De quoi illustrer notre débat de demain (rappel: 20h, Buurthuis Quellijn)...
Le racisme, ça s'apprend dès l'apprentissage
«Libération» s'est procuré un rapport alarmant sur la discrimination dans le placement des jeunes apprentis.
par Sonya FAURE / QUOTIDIEN : mardi 31 janvier 2006
Parce que «ça déplairait à la clientèle». Parce que l'entreprise veut garder «une bonne image». Un rapport rendu en juin dernier à l'assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI), mais jamais rendu public, montre que l'apprentissage est loin d'être épargné par les discriminations raciales. Des «mécanismes d'exclusion passés sous silence mais bien connus de tous», une «omerta institutionnelle» : alors que les parlementaires discutent aujourd'hui du projet de loi pour l'égalité des chances (lire page 11), les conclusions de l'étude, titrée l'Egalité des chances, un défi à relever dans l'apprentissage, sont sévères.
«On ne peut rien faire.» Elle a été menée auprès de 70 «jeunes issus de l'immigration» (1), mais aussi de formateurs ou employeurs d'Ile-de-France. Du CAP du bâtiment au mastère dans les télécoms. Chaque année, une petite proportion d'élèves ne trouve pas de contrat d'apprentissage validant leurs études. «Ils n'auront ni qualification ni diplôme, explique à Libération l'auteure du rapport, Nora Barsali consultante et ancienne collaboratrice d'Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion et à l'Egalité des chances, or la grosse majorité d'entre eux, si ce n'est la totalité dans certains centres, est noire ou arabe.»
L'analyse relève la participation, consciente ou non, des centres de formation des apprentis (CFA) aux phénomènes de discrimination. Les auteurs du rapport ont souvent entendu la même rengaine : «Que voulez-vous, on ne peut rien faire : la discrimination fait partie du paysage...» Le rapport cite le formateur d'un CFA : «Il n'y a pas de discrimination raciale à l'embauche. Si vous entrez dans un café et qu'on vous dit : "Je ne sers pas les Noirs", ça, c'est de la discrimination. Mais, une entreprise qui dit qu'elle ne prend pas de Noirs, pour moi, c'est pas de la discrimination raciale, car elle a eu des apprentis pourris. (...) Il faut comprendre l'entreprise.» Un autre formateur raconte : «Nous expliquons à nos apprentis [issus de l'immigration, ndlr] qu'ils doivent mettre leur photo pour éviter d'être convoqués à des entretiens qui n'aboutissent pas à cause de ça.»
«Aujourd'hui, la tarte à la crème, c'est de parler des entreprises qui font de la discrimination, décrypte l'auteure du rapport. Mais pour ne pas déplaire aux entreprises clientes, les centres de formation reproduisent parfois leurs arguments.» Ils se positionnent en présélectionneurs : certains refusent l'entrée des jeunes dans le CFA, redoutant d'avance les difficultés à les placer. «Notre CFA ne doit pas récupérer une étiquette "CFA pour immigrés"», confie un chargé de relations avec les entreprises, cité dans l'étude. Anticipant des réactions négatives de certains employeurs, des CFA diffusent moins les CV des jeunes issus de l'immigration. «Ces jeunes rencontrés lors de notre enquête étaient d'un niveau bien supérieur aux autres, car sursélectionnés par les CFA», poursuit Olivier Noël, chercheur à l'Institut social et coopératif de recherche appliquée (Iscra) qui a collaboré au rapport.
Débrouille. Certains formateurs sont en «souffrance», selon le rapport. Souvent sans soutien de leur direction, ils se débrouillent : dans une formation d'ingénieurs à bac + 4, l'un d'eux envoie les CV de ses élèves issus de l'immigration quelques mois avant les autres, pour leur donner une chance supplémentaire. D'autres déplacent la discrimination : un chargé des relations avec les entreprises a dressé une liste des employeurs de la région par origine, encourageant les élèves issus de l'immigration à postuler dans des entreprises tenues par des patrons de la même origine.
(1) Les jeunes rencontrés sont à 90 % d'origine maghrébine ou africaine.
Lien: http://www.liberation.fr/page.php?Article=355464
mardi 31 janvier 2006
vendredi 27 janvier 2006
Discrimination (positive)
J'ai trouvé cette intervention d'Eric Fassin (qui s'était illustré dans la bataille en faveur des droits des homos) très intéressante, dans Libé:
«La discrimination raciale plus dangereuse que la discrimination positive»
Didier Fassin, sociologue et anthropologue, professeur à l'EHESS, s'est exprimé mercredi soir lors de la troisième conférence sur le thème «Le modèle républicain confronté aux inégalités» • Voici des extraits de son intervention • par Gilles WALLONLIBERATION.FR : jeudi 26 janvier 2006 - 18:07
«Il faut résister à la fascination des images qui ont constitué l'iconographie des événements d'octobre-novembre. A cette époque, je me suis promené, le soir dans le 93. J'ai également suivi une brigade d'intervention dans le Val-d'Oise. Et j'ai vu un calme relativement ordinaire, avec quelques incendies sporadiques et, rarement, des affrontements du type caillassage. Un capitaine m'a dit qu'il y avait quelques voitures brûlées de plus que d'ordinaire, mais rien d'exceptionnel sinon. Il faut donc s'interroger sur la production médiatique et politique des événements, et sur leurs effets en termes d'interrogation sociale, de peur, de rapport à l'autre.
Ce qui fait événement dans ce qui s'est passé, c'est que ça a séparé deux états du monde social en un avant et un après. Depuis la crise des banlieues, la société française ne se voit plus de la même manière. Au cœur de ce changement, il y a la discrimination raciale, qui a été le sujet de multiples enquêtes journalistiques, et qui fut le seul sujet de la seule intervention de Jacques Chirac. La discrimination, on en parlait déjà. En moins d'une décennie, il y avait eu des enquêtes, des rapports, des groupes d'études, des lois, des jurisprudences… On était passé d'un silence total à une reconnaissance officielle. Mais cela restait confiné. Là, cela a été rendu visible au plus grand nombre, c'est devenu un enjeu central. Il faut ajouter l'émergence d'une identité noire, la question de la colonisation… Maintenant, la confrontation du modèle républicain et des discriminations est devenue un lieu commun.
Mais un lieu commun n'est pas une vérité sociologique. Les commentaires politiques et les analyses qui ont été faites ont souvent mis en relation, comme si c'était un lien causal, la discrimination (situation économique, ségrégation résidentielle…) et les émeutes. C'est partiellement inexact. Les émeutes ne résultent pas d'une réalité déterministe : sinon, ce serait la guerre civile permanente. Là, la violence est partie de la mort de deux jeunes. Les jeunes des «quartiers» ont appris à tolérer un seuil de discrimination. Quand il est dépassé, il y a violence. Ici, c'était la mort des jeunes, a fortiori parce que leur deuil n'était pas reconnu, parce que leur mémoire était disqualifiée en les traitant de délinquants. Il y avait non-respect des règles du jeu, même si celles-ci, à la base, sont illégales.
Les politiques, les policiers, parlaient souvent de l'usage de la force comme d'une nécessité face à la perte d'autorité. Mais, c'est justement la brutalité physique et symbolique qui sape l'autorité de l'Etat. Je pense à quelque chose que j'ai entendue lors d'un procès il y a deux ans. Des policiers témoignaient, et disaient que pour les galvaniser lors d'une action en banlieue, leur chef leur avait dit : «On a perdu la guerre d'Algérie, on va pas recommencer, et cette fois pas de prisonniers.» Le rapport à la force publique constitue donc un déclenchement. Mais il faut maintenant y apporter un lecture ethnico-raciale.
La discrimination, c'est quoi ? C'est un traitement défavorable, fondé sur un critère illégitime. C'est une rupture de l'égalité de droit entre les personnes. C'est différent du racisme, même si les deux sont souvent liés. Exemple : je n'embauche pas un Noir pour ma boutique parce que sinon mes clients vont fuir. Ces discriminations ne sont pas nouvelles. Depuis longtemps, depuis le début du XXe siècle, les immigrés les ont vécues et les ont intégrées. Mais maintenant, elles concernent des Français, nés en France, des autochtones, qui donc ne comprennent pas pourquoi ils sont discriminés. Il y a une discrimination raciale, donc, mais aussi une inégalité économique et une ségrégation résidentielle.
La discrimination, on la voyait aussi à la période coloniale : il y avait déjà une contradiction de l'idéologie républicaine fondée sur l'universalisme et l'égalité. Les habitants des colonies étaient, pour citer Hanna Arendt, «des frères et des sujets». On les assimilait et on les distinguait. De même, dans les cérémonies de naturalisation, le représentant de l'Etat rappelle les valeurs de la France et le «travail» qu'il faudra pour devenir digne de la «faveur» que fait la République. Il rappelle donc que les nouveaux Français sont différents, pas égaux, suspects.
Mais la discrimination, moins on en parle, mieux ça se passe. Cette dénégation trouve aussi un écho chez les victimes, qui souvent veulent se faire oublier. Et les discriminations sont difficiles à nommer, on dit «jeunes», on dit «Maghrébins». Chirac avait même réussi dans son allocution de juillet 2004 à parler des discriminations en disant : «Trop de juifs, trop de musulmans, et même de Français, subissent ces violences». Il est difficile de mettre des mots, c'est pourquoi il nous faut clarifier notre langue et notre pensée.
Pour lutter contre les discriminations, on ignore souvent les armes déjà existantes, les dispositifs institutionnels. Il y a un renoncement à recourir au droit, qui est lié à la méconnaissance de ce droit, mais plus encore à son évitement. On ne croit pas à la force du droit, à ses effets. Et puis, il y a une tendance à ne pas vouloir tomber dans la victimisation. On ne se plaint pas, parce que le coût symbolique de s'estimer victime pour ce qu'on est paraît trop élevé. Donc, on assiste à une normalisation des pratiques de discrimination.
Je ne veux pas faire de la discrimination «la» solution. Toute solution ne peut qu'être partielle, insuffisante, avoir des effets pervers. Alors, il faut se poser la question : quelles sont nos priorités, nos objectifs, de quels types de politiques va-t-on accepter de subir les inconvénients ? A mon avis, les dangers de la discrimination raciale sont plus importants que les dangers de la discrimination positive. J'ai beaucoup travaillé en Afrique du Sud. Et j'ai toujours trouvé choquant, dans ce pays, qu'alors que l'apartheid venait d'être aboli et que le gouvernement tentait péniblement de réduire les inégalités, on s'est mis très vite à critiquer la discrimination positive.
Bien sûr, ce serait formidable de n'avoir pas besoin de la discrimination positive. Mais ce n'est pas comme ça dans la vraie vie. En ce moment, j'étudie les politiques de l'Etat et les politiques publiques dans une ville précise. Et face au «dire sans faire» de l'Etat, je préfère de beaucoup les tâtonnements des agents locaux, qui dans leurs aides au retour à l'emploi cherchent des solutions pour aider un peu plus ceux qui sont très nettement défavorisés. »
EHESS (amphithéâtre), 105 bd Raspail, 75006 Paris. Accueil à 19h45 pour début des séances à 20h. Sauf samedi à 10h.
Lien: http://origine.liberation.fr/page.php?Article=354286
«La discrimination raciale plus dangereuse que la discrimination positive»
Didier Fassin, sociologue et anthropologue, professeur à l'EHESS, s'est exprimé mercredi soir lors de la troisième conférence sur le thème «Le modèle républicain confronté aux inégalités» • Voici des extraits de son intervention • par Gilles WALLONLIBERATION.FR : jeudi 26 janvier 2006 - 18:07
«Il faut résister à la fascination des images qui ont constitué l'iconographie des événements d'octobre-novembre. A cette époque, je me suis promené, le soir dans le 93. J'ai également suivi une brigade d'intervention dans le Val-d'Oise. Et j'ai vu un calme relativement ordinaire, avec quelques incendies sporadiques et, rarement, des affrontements du type caillassage. Un capitaine m'a dit qu'il y avait quelques voitures brûlées de plus que d'ordinaire, mais rien d'exceptionnel sinon. Il faut donc s'interroger sur la production médiatique et politique des événements, et sur leurs effets en termes d'interrogation sociale, de peur, de rapport à l'autre.
Ce qui fait événement dans ce qui s'est passé, c'est que ça a séparé deux états du monde social en un avant et un après. Depuis la crise des banlieues, la société française ne se voit plus de la même manière. Au cœur de ce changement, il y a la discrimination raciale, qui a été le sujet de multiples enquêtes journalistiques, et qui fut le seul sujet de la seule intervention de Jacques Chirac. La discrimination, on en parlait déjà. En moins d'une décennie, il y avait eu des enquêtes, des rapports, des groupes d'études, des lois, des jurisprudences… On était passé d'un silence total à une reconnaissance officielle. Mais cela restait confiné. Là, cela a été rendu visible au plus grand nombre, c'est devenu un enjeu central. Il faut ajouter l'émergence d'une identité noire, la question de la colonisation… Maintenant, la confrontation du modèle républicain et des discriminations est devenue un lieu commun.
Mais un lieu commun n'est pas une vérité sociologique. Les commentaires politiques et les analyses qui ont été faites ont souvent mis en relation, comme si c'était un lien causal, la discrimination (situation économique, ségrégation résidentielle…) et les émeutes. C'est partiellement inexact. Les émeutes ne résultent pas d'une réalité déterministe : sinon, ce serait la guerre civile permanente. Là, la violence est partie de la mort de deux jeunes. Les jeunes des «quartiers» ont appris à tolérer un seuil de discrimination. Quand il est dépassé, il y a violence. Ici, c'était la mort des jeunes, a fortiori parce que leur deuil n'était pas reconnu, parce que leur mémoire était disqualifiée en les traitant de délinquants. Il y avait non-respect des règles du jeu, même si celles-ci, à la base, sont illégales.
Les politiques, les policiers, parlaient souvent de l'usage de la force comme d'une nécessité face à la perte d'autorité. Mais, c'est justement la brutalité physique et symbolique qui sape l'autorité de l'Etat. Je pense à quelque chose que j'ai entendue lors d'un procès il y a deux ans. Des policiers témoignaient, et disaient que pour les galvaniser lors d'une action en banlieue, leur chef leur avait dit : «On a perdu la guerre d'Algérie, on va pas recommencer, et cette fois pas de prisonniers.» Le rapport à la force publique constitue donc un déclenchement. Mais il faut maintenant y apporter un lecture ethnico-raciale.
La discrimination, c'est quoi ? C'est un traitement défavorable, fondé sur un critère illégitime. C'est une rupture de l'égalité de droit entre les personnes. C'est différent du racisme, même si les deux sont souvent liés. Exemple : je n'embauche pas un Noir pour ma boutique parce que sinon mes clients vont fuir. Ces discriminations ne sont pas nouvelles. Depuis longtemps, depuis le début du XXe siècle, les immigrés les ont vécues et les ont intégrées. Mais maintenant, elles concernent des Français, nés en France, des autochtones, qui donc ne comprennent pas pourquoi ils sont discriminés. Il y a une discrimination raciale, donc, mais aussi une inégalité économique et une ségrégation résidentielle.
La discrimination, on la voyait aussi à la période coloniale : il y avait déjà une contradiction de l'idéologie républicaine fondée sur l'universalisme et l'égalité. Les habitants des colonies étaient, pour citer Hanna Arendt, «des frères et des sujets». On les assimilait et on les distinguait. De même, dans les cérémonies de naturalisation, le représentant de l'Etat rappelle les valeurs de la France et le «travail» qu'il faudra pour devenir digne de la «faveur» que fait la République. Il rappelle donc que les nouveaux Français sont différents, pas égaux, suspects.
Mais la discrimination, moins on en parle, mieux ça se passe. Cette dénégation trouve aussi un écho chez les victimes, qui souvent veulent se faire oublier. Et les discriminations sont difficiles à nommer, on dit «jeunes», on dit «Maghrébins». Chirac avait même réussi dans son allocution de juillet 2004 à parler des discriminations en disant : «Trop de juifs, trop de musulmans, et même de Français, subissent ces violences». Il est difficile de mettre des mots, c'est pourquoi il nous faut clarifier notre langue et notre pensée.
Pour lutter contre les discriminations, on ignore souvent les armes déjà existantes, les dispositifs institutionnels. Il y a un renoncement à recourir au droit, qui est lié à la méconnaissance de ce droit, mais plus encore à son évitement. On ne croit pas à la force du droit, à ses effets. Et puis, il y a une tendance à ne pas vouloir tomber dans la victimisation. On ne se plaint pas, parce que le coût symbolique de s'estimer victime pour ce qu'on est paraît trop élevé. Donc, on assiste à une normalisation des pratiques de discrimination.
Je ne veux pas faire de la discrimination «la» solution. Toute solution ne peut qu'être partielle, insuffisante, avoir des effets pervers. Alors, il faut se poser la question : quelles sont nos priorités, nos objectifs, de quels types de politiques va-t-on accepter de subir les inconvénients ? A mon avis, les dangers de la discrimination raciale sont plus importants que les dangers de la discrimination positive. J'ai beaucoup travaillé en Afrique du Sud. Et j'ai toujours trouvé choquant, dans ce pays, qu'alors que l'apartheid venait d'être aboli et que le gouvernement tentait péniblement de réduire les inégalités, on s'est mis très vite à critiquer la discrimination positive.
Bien sûr, ce serait formidable de n'avoir pas besoin de la discrimination positive. Mais ce n'est pas comme ça dans la vraie vie. En ce moment, j'étudie les politiques de l'Etat et les politiques publiques dans une ville précise. Et face au «dire sans faire» de l'Etat, je préfère de beaucoup les tâtonnements des agents locaux, qui dans leurs aides au retour à l'emploi cherchent des solutions pour aider un peu plus ceux qui sont très nettement défavorisés. »
EHESS (amphithéâtre), 105 bd Raspail, 75006 Paris. Accueil à 19h45 pour début des séances à 20h. Sauf samedi à 10h.
Lien: http://origine.liberation.fr/page.php?Article=354286
Qui fait quoi dans cette histoire? °
Maintenant que le service de nouvelles centralisées par Google marche enfin aux Pays-Bas (Yiiihaaa! http://news.google.nl/ ), on peut comparer plus systématiquement le traitement des niouzes.
Celle qui m'intéresse en ce moment: l'histoire de cette élue, Daphna Brekveld, d'origine juive (tout le monde insiste là-dessus), dont la fenêtre a été brisée par des jeunes d'origine marocaine.
Alors que l'Algemeen Dagblad insiste sur les méchants jeunes, le Volkskrant fouille un peu la personnalité de la victime: proche de l'extrême-droite (même si elle se défend du contraire dans le Parool), élue populiste, et auteur d'une lettre à tous les habitants où elle s'en prend violement à GroenLinks.
Je condamne bien sûr le jet de brique: rien ne justifie la violence. Mais parler d'antisémitisme dans cette histoire me paraît un peu fort. Mais le plus drôle, ce sont les commentaires sur le site indépendant Fok!: http://frontpage.fok.nl/nieuws/61695
On en parle ainsi: "trois morveux éclatent un fenêtre chez une élue". Suivent des commentaires intéressants. A lire absolument si vous êtes kreukreuphone.
