Hier soir j'étais sur la route entre le Limousin et le Nord-Poitou (j'avais terriblement envie de vomir avec tous ces virages), mais ma mère a suivi les débats télévisé et m'a demandé de communiquer ses remarques...
"Mercredi soir, on a regardé le débat avec Ségolène Royal sur France 2. J'étais choquée par la brutalité d'Arlette Chabot (la journaliste) qui interrompait Ségolène tout le temps. Celle-ci se défendait sans se départir de son calme. Gilles Leclerc était un peu moins agressif mais la harcelait également. Je trouve qu'elle s'en est très bien sortie, qu'elle était convaincante. J'étais choquée par leur brutalité. J'ai voulu regarder le débat avec les mêmes journalistes et Nicolas Sarkozy hier soir, et je n'ai pas eu l'impression qu'il était toujours coupé. Il a pu exposer tranquillement ses projets, en particulier son combat pour Alzheimer avec Annie Girardeau avec un reportage larmoyant. La France entière devait pleurer. Nicolas mielleux aux maximum, j'étais dégoûtée. Suis-je impartiale ou complètement obsédée par la fourberie de Sarkozy et de ses amis journalistes? J'ai peur pour notre avenir. Sarkozy, c'est le loup dans les habits d'une grand-mère gentille et compréhensive."
vendredi 27 avril 2007
Résultat du premier tour aux Pays-Bas
Voici un texte communiqué par le Parti Socialiste français, section de La Haye, dont je suis membre...
Elections présidentielles françaises
Le premier tour des élections présidentielles françaises qui s'est déroulé le 22 avril dernier a connu une participation exceptionnelle de 85%, traduisant l'intérêt sans précédent du peuple français, tant en métropole que dans le monde pour ce scrutin. Pour le second tour qui se tiendra le 6 mai prochain, les électeurs devront choisir entre Ségolène Royal, candidate des partis de gauche et Nicolas Sarkozy, candidat de l'UMP. Ainsi, la France renoue avec la tradition du choix entre deux visions, deux orientations d'avenir et de progrès fondamentalement différentes.
Dimanche dernier, ce sont 4091 électeurs aux Pays-Bas qui ont voté à La Haye et à Amsterdam, soit un taux de participation exceptionnel à l'étranger de 41%. Certes, il y avait affluence et les haguenois ont pu mesurer l'intérêt des français pour ces élections, mais aussi celui des binationaux et des familles issues de couples mixtes, à la file d'attente devant l'Ambassade. Cet évènement citoyen était aussi l'occasion pour de nombreuses familles de se rencontrer et d'échanger, tant en langue française que néerlandaise, ce qui traduit la profondeur de l'intégration de la communauté française dans ce pays.
Ce scrutin fût aussi l'occasion de mesurer l'importance du score sans appel de la candidate du peuple de gauche, Ségolène Royal dans ce pays, avec 37% des suffrages. Le tableau ci-dessous fournit les résultats des élections aux Pays-Bas.
Au plan national, l'objectif pour le premier tour est atteint avec plus de 25% pour Ségolène Royal et 36% pour la gauche. Rendons à cet égard hommage aux autres partis de gauche et aux écologistes qui ont du faire face au « vote utile » pour éviter de réitérer comme en 2002, la présence de JM Le Pen et l absence de candidat socialiste au deuxième tour. Candidate du Parti Socialiste, du Parti Radical de Gauche et du Mouvement Républicain et Citoyen, Ségolène Royal est aussi la première femme, dans l’histoire de notre république, à être réellement en position de remporter les élections présidentielles.
Une section PS aux Pays-Bas (www.parti-socialiste.nl)
Ce résultat est aussi un grand encouragement pour la jeune Section du Parti Socialiste aux Pays-Bas qui s’est réunie, pour la première fois après presque 5 années d’interruption, il y a 5 mois en rassemblant tout à la fois les jeunes adhérents enthousiastes du Parti Socialiste, les militants expérimentés de la première heure et de nombreux sympathisants portés par l'élan démocratique et participatif incarné par Ségolène Royal.
Bien sûr, ni la vie politique, ni celle de la section ne se limitent au seul futur immédiat, même si les choix de cette élection marqueront profondément les valeurs qui prévaudront à la conduite de notre pays pour les cinq prochaines années. L’intérêt que nous portons à la politique de notre pays, la nécessité de se retrouver entre personnes de même sensibilité, pour confronter nos opinions et aussi pour partager les enseignements ou les appréciations que nous retirons du pays dans lequel nous résidons et qui nourrissent le regard original des uns et des autres sur notre pays, vont aussi au-delà de l’exercice plus militant de ces élections présidentielles.
Elections présidentielles françaises
Le premier tour des élections présidentielles françaises qui s'est déroulé le 22 avril dernier a connu une participation exceptionnelle de 85%, traduisant l'intérêt sans précédent du peuple français, tant en métropole que dans le monde pour ce scrutin. Pour le second tour qui se tiendra le 6 mai prochain, les électeurs devront choisir entre Ségolène Royal, candidate des partis de gauche et Nicolas Sarkozy, candidat de l'UMP. Ainsi, la France renoue avec la tradition du choix entre deux visions, deux orientations d'avenir et de progrès fondamentalement différentes.
Dimanche dernier, ce sont 4091 électeurs aux Pays-Bas qui ont voté à La Haye et à Amsterdam, soit un taux de participation exceptionnel à l'étranger de 41%. Certes, il y avait affluence et les haguenois ont pu mesurer l'intérêt des français pour ces élections, mais aussi celui des binationaux et des familles issues de couples mixtes, à la file d'attente devant l'Ambassade. Cet évènement citoyen était aussi l'occasion pour de nombreuses familles de se rencontrer et d'échanger, tant en langue française que néerlandaise, ce qui traduit la profondeur de l'intégration de la communauté française dans ce pays.
Ce scrutin fût aussi l'occasion de mesurer l'importance du score sans appel de la candidate du peuple de gauche, Ségolène Royal dans ce pays, avec 37% des suffrages. Le tableau ci-dessous fournit les résultats des élections aux Pays-Bas.
Résultat scrutin Présidentiel 22 avril 2007 - Pays-Bas | | |
| | |
Candidat | suffrages | % suffrages exprimés |
Olivier Besancenot | 50 | 1,23% |
Marie-Georges Buffet | 24 | 0,59% |
Gérard Schivardi | 3 | 0,07% |
François Bayrou | 1170 | 28,70% |
José Bové | 42 | 1,03% |
Dominique Voynet | 116 | 2,85% |
Philippe De Villiers | 15 | 0,37% |
Ségolène Royal | 1525 | 37,41% |
Frédéric Nihous | 7 | 0,17% |
Jean-Marie Le Pen | 64 | 1,57% |
Arlette Laguiller | 20 | 0,49% |
Nicolas Sarkozy | 1040 | 25,52% |
Total des suffrages exprimés | 4076 | 100,00% |
Bulletins nuls ou annulés | 14 | |
| | |
Inscrits | Votants | Taux participation |
10039 | 4091 | 40,75% |
Au plan national, l'objectif pour le premier tour est atteint avec plus de 25% pour Ségolène Royal et 36% pour la gauche. Rendons à cet égard hommage aux autres partis de gauche et aux écologistes qui ont du faire face au « vote utile » pour éviter de réitérer comme en 2002, la présence de JM Le Pen et l absence de candidat socialiste au deuxième tour. Candidate du Parti Socialiste, du Parti Radical de Gauche et du Mouvement Républicain et Citoyen, Ségolène Royal est aussi la première femme, dans l’histoire de notre république, à être réellement en position de remporter les élections présidentielles.
Une section PS aux Pays-Bas (www.parti-socialiste.nl)
Ce résultat est aussi un grand encouragement pour la jeune Section du Parti Socialiste aux Pays-Bas qui s’est réunie, pour la première fois après presque 5 années d’interruption, il y a 5 mois en rassemblant tout à la fois les jeunes adhérents enthousiastes du Parti Socialiste, les militants expérimentés de la première heure et de nombreux sympathisants portés par l'élan démocratique et participatif incarné par Ségolène Royal.
Bien sûr, ni la vie politique, ni celle de la section ne se limitent au seul futur immédiat, même si les choix de cette élection marqueront profondément les valeurs qui prévaudront à la conduite de notre pays pour les cinq prochaines années. L’intérêt que nous portons à la politique de notre pays, la nécessité de se retrouver entre personnes de même sensibilité, pour confronter nos opinions et aussi pour partager les enseignements ou les appréciations que nous retirons du pays dans lequel nous résidons et qui nourrissent le regard original des uns et des autres sur notre pays, vont aussi au-delà de l’exercice plus militant de ces élections présidentielles.
lundi 23 avril 2007
DJ Janine va voter
Vive le printemps
Cela fait longtemps que je ne m'étais pas retrouvé en France fin avril. Alors qu'à Amsterdam la nature se réveille péniblement (et encore, l'hiver a été très doux), dans le Poitou la nature hurle sa vivacité. Quelques photos volée de la voiture, entre deux maries. Tout sent bon, les effluves aux parfums de fleurs différentes se succèdent les unes aux autres. Ça nous change des gaz d'échappement.
Participation massive à Néons-sur-Creuse
Comme les gens du bureau de vote de la petite commune de Néons-sur-Creuse, sur la route entre Vicq-sur-Gartempe et Yzeures-sur-Creuse, étaient sympa, nous sommes restés pour bavarder un peu et prendre quelques photos. C'était le creux de midi et les quelques personnes présentes semblaient ravies d'être prises en photo. Ils m'ont expliqué qu'ils ont l'obligation d'avoir un isoloir par tranche de 300 électeurs. Ils sont 311 inscrits, donc... deux isoloirs, quel luxe!
Dans les alentours de midi, sur 311 électeurs inscrits, déjà plus de 200 s'étaient déplacés. Il s'agissait d'un record historique (corroboré plus tard par les statistiques officielles).
Pendant ce temps, Lewis, qui suit la politique française qu'il le veuille ou non (c'est le sujet de conversation de tout le monde en ce moment), appréciait l'architecture locale avec Martin le chien...
Dans les alentours de midi, sur 311 électeurs inscrits, déjà plus de 200 s'étaient déplacés. Il s'agissait d'un record historique (corroboré plus tard par les statistiques officielles).
Pendant ce temps, Lewis, qui suit la politique française qu'il le veuille ou non (c'est le sujet de conversation de tout le monde en ce moment), appréciait l'architecture locale avec Martin le chien...
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Elections dans le Poitou: les mairies
Ce dimanche, jour d'élections présidentielles, nous avons pris la voiture pour voir comment se passe cette élection dans le Nord du Poitou, à la limite entre le département de la Vienne (86) et de l'Indre-et-Loire (37). Nous sommes d'abord allés à Néons-sur-Creuse, qui a une mairie ultra mignone (avec toilettes publiques, s'il vous plaît)...
Ensuite nous nous sommes rendus à Vicq-sur-Gartempe, de l'autre côté de la... Gartempe.
Et nous avons fini à Pleumartin (avec sa halle fraîchement restaurée).
Ensuite nous nous sommes rendus à Vicq-sur-Gartempe, de l'autre côté de la... Gartempe.
Et nous avons fini à Pleumartin (avec sa halle fraîchement restaurée).
dimanche 22 avril 2007
Liza vote dans le Midwest
Salut Laurent,
Un petit message pour te dire que je viens de faire 6 heures 1/2 de route pour aller voter à Chicago. Tout était très bien organisé, notre élu de l'Assemblée des Français de l'Étranger était là avec son écharpe tricolore pour serrer des mains et nous féliciter d'accomplir notre devoir électoral. L'ambiance était un peu guindée à mon goût (forcément on était au Lycée Français de Chicago), cela me change des banlieues de Grenoble où je vote habituellement. Une retransmission TV5 est organisée à l'hôtel Sofitel de Chicago demain midi mais nous sommes rentrés à la maison, nous suivrons les nouvelles sur internet.
A +, bises transatlantiques,
Liza
samedi 21 avril 2007
Sur Radio 2 dimanche matin
Ce dimanche 22 avril, je serai en direct sur Radio Twee pour parler... des élections présidentielles françaises, bien sûr. Le programme s'appelle Plaza. Le lien est www.ncrv.nl/plaza. Je serai en ballade pour le boulot dans tout le nord de la Vienne le reste de la journée, à faire des photos. Je les publierai sur ce blogue quand je repasserai au Café du Commerce de La Roche-Posay (ça ne s'invente pas), seule source wifi de tout le canton.
