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lundi 12 juin 2006

Liberté de s'endetter

La semaine dernière, j'ai rejoint notre cheffe de fraction, Bea Mieris, dans le bureau d'un haut fonctionnaire de l'arrondissement pour des éclaircissements financiers (je fais partie de la Commission des finances). Les choses commencent peu à peu à prendre forme dans mon esprit embrûmé. En quelques points:

- Notre budget, d'une cinquantaine de millions d'euros, peut paraître énorme, mais cela représente moins de 600 euros par habitant et par an, c'est à dire une cinquantaine d'euros par habitant et par mois. Quand on voit la quantité de tâches que l'arrondissement accomplit, finalement ce n'est pas beaucoup.

- Dans ce budget, l'essentiel des dépenses sont fixes et fixées par la loi ou des réglements que nous ne pouvons changer: nettoyage des rues, maintien de l'ordre, entretien des bâtiments publics (dont les bâtiments scolaires), paiement d'une grande partie des aides sociales... Notre marge de manoeuvre financière est donc très en dessous de la cinquantaine de millions que nous sommes sensés avoir à notre disposition

- Nous n'avons pas le droit de nous endetter. En ce moment nous avons environ 4 millions d'euros qui manquent structurellement à chaque budget. Pas moyen de faire un déficit, sinon l'arrondissement est placé sous curatelle. Aux échevins et à leurs fonctionnaires de nous proposer des mesures d'économies pour ne plus avoir ce trou de 4 millions chaque année, et rapidement. La ville centrale (ou CS, centrale stad) nous échoit un budget en fonction des tâches qu'elle pense que nous devons remplir, et c'est tout. A nous de bien utiliser ce budget.

- Si nous faisons de notre mieux pour améliorer l'état de l'économie (nous avons un budget d'environ un demi million d'euros pour cela), cela ne nous rapporte concrètement rien, niveau budget: ce n'est pas nous qui touchons les taxes, et la ville nous octroie notre budget en fonction des besoins, pas des recettes. A la limite, une économie florissante peut signifier moins d'argent: si le chômage baisse, nous obtenons moins d'aides à l'emploi, à la pauvreté, au soutien scolaire... La récompense des efforts de l'arrondissement pour améliorer l'économie ne se traduit donc pas par un boom financier, au contraire! La seule récompense est politique et électorale.

Nous n'avons donc, au niveau de l'arrondissement, qu'une tâche politique extrêmement limitée: s'assurer que les échevins et fonctionnaires utilisent bien l'argent qui a été attribué autoritairement par la ville, selon des critères techniques et politiques mis au point à La Haye. Il doit bien y avoir une certaine liberté politique, en accord avec les échevins, pour en faire une utilisation la plus intéressante possible pour les habitants, mais j'ignore encore comment l'exercer!