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mercredi 23 mai 2007

Changements mineurs

L'autre jour, en passant dans le Marais à Paris avec des amis (oui, le ghetto homo, assez horrible d'ailleurs), j'ai entrevu un visage familier. Il s'agissait d'un Laurent dont j'ai oublié le nom de famille. On était brièvement devenus amis vers la fin de mon séjour à Strasbourg, alors que je planais sous Prozac™ (il y a un lien de cause à effet, maintenant je le sais). Il lui arrivait d'être sympa, mais aussi d'avoir des comportements un peu bizarres et d'être très passif-agressif. Une fois, je me rappelle, on était avec Laurent D (un Tiers Laurent, donc) avec lui dans sa chambre, et il nous montrait sa collection de strings fluorescents (oui, je vous assure), et bien sûr on l'a un peu chambré (c'était largement mérité). Tout à coup il nous a dit "attendez une minute", est allé s'enfermer dans la cuisine et a cassé une dizaine de verres en les jetant au sol. Il a ouvert la porte de la cuisine et a nettoyé avec une pelle et une balayette en grommelant "putaaiiiin..." comme s'il s'agissait d'un malencontreux accident. Avec le Tiers Laurent, on s'est regardés en se demandant ce qui se passait. Par la suite, il est devenu clair que le pauvre garçon avait des problèmes émotionnels assez complexes.
Et bien l'autre jour, il est sorti en tirant la tronche d'un café du Marais, il avait les cheveux longs ramassés en catogan, un sac à dos, des lunettes de vue assez moches et portait un marcel mal coupé. Il ne m'a pas vu. Que l'ai-je entendu grommeler d'un air dégoûté? "Putaaaaiiiin..."
J'avais envie de lui faire coucou et de parler du bon temps, et finalement je me suis abstenu. Je me suis souvenu pourquoi je n'étais pas resté en contact (il était passé par la Hollande à l'époque où j'y étais et n'avais jamais répondu à ses appels), et je sais maintenant que j'avais bien fait.
C'est incroyable comme certaines choses ne changent pas, hein? Aucun sens du vêtement (pire que moi), une attitude de victime, et ce talent pour faire peur aux gens. Le pauvre.