A la lecture du rapport sus-cité (en fait, vu l'ordre chronologique inverse de ce blog, sous-cité), les jeunes allochtones maîtrisent la politique moins bien que les jeunes Bataves. Cliquez sur le tableau ci-contre à gauche pour vous en rendre compte: surtout chez les Néerlando-marocains, la connaissance du politique est vraiment faible. Cela veut-il dire que ces jeunes ne s'y intéressent pas? Non, il suffit de remonter un peu plus loin pour voir que l'intérêt politique est presqu'aussi haut (ou bas, c'est selon) que celui des Bataves. Sur le tableau reproduit ci-conter à droite, on le voit bien: il est même plus haut chez les Néerlando-turcs que chez ls Bataves!
On voit bien avec l'implication politique selon le groupe ethnique (troisième tableau, ci-contre à gauche) qu'un désastre se prépare: alors que les jeunes Néerlando-Turcs sont relativement impliqués (et cela se retouve par leur présence au sein des partis), les jeunes Néerlando-Marocains restent marginalisés. C'est le produit d'un manque d'assurance politique, un manque de culture politique aussi, mais aussi un problème plus large de non-inverstissement général.
Quel est le problème, alors? Et bien, puisque les parents ne sont pas toujours en état de transmettre les valeurs politiques et les clefs culturelles permettant de comprendre les subtilités de la politique néerlandaise, c'est que l'école, les copains, les média, les syndicats (en premier lieu de lycéens et étudiants) et les partis politiques n'ont pas fait leur travail correctement. Je pense que cela fait partie de l'éducation civique que d'introduire les valeurs politiques, les différents partis et les enjeux aux enfants. J'en ai moi-même profité quand j'étais à l'école primaire (surtout, c'est vrai, quand j'étais en CE2 dans la classe de ... ma propre mère). La passion pour la politique est contagieuse, encore faut-il être contaminé: si les parents ne s'en chargent pas, c'est à d'autres institutions de s'en mêler. Les jeunes Néerlandais d'origine allochtone représentent un viver non seulement électoral, mais aussi de talents politiques (j'en connais quelques uns!), et les partis politiques néerlandais font une grosse erreur en les ignorant.
Dans le cas du parti travailliste, le vivier électoral et d'élus au sein des Néerlando-marocains est énorme, mais il me semble qu'un travail d'éducation et de recrutement reste à faire. Pour l'instant, d'après ce que j'ai vu, les jeunes allochtones sont plutôt accueillis avec réserve voire hostilité, alors qu'on devrait aller vers eux dans les lycées ou les établissements du supérieur!