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samedi 31 mai 2008

Un peu plus de scooters électriques



Jeudi soir, la motion que j'ai proposé (co-signée par Arend Hamstra de GroenLinks et par Alexander Scholtes du D66) a été adoptée à l'unanimité par le Conseil australovicien (à part le point n°2 sur lequel le VVD a voté contre). L'échevin chargé de l'espace public a eu pour seule réaction "c'est une bonne motion". Un résumé de la motion:

Le Conseil australovicien... (blablabla)...

Considérant que
- les scooters sont de plus en plus populaires à Amsterdam et dans le Vieux Sud et peuvent être une bonne alternative aux voitures, à côté des vélos et des transports publics
- les scooters à essence sont très polluants (particules, CO2 et bruit)
- les scooters électriques sont 90% plus économes en énergie que les scooters à essence
- les scooters électriques ne produisent aucune particule et ne font pratiquement aucun bruit

Décide que
1. la mairie fasse faire une enquête sur la façon dont les utilisateurs de scooters électriques pourraient rapidement et facilement avoir accès à l'électricité
2. fasse enquêter sur la possibilité de places de stationnement réservées
3. fasse remplacer les scooters à essence utilisés par l'arrondissement par des scooters électriques
4. de couvrir les coûts de l'enquête à partir du fonds mobilité
...(blablabla)...

One Street Further

jeudi 29 mai 2008

Énergie



Ces derniers temps, le prix de l'énergie augmente. Cela a incité les marins-pécheurs français à demander au gouvernement de subventionner leur énergie pour qu'ils finissent de piller la mer. Cela n'empêche toujours pas mes parents de se taper un aller-retour à un autre supermarché, à 12 km (donc 24 km aller/retour), pour économiser quelques euros. Cela n'empêche toujours pas les fausses blondes trop riches de se balader en Humvee en ville ou les classes moyennes de déménager dans les polders ou en banlieue lointaine.

J'ai lu pas mal d'articles sur le sujet. La demande d'énergie (surtout fossile) augmente, la production stagne et risque de baisser rapidement. Pire, la pollution et l'effet de serre menace notre survie et celle des autres espèces, végétales et animales, bref notre planète tout entière. Tout va beaucoup plus vite que prévu et risque d'avoir des conséquences très concrètes, même pour les pays riches: tensions sociales, catastrophes naturelles, migrations massives, guerres pour s'approprier les ressources, famines... On parle d'immigration choisie, mais si on ne fait rien ce débat nous semblera complètement absurde d'ici peu de temps.
D'un autre côté, les Cassandres de service exagèrent pas mal. J'ai pu lire que nous devrons renoncer à toute énergie non-animale ou aux communications modernes. C'est absurde. Le problème n'est pas uniquement le fait que nous allons manquer d'énergie si nous continuons ainsi, mais qu'il va falloir faire baisser très fortement notre consommation et que sa production devra être renouvelable et propre. Cela ne veut pas dire que nous devrons abandonner l'énergie solaire, casser tous les barrages électriques ou démonter les éoliennes. Ce n'est pas en tenant des discours extrémistes que l'ont obtiendra des gens des changements.

Concrètement, cela veut dire quoi pour nous, à relativement moyen terme? Tout d'abord, il va falloir isoler correctement nos habitations, de nouveaux matériaux prometteurs sont dévoilés régulièrement, mais certaines traditions (circulation d'eau à la romaine, cheminées à courant d'air iraniennes) pourront enfin remplacer le gaspillage de l'air conditionné. L'éclairage devra être utilisé à bon escient et le remplacement des ampoules à incandescence par des leds une évidence. Il va aussi sûrement devoir nous habituer à vivre moins large (pour certains en tout cas).
Plus important, il va falloir repenser l'aménagement du territoire. Fini les banlieues-dortoir, les maisons isolées à la campagne où habitent des citadins et les embouteillages le matin et le soir. Fini toutes ces bagnoles d'une tonne transportant une seule personne, prenant plein de place et crachant plein de mauvaises choses. Fini l'avion pour aller en vacances chaque année. Il va falloir se mettre aux villes compactes, aux transports en commun, au vélo, au scooter électrique, au train à grande vitesse entre les grandes villes, les trains normaux entre les autres.
Il va falloir réorganiser le travail: télétravail, mais aussi travail délocalisé pas loin de chez soi. On sait faire, on a la technologie, on a juste été trop gâtés pour s'en soucier. Il va falloir y aller mollo sur les fruits et légumes importés. On devra manger beaucoup moins de poisson, en les tous cas moins de poissons carnivores comme le thon. Il va falloir gaspiller beaucoup moins. On va devoir moins manger de viande. On va sûrement devoir repenser notre rapport aux vêtements et à la mode. Peut-être devra-t-on redévelopper les filatures locales qu'on avait démantelées. Pareil pour la sidérurgie, faute de pouvoir transporter à bas coût les équipements lourds.

