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samedi 29 septembre 2007

Référendum piège à conne

Ceci est le 909ème message sur ce blogue. Comme la TR 909 qui fait des beats fabuleux, même si mon vrai amour technique va à la TB 303... Mais bon. La discussion du jour, c'est le référendum.



Pour ceux qui n'ont pas suivi les niouzes bataves du moment, le groupe parlementaire travailliste a décidé de ne pas demander un référendum sur le traité européen. La presse parle d'un marchandage: les travaillistes ne parlent plus de référendum, et en échange les chrétiens-démocrates ne démantèlent pas le droit du travail.
Ce n'est pas facile d'avoir une position sur le sujet. Je suis contre le démantèlement du droit du travail (même s'il est sage de corriger certains excès), mais je suis aussi contre le référendum, mais pas du tout pour les mêmes raisons que les chrétiens-démocrates. D'ailleurs, si on est cohérent, si on a demandé au peuple une fois son avis et qu'il a dit "non", il serait cohérent de redemander à nouveau si on propose quelque chose de similaire.
Mon opposition au référendum tient plutôt à la façon de poser la question, et les possibilités de réponses. En gros, quand on pose mal la question, le peuple répond à la question qu'il aimerait qu'on lui pose. Lors du dernier référendum, il a répondu à trois questions: (1) aimez-vous le gouvernement de Balkenende? (2) souhaitez-vous une économie ultra-libérale et plus de privatisations? (3) êtes-vous totalement confiant dans le caractère démocratique des procédures de décisions européennes?
La réponse à ces trois questions non posées a bien sûr été "non".

Au-delà de la question, la façon dont on peut répondre est limitée: "oui", "non", blanc ou abstention. Il faudrait pouvoir poser des questions différentes, par exemples sur les différentes parties du traité, et offrir plusieurs réponses possibles, soit sur le mode "oui/non" par partie, soit accorder des préférences.
C'est la même chose pour l'élection présidentielle française. Au lieu de voter pour une personne, on pourrait accorder trois positions à attribuer aux candidats de notre choix. Avec le système actuel, en choisissant un candidat, on rejette de la même façon les autres, alors qu'il est peut-être des candidats que l'on préfère en dehors de celui pour lequel on se sent obligé de voter. J'aurais par exemple voté (1) Ségolène Royal, (2) François Bayrou, (3) Dominique Voynet. Je pense que beaucoup de gens de gauche comme de droite auraient mis Bayrou en 2ème ou 3ème choix et le président élu (probablement Bayrou, dans ce cas) aurait bénéficié, de fait, d'un plus grand consensus que le petit Nicolas. On aurait vu que Royal aurait peut-être bénéficié de votes de 2ème ou 3ème rang de la part de l'extrême-gauche ou des centristes, et on aurait probablement vu que certains "petits" candidats (comme Voynet) sont plus populaires qu'on ne le pense. Ce serait une façon plus démocratique d'obtenir un président incontesté, et aussi de marquer nos préférences.
Mais bon, là je rêve un peu...

jeudi 27 septembre 2007

Parkings sous-marins



Hier soir, conseil municipal jusque tard. Et encore, le plat de résistance (Stadionplein, l'esplanade du Stade) a été reporté à un autre conseil. On a fini assez tard, mais la politique que nous cherchons à mettre en place depuis longtemps sur les parkings sous-marins a pris son allure de croisière. On va les avoir ces parkings automatisés sous les canaux. Plus de détails bientôt...



