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jeudi 5 avril 2007

"Le mélange commence à l'école"



Auourd'hui, un article sur moi est paru dans Het Parool, le journal amstellodamois. A part quelques inexactitudes, il n'est pas trop mal. Largement moins pire que ce qui a été publié il n'y a pas longtemps. Certaines phrases demeurent mystérieuses, alors que je suis sensé les avoir prononcées. Et d'autres sont complètement sorties de leur contexte, ce qui donne des collages sémantiques parfois étonnants. Surtout à la fin.
Heum... Et la photo est vraiment affreuse.
Traduction sauvage à la volée...

"Le mélange commence à l'école"

Le sociologue Laurent Chambon a troqué le France pour le Pijp il y a 9 ans. Il a écrit une thèse sur l'intégration des minorités aux Pays-Bas et en France. Depuis l'année dernière il siège pour le PvdA au Conseil d'Oud Zuid.
Monica Monté, mercredi 4 avril 2007, Het Parool, p. 21.

Il a trouvé choquante l'existence d'écoles noires et blanches à Amsterdam. Neuf ans plus tard, le sociologue Laurent Chambon peut encore s'en irriter: "C'est une interprétation perverse de la loi. Les parents doivent choisir l'enseignement public ou privé, mais pas la couleur de peau des camarades de classe de leurs enfants. C'est aussi pour cela que je suis contre les écoles islamiques. On peut dire que ces écoles sont accessibles à tous, mais un enfant blond aux yeux bleus n'y ira jamais."
En France, de telles écoles sont inimaginables. Les enfants blancs ou de couleur vont obligatoirement à l'école ensemble. Une mesure excellente, trouve Chambon, qui pourrait être mise en place très rapidement aux Pays-Bas. "Je trouve que les écoles ségrégées, noires ou blanches, ne devraient pas recevoir d'argent public. De cette manière on force les parents à participer à l'intégration."
Chambon (33) est une autorité sur le terrain de l'intégration, professionnellement comme personnellement. Chambon habite dans le Pijp, où il siège depuis un an pour le PvdA. Le sociologue est venu il y a neuf ans à Amsterdam, en partie pour l'amour, en partie pour boucler ses études avec un thèse sur l'intégration des minorités aux Pays-Bas et en France.
La conclusion la plus importante de sa recherche est d'après Chambon les différentes manières d'intégrer dans les deux pays: "Aux Pays-Bas les allochtones obtiennent la possiblité d'être politiquement actifs, mais il n'y a quasiment aucun mélange au niveau sociétal. En France c'est exactement l'inverse. Dans ma famille plusieurs nationalité se sont épousées. En France, un Algérien est un Français, aux Pays-Bas un Surinamien reste un Surinamien, même s'il y est né."
L'intégration est d'après le sociologue un processus long et difficile. "On doit s'adapter à une langue et une culture différente. On se fait des amis habituellement à l'école, à l'université ou au travail. Mais si vous voulez vous intégrer encore plus vite, il est conseillé d'épouser un autochtone" conseille Chambon, toujours officiellement français. Il est passé de la parole à l'acte en épousant lui-même un Amstellodamois. "J'ai même mangé des oliebollen (une spécialité locale, NdLC) lors du Nouvel An."
Pour son travail comme élu, le sociologue de s'occupe pas d'intégration, mais de finances. "de bons spécialists font de mauvais politiques," explique-t-il. "Je ne veux pas être celui qui dit quelles solutions collectives doivent être adoptées. Il n'y va pas seulement de Laurent Chambon, mais de diversité. D'ailleurs, les gens n'aimeraient pas forcément qu'on Français leur indique les solutions."

'Bizare: un Surinamien né ici reste un Surinamien"
Chambon admet qu'Amsterdam n'a pas à avoir peur de conditions à la française, comme des (possibles) émeutes dont on parle à propos des banlieues à problèmes. "Les problèmes ne sont pas comparables. A Paris il y a des problèmes socio-économiques et des autorités qui discriminent. Les émeutes d'il y a quelques semaines à Utrecht sont le produit de la situation socio-économique du quartier. Ils indiquent un problème plus gros, celui de la pauvreté."
Même à Amsterdam il existe de plus en plus une ségrégation économique, constate Chambon. "Les riches s'opposent de plus en plus aux pauvres. A Paris les tensions socio-économiques ont conduit à des émeutes. Amsterdam a une longue tradition de tolérance. C'est pour cela que ces tensions sont ici un problème politique. La seule manière de résoudre le problème de ces quartiers et de pousser les gens de classes sociales différentes à vivre ensemble."
Chambon trouve tout de même qu'Amsterdam ne s'en sort pas trop mal, en comparaison d'autres villes. "Les gens devraient être moins dépressifs. Ils sont comme des enfants gâtés. Les Pays-Bas n'ont jamais été aussi beaux, bons et riches."