Moi-même je m'y mets doucement: on n'a pas de voiture, on essaye de prendre le train, le vélo et les transports en commun, on a réduit notre consommation d'objets inutiles, on mange moins de viande et de produits hors-saison. On essaye de recycler les objets, de moins céder aux modes et aux pulsions. Ce n'est pas très difficile. Plus dure est la pression sociale, surtout au travail de Lewis, où la réussite personnelle passe par l'accumulation d'objets et le gaspillage des ressources.

Le plus gros problème, finalement, est politique. Beaucoup de nos élites sont trop privilégiées pour réaliser à quel point il faut d'y mettre maintenant, que c'est presque déjà trop tard. Surtout, leur système de valeurs et leurs privilèges sont en désaccord total avec ce que nous allons devoir réaliser. Croissance, toujours plus, gaspillage, grosses bagnoles, voyages lointains, grosses maisons... J'ai peur qu'elles n'utilisent le manque d'énergie pour accumuler encore plus de pouvoir, de richesses et de privilèges au lieu de faire leur travail et de penser à l'intérêt général. J'ai peur qu'on ne finisse en dictature terrible pour lutter contre les ennemis qu'on s'est fabriqués en refusant de voir la vérité en face à temps. J'ai peur du peuple et des ses réactions primitives quand on va lui annoncer qu'il va gagner beaucoup moins très bientôt, que la viande va être rare et chère, que sa voiture ne vaut plus un clou, que sa maison Kaufman & Brod est une boîte en carton sans valeur aucune qui devra être détruite, et que les objets qu'ils a péniblement accumulés sont déjà obsolètes.

Quand j'entends le gouvernement néerlandais qui veut construire plus de routes, quand je vois qu'au conseil australovicien on veut bien construire des places de parking supplémentaires mais qu'on ne veut pas interdire les terrasses chauffées, quand le peuple réclame qu'on l'aide à gaspiller du pétrole pour pouvoir aller habiter encore plus loin pour avoir un petit jardin, j'ai honte de la classe politique et des syndicats pour ne pas faire leur travail.
Suis-je le seul à penser ainsi?

mercredi 28 mai 2008

Arrêtés pour avoir demandé à la police de faire son travail

Un père et son fils ont été arrêtés pour outrage à agent et ont passé plusieurs heures en cellule. Pourtant, il s'agissait de victimes de violence homophobe. Le fils et son petit copain venaient d'être sérieusement agressés par une bande de jeunes à Utrecht, alors qu'ils allaient en Centre-ville s'amuser. Au moment où le fils revenait en sang chez lui, son père a vu une voiture de police passer et leur a demandé d'aller arrêter les jeunes homophobes. La police les a alors menotés et emmené au poste, ignorant ostensiblement les agresseurs. Cette affaire a causé un scandale alors que le nombre de violences homophobes est sérieusement en hausse. Le père a porté plainte, mais la police d'Utrecht ne semble toujours pas voir où est le problème.

lundi 26 mai 2008

Consommer ou mourir

Enfin! Quelqu'un qui dit publiquement qu'on va droit dans le mur. Je ne suis plus tout seul: la leader de GroenLinks l'admet aussi. Maintenant au tour de mon parti, le PvdA, d'en parler.