J'en profite pour signaler que Janik et Jean Chambon, papamôman pour les intimes, seront dans une semaine le premier foyer du village à s'équiper d'une ligne ADSL avec une antenne wifi, qu'ils ont d'ailleurs décidé de laisser ouverte pour tout le village, avec une Airport Express (son et impression) mise en commun avec les voisins anglais. Vieux mais branchés, hein?
J'en profite pour signaler que Janik et Jean Chambon, papamôman pour les intimes, seront dans une semaine le premier foyer du village à s'équiper d'une ligne ADSL avec une antenne wifi, qu'ils ont d'ailleurs décidé de laisser ouverte pour tout le village, avec une Airport Express (son et impression) mise en commun avec les voisins anglais. Vieux mais branchés, hein?
mercredi 18 avril 2007
Les élections présidentielles françaises, miroir tragique des crises de la société européenne
Trouw m'avait demandé d'écrire quelque chose sur les élections. J'ai demandé à mon collègue Jan Witting de l'écrire avec moi. Finalement Trouw n'en veut pas, il paraît que c'est trop analytique et demande une contre-analyse qu'ils ne sont pas en mesure de trouver... Pour le plaisir des yeux, donc:
Dans quelques jours les Français vont devoir choisir qui seront les deux candidats qui s'affronteront début mai pour devenir président de la République. Cette élection est prévisible dans ses drames, ses suspenses, ses retournements, ses trahisons et ses manipulations (c'est toujours comme cela que ça se passe), mais mérite qu'on s'y intéresse, ne serait-ce que pour ce qu'elle nous révèle de l'état de la société européenne.
Par sa configuration géographique, historique et humaine, la France est un fascinant révélateur du zeitgeist européen. Les révolutions imaginées ailleurs y ont eu lieu, les terrorismes s'y sont développés avant que ses voisins n'en comprennent les conséquences, les mouvements sociaux européens s'y sont cristalisés en mouvements politiques et intellectuels... L'instabilité et l'hystérie politique dont la France fait preuve n'est que le reflet magnifié des crises du continent.
Les élections présidentielles de 2007 illustrent ainsi la décomposition de la gauche européenne: Ségolène Royal, appuyée par les militants, s'est imposée à un parti socialiste au bord de l'explosion qui ne se remet pas du "non" au traité européen. Les trahisons et revirements tardifs des "éléphants", les tensions entre élites boboïsées et classes moyennes paupérisées et précarisées risquent de déboucher sur la mort du parti. Un peu comme ce qui ce passe au PvdA, mais en beaucoup plus violent et spectaculaire.
La droite, prise en otage par Nicolas Sarkozy (qui a mis la main sur l'UMP, la puissante machine électorale consciencieusement montée par Chirac avec de l'argent public détourné), se transforme en une droite ultra-nationaliste, xénophobe, sécuritaire et pseudo-libérale sans un vrai programme économique ni sociétal. La différence entre la France et les Pays-Bas (ou, entre Chirac-Sarkozy et Rutte-Verdonk) est que s'il gagne les présidentielles, Sarkozy a la possibilité de transformer la France en dictature: il contrôle la droite, la magistrature, la haute administration, la police, les renseignements généraux, les média (il a déjà montré qu'il peut disposer de la carrière des chefs de rédaction de n'importe quel journal, radio ou télévision), et jusqu'à maintenant le seul rempart à son ambition a été... Jacques Chirac. Avec le même code génétique intellectuel, la droite française a la possibilité de ne pas avoir à composer avec les autres partis, ce que Rutte et Verdonk, heureusement, ne peuvent pas se permettre.
Les violences sociales, policières et politiques qui ont émaillé la France ces dernières années (émeutes, rodéos avec la police, manifestations monstres, chasse aux étrangers) révèlent une société française (et européenne) de plus en plus déchirée entre une élite qui sait profiter pleinement soit de la mondialisation, soit de son statut privilégié dans la machine étatique, et des classes moyennes et populaires de plus en plus angoissées par l'avenir, sans perspective pour leurs enfants, en voie de précarisation et de paupérisation. La ségrégation spaciale et économique qui se voit partout en Europe y prend des proportions dramatiques, avec des "banlieues" devenues des prisons sociales et ethniques, et des centres-ville historiques agréables à vivre réservés aux bien-nés. Toute ressemblance avec les transformations que sont en train de connaître Amsterdam, Londres ou Barcelone est bien sûr fortuite...
Ces élections présidentielles révèlent aussi l'état catastrophique du système politique français. Dans un pays ou la politique est le sujet de conversation n°1 (personne de s'y étonne que les jeunes à capuche, dans le RER, ceux qui font si peur aux bourgeois, fassent des blagues politiques et s'envoient des SMS sur Ségo et Sarko), où les gens assimilent les étrangers par mariage et où le peuple rêve d'un modèle social scandinave, l'espace politique a été confisqué par une élite souvent xénophobe et presque toujours bêtement néo-libérale, même sous des dehors sociaux.
Les femmes, les Noirs, les jeunes, les gays, les maghrébins, les banlieusards, en bref ceux qui font de la France un pays dynamique et prometteur, sont presque totalement exclus de la politique. Dans un pays où le travail des femmes est vu comme normal, la candidate socialiste (une femme) essuie les pires remarques misogynes, même au sein de son propre parti. Le Sénat est un repère de vieux bourgeois agraires réactionnaires, l'Assemblée n'a que 10% de femmes et aucune autre minorité, la droite avec 20% des voix y a la majorité absolue, les postes politiques sont cumulés par des hommes issus des même écoles élitistes (ENA et Polytechique, mais pas seulement), les élus locaux sont trop souvent issus de dynasties familiales et se comportent comme s'il n'y avait jamais eu de Révolution, et depuis que Chirac a été élu, les nominations entre amis a été la règle pour la magistrature et la haute fonction publique.
L'impossibilité du peuple à se faire entendre débouche sur des mouvements violents, qui sont une tradition française multiséculaire, mais aussi sur un discours particulier où tous les candidats (qui pour la plupart vivent de la politique depuis des décennies) se positionnent comme anti-système.
Ce que nous révèle cette élection, quels qu'en soient les résultats? La gauche est malade et a perdu le contact avec le peuple, la droite ne rêve que de pouvoir quels qu'en soient les coûts pour les plus faibles, et les extrêmes ne se sont jamais aussi bien portées. Le peuple a peur et demande de la sécurité économique et sociale et de la mixité sociale et ethnique alors qu'on ne lui parle que de flexibilité, de mondialisation heureuse et d'identité nationale. Le peuple veut participer (on l'a vu avec la sélection de Ségolène Royal comme candidate) mais si on parle beaucoup de réformes du système politique depuis 30 ans, la représentativité du personnel politique n'a jamais été aussi mauvaise. Là encore, toute ressemblance avec la situation néerlandaise, belge ou allemande est bien sûr totalement fortuite. Les esprits les plus aiguisés du monde intellectuel français, très en avance comme souvent, dénoncent l'état policier, la criminalisation de la pauvreté, l'asservissement des familles au service d'une économie de moins en moins investie dans la cité, le démantellement de l'Etat-Providence, la ségrégation sociale, les privilèges des classes supérieures et la nullité de la pensée économique des élites. Très lus par la classe moyenne, ces auteurs sont peut-être, bien malgré eux, en train de préparer une nouvelle révolution qui engendrera probablement une nouvelle dictature, comme c'est si systématiquement le cas en France depuis plusieurs siècles.
Inintéressantes, ces élections françaises? Si on était cohérent, on demanderait à ce que les Néerlandais puissent aussi y participer: l'avenir politique, intellectuel, économique et européen de notre royaume dépend aussi des crises que la France traverse, que nous le voulions ou pas.
Laurent Chambon, politologue, et Jan Witting , enseignant, sont tous deux élus pour le PvdA à Amsterdam Oud Zuid et, en bons Européens, aussi membres du Parti Socialiste français.
Dans quelques jours les Français vont devoir choisir qui seront les deux candidats qui s'affronteront début mai pour devenir président de la République. Cette élection est prévisible dans ses drames, ses suspenses, ses retournements, ses trahisons et ses manipulations (c'est toujours comme cela que ça se passe), mais mérite qu'on s'y intéresse, ne serait-ce que pour ce qu'elle nous révèle de l'état de la société européenne.
Par sa configuration géographique, historique et humaine, la France est un fascinant révélateur du zeitgeist européen. Les révolutions imaginées ailleurs y ont eu lieu, les terrorismes s'y sont développés avant que ses voisins n'en comprennent les conséquences, les mouvements sociaux européens s'y sont cristalisés en mouvements politiques et intellectuels... L'instabilité et l'hystérie politique dont la France fait preuve n'est que le reflet magnifié des crises du continent.
Les élections présidentielles de 2007 illustrent ainsi la décomposition de la gauche européenne: Ségolène Royal, appuyée par les militants, s'est imposée à un parti socialiste au bord de l'explosion qui ne se remet pas du "non" au traité européen. Les trahisons et revirements tardifs des "éléphants", les tensions entre élites boboïsées et classes moyennes paupérisées et précarisées risquent de déboucher sur la mort du parti. Un peu comme ce qui ce passe au PvdA, mais en beaucoup plus violent et spectaculaire.
La droite, prise en otage par Nicolas Sarkozy (qui a mis la main sur l'UMP, la puissante machine électorale consciencieusement montée par Chirac avec de l'argent public détourné), se transforme en une droite ultra-nationaliste, xénophobe, sécuritaire et pseudo-libérale sans un vrai programme économique ni sociétal. La différence entre la France et les Pays-Bas (ou, entre Chirac-Sarkozy et Rutte-Verdonk) est que s'il gagne les présidentielles, Sarkozy a la possibilité de transformer la France en dictature: il contrôle la droite, la magistrature, la haute administration, la police, les renseignements généraux, les média (il a déjà montré qu'il peut disposer de la carrière des chefs de rédaction de n'importe quel journal, radio ou télévision), et jusqu'à maintenant le seul rempart à son ambition a été... Jacques Chirac. Avec le même code génétique intellectuel, la droite française a la possibilité de ne pas avoir à composer avec les autres partis, ce que Rutte et Verdonk, heureusement, ne peuvent pas se permettre.
Les violences sociales, policières et politiques qui ont émaillé la France ces dernières années (émeutes, rodéos avec la police, manifestations monstres, chasse aux étrangers) révèlent une société française (et européenne) de plus en plus déchirée entre une élite qui sait profiter pleinement soit de la mondialisation, soit de son statut privilégié dans la machine étatique, et des classes moyennes et populaires de plus en plus angoissées par l'avenir, sans perspective pour leurs enfants, en voie de précarisation et de paupérisation. La ségrégation spaciale et économique qui se voit partout en Europe y prend des proportions dramatiques, avec des "banlieues" devenues des prisons sociales et ethniques, et des centres-ville historiques agréables à vivre réservés aux bien-nés. Toute ressemblance avec les transformations que sont en train de connaître Amsterdam, Londres ou Barcelone est bien sûr fortuite...
Ces élections présidentielles révèlent aussi l'état catastrophique du système politique français. Dans un pays ou la politique est le sujet de conversation n°1 (personne de s'y étonne que les jeunes à capuche, dans le RER, ceux qui font si peur aux bourgeois, fassent des blagues politiques et s'envoient des SMS sur Ségo et Sarko), où les gens assimilent les étrangers par mariage et où le peuple rêve d'un modèle social scandinave, l'espace politique a été confisqué par une élite souvent xénophobe et presque toujours bêtement néo-libérale, même sous des dehors sociaux.
Les femmes, les Noirs, les jeunes, les gays, les maghrébins, les banlieusards, en bref ceux qui font de la France un pays dynamique et prometteur, sont presque totalement exclus de la politique. Dans un pays où le travail des femmes est vu comme normal, la candidate socialiste (une femme) essuie les pires remarques misogynes, même au sein de son propre parti. Le Sénat est un repère de vieux bourgeois agraires réactionnaires, l'Assemblée n'a que 10% de femmes et aucune autre minorité, la droite avec 20% des voix y a la majorité absolue, les postes politiques sont cumulés par des hommes issus des même écoles élitistes (ENA et Polytechique, mais pas seulement), les élus locaux sont trop souvent issus de dynasties familiales et se comportent comme s'il n'y avait jamais eu de Révolution, et depuis que Chirac a été élu, les nominations entre amis a été la règle pour la magistrature et la haute fonction publique.
L'impossibilité du peuple à se faire entendre débouche sur des mouvements violents, qui sont une tradition française multiséculaire, mais aussi sur un discours particulier où tous les candidats (qui pour la plupart vivent de la politique depuis des décennies) se positionnent comme anti-système.
