Dans le Libération d'aujourd'hui, il y a un dossier sur le droit et l'art. Très intéressant, puisqu'il expose quelques exemples et le fait analyser par différents spécialistes. Cela me rappelle deux discussions qui ont beaucoup lieu aux Pays-Bas: l'art dématérialisé et la techno.
L'art dématérialisé s'est présenté à moi sous la forme d'une femme dont je ne suis pas autorisé à parler, mais qui se prétend artiste (ce qui lui assure une rente de l'Etat néerlandais) et dont l'oeuvre est immatérielle. Selon elle, ses interventions sociétales (surtout du chantage et beaucoup de vent sur internet avec son nom suivi de "artiste plasticienne") sont son oeuvre. Tout le monde trouve ça gonflé mais personne ne dit rien. D'après ce que j'ai lu, une oeuvre d'art est formée d'une idée originale prenant forme de façon originale. Même la pissotière de Duchamp est donc une oeuvre puisqu'il s'agit d'une idée originale traduite par une forme, en l'occurance une pissotière. Même les installations de parapluies cassés dans la galerie en bas de chez moi sont donc une oeuvre, puisque l'idée originale (expliquée de façon involontairement très drôle sur le flyer, à grand renfort de "déconstrution", "espace" et "plastique") s'est effectivement matérialisée dans ces parapluies cassés.
Je ne suis pas un expert, mais l'idée d'un art dématérialisé me paraît vraiment douteuse. Surtout s'il est matérialisé par une arnaqueuse. Comme si je disais: "je suis cinéaste mais tous mes films ne sont visibles que dans ma tête" ou "je suis écrivain mais je n'écris pas, j'ai dépassé le stade de l'écriture". Bullshit, comme dirait Lewis. Je ne crois pas à l'idée d'un "artiste sans oeuvre", pour reprendre le titre d'un livre connu.
L'autre discussion est celle de la techno, en la personne de DJ Tiësto, DJ le plus populaire du pays. Pour ceux qui ne la connaissent pas, sa musique est composée de boucles rythmiques répétitiques assez stridentes (avec le temps fort des synthés à contre-temps), et de reprises de mélodies connues (souvent dénuées de droits d'auteur, comme c'est pratique) passées à travers le même filtre. Une autre définition de l'art l'oppose à l'artisanat (même si, selon moi, les deux sont souvent liés) en ce que l'art officiel (ou artisanat) se veut édifiant et divertissant alors que l'art vrai est émouvant, parfois dérangeant. Je suis assez d'accord avec cette définition, qui s'applique très bien ici: Tiëto est divertissant, mais j'ai du mal à le trouver émouvant. Et si tous ces couples néerlandais petit-bourgeois sont tellement enthousiastes après avoir été à un de ces grands rassemblements dans un stade, c'est parce qu'ils ont été divertis (de façon efficace, apparement). Mais touchés?
En musique, je ne suis pas un ultra-conservateur mais je pense que, comme dans tout langage, il y a une grammaire de base à respecter. Cette grammaire s'exprime par des modes ou harmonies, et des rythmes. Un rythme seul divertit mais émeut très rarement (M6 de Maurizio est un bon exemple d'émotion rythmique), une belle mélodie émeut facilement. Certains me diront que ma grammaire musicale est peut-être trop pauvre pour apprécier Tiësto et arriver à être ému par ses "oeuvres". C'est possible.
En attendant, je le considère comme un businessman avisé et un divertisseur habile, mais pas comme un artiste.
samedi 30 décembre 2006
vendredi 29 décembre 2006
Petites insultes quotidiennes
Depuis que je suis rentré à Amsterdam, je vois des choses que je ne devrais pas voir. Hier, je remonte ma rue, précédé par trois jeunes à capuche (d'origine marocaine). En face viennent deux juifs orthodoxes en conversation animée. Les jeunes à capuche se mettent à insulter les deux orthodoxes en faisant des gestes obscènes. Ces derniers continuent comme si de rien n'était. Welcome to Amsterdam.
Cet après-midi, je rencontre une de mes voisines, Jolanta, une musicologue d'origine lituanienne. Elle n'a pas bonne mine. "Je n'ai pas dormi depuis 3 nuits. J'essaye de passer mon permis de conduire, j'au déjà investi 3.500 euros et je viens de me faire saquer par l'examinateur." Je m'attendais à des bêtises classiques, genre ceinture pas attachée ou clignotant oublié. Non. Il a lu le nom étrange de la ville où elle était née (un truc avec des accents et des séquences de voyelles inprononçables) et lui a demandé si ça existait. Elle a répondu que oui, en Lituanie. Où ça? En Lituanie, un pays balte, au bord de la mer Baltique. Membre de l'Union européenne. Il n'avait jamais entendu parler.
Il a demandé si c'était près de l'Ukraine. Elle a dit non, pas du tout. Vers le sud c'était une autre mer, avec des pays différent. Il a alors peté un plomb en disant qu'il savait qu'elle était d'Afghanistan, pas la peine de le cacher, qu'elle et son peuple était une bande de terroristes. Une terroriste, voilà ce qu'elle est, a-t-il dit. A partir de là, ça a été de mal en pis. Il l'a faite aller deux fois sur l'autoroute, l'a ennuyé pour des broutilles et finalement lui a refusé le précieux sésame. Le tout sans aucun témoin.
Ce qui est drôle dans l'histoire, si tant est que c'est drôle, c'est que Jolanta n'a vraiment pas, mais vraiment pas du tout l'air afghane. Elle est blonde aux yeux bleus. A la limite elle pourrait passer pour russe (c'est pas très loin), mais c'est bien tout. Si encore elle s'essayait au 747 sans chercher à savoir comment atterrir, je me poserais des questions, mais un permis de conduire, franchement...
Dans ces deux histoire, c'est quoi ma marge de manoeuvre, hein? Je suis sensé en faire quoi de ces aventures au pays de Verdonk et Wilders?
Cet après-midi, je rencontre une de mes voisines, Jolanta, une musicologue d'origine lituanienne. Elle n'a pas bonne mine. "Je n'ai pas dormi depuis 3 nuits. J'essaye de passer mon permis de conduire, j'au déjà investi 3.500 euros et je viens de me faire saquer par l'examinateur." Je m'attendais à des bêtises classiques, genre ceinture pas attachée ou clignotant oublié. Non. Il a lu le nom étrange de la ville où elle était née (un truc avec des accents et des séquences de voyelles inprononçables) et lui a demandé si ça existait. Elle a répondu que oui, en Lituanie. Où ça? En Lituanie, un pays balte, au bord de la mer Baltique. Membre de l'Union européenne. Il n'avait jamais entendu parler.
Il a demandé si c'était près de l'Ukraine. Elle a dit non, pas du tout. Vers le sud c'était une autre mer, avec des pays différent. Il a alors peté un plomb en disant qu'il savait qu'elle était d'Afghanistan, pas la peine de le cacher, qu'elle et son peuple était une bande de terroristes. Une terroriste, voilà ce qu'elle est, a-t-il dit. A partir de là, ça a été de mal en pis. Il l'a faite aller deux fois sur l'autoroute, l'a ennuyé pour des broutilles et finalement lui a refusé le précieux sésame. Le tout sans aucun témoin.
Ce qui est drôle dans l'histoire, si tant est que c'est drôle, c'est que Jolanta n'a vraiment pas, mais vraiment pas du tout l'air afghane. Elle est blonde aux yeux bleus. A la limite elle pourrait passer pour russe (c'est pas très loin), mais c'est bien tout. Si encore elle s'essayait au 747 sans chercher à savoir comment atterrir, je me poserais des questions, mais un permis de conduire, franchement...
Dans ces deux histoire, c'est quoi ma marge de manoeuvre, hein? Je suis sensé en faire quoi de ces aventures au pays de Verdonk et Wilders?
Les Butch Bitches en ligne bientôt!
