Aujourd'hui, la presse française tombe sur Ségolène Royal à cause de ses déclarations sur les jurys populaires permettant d'évaluer l'efficacité des hommes politiques. La gauche hurle au fascisme, la droite aux tendance soviéto-maoïstes.
Pour avoir vu de près les processus politiques français, je pense qu'une fois de plus Ségo a touché une corde sensible. Les pays scandinaves et germaniques ont une longue tradition de consensus et de contrôle démocratique, et il n'y a pas de honte à s'en inspirer. Ce n'est pas pour rien qu'ils arrivent toujours en tête de toutes les enquêtes sur les pays les plus transparents, les mieux gérés, les plus démocratiques et les plus à l'écoute des citoyens. Si même Porto Allegre, au Brésil, s'y est mis, pourquoi ne pourrait-on pas imaginer une version française du suivi du travail des élus?
Je me demande toujours quoi penser de Ségolène Royal, promesse fascinante ou usurpeuse de talent, mais une fois de plus elle a tapé dans le mille.
Samedi, à la permanence du parti travailliste australovicien dans un café (sur le Ceintuurbaan), j'ai pu discuter avec un politologue assez connu, Herman van Gunsteren, dont le dernier bouquin parle de démocratie (il est par ailleurs spécialiste de l'utilisation de la "sécurité" en politique, mais c'est un autre sujet). En fait, il ne fait que reformuler à sa manière des thèmes qui sont très présent dans le Zeitgeist, mais le fait qu'il soit prof à l'université de Leyde lui donne un vernis scientifique qui sert le sujet très bien.
D'après lui, la démocratie marche grâce à certains principes qu'il nous incombe de respecter: (1) diversité (c'est mon obsession, je sais), (2) ‘multiple mapping’ (penser les sujets de manières différentes sans dogmes ni a priori), (3) sélection (choix rationnels basés sur des valeurs communes) et (4) contrôle indirect (tiens, tiens). L'inverse de la démocratie, c'est selon lui les mouvements brusques d'humeur collective ("hype"), la polarisation entre les groupes et les décisions en cascade (sans possibilité d'arrêter le processus pseudo-logique, j'imagien qu'il pense à des processus de type "les règles sont les règles" de Verdonk).
Je pense qu'il a raison, et c'est en cela que les déclarations de Ségolène Royal me fascinent: elle prône elle -même l'intelligence collective, le contrôle par les citoyens, le consensus dans les décisions... On est loin de Sarkozy et de son utilisation d'un groupe pour faire peur à ses électeurs (il a tout faux dans la "non-polarisation des groupes" chère à van Gunsteren), et surtout il travaille avec des outils vraiment ringards: les sondages. Ségo travaille en amont des sondages, qui ne font que valider ses prises de positions générées par un travail pré-sondages lors de débats et des forums (ce qu'elle nomme l'intelligence collective). Bref, elle est très forte. Inaugure-t-elle une nouvelle forme de gouvernement que van Gunsteren nous invite à exercer ou est-elle un produit d'un marketing politique toujours en renouvellement? C'est une question à laquelle personne, pour l'instant, ne semble pouvoir répondre...
mardi 24 octobre 2006
Colère populaire contre paysan homophobe
Les téléspectateurs du programme néerlandais "Boer Zoekt Vrouw" (BZV, paysan cherche femme) ont inondé de protestations le site internet de l'organe (catholique) de télédiffusion responsable du programme à la suite des déclarations homophobes d'un des candidats. Hans, 50 ans, le paysan en question, avait déclaré à Trudy, 46 ans, une des candidates qui avait déclaré qu'un de ses fils était homo "ça fait baisser ton score". Il a rajouté: "J'ai deux neveux qui ont aussi ça. On a eu du mal à ne pas rompre tout contact." Même les plus conservateurs des spectateurs s'affirment gênés par autant d'intolérance.
La presse néerlandaise, ravie de parler d'autre chose que des élections législatives, se demande si Hans, ridiculisé devant 2,5 millions de téléspectateurs (c'est ainsi le programme le plus regardé du pays), est par ailleurs au courant des tendances kinky et un peu homo d'un de ses collèges de BZV, Jochum. Il aime beaucoup, entre autres, les uniformes et embrasser d'autres hommes.
La presse néerlandaise, ravie de parler d'autre chose que des élections législatives, se demande si Hans, ridiculisé devant 2,5 millions de téléspectateurs (c'est ainsi le programme le plus regardé du pays), est par ailleurs au courant des tendances kinky et un peu homo d'un de ses collèges de BZV, Jochum. Il aime beaucoup, entre autres, les uniformes et embrasser d'autres hommes.
Mini-homomonument: "big statement for a tiny town"
Après un homomonument fraîchement restauré à côté de la maison d'Anne Frank, c'est au tour d'un mini-homomonument d'être inauguré, à Madurodam (un parc très populaire où la Hollande est reproduite au 1:25ème). Le rappeur Lange Frans, et le follissime chanteur Gordon ont assisté le maire d'Amsterdam, Job Cohen, lors de cette inauguration.
"Madurodam est plein de symboles, et l'homomonument à Amsterdam est LE symbole de l'émancipation homo" a déclaré Cohen.
Le rappeur Lange Frans ("je ne suis pas homo mais pas homophobe non plus") a déclaré que l'homophobie est surtout due à l'ignorance, c'est pourquoi il a mis sa célébrité a service de cette inauguration. Le but de cette opération, une initiative du COC (CGL néerlandais), est de promouvoir l'acceptation sociale de l'homosexualité maintenant que tous sont égaux au regard de la loi.
"Madurodam est plein de symboles, et l'homomonument à Amsterdam est LE symbole de l'émancipation homo" a déclaré Cohen.
Le rappeur Lange Frans ("je ne suis pas homo mais pas homophobe non plus") a déclaré que l'homophobie est surtout due à l'ignorance, c'est pourquoi il a mis sa célébrité a service de cette inauguration. Le but de cette opération, une initiative du COC (CGL néerlandais), est de promouvoir l'acceptation sociale de l'homosexualité maintenant que tous sont égaux au regard de la loi.
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Pays-Bas
lundi 23 octobre 2006
A la radio
A la suite du rapport secret des RG que Le Figaro a pu se procurer, BNR News Radio m'a appelé ce soir pour expliquer de quoi il en retournait dans les banlieues françaises. A écouter demain mardi, entre 7h et 9h du matin.
J'étais fatigué, j'espère que mon néerlandais n'a pas été trop mauvais, ou que je n'ai pas trop massacré de voyelles longues...
J'étais fatigué, j'espère que mon néerlandais n'a pas été trop mauvais, ou que je n'ai pas trop massacré de voyelles longues...
Moins de communes, moins de corruption?
Alors qu'en France les communes sont toujours au nombre d'environ 36.000, aux Pays-Bas elles ne sont déjà plus que 460: 1 600 habitants par commune en moyenne en France contre 34 700 aux Pays-Bas. Mais on est encore loin du compte: le ministre Remkes (justice) veut que les communes de moins de 20 000 habitants fusionnent avec leurs voisines ayant entre 20 000 et 50 000 habitants, pour pouvoir offrir des services comparables à ceux offerts par les plus grandes communes à leurs habitants (voir l'article du Volkskrant).
Il faut savoir que les différences ne s'arrêtent pas là: le maire est nommé par "la couronne" (c'est en fait un processus politique assez complexe), et les échevins (adjoints) sont élus par un conseil municipal élu à la proportionnelle. Enfin, il ya désormais "dualisme", c'est à dire une différence de fonctionnement entre l'organe d'exécution (les administrations communales avec, à leur tête, des échevins élus) et l'organe de contrôle et donneur d'ordre: le Conseil municipal. L'idée est de renforcer le contrôle des échevins et éviter le copinage politique.
Chez nous, dans le Vieux Sud, ça marche pour l'instant assez bien, même si la majorité a tendance à se ranger derrière ses échevins. C'est normal, c'est nous qui les avons élus.
Y a-t-il meilleure gestion et moins de corruption? C'est difficile à dire. C'est vrai que la corruption et le copinage sont endémiques en France, surtout à cause du fait que les maires français ont parfois beaucoup de pouvoir sans contre-pouvoir efficace. Il y a de la corruption aux Pays-Bas, aussi dans la police et l'administration, même si on en parle peu. Je pense cependant que le système néerlandais est beaucoup plus transparent, incite plus au contrôle démocratique et décourrage structurellement la corruption beaucoup plus efficacement que dans le système français.
Je ne suis pas spécialiste de la question, mais n'y a-t-il pas une taille citique au-delà de laquelle une administration est trop importante et bureaucratique pour être contrôlée et à l'abri de la corruption? Quand on compare les administrations de la ville centrale d'Amsterdam avec celles des arrondissement, on est frappé par la bureaucratie, l'inefficacité et le degré de corruption qui règne dans le chaos de la ville centrale, alors que les arrondissements (entre 40 000 et 90 000 habitants) ne fonctionnent pas si mal. Grosse commune ne veut donc pas nécessairement dire efficacité accrue...
Enfin, en ce moment sévit une discussion assez intense à propos de la réforme des arrondissements amstellodamois: le maire et les échevins de la ville centrale veulent réduire le pouvoir des arrondissement et centraliser les décisions le plus possible. Au nom de l'efficacité, bien sûr, pas au nom de l'envie d'accroître leur pouvoir (même si c'est, je pense, la vraie raison). Je m'en inquiète, car dans les faits c'est plus de bureaucratie, plus de distance avec les habitants (c'est dire!), et surtout moins de contrôle démocratique.
Vu les erreurs et le manque de responsabilité constatés dans les administrations de la ville centrale, qui ont parfois coûté des dizaines de millions d'euros, je pense que la ville ne peut pas se permettre d'avoir encore moins de contrôle et de contre-pouvoirs. Cela ralentit certes certains processus, mais cela évite surtout les grosses bourdes.
Il faut savoir que les différences ne s'arrêtent pas là: le maire est nommé par "la couronne" (c'est en fait un processus politique assez complexe), et les échevins (adjoints) sont élus par un conseil municipal élu à la proportionnelle. Enfin, il ya désormais "dualisme", c'est à dire une différence de fonctionnement entre l'organe d'exécution (les administrations communales avec, à leur tête, des échevins élus) et l'organe de contrôle et donneur d'ordre: le Conseil municipal. L'idée est de renforcer le contrôle des échevins et éviter le copinage politique.
Chez nous, dans le Vieux Sud, ça marche pour l'instant assez bien, même si la majorité a tendance à se ranger derrière ses échevins. C'est normal, c'est nous qui les avons élus.
Y a-t-il meilleure gestion et moins de corruption? C'est difficile à dire. C'est vrai que la corruption et le copinage sont endémiques en France, surtout à cause du fait que les maires français ont parfois beaucoup de pouvoir sans contre-pouvoir efficace. Il y a de la corruption aux Pays-Bas, aussi dans la police et l'administration, même si on en parle peu. Je pense cependant que le système néerlandais est beaucoup plus transparent, incite plus au contrôle démocratique et décourrage structurellement la corruption beaucoup plus efficacement que dans le système français.
Je ne suis pas spécialiste de la question, mais n'y a-t-il pas une taille citique au-delà de laquelle une administration est trop importante et bureaucratique pour être contrôlée et à l'abri de la corruption? Quand on compare les administrations de la ville centrale d'Amsterdam avec celles des arrondissement, on est frappé par la bureaucratie, l'inefficacité et le degré de corruption qui règne dans le chaos de la ville centrale, alors que les arrondissements (entre 40 000 et 90 000 habitants) ne fonctionnent pas si mal. Grosse commune ne veut donc pas nécessairement dire efficacité accrue...
Enfin, en ce moment sévit une discussion assez intense à propos de la réforme des arrondissements amstellodamois: le maire et les échevins de la ville centrale veulent réduire le pouvoir des arrondissement et centraliser les décisions le plus possible. Au nom de l'efficacité, bien sûr, pas au nom de l'envie d'accroître leur pouvoir (même si c'est, je pense, la vraie raison). Je m'en inquiète, car dans les faits c'est plus de bureaucratie, plus de distance avec les habitants (c'est dire!), et surtout moins de contrôle démocratique.
Vu les erreurs et le manque de responsabilité constatés dans les administrations de la ville centrale, qui ont parfois coûté des dizaines de millions d'euros, je pense que la ville ne peut pas se permettre d'avoir encore moins de contrôle et de contre-pouvoirs. Cela ralentit certes certains processus, mais cela évite surtout les grosses bourdes.
Bénédiction des couples de même sexe en vue...
L'Eglise catholique ancienne néerlandaise (Oude Katholieke Kerk, ou OKK, indépendante de Rome) s'apprête à reconnaître les relations de même sexe via la bénédiction. Dans une lettre au synode (direction nationale), la direction collégiale fait savoir que les relations homosexuelles basées sur la foi devraient pouvoir être bénies. On général, ce genre de conseil est suivi d'effets, l'organe de conseil ayant répondu à une question de l'OKK.
Cette position ne va pas arranger le rapprochement entre l'OKK et Rome: pour l'Eglise catholique dite romaine, la relation homosexuelle n'est même pas discutable. L'Eglise catholique néerlandaise romaine a pourtant été l'une des plus progressistes du monde: dès les années 1950 les catholiques néerlandais ont milité pour l'émancipation homo. La reprise en main de la hiérarchie par Rome depuis plusieurs décennies a accentué d'une part le départ des fidèles, d'autre part le schisme avec l'OKK.
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=10412
Cette position ne va pas arranger le rapprochement entre l'OKK et Rome: pour l'Eglise catholique dite romaine, la relation homosexuelle n'est même pas discutable. L'Eglise catholique néerlandaise romaine a pourtant été l'une des plus progressistes du monde: dès les années 1950 les catholiques néerlandais ont milité pour l'émancipation homo. La reprise en main de la hiérarchie par Rome depuis plusieurs décennies a accentué d'une part le départ des fidèles, d'autre part le schisme avec l'OKK.
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=10412
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Pays-Bas
samedi 14 octobre 2006
Balky, l'histoire, la piraterie et Ankara
Notre cher premier ministre, Jan-Peter Balkenende, en pleine crise du CDA et du PvdA avec ses propres candidats sur ce qui s'est passé il y a 91 ans entre l'Arménie et la Turquie, vient d'appeler ses compatriotes à se rappeler de la glorieuse période de la Compagnie Unie des Indes Orientales (VOC) et d'en garder l'esprit.
La VOC a eu pendant deux siècles le monopole sur la piraterie, le travail forcé et le traffic d'épices et de matières précieuses avec l'Indonésie. Il suffit d'en parler aux Indonésiens pour se rendre compte que ce n'était pas une période dorée pour tout le monde. S'il s'agit de s'inspirer de l'esprit capitaliste cleptocrate adepte de monopole sans aucun sentiment de culpabilité, je connais effectivement quelques Néerlandais qui adorent les références à la VOC, à commencer par les géants de l'énergie, du câble et de la distribution des eaux.
Le pire est que cette appel au peuple batave de renouer avec ses habitudes de commerce ancestral carrément borderline arrive d'un gouvernement dont Rita Verdonk est toujours ministre. Je l'ai découvert hier: après les mensonges, manipulations et preuves d'incompétence aussi évidents, je pensais naïvement que Verdonk avait démissioné. Que neni: le ministre de la justice et celle du logement ont effectivement été remerciés, mais la ministre du racisme et de la déportation est toujours au pouvoir. Pire, si le CDA arrive devant le parti travailliste, le VVD sera de la fête et Verdonk sera vice-premier ministre. J'en reviens presque à regretter Zalm et ses comptes créatifs (il donne des leçons de budget à ses homologues européens en oubliant de préciser que le gaz de la Mer du Nord et les coupes sauvages dans les programmes sociaux ont effectivement allégé sa tâche)... Je rappelle à notre cher Balky adepte d'histoire que la prime proposée par Verdonk pour les policier qui débusquent et déportent des "illégaux" n'est pas une invention made in Rita. Durant les années allemandes, un tel procédé était déjà proposé aux policiers bataves, qui ont réalisé un travail impressionnant.
Ah, ma chère dame, cette époque de la VOC, de l'esclavage, de la piraterie et des profits gigantesques sans culpabilité, c'était vraiment le bon temps...
P.S. Pour les néerlandophones: une réponse bien vue à la bêtise de Balky par un "camarade" de parti...
La VOC a eu pendant deux siècles le monopole sur la piraterie, le travail forcé et le traffic d'épices et de matières précieuses avec l'Indonésie. Il suffit d'en parler aux Indonésiens pour se rendre compte que ce n'était pas une période dorée pour tout le monde. S'il s'agit de s'inspirer de l'esprit capitaliste cleptocrate adepte de monopole sans aucun sentiment de culpabilité, je connais effectivement quelques Néerlandais qui adorent les références à la VOC, à commencer par les géants de l'énergie, du câble et de la distribution des eaux.
