Dans la presse néerlandaise:
« Le PvdA, les corporations locatives et l’argent »
Le Volkskrant signale un désaccord entre le ministre PvdA des finances, M. Wouter Bos et la ministre, également PvdA, de l’intégration et des quartiers, Mme Ella Vogelaar, sur la question de la rénovation des vieux quartiers. Selon ce journal, « elle a menacé de démissionner lors d’une réunion le 12 juillet dernier, car elle était déçue par la position adoptée par son parti concernant les quarante quartiers à problèmes qui ont été définis : elle rendait compte d’accords passés avec les corporations locatives, qui proposaient un investissement de presque deux milliards et demi d’euros sur quatre ans. Mais Bos a demandé trois milliards et insisté pour que cette somme transite par voie budgétaire avant de la renvoyer à la table de négociation. » (...) La semaine dernière, Bos et Vogelaar se sont de nouveau rencontrés pour chercher une solution et en début de semaine, les échevins PvdA des villes de Rotterdam, Amsterdam, Eindhoven et Nimègue se sont joints à la discussion. Entre temps, les corporations ne restent pas inactives. Elles menacent d’actions en justice et envisagent de bloquer des investissements au cas où elles se retrouveraient taxées. Selon des sources proches du gouvernement, ‘une solution est en vue’. L’association des corporations locatives Aedes a proposé de reprendre le Service des domaines de l’Etat ‘afin de résoudre les problèmes budgétaires de Bos’. On parle également de créer un fonds qui serait géré par les mairies et les corporations. Et enfin, on cherche à soumettre le patrimoine des corporations locatives à l’impôt sur les sociétés, dont elles sont en partie dispensées. »

« Une affaire PvdA », commente le Volkskrant, qui rappelle que les corporations locatives, selon les personnes favorables à ce qu’elles prennent à leur charge une grande partie des travaux de rénovation nécessaires, « disposent de réserves financières s’élevant à 227 milliards d’euros. Les corporations et leurs directeurs se portent très bien tandis que les quartiers dont ils ont la responsabilité se dégradent. Et à qui appartient l’argent ? A la communauté. Les politiques s’efforcent depuis dix ans de faire revenir cet argent dans le circuit commun ; cinq ministres s’y sont cassé les dents. Chaque jour, les quartiers s’appauvrissent et les corporations s’enrichissent. (...) Vogelaar semble avoir sous-estimé dan ses calculs politiques l’agacement suscité par les corporations. Dans tous les partis, de la droite à la gauche, tous se sont jurés d’écrémer leurs milliards de bénéfice. Mais la querelle touche plus particulièrement le PvdA : les deux ministres concernés et la majorité des directeurs de corporation locatives sont liés à ce parti. A cela s’ajoute le fait que les corporations les plus riches se situent en milieu rural et entretiennent surtout des liens avec le CDA ; les plus pauvres opèrent dans les grandes villes, où elles ont pour interlocuteurs les échevins PvdA. Jim Schuyt, le directeur de De Alliantie, la plus importante corporation après Vestia, résume ainsi le problème : ‘le CDA doit-il fournir l’argent au PvdA ?’ ».
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8818

lundi 20 août 2007

DJ Janine est trop techno

DJ Janine a enfin compris comment nous envoyer de photos par email. Résultat? Elle nous spamme comme une folle. Quelques photos de nos deux semaines dans le Poitou. J'ai découvert avec amusement qu'on est à un kilomètre de la Touraine du Sud, donc aussi très très au Nord du Poitou. On y vit depuis 25 ans et ça ne m'avait jamais frappé. On descend la route du village pendant un quart d'heure, on traverse la déparementale, et une fois arrivé à la rivière, pouf! on change de département et de région. Incroyable, non?

Première photo: ma nièce Marie, qui a un caractère entier mais sait être adorable. Elle ressemble à mon frère jeune, c'est effrayant. Mais aussi à DJ Janine. On l'appelle Mini-Janine pour rire. On voit mon pied gauche sous la table, à droite de la photo.