La leader GroenLinks Femke Halsema a annoncé la publication, après l’été, d’un manifeste contre la société de consommation. "Il faut changer de cap. Nous ne sommes pas seulement des consommateurs", a-t-elle déclaré samedi, dans l’amphithéâtre de la Hogeschool de La Haye, où son parti avait organisé un "Forum de l’avenir".
"La société atteint ses propres limites. Nos maisons sont pleines de camelote mécanique, de vêtements et d’objets dont nous n’avons pas besoin. Et pourtant nous continuons à acheter. Prenez la crise du crédit en Amérique : c’est en fait une crise de consommation. Il faut tourner la barre, mais la question est de savoir comment inciter les gens à vivre plus décontractés et à consommer moins."

http://www.ambafrance.nl/spip.php?article9699

Allo les pompiers?



Ce matin, Martin le chien me réveille en aboyant abondamment, ce qu'il ne fait jamais. Je lui dis de se taire mais j'entends des bruits sourds. Quelqu'un frappe très fort contre la porte d'entrée. Je me dis que Lewis a encore oublié ses clefs en descendant la poubelle et vais ouvrir la porte, nu, avec mes boules Quiès dans les oreilles, prêt à le rabrouer. Mais point de Lewis. À la place, des pompiers, complètement harnachés dans leur tenue en plastique magique, un bélier rouge à la main, prêts à défoncer ma porte.
"On vient pour le feu!" Moi, à poil devant la porte: "Quel feu?" J'ai alors pris conscience de ma tenue et ai couru enfiler ma robe de chambre pendant que le voisin en slip ouvrait sa porte. Lewis est alors sorti nu, lui aussi, et tout mouillé de la douche pour voir ce que je fabriquais, et est retourné en courant dans la salle de bain, choqué de voir autant de monde à la porte en si bon matin. Apparemment quelqu'un qui nous veut du bien a appelé les pompiers pour signaler un feu au 109-B.

J'ai quand même été voir de la cuisine s'il pouvait y avoir un feu quelque part, on ne sait jamais. Ils sont venus avec trois camions et ont réveillé tout l'immeuble pour savoir où était le feu. La police était là, aussi, à s'envoyer des messages essentiels par talkie-walkie, l'air extrêmement sérieux. Tout l'immeuble était en slip, en pyjama ou en robe de chambre à la fenêtre avec le visage froissé et les cheveux en bataille à se demander ce qui se passait.
Il y avait des beaux pompiers musclés et bronzés en bretelles rouges qui s'envoyaient des vannes en remballant leur matériel. Anti-incendie, bien sûr. Quel spectacle, dommage qu'il fût si tôt. Alors que Lewis se préparait à aller promener le bébé poilu au parc, j'ai été me recoucher et ai sombré dans un sommeil profond, et ai ensuite eu beaucoup de mal à me réveiller à nouveau.

Ça me rappelle cet épisode, il y a presque dix ans, quand il y avait eu cet énorme tremblement de terre en Turquie partout dans les niouzes, Osman essayant d'appeler sa sœur alors que les lignes étaient coupées. Le lendemain, j'ai été réveillé en pleine nuit par une secousse sismique majeure. Dans un moment de panique je me voyais victime ensevelie sous des tonnes de béton attendant l'arrivée des sauveteurs en buvant ma propre urine. C'était mon lit qui s'était déboîté et avait cédé. Ayant réalisé ce qui s'était vraiment passé, j'ai réparé le lit, me suis récouché, mais j'ai mis deux jours à ma remettre du choc. Aujourd'hui, même impression de stress diffus et de fatigue inexpliquée.

