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lundi 11 septembre 2006

Stedeling/Dorpeling

Hier j'étais invité par Schorer à venir discuter avec l'échevin amstellodamois Maarten van Poelgeest (GroenLinks), d'Amsterdam "machine à émanciper". Ce fut une discussion passionnante, et l'analyse de Poelgeest recoupait largement la mienne. Une bonne compréhension du phénomène émancipatoire ne peut pas se faire selon la ligne allochtoon/autochtoon (d'origine étrangère/de souche) mais stedeling/dorpeling (citadin/villageois). Les villageois arrivant en ville (d'où qu'ils viennent) apportent avec eux une culture réactionnaire et intolérante qu'ils cherchent à maintenir aussi longtemps que possible (autrefois à travers les mouvements ouvriers, désormais grâce à la religion, le satellite et les organisations communautaires).
La ville comme lieu d'émancipation individuelle (pour les gays, mais pas seulement) est donc le lieu où entrent en conflit une culture citadine individualiste et libérale, et une autre, villageoise, collective et réactionnaire. Ces conflits sont normaux, puisqu'il montrent que les différentes populations sont en contact et confrontent leurs valeurs (avec une lente mais certaine émancipation des anciens villageois).
C'est exactement ce que j'avais essayé de faire passer pendant le conseil municipal, lorsque l'élu D66 (l'ancien échevin Joep Blaas) avait demandé à ce qu'on émancipe de force les "hommes allochtones". Je sais bien à quoi il pensait, mais en se trompant de cadre d'analyse, il se trompait de cible. Lors des travaux de commission, quelques semaines auparavant, j'avais demandé à ce qu'on donne des cours d'intégration à ceux qui manquaient de culture citadine, quelle que soit leur origine, au lieu de stigmatiser les allochtones (et surtout les "musulmans") et on m'avait regardé comme un extra-terreste, mon intervention ayant été accueillie par un silence gêné.
Mais bon, je ne suis plus seul en politique à vouloir m'éloigner du modèle allochtoon/autochtoon. C'est déjà ça.