Ensuite: Lewis qui a tondu le jardin de manière complètement névrotique, en finissant les coins à la machine à fil. Les voisins anglais n'ont pas trouvé ça névrotique du tout: il n'a même pas utilisé de ciseaux! On notera combien le jardin est vert pour août. C'est du jamais vu, d'habitude tout est jaune dès juillet. Quel temps...



DJ janine qui a fait de la confiture de prunes (très nombreuses et sucrée cette année), ce qui a inspiré Lewis à faire pareil avec des mûres. Il voulait faire de jolis pots et a fini par découper des vieux chiffons pour être à la hauteur de Martha Stewart.



Le linteau en chêne de la porte extérieure du garage a été peint par erreur, et Lewis a donc été s'y percher pour la décaper. On a découvert un bois magnifique: après 150 ans, le bois a l'air d'avoir été coupé hier.



La procédure était quelque peu périlleuse, à plus de deux mètres du sol. Lewis rigole mais là-haut ça bougeait. Je n'ai même pas essayé d'y monter. J'avais trop de choses super importantes à faire. (Genre.)

On repart à Paname



A peine revenu du Poitou et de Bruxelles, me voilà à repartir sur Paris. J'emmène Martin le chien avec moi. Ce sera notre premier voyage Papa Lolo et Bébé Martin aussi loin ensemble. Il est shampooiné, passé à l'antipuce et ce soir on va lui nettoyer les oreilles et lui brosser les dents (il a sa brosse à dent électrique, ne demandez pas pourquoi, voyez avec Lewis). J'espère qu'il va supporter les 4 heures de train sans lécher trop de monde...
Programme chargé à Paris, je tâcherai de prendre des photos.

Le parti travailliste sous les projos

Et bien, en voilà une rentrée politique: Pronk va enfin nous ramener à gauche, on se rend compte que les autres partis ont une grande bouche quand on parle d'Islam mais que seuls les travaillistes se mouillent vraiment, et finalement que Wilders est un poltron.

Dans la presse néerlandaise:
PvdA
a) Candidature à la présidence du parti

« Jan Pronk veut ramener le PvdA à gauche », explique le Trouw. « Jan Pronk, ancien ministre chargé du développement et du logement, a annoncé samedi qu’il se lançait dans la bataille de la présidence du PvdA. Surprenant, puisque avec ses 69 ans, il ne représente pas vraiment la jeune garde ; de plus, en 2002, il a choisi de se retirer afin de laisser la place aux jeunes. Maintenant, le social démocrate a changé d’avis, ‘parce que les jeunes le lui ont demandé, précise-t-il, en regrettant que le PvdA attire moins la jeunesse que d’autres forums politiques. ‘Simultanément, la vieille garde se montre déçue et se retire, il faut inverser cette tendance’.
« Avec cette candidature, le leader du PvdA, Wouter Bos, plus à droite, risque de se retrouver avec un poids lourd politique à ses côtés. Pronk est entré au parlement en 1971. A côté de cela, il a été 12 ans ministre du développement ; lorsque le poste lui a de nouveau été proposé par le gouvernement Kok II, il l’a refusé, trouvant les ambitions du gouvernement dans ce domaine trop modestes ; il est revenu en tant que ministre du logement, de l’aménagement du territoire et de l’environnement. Au sein du parti, il a également été très actif : on lui doit le rapport « Schuivende Panelen » (Panneaux coulissants) paru en 1987, dans lequel il demandait au Parti de revoir ses priorités ; c’est ce qu’il souhaite réaliser dans son rôle de président de parti. ‘Nous devons opter pour une politique de gauche affirmée ; les décisions qui ont été adoptées sont trop aisément oubliées’, estime-t-il faisant plus particulièrement allusion à des thèmes tels que l’enquête parlementaire sur la participation à la guerre en Irak. Si Pronk parvient à convaincre les adhérents, les sociaux-démocrates auront un président qui n’est pas particulièrement connu pour sa subtilité. Récemment encore il déclarait que dans ce gouvernement, le PvdA ’est à la remorque du CDA’. Il s’exprime également de façon critique sur Bos, qui combine la position de leader politique du parti avec celle de vice-premier et de ministre des finances : ‘il lui est impossible de tenir un langage réellement PvdA’. Son ton critique, son enthousiasme et sa vaste expérience lui permettent de compter sur le soutien de l’ancien maire d’Amsterdam Ed van Thijn, de l’ancien député Molenaar et du député Alma. Il faudra attendre le congrès d’octobre pour savoir s’il obtient le soutien des adhérents ».
Le Volkskrant prévoit des « étincelles » au cas où « Bos et Pronk se retrouveraient aux commandes du parti ». Pour Jan Pronk, « il faut demander une enquête sur la participation néerlandaise en Irak, viser à une répartition plus progressive des revenus, s’attaquer très sévèrement à la question des plus hauts salaires et il est inimaginable de flexibiliser les règles sur le licenciement (...) Selon le chroniqueur (PvdA) Marcel van Dam, ‘avec Pronk, le PvdA a une chance de redevenir un parti social-démocrate ; si quelqu’un peut faire changer les choses, c’est bien lui’. La jeune génération admire beaucoup Pronk, ce sont même les Jonge Socialisten qui ont donné à Pronk l’idée de présenter sa candidature ; pour le député Diederik Samsom, Pronk est ‘un candidat excellent et surprenant’, même s’il déplore que personne de la jeune génération ne soit disponible. »
Le commentateur Bert Wagendorp, dans sa chronique politique du Volkskrant, se réjouit d’avoir entendu M. Pronk annoncer : ‘si vous êtes d’accord avec moi, vous votez pour moi, sinon, vous votez pour un autre parti ! », y voyant le retour à un langage ‘comme on n’en avait pas entendu depuis longtemps au PvdA’ ».