Ce que nous révèle cette élection, quels qu'en soient les résultats? La gauche est malade et a perdu le contact avec le peuple, la droite ne rêve que de pouvoir quels qu'en soient les coûts pour les plus faibles, et les extrêmes ne se sont jamais aussi bien portées. Le peuple a peur et demande de la sécurité économique et sociale et de la mixité sociale et ethnique alors qu'on ne lui parle que de flexibilité, de mondialisation heureuse et d'identité nationale. Le peuple veut participer (on l'a vu avec la sélection de Ségolène Royal comme candidate) mais si on parle beaucoup de réformes du système politique depuis 30 ans, la représentativité du personnel politique n'a jamais été aussi mauvaise. Là encore, toute ressemblance avec la situation néerlandaise, belge ou allemande est bien sûr totalement fortuite. Les esprits les plus aiguisés du monde intellectuel français, très en avance comme souvent, dénoncent l'état policier, la criminalisation de la pauvreté, l'asservissement des familles au service d'une économie de moins en moins investie dans la cité, le démantellement de l'Etat-Providence, la ségrégation sociale, les privilèges des classes supérieures et la nullité de la pensée économique des élites. Très lus par la classe moyenne, ces auteurs sont peut-être, bien malgré eux, en train de préparer une nouvelle révolution qui engendrera probablement une nouvelle dictature, comme c'est si systématiquement le cas en France depuis plusieurs siècles.
Inintéressantes, ces élections françaises? Si on était cohérent, on demanderait à ce que les Néerlandais puissent aussi y participer: l'avenir politique, intellectuel, économique et européen de notre royaume dépend aussi des crises que la France traverse, que nous le voulions ou pas.
Laurent Chambon, politologue, et Jan Witting , enseignant, sont tous deux élus pour le PvdA à Amsterdam Oud Zuid et, en bons Européens, aussi membres du Parti Socialiste français.
Sarko a peur des gens qui se lèvent tôt
Nicolas Sarkozy se veut le candidat de l'ordre et des gens qui se lèvent tôt. Les mésaventures de travailleurs menacés de chômage dont les bus ont été bloqués pour les empêcher de demander des comptes au candidat de l'UMP montrent que (1) les libertés individuelles ne pèsent plus grand chose face aux désirs de Monsieur Sarkozy, (2) si on en est déjà là, que va-t-il se passer quand il aura aussi l'armée et la gendarmenie, (3) il est prêt à museler quiconque n'est pas d'accord avec lui, que ce soit dans la presse, dans la justice, à l'éducation nationale, dans la haute fonction publique, et maintenant dans la rue.
J'espère que les Français de gauche vont se mobiliser pour Royal, et que les gens de droite qui ne veulent pas voter à gauche préfèrent Bayrou à ce dangereux Poutine à la française.
Extrait de 20 Minutes:
"Témoignage de Michèle Guzman, responsable du Parti communiste, qui se trouvait avec les salariés de LSG, dans le bus qui devait les emmener à Meaux: "Une voiture de police nous attendait à la sortie de l'usine. Cinquante mètres plus loin, trois motards nous ont demandé de nous mettre sur le bas-côté".
Le bus n'a été autorisé à repartir que deux heures et demie plus tard...
Même topo exactement chez JDC, où un deuxième bus a été "stoppé dans une petite commune, où des renforts policiers avaient été postés, notamment une compagnie républicaine de sécurité" (CRS).
Témoignage d'un délégué intersyndical: "On a eu le droit pendant deux heures et demie à une garde à vue en pleine campagne, sans aucun motif".
Sans.
Aucun.
Motif.
Et pour cause: il n'est pas encore interdit aux futurs chômeurs, que l'on sache, de se rendre aux meetings de Nicolas Sarkozy.
C'est à ces minuscules petits riens totalement arbitraires, comme "une garde à vue en pleine campagne sans aucun motif", que se reconnaissent notamment les Etats policiers..."
Des détails? L'article du Monde. Agoravox. Bellaciao. 20 Minutes...
J'espère que les Français de gauche vont se mobiliser pour Royal, et que les gens de droite qui ne veulent pas voter à gauche préfèrent Bayrou à ce dangereux Poutine à la française.
Extrait de 20 Minutes:
"Témoignage de Michèle Guzman, responsable du Parti communiste, qui se trouvait avec les salariés de LSG, dans le bus qui devait les emmener à Meaux: "Une voiture de police nous attendait à la sortie de l'usine. Cinquante mètres plus loin, trois motards nous ont demandé de nous mettre sur le bas-côté".
Le bus n'a été autorisé à repartir que deux heures et demie plus tard...
Même topo exactement chez JDC, où un deuxième bus a été "stoppé dans une petite commune, où des renforts policiers avaient été postés, notamment une compagnie républicaine de sécurité" (CRS).
Témoignage d'un délégué intersyndical: "On a eu le droit pendant deux heures et demie à une garde à vue en pleine campagne, sans aucun motif".
Sans.
Aucun.
Motif.
Et pour cause: il n'est pas encore interdit aux futurs chômeurs, que l'on sache, de se rendre aux meetings de Nicolas Sarkozy.
C'est à ces minuscules petits riens totalement arbitraires, comme "une garde à vue en pleine campagne sans aucun motif", que se reconnaissent notamment les Etats policiers..."
Des détails? L'article du Monde. Agoravox. Bellaciao. 20 Minutes...
La Bretagne sur Albert Cuyp
Ça fait un moment qu'ils sont là et il est temps d'aller les voir: c'est officiel, des Quimperois ont ouvert un café/crêperie sur Albert Cuyp, juste à côté de Bazar (le grand cagé arabo-pop installé dans une ancienne église). C'est un endroit rien de spécial, avec un déco pas franchement fabuleuse, mais le patron, Pierre, est supersympa, et le cuisinier fait de vraies crêpes bretonnes très bonnes, sarasin ou blé noir, comme il se doit. On espère qu'ils vont laisser tomber la carte hollandais infâme reprise avec le café et ne vont pas hésiter à franciser complètement leur menu, car la demande est forte dans le quartier.
Il se peut qu'on s'y retrouve entre Français, francophones et francophiles le dimanche 6 mai pour le dévoilement du/de la futur(e) président(e) de la République. J'insiste sur le féminin, vous voyez bien. Je vous tiens au courant...
Il se peut qu'on s'y retrouve entre Français, francophones et francophiles le dimanche 6 mai pour le dévoilement du/de la futur(e) président(e) de la République. J'insiste sur le féminin, vous voyez bien. Je vous tiens au courant...
mardi 17 avril 2007
Xénophobie
La sortie de Jean-Marie Le Pen sur la nationalité supposée de Nicolas Sarkozy a remis les choses à leur place, malgré les tentatives de Marine Le Pen de profiler le FN comme un parti post-raciste et multiculturel: Le Pen a une conception réactionnaire de l'identité française, où seul le droit du sang compte. C'est en complète contradiction avec la tradition française, et une fois de plus il nous fait honte. Même si je déteste Sarkozy pour ce qu'il représente (une classe politique arrogante, arriviste, égoïste et anti-démocratique), je ne peux pas accepter que Le Pen lui dénie le droit d'être candidat parce que son père est né en Hongrie. La candidature de Christine Taubira m'a rendu très fier d'être français: l'idée qu'une femme noire, émancipée par l'école républicaine, puisse éventuellement devenir présidente était en phase totale avec ma conception de la nation française, construite sur un désir d'avenir commun, et pas sur un tas d'ADN.
Aujourd'hui, cependant, je viens de voir des extraits d'un discours de Sarkozy sur la France qui me fait vomir. Il flatte son auditoire en noircissant notre voisine l'Allemagne: « Car la France n’a jamais cédé à la tentation totalitaire. Elle n’a jamais exterminé un peuple. Elle n’a pas inventé la solution finale, elle n’a pas commis de crime contre l’humanité, ni de génocide.. »
Le fait que la vidéo est mal synchronisée laisse à penser qu'il s'agit peut-être d'un hoax, mais en regardant bien on se rend compte que c'est bien ce que dit celui qui veut devenir notre président.
Sans être un germanophile béat, un président doit non seulement montrer du respect pour nos chers voisins, mais aussi avoir des rudiments d'histoire. Si l'Allemagne a développé le nazisme et a déporté et assassiné des millions de personnes (dont beaucoup de juifs et de Tsiganes), la France ne s'est pas illustrée particulièrement brillamment dans la défense des libertés publiques. Collaboration, lois de Vichy, guerre du Vietnam et d'Algérie, colonisation, interventions post-coloniales.
Une fois de plus, j'ai honte. Honte, honte, honte. J'espère que mes compatriotes auront de bon sens de ne pas l'élire.
Ce soir Casa Luna sur Radio 1
Ce soir je suis l'invité du programme Casa Luna sur Radio 1 de minuit à une heure du matin. On va y parler des élections présidentielles françaises, bien sûr, mais aussi des Pays-Bas, d'Amsterdam, de l'intégration... On m'a dit qu'il y a environ 200.000 auditeurs pour ce programme. En plus j'ai vu le type de personnes invitées (Marco Borsato il y a quelques jours). Oh là là...
On risque d'y entendre la nouvelle chanson de Laurent & Lewis qui va sortir bientôt en vinyl.
Le site officiel (où on pourra l'entendre à partir de demain mercredi): http://www.ncrv.nl/casaluna
On risque d'y entendre la nouvelle chanson de Laurent & Lewis qui va sortir bientôt en vinyl.
Le site officiel (où on pourra l'entendre à partir de demain mercredi): http://www.ncrv.nl/casaluna
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samedi 14 avril 2007
Présidentielles: la guerre des nerfs
Je suis content de ne pas être candidat à la présidentielle française, car il faut des nerfs vraiment en acier trempé. Un jour on entend qu'une enquête secrète ds RG aurpès de 15.000 personnes donne un second tour Le Pen / Sarkozy. Là on découvre que ce n'était qu'une rumeur pas fondée du tout. Entretemps, il semble qu'il y a panique chez certains socialistes qui appellent déjà Royal et Bayrou à s'entendre pour éliminer Sarkozy.
Au même moment, on lit tous les jours des sondages différents indiquant une fois Royal et Bayrou au même niveau, avec une avance fabuleuse de 4 points pour Sarkozy, alors que des concurents mettent Royal et Sarkozy presqu'au même niveau avec Le Pen et Bayrou bien en dessous des 20%.
Le problème de toutes ces rumeurs est qu'elles ont des conséquences tangibles sur bien des gens qui ont tellement peur que Sarkozy soit élu qu'ils sont prêt à voter pour Bayrou. Quand je vois à quel point la plupart des gens que je connais veulent voter Royal (même si mon échantillon personnel est loin d'être représentatif), je pense que son score final va être plus élevé que ce que les sondages montrent. Encore huit jours et nous serons fixés...
Au même moment, on lit tous les jours des sondages différents indiquant une fois Royal et Bayrou au même niveau, avec une avance fabuleuse de 4 points pour Sarkozy, alors que des concurents mettent Royal et Sarkozy presqu'au même niveau avec Le Pen et Bayrou bien en dessous des 20%.
Le problème de toutes ces rumeurs est qu'elles ont des conséquences tangibles sur bien des gens qui ont tellement peur que Sarkozy soit élu qu'ils sont prêt à voter pour Bayrou. Quand je vois à quel point la plupart des gens que je connais veulent voter Royal (même si mon échantillon personnel est loin d'être représentatif), je pense que son score final va être plus élevé que ce que les sondages montrent. Encore huit jours et nous serons fixés...
Pourquoi les timbrés s'attaquent à moi
Je suis au milieu d'un psychodrame politique dont je ne peux pas encore parler. Heureusement que j'ai des amis pour leur raconter mes malheurs, car tout ce stress me fatigue au plus haut point. Il y a un an j'étais poursuivi par une femme qui avait perdu la tête et m'avait pris pour cible. Me voilà maintenant, bien malgré moi, au centre d'une affaire différente mais qui ne semble pas arriver à mes collègues du Conseil. Pourquoi?
J'ai quelques semblants d'explications, je vous les livre en vrac...
• Comme je suis étranger, j'ai tendance à ne pas assez faire confiance à mon instinct quand il s'agit d'évaluer le degré d'intégrité des gens. Plusieurs fois je savais que j'avais à faire à des personnes toxiques, mais la pression sociale et mon manque de maîtrise de règles sociales néerlandaises non écrites m'ont empêché d'en tirer les conséquences. J'ai aussi eu la naïveté de croire que d'autres m'en protégeraient alors que je vis dans une société beaucoup plus individualiste que ma société d'origine.