Le pire est que cette appel au peuple batave de renouer avec ses habitudes de commerce ancestral carrément borderline arrive d'un gouvernement dont Rita Verdonk est toujours ministre. Je l'ai découvert hier: après les mensonges, manipulations et preuves d'incompétence aussi évidents, je pensais naïvement que Verdonk avait démissioné. Que neni: le ministre de la justice et celle du logement ont effectivement été remerciés, mais la ministre du racisme et de la déportation est toujours au pouvoir. Pire, si le CDA arrive devant le parti travailliste, le VVD sera de la fête et Verdonk sera vice-premier ministre. J'en reviens presque à regretter Zalm et ses comptes créatifs (il donne des leçons de budget à ses homologues européens en oubliant de préciser que le gaz de la Mer du Nord et les coupes sauvages dans les programmes sociaux ont effectivement allégé sa tâche)... Je rappelle à notre cher Balky adepte d'histoire que la prime proposée par Verdonk pour les policier qui débusquent et déportent des "illégaux" n'est pas une invention made in Rita. Durant les années allemandes, un tel procédé était déjà proposé aux policiers bataves, qui ont réalisé un travail impressionnant.
Ah, ma chère dame, cette époque de la VOC, de l'esclavage, de la piraterie et des profits gigantesques sans culpabilité, c'était vraiment le bon temps...
P.S. Pour les néerlandophones: une réponse bien vue à la bêtise de Balky par un "camarade" de parti...
Retour au placard à gauche
A la suite de mon message de l'autre jour sur les candidats roses, je viens de lire un article sur un site un peu méchant, où j'ai pu apprendre que je m'étais trompé. Il y a en fait 5 candidats "roses" (sur 150, ça fait du 3%): Boris van der Ham (D66, 2ème sur la liste), Gerda Verburg et Joop Wijn (CDA, respectivement 4ème et 6ème), mais aussi Ger Koopmans (CDA, 22ème) en Wim van de Camp (CDA, 24ème).
Officiellement, toujours personne au PvdA et au VVD. Il y a bien un transfuge de la ChristenUnie en place non éligible, mais bon...
D'après De Leugenfabriek fait état de rumeurs persistantes à propos de Mark Rutte (photo), tête de liste du VVD, et de "Charly A., qui s'était essayé aux principes grecs il y a quelques années lors d'escapades nocturnes dans un parc haguenois." Le site en appelle aux lecteurs pour démasquer les vilaines dans le placard.
Si je trouve cette chasse aux folles très rigolote, je trouve qu'à moins qu'on ait affaire à un représentant publiquement homophobe, son orientation sexuelle reste une chose qu'il/elle a droit de garder privé. Les Pays-Bas avaient connu, il y a longtemps, un semblant de début de scandale (comme avec Act Up et Donnedieu de Vabre, oups, je ne devrais pas donner son nom) avec Wim van de Camp qui était paraît-il la reine des soirées cuir amstellodamoises tout en soutenant la possition homophobe du CDA de l'époque.
Pas question donc d'outer des candidats de gauche (dont le programme sur la question est pratiquement irréprochable). Mais il serait bien soit que les partis de gauche fassent un peu de place aux homos, soit que les candidats dans le placard se mettent à s'aérer un peu et en sortent...
Officiellement, toujours personne au PvdA et au VVD. Il y a bien un transfuge de la ChristenUnie en place non éligible, mais bon...
D'après De Leugenfabriek fait état de rumeurs persistantes à propos de Mark Rutte (photo), tête de liste du VVD, et de "Charly A., qui s'était essayé aux principes grecs il y a quelques années lors d'escapades nocturnes dans un parc haguenois." Le site en appelle aux lecteurs pour démasquer les vilaines dans le placard.
Si je trouve cette chasse aux folles très rigolote, je trouve qu'à moins qu'on ait affaire à un représentant publiquement homophobe, son orientation sexuelle reste une chose qu'il/elle a droit de garder privé. Les Pays-Bas avaient connu, il y a longtemps, un semblant de début de scandale (comme avec Act Up et Donnedieu de Vabre, oups, je ne devrais pas donner son nom) avec Wim van de Camp qui était paraît-il la reine des soirées cuir amstellodamoises tout en soutenant la possition homophobe du CDA de l'époque.
Pas question donc d'outer des candidats de gauche (dont le programme sur la question est pratiquement irréprochable). Mais il serait bien soit que les partis de gauche fassent un peu de place aux homos, soit que les candidats dans le placard se mettent à s'aérer un peu et en sortent...
vendredi 13 octobre 2006
Les gay séniors se sentent seuls
A la fin de la "semaine d'appel des aînés roses" (Belweek Roze Ouderen), les organisateurs (COC, partis politiques de gauche et associations) ont présenté leurs conclusions: les gay âgés (plus de 55 ans) se sentent seuls. Manquent des lieux de rencontre adaptés, des amicales, et l'atmosphère des maisons de retraite n'est pas non plus franchement amicale envers les homos.
Les associations parlent de "terreur grise" quand on aborde le thème de l'homosexualité dans les maisons de retraite: beaucoup d'habitants sont ouvertement homophobes, le culte des petits-enfants exclue de fait de nombreux homos, et le personnel n'est pas assez conscient de l'ostracisme dont sont victime les homos, hommes comme femmes.
Heureusement, il ressort de cette semaine d'appel que les gay seniors continuent à entretenir des relations amoureuses, même si l'homophobie ambiante les force à rester discrets sur le sujet. Le tout sera publié prochainement et permettra à la branche des soins de revoir leur politique et faire attention à la socialisation et l'intégration des homos, surtout les plus âgés.
Les associations parlent de "terreur grise" quand on aborde le thème de l'homosexualité dans les maisons de retraite: beaucoup d'habitants sont ouvertement homophobes, le culte des petits-enfants exclue de fait de nombreux homos, et le personnel n'est pas assez conscient de l'ostracisme dont sont victime les homos, hommes comme femmes.
Heureusement, il ressort de cette semaine d'appel que les gay seniors continuent à entretenir des relations amoureuses, même si l'homophobie ambiante les force à rester discrets sur le sujet. Le tout sera publié prochainement et permettra à la branche des soins de revoir leur politique et faire attention à la socialisation et l'intégration des homos, surtout les plus âgés.
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Têtu
jeudi 12 octobre 2006
Un baquet ou une baguette?
Amsterdam s'ouvre à l'Europe. Au moins par sa nourriture, ce qui n'est pas un mal. Après des restes de cuisine coloniale, l'accès aux pâtes et aux fruits exotiques, c'est au tour de la cuisine française de se démocratiser. Alors qu'il y a dix ans on ne trouvait que quelques produits dans des boutiques de luxe, aujourd'hui n'importe quel supermarché offre le choix entre deux ou trois marques de camembert et les vins français sont légion.
A tel point que le boulanger semi-industriel à côté de Dirk v/d Broek, sur la Maria Heinekenplein, offre désormais des baguettes (exemple ci-contre à gauche). Enfin, non, des "baquets", car c'est ainsi que la chose est appelée. J'ai fait remarquer à la vendeuse que ce n'était pas forcément l'orthographe exacte, mais tout assurée de son français, elle m'a assuré que si.
J'aurais pu lui expliquer qu'un baquet est un bac en bois (bakje en néerlandais, probablement aussi issu du latin, exemple ci-contre à droite), mais j'ai renoncé. La dernière fois que j'ai insisté dans un magasin, j'ai failli me faire évacuer manu militari. Il fut un temps, apparement fort lointain, où les Néerlandais se targuaient de parler parfaitement la langue de leurs voisins. Je vieillis, je le sens...
A tel point que le boulanger semi-industriel à côté de Dirk v/d Broek, sur la Maria Heinekenplein, offre désormais des baguettes (exemple ci-contre à gauche). Enfin, non, des "baquets", car c'est ainsi que la chose est appelée. J'ai fait remarquer à la vendeuse que ce n'était pas forcément l'orthographe exacte, mais tout assurée de son français, elle m'a assuré que si.
J'aurais pu lui expliquer qu'un baquet est un bac en bois (bakje en néerlandais, probablement aussi issu du latin, exemple ci-contre à droite), mais j'ai renoncé. La dernière fois que j'ai insisté dans un magasin, j'ai failli me faire évacuer manu militari. Il fut un temps, apparement fort lointain, où les Néerlandais se targuaient de parler parfaitement la langue de leurs voisins. Je vieillis, je le sens...
A Amsterdam, l'architecture en liberté
Un article du Monde que ma mère m'avait donné à lire cet été, et qu'Alix, mon voisin français, vient de m'envoyer par email. Il en parle dans un commentaire à mon article sur les trasformations de l'arrondissement...
A Amsterdam, l'architecture en liberté
Article paru dans l'édition du 28.07.06
Ses récents bâtiments comme ses nouveaux quartiers démontrent la vitalité inventive de la métropole néerlandaise
Amsterdam devrait être une étape obligée de tous les candidats à la Mairie de Paris - à égalité avec Barcelone, Londres ou même Berlin. Elle a ses tramways, une kyrielle de gares qui font oublier la dimension d'une ville où l'on se perd dans une multitude de bourgs et de polders, plus de bicyclettes peut-être qu'à Pékin et à coup sûr le plus beau garage à vélos, derrière la gare centrale (architectes Don Murphy et agence VMX).
A l'inverse de Rotterdam, reconstruite après la guerre sur un mode chaotique, Amsterdam s'inscrit dans une continuité urbaine qui accepte sans rechigner les propositions architecturales les plus libres, donnant suite à un patrimoine bon voisin, tolérant. Les dix dernières années ont été particulièrement fructueuses. Pour faire le bilan de cette ville en mutation constante, les Néerlandais ont créé en 2003 un centre d'architecture de la métropole, l'Arcam (www.arcam.nl), installé dans un nouveau bâtiment sur l'Oosterdok (architecte René van Zuuk). Son dessin appartient à l'un des courants majeurs de l'architecture contemporaine : le blob, la bulle, le futurisme organique, comme on veut, souvent agaçant par sa gratuité formelle, ici bienvenu par sa taille, une situation maritime qui lui donne une allure de super bite d'amarrage, une forme de sourire et de clin d'oeil à la fois. Le pavillon de l'Arcam se trouve entre le Musée de la marine et celui de la technologie et des sciences : le NEMO, un édifice en forme de proue, ancré dans le port, caréné de cuivre vert, et dont le concepteur, Renzo Piano, a été importé de Gênes à une période où il semblait se chercher dans la jungle des formalismes et des grammaires de la modernité.
Pas facile, certes, de se faire une place au soleil dans des Pays-Bas dominés par Rem Koolhaas, colosse dégingandé de Rotterdam. Sa production théorique (New York Delire, SMLXL, Contents, etc.) fait ployer les planches à dessin des étudiants du monde entier et son agence, l'OMA (Office for Metropolitan Architecture), a fait émerger, pour le meilleur et pour le pire - traditionnelle histoire du maître et des disciples -, une cohorte d'architectes partis à la conquête du monde. Auteur du plan d'urbanisme d'Euralille et, plus récemment, de celui de la ville nouvelle d'Almere, aux portes d'Amsterdam, ainsi que de nombreux édifices de référence aux Pays-Bas, Koolhaas, libéral en pays libéral, a eu le mérite de déverrouiller la pensée sur la ville, ses formes, ses fonctions, ses structures visibles et invisibles, son lien au temps, ses technologies, ses mythes et ses morales douceâtres (gentil patrimoine contre méchants bureaux...). S'il n'a presque rien construit à Amsterdam même, la cité lui doit une part de son inventivité. Alors que les années 1980 et 1990 restaient dans des tonalités berlinoises ou barcelonaises (le dock KNSM), les nouveaux quartiers (Java, Bornéo, Sporenburg) des docks de la ville ont bénéficié de cette liberté donnée à la conception, même si chacun des ensembles a, pour la forme, sa personnalité propre. Les plans urbains de Bornéo et Sporenburg, dus à Adriaan Geuze, auteur aussi de deux passerelles rouge vif gentiment fantaisistes, sont une belle réussite. Ils démontrent comment la possibilité de sortir des normes tout en tirant parti d'un paysage exceptionnel (les canaux, le port, le lointain) permettent à la fois une forte densité, la coexistence de populations de toutes origines sociales, une architecture aussi riche et diverse que celle de la vieille ville. Des dizaines d'architectes ont ici travaillé, chaque habitant pouvant choisir le sien pourvu qu'il respecte certaines normes : rez-de-chaussée haut (3,5 mètres) où garer voitures et vélo, limite de hauteur des maisons, mais liberté complète des formes.
Quelques « monuments » ponctuent ce paysage, évitant tout repli mesquin. L'exemple à cet égard est sans doute l'immeuble The Wale, surnommé le Sphinx, dû aux talents successifs d'Erik van Egeraat, puis de Frits Van Dongen. On n'en saisit pas au premier abord la forme, qui s'explique par la double volonté de capter le maximum de lumière et de laisser la cour centrale aussi libre et accueillante que possible par rapport au voisinage. Les lignes du toit correspondent à la position du soleil : haut, là où l'astre est à son zénith, bas, là où il est à l'horizon. Par sa structure particulière, le bâtiment a un aspect différent à chaque fois. Ses nombreuses déclivités permettent une grande diversité de logements.
Autre édifice étrange, catégorie patrimoine, le Lloyd Hotel (chambres de 2 à 5 étoiles, prix en rapport). Monument national datant de 1921 dû à l'architecte Breman, il a été successivement salle d'attente pour les émigrants d'Europe de l'Est en partance pour l'Amérique latine, centre de redressement pour jeunes délinquants, ateliers et logements pour artistes. Avant d'être confié aux mains impies d'architectes comme MVRDV et Seyferth qui, sans toucher aux structures ni même à l'esprit, voire aux fantômes de l'édifice, ont fait de cet hôtel un des hauts lieux touristiques d'Amsterdam.
Le Silodam, immeuble d'habitation à forte densité, s'étale sur les 300 mètres d'une digue dans la partie occidentale de l'ancien port. Il est dû à la même agence MVRDV, conduite par l'architecte Winny Maas. Une façade aux revêtement multiples et hétérogènes lui donne une allure de porte-conteneurs. Le paysage du port se charge d'avaler tout ce que la radicalité d'un tel édifice peut avoir de dérangeant pour un familier des vieux quartiers de Paris. L'ingéniosité des circulations, les surprises à répétition, du parking aux terrasses, parachèvent, avec les mouettes, le travail de séduction.
La prochaine étape sera Almere, laboratoire d'architecture dont le dernier lot a été confié à Koolhaas, pour l'urbanisme, et à une dizaine d'architectes aux styles aussi différents que possible. Le coeur du dispositif est dessiné par le Français Christian de Portzamparc, qui se tire formidablement d'une situation périlleuse, faisant de cet ensemble de logements et de commerces une étonnante prairie où, à la fin des travaux, pourraient être héliportées quelques vaches hollandaises.
Frédéric Edelmann
A Amsterdam, l'architecture en liberté
Article paru dans l'édition du 28.07.06
Ses récents bâtiments comme ses nouveaux quartiers démontrent la vitalité inventive de la métropole néerlandaise
Amsterdam devrait être une étape obligée de tous les candidats à la Mairie de Paris - à égalité avec Barcelone, Londres ou même Berlin. Elle a ses tramways, une kyrielle de gares qui font oublier la dimension d'une ville où l'on se perd dans une multitude de bourgs et de polders, plus de bicyclettes peut-être qu'à Pékin et à coup sûr le plus beau garage à vélos, derrière la gare centrale (architectes Don Murphy et agence VMX).
A l'inverse de Rotterdam, reconstruite après la guerre sur un mode chaotique, Amsterdam s'inscrit dans une continuité urbaine qui accepte sans rechigner les propositions architecturales les plus libres, donnant suite à un patrimoine bon voisin, tolérant. Les dix dernières années ont été particulièrement fructueuses. Pour faire le bilan de cette ville en mutation constante, les Néerlandais ont créé en 2003 un centre d'architecture de la métropole, l'Arcam (www.arcam.nl), installé dans un nouveau bâtiment sur l'Oosterdok (architecte René van Zuuk). Son dessin appartient à l'un des courants majeurs de l'architecture contemporaine : le blob, la bulle, le futurisme organique, comme on veut, souvent agaçant par sa gratuité formelle, ici bienvenu par sa taille, une situation maritime qui lui donne une allure de super bite d'amarrage, une forme de sourire et de clin d'oeil à la fois. Le pavillon de l'Arcam se trouve entre le Musée de la marine et celui de la technologie et des sciences : le NEMO, un édifice en forme de proue, ancré dans le port, caréné de cuivre vert, et dont le concepteur, Renzo Piano, a été importé de Gênes à une période où il semblait se chercher dans la jungle des formalismes et des grammaires de la modernité.