Je n'ai pas beaucoup écrit depuis mon retour. Mais cela ne veut pas dire que je glande. Voici la pochette de "Ouh Bébé" des Butch Bitches, réalisée par Babozor. Le tout devrait sortir sur iTunes d'ici deux ou trois mois. En attendant, je suis occupé à finir le remix de Mariza, qui m'a pris un temps fou. Il a fallu que je retouche la voix syllabe par syllabe pour l'ajuster au temps et au ton. Je dois l'avoir fini pour la fin du mois... c'est à dire dans deux jours. Oups.
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Laurent et Lewis
dimanche 24 décembre 2006
Quand un bouquin est vraiment mauvais...
Hier nous sommes allées au Virgin Megastore des Champs Elysées, histoire de refaire le plein de bouquins. Lewis a complètement flippé sur la couverture du livre ci-dessus, et je lui ai donc acheté, lui promettant de lui lire avant qu'il s'endorme. Je l'ai lu hier soir (Lewis s'est endormi instantanément) et c'est, de loin, un des pires livres que j'ai lu ces dernières années. Ecrit avec des morceaux de clichés, fautes d'orthographes incluses, on devine la fin dès le début, et comme entretemps il n'y a quel du remplissage, la fin déjà connue met vraiment du temps à arriver. Est-ce normal de laisser ça en vente sans une étiquette prévenant que c'est interdit aux gens sensés? Je ne pense pas.
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Discussions
samedi 23 décembre 2006
Une circulation d'enfer
Quand on pense qu'il y a trop de voitures à Amsterdam, je conseille d'aller faire un tour sur les Champs Elysées. Quel chaos! Paris en général est vraiment bouffé par les bagnoles. On a été voir le nouveau tram de la ligne T3: très beau, vraiment.
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France
vendredi 22 décembre 2006
Fêtes / Feesten / Holidays
Me revoilà à Paris pour célébrer Noël en famille...
Je vous souhaite tous un joyeux solstice d'hiver et une merveilleuse années 2007. Ik wens u een gelukkige zonnewending van de winter en een fantastische jaar 2007. I wish you a happy winter solstice and a marvelous year 2007. Gwellañ hentoù a vloavezh mat 2007.
Je vous souhaite tous un joyeux solstice d'hiver et une merveilleuse années 2007. Ik wens u een gelukkige zonnewending van de winter en een fantastische jaar 2007. I wish you a happy winter solstice and a marvelous year 2007. Gwellañ hentoù a vloavezh mat 2007.
Outing au parc récréatif
Les hommes qui se sont fait prendre à draguer dans le parc récréatif de Spaarnwoude, au nord-est de Haarlem, ont reçu une amende à la maison. S'agissant souvent d'hommes mariés, l'amende attise la curiosité de leur femme et de leurs enfants. Mise en place pour décourager la drague et le sexe en plein air, cette mesure a surtout mis le COC (CGLBT néerlandais) très en colère. Le directeur du parc, Jan Hylkema, a déclaré à la presse: «Une amende reçue à la maison est là pour décourager. On voit bien que cela suscite de l'émotion. Ils nous supplient de les laisser payer en liquide sans quoi leur femme va être au courant.» Pour le directeur du COC local, Dennis Boutkan, «de cette manière, des familles entières sont saccagées. C'est une mesure très dure et pas du tout nécessaire. L'agent peut très bien leur donner un avertissement et on pourrait les laisser payer cash.»
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=10769
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=10769
mardi 19 décembre 2006
Guerre politique autour de la drague homo
Alors que le conseil municipal d'Arnhem refuse d'autoriser l'ouverture d'un sauna gay au motif qu'il s'agit d'un "établissement sexuel" (les bordels sont soumis à une législation spéciale), les centristes du D66 appellent les homos à manifester par centaines pour défendre leur droit au sexe. Jan de Wit, élu D66, déclare qu'il ne s'agit pas d'un bordel, puisqu'on n'y paye pas en échange de sexe: "Les homos ont tellement peu d'occasions d'avoir des contacts érotiques par ailleurs." "Nous voulons un ville moderne qui encourage le secteur créatif. Les homos sont une partie important de ce secteur. Arnhem procède de manière arriérée avec ces gens."
L'hebdomadaire ultra-conservateur Elsevier en profite pour réagir au très racoleur programme télévisé "Undercover in Nederland", diffusé sur SBS6, où un "journaliste" va avec une caméra cachés dans les zones de dragues du pays: "pourquoi les homos ne prennent-ils pas une chambre d'hôtel?". "On dirait que les minorités ont désormais plus de droits que la majorité dans ce pays".
Après les tentatives des partis politiques de capter des électeurs homos à coup de zone de drague protégée et d'interdiction de l'homophobie, la nouvelle mode semble être la chasse aux voix homophobes.
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=10750
L'hebdomadaire ultra-conservateur Elsevier en profite pour réagir au très racoleur programme télévisé "Undercover in Nederland", diffusé sur SBS6, où un "journaliste" va avec une caméra cachés dans les zones de dragues du pays: "pourquoi les homos ne prennent-ils pas une chambre d'hôtel?". "On dirait que les minorités ont désormais plus de droits que la majorité dans ce pays".
Après les tentatives des partis politiques de capter des électeurs homos à coup de zone de drague protégée et d'interdiction de l'homophobie, la nouvelle mode semble être la chasse aux voix homophobes.
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=10750
Auto-discrimination dans la finance
Les homos en entreprise pensent n'avoir le choix qu'entre le placard et une carrière terne. Et c'est pour cela que beaucoup d'entre eux renoncent à postuler pour des postes haut placés dans la finance néerlandaise. Par peur du chantage, des vexations ou de ne pas avoir les mêmes promotions que leurs collègues. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée auprès de 125 entreprises néerlandaises cotées en bourse par le magazine Management Team. D'après le magazine, on ne peut pas parler de «plafond rose», c'est à dire de discrimination envers les homosexuels, puisqu'on retrouve quelques hommes ouvertement gay ayant fait une brillante carrière. Il s'agit plutôt d'autocensure et d'homophobie intériorisée, à l'instar de ce que connaissent beaucoup de femmes qui renoncent à faire carrière avant même d'être confrontées à la misogynie. «Les gays préfèrent le secteur social ou les ONG, la finance semble peu les attirer», conclut le magazine.
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=10749
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=10749
Enfin un livre intéressant sur les Pays-Bas
Hier soir, c'était la dernière réunion de fraction avant 2007, alors nous sommes allés dans un resto turc pas mal du tout. On en a profité pour tenir des discussions passionnées en petit comité sur un hôtel qui pose problème au quartier (j'y reviendrai), la semaine du goût, la fête de la musique et la montée de Ségolène Royal et l'appareil bureaucratique du PS...
Notre webmaîtresse en titre, Marieke Prins, en a profité pour m'offrir le bouquin d'un de ces amis, Simon Kuper, un Anglais qui a grandi en partie en Hollande et qui vit désormais à Paris. "Retourtjes Nederland" (se traduit difficilement par "petits allez-retours aux Pays-Bas") est un livre très très bien écrit, drôle et spirituel, mais avant tout très bien informé.
J'en suis à la moitié (j'ai lu jusqu'à 3 heures du matin, merci) mais dès que j'ai fini j'en fais un compte rendu plus complet. Pour les néerlandophones parmi vous, il est temps de courir l'acheter. Cela meublera sans problème les pires discussions de Noël que vous pourriez avoir. Au programme: Verdonk, "le pays est plein", l'identité néerlandaise et Fortuyn. Mais drôle.
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dimanche 17 décembre 2006
Les classes moyennes à la dérive
J'ai rammené de Paname un livre qui m'a passionné mais aussi un peu déprimé: "les classes moyennes à la dérive", de Louis Chauvel. Jeune et brillant prof à Science-Po Paris, spécialiste des classes sociales, Chauvel présente ici un livre clair, bien écrit, et avec lequel vous vous sentez moins bête (c'est assez rare pour être souligné). Le fait que ce soit quelqu'un bien intégré au système (et non les deux auteures paria d'"Intellos précaires") lui donne un poids évident, surtout sur un tel sujet.