b) Islam
« C’est toujours la faute du PvdA », titre le Trouw dans un article de son supplément Verdieping consacré à la discussion sur l’intégration aux Pays-Bas.
« Dès que le ton monte sur la question de l’Islam et de l’intégration, tout est toujours la faute du PvdA », estime Teun Lagas. « On juge ‘trop maigre’ l’argument de Wouter Bos selon lequel le PvdA serait le seul parti à mentionner dans son programme électoral la question de la liberté religieuse (...) Rien de bien nouveau sous le soleil : depuis un bon moment, le PvdA va d’incident en incident dès qu’il est question d’intégration et d’Islam : de la question arménienne à celle de la secrétaire d’état Albayrak critiquée, comme son collègue Aboutaleb, pour ses deux passeports jusqu’aux travaux pour un groupe de réflexion placé sous la houlette du roi du Maroc de la députée Arib. Lors des élections législatives de 2006, dans les quatre grandes villes, 80% des allochtones ont voté pour le PvdA : une masse de conseillers municipaux d’origine étrangère est entrée dans les mairies en surfant sur une vague de votes préférentiels. Lorsque Bos a fait prudemment remarquer que leur manque d’expérience pourrait provoquer quelques accidents politiques, les critiques se sont déchaînées.
La semaine dernière, le leader D66, Alexander Pechtold, reconnaissait partager totalement les critiques de Bos sur le style d’Ehsan Jami, qui semble faire une profession de foi de son rejet de la foi, mais cela n’empêche pas le D66 de faire remarquer malignement que le PvdA, ‘à chaque fois’, fait preuve de maladresse dans les questions d’intégration en changeant constamment d’avis. On n’accorde pas beaucoup de crédit à Bos, on lui jette vite la pierre. A la mairie de Tilburg, Ruud Vreeman estime que son parti fait généralement office de souffre- douleur sur ces questions : ‘sans vouloir être arrogant, nous sommes le seul parti à réunir autant d’origines ethniques. Avec un tel nombre de groupements allochtones, il est inévitable que nous nous retrouvions au cœur de la discussion. En outre, malgré la concurrence du SP, nous avons encore beaucoup d’adhérents dans la classe moyenne néerlandaise, blanche, qui travaille ; ils ne sont pas racistes, mais ils sont inquiets’.
« (...) ‘Un débat sur l’Islam, qu’est-ce que cela veut dire ? Nous avons des électeurs de religions différentes ; ils doivent pouvoir vivre leur religion en toute liberté et également la quitter en toute liberté’. Dans la dure réalité de la gestion municipale au quotidien, le PvdA aborde dans la pratique les questions d’intégration : ‘dans toutes les grandes villes où se posent ces problèmes, nous sommes aux commandes. Pour une grande partie, avec des échevins et des conseillers municipaux eux-mêmes d’origine allochtone. Cela veut automatiquement dire que le PvdA agit, la réalité nous contraint à faire des projets et à expérimenter ».