Le point positif de tout cela, c'est que si jamais (je touche du bois) le feu se déclarait quelque part dans le quartier, les pompiers ne sont pas loin et sont, apparemment, prêts à sauver nos vies presto. En emmenant Martin le chien au Museumplein ou au Vondelpark on passe à chaque fois devant la caserne Dirk où les pompiers bronzent en attendant d'aller sauver des vies et des possessions matérielles. Maintenant on les a vus en actions, et ils m'ont vu nu. On se connaît un peu mieux.

dimanche 25 mai 2008

Contre toutes les discriminations, vraiment toutes

Alors que la plupart des pays occidentaux commencent à comprendre qu'on ne peut pas à la fois lutter contre le racisme et le sexisme et ignorer les discriminations faites aux gays et aux lesbiennes ou aux handicapés, il semble que les plus réactionnaires des amis de Sarkozy ont tout fait pour que la France sabote les nouvelles directives européennes contre TOUTES les discriminations, en les limitant à celles faites aux handicapés. Car, c'est bien connu, si vous êtes handicapé c'est Jésus qui vous aime encore plus, alors que Dieu déteste les folles.

C'est quelque chose qui m'avait frappé en Afrique du Sud et dont je parle dans mon livre: le fait que l'élite sud-africaine post-apartheid a compris qu'on ne pouvait pas demander la fin du racisme et accepter le sexisme ou l'homophobie. Cela a donné une égalité de papier (c'est un début) entre blancs et noirs, mais aussi depuis peu cela a débouché sur l'ouverture du mariage aux couples de même sexe. Une première en Afrique, et bien avant la France. Alors que le pays auto-proclamé des droits de l'Homme fait l'inverse. Pire, au Sénat nos vieux privilégiés défendent le "modèle républicain" contre "le communautarisme anglo-saxon". C'est vrai que défendre la domination des hommes blancs riches hétérosexuels de plus de 55 ans est un combat héroïque, et que l'unité de la République demande que tous les autres soient ignorés, même quand on leur refuse un travail, un logement, un salaire égal, la possibilité de voter ou d'être élu(e), que la police, les services étatiques ou les administrations les maltraite ou les humilie. Une grande avancée, vraiment.

Heureusement l'Inter-LGBT se réveille enfin et lance une pétition "Pour une Europe sans aucune discrimination". Allez la signer sur http://www.inter-lgbt.org/petitions/?petition=2 et n'oubliez pas de l'envoyer à vos amis. Maintenant.

Metropolis



L'époque est aux métropoles. En tout cas la réalisation politique de leur existence. Paris se déchire pour savoir si elle doit absorber la petite couronne, créer un espace intercommunal ou si la région doit de transformer en Übercommune de Paris. Même la question du nom est problématique, Grand Paris fait peur à la banlieue, comme s'il était envisageable d'appeler la nouvelle entité Massy, Neuilly ou Meudon.

Amsterdam se pose le même genre de questions, à une échelle moindre, bien sûr. La conurbation parisienne compte au bas mot douze millions d'habitants, Amsterdam, en comptant très large, un peu plus d'un million. Pourtant, notre échevine verte Lieke Thesingh et trois de ses collègues de GroenLinks viennent de dévoiler un plan qui élargirait la ville, supprimerait la commune d'Amsterdam telle qu'on la connaît et rendrait leur place aux arrondissements. Après avoir lu les modèles ultra-centralisateurs qui avaient été proposés jusqu'à maintenant, je n'ai pu m'empêcher d'être enthousiaste.
Mon expérience est que la ville est trop étroite et tente de se rattraper en s'appropriant de plus en plus de fonctions que les arrondissements pourraient assumer sans problème, surtout les grands bien organisés comme Oud Zuid ou ZuiderAmstel. Casser l'autoritarisme de la ville centrale ne serait pas une mauvaise chose. L'Amsterdam élargie se contenterait de coordonner l'ensemble, de donner les grandes lignes, de s'assurer que le Grand Amsterdam ait une place dans le monde et un développement harmonieux. Les arrondissements prendraient la place des communes, dans la mesure où les petits arrondissements vont être amenés à fusionner pour atteindre la taille critique de 80.000 à 120.000 habitants. Cela permettrait d'éviter la bureaucratie terrible qui règne à la Ville centrale, et de rester proche des habitants.