Celle qui m'intéresse en ce moment: l'histoire de cette élue, Daphna Brekveld, d'origine juive (tout le monde insiste là-dessus), dont la fenêtre a été brisée par des jeunes d'origine marocaine.
Alors que l'Algemeen Dagblad insiste sur les méchants jeunes, le Volkskrant fouille un peu la personnalité de la victime: proche de l'extrême-droite (même si elle se défend du contraire dans le Parool), élue populiste, et auteur d'une lettre à tous les habitants où elle s'en prend violement à GroenLinks.
Je condamne bien sûr le jet de brique: rien ne justifie la violence. Mais parler d'antisémitisme dans cette histoire me paraît un peu fort. Mais le plus drôle, ce sont les commentaires sur le site indépendant Fok!: http://frontpage.fok.nl/nieuws/61695
On en parle ainsi: "trois morveux éclatent un fenêtre chez une élue". Suivent des commentaires intéressants. A lire absolument si vous êtes kreukreuphone.
Reportage en ligne
Le reportage de France Europe Express (présenté par Christine Ockrent) sur la colonisation aux Pays-Bas pour lequel j'ai été fixeur est en ligne. On m'y entrevoit à la radio, en train de débattre avec les auditeurs. C'est court, mais c'est de la télé. 4 minutes en télé, c'est une éternité!
Le lien: http://france-europe-express.france3.fr/17470893-fr.php
On peut zapper directement à 1h10min pour voir directos le reportage.
Un bisou à l'équipe de Marie-Pierre Courtellemont, avec laquelle je me suis bien amusé!
Le lien: http://france-europe-express.france3.fr/17470893-fr.php
On peut zapper directement à 1h10min pour voir directos le reportage.
Un bisou à l'équipe de Marie-Pierre Courtellemont, avec laquelle je me suis bien amusé!
16 jeunes arrêtés °
La police a arrêté 16 jeunes du quartier hier soir. 12 pour avoir détruit des voitures lors de la Saint Sylvestre, et 4 jeunes de 10 à 12 ans, d'origine marocaine, pour avoir menacé un couple gay. Cohen a déclaré: "aussi jeunes, ils n'ont pas fait ça spontanément. Nous devons regarder leur entourage. Leurs parents, leur famille."
Le débat, mercredi prochain, s'annonce chaud. Les événements se succèdent et je n'ai toujours pas entendu de version crédible de ce qui s'est passé (chacun a une version contradictoire). L'extrême gauche crie à l'emballement médiatique, la droite hurle que la sécurité des citoyens est en danger, et la gauche est relativement silencieuse. Des gamins qui menacent des homos, en plein Amsterdam, c'est pour le moins ennuyeux. Comment en est-on arrivé là?
Politie arresteert zestien jongeren
De politie heeft zestien jongeren aangehouden in verband met een aantal recente incidenten in de zuidelijke Pijp en in de Diamantbuurt. Een aantal van de daders is woonachtig in de Diamantbuurt. Twaalf Marokkaanse jongens zijn opgepakt omdat zij tijdens Oud en Nieuw in de 2e vd Helststraat en de Korte Tolstraat auto's zouden hebben vernield. Voor de bedreiging van een homostel in de Diamantbuurt zijn vier Marokkanen gearresteerd, van 10 tot 12 jaar. "Zo jong, dat hebben ze niet van zichzelf", zei Cohen. "We moeten naar hun naaste omgeving kijken. Hun ouders, familie".
http://www.at5.nl/index.asp?newsid=14691
Le débat, mercredi prochain, s'annonce chaud. Les événements se succèdent et je n'ai toujours pas entendu de version crédible de ce qui s'est passé (chacun a une version contradictoire). L'extrême gauche crie à l'emballement médiatique, la droite hurle que la sécurité des citoyens est en danger, et la gauche est relativement silencieuse. Des gamins qui menacent des homos, en plein Amsterdam, c'est pour le moins ennuyeux. Comment en est-on arrivé là?
Politie arresteert zestien jongeren
De politie heeft zestien jongeren aangehouden in verband met een aantal recente incidenten in de zuidelijke Pijp en in de Diamantbuurt. Een aantal van de daders is woonachtig in de Diamantbuurt. Twaalf Marokkaanse jongens zijn opgepakt omdat zij tijdens Oud en Nieuw in de 2e vd Helststraat en de Korte Tolstraat auto's zouden hebben vernield. Voor de bedreiging van een homostel in de Diamantbuurt zijn vier Marokkanen gearresteerd, van 10 tot 12 jaar. "Zo jong, dat hebben ze niet van zichzelf", zei Cohen. "We moeten naar hun naaste omgeving kijken. Hun ouders, familie".
http://www.at5.nl/index.asp?newsid=14691
mercredi 25 janvier 2006
Je reproduis ici un article trouvé sur le site de Libération. Il me semble très important pour comprendre un peu ce qui s'est passé dans les banlieues, et les critiques qui ont suivi...
«Parfois, brûler des voitures relève du politique»
Denis Merklen, sociologue et professeur à l'université Paris-VII, s'est exprimé mardi soir lors de la deuxième conférence sur le thème du «quartier populaire, espace de la protestation» • Voici des extraits de son intervention • par Jacky DURANDLIBERATION.FR : mercredi 25 janvier 2006 - 11:17
«Je voudrais expliciter mon point de vue à partir de l'expérience qu'a connue l'Argentine à partir des années 80. Il me semble que ce regard extérieur peut être utile pour la compréhension de ce qui s'est passé en France en novembre dernier. En Argentine, on a vu émerger de nouvelles classes populaires. Je vais utiliser ce terme comme on l'utilise en Amérique latine, c'est-à-dire comme une classe que l'on ne peut confondre avec la classe ouvrière. Il s'agit d'une classe qui a décroché du salariat, qui a mis au point de nouveaux modes d'action. On a vu apparaître une nouvelle «politicité» de ces classes populaires très tardivement reconnue par les institutions. En Argentine, on a mis vingt ans à voir du politique dans des actions comme des occupations terres agricoles, des barrages sur les routes. On a mis vingt ans à reconnaître ces actions comme le caractère politique des classes populaires.
L'hypothèse que je propose, c'est que la mobilisation de novembre en France a réuni des actes politiques. Parfois, brûler des voitures relève du politique tout comme qualifier celui qui le fait de «délinquant» constitue un acte de disqualification politique. Je m'inspire d'un texte sur l'histoire du socialisme électoral au XIXe siècle dans lequel Adam Przeworski parlait des votes de «paper stones» (pierres de papier) pour décrire le rapport entre l'acte politique de la rue et celui réalisé dans l'isoloir. Il y a des «messages de pierres» dans les feux de voitures survenus à l'automne en France.
Autre hypothèse, il n'y a pas eu de repli communautaire dans la révolte des jeunes en novembre. Ce ne sont pas les jeunes qui sont dans le repli communautaire mais les classes moyennes, les institutions. Les «messages de pierres» s'adressent aux politiques et font partie d'un échange conflictuel au sein de l'espace populaire. On a entendu parmi les jeunes des paroles comme «liberté, égalité, mais pas dans les cités» adressées à l'espace public national. Les jeunes ont voulu dire que la République s'arrête aux limites des quartiers. Mais on a également entendu des messages qui s'adressaient directement au monde populaire. Ces messages répondent à un besoin de construire des leaderships dans les quartiers.
Pourquoi les mouvements électoraux ne préviennent-ils pas de telles manifestations ? Comment la démocratie peut-elle être si peu utile au citoyen pour se défendre de la pauvreté ? On voit qu'il y a une fermeture du système institutionnel. Cela commence par le profil sociologique du personnel politique. Les partis recrutent leur personnel avec deux objectifs : gagner les élections et gouverner l'Etat. Cette fracture est aggravée par le clivage ethnique et national. Parmi les hommes politiques que l'on voit à la télévision, lesquels peuvent-ils dialoguer avec les classes populaires ? Les politiques ont délaissé leur rôle fondamental en laissant leur rôle social à l'Etat. Ils contribuent à la dépolitilisation des foules. Le clivage entre les partis politiques et les classes populaires fournit une raison du divorce entre les classes moyenne et populaire. Le social n'est plus populaire car le peuple de la rue ne vote pas.
Par le feu et la pierre, les classes populaires ont discuté, parlé à la télévision. Elles ont donné à voir en ce qu'elles sont, des personnes politiques.»
• EHESS (amphithéâtre), 105 bd Raspail, 75006 Paris. Accueil à 19h45 pour début des séances à 20h. Sauf samedi à 10h.• «Paroles de pierre, images de feu» de Denis Merklen, dans la revue Mouvements n°43, janvier, février 2006.
Lien: http://www.liberation.fr/page.php?Article=353918
«Parfois, brûler des voitures relève du politique»
Denis Merklen, sociologue et professeur à l'université Paris-VII, s'est exprimé mardi soir lors de la deuxième conférence sur le thème du «quartier populaire, espace de la protestation» • Voici des extraits de son intervention • par Jacky DURANDLIBERATION.FR : mercredi 25 janvier 2006 - 11:17
«Je voudrais expliciter mon point de vue à partir de l'expérience qu'a connue l'Argentine à partir des années 80. Il me semble que ce regard extérieur peut être utile pour la compréhension de ce qui s'est passé en France en novembre dernier. En Argentine, on a vu émerger de nouvelles classes populaires. Je vais utiliser ce terme comme on l'utilise en Amérique latine, c'est-à-dire comme une classe que l'on ne peut confondre avec la classe ouvrière. Il s'agit d'une classe qui a décroché du salariat, qui a mis au point de nouveaux modes d'action. On a vu apparaître une nouvelle «politicité» de ces classes populaires très tardivement reconnue par les institutions. En Argentine, on a mis vingt ans à voir du politique dans des actions comme des occupations terres agricoles, des barrages sur les routes. On a mis vingt ans à reconnaître ces actions comme le caractère politique des classes populaires.
L'hypothèse que je propose, c'est que la mobilisation de novembre en France a réuni des actes politiques. Parfois, brûler des voitures relève du politique tout comme qualifier celui qui le fait de «délinquant» constitue un acte de disqualification politique. Je m'inspire d'un texte sur l'histoire du socialisme électoral au XIXe siècle dans lequel Adam Przeworski parlait des votes de «paper stones» (pierres de papier) pour décrire le rapport entre l'acte politique de la rue et celui réalisé dans l'isoloir. Il y a des «messages de pierres» dans les feux de voitures survenus à l'automne en France.
Autre hypothèse, il n'y a pas eu de repli communautaire dans la révolte des jeunes en novembre. Ce ne sont pas les jeunes qui sont dans le repli communautaire mais les classes moyennes, les institutions. Les «messages de pierres» s'adressent aux politiques et font partie d'un échange conflictuel au sein de l'espace populaire. On a entendu parmi les jeunes des paroles comme «liberté, égalité, mais pas dans les cités» adressées à l'espace public national. Les jeunes ont voulu dire que la République s'arrête aux limites des quartiers. Mais on a également entendu des messages qui s'adressaient directement au monde populaire. Ces messages répondent à un besoin de construire des leaderships dans les quartiers.
Pourquoi les mouvements électoraux ne préviennent-ils pas de telles manifestations ? Comment la démocratie peut-elle être si peu utile au citoyen pour se défendre de la pauvreté ? On voit qu'il y a une fermeture du système institutionnel. Cela commence par le profil sociologique du personnel politique. Les partis recrutent leur personnel avec deux objectifs : gagner les élections et gouverner l'Etat. Cette fracture est aggravée par le clivage ethnique et national. Parmi les hommes politiques que l'on voit à la télévision, lesquels peuvent-ils dialoguer avec les classes populaires ? Les politiques ont délaissé leur rôle fondamental en laissant leur rôle social à l'Etat. Ils contribuent à la dépolitilisation des foules. Le clivage entre les partis politiques et les classes populaires fournit une raison du divorce entre les classes moyenne et populaire. Le social n'est plus populaire car le peuple de la rue ne vote pas.
Par le feu et la pierre, les classes populaires ont discuté, parlé à la télévision. Elles ont donné à voir en ce qu'elles sont, des personnes politiques.»
• EHESS (amphithéâtre), 105 bd Raspail, 75006 Paris. Accueil à 19h45 pour début des séances à 20h. Sauf samedi à 10h.• «Paroles de pierre, images de feu» de Denis Merklen, dans la revue Mouvements n°43, janvier, février 2006.
Lien: http://www.liberation.fr/page.php?Article=353918
Apostasie conseillée °
Mes parents font faire apostasie. Ils vont activement de faire désinscrire de la lite des fidèles de l'Eglise. On le veut avait rien demandé quand ils ont été baptisés. Ils ne veulent plus légitimer le discours sexiste et homophobe de l'Eglise. Coule, hein?
Toutes les instructions pour faire apostasie sont sur le site des Panthères Roses:
http://www.pantheresroses.org/rubrique.php3?id_rubrique=41
On y explique comment s'y prendre, mais aussi pourquoi. Extrait: "L’Église catholique est aujourd’hui une menace pour les droits et la survie des femmes, des gouines, des pédés, des trans, et de toutes celles et de tous ceux qui ne savent pas que le latex est le seul moyen de se protéger du sida parce que l’Église continue à en condamner l’usage. Nous assistons aujourd’hui à une très nette volonté de l’Église et de ses responsables de peser davantage sur la vie politique, pour défendre ses valeurs réactionnaires.
L’Église catholique tire sa légitimité du nombre de personnes baptisées : en invitant à faire acte d’apostasie, les Panthères roses entendent refuser de cautionner cette idéologie anti-choix, sexiste, transphobe, lesbophobe et homophobe. Dé-baptisons-nous : PLUS EN NOTRE NOM !
En faisant apostasie, et en le faisant savoir nous protestons contre le sexisme et l’homophobie de cette institution dans la vie publique."
Toutes les instructions pour faire apostasie sont sur le site des Panthères Roses:
http://www.pantheresroses.org/rubrique.php3?id_rubrique=41
On y explique comment s'y prendre, mais aussi pourquoi. Extrait: "L’Église catholique est aujourd’hui une menace pour les droits et la survie des femmes, des gouines, des pédés, des trans, et de toutes celles et de tous ceux qui ne savent pas que le latex est le seul moyen de se protéger du sida parce que l’Église continue à en condamner l’usage. Nous assistons aujourd’hui à une très nette volonté de l’Église et de ses responsables de peser davantage sur la vie politique, pour défendre ses valeurs réactionnaires.
L’Église catholique tire sa légitimité du nombre de personnes baptisées : en invitant à faire acte d’apostasie, les Panthères roses entendent refuser de cautionner cette idéologie anti-choix, sexiste, transphobe, lesbophobe et homophobe. Dé-baptisons-nous : PLUS EN NOTRE NOM !
En faisant apostasie, et en le faisant savoir nous protestons contre le sexisme et l’homophobie de cette institution dans la vie publique."
Tous différents, tous égaux °
Hier, j'ai été invité à assister et participer à une réunion de la plateforme Tous différents, tous égaux (Allemaal anders, allemaal gelijk). Ce fut agité. Il y avait Yosé Höhne-Sparborth, représentante des Eglises de gauche, Anne-Ruth Wetheim (juifs de gauche) ou René van Soeren, du COC, très posés, voire agaçés par les clowneries de Saïd Rabhi, qui nous a gonflé sérieux avec ses discours sans queue ni tête. Il y avait bien sûr Rachid Jamari (du parti travailliste et de l'ACB), Nazha Chamaoui (SMRW), la délicieuse Mouna Jabrane (Alitihad), Ahmed Pouri (du centre des demandeurs d'asyle), Moustafa Ayranci (du HTIB, les turcs laïcs de gauche) et bien sûr le président d'Emcemo, Abdou Menebhi.
Ce n'est pas si facile de mettre tout le monde d'accord, mais on a quand même réussi. Les idées que j'avais développées (merci à Karim Kettani pour ses suggestions) il y a quelques temps contre les discriminations et pour l'intégration sont arrivées au bon moment. Elles seront intégrées à un manifeste qui, sinon, ne sera qu'une longue complainte contre le gouvernement.
Je les résume à nouveau:
1. lutte contre les discriminations (jeunes, homos, allochtones)
- retournement de la charge de la preuve dans les cas de discrimination
- testing systématiques pour les stages, les emplois et l'accès aux lieux de détente
- aucune aide ni subvention ni contrat public avec les entreprises qui discriminent
2. intégration (mais pas assimilation)
- cours miroirs des allochtones aux autochtones et vice-versa
- argent public uniquement pour les écoles socialement et ethniquement mixtes. les écoles qui discriminent (dont les écoles homophobes) ne sont pas financées par les fonds publics.
- sortir de l'ethnocentrisme du système scolaire qui discrimine structurellement selon l'origine ethnique dans l'orientation des jeunes
3. transparence et participation
- analyse critique du discours et du contenu des programmes des partis politiques
- favoriser l'inclusion des minorités sur les listes des partis
- mobiliser les minorités pour qu'elles votent et participent à la vie politique
Voilà. Y'a du boulot, hein?
Ce n'est pas si facile de mettre tout le monde d'accord, mais on a quand même réussi. Les idées que j'avais développées (merci à Karim Kettani pour ses suggestions) il y a quelques temps contre les discriminations et pour l'intégration sont arrivées au bon moment. Elles seront intégrées à un manifeste qui, sinon, ne sera qu'une longue complainte contre le gouvernement.
Je les résume à nouveau:
1. lutte contre les discriminations (jeunes, homos, allochtones)
- retournement de la charge de la preuve dans les cas de discrimination
- testing systématiques pour les stages, les emplois et l'accès aux lieux de détente
- aucune aide ni subvention ni contrat public avec les entreprises qui discriminent
2. intégration (mais pas assimilation)
- cours miroirs des allochtones aux autochtones et vice-versa
- argent public uniquement pour les écoles socialement et ethniquement mixtes. les écoles qui discriminent (dont les écoles homophobes) ne sont pas financées par les fonds publics.
- sortir de l'ethnocentrisme du système scolaire qui discrimine structurellement selon l'origine ethnique dans l'orientation des jeunes
3. transparence et participation
- analyse critique du discours et du contenu des programmes des partis politiques
- favoriser l'inclusion des minorités sur les listes des partis
- mobiliser les minorités pour qu'elles votent et participent à la vie politique
Voilà. Y'a du boulot, hein?
Débat: Tolérance zéro v/v Chômage des jeunes dans le Pijp
Un débat sur les émeutes, l’islamophobie, les « pogroms anti-blancs », le chômage des jeunes, l’intégration, les immigrés et les nationaux de souche, les élections et le populisme. Mercredi 1er Février 2006 à 20h. Buurthuis Quellijn, Quellijnstraat 62-66. Entrée gratuite. Avec Miriyam Aouragh (anthropologue, Samen tegen racisme), Job van Amerongen (élu travailliste du quartier) et Laurent Chambon (sociologue, Minorités.org).