Pas facile, certes, de se faire une place au soleil dans des Pays-Bas dominés par Rem Koolhaas, colosse dégingandé de Rotterdam. Sa production théorique (New York Delire, SMLXL, Contents, etc.) fait ployer les planches à dessin des étudiants du monde entier et son agence, l'OMA (Office for Metropolitan Architecture), a fait émerger, pour le meilleur et pour le pire - traditionnelle histoire du maître et des disciples -, une cohorte d'architectes partis à la conquête du monde. Auteur du plan d'urbanisme d'Euralille et, plus récemment, de celui de la ville nouvelle d'Almere, aux portes d'Amsterdam, ainsi que de nombreux édifices de référence aux Pays-Bas, Koolhaas, libéral en pays libéral, a eu le mérite de déverrouiller la pensée sur la ville, ses formes, ses fonctions, ses structures visibles et invisibles, son lien au temps, ses technologies, ses mythes et ses morales douceâtres (gentil patrimoine contre méchants bureaux...). S'il n'a presque rien construit à Amsterdam même, la cité lui doit une part de son inventivité. Alors que les années 1980 et 1990 restaient dans des tonalités berlinoises ou barcelonaises (le dock KNSM), les nouveaux quartiers (Java, Bornéo, Sporenburg) des docks de la ville ont bénéficié de cette liberté donnée à la conception, même si chacun des ensembles a, pour la forme, sa personnalité propre. Les plans urbains de Bornéo et Sporenburg, dus à Adriaan Geuze, auteur aussi de deux passerelles rouge vif gentiment fantaisistes, sont une belle réussite. Ils démontrent comment la possibilité de sortir des normes tout en tirant parti d'un paysage exceptionnel (les canaux, le port, le lointain) permettent à la fois une forte densité, la coexistence de populations de toutes origines sociales, une architecture aussi riche et diverse que celle de la vieille ville. Des dizaines d'architectes ont ici travaillé, chaque habitant pouvant choisir le sien pourvu qu'il respecte certaines normes : rez-de-chaussée haut (3,5 mètres) où garer voitures et vélo, limite de hauteur des maisons, mais liberté complète des formes.
Quelques « monuments » ponctuent ce paysage, évitant tout repli mesquin. L'exemple à cet égard est sans doute l'immeuble The Wale, surnommé le Sphinx, dû aux talents successifs d'Erik van Egeraat, puis de Frits Van Dongen. On n'en saisit pas au premier abord la forme, qui s'explique par la double volonté de capter le maximum de lumière et de laisser la cour centrale aussi libre et accueillante que possible par rapport au voisinage. Les lignes du toit correspondent à la position du soleil : haut, là où l'astre est à son zénith, bas, là où il est à l'horizon. Par sa structure particulière, le bâtiment a un aspect différent à chaque fois. Ses nombreuses déclivités permettent une grande diversité de logements.
Autre édifice étrange, catégorie patrimoine, le Lloyd Hotel (chambres de 2 à 5 étoiles, prix en rapport). Monument national datant de 1921 dû à l'architecte Breman, il a été successivement salle d'attente pour les émigrants d'Europe de l'Est en partance pour l'Amérique latine, centre de redressement pour jeunes délinquants, ateliers et logements pour artistes. Avant d'être confié aux mains impies d'architectes comme MVRDV et Seyferth qui, sans toucher aux structures ni même à l'esprit, voire aux fantômes de l'édifice, ont fait de cet hôtel un des hauts lieux touristiques d'Amsterdam.
Le Silodam, immeuble d'habitation à forte densité, s'étale sur les 300 mètres d'une digue dans la partie occidentale de l'ancien port. Il est dû à la même agence MVRDV, conduite par l'architecte Winny Maas. Une façade aux revêtement multiples et hétérogènes lui donne une allure de porte-conteneurs. Le paysage du port se charge d'avaler tout ce que la radicalité d'un tel édifice peut avoir de dérangeant pour un familier des vieux quartiers de Paris. L'ingéniosité des circulations, les surprises à répétition, du parking aux terrasses, parachèvent, avec les mouettes, le travail de séduction.
La prochaine étape sera Almere, laboratoire d'architecture dont le dernier lot a été confié à Koolhaas, pour l'urbanisme, et à une dizaine d'architectes aux styles aussi différents que possible. Le coeur du dispositif est dessiné par le Français Christian de Portzamparc, qui se tire formidablement d'une situation périlleuse, faisant de cet ensemble de logements et de commerces une étonnante prairie où, à la fin des travaux, pourraient être héliportées quelques vaches hollandaises.
Frédéric Edelmann
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Pays-Bas
IND: cours de rattrapage?
L'autre jour, Lewis a appelé l'IND (services de naturalisation néerlandais) pour se renseigner sur la meilleure façon de se faire naturaliser. Il est de nationalité portugaise mais est né à Amsterdam et a passé une partie de son enfance et de sa vie d'adulte aux Pays-Bas.
Une fonctionnaire, malpolie et arrogante comme il se doit, l'informe qu'il faut qu'il vienne avec un tas impressionnant de certificats, puisqu'il n'est pas citoyen communautaire. Comment ça, demande Lewis, je ne suis pas ressortissant de l'Union? Ben nan, répond notre fonctionnaire, le Portugal n'est pas sur ma liste des membres de l'Union Européenne, et vous devez justifier d'une activité salariée et d'un lien personnel dans le pays.
Sachant que les pays ibériques sont dans l'Union depuis 1986, je me demande de quand datent les documents de notre gentille fonctionnaire. Quand on voit les exigences de culture générale de l'IND à propos des étrangers non-communautaires pour avoir éventuellement le droit de rester aux Pays-Bas, l'ignorance crasse de ses fonctionnaires me laisse rêveur... C'est vrai que certains à l'IND considèrent l'Iran comme un pays sûr et tolérant pour les homos, alors pourquoi pas le Portugal membre de l'Union Africaine, après tout.
Je rappelle qu'un des nouveaux héraults de l'extrême-droite néerlandaise, Hilbrand Nawijn, ex-LPF, grand soutien de Verdonk dans sa politique xénophobe et néo-nationaliste, a été directeur de l'IND. Ceci explique peut-être cela...
Pour les cancres: une carte cliquable de l'Union en 2006 (en haut à gauche), avec les pays membres en bleu, et les candidats en violet.
Lien: http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_europ%C3%A9enne
Une fonctionnaire, malpolie et arrogante comme il se doit, l'informe qu'il faut qu'il vienne avec un tas impressionnant de certificats, puisqu'il n'est pas citoyen communautaire. Comment ça, demande Lewis, je ne suis pas ressortissant de l'Union? Ben nan, répond notre fonctionnaire, le Portugal n'est pas sur ma liste des membres de l'Union Européenne, et vous devez justifier d'une activité salariée et d'un lien personnel dans le pays.
Sachant que les pays ibériques sont dans l'Union depuis 1986, je me demande de quand datent les documents de notre gentille fonctionnaire. Quand on voit les exigences de culture générale de l'IND à propos des étrangers non-communautaires pour avoir éventuellement le droit de rester aux Pays-Bas, l'ignorance crasse de ses fonctionnaires me laisse rêveur... C'est vrai que certains à l'IND considèrent l'Iran comme un pays sûr et tolérant pour les homos, alors pourquoi pas le Portugal membre de l'Union Africaine, après tout.
Je rappelle qu'un des nouveaux héraults de l'extrême-droite néerlandaise, Hilbrand Nawijn, ex-LPF, grand soutien de Verdonk dans sa politique xénophobe et néo-nationaliste, a été directeur de l'IND. Ceci explique peut-être cela...
Pour les cancres: une carte cliquable de l'Union en 2006 (en haut à gauche), avec les pays membres en bleu, et les candidats en violet.
Lien: http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_europ%C3%A9enne
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Minorités
Un conseil thérapeutique
Ce soir, le Conseil Municipal convoqué d'urgence pour débattre de la question de la Place du Stade (Stadionplein) était tout sauf vraiment politique. Le bourgmestre Egbert de Vries (et échevin chargé de l'urbanisme) a dû défendre le projet d'OMA face à un public remonté et une opposition (VVD - Amsterdam Anders /De Groenen - ZPB) de mauvaise humeur.
Avoir une opposition combative est une bonne chose. Tout pouvoir a besoin d'un contre-pouvoir, et de ce point de vue le VVD fait très bien son travail. Cependant, ce soir, l'attitude passive-agressive et infantile de l'opposition et d'une partie du public m'a vraiment frappé.
En fait, le problème est double: d'une part une confusion dans les rôles, de l'autre un problème de procédure. La confusion dans les rôles tient au fait que les politiques comme les habitants se prennent pour des urbanistes. Les habitants ont une fonction essentielle: faire vivre un quartier, exprimer leurs envies, leurs besoins et leurs préférences. En même temps, ils veulent tout et son contraire: stationnement gratuit partout sauf devant chez eux, des trams, des autoroutes et des trains, mais pas devant leur maison, un boulot pas loin mais pas de business dans leur immeuble, des supermarchés bien achalandés mais sans camions les ravitaillant.
Les urbanistes sont là pour proposer des solutions créatives aux problèmes des habitants. C'est ce qui a été fait avec la proposition d'OMA. Ils n'inventent pas les problèmes, les résolvent pas non plus, ils utilisent leur savoir-faire pour indiquer des pistes.
Les politiques, eux, ont pour rôle à la fois d'écouter les gens, de peser les intérêts divergeants, et de trancher en ayant en tête le bien commun, qui ne recoupe pas nécessairement les rêves des architectes, les solutions des urbanistes, les doléances des gens et les intérêts des entreprises.
Je pense que, jusqu'à maintenant, notre coalition et ses échevins ont réussi à éviter ces écueils en gardant à l'esprit le bien commun. L'opposition, même si son rôle est aussi de nous astiquer, oublie parfois le bien commun en demandant tout et son contraire et en soutenant tous les mouvements de foule, même les moins fondés. Chacun ses choix.
Le problème est aussi dû au processus d'inclusion des habitants: j'ai parlé à Jouke van der Werf (qui est aussi le mari d'une copine d'une copine à moi), qui a suivi les événements pour son travail depuis le début. D'après lui, les gens ont besoin de faire le deuil de la place, aussi laide et mal agencée soit-elle. On les a beaucoup écouté lors de différentes réunions préparatoires, certes, mais il faut aussi les faire parler des points négatifs et positifs de l'endroit, après quoi on peut leur présenter des solutions. Sans ce procressus de deuil, ils rejetteront tout projet, aussi créatif et ingénieux soit-il. C'est ce qui s'est passé ce soir. Cette séance du Conseil n'a servi que de défouloir pour nombre de gens un peu grande-gueule et en manque d'écoute. C'est un peu un gaspillage de temps et d'énergie.
On va voir si nous arrivons à en tirer une leçon quant à la façon de gérer les problèmes émotionnels des habitants vis-à-vis des changements urbanistiques et des décisions politiques, car cette aventure est loin d'être terminée. Le processus consultatif ne fait que commencer, et le nombre de projets de ce type en vue est impressionnant.
Avoir une opposition combative est une bonne chose. Tout pouvoir a besoin d'un contre-pouvoir, et de ce point de vue le VVD fait très bien son travail. Cependant, ce soir, l'attitude passive-agressive et infantile de l'opposition et d'une partie du public m'a vraiment frappé.
En fait, le problème est double: d'une part une confusion dans les rôles, de l'autre un problème de procédure. La confusion dans les rôles tient au fait que les politiques comme les habitants se prennent pour des urbanistes. Les habitants ont une fonction essentielle: faire vivre un quartier, exprimer leurs envies, leurs besoins et leurs préférences. En même temps, ils veulent tout et son contraire: stationnement gratuit partout sauf devant chez eux, des trams, des autoroutes et des trains, mais pas devant leur maison, un boulot pas loin mais pas de business dans leur immeuble, des supermarchés bien achalandés mais sans camions les ravitaillant.
Les urbanistes sont là pour proposer des solutions créatives aux problèmes des habitants. C'est ce qui a été fait avec la proposition d'OMA. Ils n'inventent pas les problèmes, les résolvent pas non plus, ils utilisent leur savoir-faire pour indiquer des pistes.
Les politiques, eux, ont pour rôle à la fois d'écouter les gens, de peser les intérêts divergeants, et de trancher en ayant en tête le bien commun, qui ne recoupe pas nécessairement les rêves des architectes, les solutions des urbanistes, les doléances des gens et les intérêts des entreprises.
Je pense que, jusqu'à maintenant, notre coalition et ses échevins ont réussi à éviter ces écueils en gardant à l'esprit le bien commun. L'opposition, même si son rôle est aussi de nous astiquer, oublie parfois le bien commun en demandant tout et son contraire et en soutenant tous les mouvements de foule, même les moins fondés. Chacun ses choix.
Le problème est aussi dû au processus d'inclusion des habitants: j'ai parlé à Jouke van der Werf (qui est aussi le mari d'une copine d'une copine à moi), qui a suivi les événements pour son travail depuis le début. D'après lui, les gens ont besoin de faire le deuil de la place, aussi laide et mal agencée soit-elle. On les a beaucoup écouté lors de différentes réunions préparatoires, certes, mais il faut aussi les faire parler des points négatifs et positifs de l'endroit, après quoi on peut leur présenter des solutions. Sans ce procressus de deuil, ils rejetteront tout projet, aussi créatif et ingénieux soit-il. C'est ce qui s'est passé ce soir. Cette séance du Conseil n'a servi que de défouloir pour nombre de gens un peu grande-gueule et en manque d'écoute. C'est un peu un gaspillage de temps et d'énergie.
On va voir si nous arrivons à en tirer une leçon quant à la façon de gérer les problèmes émotionnels des habitants vis-à-vis des changements urbanistiques et des décisions politiques, car cette aventure est loin d'être terminée. Le processus consultatif ne fait que commencer, et le nombre de projets de ce type en vue est impressionnant.
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Oud Zuid
Un quartier propre?
Le quartier où j'habite, de Pijp, est un des quartiers les plus sales des Pays-Bas. Cela vient du fait qu'il s'agit d'un quartier densément peuplé, mais aussi où de nombreux visiteurs viennent faire leur marché, du shopping, manger, boire, travailler et s'amuser. Sur le Gerard Douplein, à quelques mètres de mes fenêtres, on retrouve en journée et le soir un passage de gens énorme. Le fait que le quartier soit si sale est finalement une preuve de succès: un quartier inhabité ou ennuyeux ne générerait pas autant de saletés.
Face à cette activité humaine considérable, l'arrondissement ne fait pas grand chose. Si le marché d'Albert Cuyp est nettoyé tous les jours, les rues adjaçantes, tout aussi fréquentées, ne le sont que deux fois par semaine, si tout se passe bien. S'il y a un jour fêrié quelconque, le nettoyage est effectuyé au mieux une fois par semaine, voire tous les 10 jours.
Après avoir parlé avec un des échevins et beaucoup d'habitants et d'entrepreneurs, il m'est paru évident que l'arrondissement se doit de nettoyer ces rues tous les jours, comme l'arrondissement du Centre le fait depuis bien longtemps. J'ai rendez-vous lundi avec l'échevin pour en parler. D'après ce que j'ai compris, ce micro-changement de programme va nécessiter de longues heures de négociations avec les différents partis, l'administration, les services de nettoyage, le Conseil. Bref, j'en ai pour un moment.
Pour un plan plus ambitieux (poubelles plus larges, poubelles géantes sous-terraines, recyclage simplifié), il va donc falloir patienter.
Face à cette activité humaine considérable, l'arrondissement ne fait pas grand chose. Si le marché d'Albert Cuyp est nettoyé tous les jours, les rues adjaçantes, tout aussi fréquentées, ne le sont que deux fois par semaine, si tout se passe bien. S'il y a un jour fêrié quelconque, le nettoyage est effectuyé au mieux une fois par semaine, voire tous les 10 jours.
Après avoir parlé avec un des échevins et beaucoup d'habitants et d'entrepreneurs, il m'est paru évident que l'arrondissement se doit de nettoyer ces rues tous les jours, comme l'arrondissement du Centre le fait depuis bien longtemps. J'ai rendez-vous lundi avec l'échevin pour en parler. D'après ce que j'ai compris, ce micro-changement de programme va nécessiter de longues heures de négociations avec les différents partis, l'administration, les services de nettoyage, le Conseil. Bref, j'en ai pour un moment.
Pour un plan plus ambitieux (poubelles plus larges, poubelles géantes sous-terraines, recyclage simplifié), il va donc falloir patienter.
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Oud Zuid
mercredi 11 octobre 2006
Message technique: le retour des commentaires
Vous avez peut-être observé le retour des commentaires dans Kreukreuscopie. En fait, Blogger est assez mal conçu et le code est assez brouillon et compliqué. Pour une raison inexpliquée (probablement mon incompétence), il n'était plus possible de poster des commentaires.
Avec l'aide d'Alix, qui m'a nettoyé et reconstruit le code de cette page, il est désormais possible de poster des commentaires. Cette option ne s'applique apparement qu'aux nouveaux postes, mais c'est mieux que rien. Profitez-en.
Sachez cependant que, suite à des commentaires malveillants ou insultants et anonymes, of course, si vous décidez de poster un commentaire négatif ou critique, il vous faudra oublier l'anonymat. Je signe mes messages, que ceux qui postent des commentaires aient le courage de leurs critiques.
Ceci dit, j'envisage de déménager Kreukreuscopie, Blogger étant vraiment mal conçu. Déménager presque 600 messages risque cependant de ne pas se faire d'un coup de baguette magique. J'attend que mon informaticien en chef, Oli-Babozor, vienne me voir avec des solutions techniques acceptables. Vos idées sont les bienvenues.