Le thème du livre, vous l'aurez compris, est le déclassement des classes moyennes et inférieures, incapables de transmettre à leurs enfants leur niveau social ni même l'espoir d'y arriver un jour. Il montre, chiffres à l'appui, que l'émancipation (symbolique, statutaire, économique, culturelle) des élites se fait aux dépends des autres classes.
Grande déception du livre: s'il décrit bien les mécanismes d'exclusion, il ne cherche pas à en comprendre les causes macro (en dehors d'explications idéologiques intéressantes mais insuffisantes) ni à proposer de pistes concrètes ou théoriques pour sortir de cet engrenage collectif. Par ailleurs, il est incapable de dépasser le seul modèle français et de comparer ce phénomène à d'autres pays européens ou aux Etats-Unis (qui connaissent ce mouvement depuis plus longtemps encore): il les cites brièvement mais on aurait aimé une comparaison plus systématique. Après la remise en cause sociale, un livre sur le parisianocentrisme des élites, Louis?
Si vous avez entre 15 et 40 ans, que vos parents ne comprennent pas pourquoi votre vie n'est pas à la hauteur de leurs attentes et investissements, voilà un beau cadeau de Noël en perspective. La République des idées (Seuil, Paris), 109 pages, € 10,50.
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Guillaume le Taciture dans Septentrion
Avec un peu de retard, j'ai enfin réussi à envoyer mon "carnet amstellodamois" à Septentrion, la revue trimestrielle sur les "arts, lettres et culture de Flandre et des Pays-Bas". Je mettrai le texte en ligne une fois la revue publiée (je ne sais pas encore quand).
En attendant, vous pouvez profiter de mon texte dans le numéro de ce trimestre (il me reste quelques précieux exemplaires pour ceux qui le demandent poliment) portant sur la statue équestre de Guillaume le Taciturne (page 38)...
Guillaume le Taciturne (1533-1584)
En plein débat houleux sur l'intégration et l'identité néerlandaise, il m'arrive de penser que la nationalité est une chose vraiment relative, et pas seulement dans les couloirs de la Commission européenne. Prenons Guillaume d'Orange, dit le Taciturne, héros néerlandais numéro un. Si l'on en croit sa biographie officielle, c'était un Allemand ayant grandi en partie à Bruxelles, qui a pousé une Hollandaise, une Saxonne, puis une Française, a créé les Pays-Bas en conduisant une révolte contre les Espagnols, et a fini assassiné par un Français hospanophile. L'hispanité des Provinces-Unies est d'ailleurs une zone grise de l'identité nationale, des croquettes aux tours des églises hystériquement ibériques qui parsèment l'horizon des villes néerlandaises.
Les aventures de Guillaume sont dignes des meilleurs films: un méchant vraiment cruel (le duc d'Albe), des coups du sort innombrables (il perd sa fortune, la retrouve, la reperd...), de l'amour (trois mariages, six enfants), de nombreuses trahisons, de tragiques retournements de situations (les huguenots sensés venir à sa rescousse sont massacrés lors de la nuit de la Saint-Barthélémy), un assassinat raté (par un espagnol à Anvers) puis réussi (par un Français à Delft).
Deux siècles plus tard, ses hauts faits militaires et stratégiques ont surtout eu pour conséquence d'installer, grâce aux Français sans qu'ils l'aient voulu, une famille allemande aux joues rebondies et aux dents un peu gâtées à la tête de la république batave et d'en faire un royaume héréditaire et quasiment insubmersible... celui qui paraît désormais si tranquille et pro-européen. Non sans raisons, donc. Songez-y lorsque vous vous trouverez à La Haye, près du Parlement, et que vous levez les yeux vers la statue sur laquelle, parfois, se pose un pigeon.
Laurent Chambon
(Septentrion XXXV, n°4, 2006, 4ème trimestre, page 38)
En attendant, vous pouvez profiter de mon texte dans le numéro de ce trimestre (il me reste quelques précieux exemplaires pour ceux qui le demandent poliment) portant sur la statue équestre de Guillaume le Taciturne (page 38)...
Guillaume le Taciturne (1533-1584)
En plein débat houleux sur l'intégration et l'identité néerlandaise, il m'arrive de penser que la nationalité est une chose vraiment relative, et pas seulement dans les couloirs de la Commission européenne. Prenons Guillaume d'Orange, dit le Taciturne, héros néerlandais numéro un. Si l'on en croit sa biographie officielle, c'était un Allemand ayant grandi en partie à Bruxelles, qui a pousé une Hollandaise, une Saxonne, puis une Française, a créé les Pays-Bas en conduisant une révolte contre les Espagnols, et a fini assassiné par un Français hospanophile. L'hispanité des Provinces-Unies est d'ailleurs une zone grise de l'identité nationale, des croquettes aux tours des églises hystériquement ibériques qui parsèment l'horizon des villes néerlandaises.
Les aventures de Guillaume sont dignes des meilleurs films: un méchant vraiment cruel (le duc d'Albe), des coups du sort innombrables (il perd sa fortune, la retrouve, la reperd...), de l'amour (trois mariages, six enfants), de nombreuses trahisons, de tragiques retournements de situations (les huguenots sensés venir à sa rescousse sont massacrés lors de la nuit de la Saint-Barthélémy), un assassinat raté (par un espagnol à Anvers) puis réussi (par un Français à Delft).
Deux siècles plus tard, ses hauts faits militaires et stratégiques ont surtout eu pour conséquence d'installer, grâce aux Français sans qu'ils l'aient voulu, une famille allemande aux joues rebondies et aux dents un peu gâtées à la tête de la république batave et d'en faire un royaume héréditaire et quasiment insubmersible... celui qui paraît désormais si tranquille et pro-européen. Non sans raisons, donc. Songez-y lorsque vous vous trouverez à La Haye, près du Parlement, et que vous levez les yeux vers la statue sur laquelle, parfois, se pose un pigeon.
Laurent Chambon
(Septentrion XXXV, n°4, 2006, 4ème trimestre, page 38)
L'heure des logiciels libres...
Alors que de nombreuses villes et organisations se mettent doucement au logiciel libre, beaucoup d'autres continuent à fonctionner avec des systèmes vendus (hors de prix) par Microsoft.
Je me faisais beaucoup de soucis sur le sujet. En tant qu'utilisateur de Mac essayant autant que possible d'utiliser des logiciels libres (Camino, Adium, NeoOffice, Cyberduck...), j'étais jusqu'à maintenant condamné à ne pas pouvoir ouvrir certains documents diffusés par l'arrondissement, et qui sont sensés assurer à tous l'accès à l'information, en particulier à travers des diffusions vidéo du Conseil municipal.
J'ai posé la question à notre bourgmestre, Egbert de Vries. Voici sa réponse (traduite à la hussarde): "Hi Laurent. On travaille déjà au niveau de la ville entière à des logiciels open source. Notre département informatique y travaille. Je peux t'envoyer des trucs que j'ai fait envoyer sur le sujet. Salutations. Egbert."
Bonne nouvelles, donc. La suite très bientôt.
Je me faisais beaucoup de soucis sur le sujet. En tant qu'utilisateur de Mac essayant autant que possible d'utiliser des logiciels libres (Camino, Adium, NeoOffice, Cyberduck...), j'étais jusqu'à maintenant condamné à ne pas pouvoir ouvrir certains documents diffusés par l'arrondissement, et qui sont sensés assurer à tous l'accès à l'information, en particulier à travers des diffusions vidéo du Conseil municipal.
J'ai posé la question à notre bourgmestre, Egbert de Vries. Voici sa réponse (traduite à la hussarde): "Hi Laurent. On travaille déjà au niveau de la ville entière à des logiciels open source. Notre département informatique y travaille. Je peux t'envoyer des trucs que j'ai fait envoyer sur le sujet. Salutations. Egbert."
Bonne nouvelles, donc. La suite très bientôt.