Een debat met de Pvda, Allemaal anders allemaal gelijk, Samen tegen racisme, SP, Minorités.org, Emcemo en de bewoners van de Pijp:
Rellen in de Pijp?
Harde Aanpak vs Werkloosheid
Kom debateren over rellen, islamofobie, “anti-blanke progroms”, werkloze jeugd, integratie, allochtonen & autochtonen, verkiezingen en populisme !
Woensdag 1 Februari 20:00. Buurthuis Quellijn, Quellijnstraat 62-66, Amsterdam Oud Zuid. Gratis ingang
Introductie door 3 bewoners van de buurt :
- Job van Amerongen, lid stadsdeelraad Oud Zuid, PvdA
- Miriyam Aouragh, anthropoloog, Samen tegen racisme
- Laurent Chambon, socioloog, Minorites.org
[English] Zero tolerance vs Youth unemployment in de Pijp
A debate about riots, islamophobia, “anti-white pogroms”, youth unemployment, integration, migrants and natives, elections and populism. Wednesday February the 1st at 8pm. Buurthuis Quellijn, Quellijnstraat 62-66. Free entrance.
Flyer downloaden : http://www.laurentchambon.com/debat/
Een debat met de Pvda, Allemaal anders allemaal gelijk, Samen tegen racisme, SP, Minorités.org, Emcemo en de bewoners van de Pijp:
Rellen in de Pijp?
Harde Aanpak vs Werkloosheid
Kom debateren over rellen, islamofobie, “anti-blanke progroms”, werkloze jeugd, integratie, allochtonen & autochtonen, verkiezingen en populisme !
Woensdag 1 Februari 20:00. Buurthuis Quellijn, Quellijnstraat 62-66, Amsterdam Oud Zuid. Gratis ingang
Introductie door 3 bewoners van de buurt :
- Job van Amerongen, lid stadsdeelraad Oud Zuid, PvdA
- Miriyam Aouragh, anthropoloog, Samen tegen racisme
- Laurent Chambon, socioloog, Minorites.org
[English] Zero tolerance vs Youth unemployment in de Pijp
A debate about riots, islamophobia, “anti-white pogroms”, youth unemployment, integration, migrants and natives, elections and populism. Wednesday February the 1st at 8pm. Buurthuis Quellijn, Quellijnstraat 62-66. Free entrance.
Flyer downloaden : http://www.laurentchambon.com/debat/
La reine d'Amsterdam élu "Papa n°1" *
Paul de Leeuw, cabaretier, humoriste et chanteur, a été élu meilleur papa des Pays-Bas par les lecteurs du magazine "Papa!".
Ouvertement gay depuis le début de sa carrière, adulé par le public néerlandais, il s'est récemment illustré par l'adoption et l'éducation modèle de deux garçons avec son partenaire Stephan Nugter. La rédaction de Papa! avait demandé à ses lecteurs d'envoyer par email le nom de celui qui, à leurs yeux, était le meilleur père de l'année.
La visibilité et le talent de Paul de Leeuw a beaucoup contribué à la tolérance dont peuvent jouir les gays aux Pays-Bas: de nombreux parents chrétiens et provinciaux ont déclaré à leur enfant gay que si Paul de Leeuw arrivait à être gay, joyeux et plein de talents, il n'y avait pas de raison qu'il en soit de même pour le fruit de leurs entrailles.
Ouvertement gay depuis le début de sa carrière, adulé par le public néerlandais, il s'est récemment illustré par l'adoption et l'éducation modèle de deux garçons avec son partenaire Stephan Nugter. La rédaction de Papa! avait demandé à ses lecteurs d'envoyer par email le nom de celui qui, à leurs yeux, était le meilleur père de l'année.
La visibilité et le talent de Paul de Leeuw a beaucoup contribué à la tolérance dont peuvent jouir les gays aux Pays-Bas: de nombreux parents chrétiens et provinciaux ont déclaré à leur enfant gay que si Paul de Leeuw arrivait à être gay, joyeux et plein de talents, il n'y avait pas de raison qu'il en soit de même pour le fruit de leurs entrailles.
L'ex-curé limbourgeois gay est heureux *
Wim van den Verg a été curé pendant 12 ans. La veille de Noël, l'évèque Wiertz l'a démis de ses fonctions, et l'ex-curé s'en explique dans le GayKrant: il a découvert ces 18 derniers mois que ses sentiments homosexuels l'éloignaient de ses voeux de célibat. "J'avais rencontré un ami très cher et je voulais continuer ma vie avec lui."
Le curé a demandé de l'aide et s'en est ouvert à sa hiérarchie, qui lui a promis sa plus grande discrétion. Il n'en a rien été: ses tourments ont été révélés à ses ouailles avant même qu'il ait pris une décision. Il a été activement exclu de son église par le vicaire général de l'évéché une semaine avant Noël: "Tu n'as plus ta place ici. Le chemin que tu suis te mène directement en enfer. Tu ne seras jamais heureux ainsi."
Van den Berg a essayé de faire changer d'avis sa hiérarchie, mais le fondamentalisme du Vicaire général quant aux règles de l'Eglise catholique l'en ont empêché. "Je me suis battu depuis un an. J'ai dû faire des choix. Je suis content d'avoir choisi pour moi-même. Mon amour pour Dieu n'a pas changé. Mon désir de partager ma vie avec quelqu'un était impossible à ignorer."
Ex-curé mais heureux, van den Berg affirme ne plus se faire de soucis. "J'ai trouvé un travail et je suis amoureux. La vie est belle".
Le curé a demandé de l'aide et s'en est ouvert à sa hiérarchie, qui lui a promis sa plus grande discrétion. Il n'en a rien été: ses tourments ont été révélés à ses ouailles avant même qu'il ait pris une décision. Il a été activement exclu de son église par le vicaire général de l'évéché une semaine avant Noël: "Tu n'as plus ta place ici. Le chemin que tu suis te mène directement en enfer. Tu ne seras jamais heureux ainsi."
Van den Berg a essayé de faire changer d'avis sa hiérarchie, mais le fondamentalisme du Vicaire général quant aux règles de l'Eglise catholique l'en ont empêché. "Je me suis battu depuis un an. J'ai dû faire des choix. Je suis content d'avoir choisi pour moi-même. Mon amour pour Dieu n'a pas changé. Mon désir de partager ma vie avec quelqu'un était impossible à ignorer."
Ex-curé mais heureux, van den Berg affirme ne plus se faire de soucis. "J'ai trouvé un travail et je suis amoureux. La vie est belle".
GroenLinks veut aider les gays polonais *
L'Europdéputé verte (GroenLinks) Kathalijne Buitenweg veut que l'Union Européenne empêche la Pologne de discriminer les homosexuels. "Il est inacceptable que le gouvernement d'un pays européen favorise activement la discrimination et la haine".
Alors que le président Polonais, Kazimierz Marcinkiewicz, a déclaré l'homosexualité "contre-nature" et que "si quelqu'un cherche à inciter d'autres à l'homosexualité, le gouvernement doit agir", les manifestations pacifiques contre la discrimination des gays ont été interdites alors qu'il était encore maire de Varsovie. "En Europe, nous connaissons la liberté d'opinion, et si les politiciens ont le droit de s'exprimer, ils ne doivent pas inciter à la discrimination ou à la haine." rappelle Buitenweg.
C'est pourquoi GroenLinks veut que l'Union offre plus de protections aux gays contre les discriminations. Pour le moment, seules les discriminations à l'égard des gays sur le lieu de travail sont interdites. Les discriminations pour ethnicité sont interdites dans le logement, l'enseignement, la santé ou l'asurance chômage. Kathalijne Buitenweg veut qu'une interdiction de la discrimination pour homosexualité soit appliquée à ces autres domaines. Les Verts veulent aussi que ceux qui discriminent soient poursuivis au pénal.
La situation devrait être discutée à Strasbourg. La situation en Lettonie et Lituanie sera aussi abordée, où les unions de même sexe risque d'être interdites par la Constitution.
Alors que le président Polonais, Kazimierz Marcinkiewicz, a déclaré l'homosexualité "contre-nature" et que "si quelqu'un cherche à inciter d'autres à l'homosexualité, le gouvernement doit agir", les manifestations pacifiques contre la discrimination des gays ont été interdites alors qu'il était encore maire de Varsovie. "En Europe, nous connaissons la liberté d'opinion, et si les politiciens ont le droit de s'exprimer, ils ne doivent pas inciter à la discrimination ou à la haine." rappelle Buitenweg.
C'est pourquoi GroenLinks veut que l'Union offre plus de protections aux gays contre les discriminations. Pour le moment, seules les discriminations à l'égard des gays sur le lieu de travail sont interdites. Les discriminations pour ethnicité sont interdites dans le logement, l'enseignement, la santé ou l'asurance chômage. Kathalijne Buitenweg veut qu'une interdiction de la discrimination pour homosexualité soit appliquée à ces autres domaines. Les Verts veulent aussi que ceux qui discriminent soient poursuivis au pénal.
La situation devrait être discutée à Strasbourg. La situation en Lettonie et Lituanie sera aussi abordée, où les unions de même sexe risque d'être interdites par la Constitution.
Ohra discrimine les séropositifs *
"L'assureur Ohra discrimine les séropositifs" a rapporté Erik B. à l'hebdomadaire néerlandais de GayKrant. Les compagnies d'assurances néerlandaises, ravies de la privatisation totale du système d'assurance-maladie depuis le 1er janvier, prennent leurs aises. "Sur le site internet d'Ohra, j'ai demandé un crédit de 5.000€. Naïvement, j'ai rempli un formulaire demandant la couverture en cas de décès et y ai déclaré être séropositif. J'avais lu que les assureurs couvraient les séropositifs qui avaient souscrit une assurance-vie, j'ai donc pensé pourvoir accéder à ce crédit." Ce n'a pas été le cas. "Deux jours plus tard j'ai reçu une lettre m'indiquant que ma demande avait été refusée sur des critères uniquement médicaux. Je comprends qu'une assurance ne veuille pas couvrir un risque décès, et j'ai appelé le service clientèle. A ma grande surprise, ils m'on dit que rien n'était possible, toujours selon des critères uniquement médicaux. [...] J'ai pensé que l'honnêteté paye, mais chez Ohra pas du tout. J'ai une bon salaire et aucune dette, je n'ai jamais fait d'emprunt ou abusé de ma carte de crédit."
Il semble que Dela, un autre assureur, refuse d'assurer les séropositifs... et n'accepte que les gens bien-portants. Ni les assureurs, ni le gouvernement n'ont encore réagi.
Il semble que Dela, un autre assureur, refuse d'assurer les séropositifs... et n'accepte que les gens bien-portants. Ni les assureurs, ni le gouvernement n'ont encore réagi.
Politique linguistique (suite) °
Les propositions de Verdonk visant à interdire les langues autres que le néerlandais suscite de nombreuses réactions. Ma mère: "mais c'est du fascisme!". Les collègues de Lewis: "c'est une bonne initiative".
Et dans la presse?
"Les propos de la ministre de l’Intégration Verdonk concernant un possible code de comportement sont assurés du soutien politique du premier parti du gouvernement, le CDA", écrit le Volkskrant (p.3). "’Le CDA plaide depuis longtemps en faveur des normes et des valeurs, sans qu’il faille immédiatement les ajouter au droit pénal’, dit la députée Sterk. ’Un tel signal du ministre est positif. Les gens doivent pouvoir entretenir des contacts normaux entre eux et la maîtrise de la langue est importante à cet égard’.""Lundi, Verdonk a affirmé qu’elle n’avait pas l’intention d’interdire l’usage d’autres langues dans la rue. ’Rien ne sera obligatoire à l’avenir’, a dit Verdonk depuis le Kenya, où elle est en visite. ’Il n’est pas question d’instaurer une sorte de police linguistique’."
"Le PvdA n’est pas favorable à l’imposition d’un code moral par le ministère. ’Je ne crois pas aux codes de comportement comme celui de Rotterdam’, dit le député Dijsselblom. ’La ministre ferait mieux de s’occuper de choses qu’elle peut effectivement influencer : cela fait trois ans que la Chambre attend la loi sur l’intégration.’ Le JOVD [jeunes libéraux] n’est pas partisan d’un code. ’Un règlement imposé ne suscitera que des irritations. Cette proposition est alibérale’, déclare le président Ter Wal."
Le D66 n’est pas partisan de l’idée non plus, selon le Trouw (p.3). "C’est comme si j’étais contrainte de parler français avec mon mari quand nous sommes en vacances en France", fait valoir la députée Lambrechts. Les Démocrates craignent d’autre part que les gens "ne se regardent de travers" si quelqu’un ne parle pas néerlandais, ce qui peut accroître les tensions au sein de la société.
Pour l’éditorialiste du Volkskrant, "il est raisonnable d’exiger d’un demandeur d’emploi qu’il maîtrise le néerlandais". "Mais il est absurde d’attendre de deux Turcs qu’ils parlent néerlandais entre eux dans la rue. Les gens se sentent unheimisch [emprunt allemand, angoissé] quand ils entendent une langue étrangère dans la rue, a dit Verdonk, qui ne trouvait manifestement pas un mot néerlandais."
"Les Néerlandais devront pourtant se faire à l’idée que nous vivons à l’époque de la globalisation. Les Pays-Bas sont un pays d’immigration, qu’ils le veuillent ou non. On ne promeut certainement pas l’intégration en donnant constamment aux nouveaux venus le sentiment qu’ils ne sont pas à leur place ici." "Les Pays-Bas, naguère, ont souffert d’un multiculturalisme trop indolent. Il y a eu un retour de balancier : le provincialisme étriqué actuel ne tient pas davantage compte de la réalité."
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6818
Et dans la presse?
"Les propos de la ministre de l’Intégration Verdonk concernant un possible code de comportement sont assurés du soutien politique du premier parti du gouvernement, le CDA", écrit le Volkskrant (p.3). "’Le CDA plaide depuis longtemps en faveur des normes et des valeurs, sans qu’il faille immédiatement les ajouter au droit pénal’, dit la députée Sterk. ’Un tel signal du ministre est positif. Les gens doivent pouvoir entretenir des contacts normaux entre eux et la maîtrise de la langue est importante à cet égard’.""Lundi, Verdonk a affirmé qu’elle n’avait pas l’intention d’interdire l’usage d’autres langues dans la rue. ’Rien ne sera obligatoire à l’avenir’, a dit Verdonk depuis le Kenya, où elle est en visite. ’Il n’est pas question d’instaurer une sorte de police linguistique’."
"Le PvdA n’est pas favorable à l’imposition d’un code moral par le ministère. ’Je ne crois pas aux codes de comportement comme celui de Rotterdam’, dit le député Dijsselblom. ’La ministre ferait mieux de s’occuper de choses qu’elle peut effectivement influencer : cela fait trois ans que la Chambre attend la loi sur l’intégration.’ Le JOVD [jeunes libéraux] n’est pas partisan d’un code. ’Un règlement imposé ne suscitera que des irritations. Cette proposition est alibérale’, déclare le président Ter Wal."
Le D66 n’est pas partisan de l’idée non plus, selon le Trouw (p.3). "C’est comme si j’étais contrainte de parler français avec mon mari quand nous sommes en vacances en France", fait valoir la députée Lambrechts. Les Démocrates craignent d’autre part que les gens "ne se regardent de travers" si quelqu’un ne parle pas néerlandais, ce qui peut accroître les tensions au sein de la société.
Pour l’éditorialiste du Volkskrant, "il est raisonnable d’exiger d’un demandeur d’emploi qu’il maîtrise le néerlandais". "Mais il est absurde d’attendre de deux Turcs qu’ils parlent néerlandais entre eux dans la rue. Les gens se sentent unheimisch [emprunt allemand, angoissé] quand ils entendent une langue étrangère dans la rue, a dit Verdonk, qui ne trouvait manifestement pas un mot néerlandais."
"Les Néerlandais devront pourtant se faire à l’idée que nous vivons à l’époque de la globalisation. Les Pays-Bas sont un pays d’immigration, qu’ils le veuillent ou non. On ne promeut certainement pas l’intégration en donnant constamment aux nouveaux venus le sentiment qu’ils ne sont pas à leur place ici." "Les Pays-Bas, naguère, ont souffert d’un multiculturalisme trop indolent. Il y a eu un retour de balancier : le provincialisme étriqué actuel ne tient pas davantage compte de la réalité."
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6818
lundi 23 janvier 2006
Mieux vaut s'appeler Erik... °
Le chômage chez les jeunes d'origine étrangère est deux fois plus élevé que parmi les jeunes autochtones. Il y a un article dans le Volkskrant... finalement. Dans cet articles, quelques jeunes racontent comment ils sont discriminés au quotidien: on les invite pour un entretien qie s'ils néerlandaisent leur nom, on ne leur renouvelle pas leur contrat car ils "ne correspondent pas à la culture d'entreprise"... Cela ressemble furieusement à la discussion tenue en France au moment des émeutes.
L'article à lire directement en kreukreu sur le site du Volkskrant:
http://www.volkskrant.nl/binnenland/1137650258097.html
J'organise un débat sur le thème dans la maison de quartier le 1er février prochain. L'idée est de changer un peu la nature de la discussion: il y a des début d'émeutes certes, mais parler de répression et d'interdiction des autres langues dans la rue et de pogrom anti-blanc est vraiment déplacé. Il est temps de parler d'inclusion politique, d'opportunités d'emploi et de développement, non? C'est bientôt les élections, il est temps de faire entendre d'autres voix. Les détails très bientôt...
L'article à lire directement en kreukreu sur le site du Volkskrant:
http://www.volkskrant.nl/binnenland/1137650258097.html
J'organise un débat sur le thème dans la maison de quartier le 1er février prochain. L'idée est de changer un peu la nature de la discussion: il y a des début d'émeutes certes, mais parler de répression et d'interdiction des autres langues dans la rue et de pogrom anti-blanc est vraiment déplacé. Il est temps de parler d'inclusion politique, d'opportunités d'emploi et de développement, non? C'est bientôt les élections, il est temps de faire entendre d'autres voix. Les détails très bientôt...
Terreur, mais par qui? °
Alors que des début d'émeutes avaient éclaté pas loin de chez moi (dans des proportions hollandaises: une pare-brise cassé dans le Diamantbuurt, et une voiture cramée à l'Ouest), la presse se déchaîne... On a parlé d'un habitant juif harcelé par les jeunes Marocains, de terrorisme de rue (le présentateur de Nova, Jeroen Pauw, et Geert Wilders, le Le Pen batave, natuurlijk). Panique, les nazis reviennent, mais cette fois ils viennent du Sud!
L'habitant en question s'est exprimé dans le Parool: il a eu un carreau cassé au Nouvel an, mais rien ne prouve que ce soit des Marocains. Il a vécu tranquillement dans le quartier depuis 3 ans. Il n'a jamais rien entendu d'antisémite. Et finalement il souhaite vivre en paix. Bref, le pogrom de la Saint-Sylvestre, c'est du n'importe quoi!
