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lundi 26 mai 2008

Allo les pompiers?



Ce matin, Martin le chien me réveille en aboyant abondamment, ce qu'il ne fait jamais. Je lui dis de se taire mais j'entends des bruits sourds. Quelqu'un frappe très fort contre la porte d'entrée. Je me dis que Lewis a encore oublié ses clefs en descendant la poubelle et vais ouvrir la porte, nu, avec mes boules Quiès dans les oreilles, prêt à le rabrouer. Mais point de Lewis. À la place, des pompiers, complètement harnachés dans leur tenue en plastique magique, un bélier rouge à la main, prêts à défoncer ma porte.
"On vient pour le feu!" Moi, à poil devant la porte: "Quel feu?" J'ai alors pris conscience de ma tenue et ai couru enfiler ma robe de chambre pendant que le voisin en slip ouvrait sa porte. Lewis est alors sorti nu, lui aussi, et tout mouillé de la douche pour voir ce que je fabriquais, et est retourné en courant dans la salle de bain, choqué de voir autant de monde à la porte en si bon matin. Apparemment quelqu'un qui nous veut du bien a appelé les pompiers pour signaler un feu au 109-B.

J'ai quand même été voir de la cuisine s'il pouvait y avoir un feu quelque part, on ne sait jamais. Ils sont venus avec trois camions et ont réveillé tout l'immeuble pour savoir où était le feu. La police était là, aussi, à s'envoyer des messages essentiels par talkie-walkie, l'air extrêmement sérieux. Tout l'immeuble était en slip, en pyjama ou en robe de chambre à la fenêtre avec le visage froissé et les cheveux en bataille à se demander ce qui se passait.
Il y avait des beaux pompiers musclés et bronzés en bretelles rouges qui s'envoyaient des vannes en remballant leur matériel. Anti-incendie, bien sûr. Quel spectacle, dommage qu'il fût si tôt. Alors que Lewis se préparait à aller promener le bébé poilu au parc, j'ai été me recoucher et ai sombré dans un sommeil profond, et ai ensuite eu beaucoup de mal à me réveiller à nouveau.

Ça me rappelle cet épisode, il y a presque dix ans, quand il y avait eu cet énorme tremblement de terre en Turquie partout dans les niouzes, Osman essayant d'appeler sa sœur alors que les lignes étaient coupées. Le lendemain, j'ai été réveillé en pleine nuit par une secousse sismique majeure. Dans un moment de panique je me voyais victime ensevelie sous des tonnes de béton attendant l'arrivée des sauveteurs en buvant ma propre urine. C'était mon lit qui s'était déboîté et avait cédé. Ayant réalisé ce qui s'était vraiment passé, j'ai réparé le lit, me suis récouché, mais j'ai mis deux jours à ma remettre du choc. Aujourd'hui, même impression de stress diffus et de fatigue inexpliquée.

Le point positif de tout cela, c'est que si jamais (je touche du bois) le feu se déclarait quelque part dans le quartier, les pompiers ne sont pas loin et sont, apparemment, prêts à sauver nos vies presto. En emmenant Martin le chien au Museumplein ou au Vondelpark on passe à chaque fois devant la caserne Dirk où les pompiers bronzent en attendant d'aller sauver des vies et des possessions matérielles. Maintenant on les a vus en actions, et ils m'ont vu nu. On se connaît un peu mieux.