Et notre (ex-)collègue libéral Emile Jaensch est venu nous dire au revoir. Il a été nommé échevin à Zuid-Oost (Sud-Est, plus connu sous le nom de Bijlmer voire Bijlmermeer) et est venu carresser dans le sens du poil ses copains du VVD mais aussi nous raconter comment ça se passe là-bas. Ça a l'air sympa, et très différent. Il nous a dit qu'après la diversité et le chaos relatif de Bijlmer, notre conseil municipal paraît bien blanc et bien sage.
La fraction travailliste de Bijlmer avait 17 membres, il en reste 14. Autant dire que quand il faut se mettre d'accord sur les consignes de vote, ça dure un petit moment. Il a aussi raconté que les problèmes de propreté n'étaient pas vraiment de même nature. Ici à Oud Zuid on a des problèmes avec des poubelles placées trop tôt dans la rue ou des restes de marché, à Zuid Oost, il y a des canapés qui tombent des fenêtres et des éboueurs qui ont peur de se prendre une armoire en nettoyant l'herbe.



On le voit là en petit, à droite de la table. Il nous a invité à un tour en vélo de son arrondissement. Je suis très curieux de voir ce qu'il va nous montrer.

mardi 25 septembre 2007

L'exode

Cela fait 9 ans 1/2 que je suis à Amsterdam, et la perspective d'un retour en France à court terme s'éloigne avec la présidence Sarkozy. Pire, quelques uns de mes amis resté en France votent avec leurs pieds. Pierre M. (nos héros du design responsable de l'esthétique de Cherry Juice Recordings, bientôt en ligne) a été embauché à Reyksjavik, Magali B. (chercheuses en science-po) habite maintenant à Istanbul, et Laurent V. déménage près de Rabat. Cela veut dire qu'il va falloir songer à un sacré budget voyage pour leur rendre visite. Mais aussi que les chiffres abstraits concernant l'exode des jeunes français se concrétisent autour de moi par des départs très réels. Je pensais être l'exception, je suis en train de devenir la règle. Pour preuve, tous ces Français qui s'installent dans mon quartier, une véritable invasion. L'exode a commencé.

Cours d'éthique

Ce soir, un cours d'intégrité a été proposé au conseil australovicien. C'était très intéressant. Un petit bonhomme, philosophe de métier, a été chargé de déblayer avec nous le terrain. Il a commencé par s'excuser de son accent... Surprise. Est-il allemand, belge, bosniaque? Pas du tout, il est limbourgeois. Comme si je m'excusais de mon accent francilien en français.
Concrètement, ce cours d'intégrité (le premier d'une série) a consisté à analyser par groupe le Code de conduite du parfait élu (en tous cas dans notre arrondissement), et ensuite discuter nos trouvailles ensemble, en particulier la question du conflit d'intérêt. La méthode est simple: en cas de doute, il faut toujours appliquer à soi-même les textes de manière défavorable. Il vaut aussi mieux prévenir que guérir en indiquant de manière aussi ridiculement consciencieuse que possible les fonctions annexes (professionnelles ou pas) que nous exerçons dans le civil afin d'éviter d'être accusé de les cacher.
La question des "conseillers fantômes" a aussi été évoquée. Il est arrivé, il y a une dizaine d'année, qu'un élu australovicien touche ses indemnités mais ne soit jamais présent au Conseil. Le problème s'est répété dans d'autres arrondissements par la suite. Il s'agit souvent d'élus allochtones. Je suis un peu étonné qu'on n'ait pas voulu aborder le sujet: s'agit-il de franc-tireurs ou y a-t-il un problème plus large d'ethnocentrisme?
Un autre cours nous attend dans deux mois. Je suis très curieux.

Demain soir, Conseil municipal relativement important avec des discussions sur l'avenir de l'esplanade du Stade (Stadionplein), sujet très controversé. Je suis très heureux de ne pas avoir à prendre la parole sur le sujet. En gros, il y a des habitants qui ne sont pas contents de la manière dont ils ont été écoutés (à tort ou à raison), et il y a la question des choix esthétiques dans un quartier très marqué par le style Berlage et la Nouvelle Objectivité (Nieuwe Zakelijkheid). D'un côté les architectes d'OMA (l'agence de Rem Koolhaas) qui ont une tendance certaine à l'arrogance vis-à-vis des simples mortels que nous sommes, de l'autre des habitants agoissés, et nous entre les deux, avec la peur d'en faire un endroit vulgaire et moche sans trop avoir les moyens de vérifier ce qui va se passer vraiment.