Avec l'aide d'Alix, qui m'a nettoyé et reconstruit le code de cette page, il est désormais possible de poster des commentaires. Cette option ne s'applique apparement qu'aux nouveaux postes, mais c'est mieux que rien. Profitez-en.
Sachez cependant que, suite à des commentaires malveillants ou insultants et anonymes, of course, si vous décidez de poster un commentaire négatif ou critique, il vous faudra oublier l'anonymat. Je signe mes messages, que ceux qui postent des commentaires aient le courage de leurs critiques.
Ceci dit, j'envisage de déménager Kreukreuscopie, Blogger étant vraiment mal conçu. Déménager presque 600 messages risque cependant de ne pas se faire d'un coup de baguette magique. J'attend que mon informaticien en chef, Oli-Babozor, vienne me voir avec des solutions techniques acceptables. Vos idées sont les bienvenues.
mardi 10 octobre 2006
Candidats roses
On les appelle ici les "candidats roses", c'est à dire les candidats à la législature qui sont ouvertement gay ou lesbienne. Et bien, ce n'est pas rose. Si j'en crois Rob Tielman, ils ne sont que trois, et à droite: le très photogénique et sexy Boris van der Ham au D66, et Joop Wijn (le méchant qui a privatisé le système de santé) et Gerda Verburg au CDA.
Mais où sont les homos de gauche??? Le parti travailliste, parti des minorités, à qui on prête une bonne quarantaine de sièges, est-il incapable de trouver des homos ou des lesbiennes de qualité après avoir viré sans ménagement un de ses trop peu nombreux "allochtones"?
Pour les programmes, heureusement, la gauche est l'amie objective des homos: voir GayVote pour comparer les programmes en toute objectivité. Il n'empêche que je suis déçu: la présence politique ne remplace pas la présence physique.
Mais où sont les homos de gauche??? Le parti travailliste, parti des minorités, à qui on prête une bonne quarantaine de sièges, est-il incapable de trouver des homos ou des lesbiennes de qualité après avoir viré sans ménagement un de ses trop peu nombreux "allochtones"?
Pour les programmes, heureusement, la gauche est l'amie objective des homos: voir GayVote pour comparer les programmes en toute objectivité. Il n'empêche que je suis déçu: la présence politique ne remplace pas la présence physique.
Sujet du moment: stationnement
Un des sujets chauds du moment au Conseil municipal, c'est le stationnement. Je suis content de ne pas être le porte-parole du parti sur le sujet, car lors de la dernière commission Transport et Entreprises (je suis en charge de la propreté et de l'économie), mon pauvre collègue Jan Witting a dû faire face à une opposition en verve.
Pour résumer, quelques places de stationnement avaient été créées le long du Sarphatipark pour compenser momentannément des places perdues ailleurs. L'échevin en charge ayant décidé d'appliquer une décision prise avant les élections, c'est à dire la suppression de ces places pour donner un peu d'espace aux piétons et aux animaux, l'opposition de droite (qui était au pouvoir alors!) s'est déchaînée.
Elle nous a accusé de dogmatisme anti-voitures et de pousser d'honnêtes travailleurs à déménager avec leur famille, puisqu'il leur est désormais impossible de se garer devant chez eux.
Le sujet est délicat car dans le nord du quartier (qu'on appelle Noord-Pijp, quelle imagination...) la densité est telle qu'il faut nécessairement choisir entre les différentes activités qui occupent l'espace public: piétons, vélos, nature, boutiques, circulation, stationnement. Les voitures ont la priorité de facto car elles occupent au moins les deux tiers de l'espace public. Ma rue est un bon exemple: entre les voitures qui se garent partout sans égard pour les piétons ou vélos, les voitures et camions qui tournent dans le quartier pour se garer (l'odeur!), les commerçants qui geignent que tout est sale, laid et que les visiteurs ne s'arrêtent pas, les habitants qui se plaignent à la fois du bruit et de l'odeur, et de ne pas pouvoir se garer... personne n'est satisfait, tout le monde veut tout et son contraire.
Le problème, c'est qu'avant d'enlever les places de stationnement, il faut améliorer l'accès au quartier par les transport publics. C'est loin d'être gagné à court terme: le métro sera prêt au plus tôt en 2013, le tram est cher, lent et inconfortable. Il n'y a aucun service de bus ou de navette dans le quartier. Et je ne parle pas des trains, chers, mal conçus et trop souvent en retard... (et le tram qui se rend à la gare la plus proche met une éternité à y arriver).
Si l'opposition a jeu facile et fait parfois preuve de populisme, dans les faits elle a un peu raison: on ne peut pas enlever des places de stationnement si rien n'a été fait pour remplacer l'usage des voitures par autre chose. Dieu sait si je hais ces voitures, mais force est de constater qu'en attendant, pour beaucoup de gens, elles restent le seul moyen de locomotion valide.
Un sujet qui reviendra forcément. Surtout avec les ambitieux projets sur lesquels nous travaillons avec les Verts!
Pour résumer, quelques places de stationnement avaient été créées le long du Sarphatipark pour compenser momentannément des places perdues ailleurs. L'échevin en charge ayant décidé d'appliquer une décision prise avant les élections, c'est à dire la suppression de ces places pour donner un peu d'espace aux piétons et aux animaux, l'opposition de droite (qui était au pouvoir alors!) s'est déchaînée.
Elle nous a accusé de dogmatisme anti-voitures et de pousser d'honnêtes travailleurs à déménager avec leur famille, puisqu'il leur est désormais impossible de se garer devant chez eux.
Le sujet est délicat car dans le nord du quartier (qu'on appelle Noord-Pijp, quelle imagination...) la densité est telle qu'il faut nécessairement choisir entre les différentes activités qui occupent l'espace public: piétons, vélos, nature, boutiques, circulation, stationnement. Les voitures ont la priorité de facto car elles occupent au moins les deux tiers de l'espace public. Ma rue est un bon exemple: entre les voitures qui se garent partout sans égard pour les piétons ou vélos, les voitures et camions qui tournent dans le quartier pour se garer (l'odeur!), les commerçants qui geignent que tout est sale, laid et que les visiteurs ne s'arrêtent pas, les habitants qui se plaignent à la fois du bruit et de l'odeur, et de ne pas pouvoir se garer... personne n'est satisfait, tout le monde veut tout et son contraire.
Le problème, c'est qu'avant d'enlever les places de stationnement, il faut améliorer l'accès au quartier par les transport publics. C'est loin d'être gagné à court terme: le métro sera prêt au plus tôt en 2013, le tram est cher, lent et inconfortable. Il n'y a aucun service de bus ou de navette dans le quartier. Et je ne parle pas des trains, chers, mal conçus et trop souvent en retard... (et le tram qui se rend à la gare la plus proche met une éternité à y arriver).
Si l'opposition a jeu facile et fait parfois preuve de populisme, dans les faits elle a un peu raison: on ne peut pas enlever des places de stationnement si rien n'a été fait pour remplacer l'usage des voitures par autre chose. Dieu sait si je hais ces voitures, mais force est de constater qu'en attendant, pour beaucoup de gens, elles restent le seul moyen de locomotion valide.
Un sujet qui reviendra forcément. Surtout avec les ambitieux projets sur lesquels nous travaillons avec les Verts!
Crise au conseil: la place du Stade
Demain, réunion de crise du Conseil municipal australovicien (hein?). Le projet de réaménagement de la place du Stade (Stadionplein, qui pour l'instant est un parking à ciel ouvert) proposé par OMA (le bureau d'architecture de Rem Koolhaas) pour le site a provoqué de nombreuses réactions et pose des problèmes techniques qui ont failli cuaser une grave crise politique. Certains parlaient déjà du départ du bourgmestre, ce qui est bien sûr exagéré.
En fait il y a trois sortes de problèmes:
- des problèmes réglementaires, puisque le Conseil Municipal avait posé un cadre réglementaire contraignant quand à la hauteur des bâtiments, leur utilisation et la nature des bouleversements. Il faut soit changer le projet (qui s'annonce très intéressant), soit changer les règles.
- la procédure doit donc être révisée pour permettre les ajustements sans perdre trop de temps. C'est en voie, puisqu'on vote demain pour un nouveau projet de procédure. Ce projet ne préjuge pas du contenu, mais donc uniquement des procédure à suivre. C'est assez compliqué, en fait.
- la plus grosse question est architecturale. Je crois que de profonds désaccords existent au sein de tous les partis politiques australoviciens sur la fonction même de cette place. Pour résumer, il y a ceux qui veulent que rien ne change, ceux qui veulent une place de quartier tranquille, et ceux qui veulent en faire un endroit important pour la ville entière.
En fait, d'après moi, nous sommes coincés par plusieurs blocages psychologiques. Le premier est le culte de la démocratie directe, qui est fétichisée. Lorsque quelques habitants (parfois manipulés par certains partis populistes, mais pas toujours) sont contre un projet, souvent parce qu'ils sont mal informés, les politiques prennent peur et se rétractent. Je pense que beaucoup de politiques n'ont pas vraiment de vision et se content de suivre ce qu'ils pensent que les gens veulent. La démocratie directe ce n'est pas la dictature des grandes gueules, mais un processus long et difficile associant décideurs, habitants et voisins (des autres arrondissements).
Un deuxième blocage est géographique: on oublie que cet endroit de l'arrondissment est au contact direct d'autres arrondissements. Cette place borde de fait Zuidas (Axe Sud en français), le projet géant de ville nouvelle prolongeant le centre par le Sud, via notre arrondissement. Y sont (et seront) construits de nombreuses tours de bureaux et d'habitations. La discussion enflammée que nous avons eu lors du dernier Conseil municipal sur un immeuble en hauteur (discussion confinant parfois au ridicule, le magnifique Gherkin de Londres étant attaqué pour pornographie) n'a de sens que si nous replaçons la place dans un contexte plus large. Ce n'a pas été fait.
Un troisième blocage est culturel. Alors que certains d'entre nous (dont moi-même) rêvons d'un projet audacieux et architecturalement novateur (sans préjuger de la hauteur des bâtiments), beaucoup veulent que le style de Berlage soit respecté religieusement. On risque de se retrouver avec des bâtiments petit-bourgeois, néo-conservateurs et médiocres en opposition totale avec le projet initial de Berlage qui à l'époque était tellement révolutionnaire et visionnaire. Je pense que ce serait une insulte à son talent que de mimiquer son style pour satisfaire les plus réacs des habitants.
Bref, le sujet n'a pas fini de fâcher...
En fait il y a trois sortes de problèmes:
- des problèmes réglementaires, puisque le Conseil Municipal avait posé un cadre réglementaire contraignant quand à la hauteur des bâtiments, leur utilisation et la nature des bouleversements. Il faut soit changer le projet (qui s'annonce très intéressant), soit changer les règles.
- la procédure doit donc être révisée pour permettre les ajustements sans perdre trop de temps. C'est en voie, puisqu'on vote demain pour un nouveau projet de procédure. Ce projet ne préjuge pas du contenu, mais donc uniquement des procédure à suivre. C'est assez compliqué, en fait.
- la plus grosse question est architecturale. Je crois que de profonds désaccords existent au sein de tous les partis politiques australoviciens sur la fonction même de cette place. Pour résumer, il y a ceux qui veulent que rien ne change, ceux qui veulent une place de quartier tranquille, et ceux qui veulent en faire un endroit important pour la ville entière.
En fait, d'après moi, nous sommes coincés par plusieurs blocages psychologiques. Le premier est le culte de la démocratie directe, qui est fétichisée. Lorsque quelques habitants (parfois manipulés par certains partis populistes, mais pas toujours) sont contre un projet, souvent parce qu'ils sont mal informés, les politiques prennent peur et se rétractent. Je pense que beaucoup de politiques n'ont pas vraiment de vision et se content de suivre ce qu'ils pensent que les gens veulent. La démocratie directe ce n'est pas la dictature des grandes gueules, mais un processus long et difficile associant décideurs, habitants et voisins (des autres arrondissements).
Un deuxième blocage est géographique: on oublie que cet endroit de l'arrondissment est au contact direct d'autres arrondissements. Cette place borde de fait Zuidas (Axe Sud en français), le projet géant de ville nouvelle prolongeant le centre par le Sud, via notre arrondissement. Y sont (et seront) construits de nombreuses tours de bureaux et d'habitations. La discussion enflammée que nous avons eu lors du dernier Conseil municipal sur un immeuble en hauteur (discussion confinant parfois au ridicule, le magnifique Gherkin de Londres étant attaqué pour pornographie) n'a de sens que si nous replaçons la place dans un contexte plus large. Ce n'a pas été fait.
Un troisième blocage est culturel. Alors que certains d'entre nous (dont moi-même) rêvons d'un projet audacieux et architecturalement novateur (sans préjuger de la hauteur des bâtiments), beaucoup veulent que le style de Berlage soit respecté religieusement. On risque de se retrouver avec des bâtiments petit-bourgeois, néo-conservateurs et médiocres en opposition totale avec le projet initial de Berlage qui à l'époque était tellement révolutionnaire et visionnaire. Je pense que ce serait une insulte à son talent que de mimiquer son style pour satisfaire les plus réacs des habitants.
Bref, le sujet n'a pas fini de fâcher...
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lundi 9 octobre 2006
Ballade australovicienne (2)
Hier dimanche le bourgmestre de l'arrondissement (travailliste, of course) Egbert de Vries nous a donné la deuxième partie de la visite guidée à vélo. J'étais tellement captivé par les différentes histoires que j'ai oublié très souvent de faire des photos. Néanmoins, voici quelques point remarquables concernant le quartier des musées et le Pijp...
Autour des différents musées, il va y avoir beaucoup de changements. Le Musée Municipal (Stedelijk Museum) va être complètement refait. Il va ressembler à une énorme baignoire transparente d'un côté, alors que l'autre côté va rester fidèle au bâtiment original. Son entrée sera sur la place des musées, et non plus sur la rue.
Comme pour le Musée van Gogh, et le Musée Royal (Rijksmuseum). L'air de rien, tous ces travaux et toutes les extensions souterraines vont perturber le système d'écoulement des eaux et il risque d'y avoir de gros problèmes pour les voisins: soit des inondations dans leurs caves, ou au contraire un manque d'eau qui va causer aux piliers de bois sur lesquels les maisons sont construites de pourrir...
Derrière la PC Hooftstraat, la rue la plus chic des Pays-Bas, se trouve... le dernier chemin vicinal habité d'Amsterdam. En pleine ville, on peut marcher sur ce chemin de terre qui mène à des petites maisons. C'est vraiment mignon et absolument inoubliable. Le contraste entre la PC Hooftstraat pleine de 4x4, de fausses blondes refaites et de scooters branchés, et ce chemin calme et plein de verdure est un must à visiter.
Dans le Pijp, la pression immobilières est vraiment une des plus élevées en Europe. Les coups fourrés, les manipulations de lois, l'intimidation des habitants et les projets plus que juteux de certaines compagnies sont en train de mettre le feu aux poudres dans le quartier. J'y reviendrai. Une photo parlante: à droite un squatt qui sera détruit dans une semaine, et à gauche un nouveau bâtiment très cher et pas très réussi.
Autour des différents musées, il va y avoir beaucoup de changements. Le Musée Municipal (Stedelijk Museum) va être complètement refait. Il va ressembler à une énorme baignoire transparente d'un côté, alors que l'autre côté va rester fidèle au bâtiment original. Son entrée sera sur la place des musées, et non plus sur la rue.
Comme pour le Musée van Gogh, et le Musée Royal (Rijksmuseum). L'air de rien, tous ces travaux et toutes les extensions souterraines vont perturber le système d'écoulement des eaux et il risque d'y avoir de gros problèmes pour les voisins: soit des inondations dans leurs caves, ou au contraire un manque d'eau qui va causer aux piliers de bois sur lesquels les maisons sont construites de pourrir...
Derrière la PC Hooftstraat, la rue la plus chic des Pays-Bas, se trouve... le dernier chemin vicinal habité d'Amsterdam. En pleine ville, on peut marcher sur ce chemin de terre qui mène à des petites maisons. C'est vraiment mignon et absolument inoubliable. Le contraste entre la PC Hooftstraat pleine de 4x4, de fausses blondes refaites et de scooters branchés, et ce chemin calme et plein de verdure est un must à visiter.
Dans le Pijp, la pression immobilières est vraiment une des plus élevées en Europe. Les coups fourrés, les manipulations de lois, l'intimidation des habitants et les projets plus que juteux de certaines compagnies sont en train de mettre le feu aux poudres dans le quartier. J'y reviendrai. Une photo parlante: à droite un squatt qui sera détruit dans une semaine, et à gauche un nouveau bâtiment très cher et pas très réussi.
