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lundi 15 août 2005

Gentils Organisateurs °

Ce qui me frappe, c'est à quel point l'atmosphère d'un pays ou d'une ville peut dépendre de gens qui n'ont finalement pas tellement de pouvoir que ça: le gouvernement. Les gouvernements locaux ou nationaux passent leur temps à essayer de gérer tout en affirmant avoir très peu de marge de manoeuvre, surtout économique. Parfois ça marche, parfois ça dérape méchament.
Quand je pense aux périodes fastes, dans l'histoire récente ou plus ancienne, on voit que c'est l'humeur collective qui fait qu'un endroit est agréable à vivre, et le rôle principal d'un gouvernement, c'est de jouer aux Gentils Organisateurs. Quand on voit le bilan de Wim Kok ou celui de Lionel Jospin, on a finalement un gouvernement assez conservateur économiquement, voire franchement libéral, mais qui donne des signaux positifs dans d'autres domaines, en particulier les moeurs. Tony Blair a longtemps proposé ce mode de gouvernement: économiquement libéral, mais progressiste sur les moeurs. Je ne sais pas si l'exemple de Blair est probant (cela fait longtemps que je n'ai pas été en Angleterre, et beaucoup à gauche ont envie de vomir quand on mentionne son nom), mais c'est quand les Gentils Organisateurs font défaut qu'on se rend compte de ce qu'on a eu. Avec Raffarin (beurk), Villepin (rebeurk) ou Balkendende (beurk-beurk-beurk), on a affaire à des gens peut-être compétants (quoique cela reste à prouver!), mais très mauvais GO. On sème la division, ça fouette le réac dans tous les ministères, on surfe sur un populisme de droite nauséabond, et les jeunes se tirent: d'après le bureau central de statistiques néerlandais, les Néerlandais font leur possible pour aller s'installer ailleurs, qu'ils soient autochtones ou allochtones, et Libé vient de titrer sur les jeunes qui foutent le camp pour aller respirer un peu d'air frais ailleurs, même à Berlin où le chômage est pourtant très élevé.

Il y a de cela très longtemps, je m'étais moqué d'une collègue de mon père qui avait admis avoir voté pour untel parce qu'il était sympa, et non pour son programme. Maintenant je me pose des questions: peut-être avait-elle raison! Un incompétant sympa c'est peut-être mieux pour un pays ou une ville qu'un compétant avec de mauvaises vibrations... De toutes façons il y a des hauts fonctionnaires pour traiter les dossiers importants, non?