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jeudi 12 avril 2007

La distanciation économique source de problèmes

J'étais à finir d'écrire sur le livre Verloren slag quand je reçois la revue de presse néerlandaise de l'ambassade de La Haye qui parle de... Wouter Bos mis en difficulté sur l'économie, en l'occurence les rémunérations excessives des grands patrons. Je pense qu'on a pas fini de se déchirer sur la question (j'ai commencé à en parler ici même il y a plusieurs années). Et que le parti va payer les erreurs des gourous de Bos sur la question.

Rémunérations excessives
"Le leader PvdA Wouter Bos a vécu une rude journée hier", écrit le Trouw à la une. "La Deuxième Chambre lui a reproché d’avoir changé de position, parce qu’en tant que ministre des Finances il ne prendra pas de mesures, jusqu’à nouvel ordre, contre les revenus exorbitants des grands patrons. Le leader du PvdA, dans l’opposition et durant la campagne électorale, n’en avait-il pas fait un fer de lance ?"
"Hors de la Chambre, le président des Jeunes Socialistes, Peter Scheffer, appelait Bos à renoncer au leadership du parti, après que l’ancien ministre Jan Pronk, un jour plus tôt, avait déjà parlé d’une crise de leadership."
"Durant le débat parlementaire Bos s’est contenté de lancer un ’appel moral’ aux grands managers, aux actionnaires et aux conseils d’entreprise pour ’prendre eux-mêmes leurs responsabilités’. Les railleries de l’opposition de gauche ne l’ont pas fait abandonner le point de vue qu’une ’taxe sur l’avidité’ pour les revenus supérieurs - réclamée par la présidente de la FNV Agnes Jongerius - n’aurait pas d’effet."
"’Wim Kok a lancé un tel appel un jour et ça n’a pas vraiment marché, hein ?’, lui a décoché Kees Vendriks, de GroenLinks. ’Vous poussez cette pauvre Mme Jongerius dans les bras du SP’, a raillé le député VVD Frans Weekers. Ewout Irrgang, du SP, a rappelé à Bos une déclaration qu’il avait faite en 2005 : un tarif supérieur plus élevé au profit des soins. Bos a reconnu qu’il avait changé d’avis. ’Ce gouvernement a dégagé de l’argent pour les soins d’une autre manière’."
"Le ministre Donner (Affaires sociales) a promis à contre-cœur qu’il parlerait des revenus supérieurs avec les partenaires sociaux. Le député SGP Bas van der Vlies a qualifié la position du PvdA de ’pitoyable’. ’Voulez-vous transmettre le bonjour à cet ancien leader de l’opposition ?’, a-t-il demandé à Bos. ’Car il y a un fossé entre naguère et maintenant’" (également de Volkskrant pp.1 et 2, De Telegraaf p.3).
L’éditorialiste du NRC Handelsblad d’hier soir souligne que les sociaux-démocrates, dans cette question, "ont le SP à leurs trousses". "Ce parti a suggéré mardi d’interdire la distribution de bonus dans le secteur privé. Les propositions visant à écrémer les revenus les plus élevés par le biais des impôts sont également en vogue. Dans une économie libérale de marché, la première mesure n’est pas envisageable. L’option d’un recours au fisc constitue tout au plus une solution cosmétique."
"Ce qui est gênant dans le débat actuel sur les revenus supérieurs, c’est le rôle que joue le leader PvdA Bos. L’ancien secrétaire général du ministère des Finances Postma a écrit la semaine dernière que Bos est coincé entre son rôle technique de trésorier et celui de leader de parti. Du fait de sa rhétorique passée et de la concurrence avec le SP, ce double rôle est un plus grand problème pour lui que pour ses prédécesseurs. Le coryphée du PvdA Pronk parle d’une crise de leadership dans son parti. C’est prématuré, mais une telle crise n’est pas loin."
"Il y a suffisamment d’arguments contre l’interdiction des récompenses sous la forme d’actions ou d’options", fait valoir le commentateur du Volkskrant. "De même qu’il y en a contre une cinquième tranche fiscale (...). Mais la classe politique a des responsabilités à assumer et doit lutter contre les excès qui perturbent le marché du travail et minent la cohésion sociale. C’est pourquoi ce gouvernement manque à sa tâche s’il se laisse d’emblée déposséder de ses moyens de lutter contre cette culture. Si la pression morale, l’autorégulation et la concertation entre les partenaires sociaux n’ont pas d’effet, le gouvernement se retrouvera bredouille. Et c’est tout particulièrement valable pour Wouter Bos et son PvdA."
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8409