Le plus triste, c'est que les organisations de migrants font dans leur pantalon et s'excusent d'avance de ce que les jeunes auraient pu avoir éventuellement commis. Comme me l'écrit Miriyam Aouragh (photo), "mainly it makes me sick, especially the slave mentality of the 'allochtonen organisaties', these idiots don't even have their own analyses, only know how to apologise and be more cruel to the youth, the politics pushing them...". Le pire c'est qu'elle a raison.
De joodse bewoner in de Amsterdamse Diamantbuurt die recent in het nieuws kwam door de overlast van jongeren, laat zich niet wegpesten. ''Ik woon al drie jaar naar tevredenheid in deze buurt'', reageerde hij donderdag op de commotie die is ontstaan over de hernieuwde overlast in de wijk.
De treiterijen vielen volgens hem mee. ''In de oudjaarsnacht is er een baksteen door mijn ruit gegooid. Ook zijn er een paar lege vuurwerkdozen naar binnen gegooid.'' Al op 1 januari heeft hij aangifte gedaan bij de politie. Volgens de bewoner zijn er geen bewijzen dat het Marokkaanse jongeren waren die de baksteen en de dozen naar binnen gooiden. ''Ik wil absoluut niet hebben dat Marokkanen hiervan de schuld krijgen.''
Van het roepen van antisemitische leuzen heeft hij niets gehoord. ''Ik sliep in die nacht.'' In het verleden is hij wel eens uitgescholden, maar daar zijn excuses voor gemaakt nadat hij had gedreigd de politie te waarschuwen. Verder is het aantal pesterijen volgens hem beperkt gebleven tot het ene incident met oud en nieuw. De bewoner van de Diamantbuurt is geschrokken van alle aandacht nadat het verhaal de wereld in was gekomen. ''Ik vind het onplezierig en wil verder in de anonimiteit blijven.''
Bron: Parool
L'habitant en question s'est exprimé dans le Parool: il a eu un carreau cassé au Nouvel an, mais rien ne prouve que ce soit des Marocains. Il a vécu tranquillement dans le quartier depuis 3 ans. Il n'a jamais rien entendu d'antisémite. Et finalement il souhaite vivre en paix. Bref, le pogrom de la Saint-Sylvestre, c'est du n'importe quoi!
Le plus triste, c'est que les organisations de migrants font dans leur pantalon et s'excusent d'avance de ce que les jeunes auraient pu avoir éventuellement commis. Comme me l'écrit Miriyam Aouragh (photo), "mainly it makes me sick, especially the slave mentality of the 'allochtonen organisaties', these idiots don't even have their own analyses, only know how to apologise and be more cruel to the youth, the politics pushing them...". Le pire c'est qu'elle a raison.
De joodse bewoner in de Amsterdamse Diamantbuurt die recent in het nieuws kwam door de overlast van jongeren, laat zich niet wegpesten. ''Ik woon al drie jaar naar tevredenheid in deze buurt'', reageerde hij donderdag op de commotie die is ontstaan over de hernieuwde overlast in de wijk.
De treiterijen vielen volgens hem mee. ''In de oudjaarsnacht is er een baksteen door mijn ruit gegooid. Ook zijn er een paar lege vuurwerkdozen naar binnen gegooid.'' Al op 1 januari heeft hij aangifte gedaan bij de politie. Volgens de bewoner zijn er geen bewijzen dat het Marokkaanse jongeren waren die de baksteen en de dozen naar binnen gooiden. ''Ik wil absoluut niet hebben dat Marokkanen hiervan de schuld krijgen.''
Van het roepen van antisemitische leuzen heeft hij niets gehoord. ''Ik sliep in die nacht.'' In het verleden is hij wel eens uitgescholden, maar daar zijn excuses voor gemaakt nadat hij had gedreigd de politie te waarschuwen. Verder is het aantal pesterijen volgens hem beperkt gebleven tot het ene incident met oud en nieuw. De bewoner van de Diamantbuurt is geschrokken van alle aandacht nadat het verhaal de wereld in was gekomen. ''Ik vind het onplezierig en wil verder in de anonimiteit blijven.''
Bron: Parool
Colonialisme et esclavage °
J'ai donc passé quelques jours avec l'équipe de France 3 que j'ai guidé aux Pays-Bas pour qu'ils puissent réaliser un programme sur la discussion sur le colonialisme. Ce fut très intéressant.
Le cher professeur Pieter Emmer, de l'université de Leiden, n'a pas vu où était le problème: pour lui, la colonisation était une occasion fabuleuse pour les primitifs et les Pays-Bas devraient être remerciés pour les avoir forcé à construire eux-mêmes, sous la contrainte, des infrastructures leur permettant de mieux piller le pays.
Nous avons rendu visite à la très New England Frances Gouda, professeure elle aussi, dans son apparte chicissime du Keizersgracht. Elle m'a beaucoup impressionné (et sa collection de bouquins et d'art aussi). Elle nous a raconté que jusqu'à la deuxième guerre mondiale, les revenus des Indes Orientales (Indonésie) ont constitué 30% du budget de l'Etat néerlandais. Pas étonnant que les Néerlandais soient partis de mauvaise grâce. Par contre, le Surinam et les Antilles n'ont jamais été aussi profitables. Il y a eu un débat (thank god!) mais ces dernières années les Bataves préfèrent ne plus y penser.
Côté minoritaire, nous avons parlé pas mal d'Antillais et de Surinamiens, dont un mec du Ninsee dont j'ai oublié le nom (institut pour la recherche sur l'esclavage, à l'origine du petit monument dédié à l'esclavage).
Ce qui m'a le plus touché, ce sont les mecs de la radio communautaire, qui existent avec pas grand chose. Ils connaissent bien leur histoire et ne comprennent pas qu'ils soient encore considérés comme des étrangers après avoir passé 4 siècles au sein du royaume. Ils dénoncent le racisme de Verdonk, bien sûr, mais aussi celui de l'administration et des petits blancs. Ils envient les Antillais français, qui jouissent de l'égalité de droits. Ils semblent surtout très isolés politiquement. Ils préviennent que les taux de chômage des jeunes est aussi désespérant que celui des Marocains ou des Turcs, et que les jeunes Noirs sont systématiquement envoyés sur des voies de garage et exclus du système scolaire (70% se content du plus bas diplôme s'ils ne sont pas explus avant).
Ils parlent aussi de l'ethnocentrisme hollandais blanc protestant, qui les touche au quotidien: ethnocentrisme à l'école, où la "culture de base" n'est pas la leur (il vaut mieux connaître un peu de Mozart qu'être un spécialiste du Jazz), en politique (ils sont "allochtones"), vis-à-vis de la police (ils sont une "population à problème"), et surtout dans les instances de l'Etat-providance (une femme blanche élevant seule ses enfants reçoit beaucoup d'aides, une Antillaise ou Surinamienne dans la même position est une "famille dysfonctionnelle", est sommée de révéler le nom du père de l'enfant sans quoi on lui retire les aides sociales, et est fortement encourragée à aller travailler, quel que soit le job).
Ils sont juste à côté de chez moi, j'ai été invité à repasser, je le ferai!
Le cher professeur Pieter Emmer, de l'université de Leiden, n'a pas vu où était le problème: pour lui, la colonisation était une occasion fabuleuse pour les primitifs et les Pays-Bas devraient être remerciés pour les avoir forcé à construire eux-mêmes, sous la contrainte, des infrastructures leur permettant de mieux piller le pays.
Nous avons rendu visite à la très New England Frances Gouda, professeure elle aussi, dans son apparte chicissime du Keizersgracht. Elle m'a beaucoup impressionné (et sa collection de bouquins et d'art aussi). Elle nous a raconté que jusqu'à la deuxième guerre mondiale, les revenus des Indes Orientales (Indonésie) ont constitué 30% du budget de l'Etat néerlandais. Pas étonnant que les Néerlandais soient partis de mauvaise grâce. Par contre, le Surinam et les Antilles n'ont jamais été aussi profitables. Il y a eu un débat (thank god!) mais ces dernières années les Bataves préfèrent ne plus y penser.
Côté minoritaire, nous avons parlé pas mal d'Antillais et de Surinamiens, dont un mec du Ninsee dont j'ai oublié le nom (institut pour la recherche sur l'esclavage, à l'origine du petit monument dédié à l'esclavage).
Ce qui m'a le plus touché, ce sont les mecs de la radio communautaire, qui existent avec pas grand chose. Ils connaissent bien leur histoire et ne comprennent pas qu'ils soient encore considérés comme des étrangers après avoir passé 4 siècles au sein du royaume. Ils dénoncent le racisme de Verdonk, bien sûr, mais aussi celui de l'administration et des petits blancs. Ils envient les Antillais français, qui jouissent de l'égalité de droits. Ils semblent surtout très isolés politiquement. Ils préviennent que les taux de chômage des jeunes est aussi désespérant que celui des Marocains ou des Turcs, et que les jeunes Noirs sont systématiquement envoyés sur des voies de garage et exclus du système scolaire (70% se content du plus bas diplôme s'ils ne sont pas explus avant).
Ils parlent aussi de l'ethnocentrisme hollandais blanc protestant, qui les touche au quotidien: ethnocentrisme à l'école, où la "culture de base" n'est pas la leur (il vaut mieux connaître un peu de Mozart qu'être un spécialiste du Jazz), en politique (ils sont "allochtones"), vis-à-vis de la police (ils sont une "population à problème"), et surtout dans les instances de l'Etat-providance (une femme blanche élevant seule ses enfants reçoit beaucoup d'aides, une Antillaise ou Surinamienne dans la même position est une "famille dysfonctionnelle", est sommée de révéler le nom du père de l'enfant sans quoi on lui retire les aides sociales, et est fortement encourragée à aller travailler, quel que soit le job).
Ils sont juste à côté de chez moi, j'ai été invité à repasser, je le ferai!
jeudi 19 janvier 2006
Jeunesse à problème
Dites moi si c'est moi qui hallucine ou j'entends bien parler de camps de rééducation pour jeunesse déviante?
(Dans la presse néerlandaise:) La question des jeunes à problème dans les grandes villes fait encore l’objet d’une large couverture de presse dans le Volkskrant et le Trouw.
"Il faut envoyer les jeunes laissés-pour-compte sans travail ou formation dans des prep camps où un sergent leur inculquera la discipline et les préparera à un retour à l’école", écrit le Volkskrant dans son grand article à la une. "Le CDA et le PvdA, qui détiennent ensemble une majorité parlementaire, soutiennent cette idée de Hans de Boer, président de la Taskforce Jeugwerkloosheid [lutte contre le chômage des jeunes].""La Deuxième Chambre veut aussi que le gouvernement prenne rapidement des mesures pour aider les jeunes allochtones à trouver un emploi. Il faut dispenser pour une période de deux ans les entreprises qui offrent une formation ou un emploi de la cotisation WAO et de l’obligation de continuer de verser le salaire des jeunes qui décrochent. Le gouvernement s’est déjà engagé l’an dernier à permettre aux communes de renvoyer à l’école les laissés-pour-compte de moins de 23 ans, même s’ils ne touchent pas d’indemnité. Selon De Boer, il s’agit d’un groupe de trente-cinq à quarante mille jeunes avec lesquels il est difficile d’entrer en contact mais qui, potentiellement, sont source de beaucoup de nuisance. Il veut placer les jeunes réfractaires sous commandement militaire pour leur apprendre ’à se lever et à brosser leurs chaussures’. De Boer s’en est déjà entretenu avec l’armée et la direction de Glenn Mills et Den Engh, deux camps de redressement de jeunes délinquants.""Les casernes que la Défense veut fermer, comme celle de Budel, pourraient rester ouvertes pour accueillir chaque année 4 000 laissés-pour-compte à éduquer. Selon De Boer, le budget de réintégration dont disposent les communes est suffisant pour financer ces mesures. Les écoliers qui se comportent mal devraient aussi aller à Budel."
"Les quartiers déshérités des Pays-Bas sont peut-être toujours préférables aux banlieues françaises", remarque l’éditorialiste du journal de centre gauche, "mais il est désormais clair que la concentration de problèmes sociaux - chômage, manque de formation et mauvaise connaissance de la langue - et le sentiment de discrimination et d’exclusion en font des foyers potentiels de désordres. A l’issue d’une concertation d’urgence avec tous les présidents de quartiers, le maire d’Amsterdam, Cohen, a lui aussi reconnu mardi que quelque chose couve, même s’il n’y a pas eu jusqu’à présent d’émeutes comme en France.""Le maintien de l’ordre public et de la sécurité est la première responsabilité de chaque maire. On ne peut pas tolérer qu’un groupe de la population en terrorise un autre. Il serait bon pour l’autorité de Cohen qu’il se prononce plus fermement sur ce point - et qu’il agisse en conséquence."
"Amsterdam n’est pas comparable à Paris", titre le Trouw (p.5) au-dessus d’un article d’ambiance. Le journal chrétien progressiste cite un assistant de quartier en ces termes : "Dans la perspective des élections municipales, beaucoup ont intérêt à gonfler l’incident [des pare-brise cassés à la Saint-Sylvestre]. Mais nous ne sommes pas à Paris."
Dans le cahier de Verdieping, le chroniqueur franco-néerlandais Sylvain Ephimenco fait valoir que "l’approche néerlandaise précoce et la reconnaissance du problème par diverses collectivités diffèrent fondamentalement de la politique de l’autruche pratiquée en France". "Dans ce pays on descend immédiatement quiconque ne regarde pas l’agitation et les désordres dans les quartiers d’immigrés à travers le prisme du retard social et de la discrimination. Un ministre de la Justice qui, comme Donner l’a fait hier, expliquerait l’intolérance et la violence des jeunes Marocains par ’d’une part des facteurs socio-économiques et d’autre part des facteurs culturels’ serait indubitablement traité de Le Pen fascistoïde. Même le maire Job Cohen serait passé au goudron et aux plumes par la communauté politiquement correcte, à cause de ses récentes déclarations." "Cohen a condamné le rôle de victimes des jeunes Marocains et leur intolérance croissante vis-à-vis des homosexuels, des juifs et de la société néerlandaise en général. Et il a évoqué les télévisions islamiques étrangères pour expliquer cette intolérance et cet antisémitisme. Ce n’est pas rien de la part d’un gestionnaire qui pensait promouvoir l’intégration par le biais de canaux religieux."
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6806
(Dans la presse néerlandaise:) La question des jeunes à problème dans les grandes villes fait encore l’objet d’une large couverture de presse dans le Volkskrant et le Trouw.
"Il faut envoyer les jeunes laissés-pour-compte sans travail ou formation dans des prep camps où un sergent leur inculquera la discipline et les préparera à un retour à l’école", écrit le Volkskrant dans son grand article à la une. "Le CDA et le PvdA, qui détiennent ensemble une majorité parlementaire, soutiennent cette idée de Hans de Boer, président de la Taskforce Jeugwerkloosheid [lutte contre le chômage des jeunes].""La Deuxième Chambre veut aussi que le gouvernement prenne rapidement des mesures pour aider les jeunes allochtones à trouver un emploi. Il faut dispenser pour une période de deux ans les entreprises qui offrent une formation ou un emploi de la cotisation WAO et de l’obligation de continuer de verser le salaire des jeunes qui décrochent. Le gouvernement s’est déjà engagé l’an dernier à permettre aux communes de renvoyer à l’école les laissés-pour-compte de moins de 23 ans, même s’ils ne touchent pas d’indemnité. Selon De Boer, il s’agit d’un groupe de trente-cinq à quarante mille jeunes avec lesquels il est difficile d’entrer en contact mais qui, potentiellement, sont source de beaucoup de nuisance. Il veut placer les jeunes réfractaires sous commandement militaire pour leur apprendre ’à se lever et à brosser leurs chaussures’. De Boer s’en est déjà entretenu avec l’armée et la direction de Glenn Mills et Den Engh, deux camps de redressement de jeunes délinquants.""Les casernes que la Défense veut fermer, comme celle de Budel, pourraient rester ouvertes pour accueillir chaque année 4 000 laissés-pour-compte à éduquer. Selon De Boer, le budget de réintégration dont disposent les communes est suffisant pour financer ces mesures. Les écoliers qui se comportent mal devraient aussi aller à Budel."
"Les quartiers déshérités des Pays-Bas sont peut-être toujours préférables aux banlieues françaises", remarque l’éditorialiste du journal de centre gauche, "mais il est désormais clair que la concentration de problèmes sociaux - chômage, manque de formation et mauvaise connaissance de la langue - et le sentiment de discrimination et d’exclusion en font des foyers potentiels de désordres. A l’issue d’une concertation d’urgence avec tous les présidents de quartiers, le maire d’Amsterdam, Cohen, a lui aussi reconnu mardi que quelque chose couve, même s’il n’y a pas eu jusqu’à présent d’émeutes comme en France.""Le maintien de l’ordre public et de la sécurité est la première responsabilité de chaque maire. On ne peut pas tolérer qu’un groupe de la population en terrorise un autre. Il serait bon pour l’autorité de Cohen qu’il se prononce plus fermement sur ce point - et qu’il agisse en conséquence."
"Amsterdam n’est pas comparable à Paris", titre le Trouw (p.5) au-dessus d’un article d’ambiance. Le journal chrétien progressiste cite un assistant de quartier en ces termes : "Dans la perspective des élections municipales, beaucoup ont intérêt à gonfler l’incident [des pare-brise cassés à la Saint-Sylvestre]. Mais nous ne sommes pas à Paris."
Dans le cahier de Verdieping, le chroniqueur franco-néerlandais Sylvain Ephimenco fait valoir que "l’approche néerlandaise précoce et la reconnaissance du problème par diverses collectivités diffèrent fondamentalement de la politique de l’autruche pratiquée en France". "Dans ce pays on descend immédiatement quiconque ne regarde pas l’agitation et les désordres dans les quartiers d’immigrés à travers le prisme du retard social et de la discrimination. Un ministre de la Justice qui, comme Donner l’a fait hier, expliquerait l’intolérance et la violence des jeunes Marocains par ’d’une part des facteurs socio-économiques et d’autre part des facteurs culturels’ serait indubitablement traité de Le Pen fascistoïde. Même le maire Job Cohen serait passé au goudron et aux plumes par la communauté politiquement correcte, à cause de ses récentes déclarations." "Cohen a condamné le rôle de victimes des jeunes Marocains et leur intolérance croissante vis-à-vis des homosexuels, des juifs et de la société néerlandaise en général. Et il a évoqué les télévisions islamiques étrangères pour expliquer cette intolérance et cet antisémitisme. Ce n’est pas rien de la part d’un gestionnaire qui pensait promouvoir l’intégration par le biais de canaux religieux."