Libellés :
Oud Zuid
La politique en une
L'actualité d'aujourd'hui est riche en nouvelles politiques. Tout les thèmes que j'aborde depuis un moment sont tous à la une. Je vous laisse déguster:
1. Neelie Kroes
"L’eurocommissaire Neelie Kroes est déconcertée par le manque d’attention pour l’Europe dans les programmes électoraux des grands partis politiques", écrit le Telegraaf dans son grand article à la une. "La Néerlandaise estime en outre que le gouvernement, après le ’non’ référendaire à la Constitution européenne, a pratiqué la politique de l’autruche et s’est beaucoup trop désintéressé de la question de savoir comment l’Union européenne doit continuer du point de vue organisation et orientation. ’Le Discours du Trône dit que ce n’est pas une priorité et le gouvernement ne fait pas davantage entendre sa voix hors des Pays-Bas. Mais si nous ne participons pas au débat, les autres décideront pour nous’, prévient l’eurocommissaire libérale, qui exprimera ses critiques à l’occasion de la conférence Mansholt [Association des journalistes européens]."
"Kroes (VVD) s’étonne fort de son propre parti : ’Un programme électoral court et musclé, c’est bien, mais on ne peut pas ne pas parler de l’Europe.’ Le PvdA enfourche aussi ses propres dadas, selon l’eurocommissaire, tandis que le CDA ne consacre qu’un chapitre vague à l’Europe. ’C’est vraiment peu prévoyant’, dit Kroes. ’Outre que tout le monde me demande si un parti pédophile va vraiment participer aux élections, on est perplexe sur l’attitude passive des Pays-Bas’."
"Kroes s’irrite aussi du ton critique adopté vis-à-vis de l’Europe. Elle s’entretient aujourd’hui à La Haye avec les organisations patronales et syndicales et elle leur fera comprendre que l’Europe est cruciale pour les Pays-Bas. ’Des questions comme le terrorisme, la politique énergétique, l’immigration clandestine et le commerce mondial demandent une approche européenne’, selon Kroes."
2. VVD
"Le leader VVD Mark Rutte complique une coalition avec son partenaire de rêve, le CDA, en excluant la ChristenUnie de la participation au gouvernement", remarque le Trouw (p.4). "Selon lui, la ChristenUnie est ’nettement de gauche’. Les dernières années, ce parti a combattu la politique des étrangers de la ministre VVD Rita Verdonk et même soutenu trois motions de censure contre elle. ’Une coalition avec la ChristenUnie est donc plus éloignée que jamais’, a dit Rutte samedi, lors d’une réunion du VVD à Apeldoorn."
"Lors du congrès du parti, l’avant-dernier week-end, Rutte a rappelé que la ChristenUnie vote régulièrement avec la gauche. Après les élections municipales, ce parti a formé de nombreux collèges municipaux avec le CDA et le PvdA."
"En réaction, le premier ministre et tête de liste CDA Jan Peter Balkenende a déclaré qu’il trouvait ’un peu prématuré’ de parler d’ores et déjà de coalitions. Il estime par ailleurs que c’est un bon usage de ne pas exclure des partis démocratiques."
3. D66
"Hans van Mierlo n’a pas voulu prononcer de discours festif lors du congrès anniversaire de son parti", note le Volkskrant (p.3). "A la place, le cofondateur du D66 a pour ainsi dire fait des aveux, samedi à Amsterdam. Si les électeurs abandonnent le parti en masse, comme le montrent les sondages d’opinion, c’est ’en grande partie’ de la faute du D66 lui-même. ’Nous nous sommes fourvoyés avec la coalition avec le CDA et le VVD, nous avons un peu trop renoncé à notre identité.’ Pour commencer, le D66 s’est associé à deux partis qui soutenaient la guerre ’illégitime’ en Irak. Dans la discussion sur la mission militaire en Uruzgan, le groupe parlementaire a adopté une position inébranlable. ’Une grave erreur’, car il ne sied pas à un parti comme le D66 de ’rendre quelque chose inabordable’. Le plus grand problème du parti, selon Van Mierlo, est qu’il a été ’associé trop longtemps’ à l’implacable politique de la ministre VVD de l’Intégration, Verdonk."
"En dépit de ces autocritiques, il n’y a pas lieu pour Van Mierlo de douter du droit d’existence du D66, bien qu’il ait suggéré plus tôt que quarante ans, cela suffisait. ’En tant que citoyen, je ne saurais pas pour qui voter’."
4. Geert Wilders
"Les propos sur l’islam valent à Geert Wilders des réactions négatives à la Deuxième Chambre", relève le Volkskrant (p.3). "En mettant en garde contre un ’tsunami d’islamisation’ qui déferlera sur les Pays-Bas, le chef de file du Parti pour la liberté va beaucoup trop loin, estiment les autres partis. Le leader SP Marijnissen juge les déclarations faites par Wilders, dans le Volkskrant de samedi, de ’très mauvais goût’. Il suppose que Wilders est désespéré. ’Il suivait toujours une ligne très dure, mais il se comportait en gentleman. Je pense qu’il se rend compte que cela ne marche pas aussi bien qu’il ne le pensait’."
"Le PvdA parle d’une ’tentative désespérée de Wilders pour attirer l’attention’. ’Personne ne s’étonnera du fait que nous avons une autre opinion que Wilders’, dit le député PvdA Van Dam. ’Mais nous entrerons volontiers en débat avec lui’."
"La tête de liste D66 Pechtold a réagi samedi, lors du congrès de son parti : ’Je trouve écœurant de comparer à une catastrophe naturelle des gens qui viennent faire leur vie chez nous ’."
"Wilders affirme par ailleurs qu’il y a une relation directe entre la délinquance des jeunes allochtones non occidentaux et leur culture et religion. ’On ne peut pas dissocier les deux éléments.’ En ce qui le concerne, il faut faire signer un ’contrat d’assimilation’ à tous les allochtones non occidentaux, dans lequel ils promettent de s’adapter à la ’culture néerlandaise dominante’. Ceux qui ne le feront pas devront quitter le pays. L’homme politique de droite s’oppose aussi à la construction de nouvelles mosquées. ’Nous en avons trop. Toutes ces mosquées m’agacent’."
"Ilhan Akel, directeur du Nederlands Centrum Buitenlanders [centre néerlandais des étrangers], estime que Wilders ’sème sciemment la haine’ entre groupes sociaux. ’Je trouve cela choquant et très regrettable.’ Le NCB étudie la possibilité de poursuivre Wilders."
5. Sondage d’opinion
Le CDA a dépassé le PvdA dans le dernier sondage d’opinion de Maurice de Hond. Les chrétiens-démocrates obtiennent 44 sièges dans le sondage de dimanche, le PvdA un de moins. Le PvdA avait toujours dépassé le CDA dans les sondages de De Hond, depuis avril 2003. Le VVD est maintenant à 27 sièges, selon le sondeur (de Volkskrant p.1, De Telegraaf p.3).
6. Electorat turc
"Les Turcs des Pays-Bas ne boycotteront pas les élections du 22 novembre", croit savoir le Trouw, à la une. "Ils vont exprimer un ’suffrage stratégique’. On admet généralement que par ’suffrage stratégique’ on entend une recommandation de vote en faveur du D66. Fatma Koser Kaya, députée de ce parti, refuse de se prononcer sur la question. Le week-end dernier, la tête de liste D66 Alexander Pechtold a pris sa défense. Il refuse de soumettre Koser Kaya à un ’examen public’ sur ses conceptions concernant la question arménienne, a-t-il dit."
7. Verdonk
Dans une interview au Telegraaf de samedi, la ministre VVD de l’Intégration Rita Verdonk exclut catégoriquement l’amnistie générale que certains réclament pour les immigrés en situation illégale : "Amnistie générale ? Zéro virgule zéro. Non !"
Lien: http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=7777
1. Neelie Kroes
"L’eurocommissaire Neelie Kroes est déconcertée par le manque d’attention pour l’Europe dans les programmes électoraux des grands partis politiques", écrit le Telegraaf dans son grand article à la une. "La Néerlandaise estime en outre que le gouvernement, après le ’non’ référendaire à la Constitution européenne, a pratiqué la politique de l’autruche et s’est beaucoup trop désintéressé de la question de savoir comment l’Union européenne doit continuer du point de vue organisation et orientation. ’Le Discours du Trône dit que ce n’est pas une priorité et le gouvernement ne fait pas davantage entendre sa voix hors des Pays-Bas. Mais si nous ne participons pas au débat, les autres décideront pour nous’, prévient l’eurocommissaire libérale, qui exprimera ses critiques à l’occasion de la conférence Mansholt [Association des journalistes européens]."
"Kroes (VVD) s’étonne fort de son propre parti : ’Un programme électoral court et musclé, c’est bien, mais on ne peut pas ne pas parler de l’Europe.’ Le PvdA enfourche aussi ses propres dadas, selon l’eurocommissaire, tandis que le CDA ne consacre qu’un chapitre vague à l’Europe. ’C’est vraiment peu prévoyant’, dit Kroes. ’Outre que tout le monde me demande si un parti pédophile va vraiment participer aux élections, on est perplexe sur l’attitude passive des Pays-Bas’."
"Kroes s’irrite aussi du ton critique adopté vis-à-vis de l’Europe. Elle s’entretient aujourd’hui à La Haye avec les organisations patronales et syndicales et elle leur fera comprendre que l’Europe est cruciale pour les Pays-Bas. ’Des questions comme le terrorisme, la politique énergétique, l’immigration clandestine et le commerce mondial demandent une approche européenne’, selon Kroes."
2. VVD
"Le leader VVD Mark Rutte complique une coalition avec son partenaire de rêve, le CDA, en excluant la ChristenUnie de la participation au gouvernement", remarque le Trouw (p.4). "Selon lui, la ChristenUnie est ’nettement de gauche’. Les dernières années, ce parti a combattu la politique des étrangers de la ministre VVD Rita Verdonk et même soutenu trois motions de censure contre elle. ’Une coalition avec la ChristenUnie est donc plus éloignée que jamais’, a dit Rutte samedi, lors d’une réunion du VVD à Apeldoorn."
"Lors du congrès du parti, l’avant-dernier week-end, Rutte a rappelé que la ChristenUnie vote régulièrement avec la gauche. Après les élections municipales, ce parti a formé de nombreux collèges municipaux avec le CDA et le PvdA."
"En réaction, le premier ministre et tête de liste CDA Jan Peter Balkenende a déclaré qu’il trouvait ’un peu prématuré’ de parler d’ores et déjà de coalitions. Il estime par ailleurs que c’est un bon usage de ne pas exclure des partis démocratiques."
3. D66
"Hans van Mierlo n’a pas voulu prononcer de discours festif lors du congrès anniversaire de son parti", note le Volkskrant (p.3). "A la place, le cofondateur du D66 a pour ainsi dire fait des aveux, samedi à Amsterdam. Si les électeurs abandonnent le parti en masse, comme le montrent les sondages d’opinion, c’est ’en grande partie’ de la faute du D66 lui-même. ’Nous nous sommes fourvoyés avec la coalition avec le CDA et le VVD, nous avons un peu trop renoncé à notre identité.’ Pour commencer, le D66 s’est associé à deux partis qui soutenaient la guerre ’illégitime’ en Irak. Dans la discussion sur la mission militaire en Uruzgan, le groupe parlementaire a adopté une position inébranlable. ’Une grave erreur’, car il ne sied pas à un parti comme le D66 de ’rendre quelque chose inabordable’. Le plus grand problème du parti, selon Van Mierlo, est qu’il a été ’associé trop longtemps’ à l’implacable politique de la ministre VVD de l’Intégration, Verdonk."
"En dépit de ces autocritiques, il n’y a pas lieu pour Van Mierlo de douter du droit d’existence du D66, bien qu’il ait suggéré plus tôt que quarante ans, cela suffisait. ’En tant que citoyen, je ne saurais pas pour qui voter’."
4. Geert Wilders
"Les propos sur l’islam valent à Geert Wilders des réactions négatives à la Deuxième Chambre", relève le Volkskrant (p.3). "En mettant en garde contre un ’tsunami d’islamisation’ qui déferlera sur les Pays-Bas, le chef de file du Parti pour la liberté va beaucoup trop loin, estiment les autres partis. Le leader SP Marijnissen juge les déclarations faites par Wilders, dans le Volkskrant de samedi, de ’très mauvais goût’. Il suppose que Wilders est désespéré. ’Il suivait toujours une ligne très dure, mais il se comportait en gentleman. Je pense qu’il se rend compte que cela ne marche pas aussi bien qu’il ne le pensait’."
"Le PvdA parle d’une ’tentative désespérée de Wilders pour attirer l’attention’. ’Personne ne s’étonnera du fait que nous avons une autre opinion que Wilders’, dit le député PvdA Van Dam. ’Mais nous entrerons volontiers en débat avec lui’."
"La tête de liste D66 Pechtold a réagi samedi, lors du congrès de son parti : ’Je trouve écœurant de comparer à une catastrophe naturelle des gens qui viennent faire leur vie chez nous ’."
"Wilders affirme par ailleurs qu’il y a une relation directe entre la délinquance des jeunes allochtones non occidentaux et leur culture et religion. ’On ne peut pas dissocier les deux éléments.’ En ce qui le concerne, il faut faire signer un ’contrat d’assimilation’ à tous les allochtones non occidentaux, dans lequel ils promettent de s’adapter à la ’culture néerlandaise dominante’. Ceux qui ne le feront pas devront quitter le pays. L’homme politique de droite s’oppose aussi à la construction de nouvelles mosquées. ’Nous en avons trop. Toutes ces mosquées m’agacent’."
"Ilhan Akel, directeur du Nederlands Centrum Buitenlanders [centre néerlandais des étrangers], estime que Wilders ’sème sciemment la haine’ entre groupes sociaux. ’Je trouve cela choquant et très regrettable.’ Le NCB étudie la possibilité de poursuivre Wilders."
5. Sondage d’opinion
Le CDA a dépassé le PvdA dans le dernier sondage d’opinion de Maurice de Hond. Les chrétiens-démocrates obtiennent 44 sièges dans le sondage de dimanche, le PvdA un de moins. Le PvdA avait toujours dépassé le CDA dans les sondages de De Hond, depuis avril 2003. Le VVD est maintenant à 27 sièges, selon le sondeur (de Volkskrant p.1, De Telegraaf p.3).
6. Electorat turc
"Les Turcs des Pays-Bas ne boycotteront pas les élections du 22 novembre", croit savoir le Trouw, à la une. "Ils vont exprimer un ’suffrage stratégique’. On admet généralement que par ’suffrage stratégique’ on entend une recommandation de vote en faveur du D66. Fatma Koser Kaya, députée de ce parti, refuse de se prononcer sur la question. Le week-end dernier, la tête de liste D66 Alexander Pechtold a pris sa défense. Il refuse de soumettre Koser Kaya à un ’examen public’ sur ses conceptions concernant la question arménienne, a-t-il dit."
7. Verdonk
Dans une interview au Telegraaf de samedi, la ministre VVD de l’Intégration Rita Verdonk exclut catégoriquement l’amnistie générale que certains réclament pour les immigrés en situation illégale : "Amnistie générale ? Zéro virgule zéro. Non !"
Lien: http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=7777
vendredi 6 octobre 2006
Intégration / assimilation
Ah la question de l'intégration/assimilation... Lewis, qui est bien plus néerlandais qu'il ne pense, me force à m'intégrer culturellement. C'est à dire à manger des cochonneries hypercaloriques "traditionnelles" (mais traditionnellement hyperindustrielles aussi) et à ensuite me plaindre que je grossis. Ce matin, en préparant un "déjeûner traditionnel néerlandais" (pain, fromage, produits laitiers), j'ai eu un choc: on se serait cru en France!
Il y a des raisons totalement rationnelles pour ce glissement lent et subtil du déjeûner kreukreu au goûter franchouillard: je ne digère pas le lait, donc pas de lait, le fromage néerlandais est délicieux mais beaucoup trop gras et salé pour le goût qu'il offre, n'a pas assez de vitamines, je l'ai donc remplacé par le camembert, garanti en vitamines je sais plus quoi, Z probablement. Et puis c'est tellement bon... Il y a un reste de fromage hollandais dans le paquet blanc, mais c'est du chèvre (plus digeste et bien meilleur au goût que le vache traditionnel), qu'en fait personne ne semble vouloir manger, et qui finit souvent râpé dans les pâtes.
Le pain kreukreu mou en tranches ne me disait rien, alors je me suis retrouvé avec une chiabatta, ersatz de baguette qui ne dit pas son nom. C'est pas français, c'est italien! Il fallait des vitamines, alors j'ai acheté un jus de grenades. Et le beurre salé, c'est quand même meilleur que la margarine, et en plus il y a des vitamines et aucune graisse végétale hydrogénée (beurk). La confiture Bonne Maman? C'est la préférée de Lewis, je ne peux pas le forcer à manger des trucs qu'il n'aime pas.
Et la nappe? Ben oui, il faut un peu de couleurs dans cette cuisine... mais vous noterez l'absence de serviettes de tables: c'est une discipline de tous les jours qui me force à aller me lever et aller discrètement m'essuyer la bouche et les doigts dans un torchon spécial "ersatz de serviette de table qui ne dit pas son nom" caché dans un tiroir de la cuisine. Ni vu ni connu.
