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vendredi 16 juin 2006

Consultation post-soviétique

Hier, je suis allé à Felix Meritis (la base arrière de l'intelligentsia néerlandaise) pour participer au "train d'idée du PvdA" (PvdA ideeëntrein). L'idée de ce train d'idée est qu'un comité chargé de la rédaction du programme électoral pour les législatives de l'année prochaine circule en train dans le pays et sonde les militants.
En fait, nous avions une séance inaugurale, puis deux ateliers de 45 minutes (sur des sujets au choix, le thème du jour étant "les Pays-Bas à l'étranger"), et enfin un conclusion rapide. Ont débarqué pleins de mecs importants du parti, en costard sans cravate, la quarantaine énergique, se tutoyant avec allégresse, nous assurant que le parti était à l'écoute de ses membres.
En fait, les débats se sont articulés autour d'interventions rapides d'experts qui se savaient déjà invités, et ensuite il y avait en gros 3 minutes pour que deux militants interviennent ultra-rapidement. J'ai eu la terrible impression que les thèmes étaient déjà décidés, et que j'avais été invité pour faire la claque. Les débats n'avaient rien de particulièrement intéressant et n'étaient pas correctement construits pour la raison qu'il ne s'agissait pas de débats mais de catalogues d'idées. Bref, j'ai perdu ma soirée. J'en aurais plus appris en regardant les niouzes à la télé.
Malgré cela, cette soirée conforte ce que beaucoup de gens disent du parti: une élite, masculine, dans la quarantaine, bizi et autoritaire, se drapant de participation citoyenne et de collectivité militante. L'image des régents arrogants qui est associée au parti travailliste ne l'est pas pour rien: Wouter Bos, Lodewijk Asscher et ces jeunes loups fabriquant le programme pour 2007 constituent la nouvelle garde des régents travaillistes. Dans la presse, Het Parool, en particulier, on peut lire des humeurs assez cinglantes sur l'autoritarisme du couple Aboutaleb/Asscher, qui opèrent sou l'oeil bienveillant du maire, un peu plus âgé, mais tout aussi autoritaire, Job Cohen.
Leadership ne veut pas dire dictature. Les éléphants du PS français sont en train de le découvrir avec stupeur, alors que la souris Ségolène Royal montre la force de son leadership inclusif. Une révolution "royaliste" au sein du PvdA est-elle aussi nécessaire?