La présidente

Voilà, nous avons un nouveau président de parti. Une nouvelle présidente, en fait. Le mode d'élection était intéressant: nous devions indiquer (sur papier, sur internet ou par téléphone) quelles étaient nos préférences. Des sept candidats, nous pouvions soit voter blanc, soit les mettre dans l'ordre de notre choix. Je pense que Lilianne Ploumen a bénéficié de votes de second choix, alors que quelques hommes au profil plus marqué (et plus célèbres) ont attiré des votes extrêmes (soit en n°1, soit en n°7). Je ne sais pas quoi penser de son élection. Apparement c'est une femme de qualité qui s'est engagé pour ce en quoi elle croyait, en particulier en faveur des femmes et des minorités. Pour le reste, c'est le mystère total. Branche gauchiste ou aile néo-libérale? Collectiviste ou individualistissime? Classique ou moderne? Aucune idée. Wouter Bos et le premier ministre doivent être soulagés.

Dans la presse néerlandaise:
"Les membres du PvdA ont élu Lilianne Ploumen à la présidence du parti", annonce le Volkskrant dans son grand article à la une. "Elle a finalement obtenu 54 pour cent des voix et a ainsi battu son principal rival, l’ancien ministre Jan Pronk. Un peu moins de la moitié (44 pour cent) des plus de soixante mille membres ont voté." "Ploumen, qui sera nommée officiellement par le congrès du PvdA, le 6 octobre, a déclaré être très satisfaite de sa victoire. Elle a promis aux responsables PvdA et au groupe parlementaire à la Deuxième Chambre de les ’aiguillonner’." "A cause de la complexité du système de vote, il a fallu six tours de scrutin pour aboutir à la victoire de Ploumen. Néanmoins, son rival Pronk a parlé d’une victoire marquante. ’Mon intuition me disait que ce serait juste. Je ne dirai pas que je suis soulagé, mais je ne trouve pas grave de ne pas avoir été élu.’ Pronk a reconnu que son style tranchant - il avait qualifié le premier ministre Balkenende de menteur - ne l’a pas rendu populaire auprès d’une partie de la base." "Le leader du parti, Bos, a loué l’expérience internationale de Ploumen. Il a reconnu être soulagé que Pronk n’ait pas obtenu la présidence. Bos espère que Ploumen fera du PvdA le parti le plus attrayant des Pays-Bas. ’Sur ce point, nous le cédons au CDA et au SP’." "Lilianne Ploumen, 45 ans, n’a été considérée à aucun moment comme favorite pour la présidence du PvdA", note le journal de centre gauche dans un "profil" en page 2. "Elle était la candidate inconnue et ’sûre’ de bonzes du parti tels que l’ancien président Ruud Vreeman. Pas de polémiste populaire et médiagénique, comme son principal rival Jan Pronk. Hier, elle a été élue présidente du PvdA contre toute attente et succédera donc à Michiel van Hulten. "Tout de suite après son élection chaotique - une panne informatique a retardé le résultat de quatre heures - Ploumen s’est montrée ferme. Elle n’était pas la candidate des bonzes, a-t-elle fait savoir aux journalistes." "Ainsi, la nouvelle présidente est partisane d’un référendum sur le traité européen. Et d’une enquête sur le processus décisionnel concernant le soutien néerlandais à la guerre d’Irak. ’Ce ne sera plus pour la législature actuelle, mais j’attache beaucoup d’importance à ce que cette enquête finisse par se faire’, a dit Ploumen hier soir." "S’agissant de la mission en Uruzgan, elle a déclaré qu’un retrait rapide des troupes néerlandaises lui paraissait déraisonnable. ’Un départ impromptu aurait d’énormes conséquences pour la population locale’. Elle n’évitera pas les questions d’actualité, mais sa principale ambition est de donner davantage d’influence aux membres du parti, qui se sentent trop souvent ignorés par la direction du parti au Binnenhof." "La nouvelle présidente du parti est née à Maastricht comme fille d’un laitier. Elle a étudié la sociologie historique à Rotterdam, puis elle a fait carrière dans des organisations idéalistes comme PLAN (anciennement Foster Parents Plan) et Mama Cash. Lutter contre l’injustice, tel est aussi son adage dans la politique néerlandaise." "Il y a quatre ans Ploumen était encore membre de GroenLinks. Elle a quitté ce parti pour le PvdA parce qu’elle pensait qu’un parti populaire large pouvait s’occuper davantage de la pauvreté et des problèmes ethniques." "Ploumen n’est pas une copine du leader Wouter Bos, souligne-t-elle. Selon ses propres dires, elle n’a serré la main du vice-premier ministre que trois fois." "Il ne semble pas qu’il faille attendre de Ploumen du tumulte politique, comme Pronk en promettait en réclamant un référendum sur l’UE et une enquête sur l’Irak", souligne le Telegraaf à la une. "A propos du référendum sur lequel le groupe PvdA prendra une décision aujourd’hui, Ploumen a dit : ’Personnellement je suis pour, mais j’attendrai les délibérations du groupe’." Pour l’éditorialiste du Volkskrant, "Ploumen, bien qu’elle ait bénéficié durant sa campagne du soutien de plusieurs échevins PvdA des grandes villes, est un poids léger sans base claire, en comparaison de Pronk". "Le leader Bos et le président du groupe parlementaire Tichelaar n’ont pas grand-chose à craindre d’elle. C’est valable aussi pour la coalition gouvernementale, qui ne tient absolument pas à avoir affaire à un trublion. Jan Pronk, lui, aurait provoqué des remous. Mais en tant que président il aurait aussi pu rendre le PvdA plus attrayant pour des électeurs de gauche qui votent SP. Les membres du parti n’ont donc pas opté pour la variante la plus vive, mais pour la sécurité." "Pour beaucoup de membres du PvdA, Jan Pronk était souvent un opposant déloyal qui, avec ses idées gauchistes, sa préférence pour une coopération avec le SP et son aversion pour le premier ministre Balkenende, se serait certainement mis dans les jambes de Wouter Bos", remarque le commentateur du Telegraaf.
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8892