Virus technologique
Ah les convertis de fraîche date. Mes parents ont tellement aimé mon MacBook qu'ils s'en sont achetés un. Mon frère et sa fille (Marie, surnommée aussi Mini-Janine) sont allés leur installer quelques programmes et leur montrer comment tout marche. Ah, trop câblés les Chambon Senior!
La preuve par l'image (avec Photo Booth).
La preuve par l'image (avec Photo Booth).
Mort du chanteur néerlandais Robert Long
Le chanteur gay néerlandais Robert Long est mort d'un cancer en Belgique le 13 décembre, à l'âge de 63 ans. Cabaretier, chanteur, écrivain, éditorialiste et présentateur à la télévision, il avait défrayé la chronique en 1974 avec son premier album solo parlant de l'Eglise, d'homosexualité et d'hypocrisie. Après plusieurs disques d'or et de platine, Robert Long s'est illustré par ses programmes pour la télévision publique. Marié en 2005 à l'amour de sa vie, Kristof, Long a reçu plusieurs prix prestigieux et peut se vanter d'avoir participé activement à l'émancipation gay aux Pays-Bas. Les hommages sont unanimes aux Pays-Bas, et les radios ont consacré plusieurs émissions spéciales au chanteur.
La fête de la musique australovicienne s'annonce sous les meilleurs auspices
Vendredi dernier, trois collègues du Conseil municipal sont venues parler de la fête de la musique à la maison: Agnès Simon (CDA, chrétiens démocrates), Odette Taminiau (VVD, libéraux) et Daphna Brekveld (VOZ, parti local). J'avais profité du fait que Martin était dans la forêt avec d'autres chiens pour nettoyer le sol et javéliser un peu. Ca sentait comme dans une piscine.
Cette fête commence à se mettre en place peu à peu. De nombreuses organisations locales nous ont déjà contacté, anxieuses de participer. Il nous faut concevoir un budget, parler avec l'échevin en charge de l'économie et de la culture des moyens et facilités que l'arrondissement doit mettre à disposition des habitants etd es différentes organisations, discuter avec les sponsors (on parle beaucoup d'Heineken, dont le siège est à quelques pas de chez moi, et sponsor généreux lorsqu'il s'agit de musique)... Il me faut recontacter les fonctionnaires du ministère de la culture à Paris qui ont offert de nous aider.
Il faut aussi que l'échevin trouve un coordinateur indépendant (via un appel d'offre), que l'on se décide pour le 21 (un jeudi) ou le 22 (un vendredi, donc beaucoup plus facile pour faire venir le public), et que l'on trouve un nom correct en néerlandais. Histoire de pouvoir commencer le site internet de façon soignée (là aussi, besoin d'aide).
Premières propositions: Muziekfeest, het Feest der Muziek, Muziekfestijn, Feest van de Muziek, Tonkunstfestival... Si vous avez des idées, envoyez-les!
La structure d'organisation devrait ressembler à ça: un comité (arrondissement, politiques et parrains médiatiques) s'assure que la fête respecte certains principes (mixité, gratuité...); en dessous, un coordinateur externe (recruté sur appel d'offre) se charge de la coordination, de la publicité, de la presse et des rapports avec l'administration de l'arrondissement; en dessous, diverses organisations montant leur propre scène dehors, dans des cafés, dans des bâtiments publics ou privés, des jardins...
A côté, un site internet permet d'abord de mettre en contact volontaires, groupes divers et organisations. Sa fonction sera ensuite informative (lieux exact des concerts, liens vers d'autres sites, carte du quartier à télécharger)...
Bref, ça va être du boulot mais l'enthousiasme des habitants et des associations me donne beaucoup d'énergie. (ci-dessous, la motion en question)
Cette fête commence à se mettre en place peu à peu. De nombreuses organisations locales nous ont déjà contacté, anxieuses de participer. Il nous faut concevoir un budget, parler avec l'échevin en charge de l'économie et de la culture des moyens et facilités que l'arrondissement doit mettre à disposition des habitants etd es différentes organisations, discuter avec les sponsors (on parle beaucoup d'Heineken, dont le siège est à quelques pas de chez moi, et sponsor généreux lorsqu'il s'agit de musique)... Il me faut recontacter les fonctionnaires du ministère de la culture à Paris qui ont offert de nous aider.
Il faut aussi que l'échevin trouve un coordinateur indépendant (via un appel d'offre), que l'on se décide pour le 21 (un jeudi) ou le 22 (un vendredi, donc beaucoup plus facile pour faire venir le public), et que l'on trouve un nom correct en néerlandais. Histoire de pouvoir commencer le site internet de façon soignée (là aussi, besoin d'aide).
Premières propositions: Muziekfeest, het Feest der Muziek, Muziekfestijn, Feest van de Muziek, Tonkunstfestival... Si vous avez des idées, envoyez-les!
La structure d'organisation devrait ressembler à ça: un comité (arrondissement, politiques et parrains médiatiques) s'assure que la fête respecte certains principes (mixité, gratuité...); en dessous, un coordinateur externe (recruté sur appel d'offre) se charge de la coordination, de la publicité, de la presse et des rapports avec l'administration de l'arrondissement; en dessous, diverses organisations montant leur propre scène dehors, dans des cafés, dans des bâtiments publics ou privés, des jardins...
A côté, un site internet permet d'abord de mettre en contact volontaires, groupes divers et organisations. Sa fonction sera ensuite informative (lieux exact des concerts, liens vers d'autres sites, carte du quartier à télécharger)...
Bref, ça va être du boulot mais l'enthousiasme des habitants et des associations me donne beaucoup d'énergie. (ci-dessous, la motion en question)
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La diversité travailliste
Jeudi dernier, je suis allé à la réunion des membres du parti travailliste australovicien. Avec Alper Tekin Erdogan, j'ai été soutenir notre collègue de la Commission Transport et Entreprises, Jan Witting. La nouvelle politique de stationnement est en effet très ambitieuse (construire des parkings automatisés sous les canaux et reprendre contrôle de l'espace public) mais génère aussi beaucoup de stress chez les habitants. La discussion s'est révélée, une fois de plus, complètement irrationnelle et impulsive, à coups d'arguments familiaux et misérabilistes sur l'état de l'économie et de la famille moderne.
Mais bon, cela s'est finalement pas trop mal passé. A la fin de la réunion, tour de salle pour savoir de quoi il serait bien de parler les prochaines fois. Je soulève le problème de la diversité au sein du parti. Dans un arrondissement où presque la moitié des habitants est non-néerlandaise (voire plus dans la Pijp), il n'y a que deux allochtones élus (Alper et moi), et nous étions aussi les deux seuls à la réunion. Les Néerlandais blancs de plus de 50 ans dominent. Je n'ai rien contre eux, ils sont pour la plupart adorables et intéressants, mais si nous voulons être représentatifs du quartier, il nous faut nous diversifier.
Silence plus ou moins gêné de la salle.
Je vais ensuite voir deux éminents membres du parti, qui me disent que c'est déjà assez difficile de mobiliser les membres blancs néerlandais de plus de 50 ans, alors les autres ce n'est même pas la peine d'essayer. Par ailleurs, me dit-on, les étrangers en question sont des expatriés richissimes, pour la plupart américains ou anglais, et que la politique néerlandaise n'intéresse pas.
Ce n'est pas du tout mon expérience. Rien que dans ma cage d'escalier, au premier étage il y a une famille marocaine mal intégrée et un Surinamien malade, à mon étage il y a un Français et un Américano-Portugais (Lewis et moi) et un Néerlandais timide en face. Au dessus, une Lituanienne mariée à un Egyptien, et en face une Portugaise maquée à un Néerlandais. Au dessus, deux Néerlandais (dont un guitariste à cheveux longs), et en face un Français d'origine maghrébine marié à une Hollandaise francophone. Tout le monde bosse, personne n'est un expat richissime. Tout le monde s'intéresse à la politique locale, à sa façon.