• Je suis en politique, au sein du parti le plus puissant de la ville, à la fois source de pouvoir mais aussi cibles d'attaques nombreuses. Mais ce n'est pas l'argument le plus important.
• J'ai un accent français et certaines personnes pensent qu'il marque une certaine bêtise, ou du moins un manque de connaissance de la situation. Un peu comme les Flamands qui sont rarement pris sérieusement à cause de leurs "g" mous et leurs gallicismes. De fait, certains se sentent autorisés à faire et dire des choses qu'ils n'oseraient jamais en présence de Néerlandais. On me raconte des salades incroyables en me prenant pour un enfant de 6 ans. On me sort des horreurs en pensant que je ne suis pas en état de comprendre leur étendue. C'est assez fascinant, finalement.
• Je fais parfois preuve d'une grande naïveté sur l'intension des gens. Le pire est souvent probable, même si d'autres ont un cœur en or.
• Si j'ai parfois du mal à cerner certains Néerlandais, il semble que certains d'entre eux ont aussi du mal à me cerner. Entre les clichés gallophobes, ce qu'ils croient savoir sur moi et mes compatriotes et ce qu'ils croient que nous sommes capables de faire, il me semble qu'ils nous évaluent très mal. Un peu comme les colonisateurs du XIXème qui sont surpris de découvrir que les Sauvages ont aussi une grammaire et des règles sociales compliquées. Pour reprendre les discussions sur les Latins, je crois que nous sommes sérieusement sous-évalués. Si les Français peuvent faire preuve d'arrogance, beaucoup d'indigènes pensent sincèrement qu'ils sont au sommet de la civilisation, c'est assez affligeant.
• Si je m'offusque facilement du comportement de certains (les règles sociales non écrites sont programmées pendant notre jeune âge et on a souvent du mal à s'en défaire), il semble que, lors de discussions, les signaux non-verbaux que j'émets sont perçus de travers par certains. Ma politesse peut être vue comme une marque de faiblesse et de soumission, par exemple, alors que dans un autre contexte ils sauraient qu'il s'agit de distance volontaire et même méprisante. Ma passion pour certains sujets est interprêtée comme le symptôme d'un début de sénilité, ce qui est mal connaître le rapport des Français aux arts et à la politique. Il en résulte que des gens mal intentionnés pensent pouvoir me faire obéir et avoir gagné la partie alors qu'il n'en est rien. Ils s'engagent alors dans des actions basées sur un mauvaise interprétation de ma position et mes intentions, et font escalader les choses.
• Les Néerlandais sont pragmatiques. Le bon côté de ce pragmatisme est qu'il y a toujours quelque chose à négocier et une solution à peu près acceptable pour tous, le mauvais, c'est que chez certains tout est négociable. Les Français (et les Latins en général, j'ajouterais), fonctionnent avec des règles différentes que beaucoup de Néerlandais ne comprennent pas: l'honneur (personnel, mais aussi du groupe), la bienséance (parfois jusqu'à l'absurde, c'est vrai), le sens de la hiérarchie (aussi bien respect du supérieur qu'attentes de protection de sa part) et un rapport assez particulier au devoir, très loin de la responsabilité personnelle des protestants.
Je me rends compte que ces différentes façons d'aborder les contacts humains sont ancrées au plus profond de nous. Si certaines personnes sont plus à même de s'adapter à l'autre et arriver à communiquer de façon assez juste (pas forcément les gens les plus intelligents ni les plus éduqués), d'autres sont incapables de sortir de leur programmation culturelle. Je ne cache pas que si je fais de mon mieux, je suis conscient que parfois l'adapation a ses limites. Mais c'est justement lors des crises du type que celles que j'ai vécues ces dernières années qu'on apprend comment on s'est construit, où sont nos limites morales et émotionnelles, mais aussi qui sont ses amis, au-delà de la nationalité ou du background culturel.
Il y a quelques années j'avais lu un live d'anthropologie culturelle sur les distances entre civilisations. L'auteur avait mis en garde le lecteur: même quand on pense qu'on parle de la même chose, on est presque certain que même si on utilise les mêmes mots, on pense à des choses différentes. Je l'avais alors trouvé excessif. Je commence à découvrir qu'il avait vraiment raison. Dans notre cas précis, c'est bien plus qu'une petite Belgique trilingue qui sépare le Royaume batave insubmersible d'une République gauloise viticole, c'est un vaste océan de malentendus.
J'ai quelques semblants d'explications, je vous les livre en vrac...
• Comme je suis étranger, j'ai tendance à ne pas assez faire confiance à mon instinct quand il s'agit d'évaluer le degré d'intégrité des gens. Plusieurs fois je savais que j'avais à faire à des personnes toxiques, mais la pression sociale et mon manque de maîtrise de règles sociales néerlandaises non écrites m'ont empêché d'en tirer les conséquences. J'ai aussi eu la naïveté de croire que d'autres m'en protégeraient alors que je vis dans une société beaucoup plus individualiste que ma société d'origine.
• Je suis en politique, au sein du parti le plus puissant de la ville, à la fois source de pouvoir mais aussi cibles d'attaques nombreuses. Mais ce n'est pas l'argument le plus important.
• J'ai un accent français et certaines personnes pensent qu'il marque une certaine bêtise, ou du moins un manque de connaissance de la situation. Un peu comme les Flamands qui sont rarement pris sérieusement à cause de leurs "g" mous et leurs gallicismes. De fait, certains se sentent autorisés à faire et dire des choses qu'ils n'oseraient jamais en présence de Néerlandais. On me raconte des salades incroyables en me prenant pour un enfant de 6 ans. On me sort des horreurs en pensant que je ne suis pas en état de comprendre leur étendue. C'est assez fascinant, finalement.
• Je fais parfois preuve d'une grande naïveté sur l'intension des gens. Le pire est souvent probable, même si d'autres ont un cœur en or.
• Si j'ai parfois du mal à cerner certains Néerlandais, il semble que certains d'entre eux ont aussi du mal à me cerner. Entre les clichés gallophobes, ce qu'ils croient savoir sur moi et mes compatriotes et ce qu'ils croient que nous sommes capables de faire, il me semble qu'ils nous évaluent très mal. Un peu comme les colonisateurs du XIXème qui sont surpris de découvrir que les Sauvages ont aussi une grammaire et des règles sociales compliquées. Pour reprendre les discussions sur les Latins, je crois que nous sommes sérieusement sous-évalués. Si les Français peuvent faire preuve d'arrogance, beaucoup d'indigènes pensent sincèrement qu'ils sont au sommet de la civilisation, c'est assez affligeant.
• Si je m'offusque facilement du comportement de certains (les règles sociales non écrites sont programmées pendant notre jeune âge et on a souvent du mal à s'en défaire), il semble que, lors de discussions, les signaux non-verbaux que j'émets sont perçus de travers par certains. Ma politesse peut être vue comme une marque de faiblesse et de soumission, par exemple, alors que dans un autre contexte ils sauraient qu'il s'agit de distance volontaire et même méprisante. Ma passion pour certains sujets est interprêtée comme le symptôme d'un début de sénilité, ce qui est mal connaître le rapport des Français aux arts et à la politique. Il en résulte que des gens mal intentionnés pensent pouvoir me faire obéir et avoir gagné la partie alors qu'il n'en est rien. Ils s'engagent alors dans des actions basées sur un mauvaise interprétation de ma position et mes intentions, et font escalader les choses.
• Les Néerlandais sont pragmatiques. Le bon côté de ce pragmatisme est qu'il y a toujours quelque chose à négocier et une solution à peu près acceptable pour tous, le mauvais, c'est que chez certains tout est négociable. Les Français (et les Latins en général, j'ajouterais), fonctionnent avec des règles différentes que beaucoup de Néerlandais ne comprennent pas: l'honneur (personnel, mais aussi du groupe), la bienséance (parfois jusqu'à l'absurde, c'est vrai), le sens de la hiérarchie (aussi bien respect du supérieur qu'attentes de protection de sa part) et un rapport assez particulier au devoir, très loin de la responsabilité personnelle des protestants.
Je me rends compte que ces différentes façons d'aborder les contacts humains sont ancrées au plus profond de nous. Si certaines personnes sont plus à même de s'adapter à l'autre et arriver à communiquer de façon assez juste (pas forcément les gens les plus intelligents ni les plus éduqués), d'autres sont incapables de sortir de leur programmation culturelle. Je ne cache pas que si je fais de mon mieux, je suis conscient que parfois l'adapation a ses limites. Mais c'est justement lors des crises du type que celles que j'ai vécues ces dernières années qu'on apprend comment on s'est construit, où sont nos limites morales et émotionnelles, mais aussi qui sont ses amis, au-delà de la nationalité ou du background culturel.
Il y a quelques années j'avais lu un live d'anthropologie culturelle sur les distances entre civilisations. L'auteur avait mis en garde le lecteur: même quand on pense qu'on parle de la même chose, on est presque certain que même si on utilise les mêmes mots, on pense à des choses différentes. Je l'avais alors trouvé excessif. Je commence à découvrir qu'il avait vraiment raison. Dans notre cas précis, c'est bien plus qu'une petite Belgique trilingue qui sépare le Royaume batave insubmersible d'une République gauloise viticole, c'est un vaste océan de malentendus.
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vendredi 13 avril 2007
Un mac pour Bab
Babozor est mon frère, comme chacun le sait, mais aussi un dieu de la programmation. Il travaille pour une agence de pub parisienne qui, comme il se doit, le maltraite, l'humilie, et surtout le fait travailler sur de vieilles machines qui plantent tout le temps alors que les commerciaux ont des chôlis MacBook Pro dont ils ne se servent même pas. Il a donc imaginé une initiative donnant/donnant pour obtenir un outil de travail convenable (pas seulement pour son boulot, mais aussi pour des projets gracieux, sociétaux et artistiques dans lesquels il est impliqué): Un mac pour Bab.
J'encourage ceux qui ont des problèmes avec leur site ou leur serveur à aller jeter un œil. Il a déjà quelques périphériques rassemblés grâce à cette action.
Lien: http://unmacpourbab.babozor.com/
J'encourage ceux qui ont des problèmes avec leur site ou leur serveur à aller jeter un œil. Il a déjà quelques périphériques rassemblés grâce à cette action.
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jeudi 12 avril 2007
La distanciation économique source de problèmes
J'étais à finir d'écrire sur le livre Verloren slag quand je reçois la revue de presse néerlandaise de l'ambassade de La Haye qui parle de... Wouter Bos mis en difficulté sur l'économie, en l'occurence les rémunérations excessives des grands patrons. Je pense qu'on a pas fini de se déchirer sur la question (j'ai commencé à en parler ici même il y a plusieurs années). Et que le parti va payer les erreurs des gourous de Bos sur la question.
Rémunérations excessives
"Le leader PvdA Wouter Bos a vécu une rude journée hier", écrit le Trouw à la une. "La Deuxième Chambre lui a reproché d’avoir changé de position, parce qu’en tant que ministre des Finances il ne prendra pas de mesures, jusqu’à nouvel ordre, contre les revenus exorbitants des grands patrons. Le leader du PvdA, dans l’opposition et durant la campagne électorale, n’en avait-il pas fait un fer de lance ?"
"Hors de la Chambre, le président des Jeunes Socialistes, Peter Scheffer, appelait Bos à renoncer au leadership du parti, après que l’ancien ministre Jan Pronk, un jour plus tôt, avait déjà parlé d’une crise de leadership."
"Durant le débat parlementaire Bos s’est contenté de lancer un ’appel moral’ aux grands managers, aux actionnaires et aux conseils d’entreprise pour ’prendre eux-mêmes leurs responsabilités’. Les railleries de l’opposition de gauche ne l’ont pas fait abandonner le point de vue qu’une ’taxe sur l’avidité’ pour les revenus supérieurs - réclamée par la présidente de la FNV Agnes Jongerius - n’aurait pas d’effet."
"’Wim Kok a lancé un tel appel un jour et ça n’a pas vraiment marché, hein ?’, lui a décoché Kees Vendriks, de GroenLinks. ’Vous poussez cette pauvre Mme Jongerius dans les bras du SP’, a raillé le député VVD Frans Weekers. Ewout Irrgang, du SP, a rappelé à Bos une déclaration qu’il avait faite en 2005 : un tarif supérieur plus élevé au profit des soins. Bos a reconnu qu’il avait changé d’avis. ’Ce gouvernement a dégagé de l’argent pour les soins d’une autre manière’."