Je précise que, contrairement à ma mère, j'arrive à manger une pomme sans la présence d'une serviette de table. Si ça s'appelle pas des efforts d'inburgering, je ne vois pas ce que c'est!
Ah, le chemin de l'intégration/assimilation est encore long!
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jeudi 5 octobre 2006
La diversité amstellodamoise à la loupe
Aujourd'hui encore, un grand article dans Het Parool sur la diversité des quartiers et la façon dont elle est perçue. On y voit que l'arrondissement australovicien est franchement divisé entre d'un part le Sud (Zuid) qui est blanc, riche, bourgeois et heureux de l'être, et le Pijp (où je vis) qui est très mélangé socialement et ethniquement, et qui est aussi heureux de l'être. Cela correspond complètement à l'impression que j'en avais.
Même au sein du monde politique local, au-delà des différences de partis, en voit bien qui vit où. D'un côté un monde bourgeois bien-pensant et sûr de lui, de l'autre un monde plus multiculturel et polyglotte, moins sûr de lui, mais heureux de sa diversité.
Il faut dire quand même que la diversité du Pijp est une diversité de luxe: à part les Néerlandais de souche (une petite moitié), aucun groupe n'est vraiment dominant. Alors que dans d'autres quartiers de la ville, la présence massive d'un groupe ethnique particulier peut rendre le quartier divers de façon beaucoup plus monotone, et à en croire les cartes (à droite), les habitant n'en sont pas vraiment heureux.
Même au sein du monde politique local, au-delà des différences de partis, en voit bien qui vit où. D'un côté un monde bourgeois bien-pensant et sûr de lui, de l'autre un monde plus multiculturel et polyglotte, moins sûr de lui, mais heureux de sa diversité.
Il faut dire quand même que la diversité du Pijp est une diversité de luxe: à part les Néerlandais de souche (une petite moitié), aucun groupe n'est vraiment dominant. Alors que dans d'autres quartiers de la ville, la présence massive d'un groupe ethnique particulier peut rendre le quartier divers de façon beaucoup plus monotone, et à en croire les cartes (à droite), les habitant n'en sont pas vraiment heureux.
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Le marché d'Albert Cuyp au centre des préoccupations
Ces derniers jours, le marché d'Albert Cuyp (je vis juste à côté) est partout dans la presse néerlandaise et amstellodamoise. On y lit que les marchands se plaignent que le nombre de clients baisse, en particulier à cause des travaux de la nouvelle ligne de métro (Nord-Sud) et à la soudaine disparition de places de parking. On a pu lire que 2000 places ont disparu, et que le marché risque de cesser son activité d'ici un an.
Franchement, ces histoires montrent soit la mauvaise foi, soit le manque de professionalisme des journalistes. Ils n'ont eu pour seuls interlocuteurs une association de marchands qui, d'après ce que j'ai compris, n'est pas franchement représnetative et raconte pas mal de salades.
En fait, il y a plusieurs choses à comprendre...
La première est que la loi qui fixe les attributions des stands date du moyen-âge et suit la règle du premier arrivé-premier servi. Il y a environ 35 ans de liste d'attente, et il y a une structure quasi-mafieuse qui sous-loue illégalement les stands aux entrepreneurs. Il y a parfois plusieurs niveaux de sous-location, qui fait qu'entre le prix officiel du stand (assez faible) et le prix réel, on a de grosses différences. Mais le fait que ce système perdure montre bien que les marchands sont prêts à payer pas mal pour être sur ce marché. Si ce n'était pas rentable, ils seraient partis.
Beaucoup de vieux marchands qui ont très peu déclaré aux impôts ou même pas cottisé du tout se font payer leur retraite en sous-louant leur stand. Je comprends que cela représente une source de revenus importante pour eux, mais cela ne correspond pas vraiment à l'idée originelle du marché, qui est de proposer des produits frais et donner aux jeunes entrepreneurs l'occasion de développer leur business avant d'investir dans une boutique en dur.
A côté de ce système de sous-location, il y a un système de tirage au sort pour les places qui restent. Comme me l'a expliqué une marchande jeune, il ne vaut mieux pas avoir un stock de produits frais: un ou deux tirages au sort malchanceux et on se retrouve avec un stock totalement invendable. Mieux vaut donc vendre des t-shirts faits en chine et des bâtons d'encens.
Le problème est que les gens vont sur un marché pour trouver des produits frais, des produits nouveaux ou exotiques, des prix bas et un système d'émulation de prix et de qualité. Plus ça va, plus Albert Cuyp est cher, sans produits frais dignes de ce nom (c'est moins chimique et moins cher au supermarché du coin!), on se fait arnaquer par les vendeurs (deux trois fruits bien frais au dessus du sac, et arrivé à la maison il faut jeter le reste, complètement pourri), et une partie des vendeurs (qui vit à Almere ou dans les banlieues blanches d'Amsterdam) est xénophobe et raciste. Dans un quartier aussi mélangé, quelle ineptie.
Le moindre marché de village en France, en Italie ou même en Belgique offre plus de diversité et de fraîcheur que ce marché de plus d'un kilomètre de long. Ce n'est pas sérieux!
Il n'y a jamais eu autant de monde dans le quartier, et on nous dit qu'Albert Cuyp dépérit. Non, Albert Cuyp se meurt de sa médiocrité et du poids financer que le système maffieux lui fait subir. L'autre jour, en commission Transports et Entreprises, j'ai demandé à l'échevin comment changer cela. Il m'a répondu qu'au niveau de l'arrondissement, le seul pouvoir était d'essayer de traquer les contrevenants, mais qu'un changement de loi ne pourrait se faire qu'à l'échelle de la ville. On a une réunion bientôt avec d'autres partis pour voir comment on peut faire changer cette loi.
En attendant, l'arrondissement va payer une campagne de publicité pour valoriser le marché. Je trouve ça un peu limite, mais bon, ce marché dynamise le quartier, malgré sa médiocrité. Moi aussi, je rêve d'un marché bien achalandé, pas cher, plein de produits frais et délicieux, de fruits bien sucrés et de légumes bien odorants, de fromages rares et de vêtements intéressants. Mais est-ce vraiment un problème de places de parking ou de travaux?
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Un lien informatif en français pour ceux qui ne suivent pas bien:
http://blog.re/me-in-amsterdam/index.php/2006/08/29/75-albert-cuyp-le-marche
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...Et la réponse de l'arrondissement aux articles de presse (reportez vous aux traducteurs automatiques si vous ne maîtrisez pas le kreukreu):
Stadsdeel betreurt opmerkingen over Albert Cuypmarkt
In de Metro van vanochtend heeft een artikel gestaan met als kop: “Albert Cuyp ten onder”. Volgens Metro beweert Martin Colmans, voorzitter van de AOV (Albert Cuyp Ondernemersvereniging ) dat de Albert Cuyp ten onder gaat als gevolg van de aanleg van de Noord/Zuidlijn. Voorts wordt beweerd dat de Gemeente c.q. het stadsdeel zijn afspraken uit een convenant uit 1998 niet nakomt en dat het slecht gaat met de markt.
Het stadsdeel betreurt het dat de Metro geen wederhoor heeft toegepast en dat de heer Colmans via de krant zijn zorgen bekendmaakt en niet via de marktadviescommissie Albert Cuyp, waarvan de heer Colmans aanvankelijk deel uitmaakte.
Volgens het artikel in de Metro gaat het slecht met de markt en de Gemeentelijke overheid zou niets doen aan de gevolgen van de aanleg van de Noord/Zuidlijn.
De opmerkingen in de Metro zijn niet op feiten gebaseerd. De Gemeente en Stadsdeel Oud-Zuid stellen van alles in het werk om de gevolgen van de aanleg van de Noord/Zuidlijn voor de ondernemers te beperken:
- In 1998 hebben de Gemeente Amsterdam, Stadsdeel Oud-Zuid, de Kamer van Koophandel en drie ondernemersverenigingen uit de Pijp een convenant ondertekend om het belang van de ondernemers in de Pijp tijdens en na de aanleg van de Noord/Zuidlijn te behartigen. De convenantpartners hebben daartoe begin 2002 een straatmanager Ferdinand Bol aangesteld. Een van haar taken is bemiddeling tussen de diverse partijen bij overlast, schadeloosstelling e.d. Tevens geeft zij uitvoering aan het promotieplan voor ondernemers in de Ferdinand Bolstraat dat door de partijen is opgesteld.
- Betrokken partijen zijn druk bezig met het ontwikkelen van een Economische Visie voor het gebied na de aanleg van de Noord/Zuidlijn.
- De gemeente en het stadsdeel hebben een omgevingsmanager aangesteld die verantwoordelijk is voor het beheer van de openbare ruimte in de directe omgeving van de bouwlocatie.
Wat betreft het vermeende verlies van de 2000 parkeerplaatsen. Er is slechts sprake van 25 à 40 minder parkeerplaatsen, die alle gecompenseerd zijn, bijvoorbeeld door het inhuren van parkeerplaatsen in een bedrijfspand. Bovendien blijkt uit onderzoek dat het overgrote deel van de bezoekers per fiets, te voet of met het openbaarvervoer de markt bezoekt.
Wat betreft het aantal bezoekers. Het stadsdeel monitort twee keer per jaar het aantal bezoekers en dat blijkt in ieder geval geen dalende lijn te vertonen. De bouw van een metrostation in de Ferdinand Bolstraat heeft blijkens deze gegevens geen invloed op de bereikbaarheid van de markt.
Ook is het stadsdeel op meerdere fronten bezig het complexe probleem van de illegale verpachting tegen te gaan, onder andere in samenwerking met Justitie.
Overigens zij vermeld, dat de afgelopen twee jaar op de tarieven van de markt slechts inflatiecorrectie is toegepast en zij niet meer in het kader van de kostendekking verhoogd zijn.
Uit het voorgaande moge blijken dat het het stadsdeel onduidelijk is waarop de beweringen in Metro zijn gebaseerd. Het stadsdeel wil in gesprek blijven met alle ondernemersverenigingen over de toekomst van de markt.
Franchement, ces histoires montrent soit la mauvaise foi, soit le manque de professionalisme des journalistes. Ils n'ont eu pour seuls interlocuteurs une association de marchands qui, d'après ce que j'ai compris, n'est pas franchement représnetative et raconte pas mal de salades.
En fait, il y a plusieurs choses à comprendre...
La première est que la loi qui fixe les attributions des stands date du moyen-âge et suit la règle du premier arrivé-premier servi. Il y a environ 35 ans de liste d'attente, et il y a une structure quasi-mafieuse qui sous-loue illégalement les stands aux entrepreneurs. Il y a parfois plusieurs niveaux de sous-location, qui fait qu'entre le prix officiel du stand (assez faible) et le prix réel, on a de grosses différences. Mais le fait que ce système perdure montre bien que les marchands sont prêts à payer pas mal pour être sur ce marché. Si ce n'était pas rentable, ils seraient partis.
Beaucoup de vieux marchands qui ont très peu déclaré aux impôts ou même pas cottisé du tout se font payer leur retraite en sous-louant leur stand. Je comprends que cela représente une source de revenus importante pour eux, mais cela ne correspond pas vraiment à l'idée originelle du marché, qui est de proposer des produits frais et donner aux jeunes entrepreneurs l'occasion de développer leur business avant d'investir dans une boutique en dur.
A côté de ce système de sous-location, il y a un système de tirage au sort pour les places qui restent. Comme me l'a expliqué une marchande jeune, il ne vaut mieux pas avoir un stock de produits frais: un ou deux tirages au sort malchanceux et on se retrouve avec un stock totalement invendable. Mieux vaut donc vendre des t-shirts faits en chine et des bâtons d'encens.
Le problème est que les gens vont sur un marché pour trouver des produits frais, des produits nouveaux ou exotiques, des prix bas et un système d'émulation de prix et de qualité. Plus ça va, plus Albert Cuyp est cher, sans produits frais dignes de ce nom (c'est moins chimique et moins cher au supermarché du coin!), on se fait arnaquer par les vendeurs (deux trois fruits bien frais au dessus du sac, et arrivé à la maison il faut jeter le reste, complètement pourri), et une partie des vendeurs (qui vit à Almere ou dans les banlieues blanches d'Amsterdam) est xénophobe et raciste. Dans un quartier aussi mélangé, quelle ineptie.
Le moindre marché de village en France, en Italie ou même en Belgique offre plus de diversité et de fraîcheur que ce marché de plus d'un kilomètre de long. Ce n'est pas sérieux!
Il n'y a jamais eu autant de monde dans le quartier, et on nous dit qu'Albert Cuyp dépérit. Non, Albert Cuyp se meurt de sa médiocrité et du poids financer que le système maffieux lui fait subir. L'autre jour, en commission Transports et Entreprises, j'ai demandé à l'échevin comment changer cela. Il m'a répondu qu'au niveau de l'arrondissement, le seul pouvoir était d'essayer de traquer les contrevenants, mais qu'un changement de loi ne pourrait se faire qu'à l'échelle de la ville. On a une réunion bientôt avec d'autres partis pour voir comment on peut faire changer cette loi.
En attendant, l'arrondissement va payer une campagne de publicité pour valoriser le marché. Je trouve ça un peu limite, mais bon, ce marché dynamise le quartier, malgré sa médiocrité. Moi aussi, je rêve d'un marché bien achalandé, pas cher, plein de produits frais et délicieux, de fruits bien sucrés et de légumes bien odorants, de fromages rares et de vêtements intéressants. Mais est-ce vraiment un problème de places de parking ou de travaux?
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Un lien informatif en français pour ceux qui ne suivent pas bien:
http://blog.re/me-in-amsterdam/index.php/2006/08/29/75-albert-cuyp-le-marche
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...Et la réponse de l'arrondissement aux articles de presse (reportez vous aux traducteurs automatiques si vous ne maîtrisez pas le kreukreu):
Stadsdeel betreurt opmerkingen over Albert Cuypmarkt
In de Metro van vanochtend heeft een artikel gestaan met als kop: “Albert Cuyp ten onder”. Volgens Metro beweert Martin Colmans, voorzitter van de AOV (Albert Cuyp Ondernemersvereniging ) dat de Albert Cuyp ten onder gaat als gevolg van de aanleg van de Noord/Zuidlijn. Voorts wordt beweerd dat de Gemeente c.q. het stadsdeel zijn afspraken uit een convenant uit 1998 niet nakomt en dat het slecht gaat met de markt.
Het stadsdeel betreurt het dat de Metro geen wederhoor heeft toegepast en dat de heer Colmans via de krant zijn zorgen bekendmaakt en niet via de marktadviescommissie Albert Cuyp, waarvan de heer Colmans aanvankelijk deel uitmaakte.
Volgens het artikel in de Metro gaat het slecht met de markt en de Gemeentelijke overheid zou niets doen aan de gevolgen van de aanleg van de Noord/Zuidlijn.
De opmerkingen in de Metro zijn niet op feiten gebaseerd. De Gemeente en Stadsdeel Oud-Zuid stellen van alles in het werk om de gevolgen van de aanleg van de Noord/Zuidlijn voor de ondernemers te beperken:
- In 1998 hebben de Gemeente Amsterdam, Stadsdeel Oud-Zuid, de Kamer van Koophandel en drie ondernemersverenigingen uit de Pijp een convenant ondertekend om het belang van de ondernemers in de Pijp tijdens en na de aanleg van de Noord/Zuidlijn te behartigen. De convenantpartners hebben daartoe begin 2002 een straatmanager Ferdinand Bol aangesteld. Een van haar taken is bemiddeling tussen de diverse partijen bij overlast, schadeloosstelling e.d. Tevens geeft zij uitvoering aan het promotieplan voor ondernemers in de Ferdinand Bolstraat dat door de partijen is opgesteld.
- Betrokken partijen zijn druk bezig met het ontwikkelen van een Economische Visie voor het gebied na de aanleg van de Noord/Zuidlijn.
- De gemeente en het stadsdeel hebben een omgevingsmanager aangesteld die verantwoordelijk is voor het beheer van de openbare ruimte in de directe omgeving van de bouwlocatie.
Wat betreft het vermeende verlies van de 2000 parkeerplaatsen. Er is slechts sprake van 25 à 40 minder parkeerplaatsen, die alle gecompenseerd zijn, bijvoorbeeld door het inhuren van parkeerplaatsen in een bedrijfspand. Bovendien blijkt uit onderzoek dat het overgrote deel van de bezoekers per fiets, te voet of met het openbaarvervoer de markt bezoekt.
Wat betreft het aantal bezoekers. Het stadsdeel monitort twee keer per jaar het aantal bezoekers en dat blijkt in ieder geval geen dalende lijn te vertonen. De bouw van een metrostation in de Ferdinand Bolstraat heeft blijkens deze gegevens geen invloed op de bereikbaarheid van de markt.
Ook is het stadsdeel op meerdere fronten bezig het complexe probleem van de illegale verpachting tegen te gaan, onder andere in samenwerking met Justitie.
Overigens zij vermeld, dat de afgelopen twee jaar op de tarieven van de markt slechts inflatiecorrectie is toegepast en zij niet meer in het kader van de kostendekking verhoogd zijn.