Je connais un boucher français (sur Albert Cuyp), une vendeuse de saucissons, un boulanger français. Une italienne qui vend des savons, une Autrichienne qui s'occupe des jeunes. Je connais des Belges et des Anglais intégrés, pas si riches que ça et intéressés par la politique. J'en connais d'autres d'origine portugaise, islandaise, autrichienne, marocaine, turque, allemande, israélienne, géorgienne, chinoise... Ils sont aussi intéressés par la politique, et ne sont pas des expats arrogants et peu impliqués.
Jusqu'à maintenant, aucun parti ne s'est intéressé à eux. Bien sûr que ce n'est pas facile. Mais le SP s'active déjà à en mobiliser certains, et Wouter Sletterhaar du VVD (libérauw) n'a pas fait mystère de son envie de les mobiliser. Il a raison, ils sont une source de richesse pour un parti politique.
Si le PvdA pense que son public cible est uniquement les gauchistes riches de plus de 50 ans d'origine néerlandaise, c'est son droit, mais qu'on ne vienne pas se plaindre lorsque les résultats des prochaines élections sont vraiment catastrophiques.
Par ailleurs, un parti a d'autres activités que les élections. Ces allochtones d'origines différentes sont une source d'idées nouvelles et d'expériences dont on devrait savoir profiter. Ils représentent une source presqu'intarissable d'inspiration, et ne pas en profiter serait un gâchis pour nous mais aussi pour l'arrondissement.
Sur le sujet, les partis travaillistes anglo-saxons ont une longueur d'avance. La médiocrité de la politique de diversité des travaillistes néerlandais me fascine, d'ailleurs. Les Canadiens ou les Britaniques y travaillent d'arrache-pied. Même les entreprises s'y mettent, maintenant qu'elles ont compris que c'est une source de richesse (et cela permet d'éviter des systèmes incestueux à la Enron ou Ahold).
Bref, on n'a pas fini de m'entendre sur le sujet.
Mais bon, cela s'est finalement pas trop mal passé. A la fin de la réunion, tour de salle pour savoir de quoi il serait bien de parler les prochaines fois. Je soulève le problème de la diversité au sein du parti. Dans un arrondissement où presque la moitié des habitants est non-néerlandaise (voire plus dans la Pijp), il n'y a que deux allochtones élus (Alper et moi), et nous étions aussi les deux seuls à la réunion. Les Néerlandais blancs de plus de 50 ans dominent. Je n'ai rien contre eux, ils sont pour la plupart adorables et intéressants, mais si nous voulons être représentatifs du quartier, il nous faut nous diversifier.
Silence plus ou moins gêné de la salle.
Je vais ensuite voir deux éminents membres du parti, qui me disent que c'est déjà assez difficile de mobiliser les membres blancs néerlandais de plus de 50 ans, alors les autres ce n'est même pas la peine d'essayer. Par ailleurs, me dit-on, les étrangers en question sont des expatriés richissimes, pour la plupart américains ou anglais, et que la politique néerlandaise n'intéresse pas.
Ce n'est pas du tout mon expérience. Rien que dans ma cage d'escalier, au premier étage il y a une famille marocaine mal intégrée et un Surinamien malade, à mon étage il y a un Français et un Américano-Portugais (Lewis et moi) et un Néerlandais timide en face. Au dessus, une Lituanienne mariée à un Egyptien, et en face une Portugaise maquée à un Néerlandais. Au dessus, deux Néerlandais (dont un guitariste à cheveux longs), et en face un Français d'origine maghrébine marié à une Hollandaise francophone. Tout le monde bosse, personne n'est un expat richissime. Tout le monde s'intéresse à la politique locale, à sa façon.
Je connais un boucher français (sur Albert Cuyp), une vendeuse de saucissons, un boulanger français. Une italienne qui vend des savons, une Autrichienne qui s'occupe des jeunes. Je connais des Belges et des Anglais intégrés, pas si riches que ça et intéressés par la politique. J'en connais d'autres d'origine portugaise, islandaise, autrichienne, marocaine, turque, allemande, israélienne, géorgienne, chinoise... Ils sont aussi intéressés par la politique, et ne sont pas des expats arrogants et peu impliqués.
Jusqu'à maintenant, aucun parti ne s'est intéressé à eux. Bien sûr que ce n'est pas facile. Mais le SP s'active déjà à en mobiliser certains, et Wouter Sletterhaar du VVD (libérauw) n'a pas fait mystère de son envie de les mobiliser. Il a raison, ils sont une source de richesse pour un parti politique.
Si le PvdA pense que son public cible est uniquement les gauchistes riches de plus de 50 ans d'origine néerlandaise, c'est son droit, mais qu'on ne vienne pas se plaindre lorsque les résultats des prochaines élections sont vraiment catastrophiques.
Par ailleurs, un parti a d'autres activités que les élections. Ces allochtones d'origines différentes sont une source d'idées nouvelles et d'expériences dont on devrait savoir profiter. Ils représentent une source presqu'intarissable d'inspiration, et ne pas en profiter serait un gâchis pour nous mais aussi pour l'arrondissement.
Sur le sujet, les partis travaillistes anglo-saxons ont une longueur d'avance. La médiocrité de la politique de diversité des travaillistes néerlandais me fascine, d'ailleurs. Les Canadiens ou les Britaniques y travaillent d'arrache-pied. Même les entreprises s'y mettent, maintenant qu'elles ont compris que c'est une source de richesse (et cela permet d'éviter des systèmes incestueux à la Enron ou Ahold).
Bref, on n'a pas fini de m'entendre sur le sujet.
Sarko, Web3 et la chirurgie
En ce moment, la "blogosphère" s'amuse beaucoup des aventures de Loïc Le Meur, organisateur du Web3 où Sarkozy s'est humilié en essayant de se la jouer coule. Pour résumer, Le Meur se pense branchouille en organisant un Web3 rassemblant l'élite européenne du la bloguerie, invite son ami Sarko qui se fait siffler tellement il n'y connaît rien et tellement c'est évident qu'il vient à la pêche aux voix. Ensuite les bloggeurs râlent en ligne, Eric s'énerve et insulte un bloggeur anglais, ce dernier se fait virer par son patron américain qui ne veut pas de vagues, qui fait que le crédit de ce patron impulsif et lèche-fesses est réduit à zéro...
Mais ce qui me fascine dans l'histoire, c'est le nez de Le Meur. Si vous allez sur Google Images, vous voyez un Le Meur plutôt sexy, avec une gueule bien carrée et un piffon présent mais masculin (à droite). En visitant le site officiel du sarkozyste (en haut à gauche), on le voit affublé d'un petit groin ridé comme celui du mari de Liza Minelli. Un petit nez de fille anglo-saxonne probablement refait pour ses 16 ans.
Un groin refait, cela dénote deux types de personnes: les gens qui ne vivent que de leur apparence (pute, star du porno, actrice vieillissante, blaque médiatique qui ne veut pas avoir l'air trop blaque, chanteuse sur le retour, vieille bourgeoise qui a eu été belle dans les années 1960...), et les gens qui sont tellement pris dans le starsystem (où tout le monde est refait) qui ne savent plus à quoi une personne normale doit ressembler.
Ce petit groin refait en dit plus sur Le Meur que ses cacas nerveux sur le net: à force de trinquer avec les célébrités, il a perdu le sens du réel. Au point de se massacrer la gueule pour toujours pour quelques milliers d'euros. De promesse sexy du web polyphonique, il est devenu une star vulgaire arrogante et imbaisable.
Dure, la vie de célébrité, hein?
Mais ce qui me fascine dans l'histoire, c'est le nez de Le Meur. Si vous allez sur Google Images, vous voyez un Le Meur plutôt sexy, avec une gueule bien carrée et un piffon présent mais masculin (à droite). En visitant le site officiel du sarkozyste (en haut à gauche), on le voit affublé d'un petit groin ridé comme celui du mari de Liza Minelli. Un petit nez de fille anglo-saxonne probablement refait pour ses 16 ans.
