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mardi 27 novembre 2007

Descartes: Tanguy nous écrit

Alors que j'ai appris que le directeur de la Maison Descartes a réagi en internet aux messages postés sur ce blogue, surtout sur le ton de "tout va pour le mieux et je vous félicite" (ça s'appelle du déni ou du cynisme, ça dépend du point de vue), voilà que quelqu'un réagit officiellement. Après les bizareries de l'autre jour, avec les messages postés à la place des autres et les insultes plus ou moins anonymes, il était temps.
Notre élu, Tanguy Le Breton, nous envoie un message qui correspond en grand partie à mes analyses. Comme il le demande lui-même, que ceux qui ont des idées, des doléances et des témoignages lui envoient un message.

<< Laurent, Je partage ton sentiment et ton inquiétude. Je vais parler ici uniquement de ma perception du problème immobilier de la Maison Descartes et des pistes de réflexions qui existent et qui mériteraient d’être étudiées.
Je ne parlerai donc pas ici de la situation complexe, parfois injuste, des différents statuts de personnels (c’est un sujet interne à l’établissement à aborder en comité d’établissement), ni du centre de cours, cohérent et préservé, avec son équipe pédagogique qui fonctionne bien - toute dédiée avec compétence aux centaines d’étudiants - et qui fait la réputation du centre linguistique « Maison Descartes ».
Je rappelle aussi que l’Institut Français des Pays-Bas se consacre essentiellement - par sa mission - aux néerlandais. Il faut garder cela à l’esprit, lorsque, à tord ou à raison, on peut se sentir parfois délaissés. Ceci étant dit, cela ne nous empêche pas d’être concernés par l’Institut français et d’avoir une opinion sur ce qui pourrait être amélioré, et de le faire savoir.

La situation immobilière de la Maison Descartes (Consulat inclus), est en effet très préoccupante au point de douter :

- soit de la volonté du Ministère des affaires étrangères de croire en son avenir (il y a régulièrement des inspections venant de Paris)
- soit de la capacité de l’Institut Français à impulser une politique immobilière à la hauteur du site et du potentiel exceptionnel qu’il représente. La « verrue » immobilière qu’est l’ancienne salle de cinéma – détruite et laissée à l’abandon depuis … 3ans ! – en est l’illustration, mais un simple coup d’œil sur les boiseries des fenêtres ou sur l’état des façades donne l’indication du niveau d’indigence auquel l’état français soumet ce bâtiment néerlandais depuis qu’il en est devenu propriétaire (il y a 40-50 ans).
Dans un pays ou n’importe qu’elle institution publique ou privée se fait un devoir moral – et économique – d’entretenir avec fierté ses bâtiments, c’est un peu honteux. Je m’interroge sur sa conformité aux normes de sécurité, et encore plus aux normes d’accessibilités au Public. 4.000 mètres carres sur 4 niveaux et … pas d’ascenseur.
Qu’il n’y ait pas de moyens financiers à hauteur d’un entretien minimal, ce n’est pas très responsable de la part du propriétaire.

Qu’il n’y ait aucun plan d’ensemble sur la destination des bâtiments, aucun projet à terme sur ce que l’on souhaite faire de ce lieu exceptionnel, c’est beaucoup plus grave...
Pourtant les moyens existent, avec de la volonté, de l’imagination et du bon sens :
- je ne peux pas parler ici des efforts propres à l’Institut et à l’Ambassade dans ses négociations budgétaires avec le Ministère des affaires étrangères à faire abonder les moyens nécessaires à l’entretien et au développement de l’établissement, mais il est clair que c’est d’abord en interne que cette situation devrait être résolue et pérennisée. Il faut savoir que ce problème ne concerne pas seulement la Maison Descartes, mais une bonne partie du patrimoine immobilier du Ministère (en France et dans le monde)
- les monuments historiques néerlandais seraient très honorés de participer financièrement à tout projet de rénovation, encoure faut-il qu’on le leur demande… et pour cela il faut d’abord avoir un projet de rénovation

- pourquoi ne pas héberger dans les centaines de mètres de carrés disponibles à la Maison Descartes (seconde étage, appartements non utilisés, etc.), d’autres institutions françaises comme par exemple la Maison de la France qui loue, à 150 mètres de la, un immeuble entier sur le Prinsegracht !

- autre possibilité d’obtenir des moyens financiers supplémentaires : la Chambre Française de Commerce et d’Industrie (CFCI) loue – avec l’Agence pour les Investissements Internationaux (Ministère de l'économie) et France Emploi - un étage entier d’une tour de bureaux qui devra être fermée pour rénovation d’ici 1 ou 2 ans.

Il y aurait la aussi une opportunité à saisir pour la Maison Descartes de leur proposer de les accueillir dans des conditions intéressantes pour chacun
Ce n’est pas rêver que d’imaginer une « Autre » Maison Descartes, avec ces partenaires français accueillis en son sein et lui donnant un tout autre aspect, drainant ainsi des publics complémentaires et apportant un supplément de vie à l’ensemble pendant toute la journée ; dans ces conditions, alors d’autres projets – toujours négligés jusqu'à présent – se feraient alors plus réalisable, comme celui d’un café-bistrot français au cœur de la Maison Descartes et qui apporterait beaucoup :
- d’abord des recettes importantes par le biais d’une convention/concession avec un partenaire privé, pour l’Institut pour la mise à disposition des lieux sur le modèle de ce qui se fait à Berlin (Consulat/Ambassade) ou à Barcelone (Institut Français)

- plus de vie dans l’établissement : au delà de l’aspect financier, c’est surtout l’impact sur la vie quotidienne de l’établissement qui est le grand bénéfice. C’est d’emblée un lieu structurant qui draine en permanence une affluence tant interne qu’externe et notamment pour nos amis néerlandais qui seraient oh combien ravi d’une telle initiative. Ce sont aussi les expositions et la bibliothèque qui en seraient indirectement les bénéficiaires

- une image d’ouverture sur l’extérieur : l’autre bénéfice c’est celui de l’image extérieure : nous « français » avons encore dans le domaine des usages culinaires différents dont les néerlandais sont très friands ; le succès impressionnant de la nouvelle boulangerie sur Olympiaplein en est l’illustration : quand on a un projet de qualité et que l’on est confiant dans son offre, le public suit.


Sur le problème global de la situation immobilière de la Maison Descartes – et je n’ai pas parlé des espaces exigües dévolus au Consulat – je souhaiterais connaître les idées de ceux qui se sentent concernés par l’avenir de ce bel institut et qui veulent apporter leurs idées. Ils peuvent réagir sur ce BLOG ou bien m’envoyer un email : tanguy@lelionbleu.nl. J’interviendrai ensuite auprès de M. le Directeur de l’Institut Français et auprès de M. l’Ambassadeur, pour confronter les projets et essayer d’obtenir des réponses sur des questions posées il y a plus d’un an (par exemple, que fait-on avec l’ancienne salle de cinéma ?). Bien cordialement, Tanguy Le Breton (Représentant de la communauté française) >>

Lien Medium4you.be
http://www.medium4you.be/article.php3?id_article=2150
Libellé Kreukreuscopie Maison Descartes
http://laurentchambon.blogspot.com/search/label/Descartes