La question centrale est bien sûr le contrôle démocratique, et l'équilibre entre d'une part les revendications des citoyens et de l'autre la cohérence de la métropole et l'intérêt général. Le modèle de Thesingh et ses amis est pour l'instant le plus intéressant de ce point de vue.
La question est maintenant de savoir quel modèle sera adopté, et comment. La façon autoritaire qu'ont notre maire et sa garde rapprochée de tout régler sans tenir compte de la vox populi ou même de son propre parti (le mien) me pousse à être relativement pessimiste. Mais, qui sait, peut-être quelques camarades avec une vision (Egbert, Eddy, wake up!) sauront faire avancer la chose...

vendredi 23 mai 2008

L'âge de raison



Hier j'ai eu trente-six ans. Ça commence à s'accumuler, c'est fou comme le temps passe vite. Pas de fête prévue, trop de choses à finir ces jours-ci. J'ai le nez dans le guidon, comme on dit. Peut-être quelque chose dans dix jours pour fêter les 3 ans de Martin et les 42 balais de Lewis ?

jeudi 22 mai 2008

Du sang neuf, enfin?



Et bien, ça chauffe à l'ambassade et à la Maison Descartes...

D'après ce qu'on m'a dit, le Quai d'Orsay et Matignon sont très mécontents de ce qui se passe à La Haye, et plus encore de ce qui se passe à Amsterdam. Je n'ai pas été le seul à faire part de mon mécontentement, d'après ce que j'ai compris: ça tire de toutes parts. Il y a donc des rumeurs très soutenues de l'arrivée d'un nouvel ambassadeur, mais aussi de la prochaine nomination d'un nouveau directeur pour la Maison Descartes. Il s'agirait même d'une directrice, et d'une non-diplomate, en plus.
Je suis féministe et ai eu plutôt de très mauvaises expériences avec les diplomates (surtout par rapports aux spécialistes de la culture néerlandaise qu'ont pu être Philippe Noble ou Christophe de Voogd), mais j'attends tout de même de voir sur pièce ce que l'avenir nous réserve. Il semble cependant que la période noire de la représentation française aux Pays-Bas touche à sa fin. Il était temps.

Avec les nombreux Français installés ici, nous attendons mieux qu'un château-fort défendant les privilèges de certains et une vision complètement ringarde et autoritaire de la France en Europe. Nous voulons la transparence de gestion (financière, culturelle, immobilière, politique...), la concertation, une place pour les associations, l'ouverture vers les Pays-Bas du XXIe siècle et à la culture francophone, une collaboration plus active avec les autres institutions culturelles du pays (en particulier des autres pays européens) et l'Alliance française, la fin de la guéguerre territoriale avec le Consulat, et une forte ambition politique et culturelle à Amsterdam. Et aussi, il serait temps, Amsterdam désire une salle de cinéma en état de fonctionner, idéalement partagée avec d'autres institutions européennes du pays, qu'on la finisse, quitte à associer sponsors ou fonds culturels locaux.
Enfin, le nationalisme exclusif qui snobait nos amis québecois, camerounais, belges, algériens, tunisiens, suisses, togolais, sénégalais ou marocains devra aussi cesser: un peu de francophonie ne ferait pas de mal, vraiment. Même le 14 Juillet. Surtout le 14 Juillet, en fait.

Dans trois mois nous serons fixés.

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Précision de Tanguy:

Laurent, je partage tes attentes et ai à plusieurs reprises attiré l’attention de notre ambassadeur sur tous ces problèmes...

Nouveau Consul Général : ce devrait être M. Olivier NICOLAS (1959), qui est actuellement Consul a Moncton et Halifax (Canada) :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000018623026&dateTexte
http://www.consulfrance-moncton.org/article.php3?id_article=1

Nouvel Ambassadeur: ce devrait être Jean-François BLAREL (1955) – il a été ambassadeur au Vietnam jusqu’en mai dernier et auparavant en poste comme conseiller à Madrid, Washington, et Premier secrétaire à New Delhi.