Geert Wilders
L’AD-Haagsche Courant relève que le député PVV Geert Wilders a refusé une discussion avec le Nederlandse Moslim Raad (Conseil musulman néerlandais). « Le NMR avait invité Wilders à la suite de son appel à interdire le Coran, mais celui-ci a déclaré samedi à l’AD qu’une telle rencontre ne servirait à rien, un tel débat étant à ses yeux impossible. ‘Nous aimerions que M. Wilders nous explique ce qui le dérange’, a fait savoir le président du Conseil musulman, A. Khairoun. ‘ Il multiplie les déclarations sur le Coran ; mais le Coran n’est pas un livre simple, on ne peut pas le survoler et affirmer qu’il engage tous les musulmans à tuer les non-croyants’. Khairoun s’étonne du refus de Wilders : ‘il est membre du Parti pour la Liberté, mais il ne nous accorde pas la liberté de réagir à ses déclarations. C’est dommage’. L’AD rappelle que Geert Wilders a de nouveau mis en cause le Coran samedi : en réaction aux multiples plaintes déposées contre lui pour incitation à la haine, il répond : ‘ce n’est pas moi qui incite à la haine, c’est le Coran’. Il qualifie cet ouvrage religieux de ‘fasciste’ ».
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8803

samedi 11 août 2007

Émilie



Hier, mon amie Émilie est venue nous voir du Limousin. Ça fait environ deux heures et demi de route (alors qu'il y a peut-être une centaine de kilomètres) jusque chez nous. On a passé une journée qui semble avoir duré 5 minutes. Nous sommes allés à Angles-sur-l'Anglin (endroit très stratégique où se trouvait un château fort mais qui sert aussi de limite Nord-Sud, Zone occupée-zone libre...) pour se ballader (voir photo), et c'est toujours aussi beau.
Ça fait bizarre, d'ici deux semaines cela fera quinze ans qu'on se connaît avec Émilie. On était si jeunes, si naïfs. Si minces aussi. Sans une ride, sans cheveux blancs. Sans chagrin d'amour non plus. Puceaux, mais pas seulement du sexe et de l'amour, mais aussi du monde du travail, de l'université, et de beaucoup de choses terribles...
Un truc chouette avec les amis, c'est que même si on ne s'est pas vus depuis une éternité, on continue comme si on s'était quittés la veille, sans faire d'efforts. Pas besoin de tralalas, de précautions fâcheuses ou de non-dits compliqués: on s'aime, on connaît nos travers, nos qualités, ce qu'on aime ou pas. C'est un peu comme la famille, mais en moins compliqué. Cinq heures de route c'est pas mal mais c'est tellement bien de se revoir...

Jean-Louis vote Egbert



Notre chat Jean-Louis a des passions étranges, en plus du jambon et du fromage. Il y a des gens qu'il aime, d'autres pas. Il vote avec ses ronrons pour Egbert de Vries, le bourgmestre australovicien. Qu'Egbert le veuille ou non, d'ailleurs... La preuve par l'image.

mercredi 8 août 2007

Chez Lestrade, c'est beau

Pour ceux qui ont lu le dernier livre de Didier Lestrade ("Journal de Campagne"), on peut facilement s'imaginer qu'il vit dans une cabane dans la forêt. En fait, si Didier a décidé d'opter pour une vie fauché dans la campagne, cela ne veut pas dire qu'il a renoncé à la beauté et au goût. A partir d'une maison minimale et d'objets de récupération il a fait un lieu vraiment confortable, beau et vraiment agréable. La maison enchaîne objets détournés, couleurs intéressantes et espaces créatifs et surprenants. Je ne parle même pas du jardin qui est proprement époustouflant. Je n'ai pas pris beaucoup de photos car les batteries de mon appareil étaient à plat, mais il a fait d'un terrain envahi par les ronces un jardin exemplaire, magnifique et truffé de surprises végétales.