Un groin refait, cela dénote deux types de personnes: les gens qui ne vivent que de leur apparence (pute, star du porno, actrice vieillissante, blaque médiatique qui ne veut pas avoir l'air trop blaque, chanteuse sur le retour, vieille bourgeoise qui a eu été belle dans les années 1960...), et les gens qui sont tellement pris dans le starsystem (où tout le monde est refait) qui ne savent plus à quoi une personne normale doit ressembler.
Ce petit groin refait en dit plus sur Le Meur que ses cacas nerveux sur le net: à force de trinquer avec les célébrités, il a perdu le sens du réel. Au point de se massacrer la gueule pour toujours pour quelques milliers d'euros. De promesse sexy du web polyphonique, il est devenu une star vulgaire arrogante et imbaisable.
Dure, la vie de célébrité, hein?
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samedi 16 décembre 2006
Les identités néerlandaises, de l'intégration à la désintégration
J'avais oublié de vous parler d'un ouvrage paru il y a quelques mois, et dans lequel j'ai écrit un article: "Les identités néerlandaises, de l'intégration à la désintégration". Assez épais (plus de 400 pages), clairement divers quand à ses auteurs (de Thomas Beaufils à Patrick Duval, de Claudia Huismans à Wouter van der Veen, de Christophe de Voogd à Laure Michon pour les amis) et les prises de position (des miennes à celle d'Ayaan Hirsi Ali), il va intéresser ceux qui s'intéressent au royaume batave...
Mon texte original est lisible sur
http://www.laurentchambon.com/textes/identite_neerlandaise.htm
mardi 12 décembre 2006
Dans le Stadsdeelkrant
Et oui, c'est mon tour d'apparaître dans le Stadsdeelkrant (le journal de l'arrondissement) pour une interview réalisée il y a de cela plusieurs mois. Une traduction rapide pour les fénéants (pour les autres, voir les liens ci-dessous):
Six questions à... Laurent Chambon
Laurent Chambon habite dans la Gerard Doustraat et a 34 ans. Laurent vit avec son partenaire, le chien Martin et les deux chats Jean-Louis et Guillaume. Il est élu au conseil de l'arrondissement pour le parti travailliste depuis mars 2006.
Pourquoi as-tu choisi la politique et le conseil d'arrondissement en particulier?
Il n'y a pas beaucoup de Français qui choisissent en connaissance de cause de venir vivre aux Pays-Bas. J'ai trouvé le pays fantastique, beaucoup plus tolérant que la France. Alors. Mais en tant qu'étranger je m'y sens beaucoup moins bien depuis 2002. Les changements dans le pays où j'avais décidé de vivre ont été tellement profond, et ont eu lieu de manière tellement mauvaise que j'ai décidé qu'il était temps de prendre une décision. Ou partir, ou bien entrer en politique et essayer de changer les choses moi-même. Depuis, je me sens beaucoup plus amstellodamois, et c'est par ailleurs le meilleurs cours d'intégration dont on pourrait rêver.
Que fais tu à côté de ton travail au Conseil?
Je suis sociologue à mi-temps. En ce moment je m'occupe d'une recherche dans les banlieues à problème. J'écris parfois pour la presse française, mais de moins en moins: je n'ai pas le temps, et j'ai aussi peur de perdre mon objectivité journalistique. Je continue la musique, bien sûr (le groupe de Laurent s'appelle Laurent & Lewis et joue un mélange de pop, house, techno et musique ethnique, red.). Notre disque vient de sortir et d'autre suivent.
Les gens de l'arrondissement peuvent venir te voir pour quel sujet, en quoi consistent tes intérêts et expertises?
En tant que sociologue, je m'intéresse à l'intégration, l'émancipation, les minorités et les allochtones en politique, mais j'ai clairement choisi de ne pas m'en occuper dans mon parti. d'abord parce que les spécialistes font de mauvais politiciens, mais aussi parce qu'il peut êre difficile pour les Néerlandais de recevoir des leçons d'un Français. Je suis peut-être un peu trop radical, et les gens ne sont pas encore prêts pour ça. Je m'occupe maintenant de l'économie, en particulier les PME. Je m'intéresse aussi aux processus démocratiques et à la participation citoyenne.
Où et avec qui prendrais-tu un pot dans l'arrondissement?
Si c'est sympa, tout le monde est le bienvenu, et peu importe où. Les coins sympa ne manquent pas dans l'arrondissement.
Ton endroit ou bâtiment préféré dans l'arrondissement?
Je vais souvent avec Martin, notre chien, au Sarphatipark, et je vais donc souvent au Krull boire un coup avec des amis dehors. Je trouve Bazar très beau, et j'aime aller y boire quelque chose pour profiter de la beauté architectonique du lieu. Architecturalement, je trouve le Zuid-Pijp très beau. Il y a un vieux cinéma sur la Ceintuurbaan qui est maintenant un magasin de cuisines (red. Ceintuur Theater): c'est un bâtiment magnifique, dommage qu'il ait été peint et que ce ne soit pas un théâtre ou un bistro...
Que voudrais tu demander aux Australoviciens?
A tous: que devons-nous faire pour améliorer votre vie? Aux allochtones (surtout d'origine occidentale): que devons-nous faire pour vous inciter à vous engager en politique?
Lien direct du document (pdf):
http://www.oudzuid.amsterdam.nl/aspx/download.aspx?file=/contents/pages/00000941/stadsdeelkrantnr5012december2006.pdf
Lien de tous les journaux de l'arrondissement:
http://www.oudzuid.amsterdam.nl/bestuur_en/stadsdeelkrant#2006
lundi 11 décembre 2006
Je suis pour la Turquie au sein de l'Union européenne
C'est vrai qu'on entend beaucoup les adversaires à l'entrée de la Turquie au sein de l'Union européenne, et pas assez les partisans. Qu'à cela ne tienne: je suis partisan à l'entrée de la Turquie au sein de l'Union. C'est bon pour l'Europe, c'est bon pour la Turquie, c'est bon pour le Moyen-Orient, c'est bon pour les chrétiens, les juifs et les musulmans. C'est bon pour les athées, les agnostiques et les croyants. C'est bon pour la démocratie en Turquie, pour l'économie européenne. C'est bon pour les Européens de Turquie, pour les Turcs d'Europe.
Ai-je été clair?
Dans la presse:
"La Turquie, en tant que candidate à l’adhésion à l’Union européenne, a quelques adversaires très bruyants aux Pays-Bas, parmi lesquels Geert Wilders, du Parti pour la Liberté", souligne le Financieele Dagblad à la une. "Selon Floris Maljers, ancien PDG d’Unilever et fervent adepte de l’adhésion de la Turquie, les partisans ne se font pas suffisamment entendre. ’Je fréquente beaucoup les milieux industriels. On y souhaite l’adhésion de la Turquie. Ce pays a un important marché industriel, sur lequel les Pays-Bas pourraient beaucoup vendre. Il faut éclairer davantage cet intérêt commercial’." "Selon Maljers, ’beaucoup de partis politiques à La Haye partent du principe que si la Turquie rejoint l’Union européenne, les Pays-Bas seront submergés par des travailleurs turcs et qu’en Turquie les problèmes de démocratie et de droits de l’homme demeureront’. ’Simultanément, ils laissent des pays à problèmes comme la Roumanie et la Bulgarie devenir membres de l’UE sans coup férir, le 1er janvier. La principale raison des résistances de ces politiques haguenois est qu’eux croient en la Sainte Trinité du Père, du fils et du Saint-Esprit, alors que les Turcs ne le font pas’." "Maljers connaît bien la Turquie. Il y a travaillé comme manager d’Unilever de 1966 à 1971 et il parle le turc. Selon Maljers, les politiques néerlandais sont frileux. ’Ils mettent la Turquie dans le mêmes sac que tous les pays musulmans, à tort. Ils oublient que c’est un pays séculier, avec une stricte séparation de l’Eglise et de l’Etat Ils passent aussi outre au fait que les problèmes d’intégration et de délinquance en milieu musulman sont presque toujours causés par les Marocains et pas par les Turcs’."
