.

jeudi 22 mars 2007

Dans Het Parool

Hier j'étais sur ma machine à la gym en train de lire Het Parool quand tout à coup j'ai un choc: je vois mon nom dans un des articles. La conférence que j'avais donné pour l'association Critical Mass avait été infiltrée par un journaliste.
Dans l'ensemble il a rapporté mes propos de façon correcte, sauf qu'encore une fois il a retenu ce qui lui plaisait et m'a fait dire des choses que je n'avais pas dites.
A l'entendre je n'arrête pas de dire qu'en France c'est mieux. L'article précédent me faisait passer pour un facho, celui-là pour un ultra-nationaliste nostalgique. Il mélange aussi les époques (à propos des fonctionnaires) et les pays (j'ai aussi parlé de l'Amsterdam classique où les différentes classes sociales vivaient les uns sur les autres). Mais bon, c'est ça aussi la presse libre.
Scan par Lewis: cliquez dessus pour l'avoir en taille lisible (à lire: deuxième colonne, trois derniers paragraphes).

Une traduction sauvage à la volée:
Actions fermes contre la ségrégation
Les discussions sur le NDSM-werf à Amsterdam Noord portaient hier sur les tensions entre groupes ethniques. Le panachage des gens en ville mène à l'intégration, explique un sociologue. La solution des élèves: 'tout le monde doit devenir metalhead'.
Patrick Meershoek, Het Parool, Woensdag 21 maart 2007, p.17.

(...le journaliste raconte les discussions des élèves contre les tensions ethniques dans la première colonne...)

Attendez, Laurent Chambon n'avait pas encore pris la parole. Le sociologue français, habitant désormais à Amsterdam et depuis mars élu travailliste australovicien, a soutenu sa thèse de doctorat sur l'intégration des minorités en France et aux Pays-Bas, et en a parlé hier. Chambon n'est pas vraiment enthousiaste quant au rythme de l'intégration aux Pays-Bas. "Zuidoost est en fait le seul endroit que je connaisse où différentes populations vivent ensemble. A Amsterdam on peut parler d'un ségrégation grandissante, et dans le reste du pays d'une apartheid en bonne et dûe forme."
Les Pays-Bas peuvent beaucoup apprendre de la France, même si plus de problèmes entre les groupes de populations y sont reportés. "Les difficultés proviennent surtout de la pauvreté et des inégalités sociales" rapporte Chambon. "Mais les autoriéts françaises n'hésitent pas à suivre une politique qui favorise l'intégration. Les enseignants sont envoyés dans des écoles à l'autre bout du pays. Il n'y a pas d'écoles noires ou blanches. Même le logement des minorités est suivi avec attention. Cela a un coût pour les libertés personnelles, mais les avantages du mélange sont à long terme largement profitables."
A Amsterdam, on insiste sur un commerce harmonieux entre les groupes ethniques, mais les décisions difficiles sont systématiquement écartées. Chambon: "Je ne connais aucun politicien qui ose plaider pour une répartition des populations avec des revenus différents partout en ville, ou des élèves blancs et noirs dans les différentes écoles de la ville. C'est un tabou. Mais pourquoi donc, si on sait que de telles mesures vont mener, à long terme, à une intégration réelle? Avec la politique actuelle, on n'enregistre que des succès à court terme. Je trouve qu'on ne doit pas hésiter à forcer le processus d'intégration."