Les propositions de Verdonk visant à interdire les langues autres que le néerlandais suscite de nombreuses réactions. Ma mère: "mais c'est du fascisme!". Les collègues de Lewis: "c'est une bonne initiative".
Et dans la presse?
"Les propos de la ministre de l’Intégration Verdonk concernant un possible code de comportement sont assurés du soutien politique du premier parti du gouvernement, le CDA", écrit le Volkskrant (p.3). "’Le CDA plaide depuis longtemps en faveur des normes et des valeurs, sans qu’il faille immédiatement les ajouter au droit pénal’, dit la députée Sterk. ’Un tel signal du ministre est positif. Les gens doivent pouvoir entretenir des contacts normaux entre eux et la maîtrise de la langue est importante à cet égard’.""Lundi, Verdonk a affirmé qu’elle n’avait pas l’intention d’interdire l’usage d’autres langues dans la rue. ’Rien ne sera obligatoire à l’avenir’, a dit Verdonk depuis le Kenya, où elle est en visite. ’Il n’est pas question d’instaurer une sorte de police linguistique’."
"Le PvdA n’est pas favorable à l’imposition d’un code moral par le ministère. ’Je ne crois pas aux codes de comportement comme celui de Rotterdam’, dit le député Dijsselblom. ’La ministre ferait mieux de s’occuper de choses qu’elle peut effectivement influencer : cela fait trois ans que la Chambre attend la loi sur l’intégration.’ Le JOVD [jeunes libéraux] n’est pas partisan d’un code. ’Un règlement imposé ne suscitera que des irritations. Cette proposition est alibérale’, déclare le président Ter Wal."
Le D66 n’est pas partisan de l’idée non plus, selon le Trouw (p.3). "C’est comme si j’étais contrainte de parler français avec mon mari quand nous sommes en vacances en France", fait valoir la députée Lambrechts. Les Démocrates craignent d’autre part que les gens "ne se regardent de travers" si quelqu’un ne parle pas néerlandais, ce qui peut accroître les tensions au sein de la société.
Pour l’éditorialiste du Volkskrant, "il est raisonnable d’exiger d’un demandeur d’emploi qu’il maîtrise le néerlandais". "Mais il est absurde d’attendre de deux Turcs qu’ils parlent néerlandais entre eux dans la rue. Les gens se sentent unheimisch [emprunt allemand, angoissé] quand ils entendent une langue étrangère dans la rue, a dit Verdonk, qui ne trouvait manifestement pas un mot néerlandais."
"Les Néerlandais devront pourtant se faire à l’idée que nous vivons à l’époque de la globalisation. Les Pays-Bas sont un pays d’immigration, qu’ils le veuillent ou non. On ne promeut certainement pas l’intégration en donnant constamment aux nouveaux venus le sentiment qu’ils ne sont pas à leur place ici." "Les Pays-Bas, naguère, ont souffert d’un multiculturalisme trop indolent. Il y a eu un retour de balancier : le provincialisme étriqué actuel ne tient pas davantage compte de la réalité."
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