Lien: http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=7979
En néerlandais:
http://www.fd.nl/ShowRedactieNieuws.asp?Context=N%7C1&DocumentId=31487
Ai-je été clair?
Dans la presse:
"La Turquie, en tant que candidate à l’adhésion à l’Union européenne, a quelques adversaires très bruyants aux Pays-Bas, parmi lesquels Geert Wilders, du Parti pour la Liberté", souligne le Financieele Dagblad à la une. "Selon Floris Maljers, ancien PDG d’Unilever et fervent adepte de l’adhésion de la Turquie, les partisans ne se font pas suffisamment entendre. ’Je fréquente beaucoup les milieux industriels. On y souhaite l’adhésion de la Turquie. Ce pays a un important marché industriel, sur lequel les Pays-Bas pourraient beaucoup vendre. Il faut éclairer davantage cet intérêt commercial’." "Selon Maljers, ’beaucoup de partis politiques à La Haye partent du principe que si la Turquie rejoint l’Union européenne, les Pays-Bas seront submergés par des travailleurs turcs et qu’en Turquie les problèmes de démocratie et de droits de l’homme demeureront’. ’Simultanément, ils laissent des pays à problèmes comme la Roumanie et la Bulgarie devenir membres de l’UE sans coup férir, le 1er janvier. La principale raison des résistances de ces politiques haguenois est qu’eux croient en la Sainte Trinité du Père, du fils et du Saint-Esprit, alors que les Turcs ne le font pas’." "Maljers connaît bien la Turquie. Il y a travaillé comme manager d’Unilever de 1966 à 1971 et il parle le turc. Selon Maljers, les politiques néerlandais sont frileux. ’Ils mettent la Turquie dans le mêmes sac que tous les pays musulmans, à tort. Ils oublient que c’est un pays séculier, avec une stricte séparation de l’Eglise et de l’Etat Ils passent aussi outre au fait que les problèmes d’intégration et de délinquance en milieu musulman sont presque toujours causés par les Marocains et pas par les Turcs’."
Lien: http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=7979
En néerlandais:
http://www.fd.nl/ShowRedactieNieuws.asp?Context=N%7C1&DocumentId=31487
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dimanche 10 décembre 2006
De retour: miam!
Je suis de retour de Paris, avec pas mal de livres intéressants dans ma besace. On en reparle bientôt. J'ai profité de mon séjour pour aller manger des choses délicieuses dans des cafés... Jean-Baptiste Gugès (de Dunod) m'a emmené goûter un steak agrémenté d'une croûte molle en pain-d'épices, d'un gratin dauphinois cylindrique (et léger) et d'une sauce au vinaigre, le tout servi avec un sens certain de l'esthétique dans une assiette carrée: un délice des sens absolu. Il a pris une crème espagnole aux légumes et aux tomates sèches. A manger avec du pain. J'étais obligé de goûter... Beyond délicieux. Le mi-cuit au chocolat n'était pas lourd, et les sauces au fruits l'accompagnant étaient pleines de fruit. Classique mais concluant le repas en beauté.
Grégory Martin (de Denoël) m'a emmené manger dans un resto méditerranéen. Des prochettes au thym pas mal du tout. Par contre le déssert de lait au thé vert, s'il était très bon, n'était pas à la hauteur de mes attentes. Mais il n'en reste plus une molécule, of course.
Le pire dans l'histoire? Des serveurs vraiment sympathiques (juste flirty comme il faut), un service parfait, et pour la moitié de ce qu'on payerait à Amsterdam pour une grosse salade ratée (le chèvre chaud pas chaud, avec le mauvais fromage et sans la sauce miel-vinaigre) et servie au lance-pierre. Suite des inverstigations dans deux semaines.
Photo: Oli Babozor (http://blog.babozor.com/?p=103)
Grégory Martin (de Denoël) m'a emmené manger dans un resto méditerranéen. Des prochettes au thym pas mal du tout. Par contre le déssert de lait au thé vert, s'il était très bon, n'était pas à la hauteur de mes attentes. Mais il n'en reste plus une molécule, of course.
Le pire dans l'histoire? Des serveurs vraiment sympathiques (juste flirty comme il faut), un service parfait, et pour la moitié de ce qu'on payerait à Amsterdam pour une grosse salade ratée (le chèvre chaud pas chaud, avec le mauvais fromage et sans la sauce miel-vinaigre) et servie au lance-pierre. Suite des inverstigations dans deux semaines.
Photo: Oli Babozor (http://blog.babozor.com/?p=103)
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"538 et 3FM font du cassage de pédé"
Le chanteur Gordon accuse les deux plus grandes radio musicales néerlandaises de s'adonner au "cassage de pédé". Elles refusent sciemment de diffuser son nouveau single "Als je maar gelukkig bent" ("Du moment que tu es heureux"), qui parle d'homosexualité et de sortie du placard. "L'acceptation de l'homosexualité va de pire en pire. Ces dernières années le cassage de pédé est devenu à la mode, en particulier pour la jeunesse musulmane. Le fait que 3FM et 538 ne jouent pas le disque ne fait que renforcer ce mouvement" a-t-il déclaré sur la radio 100%NL. D'autant plus que, selon lui, "il y a tellement d'homos qui travaillent à ces radios, mais qui se gardent bien de le crier sur tous les toits." Gordon est connu pour ses chansons et ses programmes de radio et de télévision, mais aussi pour ses apparitions très queer à la télévision néerlandaise dans diverses émissions et publicités avec le follissime Gerard Joling (lui aussi chanteur, à gauche sur la photo). Tous deux sont extrêmement populaires.
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=10694
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=10694
mardi 5 décembre 2006
A Paname
Je pars à Paris ce mardi, je reviens à Amsterdam vendredi. je ne veux pas parler de la raison qui me fait me rendre à Paname, j'ai peur que cela ne me porte malheur. Pas de Kreukreuscopie d'ici là. Soyez sages...
La politique, c'est la division maîtrisée
Le dernier conseil municipal était assez fascinant pour qui savait regarder. Il y avait les deux ennemis de nos petits partis locaux (qui ont eu été dans un seul parti avant les élections) qui ne cachent pas la haine qu'ils ont l'un(e) pour l'autre. Mais, en dehors des tensions entre les Libéraux et les Verts, et des frottements entre nous et nos partenaires de coalition (toujours les Verts, pour ceux qui ne suivent pas), on peut voir les tensions entre groupes au sein d'un même parti.
Chez nous, il y a clairement une aile gauche et une aile droite, mais cela ne débouche pas sur des tensions, juste sur quelques discussions assez drôles, où ce qui va être dit par tel(le) ou tel(le) est parfois un peu prévisible. Notre "présidente", Bea Mieris, nous a raconté que dans des fractions travaillistes d'autre arrondissements, ça chauffe sérieusement. Il y a de grands conflits, des haines exacerbées et des réunions de fractions plutôt chaotiques.
Je ne connais pas tous les détails, mais au vu de ce qui se passe durant le Conseil municipal, on peut dire que les deux autres grands partis, le VVD et GroenLinks, semblent parfois souffrir de divisions doublées de conflits personnels. On en voit certains qui semblent se détester, on entend parler de positions inconciliables sur tel ou tel sujet entre quelques membres d'un même parti. On en voit certains s'ignorer ostenciblement. On vote séparément...
Je mentirais si je disais que je suis toujours d'accord à 100% avec mes collègues travaillistes, mais jusqu'à maintenant il n'y a pas eu de conflit irréconciliable. Je touche du bois.
Ou voulais-je en venir? Et bien que la politique, c'est le conflit et la guerre, mais sans violence physique ni blessés ni morts. C'est normal que nous ayons des tensions avec les Verts. Si nous étions identiques, nous n'aurions pas besoin d'être dans des partis différents. Au sein des partis, surtout aussi large que le nôtre, il me paraît difficile d'obtenir un consensus absolu sur tout. Nous ne somme pas les gauchistes du SP, menés à la baguette et menacés d'expulsion si on doute du dogme.