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6806
mercredi 18 janvier 2006
Académie de Police (suite) °
Je viens de recevoir des félicitations très appuyées des l'Académie de Police où j'ai donné une conférence sur la situation en France. A tel point qu'il veulent que j'écrive avec eux une brochure d'information sur le sujet! Bien, nan? Rendez-vous la semaine prochaine pour en parler... :o)
Chômage: ce n'est pas subjectif! °
Lorsque je parle du chômage des 'allochtones', on me dit que c'est mon imagination. Bien sûr que je ne suis ni Noir ni Arabe, et plutôt un peu trop éduqué, mais je vois bien les réticences des employeurs. Par ailleurs j'ai des amis qui me racontent des histoires incroyables de discrimination à l'embauche. C'est probablement ce qui pousse certains à créer leur business. Mais il faut remettre les choses à leur place: en bossant fort on peut survivre avec un petit business familial, mais on ne sortira jamais de la petite classe moyenne. Les opportunités de carrières qui s'offrent aux Bataves méritants leur seront à jamais refusées.
Dans la presse néerlandaise: "Le chômage parmi les allochtones des Pays-Bas a fortement augmenté, de presque dix pour cent en 2001 à plus de vingt pour cent l’an dernier", rapporte le NRC Handelsblad d’hier soir dans son grand article à la une. "Parmi les jeunes allochtones le chômage est même deux fois plus élevé, quarante pour cent. C’est deux fois plus que chez les jeunes autochtones.""C’est ce qu’annonce le Sociaal en Cultureel Planbureau (SCP) sur la base d’une étude des conditions de vie des Turcs, Marocains, Surinamiens et Antillais dans les cinquante plus grandes communes, où vivent 36 pour cent des autochtones et plus de 75 pour cent des allochtones.""Le chômage parmi les allochtones est le plus élevé chez les Marocains (27 pour cent), chez les Antillais il est de 22 pour cent, chez les Turcs de 21 pour cent et chez les Surinamiens de 16 pour cent.""En revanche, le nombre d’allochtones qui ont un emploi fixe ou leur propre entreprise a également fortement augmenté les dix dernières années, atteignant 450 000. Cela représente 41 pour cent des allochtones non occidentaux âgés de 15 à 64 ans. 61 pour cent de la population autochtone a un emploi rémunéré ou une entreprise.""Le SCP met en garde contre les conséquences du taux de chômage élevé parmi les jeunes allochtones. Selon le SCP, un emploi rémunéré est toujours l’un des principaux facteurs d’intégration. ’Un important terreau des récentes émeutes en France dans les banlieues françaises a été le chômage élevé parmi les jeunes’, souligne le SCP."
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6796
Dans la presse néerlandaise: "Le chômage parmi les allochtones des Pays-Bas a fortement augmenté, de presque dix pour cent en 2001 à plus de vingt pour cent l’an dernier", rapporte le NRC Handelsblad d’hier soir dans son grand article à la une. "Parmi les jeunes allochtones le chômage est même deux fois plus élevé, quarante pour cent. C’est deux fois plus que chez les jeunes autochtones.""C’est ce qu’annonce le Sociaal en Cultureel Planbureau (SCP) sur la base d’une étude des conditions de vie des Turcs, Marocains, Surinamiens et Antillais dans les cinquante plus grandes communes, où vivent 36 pour cent des autochtones et plus de 75 pour cent des allochtones.""Le chômage parmi les allochtones est le plus élevé chez les Marocains (27 pour cent), chez les Antillais il est de 22 pour cent, chez les Turcs de 21 pour cent et chez les Surinamiens de 16 pour cent.""En revanche, le nombre d’allochtones qui ont un emploi fixe ou leur propre entreprise a également fortement augmenté les dix dernières années, atteignant 450 000. Cela représente 41 pour cent des allochtones non occidentaux âgés de 15 à 64 ans. 61 pour cent de la population autochtone a un emploi rémunéré ou une entreprise.""Le SCP met en garde contre les conséquences du taux de chômage élevé parmi les jeunes allochtones. Selon le SCP, un emploi rémunéré est toujours l’un des principaux facteurs d’intégration. ’Un important terreau des récentes émeutes en France dans les banlieues françaises a été le chômage élevé parmi les jeunes’, souligne le SCP."
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6796
Culture du secret °
On pense que les Pays-Bas sont un pays ouvert et transparent, il n'en est rien. En ce moment, une discussion étrange a lieu sur la question de l'envoi de troupes en Afghanistan pour la reconstruction. La Deuxième chambre doute, les Américains disent "vous faites comme vous voulez, mais si vous n'envoyez pas vos troupes, les conséquences pour votre économie seront redoutables", et l'armée refuse de communiquer un dossier "secret" (dont la presse a déjà eu vent!) où la situation réelle sur place est analysée dans les détails, avec l'aide de nombreux services secrets étrangers.
En gros, on demande aux députés: "vous avez le choix entre 1°) dire non et faire tomber le cabiner et provoquer de nouvelles élections et l'irre des Américains 2°) dire oui mais sans savoir ce qui va se passer car on ne peut pas vous dire l'état réel du pays." Je suis content de ne pas être député!
Sinon, je prépare quelque chose localement dont je ne peux pas encore parler (pas un problème de secret mais de mise en place technique) et j'en entends de bien belles... sur la censure totale dans le quartier (De Pijp). les habitants ne peuvent s'y réunir qu'avec autorisation et sous contrôle strict du régisseur... Plusieurs personnes s'étant rendues à des meetings de quartier on failli perdre leur emploi. Ouah! Les Pays-Bas nouveau paradis soviétique? Plus de détails très bientôt!
En gros, on demande aux députés: "vous avez le choix entre 1°) dire non et faire tomber le cabiner et provoquer de nouvelles élections et l'irre des Américains 2°) dire oui mais sans savoir ce qui va se passer car on ne peut pas vous dire l'état réel du pays." Je suis content de ne pas être député!
Sinon, je prépare quelque chose localement dont je ne peux pas encore parler (pas un problème de secret mais de mise en place technique) et j'en entends de bien belles... sur la censure totale dans le quartier (De Pijp). les habitants ne peuvent s'y réunir qu'avec autorisation et sous contrôle strict du régisseur... Plusieurs personnes s'étant rendues à des meetings de quartier on failli perdre leur emploi. Ouah! Les Pays-Bas nouveau paradis soviétique? Plus de détails très bientôt!
mardi 17 janvier 2006
Débat: homos et les élections
Jeudi soir, 20h, COC Amsterdam: les homos dans le débat électoral
Donderdag 19 januari 2006 20.00 uur. COC Amsterdam, Rozenstraat 14.
Het Amsterdams Homoverkiezingsdebat 2006. Op welke partij moet je als Amsterdamse homo stemmen? Wie heeft er het beste met je voor?
Vlak voor de kerst wist Robert Flos van de VVD de landelijke televisie te halen en een motie aangenomen te krijgen in de gemeenteraad die onder andere budget vrijmaakte voor meer voorlichting op scholen. De meeste partijen stemden voor. De PvdA stemde tegen. Waarom?
De Pvda ziet meer in een coördinerend ambtenaar voor homobeleid in plaats van meer geld.
Wat heeft de toekomst: vrije markt of gemeentelijke sturing?
Robert Flos (VVD) en Amma Assante (PvdA) zullen in debat treden met elkaar en Maarten van der Meer (GroenLinks), Maurice Limmen (CDA), Ivar Manuel (D66) en Jupijn Haffmans (Amsterdam Anders/De Groenen).
Onze onderwerpen zijn onderwijs, veiligheid en het doorwerken van onze normen en waarden bij de inburgering van nieuwe Nederlanders (roze inburgering). Kom donderdag naar het COC in de Rozenstraat en stel jouw vragen aan de gemeenteraadsleden. Zet jouw onderwerpen op hun agenda. Who gets your vote?
Bij welke partij wordt jij als lesbienne, transgender, bi, queer of homo gehoord en gezien?
Bijgevoegd treft u, ter informatie, een uittreksel uit de verkiezingsprogramma's van de partijen in de Amsterdamse gemeenteraad aan. Gebaseerd op het genoemd worden van de woorden homoseksueel, lesbisch, biseksueel, transgender, geaardheid, of anderzins relevante termen.
Dit is geen persbericht namens de bedoelde partijen, deze informatie is in die zin vrijblijvend.
Het COC Amsterdam geeft hiermee op geen enkele wijze een stemadvies.
Donderdag 19 januari 2006 20.00 uur. COC Amsterdam, Rozenstraat 14.
Het Amsterdams Homoverkiezingsdebat 2006. Op welke partij moet je als Amsterdamse homo stemmen? Wie heeft er het beste met je voor?
Vlak voor de kerst wist Robert Flos van de VVD de landelijke televisie te halen en een motie aangenomen te krijgen in de gemeenteraad die onder andere budget vrijmaakte voor meer voorlichting op scholen. De meeste partijen stemden voor. De PvdA stemde tegen. Waarom?
De Pvda ziet meer in een coördinerend ambtenaar voor homobeleid in plaats van meer geld.
Wat heeft de toekomst: vrije markt of gemeentelijke sturing?
Robert Flos (VVD) en Amma Assante (PvdA) zullen in debat treden met elkaar en Maarten van der Meer (GroenLinks), Maurice Limmen (CDA), Ivar Manuel (D66) en Jupijn Haffmans (Amsterdam Anders/De Groenen).
Onze onderwerpen zijn onderwijs, veiligheid en het doorwerken van onze normen en waarden bij de inburgering van nieuwe Nederlanders (roze inburgering). Kom donderdag naar het COC in de Rozenstraat en stel jouw vragen aan de gemeenteraadsleden. Zet jouw onderwerpen op hun agenda. Who gets your vote?
Bij welke partij wordt jij als lesbienne, transgender, bi, queer of homo gehoord en gezien?
Bijgevoegd treft u, ter informatie, een uittreksel uit de verkiezingsprogramma's van de partijen in de Amsterdamse gemeenteraad aan. Gebaseerd op het genoemd worden van de woorden homoseksueel, lesbisch, biseksueel, transgender, geaardheid, of anderzins relevante termen.
Dit is geen persbericht namens de bedoelde partijen, deze informatie is in die zin vrijblijvend.
Het COC Amsterdam geeft hiermee op geen enkele wijze een stemadvies.
La colonisation en question °
France Télévisions vient faire un reportage pour France Europe Express, le magazine de Christine Ockrent, sur le débat sur la colonisation aux Pays-Bas (pour comparer avec ce qui se passe en France). Je suis leur fixeur (sauf vendredi où je serai à Rotterdam pour une conférence) et j'ai commencé à appeler plein de gens qui maîtrisent le sujet: Pieter Emmer (prof à Leiden), Asra Bijnaar (une ancienne collègue de l'ASSR), Gaby da Costa Gomes (prote-parole des Antillais), Maria Cuartas (chef du cabinet du maire d'Amsterdam, avec qui j'avais eu une très intéressante conversation il y a quelques temps lors de la conférence franco-néerlandaise et qui vient de Curação)...
Ce qu'il en ressort c'est ceci:
1°) alors que l'Angleterre a choisi la décolonisation totale et que la France a choisi l'intégration, les Pays-Bas ont laissé une autonomie à leurs anciennes colonies qui a débouché sur un statut hybride donnant moins de droits à leurs habitants qu'aux métropolitains, mais moins de libertés aussi. Cela explique que des gens qui sont néerlandais depuis 4 siècles puissent être considérés comme des étrangers. Par ailleurs le niveau de l'enseignement est tel que beaucoup d'Antillais n'apprennent jamais le néerlandais correctement et en viennent à le détester tant il est la marque du colonisateur
2°) il n'y a aucun débat aux Pays-Bas sur le sujet. Même au sein des partis politiques, les Noirs sont priés de la fermer. Un institut avait eu pour mission de conseiller Verdonk: le Ninsee n'a tellement pas été écouté qu'ils figurent maintenant comme ses plus fermes opposants
3°) l'esclavage, officiellement interdit il y a 150 ans, a perduré bien longtemps: beaucoup de Surinamiens ou Antillais ont entendu parler leurs grand-parents de l'esclavage. Le manque de discussion est tel que même la science sociale est utilisée pour "punir" les familles "déviantes" avec des projets (à Rotterdam) de retirer les allocations familiales des femmes noires qui refusent de révéler l'identité du père de leur enfant (on ne le fait pas pour les familles blanches, qui elles ne sont pas déviantes mais victimes de la vie, c'est bien connu).
J'en apprendrai bien plus très bientôt... A suivre donc!
Ce qu'il en ressort c'est ceci:
1°) alors que l'Angleterre a choisi la décolonisation totale et que la France a choisi l'intégration, les Pays-Bas ont laissé une autonomie à leurs anciennes colonies qui a débouché sur un statut hybride donnant moins de droits à leurs habitants qu'aux métropolitains, mais moins de libertés aussi. Cela explique que des gens qui sont néerlandais depuis 4 siècles puissent être considérés comme des étrangers. Par ailleurs le niveau de l'enseignement est tel que beaucoup d'Antillais n'apprennent jamais le néerlandais correctement et en viennent à le détester tant il est la marque du colonisateur
2°) il n'y a aucun débat aux Pays-Bas sur le sujet. Même au sein des partis politiques, les Noirs sont priés de la fermer. Un institut avait eu pour mission de conseiller Verdonk: le Ninsee n'a tellement pas été écouté qu'ils figurent maintenant comme ses plus fermes opposants
3°) l'esclavage, officiellement interdit il y a 150 ans, a perduré bien longtemps: beaucoup de Surinamiens ou Antillais ont entendu parler leurs grand-parents de l'esclavage. Le manque de discussion est tel que même la science sociale est utilisée pour "punir" les familles "déviantes" avec des projets (à Rotterdam) de retirer les allocations familiales des femmes noires qui refusent de révéler l'identité du père de leur enfant (on ne le fait pas pour les familles blanches, qui elles ne sont pas déviantes mais victimes de la vie, c'est bien connu).
J'en apprendrai bien plus très bientôt... A suivre donc!
Conférence à l'Académie de police °
Ma conférence à l'Académie de Police d'Apeldoorn a été, je crois, un succès. J'ai parlé de la politique française, des banlieues, et des différences entre la police française et néerlandaise. Il y avait environ 150 personnes, surtout des haut gradés et des formateurs. Je les ai trouvés plutôt ouverts et progressistes (surtout en comparaison avec leurs homologues français). Il ont été particulièrement choqués par le mode d'organisation ultra-centralisée, l'utilisation des outrages à agent pour désamorcer les procès pour bavure et se faire de la thune sur le dos des "auteurs", la culture d'impunité, et l'histoire du juge que les policiers ont refusé de suivre pour aller enquêter chez un politique.
Ce n'est pas un hasard si le symbole de la police batave est un code civil et une grenade: le rôle du code civil y est très important. Il semble cependant qu'il y a aussi des tensions à l'intérieur de la police entre les sécuritaristes et les progressistes. On m'a raconté à Amsterdam que dans un même poste de police on trouve des policiers progressistes qui ont de bons contacts avec les associations ethniques et civiles, et d'autres que les Marocains appellent "les fascistes" (peut-être avec un peu d'exagération, mais l'esprit y est), et qui ont tendance à souffler sur les braises pou provoquer des émeutes qu'ils iront mieux réprimer.
Allo? Sarko, es-tu là?
Mais revenons à notre conférence. Il y a ensuite eu un grand débat sur la fonction politique de la police. Difficile de s'en tenir au silence en cas de problèmes évidents (les budgets sociaux ont été emputés et la police se retrouve à faire du social), mais tenir un rôle officiel comme l'armée turque ne me semble pas une bonne idée non plus...
Ce n'est pas un hasard si le symbole de la police batave est un code civil et une grenade: le rôle du code civil y est très important. Il semble cependant qu'il y a aussi des tensions à l'intérieur de la police entre les sécuritaristes et les progressistes. On m'a raconté à Amsterdam que dans un même poste de police on trouve des policiers progressistes qui ont de bons contacts avec les associations ethniques et civiles, et d'autres que les Marocains appellent "les fascistes" (peut-être avec un peu d'exagération, mais l'esprit y est), et qui ont tendance à souffler sur les braises pou provoquer des émeutes qu'ils iront mieux réprimer.
Allo? Sarko, es-tu là?
Mais revenons à notre conférence. Il y a ensuite eu un grand débat sur la fonction politique de la police. Difficile de s'en tenir au silence en cas de problèmes évidents (les budgets sociaux ont été emputés et la police se retrouve à faire du social), mais tenir un rôle officiel comme l'armée turque ne me semble pas une bonne idée non plus...
Police et émeutes °
Le maire d'Amsterdam, Job Cohen, vient de réunir en urgence les maires des 14 arrondissement d'Amsterdam après un début d'émeutes dans mon quartier (en fait, à côté) et à l'Ouest de la ville. Il semble que la police a irrité les jeunes en faisant des contrôles un peu trop poussés.
C'est exactement ce que j'ai vu dans la rue depuis quelques semaines: le moindre jeune d'origine marocaine se fait contrôler alors que je passe toujours sans problème. Pourquoi lui, pourquoi pas moi? Je connais des jeunes qui en ont marre et qui se sentent continuellement humiliés.
Bien sûr, le maire de mon quartier parle d'"incidents maîtrisés", mais c'est de la propagande. Les Néerlandais se gargarisent de l'impossibilité d'émeutes aux Pays-Bas grâce à la police de proximité et l'état providence. Les contrôles auxquels j'ai assisté montre qu'il n'en est rien. Et si les classes supérieures se sont enrichies, les classes inférieures ont beaucoup souffert ces derniers temps, en particulier avec la hausse des cotisations maladies (qui sont en plus prélevées du salaire net, et non pas brut comme avant).
C'est un problème sociale et sécuritaire, certes, mais aussi et avant tout un problème identitaire: ces jeunes veulent aussi être traités comme les autres, ni plus, ni moins.
Dans la presse: "Le maire de la capitale, Job Cohen, "réunit aujourd’hui les quatorze présidents des quartiers d’Amsterdam pour un débat d’urgence sur l’escalade des problèmes causés par les jeunes Marocains, à la suite de nouveaux incidents dans le Diamantbuurt et le Slotervaart (Amsterdam-Ouest), annonce le journal de centre gauche de Volkskrant à la une."Dans les deux quartiers les jeunes s’agitent à cause de l’action de la police. Les contrôles d’identité plus sévères, surtout, sont considérés comme discriminatoires. C’est également le cas dans d’autres parties de la capitale. C’est la première fois que le maire de la ville réunit tous les présidents (les ’maires’ de quartier) pour parler de la situation."
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6788
C'est exactement ce que j'ai vu dans la rue depuis quelques semaines: le moindre jeune d'origine marocaine se fait contrôler alors que je passe toujours sans problème. Pourquoi lui, pourquoi pas moi? Je connais des jeunes qui en ont marre et qui se sentent continuellement humiliés.
Bien sûr, le maire de mon quartier parle d'"incidents maîtrisés", mais c'est de la propagande. Les Néerlandais se gargarisent de l'impossibilité d'émeutes aux Pays-Bas grâce à la police de proximité et l'état providence. Les contrôles auxquels j'ai assisté montre qu'il n'en est rien. Et si les classes supérieures se sont enrichies, les classes inférieures ont beaucoup souffert ces derniers temps, en particulier avec la hausse des cotisations maladies (qui sont en plus prélevées du salaire net, et non pas brut comme avant).