"Le ministre Donner (Affaires sociales) a promis à contre-cœur qu’il parlerait des revenus supérieurs avec les partenaires sociaux. Le député SGP Bas van der Vlies a qualifié la position du PvdA de ’pitoyable’. ’Voulez-vous transmettre le bonjour à cet ancien leader de l’opposition ?’, a-t-il demandé à Bos. ’Car il y a un fossé entre naguère et maintenant’" (également de Volkskrant pp.1 et 2, De Telegraaf p.3).
L’éditorialiste du NRC Handelsblad d’hier soir souligne que les sociaux-démocrates, dans cette question, "ont le SP à leurs trousses". "Ce parti a suggéré mardi d’interdire la distribution de bonus dans le secteur privé. Les propositions visant à écrémer les revenus les plus élevés par le biais des impôts sont également en vogue. Dans une économie libérale de marché, la première mesure n’est pas envisageable. L’option d’un recours au fisc constitue tout au plus une solution cosmétique."
"Ce qui est gênant dans le débat actuel sur les revenus supérieurs, c’est le rôle que joue le leader PvdA Bos. L’ancien secrétaire général du ministère des Finances Postma a écrit la semaine dernière que Bos est coincé entre son rôle technique de trésorier et celui de leader de parti. Du fait de sa rhétorique passée et de la concurrence avec le SP, ce double rôle est un plus grand problème pour lui que pour ses prédécesseurs. Le coryphée du PvdA Pronk parle d’une crise de leadership dans son parti. C’est prématuré, mais une telle crise n’est pas loin."
"Il y a suffisamment d’arguments contre l’interdiction des récompenses sous la forme d’actions ou d’options", fait valoir le commentateur du Volkskrant. "De même qu’il y en a contre une cinquième tranche fiscale (...). Mais la classe politique a des responsabilités à assumer et doit lutter contre les excès qui perturbent le marché du travail et minent la cohésion sociale. C’est pourquoi ce gouvernement manque à sa tâche s’il se laisse d’emblée déposséder de ses moyens de lutter contre cette culture. Si la pression morale, l’autorégulation et la concertation entre les partenaires sociaux n’ont pas d’effet, le gouvernement se retrouvera bredouille. Et c’est tout particulièrement valable pour Wouter Bos et son PvdA."
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8409
Rémunérations excessives
"Le leader PvdA Wouter Bos a vécu une rude journée hier", écrit le Trouw à la une. "La Deuxième Chambre lui a reproché d’avoir changé de position, parce qu’en tant que ministre des Finances il ne prendra pas de mesures, jusqu’à nouvel ordre, contre les revenus exorbitants des grands patrons. Le leader du PvdA, dans l’opposition et durant la campagne électorale, n’en avait-il pas fait un fer de lance ?"
"Hors de la Chambre, le président des Jeunes Socialistes, Peter Scheffer, appelait Bos à renoncer au leadership du parti, après que l’ancien ministre Jan Pronk, un jour plus tôt, avait déjà parlé d’une crise de leadership."
"Durant le débat parlementaire Bos s’est contenté de lancer un ’appel moral’ aux grands managers, aux actionnaires et aux conseils d’entreprise pour ’prendre eux-mêmes leurs responsabilités’. Les railleries de l’opposition de gauche ne l’ont pas fait abandonner le point de vue qu’une ’taxe sur l’avidité’ pour les revenus supérieurs - réclamée par la présidente de la FNV Agnes Jongerius - n’aurait pas d’effet."
"’Wim Kok a lancé un tel appel un jour et ça n’a pas vraiment marché, hein ?’, lui a décoché Kees Vendriks, de GroenLinks. ’Vous poussez cette pauvre Mme Jongerius dans les bras du SP’, a raillé le député VVD Frans Weekers. Ewout Irrgang, du SP, a rappelé à Bos une déclaration qu’il avait faite en 2005 : un tarif supérieur plus élevé au profit des soins. Bos a reconnu qu’il avait changé d’avis. ’Ce gouvernement a dégagé de l’argent pour les soins d’une autre manière’."
"Le ministre Donner (Affaires sociales) a promis à contre-cœur qu’il parlerait des revenus supérieurs avec les partenaires sociaux. Le député SGP Bas van der Vlies a qualifié la position du PvdA de ’pitoyable’. ’Voulez-vous transmettre le bonjour à cet ancien leader de l’opposition ?’, a-t-il demandé à Bos. ’Car il y a un fossé entre naguère et maintenant’" (également de Volkskrant pp.1 et 2, De Telegraaf p.3).
L’éditorialiste du NRC Handelsblad d’hier soir souligne que les sociaux-démocrates, dans cette question, "ont le SP à leurs trousses". "Ce parti a suggéré mardi d’interdire la distribution de bonus dans le secteur privé. Les propositions visant à écrémer les revenus les plus élevés par le biais des impôts sont également en vogue. Dans une économie libérale de marché, la première mesure n’est pas envisageable. L’option d’un recours au fisc constitue tout au plus une solution cosmétique."
"Ce qui est gênant dans le débat actuel sur les revenus supérieurs, c’est le rôle que joue le leader PvdA Bos. L’ancien secrétaire général du ministère des Finances Postma a écrit la semaine dernière que Bos est coincé entre son rôle technique de trésorier et celui de leader de parti. Du fait de sa rhétorique passée et de la concurrence avec le SP, ce double rôle est un plus grand problème pour lui que pour ses prédécesseurs. Le coryphée du PvdA Pronk parle d’une crise de leadership dans son parti. C’est prématuré, mais une telle crise n’est pas loin."
"Il y a suffisamment d’arguments contre l’interdiction des récompenses sous la forme d’actions ou d’options", fait valoir le commentateur du Volkskrant. "De même qu’il y en a contre une cinquième tranche fiscale (...). Mais la classe politique a des responsabilités à assumer et doit lutter contre les excès qui perturbent le marché du travail et minent la cohésion sociale. C’est pourquoi ce gouvernement manque à sa tâche s’il se laisse d’emblée déposséder de ses moyens de lutter contre cette culture. Si la pression morale, l’autorégulation et la concertation entre les partenaires sociaux n’ont pas d’effet, le gouvernement se retrouvera bredouille. Et c’est tout particulièrement valable pour Wouter Bos et son PvdA."
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8409
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La déconstruction du dogme
Ça fait déjà un moment que je me suis acheté "La dissociété" de Jacques Généreux, mais j'attendais de l'avoir fini pour en parler. En fait il n'est toujours pas fini mais c'est un tel eye opener que j'ai décidé d'en parler tout de même.
Le point de départ de Généreux est que l'économie n'est qu'une branche des sciences humaines, et que malgré l'accroissement des connaissances en anthropologie et en sociologie, les économistes s'obstinent dans des raisonnement datés et tautologiques. Une des grandes prises de conscience qu'a engendré l'étude de l'homme et de sa socialisation est qu'il a besoin de deux choses essentielles pour exister et se construire: la liberté et les autres. Où que ce soit, chacun a besoin de se réaliser (le côté individuel) par l'émancipation personnelle et la liberté de façonner son destin, mais aussi de profiter de ses proches, des avancées collectives de la société où il/elle est né(e), du bonheur collectif et de la chaleur humaine dont personne ne devrait être privé.
Une société qui ne valorise que la réussite personnelle fait l'impasse sur la dimension collective et se prive de nombreux talents et ressources, une société qui ne valorise que le collectif est une société invivable (le communisme), et un société qui condamne le collectif comme l'individuel donne le totalitarisme nazi. La société idéale cherche donc à équilibrer les besoins individuels et collectifs.
Pourquoi l'économie classique est-elle donc obsédée par la décision rationnelle et les arbitrages individuels sans référer aux forces collectives (positives comme négatives)? Généreux explique que l'économie s'est basée sur une connaissance philosophique de la nature humaine (Descartes en particulier) avant que la sociologie n'existe, et a légitimé ses méthodes par les sciences disponibles à l'époque: la physique et les mathématiques. Depuis, les sciences dures ont beaucoup progressé, mais cela n'a fait que légitimer via des modèles mathématiques compliqués une pseudo-connaissance de l'homme qui puisait ses racines dans une pensée individualiste ne correspondant à aucune réalité humaine.
Il cite ainsi les présupposés sur lesquels les économistes classiques se basent pour échaffauder les théories du marché et de la libre entreprise:
(1) l'être humain est un individu préexistant toute relation à autrui, seul maître de ses actes et seul responsable de ses actions;
(2) l'individu strictement égoïste ne cherche que son propre bien, la rivalité est donc inéluctable;
(3) la société est l'association volontaire et utilitaire des individus pour maximiser la production, la loi est un mal nécessaire pour éviter la prédation totale, mais qu'il faut limiter autant que possible;
(4) le progrès est la marche vers l'abondance matérielle qui permettra aux individus de vivre sans loi ni pouvoir, la libre concurrence est l'organisation la plus à même de réaliser ce but et doit être étendue à toutes les sphères de l'activité humaine.
Il est fort, hein? La suite bientôt...
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La gauche réformiste en perdition
Hier soir, Frans Becker (qui travaille à la Wiardi Beckman Stichting, le bureau scientifique du PvdA) m'a offert le livre qu'il a co-dirigé avec René Cuperus sur l'échec du parti travailliste aux élections législatives "Verloren slag" (occasion manquée). Je ne l'ai pas encore fini mais j'en ai déjà lu une bonne moitié. J'y reviendrai en détail plus tard, mais je profite de quelques éclairs de lucidité (je dors très mal en ce moment) pour coucher quelques remarques sur mon blogue.
En fait, comme d'habitude je lis plusieurs livres à la fois, selon mon humeur, et l'autre livre sérieux du moment est "La dissociété" de Jacques Généreux. Les deux se mélangent et m'éclairent sur les erreurs des socio-démocrates européens, mais aussi des réformistes libéraux.
La première chose qui me frappe quand je lis Verloren Slag, c'est la vacuité intellectuelle de Wouter Bos (notre leader bien aimé) et ses amis (les gourous méditiques en costume sans cravate), et la décadence intellectuelle qui semble frapper le parti travailliste. Alors que pendant 30 ans le PvdA a donné le ton avec les intellectuels les plus efficaces et crédibles du pays (voire d'Europe), ces dernières années il a courru après les libéraux pour l'économie et l'extrême-gauche pour le social. Le grand écart intellectuel et électoral qu'il a dû faire l'a mis dans une situation catastrophique, aussi bien pour le contenu de son programme (incantations libérales naïves sur l'économie, prêchi-prêcha sur la cohésion sociale, vacuité totale sur la question de l'intégration et de l'identité) que sur le front médiatique, où Wouter Bos s'est forgé bien malgré lui une image de girouette en s'abstenant de prendre une position ferme et claire sur les sujets importants.
En face, un SP (extrême-gauche) droit dans ses bottes ou un Balkenende qui ne varie pas d'un iota (la droite protestante de province qui s'accroche à ses "normes et valeurs") forment des éléments de repère très stables pour les électeurs. Cela contraste cruellement avec la nullité de Rutte chez les libéraux ou la superficialité médiatique de Bos.
Par ailleurs, le "non" massif au traité européen aux Pays-Bas aurait dû réveiller les élites travaillistes, puisque l'essentiel de leurs électeurs traditionnels ont fait preuve d'un nonisme très clair alors que l'ensemble de l'appareil professait un ouiouisme béat. J'ai plusieurs fois eu l'occasion d'analyser pourquoi j'ai voté "oui" et pourquoi la majorité a voté "non" (je suis dans une situation personnelle très particulière), mais j'ai l'impression que le parti n'a pas voulu se poser de questions. L'ensemble de l'élite politique néerlandaise semble être passé du "on leur a mal expliqué" au "puisque les électeurs on dit non, on va se la jouer eurosceptique".
En fait, l'analyse de Becker et Cuperus rejoint celle de nombreux observateurs: ce n'était pas un "non" europhobe ou eurosceptique, mais un non pro-démocratique et angoissé. Dans les enquêtes européennes (voir le livre de Généreux), on voit que l'immense majorité des Européens veut un système à la scandinave, relativement protecteur des individus, quitte à accepter une fiscalité plus lourde. Élus par cette majorité, l'essentiel des politiques (à part l'extrême-gauche) s'empresse d'ouvrir une avenue aux réformes les plus libérales, au nom du Grand marché européen et du Progrès inévitable de la mondialisation. Les propos pseudo-libéraux complètement incultes que j'entends de la part de camarades du parti sont le signe que non seulement le parti n'est pas capable de travailler le sujet de façon sérieuse, mais que la doctrine libérale a contaminé le parti jusqu'à ses membres de base.