Identité néerlandaise

La question des identités commence enfin à prendre la bonne direction... Dans la presse néerlandaise:

"Les Néerlandais sont capables d’être de bons citoyens, même s’ils ont plusieurs loyautés", relève le Telegraaf à la une. "C’est ce qu’a dit la princesse Máxima hier après-midi, lors de la présentation du rapport Identificatie met Nederland [l’identification aux Pays-Bas] du Conseil scientifique pour la politique gouvernementale (WRR). Elle a tenu un plaidoyer passionné en faveur de la diversité et du mélange des cultures et a ainsi pris position dans le débat sur la loyauté et la nationalité qui s’ouvre régulièrement dans notre pays."
"C’est ainsi que les secrétaires d’Etat Albayrak et Aboutaleb ont été attaqués cette année parce qu’ils ont deux passeports. Le même sort attendait la députée Khadija Arib, parce qu’elle siégeait dans un conseil consultatif marocain, un manque de loyauté vis-à-vis des Pays-Bas selon une partie de la Deuxième Chambre."
"Le prince Claus avait aussi diverses loyautés, a dit Máxima. Lorsque ses fiançailles avec le prince Willem-Alexander ont été annoncées, son futur beau-père a encouragé l’Argentine en lui disant : ’Une question à laquelle il est très difficile de répondre et qu’on m’a posée à plusieurs reprises est de savoir comment c’est d’être néerlandais. Ma réponse est : je ne sais pas comment c’est d’être néerlandais. J’ai plusieurs loyautés. Je suis à la fois citoyen du monde, européen et néerlandais’."
"’Ce sont des paroles que je n’ai jamais oubliées’, a dit la princesse hier. ’On ne peut pas mettre des grilles autour de l’identité et de la loyauté des gens.’ ’Nous pensons encore trop selon des lignes de démarcation’, selon la princesse Máxima. ’Les nouveaux venus le font aussi. Chaque ’espèce’ pour soi. Mais les Pays-Bas ne sont pas Artis [le zoo d’Amsterdam]. C’est justement la diversité et le mélange qui font notre force’."