Uit het voorgaande moge blijken dat het het stadsdeel onduidelijk is waarop de beweringen in Metro zijn gebaseerd. Het stadsdeel wil in gesprek blijven met alle ondernemersverenigingen over de toekomst van de markt.
Turquie, Turcs, Néerlandais...
(Le commentaire que j'avais écrit a été supprimé. Veuillez vous reporter à un poste plus récent)
Dans la presse aujourd'hui:
"Une grande partie de la communauté turque envisage de boycotter les élections législatives, à la suite de ce qu’on appelle désormais la ’question arménienne’", annonce le Volkskrant dans son grand article à la une. "’De nombreux Turcs, parmi les 400 000 qui vivent aux Pays-Bas, ne s’y sentent plus bienvenus et tournent le dos à la politique’, déclare Sabri Kenan Bagci, président de l’IOT, l’organe de participation des Turcs des Pays-Bas. Bagci, dimanche, a convoqué à Utrecht les neuf fédérations nationales turques ainsi que des figures-clés de la communauté turque, pour trouver une réponse à la crise." "Selon Bagci, la minorité turque se distinguait justement par sa participation à la vie politique. Beaucoup de Turcs votaient traditionnellement pour le PvdA, ’le parti de M. Den Uyl’. Bagci espère que le réunion de dimanche permettra ’d’éviter que la question arménienne ne porte préjudice à cette grande participation politique’." "Une des figures-clés de la communauté turque est Talip Demirhan, qui a été membre de la direction principale du CDA pendant huit ans. Demirhan (63 ans) juge ’dément’ que son parti et le PvdA aient écarté de leurs listes électorales trois politiques d’origine turque, à cause de leur opinion concernant le massacre des Arméniens par les Turcs, en 1915. Demirhan : ’On nous demande par conséquent si notre arrière-grand-père a été coupable de massacre. S’il l’a été, qu’il brûle en enfer, mais pourquoi devrais-je rendre des comptes sur cette question au Batave de base ? Parce que cela correspond à ses normes et valeurs ? Alors, au diable ces normes et valeurs !’" "Demirhan s’entretient tous les jours avec des dizaines de Turco-Néerlandais qui reprochent au PvdA et au CDA de refuser la liberté d’expression à leur base turque. Plus tôt cette semaine, il a vu des gens pleurer dans la mosquée d’Utrecht. ’Des gens qui ont ramené toutes leurs possessions aux Pays-Bas et à qui on assène ça après quarante ans’." "Le conseiller municipal de quartier Yüksel Kaplan (PvdA, Amsterdam-De Baarsjes) reçoit ’des centaines de courriels et de SMS’ de Turcs en colère. Selon lui, la question est difficile à expliquer. ’Si l’on ne fait rien, cela coûtera au minimum deux à trois sièges au PvdA.’ Son collègue Aksoy, du quartier Geuzeveld-Slotermeer (où les immigrés ont permis au PvdA de remporter une énorme victoire en mars) craint que 70 pour cent des électeurs turcs ne restent chez eux en novembre. Ses collègues de Rotterdam, d’Utrecht et de Zaanstad confirment la colère et la frustration de leur base." "La député PvdA Nehabat Albayrak est au courant de la menace de boycott. ’Ce qu’on exige de nous ressemble beaucoup à une profession de foi forcée. J’appelle ça une crispation d’un pays qui ne sait pas quelle attitude adopter vis-à-vis de gens comme moi, vis-à-vis des enfants d’immigrés. Je conseille justement à ma base de rechercher le débat et de ne pas se cacher’." "Les Pays-Bas comptent 235 000 électeurs d’origine turque", rappelle le journal de centre gauche dans un encarté. "Ensemble, ces électeurs représentent un peu plus de trois sièges à la Deuxième Chambre. Il faut 70 000 voix pour un siège. Un peu moins de la moitié des électeurs turcs préfère voter pour le PvdA, ainsi qu’il ressort des sondages du bureau NIPO. Si les élections législatives débouchent sur un coude à coude entre le PvdA et le CDA, les votes turcs peuvent être décisifs." Le chroniqueur Marcel van Dam, en page d’opinion du même Volkskrant, estime que le PvdA a gaffé "en radiant de sa liste électorale un candidat d’origine turque parce qu’il refusait de reconnaître comme un fait établi que le massacre d’Arméniens par les Turcs, en 1915, était un génocide". "Le président du PvdA, Van Hulten, qui n’a encore jamais fait parler de lui sans porter préjudice au parti, l’avait exigé par SMS. La querelle parmi l’électorat d’origine turque coûtera inutilement des sièges au PvdA."
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=7769
Dans la presse aujourd'hui:
"Une grande partie de la communauté turque envisage de boycotter les élections législatives, à la suite de ce qu’on appelle désormais la ’question arménienne’", annonce le Volkskrant dans son grand article à la une. "’De nombreux Turcs, parmi les 400 000 qui vivent aux Pays-Bas, ne s’y sentent plus bienvenus et tournent le dos à la politique’, déclare Sabri Kenan Bagci, président de l’IOT, l’organe de participation des Turcs des Pays-Bas. Bagci, dimanche, a convoqué à Utrecht les neuf fédérations nationales turques ainsi que des figures-clés de la communauté turque, pour trouver une réponse à la crise." "Selon Bagci, la minorité turque se distinguait justement par sa participation à la vie politique. Beaucoup de Turcs votaient traditionnellement pour le PvdA, ’le parti de M. Den Uyl’. Bagci espère que le réunion de dimanche permettra ’d’éviter que la question arménienne ne porte préjudice à cette grande participation politique’." "Une des figures-clés de la communauté turque est Talip Demirhan, qui a été membre de la direction principale du CDA pendant huit ans. Demirhan (63 ans) juge ’dément’ que son parti et le PvdA aient écarté de leurs listes électorales trois politiques d’origine turque, à cause de leur opinion concernant le massacre des Arméniens par les Turcs, en 1915. Demirhan : ’On nous demande par conséquent si notre arrière-grand-père a été coupable de massacre. S’il l’a été, qu’il brûle en enfer, mais pourquoi devrais-je rendre des comptes sur cette question au Batave de base ? Parce que cela correspond à ses normes et valeurs ? Alors, au diable ces normes et valeurs !’" "Demirhan s’entretient tous les jours avec des dizaines de Turco-Néerlandais qui reprochent au PvdA et au CDA de refuser la liberté d’expression à leur base turque. Plus tôt cette semaine, il a vu des gens pleurer dans la mosquée d’Utrecht. ’Des gens qui ont ramené toutes leurs possessions aux Pays-Bas et à qui on assène ça après quarante ans’." "Le conseiller municipal de quartier Yüksel Kaplan (PvdA, Amsterdam-De Baarsjes) reçoit ’des centaines de courriels et de SMS’ de Turcs en colère. Selon lui, la question est difficile à expliquer. ’Si l’on ne fait rien, cela coûtera au minimum deux à trois sièges au PvdA.’ Son collègue Aksoy, du quartier Geuzeveld-Slotermeer (où les immigrés ont permis au PvdA de remporter une énorme victoire en mars) craint que 70 pour cent des électeurs turcs ne restent chez eux en novembre. Ses collègues de Rotterdam, d’Utrecht et de Zaanstad confirment la colère et la frustration de leur base." "La député PvdA Nehabat Albayrak est au courant de la menace de boycott. ’Ce qu’on exige de nous ressemble beaucoup à une profession de foi forcée. J’appelle ça une crispation d’un pays qui ne sait pas quelle attitude adopter vis-à-vis de gens comme moi, vis-à-vis des enfants d’immigrés. Je conseille justement à ma base de rechercher le débat et de ne pas se cacher’." "Les Pays-Bas comptent 235 000 électeurs d’origine turque", rappelle le journal de centre gauche dans un encarté. "Ensemble, ces électeurs représentent un peu plus de trois sièges à la Deuxième Chambre. Il faut 70 000 voix pour un siège. Un peu moins de la moitié des électeurs turcs préfère voter pour le PvdA, ainsi qu’il ressort des sondages du bureau NIPO. Si les élections législatives débouchent sur un coude à coude entre le PvdA et le CDA, les votes turcs peuvent être décisifs." Le chroniqueur Marcel van Dam, en page d’opinion du même Volkskrant, estime que le PvdA a gaffé "en radiant de sa liste électorale un candidat d’origine turque parce qu’il refusait de reconnaître comme un fait établi que le massacre d’Arméniens par les Turcs, en 1915, était un génocide". "Le président du PvdA, Van Hulten, qui n’a encore jamais fait parler de lui sans porter préjudice au parti, l’avait exigé par SMS. La querelle parmi l’électorat d’origine turque coûtera inutilement des sièges au PvdA."
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=7769
Interview d'un syndicaliste...
Une interview qui me donne du baume au coeur... Trouvé dans le Libé de ce matin.
John Monks, à la tête du syndicalisme européen, attaque «économie-casino».
«On est revenu au XIXe siècle, avant l'Etat providence»
Par Christian LOSSON
QUOTIDIEN : Jeudi 5 octobre 2006 - 06:00
http://www.liberation.fr/actualite/economie/208648.FR.php
Doit-on se résigner au boom des inégalités sociales dans le travail ? Entretien avec John Monks, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), qui représente 60 millions de travailleurs dans 36 pays. Ex-numéro 1 du TUC, le principal syndicat britannique, il dénonce les dérives de la nouvelle «économie-casino».
Assiste-t-on en Europe à une explosion des disparités salariales à l'image de ce qui se passe en Grande-Bretagne ?
http://www.liberation.fr/actualite/economie/208648.FR.php
Doit-on se résigner au boom des inégalités sociales dans le travail ? Entretien avec John Monks, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), qui représente 60 millions de travailleurs dans 36 pays. Ex-numéro 1 du TUC, le principal syndicat britannique, il dénonce les dérives de la nouvelle «économie-casino».
Assiste-t-on en Europe à une explosion des disparités salariales à l'image de ce qui se passe en Grande-Bretagne ?
On voit s'installer sur notre continent l'explosion des déséquilibres engendrés par la mondialisation. On voit les grands gagnants de ce loto : des jeunes, citadins, éduqués, à la tête d'entreprises dans la finance, le management, la communication, les services, le conseil, l'énergie... Ils surfent sur une totale dérégulation des flux financiers, l'ultralibéralisme, la vague d'immigration planétaire. Ils profitent du changement de nature de notre société. Laquelle accepte de voir les inégalités se creuser, au nom de la compétitivité, de la flexibilité et du culte du profit. On voit aussi les grands perdants, les intérimaires, les mal payés, les non-qualifiés : main-d'oeuvre interchangeable face aux délocalisations, aux chantages des multinationales et au recul grandissant du rôle de l'Etat. Les gouvernements laissent faire ou ont peur d'agir.
Pourquoi cette démission face au besoin d'une réelle régulation ?
Ils relaient l'opinion largement répandue parmi les élites. Ces dernières pensent que l'Europe ne peut concurrencer les Etats-Unis, la Chine ou l'Inde qu'en bradant l'Etat-providence, qu'en réduisant les services publics et qu'en brisant le pouvoir des syndicats à gérer les changements. Cette opinion se retrouve chez des hommes politiques de centre gauche comme Tony Blair, Gerhard Schröder et au PS. A part, peut-être, Laurent Fabius...
Que peuvent faire les syndicats face aux patrons des boîtes cotées à la Bourse de Londres qui voient leurs salaires flamber de 28 % alors que le salaire moyen des mêmes firmes s'élève de 3,7 % ?
Il faudrait peut-être commencer par indexer les salaires des dirigeants sur celui des salariés. Plus que jamais, on fait passer les intérêts du capital avant celui du travail, la cupidité et les propres intérêts des patrons et des actionnaires avant ceux des salariés et de l'entreprise. La décision de lier les rémunérations des dirigeants au cours boursiers de leurs entreprises a bouleversé la gouvernance d'entreprise en Europe. Et a engendré un fossé hallucinant.
Cette génération de précaires, de travailleurs jetables qui émerge, a longtemps été ignorée par les syndicats...
C'est vrai, on «recrute» dans le secteur public, les grandes entreprises. Que peut-on faire ? On doit mieux organiser les plus pauvres et les dépossédés, travailler avec les migrants doublement précarisés. On doit faire campagne pour mettre plus sous les feux de la rampe les fat cats, ces «chats» qui s'engraissent sur le dos des salariés. On doit bouger et être plus offensifs : le futur du syndicalisme dépend de notre capacité à nous mobiliser sur ces sujets...
Face au discours ambiant sur la «nécessaire flexibilité», la limitation des hausses salariales, l'Europe sociale tient-elle du mythe ?
Le boom des inégalités, la vitesse de ce boom sont une terrible menace pour l'Europe sociale. Et l'agressivité des stratégies des hedge funds (fonds d'investissements) encouragés par la libéralisation financière est potentiellement une menace mortelle pour l'Europe sociale. Et la Banque centrale européenne ne veut toujours pas comprendre que des hausses de salaire sont une composante de la solution et non du problème. Certes, l'Europe sociale n'a jamais été socialiste, mais elle a rarement été aussi malmenée.
La Banque mondiale vient d'ailleurs de l'épingler dans un rapport sur la pratique des affaires...
Selon elle, les pays qui exigent un préavis en cas de licenciement, qui fixent la semaine de travail à moins de 66 heures ou qui imposent des salaires minimaux supérieurs à un niveau très bas sont considérés comme peu propices aux investissements ! Au fond, le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne, même la Commission, tous campent sur le dogme du consensus de Washington, qui veut que le futur du monde, le bonheur, passe par des vagues de libéralisation de l'économie. Et qu'il faut éliminer toutes les barrières qui entravent la voie au libéralisme... Cette philosophie est fausse, nuisible, et on se battra pour démontrer qu'on peut être compétitif avec une réelle dimension sociale.
Il y a cinq ans, la CES était distante par rapport à la critique radicale portée par les altermondialistes. Aujourd'hui, vous êtes en phase...
Parce que la violence du système s'est radicalisée. Le capitalisme change. Les fonds d'investissement passent d'une firme à l'autre, d'un conseil d'administration à l'autre, spéculent, détruisent, engrangent. Ce sont des parieurs sur le court terme, à la limite de la légalité, qui s'engraissent dans notre nouvelle économie-casino. Même le secteur industriel s'est même aligné sur les nouvelles stratégies financières : rentabilité à 15 %, salaires planchers, droits du travail limés. L'équilibre est rompu. C'est le retour de l'économie de la fin du XIXe ! Avant l'essor du socialisme. Avant l'arrivée de l'Etat-providence. Avant l'éclosion des syndicats. Et ça, on ne peut pas l'accepter.
mercredi 4 octobre 2006
La fin de la tolérance
Un article trouvé dans Le Monde, et qui me paraît très bien résumer les problèmes néerlandais du moment, mais aussi européens...
Point de vue
La fin de la tolérance aux Pays-Bas, par Ian Buruma
LE MONDE | 03.10.06
Rita Verdonk, ministre hollandaise de l'intégration et de l'immigration, vient d'avancer de fort étranges propositions. Elle voudrait non seulement bannir la burqa musulmane ( longue robe qui couvre le corps de la tête aux pieds) de tous les lieux publics (pas seulement dans les écoles comme en France), mais aussi interdire aux citoyens de parler autre chose que le néerlandais dans les rues. Elle propose que les policiers reçoivent une prime de fin d'année proportionnelle au nombre de clandestins qu'ils auront réussi à arrêter. Ces idées en disent long sur le climat d'un pays qui naguère s'enorgueillissait d'être le plus libéral et le plus tolérant du monde. Rita Verdonk, bien qu'elle n'ait pas réussi à prendre la tête de son parti conservateur, le VVD, reste l'une des figures politiques les plus populaires aux Pays-Bas.
Qu'est-il donc advenu de la célèbre tolérance hollandaise ? Comment expliquer que 51 % de la population hollandaise ait une mauvaise opinion des musulmans, chiffre bien supérieur à ceux de la France ou de la Grande-Bretagne ? La panique a quelque chose à voir là-dedans. Les Hollandais étaient tellement certains que leur modèle multiculturel fonctionnait, et si fiers d'être les champions du monde de la tolérance ! Des musulmans posaient peut-être des problèmes ailleurs, mais sûrement pas dans Amsterdam la libertine. Et puis, lorsque certains musulmans épousèrent l'idée d'une révolution religieuse par la violence, et que l'un d'entre eux assassina le cinéaste Theo Van Gogh, le modèle hollandais apparut franchement en faillite. A l'évidence, pour quelques musulmans au moins, le multiculturalisme n'avait pas fonctionné.
Cette révélation froissa l'orgueil national : soudain, il n'y avait plus d'exception néerlandaise. L'enchaînement fatal entre l'extrémisme religieux du Moyen-Orient et le mal-être des immigrés d'Europe venait désormais de se forger dans les banlieues d'Amsterdam. Et le plus vexant c'était que les Hollandais eux-mêmes venaient à peine de se libérer des contraintes religieuses et sociales. La culture laïque - avec sexe, drogue et rock and roll - n'est apparue que dans les années 1960. Jusqu'alors, la société hollandaise était encore organisée selon des critères religieux assez stricts. La plupart des gens votaient pour des partis religieux, envoyaient leurs enfants dans des écoles religieuses subventionnées par l'Etat, jouaient au football dans des clubs catholiques ou protestants et ainsi de suite. Bien sûr, le christianisme hollandais ne versait pas dans l'extrémisme violent, mais avant la seconde guerre mondiale, les mariages entre catholiques et protestants étaient sans doute plus rares que ne le sont aujourd'hui les mariages mixtes avec des musulmans.
