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mardi 17 janvier 2006

Conférence à l'Académie de police °

Ma conférence à l'Académie de Police d'Apeldoorn a été, je crois, un succès. J'ai parlé de la politique française, des banlieues, et des différences entre la police française et néerlandaise. Il y avait environ 150 personnes, surtout des haut gradés et des formateurs. Je les ai trouvés plutôt ouverts et progressistes (surtout en comparaison avec leurs homologues français). Il ont été particulièrement choqués par le mode d'organisation ultra-centralisée, l'utilisation des outrages à agent pour désamorcer les procès pour bavure et se faire de la thune sur le dos des "auteurs", la culture d'impunité, et l'histoire du juge que les policiers ont refusé de suivre pour aller enquêter chez un politique.
Ce n'est pas un hasard si le symbole de la police batave est un code civil et une grenade: le rôle du code civil y est très important. Il semble cependant qu'il y a aussi des tensions à l'intérieur de la police entre les sécuritaristes et les progressistes. On m'a raconté à Amsterdam que dans un même poste de police on trouve des policiers progressistes qui ont de bons contacts avec les associations ethniques et civiles, et d'autres que les Marocains appellent "les fascistes" (peut-être avec un peu d'exagération, mais l'esprit y est), et qui ont tendance à souffler sur les braises pou provoquer des émeutes qu'ils iront mieux réprimer.
Allo? Sarko, es-tu là?
Mais revenons à notre conférence. Il y a ensuite eu un grand débat sur la fonction politique de la police. Difficile de s'en tenir au silence en cas de problèmes évidents (les budgets sociaux ont été emputés et la police se retrouve à faire du social), mais tenir un rôle officiel comme l'armée turque ne me semble pas une bonne idée non plus...