"Le leader PVV Geert Wilders, à ’RTL Nieuws’ hier, a qualifié ces déclarations de ’blabla politiquement correct et bien intentionné’", rapporte le Trouw à la une.
"Les réactions au rapport Identificatie met Nederland sont vives", poursuit le journal chrétien progressiste en page 5. "Il n’existe pas d’identité néerlandaise unique, affirme le conseil consultatif." "’Nous devons dire ce qui nous semble raisonnable. Et ceci est une ligne raisonnable pour l’avenir des Pays-Bas. Toutes sortes d’études montrent que les pays qui acceptent la diversité se portent bien. Les migrations sont la logique du nouvel ordre économique. Sinon, il vaut mieux fermer la boutique et tout brader, en tournant le dos à l’avenir’."
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8892

mardi 18 septembre 2007

Les gays voteraient massivement Verdonk

L'hégérie de la droite nationaliste et xénophobe Rita Verdonk serait de plus en plus populaire chez les homos. C'est ce qui ressort d'un sondage effectué sur le site du GayKrant. Même si la représentativité des lecteurs du GayKrant peut prêter à caution, elle recoupe les tendances nationales. Avec 31% d'intentions de vote, l'ancienne ministre de l'intégration devance les autres politiciens et dépasse largement les partis qui se sont toujours prononcés pour la cause homo, surtout à gauche. Alors Rita Verdonk vient d'être exclue du groupe parlementaire libéral pour manque de discipline, l'extrême-droite nationaliste et islamophobe de Geert Wilders se voit déjà l'accueillir en son sein. Sur son seul nom elle avait réuni presque la moitié des voix libérales lors des élections aux dernières législatives, en novembre 2006. Qui a dit que les homos étaient forcément de gauche?
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=11847

dimanche 16 septembre 2007

Questions démographiques



Dans le NRC Handelsblad de ce ouiquenne, il y avait deux articles en page 24 sur les dangers démographiques: un résumé de livre (Zoontjesoverschot begreigt wereld, un surplus de fils menace le monde) et une interview (Europa vol 'kansloze ouderen', l'Europe pleine de vieux sans espoir). Gunnar Heinsohn, un démographe allemand, expose ses trouvailles: les guerres arrivent quand il y a trop d'enfants de sexe masculin. Il explique ainsi les croisades et la colonisation européenne du reste du monde.
C'est un théorie que j'avais apprise il y a longtemps en cours d'histoire, mais c'est bien de la resortir de temps en temps. On remet les choses à leur place: l'Europe ne fait pas assez d'enfants et attire les pauvres du reste du monde, les États-Unis en font juste assez mais attirent les gens créatifs et intelligens. Le monde islamique est une bombe démographique, en particulier la Palestine, où les femmes n'ont jamais autant enfanté. Pas étonnant qu'Israël panique. Ces tensions démographiques va nécessairement déboucher sur des conflits: toute cette testostérone inutilisée trouve pour l'instant un exutoire dans l'Islam politique. Un peu comme pour les jeunes hommes européens dans le christianisme au temps des croisades.
Heinsohn explique ainsi que l'Algérie va forcément se stabiliser puisque les Algériennes font désormais en moyenne 1,7 enfant, contre 7 il y a peu. Moins de jeunes hommes désœuvrés sans perspective, moins de violence, forcément.