Aux Pays-Bas, contrairement à la France ou à l'Allemagne, il n'y a pas de tradition de l'extrême droite. Le fascisme n'y a jamais fait recette, et par conséquent la violence politique a été rare. Ce qui distinguait le populiste hollandais Pim Fortuyn d'un Jean-Marie Le Pen ou d'un Jörg Haider, c'était qu'il reprochait aux émigrés musulmans de miner le consensus libéral en faveur de l'émancipation des femmes et des droits des homosexuels. Ce libéralisme laïque si chèrement conquis depuis les années 1960 était devenu une sorte d'identité nationale que ces "étrangers" musulmans essayaient de détruire. La solution qu'apportait Fortuyn, pourtant, n'était nullement libérale. Il envisageait, un peu comme Verdonk, une Hollande provinciale, mono-culturelle et mono-ethnique, qui en réalité n'a jamais existé, et n'existera certainement jamais.
En comparaison avec d'autres pays, y compris en Europe de l'Ouest, les Pays-Bas possèdent effectivement une tradition de tolérance. Descartes y a trouvé asile, les juifs espagnols et portugais, aussi bien que les huguenots français, s'y sont réfugiés. Mais la tolérance n'est pas la même chose que l'esprit cosmopolite. Paris et Londres sont depuis longtemps des villes cosmopolites, ce qui n'est pas le cas d'Amsterdam. Qui dit tolérance dit souvent indifférence.
CLUB PRIVÉ
En Hollande, l'immigré a du mal à se sentir un citoyen comme les autres, parce que la société ressemble un peu à un club privé. Ce club national a ses règles de conduite, ses codes, tacitement compris par tous les membres, ses enthousiasmes nationaux (le football), son monarchisme sentimental, et cette convivialité partagée connue en néerlandais sous le vocable de gezelligheid. On peut faire partager à un invité un peu de cette chaleureuse gezelligheid, mais un émigré s'en sentira rapidement exclu.
La différence avec le républicanisme français, c'est que tout ceci est culturel, implicite, et n'est pas codifié par la loi. En théorie, chaque citoyen français trouve sa place dans la République. Il est beaucoup plus difficile pour un citoyen hollandais d'origine étrangère d'être accepté comme membre du club. Ce qui n'excuse en rien l'extrémisme religieux, et encore moins l'apologie de la violence. Mais cela aide à expliquer qu'un jeune Hollandais d'origine marocaine qui a fréquenté l'école hollandaise, qui a des amitiés féminines hollandaises, qui boit de la bière hollandaise, puisse tout de même se sentir exclu. Et, dans le cas de l'assassin de Theo Van Gogh, puisse céder aux sirènes d'une forme de purisme islamique qui n'offre pas seulement des idéaux politiques, mais aussi une identité alternative préfabriquée.
Il n'y a pas grand-chose qu'on puisse faire, lorsqu'un jeune homme a décidé de tuer et de mourir dans une guerre sainte. Ces personnes-là sont au-delà de la raison. Mais, pour rendre moins attrayante la violence révolutionnaire, il est essentiel de tout faire pour que les musulmans européens se sentent acceptés comme citoyens de leurs nations respectives. C'est vrai, certains hommes originaires de villages du Maroc ou d'Anatolie ne traitent pas leurs femmes d'une façon qu'approuvent les Européens modernes. Et les idées de nombreux musulmans sur l'homosexualité ne coïncident pas avec la majorité de l'opinion européenne actuelle. Tout cela doit être accessible à la critique. Les immigrés doivent apprendre que les lois qui protègent leur liberté de penser protègent aussi la liberté des autres de critiquer et même de ridiculiser leurs croyances.
Asséner aux musulmans européens que leur religion est rétrograde et leur culture inférieure n'est pas la meilleure façon de leur faire sentir qu'ils sont chez eux. Les Hollandais, comme beaucoup d'Européens, voient encore l'intégration en termes de culture, au lieu de l'envisager en termes de lois et d'institutions. Le meilleur du multiculturalisme peut encore être sauvé. A condition d'aller au-delà de la tolérance et d'accepter le vrai cosmopolitisme.
Traduit de l'anglais par Jean Vaché.
Ian Buruma, essayiste, enseigne au Bard College (Etats-Unis).
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-819437,0.html
Point de vue
La fin de la tolérance aux Pays-Bas, par Ian Buruma
LE MONDE | 03.10.06
Rita Verdonk, ministre hollandaise de l'intégration et de l'immigration, vient d'avancer de fort étranges propositions. Elle voudrait non seulement bannir la burqa musulmane ( longue robe qui couvre le corps de la tête aux pieds) de tous les lieux publics (pas seulement dans les écoles comme en France), mais aussi interdire aux citoyens de parler autre chose que le néerlandais dans les rues. Elle propose que les policiers reçoivent une prime de fin d'année proportionnelle au nombre de clandestins qu'ils auront réussi à arrêter. Ces idées en disent long sur le climat d'un pays qui naguère s'enorgueillissait d'être le plus libéral et le plus tolérant du monde. Rita Verdonk, bien qu'elle n'ait pas réussi à prendre la tête de son parti conservateur, le VVD, reste l'une des figures politiques les plus populaires aux Pays-Bas.
Qu'est-il donc advenu de la célèbre tolérance hollandaise ? Comment expliquer que 51 % de la population hollandaise ait une mauvaise opinion des musulmans, chiffre bien supérieur à ceux de la France ou de la Grande-Bretagne ? La panique a quelque chose à voir là-dedans. Les Hollandais étaient tellement certains que leur modèle multiculturel fonctionnait, et si fiers d'être les champions du monde de la tolérance ! Des musulmans posaient peut-être des problèmes ailleurs, mais sûrement pas dans Amsterdam la libertine. Et puis, lorsque certains musulmans épousèrent l'idée d'une révolution religieuse par la violence, et que l'un d'entre eux assassina le cinéaste Theo Van Gogh, le modèle hollandais apparut franchement en faillite. A l'évidence, pour quelques musulmans au moins, le multiculturalisme n'avait pas fonctionné.
Cette révélation froissa l'orgueil national : soudain, il n'y avait plus d'exception néerlandaise. L'enchaînement fatal entre l'extrémisme religieux du Moyen-Orient et le mal-être des immigrés d'Europe venait désormais de se forger dans les banlieues d'Amsterdam. Et le plus vexant c'était que les Hollandais eux-mêmes venaient à peine de se libérer des contraintes religieuses et sociales. La culture laïque - avec sexe, drogue et rock and roll - n'est apparue que dans les années 1960. Jusqu'alors, la société hollandaise était encore organisée selon des critères religieux assez stricts. La plupart des gens votaient pour des partis religieux, envoyaient leurs enfants dans des écoles religieuses subventionnées par l'Etat, jouaient au football dans des clubs catholiques ou protestants et ainsi de suite. Bien sûr, le christianisme hollandais ne versait pas dans l'extrémisme violent, mais avant la seconde guerre mondiale, les mariages entre catholiques et protestants étaient sans doute plus rares que ne le sont aujourd'hui les mariages mixtes avec des musulmans.
Aux Pays-Bas, contrairement à la France ou à l'Allemagne, il n'y a pas de tradition de l'extrême droite. Le fascisme n'y a jamais fait recette, et par conséquent la violence politique a été rare. Ce qui distinguait le populiste hollandais Pim Fortuyn d'un Jean-Marie Le Pen ou d'un Jörg Haider, c'était qu'il reprochait aux émigrés musulmans de miner le consensus libéral en faveur de l'émancipation des femmes et des droits des homosexuels. Ce libéralisme laïque si chèrement conquis depuis les années 1960 était devenu une sorte d'identité nationale que ces "étrangers" musulmans essayaient de détruire. La solution qu'apportait Fortuyn, pourtant, n'était nullement libérale. Il envisageait, un peu comme Verdonk, une Hollande provinciale, mono-culturelle et mono-ethnique, qui en réalité n'a jamais existé, et n'existera certainement jamais.
En comparaison avec d'autres pays, y compris en Europe de l'Ouest, les Pays-Bas possèdent effectivement une tradition de tolérance. Descartes y a trouvé asile, les juifs espagnols et portugais, aussi bien que les huguenots français, s'y sont réfugiés. Mais la tolérance n'est pas la même chose que l'esprit cosmopolite. Paris et Londres sont depuis longtemps des villes cosmopolites, ce qui n'est pas le cas d'Amsterdam. Qui dit tolérance dit souvent indifférence.
CLUB PRIVÉ
En Hollande, l'immigré a du mal à se sentir un citoyen comme les autres, parce que la société ressemble un peu à un club privé. Ce club national a ses règles de conduite, ses codes, tacitement compris par tous les membres, ses enthousiasmes nationaux (le football), son monarchisme sentimental, et cette convivialité partagée connue en néerlandais sous le vocable de gezelligheid. On peut faire partager à un invité un peu de cette chaleureuse gezelligheid, mais un émigré s'en sentira rapidement exclu.
La différence avec le républicanisme français, c'est que tout ceci est culturel, implicite, et n'est pas codifié par la loi. En théorie, chaque citoyen français trouve sa place dans la République. Il est beaucoup plus difficile pour un citoyen hollandais d'origine étrangère d'être accepté comme membre du club. Ce qui n'excuse en rien l'extrémisme religieux, et encore moins l'apologie de la violence. Mais cela aide à expliquer qu'un jeune Hollandais d'origine marocaine qui a fréquenté l'école hollandaise, qui a des amitiés féminines hollandaises, qui boit de la bière hollandaise, puisse tout de même se sentir exclu. Et, dans le cas de l'assassin de Theo Van Gogh, puisse céder aux sirènes d'une forme de purisme islamique qui n'offre pas seulement des idéaux politiques, mais aussi une identité alternative préfabriquée.
Il n'y a pas grand-chose qu'on puisse faire, lorsqu'un jeune homme a décidé de tuer et de mourir dans une guerre sainte. Ces personnes-là sont au-delà de la raison. Mais, pour rendre moins attrayante la violence révolutionnaire, il est essentiel de tout faire pour que les musulmans européens se sentent acceptés comme citoyens de leurs nations respectives. C'est vrai, certains hommes originaires de villages du Maroc ou d'Anatolie ne traitent pas leurs femmes d'une façon qu'approuvent les Européens modernes. Et les idées de nombreux musulmans sur l'homosexualité ne coïncident pas avec la majorité de l'opinion européenne actuelle. Tout cela doit être accessible à la critique. Les immigrés doivent apprendre que les lois qui protègent leur liberté de penser protègent aussi la liberté des autres de critiquer et même de ridiculiser leurs croyances.
Asséner aux musulmans européens que leur religion est rétrograde et leur culture inférieure n'est pas la meilleure façon de leur faire sentir qu'ils sont chez eux. Les Hollandais, comme beaucoup d'Européens, voient encore l'intégration en termes de culture, au lieu de l'envisager en termes de lois et d'institutions. Le meilleur du multiculturalisme peut encore être sauvé. A condition d'aller au-delà de la tolérance et d'accepter le vrai cosmopolitisme.
Traduit de l'anglais par Jean Vaché.
Ian Buruma, essayiste, enseigne au Bard College (Etats-Unis).
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-819437,0.html
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Minorités
lundi 2 octobre 2006
Un membre gay du parti chrétien néerlandais rejoint les travaillistes
Le parti chrétien néerlandais de la ChristenUnie (CU) veut que seuls les couples hétérosexuels puissent se marier. "Le mariage est une union entre un homme et une femme. Les autres formes de vie ne peuvent pas être comparées au mariage. Pour la prévention des situations injustes, une solution non-matrimoniale peut être trouvée, en particulier dans l'intérêt des enfants éventuels" peut-on lire dans leur programme électoral. La CU monte dans les sondages, en particulier grâce à ses propositions sociales progressistes et son éthique, et pourrait se retrouver dans une coalition avec les chrétiens-démocrates du CDA et les libéraux du VVD si Jan-Peter Balkenende arrive à obtenir plus de votes que son rival, le travailliste Wouter Bos. Ils sont au coude-à-coude à moins de deux mois des élections. Le risque est donc réel que le mariage homo n'ait été qu'un joyeux intermède. Les réactions ne ses ont pas fait attendre: Martin van Haeften (54 ans) vient de passer au parti travailliste (PvdA) où il est en 45ème position (éligible). Toujours membre de l'Eglise Réformée Néerlandaise, il était sorti du placard il y a 5 ans: "Beaucoup de choses ont changé dans ma vie. Emotionnellement et religieusement je me suis détaché de la ChristenUnie ces dernières années.Le point de rupture a été leur position sur l'homosexualité. Je suis incapable de défendre une telle position, c'est quelque chose qui me touche tellement." Le leader de la CU, André Rouvoet, trouve "vraiment dommage" son départ. "J'aurais préféré qu'il reste. Il est extrêmement compétent et a beaucoup signifié pour le parti."
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=10301
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=10301
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Debat over Nationaliteit en Identiteit
A ne pas rater!!!
woensdag 4 oktober, 20 uur, De Balie
Met: Farah Karimi, Hans Dijkstal, HJ Schoo, Nausicaa Marbe ; column: Sjoerd de Jong, NRC Handelsblad
Voorzitter: Menno van der Veen
Organisatie: de Helling i.s.m. Wetenschappelijk Bureau GroenLinks
Balkenende kon op hoon rekenen toen hij aan het begin van zijn eerste ambtsperiode sprak over 'gedeelde normen en waarden'. Inmiddels gaat het publieke debat, ook binnen links, over een nationale identiteit. Tradioneel heeft links moeite met nationale symbolen. De vlag mocht op weinig sympathie rekenen. Tegenwoordig zien verlichte gemeenschapsdenkers als Jan Marijnissen en Paul Scheffer in nationale symbolen wel degelijk aanknopingspunten voor een nieuwe gezamenlijkheid. Het Nederlands paspoort -- nog maar kort geleden niet meer dan een reisdocument -- krijgt een migrant nu op Naturalisatiedag. De driekleur wordt er 'gratis' bijverstrekt. Op voorstel van de SP wordt gewerkt aan een Nationaal Museum.
Wat moet het Nederlanderschap inhouden in tijden van vervagende grenzen? Hoeveel moeten Nederlanders delen, oftewel: wat is onze nationale identiteit? Hoe problematisch is het dat nationaliteit en identiteit niet meer altijd samenvallen? Hoeveel ruimte is er voor andere (groeps)identeiten? Heeft de Nederlandse nationale identiteit behoefte aan nieuwe symbolen? En wat zouden die nieuwe symbolen kunnen zijn? Deze vragen staan centraal in het debat op 4 oktober, in de Balie in Amsterdam
De toegang is 3 euro
Reserveren: De Balie, 020-5535100; zie ook www.debalie.nl
Info: Aysel Sabaholu ( asabahoglu@groenlinks.nl)
Met: Farah Karimi, Hans Dijkstal, HJ Schoo, Nausicaa Marbe ; column: Sjoerd de Jong, NRC Handelsblad
Voorzitter: Menno van der Veen
Organisatie: de Helling i.s.m. Wetenschappelijk Bureau GroenLinks
Balkenende kon op hoon rekenen toen hij aan het begin van zijn eerste ambtsperiode sprak over 'gedeelde normen en waarden'. Inmiddels gaat het publieke debat, ook binnen links, over een nationale identiteit. Tradioneel heeft links moeite met nationale symbolen. De vlag mocht op weinig sympathie rekenen. Tegenwoordig zien verlichte gemeenschapsdenkers als Jan Marijnissen en Paul Scheffer in nationale symbolen wel degelijk aanknopingspunten voor een nieuwe gezamenlijkheid. Het Nederlands paspoort -- nog maar kort geleden niet meer dan een reisdocument -- krijgt een migrant nu op Naturalisatiedag. De driekleur wordt er 'gratis' bijverstrekt. Op voorstel van de SP wordt gewerkt aan een Nationaal Museum.
Wat moet het Nederlanderschap inhouden in tijden van vervagende grenzen? Hoeveel moeten Nederlanders delen, oftewel: wat is onze nationale identiteit? Hoe problematisch is het dat nationaliteit en identiteit niet meer altijd samenvallen? Hoeveel ruimte is er voor andere (groeps)identeiten? Heeft de Nederlandse nationale identiteit behoefte aan nieuwe symbolen? En wat zouden die nieuwe symbolen kunnen zijn? Deze vragen staan centraal in het debat op 4 oktober, in de Balie in Amsterdam
De toegang is 3 euro
Reserveren: De Balie, 020-5535100; zie ook www.debalie.nl
Info: Aysel Sabaholu ( asabahoglu@groenlinks.nl)