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samedi 18 novembre 2006

Unis contre l'extrême-droite?

Aujourd'hui, j'ai été suivi par la caméra d'Arte (diffusion lors du journal télévisé de lundi 20 novembre, un peu avant 20h, partout en France, et sur le câble en allemand aux Pays-Bas) lors de la campagne électorale sur le marché près de chez moi (à quelques mètres, en fait).
J'ai discuté avec Isabelle Ory, la journaliste d'Arte (elle est bretonne de Quimper), qui avait la veille été à une soirée VVD avec Verdonk. Elle avait été choquée par le décalage entre le côté bourgeois-chabada du public et les propos que lui a tenu Verdonk: un rêve de Le Pen ou du Vlaams Belang, mais en tailleur et sans s'énerver.
Quelques instants plus tard, je tombe sur les gens de Eén.nl, le parti de Marco Pastors, qui se veut hériter de l'esprit Fortuyn, et qui eux aussi distribuent des flyers. Le n°3 de la liste, l'allochtone de service Hikmat Mahawat Khan (photo), essaye de me convaincre de voter pour lui. Je lui rétorque que je ne peux pas voter puisque je n'ai pas la nationalité néerlandaise. Il essaye d'en faire un scandale en plein marché: "regardez, le parti de Bos importe des étrangers pour faire campagne contre les Pays-Bas."
Je lui fait remarquer que je suis élu ici et que si je ne suis pas Néerlandais, je suis Amstellodamois. Il me dit qu'il faut obliger les gens à s'intégrer, que l'intégration est le problème numéro un du pays. Je lui explique que si une culture est attrayante, il n'y a pas besoin de forcer les gens: ils s'empressent d'apprendre la langue et de s'intégrer. Si les Pays-Bas ont vraiment besoin d'obliger les gens à apprendre la langue et s'intégrer, c'est peut-être que la culture néerlandaise n'est pas perçue comme attrayante ou assez intéressante. Il est furieux mais essayer de sourire, car Arte nous filme.
Je lui souhaite bonne chance ("Break a leg", que je me surprends à penser littéralement), et il me donne son flyer.

Première remarque: leur logo (à droite) n'est pas sans rappeler celui du Front National (à gauche). Mais le pire est à venir: rétablissement de la peine de mort, suppression des allocations familiales au-delà de 2 enfants, expulsion des étrangers, baisse du prix de l'essence, renvoi des Antillais criminels aux Antilles (néerlandaises), tout le monde doit parler néerlandais après une année... On est en pleine extrême-droite poujadiste et xénophobe. On utilise des termes différents qu'en Flandre ou en France, mais les logiques sont les mêmes.
Mais ceux qui m'inquiètent le plus, ce ne sont pas les gusses de Eén.nl, mais leurs alliés idéologique du VVD qui rendent ces idées acceptables et respectables. C'est pour cela que j'ai fait campagne: empêcher Verdonk et ses amis de rester au pouvoir.
Réponse mercredi soir.