Ce n'est un secret pour personne que si Sarkozy m'impressionne par sa capacité à utiliser les médias et révéler la nullité des dirigeants socialistes, sa politique est vraiment un ramassis de clichés, d'erreurs et de cadeaux pour ses amis. Pourtant, quand on parle d'immigration choisie, il marque un point. Ce qu'il entend par là est, malheureusement, pas du tout ce en quoi je crois, mais le thème est important. On voit ainsi qu'attirer des travailleurs sous-éduqués fait gagner un peu d'argent à court terme aux patrons qui les exploitent, mais leur apport à notre civilisation (pas uniquement économique, donc, et j'insiste sur ce point) est infiniment plus faible qu'attirer des jeunes qualifiés, ou, à défaut, créatifs et énergiques. Les États-Unis n'hésitent pas à attirer les diplômés et ils ont raison, même si la fuite des cerveaux est une catastrophe pour leurs pays d'origine. Au même moment, l'Europe fait des problèmes à ses migrants, même très désirables.

En dehors de la discution (minée) sur l'immigration, il est peut-être temps d'avoir une discussion sur notre démographie. Heinsohn propose d'aider les couples financièrement pour leur deuxième enfant, mais de cesser de financer les pauvres qui font 5 ou 6 mômes ("l'impôt braguette"). Pourquoi pas. Je pense que la question de l'émancipation des femmes doit être posée dans les bons termes: sans aide collective, on ne peut pas attendre des femmes qu'elles sacrifient leur carrière pour enfanter. Pour enrayer le déclin démographique, il va falloir se réveiller. L'état des discussions aux Pays-Bas est à pleurer: tout le monde a intériorisé les discours les plus réactionnaires de l'Église sur la maternité et tous les partis semblent s'entendre pour maintenir les femmes à la maison, ce qui a pour effet pervers de laisser la progression démographiques aux femmes marocaines et turques (sur-représentées parmis les classes défavorisées). Non seulement il n'y aura pas assez de jeunes pour s'occuper des vieux, mais la société sera dominée par des vieux rentiers (ça a déjà commencé) et le fait qu'il y ait autant d'enfants uniques va créer une génération de petits cons gâtés. Selon Heinsohn, les conséquences sont encore pire que ce que l'on croit, car une société sans perspective chasse ses jeunes pleins d'énergie. Il parle ainsi de la Pologne qui a été vidée de ses jeunes, qui ne reviendront jamais, et qui est devenu un mouroir à vieux ou un musée.
Pendant ce temps, on fait tout pour empêcher les homos d'adopter. Tous ces homos surdiplômés, avec de l'argent et l'envie d'éduquer des enfants intelligents et tolérants, ce n'est pas du gâchis que de les laisser se perdre dans le mythe de l'éternelle jeunesse et du shopping? Lewis ferait un papa parfait (il suréduque notre pauvre chien pour compenser) mais ses chances d'adopter sont proches de zéro. Mauvaise gestion des ressources humaines, hein?

jeudi 13 septembre 2007

Début de ménage au VVD?

La niouze est tombée: Rita Verdonk, ex-ministre crypto-frontiste, chasseuse diplômée d'allochtones, tombeuse de Balkenende III et d'Ayaan Hirsi Ali, et probablement la femme politique néerlandaise à la fois la plus adulée et la plus haïe du pays, a été virée du VVD. Elle a déclaré continuer sous son seul nom à la Chambre.
Les questions me viennent, depuis, sans arrêt. Les députés qui ont été élus avec ses votes préférentiels vont-ils la suivre? Va-t-elle faire alliance avec Geert Wilders avec qui elle partage tellement d'analyses? Le VVD va-t-il continuer à faire le ménage et en virer d'autres? Le VVD va-t-il redevenir un parti libéral ou va-t-il essayer de trouver une clone à Rita pour draguer les électeurs ultra-nationalistes? Ehsan Jami va-t-il être invité par Rutte à cracher sur les musulmans au sein de son parti, comme Verdonk et Hirsi Ali l'avaient été avant lui, ou ont-ils d'autres noms en tête?
On va découvrir tout cela dans les semaines qui suivent, j'en suis sûr. À côté, la guéguerre entre Jan Pronk l'archéo-gaucho et les amis néo-libéraux de Wouter Bos pour le contrôle du parti travailliste, c'est de la rigolade. Qui a dit que la politique néerlandaise était ennuyeuse?

mardi 11 septembre 2007

Le nouvel Hirsi Ali?

