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vendredi 6 octobre 2006

Intégration / assimilation


Ah la question de l'intégration/assimilation... Lewis, qui est bien plus néerlandais qu'il ne pense, me force à m'intégrer culturellement. C'est à dire à manger des cochonneries hypercaloriques "traditionnelles" (mais traditionnellement hyperindustrielles aussi) et à ensuite me plaindre que je grossis. Ce matin, en préparant un "déjeûner traditionnel néerlandais" (pain, fromage, produits laitiers), j'ai eu un choc: on se serait cru en France!
Il y a des raisons totalement rationnelles pour ce glissement lent et subtil du déjeûner kreukreu au goûter franchouillard: je ne digère pas le lait, donc pas de lait, le fromage néerlandais est délicieux mais beaucoup trop gras et salé pour le goût qu'il offre, n'a pas assez de vitamines, je l'ai donc remplacé par le camembert, garanti en vitamines je sais plus quoi, Z probablement. Et puis c'est tellement bon... Il y a un reste de fromage hollandais dans le paquet blanc, mais c'est du chèvre (plus digeste et bien meilleur au goût que le vache traditionnel), qu'en fait personne ne semble vouloir manger, et qui finit souvent râpé dans les pâtes.
Le pain kreukreu mou en tranches ne me disait rien, alors je me suis retrouvé avec une chiabatta, ersatz de baguette qui ne dit pas son nom. C'est pas français, c'est italien! Il fallait des vitamines, alors j'ai acheté un jus de grenades. Et le beurre salé, c'est quand même meilleur que la margarine, et en plus il y a des vitamines et aucune graisse végétale hydrogénée (beurk). La confiture Bonne Maman? C'est la préférée de Lewis, je ne peux pas le forcer à manger des trucs qu'il n'aime pas.
Et la nappe? Ben oui, il faut un peu de couleurs dans cette cuisine... mais vous noterez l'absence de serviettes de tables: c'est une discipline de tous les jours qui me force à aller me lever et aller discrètement m'essuyer la bouche et les doigts dans un torchon spécial "ersatz de serviette de table qui ne dit pas son nom" caché dans un tiroir de la cuisine. Ni vu ni connu.
Je précise que, contrairement à ma mère, j'arrive à manger une pomme sans la présence d'une serviette de table. Si ça s'appelle pas des efforts d'inburgering, je ne vois pas ce que c'est!
Ah, le chemin de l'intégration/assimilation est encore long!