C'est un problème sociale et sécuritaire, certes, mais aussi et avant tout un problème identitaire: ces jeunes veulent aussi être traités comme les autres, ni plus, ni moins.
Dans la presse: "Le maire de la capitale, Job Cohen, "réunit aujourd’hui les quatorze présidents des quartiers d’Amsterdam pour un débat d’urgence sur l’escalade des problèmes causés par les jeunes Marocains, à la suite de nouveaux incidents dans le Diamantbuurt et le Slotervaart (Amsterdam-Ouest), annonce le journal de centre gauche de Volkskrant à la une."Dans les deux quartiers les jeunes s’agitent à cause de l’action de la police. Les contrôles d’identité plus sévères, surtout, sont considérés comme discriminatoires. C’est également le cas dans d’autres parties de la capitale. C’est la première fois que le maire de la ville réunit tous les présidents (les ’maires’ de quartier) pour parler de la situation."
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6788
mardi 10 janvier 2006
Les immigrés abandonnent les Pays-Bas
Un autre article trouvé dans Libé
http://www.liberation.fr/page.php?Article=350163
Pour la troisième année, le solde migratoire est négatif à cause de la récession, de l'exclusion des immigrés et d'une crise politique et morale.
par Sabine CESSOU / QUOTIDIEN : mardi 10 janvier 2006
Amsterdam de notre correspondante
Du jamais vu depuis les années 1950 ! Il y a plus de personnes à quitter les Pays-Bas qu'à vouloir s'y installer. Dans un pays obsédé par son immigration, les flux migratoires se sont inversés ces trois dernières années. Le solde, négatif depuis 2003, va en se creusant : 16 000 personnes en 2004 et 20 000 en 2005, selon les dernières informations du Bureau central des statistiques (CBS). Et ce, malgré l'afflux de ressortissants en provenance des nouveaux pays membres de l'Union européenne (UE).
Entre janvier et novembre 2005, 91 000 étrangers se sont installés aux Pays-Bas, parmi lesquels 6 600 Polonais, 5 200 Allemands et 3 200 Chinois, indiquent les statistiques officielles. Au cours de la même période, 110 250 résidents des Pays-Bas ont émigré. Fait significatif : la moitié d'entre eux seulement sont des natifs du royaume batave. L'autre moitié provient des plus fortes colonies d'immigrés des Pays-Bas : Turcs, Marocains, Surinamais et Antillais.
Assassinats. A lui seul, le pessimisme des Néerlandais n'explique pas tout. A la récession traversée par le pays depuis 2001 s'est ajoutée une crise politique, marquée par les assassinats du leader de droite Pim Fortuyn en 2002 et du cinéaste Theo van Gogh en 2004. Face à un malaise grandissant, de plus en plus de jeunes cadres sont tentés par l'expatriation. Selon l'Agence nationale pour l'emploi (CWI), 49 000 professionnels ont quitté le pays en 2004, sans forcément tenter l'aventure à l'autre bout du monde. Alors que le Canada, les Etats-Unis, l'Australie, l'Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande étaient les destinations de choix dans les années 1950, la Belgique, l'Allemagne et les pays scandinaves sont aujourd'hui les plus prisés.
Sur les 700 000 Néerlandais de souche qui vivent à l'étranger, près de 120 000 se trouvent au Canada, 117 000 en Allemagne, 105 000 aux Etats-Unis et 98 000 en Belgique. Nombre de retraités figurent parmi ceux, moins nombreux, qui ont choisi le Royaume-Uni (40 000 personnes), la France (26 000) et l'Espagne (21 000).
«Les opportunités de carrière, la nationalité du conjoint, la fiscalité et le coût moins élevé du logement sont les facteurs décisifs de l'émigration des autochtones», affirme Arno Sprangers, un expert du CBS. L'attrait plus récent exercé par les pays scandinaves tient à leur système social, avec des crèches et garderies d'enfants plus facilement accessibles qu'aux Pays-Bas. «En ce moment, l'Allemagne attire de nombreux fans de football, explique par ailleurs un porte-parole du CWI, prêts à s'y installer pour ne pas rater la Coupe du monde de 2006.»
Trop nombreux. Autre principal facteur d'émigration : le mouvement de retour des «allochtones» dans leur pays d'origine, motivé par un taux de chômage qui frappe beaucoup plus durement les immigrés (16 %) que les Néerlandais (5 %), et également par un sentiment d'exclusion de plus en plus marqué. Selon une enquête publiée en juin par le Bureau de planification socioculturelle (SCP), deux tiers des Néerlandais disent n'avoir aucun contact avec des immigrés et pensent qu'ils sont trop nombreux aux Pays-Bas.
En 2004, plus de 4 000 Turcs et 2 600 Marocains sont retournés dans leur pays d'origine. Au sein de chacune de ces communautés, un millier de personnes appartenant à la seconde génération ont pris le chemin du retour.
«Pour moi, il n'y a pas photo», affirme Karim Daoud, 35 ans, né de parents marocains immigrés aux Pays-Bas, aujourd'hui employé comme technicien à la télé nationale. «Dès que je peux, je monte ma société de production à Casablanca.» Sa principale motivation : «l'ambiance», qu'il trouve de moins en bonne, notamment vis-à-vis des Marocains, depuis le meurtre de Theo van Gogh par un jeune islamiste d'origine marocaine.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=350163
Pour la troisième année, le solde migratoire est négatif à cause de la récession, de l'exclusion des immigrés et d'une crise politique et morale.
par Sabine CESSOU / QUOTIDIEN : mardi 10 janvier 2006
Amsterdam de notre correspondante
Du jamais vu depuis les années 1950 ! Il y a plus de personnes à quitter les Pays-Bas qu'à vouloir s'y installer. Dans un pays obsédé par son immigration, les flux migratoires se sont inversés ces trois dernières années. Le solde, négatif depuis 2003, va en se creusant : 16 000 personnes en 2004 et 20 000 en 2005, selon les dernières informations du Bureau central des statistiques (CBS). Et ce, malgré l'afflux de ressortissants en provenance des nouveaux pays membres de l'Union européenne (UE).
Entre janvier et novembre 2005, 91 000 étrangers se sont installés aux Pays-Bas, parmi lesquels 6 600 Polonais, 5 200 Allemands et 3 200 Chinois, indiquent les statistiques officielles. Au cours de la même période, 110 250 résidents des Pays-Bas ont émigré. Fait significatif : la moitié d'entre eux seulement sont des natifs du royaume batave. L'autre moitié provient des plus fortes colonies d'immigrés des Pays-Bas : Turcs, Marocains, Surinamais et Antillais.
Assassinats. A lui seul, le pessimisme des Néerlandais n'explique pas tout. A la récession traversée par le pays depuis 2001 s'est ajoutée une crise politique, marquée par les assassinats du leader de droite Pim Fortuyn en 2002 et du cinéaste Theo van Gogh en 2004. Face à un malaise grandissant, de plus en plus de jeunes cadres sont tentés par l'expatriation. Selon l'Agence nationale pour l'emploi (CWI), 49 000 professionnels ont quitté le pays en 2004, sans forcément tenter l'aventure à l'autre bout du monde. Alors que le Canada, les Etats-Unis, l'Australie, l'Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande étaient les destinations de choix dans les années 1950, la Belgique, l'Allemagne et les pays scandinaves sont aujourd'hui les plus prisés.
Sur les 700 000 Néerlandais de souche qui vivent à l'étranger, près de 120 000 se trouvent au Canada, 117 000 en Allemagne, 105 000 aux Etats-Unis et 98 000 en Belgique. Nombre de retraités figurent parmi ceux, moins nombreux, qui ont choisi le Royaume-Uni (40 000 personnes), la France (26 000) et l'Espagne (21 000).
«Les opportunités de carrière, la nationalité du conjoint, la fiscalité et le coût moins élevé du logement sont les facteurs décisifs de l'émigration des autochtones», affirme Arno Sprangers, un expert du CBS. L'attrait plus récent exercé par les pays scandinaves tient à leur système social, avec des crèches et garderies d'enfants plus facilement accessibles qu'aux Pays-Bas. «En ce moment, l'Allemagne attire de nombreux fans de football, explique par ailleurs un porte-parole du CWI, prêts à s'y installer pour ne pas rater la Coupe du monde de 2006.»
Trop nombreux. Autre principal facteur d'émigration : le mouvement de retour des «allochtones» dans leur pays d'origine, motivé par un taux de chômage qui frappe beaucoup plus durement les immigrés (16 %) que les Néerlandais (5 %), et également par un sentiment d'exclusion de plus en plus marqué. Selon une enquête publiée en juin par le Bureau de planification socioculturelle (SCP), deux tiers des Néerlandais disent n'avoir aucun contact avec des immigrés et pensent qu'ils sont trop nombreux aux Pays-Bas.
En 2004, plus de 4 000 Turcs et 2 600 Marocains sont retournés dans leur pays d'origine. Au sein de chacune de ces communautés, un millier de personnes appartenant à la seconde génération ont pris le chemin du retour.
«Pour moi, il n'y a pas photo», affirme Karim Daoud, 35 ans, né de parents marocains immigrés aux Pays-Bas, aujourd'hui employé comme technicien à la télé nationale. «Dès que je peux, je monte ma société de production à Casablanca.» Sa principale motivation : «l'ambiance», qu'il trouve de moins en bonne, notamment vis-à-vis des Marocains, depuis le meurtre de Theo van Gogh par un jeune islamiste d'origine marocaine.
dimanche 8 janvier 2006
Amsterdam adopte une ligne de conduite énergique
Article trouvé dans Libération
http://www.liberation.com/page.php?Article=349659
Pollution. Un plan d'action pour la qualité de l'air sera lancé en février.
par Sabine CESSOU / QUOTIDIEN : samedi 07 janvier 2006
Interdiction de tout véhicule diesel en ville, transport de marchandises par tramway, introduction de bus à hydrogène, filtres obligatoires, circulation à sens unique sur les grandes artères... La mairie d'Amsterdam met la dernière main à un train de mesures drastiques, qui entrera en vigueur en février. Objectif : réduire les émissions de dioxine d'azote (NO2) et de particules fines, pour faire respecter, avant 2010, les normes européennes sur la pollution atmosphérique.
L'une des 44 mesures du plan d'action consiste à réduire la vitesse à 80 km/h sur le boulevard périphérique, emprunté chaque jour par 200 000 véhicules. La capitale économique des Pays-Bas, qui compte 750 000 habitants, s'apprête aussi à réduire la zone géographique couverte par les permis de stationnement délivrés aux riverains moyennant finances. En les empêchant de prendre leur voiture pour se garer à cinq ou six rues de chez eux, Amsterdam veut les pousser à faire leurs courses à vélo ou à pied. Avec des parcmètres qui avalent entre 2 et 4 euros par heure de stationnement dans la journée, la mesure a des chances de produire les résultats escomptés.
Inventaire. Déjà, dans les années 90, une politique de circulation restreinte a fait chuter le trafic de 25 % à Amsterdam, alors qu'il a augmenté de 60 % partout ailleurs dans le pays. «Nous ne sommes pas contre les voitures, précise Hester Maij, la maire adjointe d'Amsterdam en charge de l'environnement. Mais nous ne voulons pas en arriver aux extrêmes connus à Londres, où les automobilistes sont contraints de payer pour se rendre en centre-ville.» C'est plutôt par l'accumulation de «petites» mesures complémentaires que la ville-musée voudrait mieux respirer.
Avant de préparer son plan, Amsterdam a mesuré la pollution sur ses grands axes et à chaque carrefour. Ses services ont ensuite fait l'inventaire de toutes les mesures imaginables, ne jetant au panier que les moins politiquement correctes. «Une centrale nucléaire nous aurait beaucoup aidés, affirme Hester Maij, mais cette solution aurait provoqué un tollé. En revanche, réduire le nombre de vieilles voitures polluantes en circulation, c'est très populaire.» Soumis, entre octobre et novembre, à six semaines de débat public, le plan d'action pour la qualité de l'air n'a guère fait de vagues. En cours d'analyse, la centaine de réactions reçue par la mairie y paraît plutôt favorable. D'autres idées ont même été émises, comme le remplacement des Peugeot 607 réservées aux officiels de la mairie par des voitures hybrides. Quant aux 20 000 fonctionnaires de la ville, ils n'ont pas protesté contre ces leçons de «conduite économique».
La fermeté d'Amsterdam s'inscrit dans le droit fil d'une politique nationale sourcilleuse en matière d'environnement. Prises très au sérieux à La Haye, les directives de Bruxelles sur la qualité de l'air agacent au plus haut point les entreprises de BTP. En novembre, les organisations patronales ont exigé une législation d'urgence pour contourner les obstacles imposés par l'Union européenne. La qualité de l'air entrave en effet bien des projets de construction, de routes comme de nouveaux logements. Aux Pays-Bas, une quarantaine de procès sont en cours sur ces dossiers.
Puce. Depuis plusieurs années, le gouvernement s'emploie par ailleurs à dissuader l'usage des voitures. Dans un pays trop petit pour la taille de son parc automobile, les autoroutes sont constamment engorgées. Ceux qui préfèrent prendre le volant plutôt que les transports en commun en sont pour leurs frais : environ 100 euros de taxe auto mensuelle. Cet impôt sera facturé au kilomètre, d'ici à 2012, grâce à l'installation d'une puce sur chaque moteur.
En quête de résultats, le gouvernement s'est lancé l'an dernier dans une politique active de subventions au filtre à carbone. A partir d'avril, tous ceux qui l'installeront sur un véhicule diesel construit entre 1995 et 2004 auront droit à un virement de 400 euros du Trésor public. Une subvention de 600 euros est déjà versée depuis juin 2005 aux propriétaires de diesel neuves. «En Europe du Nord, nous avons de sérieux problèmes de pollution, résume Harry Van Bergen, un ingénieur d'Amsterdam. Il ne faut pas l'oublier : les Pays-Bas sont situés au coeur d'une vaste zone industrielle qui va d'Anvers à Dresden, en passant par Rotterdam.»
http://www.liberation.com/page.php?Article=349659
Pollution. Un plan d'action pour la qualité de l'air sera lancé en février.
par Sabine CESSOU / QUOTIDIEN : samedi 07 janvier 2006
Interdiction de tout véhicule diesel en ville, transport de marchandises par tramway, introduction de bus à hydrogène, filtres obligatoires, circulation à sens unique sur les grandes artères... La mairie d'Amsterdam met la dernière main à un train de mesures drastiques, qui entrera en vigueur en février. Objectif : réduire les émissions de dioxine d'azote (NO2) et de particules fines, pour faire respecter, avant 2010, les normes européennes sur la pollution atmosphérique.
L'une des 44 mesures du plan d'action consiste à réduire la vitesse à 80 km/h sur le boulevard périphérique, emprunté chaque jour par 200 000 véhicules. La capitale économique des Pays-Bas, qui compte 750 000 habitants, s'apprête aussi à réduire la zone géographique couverte par les permis de stationnement délivrés aux riverains moyennant finances. En les empêchant de prendre leur voiture pour se garer à cinq ou six rues de chez eux, Amsterdam veut les pousser à faire leurs courses à vélo ou à pied. Avec des parcmètres qui avalent entre 2 et 4 euros par heure de stationnement dans la journée, la mesure a des chances de produire les résultats escomptés.
Inventaire. Déjà, dans les années 90, une politique de circulation restreinte a fait chuter le trafic de 25 % à Amsterdam, alors qu'il a augmenté de 60 % partout ailleurs dans le pays. «Nous ne sommes pas contre les voitures, précise Hester Maij, la maire adjointe d'Amsterdam en charge de l'environnement. Mais nous ne voulons pas en arriver aux extrêmes connus à Londres, où les automobilistes sont contraints de payer pour se rendre en centre-ville.» C'est plutôt par l'accumulation de «petites» mesures complémentaires que la ville-musée voudrait mieux respirer.
Avant de préparer son plan, Amsterdam a mesuré la pollution sur ses grands axes et à chaque carrefour. Ses services ont ensuite fait l'inventaire de toutes les mesures imaginables, ne jetant au panier que les moins politiquement correctes. «Une centrale nucléaire nous aurait beaucoup aidés, affirme Hester Maij, mais cette solution aurait provoqué un tollé. En revanche, réduire le nombre de vieilles voitures polluantes en circulation, c'est très populaire.» Soumis, entre octobre et novembre, à six semaines de débat public, le plan d'action pour la qualité de l'air n'a guère fait de vagues. En cours d'analyse, la centaine de réactions reçue par la mairie y paraît plutôt favorable. D'autres idées ont même été émises, comme le remplacement des Peugeot 607 réservées aux officiels de la mairie par des voitures hybrides. Quant aux 20 000 fonctionnaires de la ville, ils n'ont pas protesté contre ces leçons de «conduite économique».
La fermeté d'Amsterdam s'inscrit dans le droit fil d'une politique nationale sourcilleuse en matière d'environnement. Prises très au sérieux à La Haye, les directives de Bruxelles sur la qualité de l'air agacent au plus haut point les entreprises de BTP. En novembre, les organisations patronales ont exigé une législation d'urgence pour contourner les obstacles imposés par l'Union européenne. La qualité de l'air entrave en effet bien des projets de construction, de routes comme de nouveaux logements. Aux Pays-Bas, une quarantaine de procès sont en cours sur ces dossiers.
Puce. Depuis plusieurs années, le gouvernement s'emploie par ailleurs à dissuader l'usage des voitures. Dans un pays trop petit pour la taille de son parc automobile, les autoroutes sont constamment engorgées. Ceux qui préfèrent prendre le volant plutôt que les transports en commun en sont pour leurs frais : environ 100 euros de taxe auto mensuelle. Cet impôt sera facturé au kilomètre, d'ici à 2012, grâce à l'installation d'une puce sur chaque moteur.
En quête de résultats, le gouvernement s'est lancé l'an dernier dans une politique active de subventions au filtre à carbone. A partir d'avril, tous ceux qui l'installeront sur un véhicule diesel construit entre 1995 et 2004 auront droit à un virement de 400 euros du Trésor public. Une subvention de 600 euros est déjà versée depuis juin 2005 aux propriétaires de diesel neuves. «En Europe du Nord, nous avons de sérieux problèmes de pollution, résume Harry Van Bergen, un ingénieur d'Amsterdam. Il ne faut pas l'oublier : les Pays-Bas sont situés au coeur d'une vaste zone industrielle qui va d'Anvers à Dresden, en passant par Rotterdam.»