Islamisme v. Wilders

J'ai honte des politiciens d'extrême-droite, j'ai honte des musulmans intolérants, mais j'ai aussi un peu honte des athées agressifs. Je suis vu comme français mais j'ai honte de mon pays d'adoption. Même si je soutiens le droit d'Ehsan Jami à l'apostasie, insulter les musulmans n'est pas franchement le meilleur moyen de les décoincer: la méthode Ayaan Hirsi Ali a montré qu'elle était plus qu'inefficace, elle était en fait dangereuse. Un petit résumé de ce qui se passe d'un Poitou que je n'ai jamais vu aussi vert en août...

Dans la presse néerlandaise:
Suite à l’agression dont a été victime samedi dernier l’apostat musulman Ehsan Jami, le député PVV Geert Wilders signe aujourd’hui une tribune libre dans le Volkskrant : « Cela suffit, il faut interdire le Coran ». M. Wilders, citant Oriani Fallaci, assimile le Coran à Mein Kampf, et demande que « plus aucun immigrant musulman ne soit admis aux Pays-Bas, que l’on ne construise plus de nouvelles mosquées et que l’on interdise le Coran ».
Pour l’éditorialiste du journal d’Amsterdam, « Wilders déraille ». Il « utilise les menaces proférées à l’encontre de Jami pour demander une interdiction du Coran. Il faudrait non seulement interdire la vente, mais la possession et l’utilisation de cet ouvrage dans les mosquées. Wilders prive ainsi un million de musulmans néerlandais de leur liberté religieuse, ce qui est en contradiction flagrante avec la Constitution. Comparer l’Islam au fascisme et le Coran à Mein Kampf relève du non-sens et de la mystification. Wilders refuse de l’admettre, mais il existe bel et bien un islamisme modéré aux Pays-Bas et en Europe, qui, tout comme les religions chrétiennes, cherche sincèrement la réconciliation avec les valeurs occidentales. Wilders brandit le spectre d’une ‘Nederarabie, devenue une province de l’’Eurabie’. On commence à se demander à quel point le leader du PVV peut encore être considéré comme responsable de ses actes. Les Pays-Bas et les autres pays d’Europe doivent se montrer intransigeants sur les valeurs occidentales telles que la liberté individuelle, la séparation de l’Eglise et de l’Etat et l’égalité entre les hommes et les femmes. La loi prévaut sur la Sharia et une référence au Coran ne justifie jamais un comportement contraire à la loi. Mais Wilders fait des musulmans des citoyens de second rang et cela est parfaitement contraire à la tradition humaniste et chrétienne dont il se réclame ».
Ehsan Jami, pour sa part, se déclare « déçu » que les membres de son parti, le PvdA, se soient peu manifestés auprès de lui depuis son agression. Il a confié au Volkskrant que « ‘Geert Wilders a déjà téléphoné trois fois pour me souhaiter bon courage. Mais les députés de mon parti n’ont rien fait’. Seuls les collègues du groupe PvdA local ont envoyé un bouquet de fleurs et le cinéaste Eddy Terstall, membre actif du PvdA, garde lui aussi le contact. Jami, qui a posé sa candidature dans les instances dirigeantes du PvdA, est controversé dans son parti du fait de ses déclarations sur l’Islam : à ses yeux ‘le PvdA est pris en otage par les allochtones et les musulmans’ ».
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8782

vendredi 3 août 2007

Sur France Culture de matin

Ce matin à 7 heures je suis passé 5 minutes en live par téléphone sur France Culture dans l'émission "Quartier d'été" pour leur parler brièvement des sujets qui intéressent les Néerlandais en ce moment: la montée des violences homophobes, les nouvelles règles européennes de transparence dans les appels d'offre, et la télé-réalité. Didier Lestrade passait plus tard dans la même émission, c'est drôle, le hasard... Ils en ont profité pour faire de la pub pour notre site minorités.org.
Je suis ensuite retourné me coucher, 7 heures ce n'est pas trop dans mes horaires habituels.

jeudi 2 août 2007

Paris à Vélib

Natasha la Québecoise (son site ici) revient de Paris où elle a rencontré plein de gens bien et m'a parlé du Vélib que je n'ai pas encore vu. Sa vision des choses...