Amitiés, Tanguy

mardi 20 mai 2008

Le Littré en ligne

Le Littré est enfin en ligne, gratuitement. Pour ceux qui n'ont pas toujours tous les énormes volumes sous la main, il est désormais possible de le consulter en ligne. L'adresse: http://littre.reverso.net/dictionnaire-francais

Quelques citations appropriées et tirées de cette mine:

«La douceur de ce gouvernement [Hollande] et la tolérance de toutes les manières d'adorer Dieu, dangereuse peut-être ailleurs, mais là nécessaire, peuplèrent la Hollande d'une foule d'étrangers»
(Voltaire, Mœurs 187)

«Les Levantins en leur légende
Disent qu'un certain rat, las des soins d'ici-bas,
Dans un fromage de Hollande
Se retira loin du tracas»

(Jean de la Fontaine, fables VII 2)

«En Hollande, les filles sont de bonne composition»
(Hamilton, Gramm. 6)

«La Hollande est une foire continuelle où personne n'est riche que de sa propre industrie, ou de celle de son père»

(Voltaire, Dict. Phil.)

Pour finir, une définition géniale:
«Hollandiser: Donner à quelque chose, à quelqu'un le caractère, les moeurs hollandaises. On n'a pu hollandiser la Belgique.»

Bonnes nouvelles

Deux bonnes nouvelles aujourd'hui aux Pays-Bas:
- Le pays abandonne officiellement le vote électronique (lien), j'espère que les autres pays européens vont suivre le mouvement
- Des spameurs se sont pris une sale amende d'un demi million d'euros pour avoir diffusé des millions d'emails incitant les gens à appeler un numéro surtaxé pour soit-disant trouver un travail (lien). Il était temps...

Solidarité pédé

Bon, je n'ai pas tout raconté sur le Rex Club, alors je me rattrape. Je suis rentré avec Orquídea et Sandra, qui sont très branchées avant-garde et qui ont beaucoup aimé. Il y avait plein de stars du monde culturel et électronique. La plupart étaient trop maigres avec des lunettes trop grandes, des cheveux mal coupés et trimbalaient une attitude énorme. Ils étaient assis en cercle devant un DJ qui faisait sortir des sons énervants de son Mac. Les voix étaient vraiment mal mixées, on n'entendait que les basses. C'est dommage, il y avait un sound system magnifique, la voix de Lewis en live ça donnerait fabuleusement ici... Le public se comportait comme s'il s'agissait d'un concert de musique indienne et qu'ils avaient tous fumé, sauf que les sons étaient stridents et que personne ne fumait.
On m'a demandé ensuite d'aller backstage dans le studio monté pour l'occasion par France Culture. En arrivant, sans faire exprès, j'éteins la lumière avec mon coude. Toutes les machines s'éteignent, le contact avec France Culture est coupé, les ordinateurs ont dû être rallumés. La honte. Je m'en suis sorti en leur disant qu'un morceau de scotch éviterait que quelqu'un d'autre suive mon exemple...

Alors que j'attendais mon tour, il y a eu des bruits bizarres. Exactement comme ma machine-à-laver quand elle est en mode essorage: des petits bruits de grincements aigus et un son très grave, comme une dizaine de marteaux. Je dis à la productrice: "Ce n'est pas vraiment le moment de faire sa lessive alors qu'on est en direct à l'antenne, hein?"
Elle va voir où était la machine en question. Oups, c'était la musique jouée dans la salle. Vraiment, Laurent, il est pas à l'avant-garde, hein? En m'asseyant sur le canapé défoncé où va avoir lieu l'interview, je suis présenté à la DJette avec qui je partage le micro. Elle me regarde avec dégoût. J'essaye d'être sympa et poli, et je lui donne une copie d'Überlove qu'elle jette négligemment sur le sofa et ne la regarde plus. La jeter directement dans la poubelle aurait été trop fatigant, apparemment.
Heureusement, ensuite, l'animateur parle de mon livre, de mon disque, de mon expérience d'élu. Je la vois qui ravale un peu sa fierté et s'enfonce doucement dans le canapé, histoire de se faire discrète. Il voit ça et insiste "alors, Miss Caro, t'as été à Detroit?" Elle: "Euh, non... " Plus tard "Alors, Miss Caro, Amsterdam?" "Euh, non..." Voilà. On m'avait parlé de la solidarité pédé, je n'y croyais pas. Maintenant je sais qu'elle existe.

