.

mercredi 26 octobre 2005

Paris-Amsterdam °

J'ai passé lundi et mardi à Paris, invité par l'ambassade des Pays-Bas à Paris. Nous étions une cinquantaine de 'jeunes talents', certains pas très jeunes, et les filles étaient sous-représentées. Universitaires, artistes, journalistes, banquiers (!), industriels, que du beau monde. Alors que la plupart des Néerlandais parlaient français, la plupart des Français ne parlaient pas le néerlandais. Bref, sans surprise.
J'ai parlé avec plein de gens intéressants, un historien, un mec de Danone Nederland (la vanille française n'est pas au goût des Kreukreux), un fonctionnaire D66, un reporter d'Elsevier, une jolie journaliste à la NOS qui ne veut pas apparaître à l'écran, un fonctionnaire du Sénat, un biologiste punk, une thésarde moitié-grecque, et le monstre sacré dont on m'a parlé dès que je suis arrivé dans le pays: Philipe Noble.

Le lundi nous étions conviés à "parler d'Europe". En fait nous avons dû sagement écouter la doctrine dispensée par des vieux monsieurs très respectables, dont l'increvable Alain-Gérard Slama. Ensuite nous avons dû nous réunir en "ateliers" pour deviser de thèmes importants. J'étais dans l'atelier 'identité européenne', dirigé par Todorov, dont j'avais aimé le bouquin. En une heure et demi, Todorov a monopolisé le micro pendant une heure. Ensuite une dizaine d'entre nous a pu entrouvrir sa bouche pour que finalement le débat soit maîtrisé par Todorov et un de ses esclaves.
La surprise est arrivée de lendemain: coincés à boire un jus d'orange dans un salon du quai d'Orsay, on nous a bien alignés pour applaudir les deux ministres, Douste-Blazy et Bot (qui n'est donc pas mort, contrairement à ce que ses apparitions télévisées laissent croire). Et l'esclave de Todorov (qui n'avait débité que des évidences élitistes en ennuyeuses) a présenté nos "conclusions": plus d'Europe, plus de démocratie, blablabla. Tout le monde s'est regardé, outré. On avait enfin compris pourquoi des fonds avaient été débloqués pour nous trimbaler à Paris de cocktails en visites: donner un côté jeune et une légitimité "société civile" à deux ministres qui s'étaient fait étrier lors des référendums.

Entretemps nous avons été invités à un cocktail à la résidence de l'ambassadeur des Pays-Bas: un superbe hôtel particulier avec jardins et peintures de maîtres flamands. Nous avons visité l'Assemblée nationale (même si tout nous était fermé ou presque, et où un député pressé nous a pris pour des députés néerlandais, c'était très drôle car personne n'osait le corriger), et le Sénat (toujours aussi beau, et là nous avons été bien reçus).
Bilan relativement positif: parlé avec pleins de gens bien, me suis rendu compte qu'on ne peut pas vivre éternellement de petits fours, ai figuré sur la photo entre Bot et Douste-Blazy (ma reume va être fière) et mon absence a rendu mon retour à Lewis et aux chats plus désirable.

La totale en kreukreu:
http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6027