Hier soir, j'étais assis à côté de Mariët en réunion de fraction. Elle avait avec elle le dernier NRC·Next qui titrait sur le Comité des Ex-Musulmans d'Ehsan Jami, qui entre-temps a suscité la création d'un autre Comité d'Ex-Musulmans (très proches du SP) qui ne sont pas d'accord avec lui. J'ai tellement été fasciné par ce qui a été écrit sur lui dans ce numéro qu'Hariët m'a découpé l'article.
Jami c'est cet élu travailliste local de 22 ans, d'origine iranienne, qui a clamé son droit de sortir de l'Islam (que je soutiens absolument), mais qui en a profité pour nommer le Coran "arriéré, vraiment arriéré", Mahommet "un criminel" et "un barbare" et Allah "un Dieu cruel", ce qui me paraît non seulement pas nécessaire, mais aussi contre-productif. Il a ensuite été agressé par trois jeunes, ce que je condamne aussi. Autant dire que le PvdA a caché sa joie et l'a soutenu de très très loin... Jami hurle donc que les travaillistes ont essayé de le faire taire, comme s'il s'agissait du SP. Il lance son comité aujourd'hui, le 11 septembre, bonjour le racourci un peu louche, et demande instamment au PvdA de pendre position sur le sujet, comme si on était un parti de culs-bénis hostiles à la laïcité!




Ce qui me fascine dans cet article, c'est non seulement le personnage, mais son entourage. On retrouve Afshin Ellian, un "professeur" totalement égocentrique, meilleur ami d'Ayaan Hirsi Ali, mais aussi Jos de Beus, autoproclamé intellectuel du parti, que je déteste pour le vide intersidéral de sa pensée, et qui a déclaré avoir voté CDA aux dernières élections (un parti chrétien, je le rappelle, bonjour la cohérence). Il y a aussi Ciska Dresselhuys qui pense que l'émancipation des femmes ne se fait que selon sa manière à elle (donc no foulard, c'est clair) et Theodor Holman (citation célèbre: Nog steeds vind ik iedere christenhond een misdadiger, "je trouve encore que chaque chien de chrétien est un criminel").
On retrouve non seulement les amis et "créateurs" de Hirsi Ali, mais aussi ses techniques: discussions sans fin sur sa fabuleuse personnalité, liste des attaques (réelles ou imaginaires) dont il est victime, menaces sur sa vie (il est donc un héros de la démocratie contre les méchants musulmans obscurantistes), provocation islamophobe qui ravit les cadres blancs de la droite néerlandaise (Gert Wilders l'adore déjà, le VVD se tâte encore un peu), et discours laïcard intégriste qui me rappelle Caroline Fourest et ses amis (voir ici).
Je suis moi-même très attaché à la laïcité, et ceux qui connaissent l'histoire familiale des Chambon et des Guéguen savent que la lutte contre les abus des religions est basée sur des situations personnelles dramatiques. Mais insulter les gens pour se faire mousser, c'est contre ma conception de la politique, même contre les méchants curés et les musulmans intolérants. Et puis, avec des amis comme ceux d'Ehsan Jami, plus besoin d'ennemis!

Pour résumer la situation, rien de mieux qu'un beau dessin. Celui de Joep Bertrams dans le Parool de lundi est fabuleux. Ça s'appelle "Martyr", bien sûr.

lundi 10 septembre 2007

Ça avance




Je suis en retard sur mon programme pour mon livre, c'est pour cela que je n'écris pas beaucoup en ligne en ce moment. J'espère avoir bouclé tout cela très bientôt... Entretemps, ça écrit, ça relit, ça corrige, ça ré-écrit, etc.