Le temps d’arriver à Paris pour deux journées de repos, le Vélib entamait sa troisième semaine d’existence. Il avait fait les journaux néerlandais, notamment le NRC Handelsblad qui s’est empressé de dire que l’idée venait d’Amsterdam et qui a volontairement omis de rajouter que l’essai amstellodamois d’il y a quelques années fut un énorme échec, car il y en n’avait pas assez à travers la ville. Comme on dit en néerlandais, « l’idée était bonne, mais l’exécution était nulle ».
À Paris, le Vélib est vraiment partout, à tous les 275 mètres, selon les infos officielles. Beaucoup d’endroits pour garer sa voiture ont disparu, mais les gens s’en foutent. Avec leurs petits paniers chic sur le devant, les Parisiens se servent des Vélibs pour faire leurs emplettes et roulent avec assurance, comme si le vélo leur appartenait. Les touristes et les non-initiés, eux, se grattent la tête pour comprendre les instructions en français et restent figés devant ces beaux vélos neufs comme des cadeaux de Noël qu’ils ne savent pas ouvrir. Plusieurs d’entre eux ont eu la chance d’avoir de l’aide des Parisiens qui parlent anglais.
Un soir vers 20 heures, j’ai croisé un camion qui doit ramasser les Vélibs et les déplacer ou les réparer. Au fait, je n’ai pas trop compris, mais j’imagine qu’ils s’occupent de l’entretien. Une copine parisienne m’en parlait comme si ça faisant des années qu’il y en avait. « Je me faisais toujours voler mon vélo même quand j’en avais un super laid, là, j’en ai plus de besoin, » me dit-elle. À Amsterdam aussi, tout le monde se fait voler son vélo et comme des cons, on passe notre temps à en racheter. Moi, j’ai un vélo pliable cher que je ne quitte pas des yeux, mais ce n’est pas toujours pratique pour sortir, je l’admets.
Reste à comprendre comment se servir du Vélib et où acheter un abonnement (dans les pâtisseries et les stations de métros, encore faut savoir lesquelles).
Pour en savoir plus : www.velib.paris.fr

Qui décide quoi, ici?

Je viens de lire dans Le Monde que le CSA a décidé de se pencher sur la prononciation du mot "août" et de faire des recommandations d'usage. Nan, mais de quoi je me mêle. D'abord, je ne savais pas que le CSA était un expert en linguistique, ni que c'était dans ses fonctions de dire de quelle façon les mots se doivent d'être prononcés. Mais ce qui me choque le plus, ce n'est pas l'exposé ringard de vers classiques, mais c'est qu'en 2007 un organisme se croit chargé d'indiquer le "bon français" au peuple. Qu'on le prononce "ou", "a-ou", "out" ou "a-out", quel est le problème si chacun sait de quoi on parle? En a-t-il parlé aux autres francophones, tout aussi usagers que nous? S'il y avait un gros danger de non-sens et de confusion, je comprendrais, mais s'il s'agit juste de ne pas écorcher les délicates oreilles des "sages", horrifiés par ces prononciations hétérodoxes depuis leurs canapés rembourrés de l'Île de la Cité ou du fin fond le plus sauvage du VIème arrondissement, je ne vois pas l'intérêt de cette recommandation.
Une fois de plus, j'ai honte du parisianocentrisme, de l'élitisme éculé et de l'arrogance de nos élites républicains.

CJR sur Beatport



Ça y est, Laurent & Lewis sont sur Beatport. Il était temps. Vous pouvez vous y rendre directement en cliquant ici. Aaron-Carl, notre boss à Cherry Juice, nous a aussi annoncé que nous sommes distribués en vinyl partout sur terre. Il y a une dizaine de vinyls chez Colette, le magasin beyond chic de Paris. Ils ne risquent pas de rester longtemps, allors dépêchez-vous. Si ça vous tente d'avoir un beau vinyl avec le design de Pierre Marly de Dataselected, contactez votre magasin de musique préféré. Le site, aussi designé par Marly, devrait être fini bientôt (il est temps!).