Le site des élections est en place °
Comme le GayKrant publie la liste des "candidats roses" (roze kandidaten, voir
http://www.gaykrant.nl/index.php?id=339), j'ai dû écrire un début de présentation. Et j'ai fini par boucler un site ouèbe, tant qu'on y était. Ben ouais, ça peut arriver à tout le monde... Allez y jeter un oeil pour voir si ça se tient et si je n'ai pas trop fait de fautes en kreukreu: http://www.laurentchambon.com/stem/
Pour accéder directos à la petite page en français, il suffit d'aller sur
http://www.laurentchambon.com/stem/fr.htm
Allez, regardez, traquez les débilités, spottez les fautes, on y va!
http://www.gaykrant.nl/index.php?id=339), j'ai dû écrire un début de présentation. Et j'ai fini par boucler un site ouèbe, tant qu'on y était. Ben ouais, ça peut arriver à tout le monde... Allez y jeter un oeil pour voir si ça se tient et si je n'ai pas trop fait de fautes en kreukreu: http://www.laurentchambon.com/stem/
Pour accéder directos à la petite page en français, il suffit d'aller sur
http://www.laurentchambon.com/stem/fr.htm
Allez, regardez, traquez les débilités, spottez les fautes, on y va!
vendredi 6 janvier 2006
Un prix pour Noble °
J'ai lu ça dans la presse: Sur le plan culturel, on retiendra une brève annonçant l’attribution du Prix des Phares du Nord à Philippe Noble pour ses traductions littéraires du néerlandais
J'avais reçu un email l'annonçant: "Nous avons l’honneur de vous inviter à la remise officielle
du Prix des Phares du Nord 2005 qui sera décerné par l’Ambassadeur des Pays-Bas et le Délégué du Gouvernement flamand à Paris à Philippe Noble le vendredi 20 janvier à 18 heures à l’Institut Néerlandais,
Henk Pröpper (Fondation pour la Production et la Traduction de la Littérature Néerlandaise), Rudi Wester (Institut Néerlandais) & Carlo van Baelen (Fonds flamand des Lettres)"
Bravo! Depuis le temps...
J'avais reçu un email l'annonçant: "Nous avons l’honneur de vous inviter à la remise officielle
du Prix des Phares du Nord 2005 qui sera décerné par l’Ambassadeur des Pays-Bas et le Délégué du Gouvernement flamand à Paris à Philippe Noble le vendredi 20 janvier à 18 heures à l’Institut Néerlandais,
Henk Pröpper (Fondation pour la Production et la Traduction de la Littérature Néerlandaise), Rudi Wester (Institut Néerlandais) & Carlo van Baelen (Fonds flamand des Lettres)"
Bravo! Depuis le temps...
NéoEuroLogo
J'adore le logo de la présidence autrichienne de l'Union, créé par Rem Koolhaas en 2001. Un résumé des drapeaux de l'Union, d'Ouest en Est. Vous savez que j'adore les codes barre (j'en ai un tatoué sur l'épaule) et les drapeaux (il y en a dans toute la maison, dont un énorme drapeau breton accroché dehors, à la fenêtre), alors vous imaginez... Cliquez sur l'image pour l'avoir en taille réelle.
Certains vont dire que c'est une marchandisation des nations. Connaissant l'oeuvre de Koolhaas, il s'agit plutôt d'une déconstruction. Par ailleurs, réduire les égoïsmes nationaux et le nationalisme meurtrier à des lignes sur un code, c'est un résumé très beau de l'Europe: dépasser les guerres et les nationalismes et construire quelque chose de moderne en incluant l'histoire Vraiment, j'adore.
Sur l'auteur: http://fr.wikipedia.org/wiki/Rem_Koolhaas
Test d'inclusion
Neal a posté un commentaire qui mérite d'être relu...
I'm afraid I didn't see the Inburgeringstest last week, as my TV is firmly tuned into the BBC. But just in case any of us start to takes the test too seriously, let's remind ourselves that the idea of a Dutch nation is a mere 19th century invention. And one of the main purposes of any nation state is to keep people out (or in, whichever way you want to look at it). In my opinion, this test is designed to exclude. Now let's suppose we make a different test, one which is designed to include. One that tests each of us on our familiarity with each other's norms and values, and our social skills at negotiating a way through the differences that undoubtedly exist. Now that's a test I would be proud to score highly on.
In the article below, James Carroll says some interesting things about the invemntion of the nation state and other arbitrary symbols:
Invented symbols
By James Carroll Boston Globe, January 3, 2006
''HOMO SAPIENS is the species that invents symbols in which to invest passion and authority," Joyce Carol Oates once remarked, ''then forgets that symbols are inventions." This lesson applies across the human condition, although it shows up regularly in the realm of religion, where symbolism is the native language.
Last week in Rome, theological advisers to Pope Benedict XVI expressed a consensus that limbo, the afterlife state reserved for the unbaptized innocent, does not exist. Never formally defined as doctrine, limbo had nevertheless found a firm place in the religious imagination of many Christians. Limbo's symbolism long seemed to mitigate the harshness of a theology that said only those formally initiated into Christianity through baptism can gain admittance to heaven, although by banishing the innocent to a lesser state (''natural" happiness as opposed to beatific bliss), limbo carried a harshness of its own. Now the church is acknowledging that the passion and authority once invested in limbo, however ''unofficially," can yield. Limbo is an invented symbol that can be left behind.
So is the nation-state. It is not religion that draws the most fervent investment of passion and authority in our time, but rather the politically autonomous entity for which humans have learned to kill and die. Wars of national aspiration have been a mark of the age, most dramatically in the former Yugoslavia where, only a decade ago, hundreds of thousands of people were sacrificed for mere symbols of statehood-- ''names, battle slogans, and costumes," in Karl Marx's phrase. Albanians, Bosnians, Croatians, Serbs -- all finding fierce reasons to think of themselves in radical opposition to one another, with Serbs doing so most ferociously.
In Europe today, a resurgent nationalism is evident in the large second thought on display in the reluctance to embrace a continent-wide constitution. In the Arab world, the arrangement of nation-states was blatantly imposed by colonial powers, but the fires of indigenous ambition, while fueled by varieties of Islamic fervor, have become more national than religious in character. Triple-torn Iraq, with Sunnis and Shi'ites joined in the fray by Kurds, is at the mercy of an imported nationalism. That the invented character of the nation-state is forgotten is revealed whenever God is invoked as its source and justification. ''For God and country" is an idolatrous slogan, and a dangerous one. It is scrawled on walls across the world.
From the saddle of its moral high-horse, the United States has long looked with condescension at the internecine conflicts of distant nations, warring against each other as nations. Early in the 20th century, a generation of European males committed mass suicide for the ''names, battle slogans, and costumes" of kaiser and king. In the middle of the century, Europe did it again, with Japan leaping in for the emperor. When America emerged from World War II in a position of dominance, its leaders determined to change the deadly dynamic of nationalism, especially once it was tied to nuclear weapons. Hiroshima meant Americans could no longer condescend, and it forced the recognition that 18th-century nationalism had run its bloody course. The nation-state was an invention to be superceded by something larger in which loyalties could be defined more humanely.
The new invention was the United Nations. Far more than an organization, it, too, was a symbol in which passion and authority could be invested. Not only weaponry, but new modes of transport and communication, and then a revolution in information technology all forced a redefinition of the human condition, and the symbolic power of a cooperative world entity came ever more into its own. Not ''God and country" anymore, but Earth itself as holy. But, in one of history's great ironies, the main inventors of the United Nations, the Americans, found it impossible to stop treating their own nationhood as an absolute value. There were, perhaps, reasons for this during the Cold War, but since then the United States, more than any other nation-state, has reiterated its narrow autonomy, repudiating treaties, promulgating unilateralism, making aggressive war, and treating the global environment as a private waste dump. The United States, in sum, has invested its national sovereignty with passion and authority proper to God, not to an invention of human beings.
The result is that the United Nations, where the United States is represented by a man who holds it in contempt, is now a symbol of the planet's new jeopardy. Just as the church is letting go of one limbo, America is condemning the world's best hope to another.James Carroll's column appears regularly in the Globe.
© Copyright 2006 Globe Newspaper Company.
I'm afraid I didn't see the Inburgeringstest last week, as my TV is firmly tuned into the BBC. But just in case any of us start to takes the test too seriously, let's remind ourselves that the idea of a Dutch nation is a mere 19th century invention. And one of the main purposes of any nation state is to keep people out (or in, whichever way you want to look at it). In my opinion, this test is designed to exclude. Now let's suppose we make a different test, one which is designed to include. One that tests each of us on our familiarity with each other's norms and values, and our social skills at negotiating a way through the differences that undoubtedly exist. Now that's a test I would be proud to score highly on.
In the article below, James Carroll says some interesting things about the invemntion of the nation state and other arbitrary symbols:
Invented symbols
By James Carroll Boston Globe, January 3, 2006
''HOMO SAPIENS is the species that invents symbols in which to invest passion and authority," Joyce Carol Oates once remarked, ''then forgets that symbols are inventions." This lesson applies across the human condition, although it shows up regularly in the realm of religion, where symbolism is the native language.
Last week in Rome, theological advisers to Pope Benedict XVI expressed a consensus that limbo, the afterlife state reserved for the unbaptized innocent, does not exist. Never formally defined as doctrine, limbo had nevertheless found a firm place in the religious imagination of many Christians. Limbo's symbolism long seemed to mitigate the harshness of a theology that said only those formally initiated into Christianity through baptism can gain admittance to heaven, although by banishing the innocent to a lesser state (''natural" happiness as opposed to beatific bliss), limbo carried a harshness of its own. Now the church is acknowledging that the passion and authority once invested in limbo, however ''unofficially," can yield. Limbo is an invented symbol that can be left behind.
So is the nation-state. It is not religion that draws the most fervent investment of passion and authority in our time, but rather the politically autonomous entity for which humans have learned to kill and die. Wars of national aspiration have been a mark of the age, most dramatically in the former Yugoslavia where, only a decade ago, hundreds of thousands of people were sacrificed for mere symbols of statehood-- ''names, battle slogans, and costumes," in Karl Marx's phrase. Albanians, Bosnians, Croatians, Serbs -- all finding fierce reasons to think of themselves in radical opposition to one another, with Serbs doing so most ferociously.
In Europe today, a resurgent nationalism is evident in the large second thought on display in the reluctance to embrace a continent-wide constitution. In the Arab world, the arrangement of nation-states was blatantly imposed by colonial powers, but the fires of indigenous ambition, while fueled by varieties of Islamic fervor, have become more national than religious in character. Triple-torn Iraq, with Sunnis and Shi'ites joined in the fray by Kurds, is at the mercy of an imported nationalism. That the invented character of the nation-state is forgotten is revealed whenever God is invoked as its source and justification. ''For God and country" is an idolatrous slogan, and a dangerous one. It is scrawled on walls across the world.
From the saddle of its moral high-horse, the United States has long looked with condescension at the internecine conflicts of distant nations, warring against each other as nations. Early in the 20th century, a generation of European males committed mass suicide for the ''names, battle slogans, and costumes" of kaiser and king. In the middle of the century, Europe did it again, with Japan leaping in for the emperor. When America emerged from World War II in a position of dominance, its leaders determined to change the deadly dynamic of nationalism, especially once it was tied to nuclear weapons. Hiroshima meant Americans could no longer condescend, and it forced the recognition that 18th-century nationalism had run its bloody course. The nation-state was an invention to be superceded by something larger in which loyalties could be defined more humanely.
The new invention was the United Nations. Far more than an organization, it, too, was a symbol in which passion and authority could be invested. Not only weaponry, but new modes of transport and communication, and then a revolution in information technology all forced a redefinition of the human condition, and the symbolic power of a cooperative world entity came ever more into its own. Not ''God and country" anymore, but Earth itself as holy. But, in one of history's great ironies, the main inventors of the United Nations, the Americans, found it impossible to stop treating their own nationhood as an absolute value. There were, perhaps, reasons for this during the Cold War, but since then the United States, more than any other nation-state, has reiterated its narrow autonomy, repudiating treaties, promulgating unilateralism, making aggressive war, and treating the global environment as a private waste dump. The United States, in sum, has invested its national sovereignty with passion and authority proper to God, not to an invention of human beings.
The result is that the United Nations, where the United States is represented by a man who holds it in contempt, is now a symbol of the planet's new jeopardy. Just as the church is letting go of one limbo, America is condemning the world's best hope to another.James Carroll's column appears regularly in the Globe.
© Copyright 2006 Globe Newspaper Company.
mercredi 4 janvier 2006
Test de petite-bourgeoisie °
Erkan m'a signalé qu'il y a eu, à la télévision nationale, un test d'intégration: l'inburgering test. Je suis allé sur le site de téléac faire le test moi-même. Et bien je suis vraiment très mal intégré: 3,5/10. Vous pouvez faire le teste vous-même si vous êtes kreukreuphone: http://www.teleac.nl/nationaleinburgeringtest/
C'est vrai qu'il y a quelques faits que j'ignorais vraiment. Et des coutumes qui m'étaient inconnues. M'enfin, vu la nature de certaines questions, on pourrait le rebaptiser test de petite-bourgeoisie ou test d'ethnocentrisme blanc. On ne demande pas aux étrangers d'être intégrés, mais totalement assimilés. Quand on lit la plupart des réponses, il s'agit plus de voeux pieux et de morale petite-bourgeoise que de réalité. Ainsi on demande 'si des hommes s'embrassent devant vous, que faites vous?'. Il faut répondre qu'on les ignore et fait comme si de rien n'était. C'est ridicule: la plupart des remarques homophobes que j'ai pu essuyer à Amsterdam venait de vieilles Hollandaises, de mecs bourrés ou de clochards blancs. Le message caché est: "nous, les Hollandais blancs, sommes tolérants. Ne devenez pas comme ces méchants musulmans qui font preuve d'homophobie à tout bout de champs."
Plus loin, on nous demande comment réagir face à notre fille qui veut étudier. On nous dit qu'en Hollande (lire: pas comme chez ces barbares du Sud), les femmes et les hommes sont égaux et peuvent donc étudier ce qu'ils veulent. C'est vraiment de la propagande. Il faudrait dire: en Hollande, les filles doivent étudier la littérature ou la sociologie, de toutes façons elles devront s'arrêter de travailler quand elles auront un enfant car les crèches sont horriblement chères à dessein. Ensuite elles travailleront à temps partiel et devront probablement se débrouiller seules pour certaines d'entre elles puisque leur ex-mari n'aura pas à payer de pension puisqu'il se sera débrouillé pour acheter une maison tellement chère qu'il en sera dispensé par les impôts. Elle ne deviendra probablement jamais chef, en tous cas probablement jamais avec du pouvoir réel. Ca s'est l'intégration: savoir comment ça se passe vraiment.
Suivent ensuite des questions d'hygiène: que faites-vous de votre vieille huile de friture. La bonne réponse est, d'après Téléac, de la jeter dans une poubelle, mais pas dans les toilettes. La vraie réponse: vous allez à la friterie acheter vos frites anyway, pas besoin de friteuse.
Suivent plusieurs questions d'histoire qui ont plus à voir avec la propagande officielle que la réalité. Je suggère quelques questions plus appropriées: "Les Pays-Bas se sentent-ils coupables des atrocités commises dans leurs colonies?" (réponse: non), "Les Pays-Bas ont-ils pour tradition de manipuler les groupes politiques et de saboter certains mouvements sociaux hostiles au gouvernement, comme dans les républiques bananières?" (réponse: oui), "les Pays-Bas ont-ils collaboré activement à l'extermination des Juifs?" (réponse: oui, avec pas mal d'enthousiasme). J'en ai d'autres, mais si je vous les dis toutes, vous risquez de gagner trop facilement l'édition 2006!
Et puis franchement, nous demander en combien de temps on va d'Amsterdam à Enschede en train, sans rien préciser d'autres, c'est un peu vague. Ils veulent vous entendre penser: "ouah, le réseau ferré de ce pays est tellement bien organisé malgré une privatisation de type monopolistique". En fait, ça dépend de pleins de facteurs: s'il fait beau, mais pas trop, et que rien n'est arrivé à personne nulle part, on peut faire confiance à la NS et ses prévisions (1h58), mais si quoi que ce soit d'imprévu arrive (le pluie, trop de soleil, des feuilles mortes, la neige, trop de vent, le conducteur du Groningue-Amsterdam en retard, un passager malade sur une autre ligne ou une porte qui ferme mal), cela peut monter à 4 ou 5h, éventuellement avec un passage par le bus et un stop inattendu en rase campagne.
Bref, même s'il s'agit d'une émission ludique et qui met en avant l'absurdité de ce genre de test, il est le symptome d'un problème beaucoup plus large: un nationalisme ethnique étriqué et moralisateur qui ne correspond pas (heureusement!) à la réalité. Mais où donc vivent ceux qui ont composé les questions?
C'est vrai qu'il y a quelques faits que j'ignorais vraiment. Et des coutumes qui m'étaient inconnues. M'enfin, vu la nature de certaines questions, on pourrait le rebaptiser test de petite-bourgeoisie ou test d'ethnocentrisme blanc. On ne demande pas aux étrangers d'être intégrés, mais totalement assimilés. Quand on lit la plupart des réponses, il s'agit plus de voeux pieux et de morale petite-bourgeoise que de réalité. Ainsi on demande 'si des hommes s'embrassent devant vous, que faites vous?'. Il faut répondre qu'on les ignore et fait comme si de rien n'était. C'est ridicule: la plupart des remarques homophobes que j'ai pu essuyer à Amsterdam venait de vieilles Hollandaises, de mecs bourrés ou de clochards blancs. Le message caché est: "nous, les Hollandais blancs, sommes tolérants. Ne devenez pas comme ces méchants musulmans qui font preuve d'homophobie à tout bout de champs."
Plus loin, on nous demande comment réagir face à notre fille qui veut étudier. On nous dit qu'en Hollande (lire: pas comme chez ces barbares du Sud), les femmes et les hommes sont égaux et peuvent donc étudier ce qu'ils veulent. C'est vraiment de la propagande. Il faudrait dire: en Hollande, les filles doivent étudier la littérature ou la sociologie, de toutes façons elles devront s'arrêter de travailler quand elles auront un enfant car les crèches sont horriblement chères à dessein. Ensuite elles travailleront à temps partiel et devront probablement se débrouiller seules pour certaines d'entre elles puisque leur ex-mari n'aura pas à payer de pension puisqu'il se sera débrouillé pour acheter une maison tellement chère qu'il en sera dispensé par les impôts. Elle ne deviendra probablement jamais chef, en tous cas probablement jamais avec du pouvoir réel. Ca s'est l'intégration: savoir comment ça se passe vraiment.
Suivent ensuite des questions d'hygiène: que faites-vous de votre vieille huile de friture. La bonne réponse est, d'après Téléac, de la jeter dans une poubelle, mais pas dans les toilettes. La vraie réponse: vous allez à la friterie acheter vos frites anyway, pas besoin de friteuse.
Suivent plusieurs questions d'histoire qui ont plus à voir avec la propagande officielle que la réalité. Je suggère quelques questions plus appropriées: "Les Pays-Bas se sentent-ils coupables des atrocités commises dans leurs colonies?" (réponse: non), "Les Pays-Bas ont-ils pour tradition de manipuler les groupes politiques et de saboter certains mouvements sociaux hostiles au gouvernement, comme dans les républiques bananières?" (réponse: oui), "les Pays-Bas ont-ils collaboré activement à l'extermination des Juifs?" (réponse: oui, avec pas mal d'enthousiasme). J'en ai d'autres, mais si je vous les dis toutes, vous risquez de gagner trop facilement l'édition 2006!