Mais c'est vrai aussi qu'il faut savoir raison garder. La politique c'est la division certes, mais une division maîtrisée. C'est un art difficile et fascinant. J'apprends, j'apprends...
Chez nous, il y a clairement une aile gauche et une aile droite, mais cela ne débouche pas sur des tensions, juste sur quelques discussions assez drôles, où ce qui va être dit par tel(le) ou tel(le) est parfois un peu prévisible. Notre "présidente", Bea Mieris, nous a raconté que dans des fractions travaillistes d'autre arrondissements, ça chauffe sérieusement. Il y a de grands conflits, des haines exacerbées et des réunions de fractions plutôt chaotiques.
Je ne connais pas tous les détails, mais au vu de ce qui se passe durant le Conseil municipal, on peut dire que les deux autres grands partis, le VVD et GroenLinks, semblent parfois souffrir de divisions doublées de conflits personnels. On en voit certains qui semblent se détester, on entend parler de positions inconciliables sur tel ou tel sujet entre quelques membres d'un même parti. On en voit certains s'ignorer ostenciblement. On vote séparément...
Je mentirais si je disais que je suis toujours d'accord à 100% avec mes collègues travaillistes, mais jusqu'à maintenant il n'y a pas eu de conflit irréconciliable. Je touche du bois.
Ou voulais-je en venir? Et bien que la politique, c'est le conflit et la guerre, mais sans violence physique ni blessés ni morts. C'est normal que nous ayons des tensions avec les Verts. Si nous étions identiques, nous n'aurions pas besoin d'être dans des partis différents. Au sein des partis, surtout aussi large que le nôtre, il me paraît difficile d'obtenir un consensus absolu sur tout. Nous ne somme pas les gauchistes du SP, menés à la baguette et menacés d'expulsion si on doute du dogme.
Mais c'est vrai aussi qu'il faut savoir raison garder. La politique c'est la division certes, mais une division maîtrisée. C'est un art difficile et fascinant. J'apprends, j'apprends...
lundi 4 décembre 2006
En vieilissant on vire à droite, tu m'étonnes
Le gouvernement n'est tjours pas formé, mais les épisodes se suivent et ne se ressemblent pas. Marijnissen est intraitable sur tout, mais le lendemain mets de l'eau dans son vin. Verdonk attaque Rutte et veut le VVD pour elle toute seule. Le lendemain, on fait comme si c'était pour rire. Toute le monde crache sur Wouter Bos, mais le lendemain il est reconduit dans sa fonction de leader du parti travailliste.
On se croirait dans un soap brésilien, avec des retournements aussi absurdes qu'hilarants avant la fin de chaque épisode...
Entretemps, j'ai trouvé dans la presse néerlandaise quelque chose sur celui qui avait tout fait pour saboter ma thèse (pour des raisons encore un peu mystérieuses, si ce n'est sa haine de mon directeur de thèse), qui est considéré (à tort, selon moi, mais dans ce coup je ne suis pas objectif du tout) comme un des grands intellos du parti travailliste et qui vote désormais Balky, je nomme Jos de Beus.
Beurk.
Dans la presse néerlandaise:
HP/De Tijd présente les nouveaux députés du parti de Wilders - "une secte dévouée à cent pour cent au chef de file" - et publie une interview Jos de Beus, un ancien idéologue du PvdA qui a voté pour Balkenende, bien qu’il soit toujours social-démocrate. "Cela fait trois ans que Bos est à la barre et le parti en tant que tel n’existe plus", affirme De Beus. Le PvdA est devenu un "mouvement Bos", "les intellectuels ont quitté le parti et ont rejoint le Partij voor de Dieren."
Jos de Beus prend aussi la parole dans Vrij Nederland, où il discerne surtout dans le résultat des élections le début d’une vague conservatrice. "Avec Balkenende, Marijnissen et Wilders le style de vie des années soixante quitte la scène." Ces trois figures, selon l’universitaire d’Amsterdam, incarnent le conservatisme et expriment le besoin de brider une liberté qui a mené à toutes sortes d’excès.
Ben ouais, parle pour toi, affreux Jojo!
Lien: http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=7954
On se croirait dans un soap brésilien, avec des retournements aussi absurdes qu'hilarants avant la fin de chaque épisode...
Entretemps, j'ai trouvé dans la presse néerlandaise quelque chose sur celui qui avait tout fait pour saboter ma thèse (pour des raisons encore un peu mystérieuses, si ce n'est sa haine de mon directeur de thèse), qui est considéré (à tort, selon moi, mais dans ce coup je ne suis pas objectif du tout) comme un des grands intellos du parti travailliste et qui vote désormais Balky, je nomme Jos de Beus.
Beurk.
Dans la presse néerlandaise:
HP/De Tijd présente les nouveaux députés du parti de Wilders - "une secte dévouée à cent pour cent au chef de file" - et publie une interview Jos de Beus, un ancien idéologue du PvdA qui a voté pour Balkenende, bien qu’il soit toujours social-démocrate. "Cela fait trois ans que Bos est à la barre et le parti en tant que tel n’existe plus", affirme De Beus. Le PvdA est devenu un "mouvement Bos", "les intellectuels ont quitté le parti et ont rejoint le Partij voor de Dieren."
Jos de Beus prend aussi la parole dans Vrij Nederland, où il discerne surtout dans le résultat des élections le début d’une vague conservatrice. "Avec Balkenende, Marijnissen et Wilders le style de vie des années soixante quitte la scène." Ces trois figures, selon l’universitaire d’Amsterdam, incarnent le conservatisme et expriment le besoin de brider une liberté qui a mené à toutes sortes d’excès.
Ben ouais, parle pour toi, affreux Jojo!
Lien: http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=7954
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samedi 2 décembre 2006
Janine @ Tagore
La première photo prise par Lewis avec son horrible téléphone (un truc énorme avec un clavier alphabétique avec lequel il peut envoyer des emails et surfer sur le ouèbe): nous avons emmené DJ Janine dans un restaurant indien de la Utrechtsestraat, Tagore, où nous essayons d'aller régulièrement. De loin le meilleur resto d'Amsterdam, pour environ 20 euros par personne. On y retrouve souvent des Français, Italiens et Américains éduqués, signe que le bouche à oreille fonctionne chez les amateurs.
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vendredi 1 décembre 2006
L'unanimité moins une voix
Hier soir, court conseil municipal lors duquel on a pu se prononcer sur les motions et amendements. Notre motion sur la fête de la musique a été adoptée à l'unanimité moins une voix. Autant dire que je suis satisfait. On en reparlera très bientôt, étant donné qu'avec Madame Simon (du CDA) et mes collègues travaillistes Jan et Alper nous nous sommes engagés à proposer un plan d'attaque à nos collègues politiciens.
J'ai reçu un email de Bram Bos, le chef des verts, qui m'explique que les réticences de son parti vient de sa peur de voir les politiciens régler les choses de façon autoritaire et centralisée. Ils préfèrent que ce soient des initiatives de la société civile, aussi pour s'assurer de la pérénité de tels projets.
Je comprends, mais je pense que la société civile n'est pas toujours à la hauteur, et qu'une fois que nous aurons prouvé à quel point une telle fête peut être fabuleuse, un tel événement semblera une évidence. Nous avons déjà été contactés par des associations d'Amsterdam Nord qui aimeraient organiser une telle fête. Plus de nouvelles très bientôt...
J'ai reçu un email de Bram Bos, le chef des verts, qui m'explique que les réticences de son parti vient de sa peur de voir les politiciens régler les choses de façon autoritaire et centralisée. Ils préfèrent que ce soient des initiatives de la société civile, aussi pour s'assurer de la pérénité de tels projets.
Je comprends, mais je pense que la société civile n'est pas toujours à la hauteur, et qu'une fois que nous aurons prouvé à quel point une telle fête peut être fabuleuse, un tel événement semblera une évidence. Nous avons déjà été contactés par des associations d'Amsterdam Nord qui aimeraient organiser une telle fête. Plus de nouvelles très bientôt...
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