Les deux clientèles traditionnelles du PvdA se tournent donc plutôt vers des partis qui savent les défendre plus efficacement et font preuve de stabilité programmatique et médiatique: le SP pour les classes moyennes et populaires en voie de paupérisation et de précarisation, et les partis libéraux de droite pour les eurogagnants sur-éduqués, multilingues et croyant fermement aux stock options et la montée des prix de l'immobilier. Comme avec le phénomène Le Pen ("les électeurs préfèrent l'original à la copie"), les électeurs préfèrent soit un vrai parti des travailleurs (ce que le SP leur semble être), soit un vrai parti libéral de droite (le choix est vaste).
Un dernier point, que j'ai déjà abordé plusieurs fois, est la sélection du personnel politique. Nous avons gagné les élections municipales principalement parce que le SP n'a pas réussi à présenter assez de listes (il était absent chez nous) et parce que les allochtones se sont mobilisés contre le gouvernement. Depuis, le parti s'endort sur ses lauriers et ne fait aucun effort pour recruter de jeunes talents, aussi bien parmi les jeunes bien éduqués (qui feront les cadres et les intellectuels de demain) que parmi les minorités (qui approtent fraîcheur, diversité, et des talents nouveaux). Quand j'en parle on me dit "oui oui" mais on fait "non non".
Les électeurs, même allochtones, ne sont pas idiots. Un parti qui recrute toujours les mêmes classes moyennes blanches, frileuses, bien casées et adeptes du "doe maar gewoon" (sois normal) ne peut pas compter infiniment sur des électeurs qui ne s'y retrouvent pas, ni intellectuellement, ni politiquement, ni socialement, ni ethniquement.
A suivre...
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mercredi 11 avril 2007
Cherry Juice Recordings 001
Alors que CJR002 (Hanky Panky "Want My Body") est déjà sorti aux Etats-Unis, c'est au tour de CJR001, "Motion" de Laurent & Lewis de sortir aux Etats-Unis et en Europe en vinyl. En fait il y avait eu quelques white labels et une version numérique achetable en ligne (sur iTunes en particulier), mais si j'en reparle, c'est parce que les étiquettes du vinyl sont magnifiques.
Je les ai mises ici en petit pour que vous ayez une idée (on peut cliquer dessus pour mieux les voir). Pierre Marly, le graphiste en chef, nous prépare avec Babozor un site internet pour Cherry Juice Recordings qui s'annonce fabuleux. J'ai vu des copies d'écran vraiment chouettes, et la graphiste Geneviève Gauckler (celle qui a prêté ses personnages pour la feest der muziek) les a adoré. Il va falloir encore attendre quelques semaines pour le voir en ligne, aaaaaah!
Je rappelle que ce disque est co-produit pas Aaron-Carl et mixé par la légende du vinyl Ron Murphy. Un son hallucinant, en plus de l'étiquette de folie.
Je les ai mises ici en petit pour que vous ayez une idée (on peut cliquer dessus pour mieux les voir). Pierre Marly, le graphiste en chef, nous prépare avec Babozor un site internet pour Cherry Juice Recordings qui s'annonce fabuleux. J'ai vu des copies d'écran vraiment chouettes, et la graphiste Geneviève Gauckler (celle qui a prêté ses personnages pour la feest der muziek) les a adoré. Il va falloir encore attendre quelques semaines pour le voir en ligne, aaaaaah!
Je rappelle que ce disque est co-produit pas Aaron-Carl et mixé par la légende du vinyl Ron Murphy. Un son hallucinant, en plus de l'étiquette de folie.
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Laurent et Lewis
Enfin un début de bilinguisme
Voilà de bonnes nouvelles pour les Pays-Bas. Les régions frontalières françaises s'y sont attelées depuis longtemps. Mieux vaut tard que jamais... Tous mes amis qui sont bilingues ont une vision beaucoup plus mûre et intelligence du monde qui les entoure. Je les jalouse parfois...
Des écoles primaires de la région frontalière du Limbourg du Sud vont devenir bilingues, annoncent le Financieele Dagblad (p.3) et le Trouw (p.6). La province a fait savoir hier que huit écoles commenceront cette expérience l’an prochain. Dans la région de Maastricht, le français sera la deuxième langue, dans la région de Heerlen ce sera l’allemand. Les élèves suivront une partie de l’enseignement de l’autre côté de la frontière. Les deux prochaines années, d’autres écoles primaires pourront se joindre au projet. Le Volkskrant (p.3) note de son côté que le niveau de compréhension orale du français et de l’allemand a fortement baissé dans toutes les filières, les onze dernières années. C’est ce qui ressort d’une étude publiée dans le numéro d’avril de Levende Talen Magazine.
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8404
Des écoles primaires de la région frontalière du Limbourg du Sud vont devenir bilingues, annoncent le Financieele Dagblad (p.3) et le Trouw (p.6). La province a fait savoir hier que huit écoles commenceront cette expérience l’an prochain. Dans la région de Maastricht, le français sera la deuxième langue, dans la région de Heerlen ce sera l’allemand. Les élèves suivront une partie de l’enseignement de l’autre côté de la frontière. Les deux prochaines années, d’autres écoles primaires pourront se joindre au projet. Le Volkskrant (p.3) note de son côté que le niveau de compréhension orale du français et de l’allemand a fortement baissé dans toutes les filières, les onze dernières années. C’est ce qui ressort d’une étude publiée dans le numéro d’avril de Levende Talen Magazine.
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8404
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La méthode latine remise au goût du jour
Juste au moment où les Latins des Pays-Bas essayent de redorer leur blason (j'ai parlé cet après-midi avec une copine portugaise qui se sent à la fois latine, ibérique et européenne et qui trouve paradoxal l'amour des Néerlandais pour les contrées latine et leur mépris des méthodes de travail latines et de leur joie de vivre) paraît un article qui nous réchauffe le coeur... Les latins peuvent apprendre de la débrouillardise des nordiques, mais le Nord de l'Europe peut aussi apprendre des latins. C'est ça l'Europe idéale, non? Conjuguer le meilleur des Européens, quels qu'ils soient. Ah me voilà encore à faire preuve d'eurôlatrie.
Dans la presse néerlandaise d'aujourd'hui: Coopération néerlando-française
"Les Néerlandais ont toutes sortes d’opinions erronées sur les Français", écrit Taco Mulder à la une du journal d’affaires Het Financieele Dagblad. "Selon Edo van den Assem, qui est depuis deux ans directeur général de l’entreprise technique GTI - reprise par la société française Suez il y a six ans -, c’est dû à des souvenirs de vacances. ’En comparaison des Américains, des Britanniques et des Allemands, les Français sont top.’"
"Bien qu’une forte majorité de la population française ne soit guère partisane du marché libre, les entreprises françaises jouent un rôle de premier plan dans le monde entier, dans beaucoup de secteurs. De la navigation aérienne (Air France-KLM) à l’alimentation (Danone) et aux infrastructures (Veolia) les entreprises françaises sont actives au niveau international le plus élevé. C’est vrai aussi pour les managers français. Excellemment formés par l’ENA, les universités et les écoles de management, ils se hissent à la direction d’entreprises internationales."
"’Les Français sont forts en stratégie et pragmatiques. Ils ne perdent jamais de vue le but final, mais la voie qui y mène est pleine de méandres. Les Néerlandais veulent une ligne droite’, résume Fons Trompenaars, consultant culturel du secteur privé. Il parle d’un choc, qui peut d’ailleurs déboucher sur un résultat très positif, à condition que le dirigeant français ait de grandes qualités. ’Cela peut aussi rater lamentablement, comme le montre la folie des grandeurs de Jean-Marie Messier à Vivendi’, ajoute Trompenaars. C’est ’la gloire ou la catastrophe’."
"La reprise de KLM par Air France est un exemple de gloire. Son président, Jean-Cyril Spinetta, allie de grandes qualités stratégiques à une intelligence sociale. C’est ainsi qu’il a su transformer Air France, qui était régulièrement en grève, en un groupe de navigation aérienne souple qui n’a plus connu de grande grève depuis 2002."
"Van den Assem : ’Les Français sont plus attentifs au long terme que les Américains et plus minutieux que les Allemands. Une présentation PowerPoint soignée ne suffit pas. Ils entrent dans les détails. J’ai dû vraiment m’habituer à la technique de réunion française. C’est une pagaille. Quelqu’un fait une présentation, les autres parlent entre eux. Il n’y a pas d’orchestration comme aux Pays-Bas. Après, au déjeuner, on communique les décisions. C’est hiérarchique, mais il n’y a aucun impérialisme. Je n’ai jamais ressenti une pression pour nommer des Français à des positions-clés. Chez les Américains c’est différent, ils auraient installé leur propre contrôleur depuis longtemps’."
Cet article de fond s’inscrit dans le cadre du projet de fusion entre Rodamco Europe et la société immobilière française Unibail, dont parle l’ensemble de la presse aujourd’hui. Unibail offre au total 11,2 milliards d’euros pour Rodamco. "Ce serait la plus grande reprise étrangère d’une entreprise néerlandaise jamais réalisée", remarque le Financieele Dagblad à ce propos.
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8404
Cultuurclash met mooie kansen
TACO MULDER
Nederlands-Franse cultuurclashes kunnen iets moois opleveren.
AMSTERDAM - Nederlanders hebben allerlei misvattingen over Fransen. Volgens Edo van den Assem, sinds twee jaar ceo bij technisch installatiebedrijf GTI dat zes jaar geleden werd ingelijfd door het Franse Suez, komt dat door vakantie-ervaringen. 'Vergeleken met Amerikanen, Britten en Duitsers zijn Fransen ''top of the bill''.'
Hoewel een forse meerderheid van de Franse bevolking weinig heil ziet in de vrije markt, spelen Franse bedrijven wereldwijd een hoofdrol in veel sectoren. Van luchtvaart (Air France-KLM) tot voeding (Danone) en infrastructuur (Veolia) draaien Franse ondernemingen mee op het hoogste internationale niveau. Dat geldt ook voor het Franse management. Uitstekend opgeleid op de eliteschool ENA, universiteiten en managementopleidingen hebben zij hun weg gevonden naar de top van internationale bedrijven.
'Fransen zijn strategisch sterk en pragmatisch. Het uiteindelijke doel wordt scherp in de gaten gehouden, maar de weg ernaartoe verloopt via allerlei bochten en kronkels. Nederlanders willen een rechte lijn', zo vat Fons Trompenaars, cultuuradviseur van bedrijven, samen. Hij spreekt van een clash. Waar overigens iets moois uit kan opbloeien, mits de Fransman aan de top grote kwaliteiten heeft.
'Het kan ook vreselijk verkeerd gaan, zo bewijst de grootheidswaanzin van Jean-Marie Messier bij Vivendi', licht Trompenaars toe. 'Het is "la gloire ou la catastrophe".' Messier overspeelde zijn hand door mediagigant Vivendi met een schuldenlast van euro 37 mrd op te zadelen na honderden acquisities.
De overname van KLM door Air France is een glorievoorbeeld. Bestuursvoorzitter Jean-Cyril Spinetta paart een groot strategisch inzicht aan sociale intelligentie. Zo wist hij het frequent stakende Air France om te toveren in een soepel draaiend luchtvaartconcern waar sinds 2002 geen grote staking meer heeft plaatsgevonden.
Van den Assem: 'Fransen kijken veel meer naar de lange termijn dan Amerikanen en zijn grondiger dan Duitsers. Met alleen een gelikte PowerPoint-presentatie red je het niet. Ze gaan diep in de details. Waar ik aan moest wennen, was de Franse vergadertechniek. Het is een rommeltje. Iemand houdt een presentatie, anderen zitten met elkaar te praten. Een strakke regie, zoals in Nederland, bestaat niet. Later bij de lunch worden de besluiten meegedeeld. Wel hiërarchisch, maar van imperialisme is geen sprake. Ik heb nooit druk ervaren om Fransen op sleutelposities te plaatsen. Bij Amerikanen is dat anders. Die hadden al lang een eigen controller neergezet.'
Copyright (c) 2007 Het Financieele Dagblad / link
Dans la presse néerlandaise d'aujourd'hui: Coopération néerlando-française
"Les Néerlandais ont toutes sortes d’opinions erronées sur les Français", écrit Taco Mulder à la une du journal d’affaires Het Financieele Dagblad. "Selon Edo van den Assem, qui est depuis deux ans directeur général de l’entreprise technique GTI - reprise par la société française Suez il y a six ans -, c’est dû à des souvenirs de vacances. ’En comparaison des Américains, des Britanniques et des Allemands, les Français sont top.’"