Et puis franchement, nous demander en combien de temps on va d'Amsterdam à Enschede en train, sans rien préciser d'autres, c'est un peu vague. Ils veulent vous entendre penser: "ouah, le réseau ferré de ce pays est tellement bien organisé malgré une privatisation de type monopolistique". En fait, ça dépend de pleins de facteurs: s'il fait beau, mais pas trop, et que rien n'est arrivé à personne nulle part, on peut faire confiance à la NS et ses prévisions (1h58), mais si quoi que ce soit d'imprévu arrive (le pluie, trop de soleil, des feuilles mortes, la neige, trop de vent, le conducteur du Groningue-Amsterdam en retard, un passager malade sur une autre ligne ou une porte qui ferme mal), cela peut monter à 4 ou 5h, éventuellement avec un passage par le bus et un stop inattendu en rase campagne.
Bref, même s'il s'agit d'une émission ludique et qui met en avant l'absurdité de ce genre de test, il est le symptome d'un problème beaucoup plus large: un nationalisme ethnique étriqué et moralisateur qui ne correspond pas (heureusement!) à la réalité. Mais où donc vivent ceux qui ont composé les questions?
La banlieue française en question
Je donne mardi prochain (10 janvier) une conférence à l'Académie de Police d'Appeldoorn sur les événements qui ont eu lieu en banlieue et le rôle de la police. Je ne sais pas encore si c'est ouvert au public. A suivre...
Syndrome de la girouette °
Voilà que la presse rapporte les agacements causés par la politique de la girouette de Wouter Bos. cela ne fait que confirmer mes impressions: au lieu de dire avec qui ont veut former une coalition (le résultat des élections législatives reste encore un mystère), il vaudrait mieux discuter des points du programme qui sont négociables, et de ceux qui ne le sont pas. Plutôt que de faire un concours de beauté au gré des sondage, il vaudrait mieux dire aux électeurs où on place la ligne rouge, et dans quels domaines.
Mais peut-être est-ce demander là une certaine clarté que le PvdA est loin d'avoir?
Dans la presse batave: Les tentatives de mise au point de Wouter Bos concernant les affinités supposées de son parti avec le CDA n’ont pas été très favorablement perçues, en particulier par le Trouw et le Telegraaf.
Le premier regrette que le chef de file socialiste ne « maintienne pas ses positions et cherche à relativiser ses propos ». « Le leader du PvdA a promis au pays une direction ferme et décidée, et ses dernières déclarations le font apparaître crispé. (...) Il est logique qu’un grand parti de gauche comme le CDA tienne à se ménager une coopération au centre. Bos n’a pas besoin de se prononcer de façon explicite en faveur d’une coalition de gauche ou d’une grande coalition ; il est superflu de soudain se cacher derrière de déclarations hostiles au CDA. Quant au leader CDA, s’il s’est lui aussi beaucoup trop déclaré prononcé en faveur du VVD, c’est une autre affaire ».
Plus sévère, Le Telegraaf rappelle que « le week-end dernier, dans notre journal, Bos visait explicitement une coopération avec le CDA et se montrait beaucoup moins attiré par une aventure avec Groen Links ou le SP. (...) De façon surprenante, sous la pression de l’aile gauche de son parti, hier, il est revenu sur ses déclarations ; Bos ne voudrait pas s’associer au CDA actuel du Premier ministre Balkenende et ne jugerait plus insurmontables les différences avec les amis de gauche. Cela montre une fois de plus la poltronnerie de Wouter Bos. Ce n’est en effet pas la première fois que le leader PvdA recule devant des choix difficiles, sous l’inspiration de ses ambitions de premier ministrable. Mais personne n’éprouve le besoin d’avoir une girouette dans la Tourelle ».
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6751
Mais peut-être est-ce demander là une certaine clarté que le PvdA est loin d'avoir?
Dans la presse batave: Les tentatives de mise au point de Wouter Bos concernant les affinités supposées de son parti avec le CDA n’ont pas été très favorablement perçues, en particulier par le Trouw et le Telegraaf.
Le premier regrette que le chef de file socialiste ne « maintienne pas ses positions et cherche à relativiser ses propos ». « Le leader du PvdA a promis au pays une direction ferme et décidée, et ses dernières déclarations le font apparaître crispé. (...) Il est logique qu’un grand parti de gauche comme le CDA tienne à se ménager une coopération au centre. Bos n’a pas besoin de se prononcer de façon explicite en faveur d’une coalition de gauche ou d’une grande coalition ; il est superflu de soudain se cacher derrière de déclarations hostiles au CDA. Quant au leader CDA, s’il s’est lui aussi beaucoup trop déclaré prononcé en faveur du VVD, c’est une autre affaire ».
Plus sévère, Le Telegraaf rappelle que « le week-end dernier, dans notre journal, Bos visait explicitement une coopération avec le CDA et se montrait beaucoup moins attiré par une aventure avec Groen Links ou le SP. (...) De façon surprenante, sous la pression de l’aile gauche de son parti, hier, il est revenu sur ses déclarations ; Bos ne voudrait pas s’associer au CDA actuel du Premier ministre Balkenende et ne jugerait plus insurmontables les différences avec les amis de gauche. Cela montre une fois de plus la poltronnerie de Wouter Bos. Ce n’est en effet pas la première fois que le leader PvdA recule devant des choix difficiles, sous l’inspiration de ses ambitions de premier ministrable. Mais personne n’éprouve le besoin d’avoir une girouette dans la Tourelle ».
Lien: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6751
Amsterdam: de l'argent supplémentaire contre l'homophobie *
Le conseil municipal d'Amsterdam va débloquer 200.000 euros en plus pour l'émancipation des gays, à utiliser dans des activités d'information, comme des cours dans les écoles par le COC ou des campagnes publicitaires favorisant l'acceptation de l'homosexualité. Robert Flos (qui s'est illustré en voulant signaler les lieux de drague) et Rosa van der Wieken, du parti libéral, ont été soutenus par tous les partis sauf les travaillistes et les chrétiens-démocrates.
Pour Robert Flos "Amsterdam est vue comme une vile tolérante pour les gays et nous voulons conserver cette image. Malheureusement, ces derniers temps, il y a eu beaucoup d'incidents contre les homos à cause de leur orientation sexuelle." Flos ne cache pas que les jeunes d'origine marocaine ou turque sont les premiers visés par cette campagne.
La porte-parole du parti travailliste pour les minorités, Amma Asante, trouve que les plans du VVD sont biaisés: "Nous venons juste de parler avec les enseignants et les mouvements gays. Il en est sorti qu'il n'y a pas besoin d'argent supplémentaire, et qu'un fonctionnaire municipal va être chargé de créer des réseaux et briser les tabous".
Ce vote est à remettre en perpective: lors de la campagne pour les élections municipales de mars 2006, l'électorat gay est fortement courtisé, et un des thèmes de campagne populaires est la peur des actes homophobes (parfois réels) des jeunes d'origine immigrée.
Pour Robert Flos "Amsterdam est vue comme une vile tolérante pour les gays et nous voulons conserver cette image. Malheureusement, ces derniers temps, il y a eu beaucoup d'incidents contre les homos à cause de leur orientation sexuelle." Flos ne cache pas que les jeunes d'origine marocaine ou turque sont les premiers visés par cette campagne.
La porte-parole du parti travailliste pour les minorités, Amma Asante, trouve que les plans du VVD sont biaisés: "Nous venons juste de parler avec les enseignants et les mouvements gays. Il en est sorti qu'il n'y a pas besoin d'argent supplémentaire, et qu'un fonctionnaire municipal va être chargé de créer des réseaux et briser les tabous".
Ce vote est à remettre en perpective: lors de la campagne pour les élections municipales de mars 2006, l'électorat gay est fortement courtisé, et un des thèmes de campagne populaires est la peur des actes homophobes (parfois réels) des jeunes d'origine immigrée.
Premier prêtre homo démis de ses fonctions *
Le prêtre Wim van den Berg, curé d'Eijsden et ouvertement homosexuel, a été démis de ses fonctions par l'évèque de Roermond (Sud du pays), Mgr Wiertz, avant Noël. La presse néerlandaise rapporte de nombreuses rumeurs plus ou moins compliquées sur les raisons de cette démission forcée, mais cela ressemble beaucoup à un décision anti-gay, dans la ligne des récentes décisions prises au Vatican.
A tel point que Mgr Wiertz est venu s'expliquer dans les colonnes du Gaykrant: "La raison de cette démission? Je trouve que c'est à lui de la révéler. Il peut en parler autant qu'il le souhaite, mais ce n'est pas à moi de le faire." Wim van den Berg aurait-il pu rester curé d'Eijsden? "Non, bien sûr que non. Au sein de l'Eglise, quelqu'un qui est ordonné par un évèque doit soumission et obéissance à l'Eglise. La communauté des croyants doit être sûre que quelqu'un peut être pris au sérieux sur tous les aspects de sa vie". Morale de l'histoire: être gay n'est donc pas être assez sérieux pour l'Eglise catholique néerlandaise, pourtant une des plus progressistes du monde.
A tel point que Mgr Wiertz est venu s'expliquer dans les colonnes du Gaykrant: "La raison de cette démission? Je trouve que c'est à lui de la révéler. Il peut en parler autant qu'il le souhaite, mais ce n'est pas à moi de le faire." Wim van den Berg aurait-il pu rester curé d'Eijsden? "Non, bien sûr que non. Au sein de l'Eglise, quelqu'un qui est ordonné par un évèque doit soumission et obéissance à l'Eglise. La communauté des croyants doit être sûre que quelqu'un peut être pris au sérieux sur tous les aspects de sa vie". Morale de l'histoire: être gay n'est donc pas être assez sérieux pour l'Eglise catholique néerlandaise, pourtant une des plus progressistes du monde.
Implication politique des allochtones °
A la lecture du rapport sus-cité (en fait, vu l'ordre chronologique inverse de ce blog, sous-cité), les jeunes allochtones maîtrisent la politique moins bien que les jeunes Bataves. Cliquez sur le tableau ci-contre à gauche pour vous en rendre compte: surtout chez les Néerlando-marocains, la connaissance du politique est vraiment faible. Cela veut-il dire que ces jeunes ne s'y intéressent pas? Non, il suffit de remonter un peu plus loin pour voir que l'intérêt politique est presqu'aussi haut (ou bas, c'est selon) que celui des Bataves. Sur le tableau reproduit ci-conter à droite, on le voit bien: il est même plus haut chez les Néerlando-turcs que chez ls Bataves!
On voit bien avec l'implication politique selon le groupe ethnique (troisième tableau, ci-contre à gauche) qu'un désastre se prépare: alors que les jeunes Néerlando-Turcs sont relativement impliqués (et cela se retouve par leur présence au sein des partis), les jeunes Néerlando-Marocains restent marginalisés. C'est le produit d'un manque d'assurance politique, un manque de culture politique aussi, mais aussi un problème plus large de non-inverstissement général.
Quel est le problème, alors? Et bien, puisque les parents ne sont pas toujours en état de transmettre les valeurs politiques et les clefs culturelles permettant de comprendre les subtilités de la politique néerlandaise, c'est que l'école, les copains, les média, les syndicats (en premier lieu de lycéens et étudiants) et les partis politiques n'ont pas fait leur travail correctement. Je pense que cela fait partie de l'éducation civique que d'introduire les valeurs politiques, les différents partis et les enjeux aux enfants. J'en ai moi-même profité quand j'étais à l'école primaire (surtout, c'est vrai, quand j'étais en CE2 dans la classe de ... ma propre mère). La passion pour la politique est contagieuse, encore faut-il être contaminé: si les parents ne s'en chargent pas, c'est à d'autres institutions de s'en mêler. Les jeunes Néerlandais d'origine allochtone représentent un viver non seulement électoral, mais aussi de talents politiques (j'en connais quelques uns!), et les partis politiques néerlandais font une grosse erreur en les ignorant.
Dans le cas du parti travailliste, le vivier électoral et d'élus au sein des Néerlando-marocains est énorme, mais il me semble qu'un travail d'éducation et de recrutement reste à faire. Pour l'instant, d'après ce que j'ai vu, les jeunes allochtones sont plutôt accueillis avec réserve voire hostilité, alors qu'on devrait aller vers eux dans les lycées ou les établissements du supérieur!
On voit bien avec l'implication politique selon le groupe ethnique (troisième tableau, ci-contre à gauche) qu'un désastre se prépare: alors que les jeunes Néerlando-Turcs sont relativement impliqués (et cela se retouve par leur présence au sein des partis), les jeunes Néerlando-Marocains restent marginalisés. C'est le produit d'un manque d'assurance politique, un manque de culture politique aussi, mais aussi un problème plus large de non-inverstissement général.
Quel est le problème, alors? Et bien, puisque les parents ne sont pas toujours en état de transmettre les valeurs politiques et les clefs culturelles permettant de comprendre les subtilités de la politique néerlandaise, c'est que l'école, les copains, les média, les syndicats (en premier lieu de lycéens et étudiants) et les partis politiques n'ont pas fait leur travail correctement. Je pense que cela fait partie de l'éducation civique que d'introduire les valeurs politiques, les différents partis et les enjeux aux enfants. J'en ai moi-même profité quand j'étais à l'école primaire (surtout, c'est vrai, quand j'étais en CE2 dans la classe de ... ma propre mère). La passion pour la politique est contagieuse, encore faut-il être contaminé: si les parents ne s'en chargent pas, c'est à d'autres institutions de s'en mêler. Les jeunes Néerlandais d'origine allochtone représentent un viver non seulement électoral, mais aussi de talents politiques (j'en connais quelques uns!), et les partis politiques néerlandais font une grosse erreur en les ignorant.
Dans le cas du parti travailliste, le vivier électoral et d'élus au sein des Néerlando-marocains est énorme, mais il me semble qu'un travail d'éducation et de recrutement reste à faire. Pour l'instant, d'après ce que j'ai vu, les jeunes allochtones sont plutôt accueillis avec réserve voire hostilité, alors qu'on devrait aller vers eux dans les lycées ou les établissements du supérieur!
La jeunesse rotterdamoise en question... °
Je viens de parcourir le rapport d'Entzinger, Phalet et van Lotringen, de l'Université Erasme de Rotterdam, et il y a beaucoup de choses intéressantes à lire là-dedans. La première est que si les jeunes d'origine marocaine ou turque se sentent avant tout Turcs ou Marocains, leur implication dans la vie sociale est plus élevée que celle des Bataves (Néerlandais de souche), même au sein des organisation non-ethniques.
Par ailleurs, quand on regarde la sympathie vis-à-vis des partis politiques, mais est-ce vraiment une surprise (cliquez sur l'image ci-contre pour en voir les détails), chez les Néerlando-marocains c'est le PvdA (parti travailliste) qui arrive largement en tête, suivi par GroenLinks (gauche écolo) et chez les Néerlando-turcs, c'est aussi le PvdA, mais talonné par le VVD (parti libéral). Et cela alors que le VVD et le PvdA n'ont pas fait beaucoup d'efforts pour inclure ces jeunes. Dans le cadre du PvdA, en fait, les jeunes Néerlando-turcs sont beaucoup plus nombreux que les Néerlando-marocains, alors que les statistiques montrent que ces derniers devraient (par leur nombre et par leurs préférences électorales) mis en avant. Avant de faire des listes, je pense que les partis devraient consulter des politologues et des démographes. Sachant qu'une élection peut se gagner à quelques voix près, je trouve que les partis politiques néerlandais font preuve d'amateurisme.
Gouverner uniquement avec les sondages est une erreur. Il faut, selon moi, suivre trois lignes directrices: 1°) la démographie, 2°) la sociologie, 3°) des règles politiques strictes. Je m'explique: il faut savoir qui est son public, comment le mobiliser, et quel est le public potentiel mobilisable en dehors de son vivier naturel; il faut ensuite suivre de près les variations sociales (changements de valeurs, de position financière et statutaire...) de son électorat pour voir quels sont les points forts de la campagne susceptible de lui parler avant même qu'il l'ait vocalisé (ou suivre sur ce point les associations de terrain, ainsi que les recherches sociologiques). Enfin, il faut avoir un programme clair, et des règles de gouvernement strictes: il faut d'une part que ceux qui gagnent les élections aient une partie du pouvoir (cela inclue donc les femmes, mais aussi les allochtones et les jeunes, et pas que seuls les Hollandais blancs hétéros de plus de 45 ans finissent seuls au pouvoir), que d'autre part le processus soit transparent (ce qui est loin d'être le cas), et qu'enfin les partis fassent savoir à leurs électeurs quels points de leur programme est négociable (en vue d'une coalition) et lesquels ne le sont pas (la "ligne rouge" infranchissable).
Pour lire le rapport soi-même:
http://www.ercomer.org/publish/reports/Islam_report.pdf
Par ailleurs, quand on regarde la sympathie vis-à-vis des partis politiques, mais est-ce vraiment une surprise (cliquez sur l'image ci-contre pour en voir les détails), chez les Néerlando-marocains c'est le PvdA (parti travailliste) qui arrive largement en tête, suivi par GroenLinks (gauche écolo) et chez les Néerlando-turcs, c'est aussi le PvdA, mais talonné par le VVD (parti libéral). Et cela alors que le VVD et le PvdA n'ont pas fait beaucoup d'efforts pour inclure ces jeunes. Dans le cadre du PvdA, en fait, les jeunes Néerlando-turcs sont beaucoup plus nombreux que les Néerlando-marocains, alors que les statistiques montrent que ces derniers devraient (par leur nombre et par leurs préférences électorales) mis en avant. Avant de faire des listes, je pense que les partis devraient consulter des politologues et des démographes. Sachant qu'une élection peut se gagner à quelques voix près, je trouve que les partis politiques néerlandais font preuve d'amateurisme.
Gouverner uniquement avec les sondages est une erreur. Il faut, selon moi, suivre trois lignes directrices: 1°) la démographie, 2°) la sociologie, 3°) des règles politiques strictes. Je m'explique: il faut savoir qui est son public, comment le mobiliser, et quel est le public potentiel mobilisable en dehors de son vivier naturel; il faut ensuite suivre de près les variations sociales (changements de valeurs, de position financière et statutaire...) de son électorat pour voir quels sont les points forts de la campagne susceptible de lui parler avant même qu'il l'ait vocalisé (ou suivre sur ce point les associations de terrain, ainsi que les recherches sociologiques). Enfin, il faut avoir un programme clair, et des règles de gouvernement strictes: il faut d'une part que ceux qui gagnent les élections aient une partie du pouvoir (cela inclue donc les femmes, mais aussi les allochtones et les jeunes, et pas que seuls les Hollandais blancs hétéros de plus de 45 ans finissent seuls au pouvoir), que d'autre part le processus soit transparent (ce qui est loin d'être le cas), et qu'enfin les partis fassent savoir à leurs électeurs quels points de leur programme est négociable (en vue d'une coalition) et lesquels ne le sont pas (la "ligne rouge" infranchissable).
Pour lire le rapport soi-même:
http://www.ercomer.org/publish/reports/Islam_report.pdf
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