Entretemps, on a passé un extrait de "One For A Moment". Lewis a une voix magnifique, c'est une des chansons les moins folles de l'album, et pourtant... Et bien entre la machine-à-laver et les couinements des disques qui suivent, j'ai l'impression d'être une grosse tarlouze de province complètement hystérique, scotché sur la disco ringarde. J'ai même des mélodies, c'est franchement n'importe quoi, clairement. Ma voisine arrogante retient à peine son envie de vomir. Je manque de l'insulter en direct mais je pense à ma mère qui tient à ce que je reste poli en toutes circonstance. Et puis, j'ai comme un doute: et si je m'étais trompé en sortant ce disque?
L'émission finie, on va boire un verre, je confie mes angoisses à un gars qui était dans le studio alors qu'un mec, sur scène, un énorme chapeau poilu sur la tête, fait vomir son Mac et en squeeze des sons affreux qui font sursauter les gens au bar. Il me rassure: "Mais non, c'est toi qui a raison, ne t'inquiète pas. Tu vois des gens acheter un disque avec des bruits qui les stressent à ce point?" Moi: "Et bien ils ont l'air d'aimer." Lui: "Mais non, ils sont là pour se montrer et se la jouer avant-garde. Inspecte leur iPhone et tu verras que dès qu'ils le peuvent, ils écoutent de la vraie House et des trucs avec des mélodies, même s'ils ne crânent pas avec." Moi: "Un peu comme les électeurs du Front National qui ne déclarent jamais qu'ils votent pour le vieux facho?" Lui: "J'avais pas vu ça comme ça, mais oui, en fait. Mais à gauche. Et en musique."

Bref, j'ai encore beaucoup à apprendre sur la faune branchée parisienne. J'aurais dû porter mes lunettes, déjà, histoire de rajouter quelques points de QI à ma tronche. Aussi, la prochaine fois, il faudrait aussi que j'ai une belle gastro une semaine avant, histoire d'être aussi mince que les autres. C'est quoi le meilleur moyen? Lécher les couvercles de poubelles, boire du jus de caniveau? Pfff, ce qu'il faut souffrir pour être beau...

Passage à Paris

Me voilà enfin rentré à Amsterdam. Jeudi midi, en débarquant du train, passage sur France Info chez Philippe Vallet. La prise va être synthétisée en deux minutes et passera un de ces jours de cette semaine en boucle... Lien de l'émission:
http://www.france-info.com/spip.php?article0&theme=36&sous_theme=39

Samedi matin très très tôt (trop), j'ai été invité sur France Inter par Thierry Steiner et Sandra Freeman. Très sympa, mais trop court, comme d'habitude. Mais ils ont fait une publicité de folie pour mon livre et aussi mon disque. Apparemment le passage d'une minute et demi de Laurent & Lewis a suscité pas mal d'emails... J'ai pu enfin rencontrer le célebrissime et génial Louis-George Tin, mais aussi mettre un visage sur des voix familières. J'ai été très impressionné par le professionnalisme des deux journalistes chargées des niouzes. Le lien:
http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/septneuf_sam/index.php?id=67815

Dimanche soir très tard, c'était au tour de France Culture. J'ai été invité par Mathieu Conquet pour participer à la mythique émission "Minuit/Dix" pour parler du bouquin et du disque en direct du Rex Club. Je me suis retrouvé à côté d'une DJette qui se la pétait mortel mais qui a vite été remise à sa place. Ça a été très vite, encore une fois, mais tout le monde avait l'air content. J'ai vu plein de gens célèbres dont j'ignorais le nom, et j'ai rencontré Stef, qui organise notre concert de juin prochain, et un pote qui est l'étoile montante du PS parisien. Parlé aussi avec le journaliste, qui est super sympa et assez drôle. Le lien:
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/minuit_dix/fiche.php?diffusion_id=62850

Retour lundi par le Thalys avec Martin (le chien). Leur wifi était tellement instable et lent que j'ai peté un plomb et ai fermé le Mac alors que j'avais payé pour tout le trajet. Gros coup de froid et de fatigue, depuis. Paris c'est bien, mais vraiment fatigant.

mercredi 14 mai 2008

"Tu te crois en Hollande?"