"Bien qu’une forte majorité de la population française ne soit guère partisane du marché libre, les entreprises françaises jouent un rôle de premier plan dans le monde entier, dans beaucoup de secteurs. De la navigation aérienne (Air France-KLM) à l’alimentation (Danone) et aux infrastructures (Veolia) les entreprises françaises sont actives au niveau international le plus élevé. C’est vrai aussi pour les managers français. Excellemment formés par l’ENA, les universités et les écoles de management, ils se hissent à la direction d’entreprises internationales."
"’Les Français sont forts en stratégie et pragmatiques. Ils ne perdent jamais de vue le but final, mais la voie qui y mène est pleine de méandres. Les Néerlandais veulent une ligne droite’, résume Fons Trompenaars, consultant culturel du secteur privé. Il parle d’un choc, qui peut d’ailleurs déboucher sur un résultat très positif, à condition que le dirigeant français ait de grandes qualités. ’Cela peut aussi rater lamentablement, comme le montre la folie des grandeurs de Jean-Marie Messier à Vivendi’, ajoute Trompenaars. C’est ’la gloire ou la catastrophe’."
"La reprise de KLM par Air France est un exemple de gloire. Son président, Jean-Cyril Spinetta, allie de grandes qualités stratégiques à une intelligence sociale. C’est ainsi qu’il a su transformer Air France, qui était régulièrement en grève, en un groupe de navigation aérienne souple qui n’a plus connu de grande grève depuis 2002."
"Van den Assem : ’Les Français sont plus attentifs au long terme que les Américains et plus minutieux que les Allemands. Une présentation PowerPoint soignée ne suffit pas. Ils entrent dans les détails. J’ai dû vraiment m’habituer à la technique de réunion française. C’est une pagaille. Quelqu’un fait une présentation, les autres parlent entre eux. Il n’y a pas d’orchestration comme aux Pays-Bas. Après, au déjeuner, on communique les décisions. C’est hiérarchique, mais il n’y a aucun impérialisme. Je n’ai jamais ressenti une pression pour nommer des Français à des positions-clés. Chez les Américains c’est différent, ils auraient installé leur propre contrôleur depuis longtemps’."
Cet article de fond s’inscrit dans le cadre du projet de fusion entre Rodamco Europe et la société immobilière française Unibail, dont parle l’ensemble de la presse aujourd’hui. Unibail offre au total 11,2 milliards d’euros pour Rodamco. "Ce serait la plus grande reprise étrangère d’une entreprise néerlandaise jamais réalisée", remarque le Financieele Dagblad à ce propos.
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=8404
Cultuurclash met mooie kansen
TACO MULDER
Nederlands-Franse cultuurclashes kunnen iets moois opleveren.
AMSTERDAM - Nederlanders hebben allerlei misvattingen over Fransen. Volgens Edo van den Assem, sinds twee jaar ceo bij technisch installatiebedrijf GTI dat zes jaar geleden werd ingelijfd door het Franse Suez, komt dat door vakantie-ervaringen. 'Vergeleken met Amerikanen, Britten en Duitsers zijn Fransen ''top of the bill''.'
Hoewel een forse meerderheid van de Franse bevolking weinig heil ziet in de vrije markt, spelen Franse bedrijven wereldwijd een hoofdrol in veel sectoren. Van luchtvaart (Air France-KLM) tot voeding (Danone) en infrastructuur (Veolia) draaien Franse ondernemingen mee op het hoogste internationale niveau. Dat geldt ook voor het Franse management. Uitstekend opgeleid op de eliteschool ENA, universiteiten en managementopleidingen hebben zij hun weg gevonden naar de top van internationale bedrijven.
'Fransen zijn strategisch sterk en pragmatisch. Het uiteindelijke doel wordt scherp in de gaten gehouden, maar de weg ernaartoe verloopt via allerlei bochten en kronkels. Nederlanders willen een rechte lijn', zo vat Fons Trompenaars, cultuuradviseur van bedrijven, samen. Hij spreekt van een clash. Waar overigens iets moois uit kan opbloeien, mits de Fransman aan de top grote kwaliteiten heeft.
'Het kan ook vreselijk verkeerd gaan, zo bewijst de grootheidswaanzin van Jean-Marie Messier bij Vivendi', licht Trompenaars toe. 'Het is "la gloire ou la catastrophe".' Messier overspeelde zijn hand door mediagigant Vivendi met een schuldenlast van euro 37 mrd op te zadelen na honderden acquisities.
De overname van KLM door Air France is een glorievoorbeeld. Bestuursvoorzitter Jean-Cyril Spinetta paart een groot strategisch inzicht aan sociale intelligentie. Zo wist hij het frequent stakende Air France om te toveren in een soepel draaiend luchtvaartconcern waar sinds 2002 geen grote staking meer heeft plaatsgevonden.
Van den Assem: 'Fransen kijken veel meer naar de lange termijn dan Amerikanen en zijn grondiger dan Duitsers. Met alleen een gelikte PowerPoint-presentatie red je het niet. Ze gaan diep in de details. Waar ik aan moest wennen, was de Franse vergadertechniek. Het is een rommeltje. Iemand houdt een presentatie, anderen zitten met elkaar te praten. Een strakke regie, zoals in Nederland, bestaat niet. Later bij de lunch worden de besluiten meegedeeld. Wel hiërarchisch, maar van imperialisme is geen sprake. Ik heb nooit druk ervaren om Fransen op sleutelposities te plaatsen. Bij Amerikanen is dat anders. Die hadden al lang een eigen controller neergezet.'
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dimanche 8 avril 2007
Motion instrumental chez Peugeot
La version instrumentale de la version originale de "Motion" (dont le beat est produit par Aaron-Carl, qui a aussi compressé les versions disponibles sur iTunes et sur le vinyl) a été retenue pour une publicité de Peugeot sur internet. Vous pouvez aller l'écouter directement sur
http://www.offresspeciales.peugeot.fr/prix%2Dcompetitifs/
La version américaine de maxi est disponible sur iTunes et autres sites de vente en ligne... Le maxi devrait sortir bientôt, avec une pochette fabuleuse (rose!) signée par le très talentueux Pierre Marly, graphiste officiel du label Cherry Juice Recordings.
http://www.offresspeciales.peugeot.fr/prix%2Dcompetitifs/
La version américaine de maxi est disponible sur iTunes et autres sites de vente en ligne... Le maxi devrait sortir bientôt, avec une pochette fabuleuse (rose!) signée par le très talentueux Pierre Marly, graphiste officiel du label Cherry Juice Recordings.
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samedi 7 avril 2007
Déceptions, agoisses
Ces derners jours, j'ai enchaîné les déceptions. Je suis allé quelques jours à Paris me resourcer, passer du temps avec la famille et quelques amis (même si je n'ai pas pu tous les voir), mais le retour à Amsterdam en a été d'autant plus difficile. M'y attendaient des trahisons politiques et des magouillages minables. Je me suis demandé un moment comment j'avais pu me mettre dans une telle situation. C'est clair qu'en politique on n'est sensé faire confiance à personne, mais je m'attendais à plus de certains. Les déceptions amicales peuvent être terribles, presqu'aussi glaçantes que le déceptions amoureuses, finalement.
J'ai quand même pu discuter avec des gens intéressants. Une psychanaliste par exemple, amie d'une amie, qui m'a remis les choses à leur place. Elle m'a montré que je me surinvestissais émotionnellement dans la politique, à faire confiance aux mauvaises personnes, à ne pas écouter mon instinct, et que j'avais intériorisé une part de la xénophobie ambiante en essayant de dissimuler mes traits culturels français, surtout en public. Ma prise de poids, mon habillement approximatif, le fait que j'essaye de cacher en partie mon éducation (familiale et nationale), le fait que je n'insiste pas assez sur certains points (je ne peux pas parler publiquement de certains sujets politiques ou associatifs, mais que ceux qui sont curieux m'écrivent ou m'appellent), tout cela ne m'est pas formellement interdit, mais suggéré en partie par mes pairs, et en partie par moi-même.
Un autre chose dont elle m'a parlé est le terrorisme médiocratique. Même si ce n'est pas facile, surtout aux Pays-Bas où on professe ad nauseam le doe maar gewoon ("sois normal"), il ne faut pas selon elle hésiter à afficher sa croyance en des principes abstraits et supérieurs, comme la laïcité, la gratuité et le partage, le sens du collectif, le goût des débats d'idées... quitte à être montré du doigt, car selon elle vaut mieux la méfiance des autres que la haine de soi.
Sinon à Paris j'ai dîné avec deux amis designer (un mâle, une femelle) qui ont un talent fou et ça m'a fait du bien de voir des gens soulevés par leur passion pour l'art. Paris était comme une ville occupée, avec ces troupes de CRS et de gendarmes, la mitraillette à l'épaule, le contrôle d'identité facile et la moue arrogante de ceux qui se savent en situation d'impunité. Voir tant de beauté et de création, de mélanges et de talents tellement cernés de forces réactionnaires et du sarkozysme totalitaire d'Etat m'a déprimé.
Les périodes électorales sont toujours source d'angoisses. A travers mon expérience personnelle mais aussi ce que j'ai appris à l'université, je sais qu'un vote a priori insignifiant peut avoir des conséquences dramatiques. On l'a vu ces cinq dernières années aux Pays-Bas, on l'a vu avec le "non" au traité européen, on l'a vu avec cinq ans de sarko-chiraquie... le pire est qu'une partie des gens avec qui je discute n'ont pas l'air de s'en rendre vraiment compte. Encore quelques semaines avant les élections, et je sens grandir en moi cette peur que la France s'enfonce dans la dictature ou le sabotage permanant... Suspense.
J'ai quand même pu discuter avec des gens intéressants. Une psychanaliste par exemple, amie d'une amie, qui m'a remis les choses à leur place. Elle m'a montré que je me surinvestissais émotionnellement dans la politique, à faire confiance aux mauvaises personnes, à ne pas écouter mon instinct, et que j'avais intériorisé une part de la xénophobie ambiante en essayant de dissimuler mes traits culturels français, surtout en public. Ma prise de poids, mon habillement approximatif, le fait que j'essaye de cacher en partie mon éducation (familiale et nationale), le fait que je n'insiste pas assez sur certains points (je ne peux pas parler publiquement de certains sujets politiques ou associatifs, mais que ceux qui sont curieux m'écrivent ou m'appellent), tout cela ne m'est pas formellement interdit, mais suggéré en partie par mes pairs, et en partie par moi-même.
Un autre chose dont elle m'a parlé est le terrorisme médiocratique. Même si ce n'est pas facile, surtout aux Pays-Bas où on professe ad nauseam le doe maar gewoon ("sois normal"), il ne faut pas selon elle hésiter à afficher sa croyance en des principes abstraits et supérieurs, comme la laïcité, la gratuité et le partage, le sens du collectif, le goût des débats d'idées... quitte à être montré du doigt, car selon elle vaut mieux la méfiance des autres que la haine de soi.
Sinon à Paris j'ai dîné avec deux amis designer (un mâle, une femelle) qui ont un talent fou et ça m'a fait du bien de voir des gens soulevés par leur passion pour l'art. Paris était comme une ville occupée, avec ces troupes de CRS et de gendarmes, la mitraillette à l'épaule, le contrôle d'identité facile et la moue arrogante de ceux qui se savent en situation d'impunité. Voir tant de beauté et de création, de mélanges et de talents tellement cernés de forces réactionnaires et du sarkozysme totalitaire d'Etat m'a déprimé.
Les périodes électorales sont toujours source d'angoisses. A travers mon expérience personnelle mais aussi ce que j'ai appris à l'université, je sais qu'un vote a priori insignifiant peut avoir des conséquences dramatiques. On l'a vu ces cinq dernières années aux Pays-Bas, on l'a vu avec le "non" au traité européen, on l'a vu avec cinq ans de sarko-chiraquie... le pire est qu'une partie des gens avec qui je discute n'ont pas l'air de s'en rendre vraiment compte. Encore quelques semaines avant les élections, et je sens grandir en moi cette peur que la France s'enfonce dans la dictature ou le sabotage permanant... Suspense.
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jeudi 5 avril 2007
A la radio...
Ce soir je vais parler à la radio francophone d'Amsterdam (sur Salto) sur les élections françaises. On peut l'écouter sur 104.6 FM ou 99.4 sur le câble. Ainsi que sur internet www.radioakasanoma.com
"Le mélange commence à l'école"
Auourd'hui, un article sur moi est paru dans Het Parool, le journal amstellodamois. A part quelques inexactitudes, il n'est pas trop mal. Largement moins pire que ce qui a été publié il n'y a pas longtemps. Certaines phrases demeurent mystérieuses, alors que je suis sensé les avoir prononcées. Et d'autres sont complètement sorties de leur contexte, ce qui donne des collages sémantiques parfois étonnants. Surtout à la fin.
