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jeudi 24 mai 2007

L'heure des bilans

Hier, j'ai été invité par l'ACB (Amsterdam Centrum Buitenlanders) à un dîner de travail avec une quarantaine d'élus locaux allochtones, dont beaucoup d'Amsterdam et du parti travailliste. J'étais le seul d'ascendance européenne, et beaucoup d'entre eux sont nés aux Pays-Bas et n'ont aucun accent. C'était vraiment très sympa, à la fois technique (les cycles financiers et les bilans bi-annuels, par exemple) et très terre-à-terre (comment on se présente aux autres, ce à quoi on veut arriver dans les quatre ans impartis). De nombreuses stars de la politique (Rachid Jamari, Fatima Elatik, Wil Codrington...) étaient présentes et nous ont fait partager leur expérience. J'ai rencontré de jeunes collègues très sympa (les jeunes, belles et prometteuses Songül Mutluer et Ama Carr en particulier). Un des thèmes de discussion a été ce qu'on veut réaliser, et ce qu'on a réussi jusqu'à maintenant. Oups...

C'est là que je me suis rendu compte que, pour l'instant, 100% de mes projets ont raté:
- une couverture wifi sur le quartier (économie, émancipation des jeunes, santé publique): rejeté par mon parti ("laissons faire le marché")
- un arrondissement propre: l'idée fait son chemin mais les changements sont, pour l'instant, homéopathiques. Surtout, les changements dans la conception de la ville et du mobilier urbain n'ont pas été discutables
- une inspection d'hygiène pour les cafés restaurants: rejeté, il faut laisser faire le marché ("si on est malade on ne revient pas, et à long terme le resto ferme")
- une fête de la musique: même pas la peine d'en parler, c'est une véritable catastrophe
- le pédibus: "ne correspond pas à l'âme hollandaise"

Les raisons? Je n'ai probablement pas réussi à trouver le bons arguments. Il y a aussi l'incompétence de certains (tout ne dépend pas de moi), le manque d'intérêt des autres politiciens, et des différences de culture, la taille de notre fraction et les différences politiques, culturelles et sociales qui s'y trouvent, et aussi mon manque d'expérience. Je ne cache pas que je suis extrêmement déçu de cette première année, même si elle m'a permis d'apprendre beaucoup: la langue, les gens, le parti, le pouvoir, la culture néerlandaise, le quartier...
J'ai d'autres idées mais je me demande si je dois m'embêter à les présenter, vu les résultats.