Heum... Et la photo est vraiment affreuse.
Traduction sauvage à la volée...
"Le mélange commence à l'école"
Le sociologue Laurent Chambon a troqué le France pour le Pijp il y a 9 ans. Il a écrit une thèse sur l'intégration des minorités aux Pays-Bas et en France. Depuis l'année dernière il siège pour le PvdA au Conseil d'Oud Zuid.
Monica Monté, mercredi 4 avril 2007, Het Parool, p. 21.
Il a trouvé choquante l'existence d'écoles noires et blanches à Amsterdam. Neuf ans plus tard, le sociologue Laurent Chambon peut encore s'en irriter: "C'est une interprétation perverse de la loi. Les parents doivent choisir l'enseignement public ou privé, mais pas la couleur de peau des camarades de classe de leurs enfants. C'est aussi pour cela que je suis contre les écoles islamiques. On peut dire que ces écoles sont accessibles à tous, mais un enfant blond aux yeux bleus n'y ira jamais."
En France, de telles écoles sont inimaginables. Les enfants blancs ou de couleur vont obligatoirement à l'école ensemble. Une mesure excellente, trouve Chambon, qui pourrait être mise en place très rapidement aux Pays-Bas. "Je trouve que les écoles ségrégées, noires ou blanches, ne devraient pas recevoir d'argent public. De cette manière on force les parents à participer à l'intégration."
Chambon (33) est une autorité sur le terrain de l'intégration, professionnellement comme personnellement. Chambon habite dans le Pijp, où il siège depuis un an pour le PvdA. Le sociologue est venu il y a neuf ans à Amsterdam, en partie pour l'amour, en partie pour boucler ses études avec un thèse sur l'intégration des minorités aux Pays-Bas et en France.
La conclusion la plus importante de sa recherche est d'après Chambon les différentes manières d'intégrer dans les deux pays: "Aux Pays-Bas les allochtones obtiennent la possiblité d'être politiquement actifs, mais il n'y a quasiment aucun mélange au niveau sociétal. En France c'est exactement l'inverse. Dans ma famille plusieurs nationalité se sont épousées. En France, un Algérien est un Français, aux Pays-Bas un Surinamien reste un Surinamien, même s'il y est né."
L'intégration est d'après le sociologue un processus long et difficile. "On doit s'adapter à une langue et une culture différente. On se fait des amis habituellement à l'école, à l'université ou au travail. Mais si vous voulez vous intégrer encore plus vite, il est conseillé d'épouser un autochtone" conseille Chambon, toujours officiellement français. Il est passé de la parole à l'acte en épousant lui-même un Amstellodamois. "J'ai même mangé des oliebollen (une spécialité locale, NdLC) lors du Nouvel An."
Pour son travail comme élu, le sociologue de s'occupe pas d'intégration, mais de finances. "de bons spécialists font de mauvais politiques," explique-t-il. "Je ne veux pas être celui qui dit quelles solutions collectives doivent être adoptées. Il n'y va pas seulement de Laurent Chambon, mais de diversité. D'ailleurs, les gens n'aimeraient pas forcément qu'on Français leur indique les solutions."
'Bizare: un Surinamien né ici reste un Surinamien"
Chambon admet qu'Amsterdam n'a pas à avoir peur de conditions à la française, comme des (possibles) émeutes dont on parle à propos des banlieues à problèmes. "Les problèmes ne sont pas comparables. A Paris il y a des problèmes socio-économiques et des autorités qui discriminent. Les émeutes d'il y a quelques semaines à Utrecht sont le produit de la situation socio-économique du quartier. Ils indiquent un problème plus gros, celui de la pauvreté."
Même à Amsterdam il existe de plus en plus une ségrégation économique, constate Chambon. "Les riches s'opposent de plus en plus aux pauvres. A Paris les tensions socio-économiques ont conduit à des émeutes. Amsterdam a une longue tradition de tolérance. C'est pour cela que ces tensions sont ici un problème politique. La seule manière de résoudre le problème de ces quartiers et de pousser les gens de classes sociales différentes à vivre ensemble."
Chambon trouve tout de même qu'Amsterdam ne s'en sort pas trop mal, en comparaison d'autres villes. "Les gens devraient être moins dépressifs. Ils sont comme des enfants gâtés. Les Pays-Bas n'ont jamais été aussi beaux, bons et riches."
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19 avril: Débat sur les élections en France
Un débat organisé par IPP (Instituut Publiek en Politiek) sur les élections présidentielles françaises auquel je vais participer:
In de IPP-discussiereeks ‘Verkiezingen bij EU-lidstaten & Goede buren’:
FRANKRIJK
Zondag 22 april vindt in Frankrijk de eerste ronde van de presidentsverkiezingen plaats. De race ligt nog open. Wordt het mevrouw Royal, de onbekende Bayrou, hardliner Sarkozy of gaat Le Pen op herhaling naar de tweede ronde…?
Donderdagavond 19 april, Bungehuis: de grote voorbeschouwing! Een discussieavond georganiseerd door Instituut voor Publiek en Politiek (IPP) en de Universiteit van Amsterdam
(UvA).
Programma:
Thijs Berman (Europees Parlement PvdA), Oene van der Wal (chef redactie buitenland Elsevier) en Didier Burg (Franse correspondent in Nederland Les Echos), sympathisanten van respectievelijk Royal, Sarkozy en Bayrou, gaan met elkaar in discussie in twee rondes:
1. La France
Wat zijn de grootste politieke problemen waar Frankrijk mee worstelt, welk issue gaat de verkiezingen bepalen, wie is de kandidaat die Frankrijk het beste vooruit gaat helpen?
- Korte inleiding over ‘het Franse kiesstelsel en de rol van de president' door Harm Rankema (IPP-redacteur).
- Kort overzicht van de belangrijkste verkiezingsissues door Jochum de Graaf (IPP-projectleider StemWijzer) aan de hand van www.MonVoteAmoi.fr, de franse StemWijzer gemaakt met hulp van het IPP (doe nu de Franse test in het Nederlands op www.StemWijzer.nl/frankrijk2007!).
2. L’Europe
Wie wordt de waarschijnlijke winnaar en wat betekent dat voor de verhouding Nederland - Frankrijk en de Europese Unie, vooral nu Frankrijk in 2008 de EU-voorzitter is die waarschijnlijk een nieuw Europees verdrag moet realiseren?
- Live videochat met Stefan de Vries in Parijs (correspondent EenVandaag, RTL en BNR), met een speciale verkiezingssite: http://verkiezingen2007.devries.fr. Wat voorspellen de laatste opiniepeilingen voordat het Franse embargo op publicatie donderdagavond ingaat?
- Korte inleiding Laurent Chambon (Fransman, socioloog en Amsterdams stadsdeelraadslid): Frankrijk als politieke thermometer voor maatschappelijke ontwikkelingen in Europa.
Discussie onder leiding van Niek Pas, docent Televisiejournalistiek werkzaam bij het Instituut Mediastudies van de UvA.
Donderdag 19 april, 19.30-21.30, aansluitend borrel. Bungehuis, zaal 004, Spuistraat 210
Toegang gratis, aanmelden gewenst: Jerome Scheltens, j.scheltens@publiek-politiek.nl, 020-5217669
In de IPP-discussiereeks ‘Verkiezingen bij EU-lidstaten & Goede buren’:
FRANKRIJK
Zondag 22 april vindt in Frankrijk de eerste ronde van de presidentsverkiezingen plaats. De race ligt nog open. Wordt het mevrouw Royal, de onbekende Bayrou, hardliner Sarkozy of gaat Le Pen op herhaling naar de tweede ronde…?
Donderdagavond 19 april, Bungehuis: de grote voorbeschouwing! Een discussieavond georganiseerd door Instituut voor Publiek en Politiek (IPP) en de Universiteit van Amsterdam
(UvA).
Programma:
Thijs Berman (Europees Parlement PvdA), Oene van der Wal (chef redactie buitenland Elsevier) en Didier Burg (Franse correspondent in Nederland Les Echos), sympathisanten van respectievelijk Royal, Sarkozy en Bayrou, gaan met elkaar in discussie in twee rondes:
1. La France
Wat zijn de grootste politieke problemen waar Frankrijk mee worstelt, welk issue gaat de verkiezingen bepalen, wie is de kandidaat die Frankrijk het beste vooruit gaat helpen?
- Korte inleiding over ‘het Franse kiesstelsel en de rol van de president' door Harm Rankema (IPP-redacteur).
- Kort overzicht van de belangrijkste verkiezingsissues door Jochum de Graaf (IPP-projectleider StemWijzer) aan de hand van
2. L’Europe
Wie wordt de waarschijnlijke winnaar en wat betekent dat voor de verhouding Nederland - Frankrijk en de Europese Unie, vooral nu Frankrijk in 2008 de EU-voorzitter is die waarschijnlijk een nieuw Europees verdrag moet realiseren?
- Live videochat met Stefan de Vries in Parijs (correspondent EenVandaag, RTL en BNR), met een speciale verkiezingssite:
- Korte inleiding Laurent Chambon (Fransman, socioloog en Amsterdams stadsdeelraadslid): Frankrijk als politieke thermometer voor maatschappelijke ontwikkelingen in Europa.
Discussie onder leiding van Niek Pas, docent Televisiejournalistiek werkzaam bij het Instituut Mediastudies van de UvA.
Donderdag 19 april, 19.30-21.30, aansluitend borrel. Bungehuis, zaal 004, Spuistraat 210
Toegang gratis, aanmelden gewenst: Jerome Scheltens,
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mardi 3 avril 2007
Poker menteur autour de l'accord de gouvernement
La question gay reste décidément centrale aux Pays-Bas. Dans le dernier numéro du GayKrant, le président du groupe travailliste, Jacques Tichelaar, a déclaré que le passage de l'accord de gouvernement sur les weigerambtenaren (autorisant les fonctionnaires chrétiens à refuser d'unir les couples de même sexe) a été signé par la gauche avec l'aval du COC (CGL néerlandais). Quelques jours plus tard, Tichelaar dément et accuse le GayKrant de déformer ses propos.
La rumeur persistante rapporte que le parti travailliste, très pressé de conclure la formation du gouvernement, a acheté le COC en lui promettant de généreux subsides pour l'émancipation des gays en échange d'une bénédiction sur le compromis. Le COC déclare désormais être officiellement contre cet accord: "la vérité est que depuis les premières négociations le COC a été contre les points de l'accord concernant les weigerambtenaren."
Vrai ou faux, le GayKrant est plutôt marqué à droite et n'a jamais caché son hostilité envers les travaillistes comme le COC, qu'il trouve trop à gauche.
La rumeur persistante rapporte que le parti travailliste, très pressé de conclure la formation du gouvernement, a acheté le COC en lui promettant de généreux subsides pour l'émancipation des gays en échange d'une bénédiction sur le compromis. Le COC déclare désormais être officiellement contre cet accord: "la vérité est que depuis les premières négociations le COC a été contre les points de l'accord concernant les weigerambtenaren."
Vrai ou faux, le GayKrant est plutôt marqué à droite et n'a jamais caché son hostilité envers les travaillistes comme le COC, qu'il trouve trop à gauche.
dimanche 1 avril 2007
"Motion" dans une pub
Une version instrumentale de "Motion" (la version américaine disponible en vinyl et sur iTunes) a été choisie pour une campagne de publicité sur internet pour Peugeot. On est payés (un peu) mais c'est surtout une bonne occasion de faire entendre notre musique. Plus de détails très bientôt...
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Laurent et Lewis
Marketing viral
La chanson de Laurent & Lewis (officiellement sous le nom de Butch Bitches), "Ouh Bébé", bouclée pour le documentaire de la Chocha (avec sa voix) est mis à l'écoute sur un site très visité:
http://soundofmusique.blogspot.com/search/label/Laurent%20and%20Lewis
Pour les curieux, il est possible d'aller écouter 30 secondes sur iTunes et acheter le titre ou un de ses remix, mais aussi sur le lien suivant (un long extrait):
http://www.4shared.com/file/8145397/5ce564a4/Ouh_bb_.html
D'après ce que j'ai entendu, le très attendu site de Cherry Juice Recordings va être prêt bientôt...
http://soundofmusique.blogspot.com/search/label/Laurent%20and%20Lewis
Pour les curieux, il est possible d'aller écouter 30 secondes sur iTunes et acheter le titre ou un de ses remix, mais aussi sur le lien suivant (un long extrait):
http://www.4shared.com/file/8145397/5ce564a4/Ouh_bb_.html
D'après ce que j'ai entendu, le très attendu site de Cherry Juice Recordings va être prêt bientôt...
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