Ça fait des mois que j'ai des amis qui débarquent presque en criant "Tu as vu, Laurent, y'a un débat sur l'intégration à la Maison Descartes, c'est ton sujet. Comment ça se fait que tu n'es pas un intervenant ?" C'est vrai, c'est mardi prochain, et ça correspond totalement à ma thèse de doctorat et mon livre qui est sorti il y a un mois et que je vais promouvoir demain et tout le ouiquenne à Paris... Alors, pourquoi?

C'est une très bonne question. J'ai demandé à des amis qui s'y connaissent un peu, dont un qui connaît très bien tout cela de l'intérieur... "Laurent, tu te crois en Hollande, ou quoi? Tu as mis le projecteur sur des dysfonctionnement de la Maison Descartes, en particulier son directeur, et tu t'attends à être invité à parler ?" J'ai joué au naïf: "Mais je n'ai fait que raconter dans mon blogue ce qui se passe, et encore j'ai pas mal édulcoré. Et c'est un programme culturel, ça n'a rien à voir avec la nullité de certaines personnes."
Réponse de cet ami: "On n'est pas en Hollande. Au PvdA tu peux critiquer, on sait que la démocratie c'est aussi l'expression libre. En France, le chef est un dieu qui ne se critique qu'en cachette, et montrer que le roi est nu est un crime de lèse-majesté." Moi: "En 2008 ???" Lui: "Surtout en 2008. Regarde Sarkozy qui s'en prend à la presse. Ne le prends pas personnellement, mais il faut bien comprendre que ce n'est pas parce que la Maison Descartes est à Amsterdam qu'elle fonctionne selon les canons néerlandais. On fonctionne encore avec des gens protégés depuis Paris, des réseaux quasi-coloniaux de récompenses pour services rendus, aucun rapport avec la démocratie, le mérite ou la compétence. Et encore moins avec la liberté d'expression." "Euh..."

Bon... Vous savez que je peux être langue de pute si je veux, mais là je ne vais rien rajouter, tellement je suis honoré d'être ainsi blacklisté. J'ai même une copine qui m'a fait la bise et félicité. Dingue, non ?

Ceci dit, je ne suis pas invisible, rassurez-vous... Rendez-vous ce samedi entre 7h et 9h sur France Inter (on peut aussi l'écouter en ligne), où je risque de débattre avec la secrétaire d'État à la famille, et dimanche soir tard sur France Culture pour les 20 ans du Rex Club. Les autres rendez-vous médiatiques suivent bientôt...

La loi du plus fort...



Lundi j'ai participé à un débat à Liège sur le thème des gays et des médias, en compagnie de Xavier Ess (qui anime une émission sur les genres sur la radio publique belge) et Alain Gerlache, qui est un grand ponte de la RTBF. C'était très intéressant, mais cela m'a aussi rappelé à quel point la Belgique francophone peut être une colonie culturelle de Paris, surtout parmi ses élites. Gerlache n'a pas arrêté de cracher sur les médias gay en disant qu'ils n'étaient pas viables économiquement. Il a essayé de se la jouer économiste expert en marquétique, mais c'était d'autant plus drôle que, aux dernières nouvelles, la RTBF n'est pas vraiment un média privé vivant uniquement de publicité. Plutôt l'inverse même: monstre mal géré qui engloutit des subsides avec avidité... Mais le plus drôle a été quand il s'en est pris aux méchants "communautaristes" qui placent la communauté avant la nation. Je m'attendais à plus d'intelligence de la part d'un Belge qui sait bien de quoi il en retourne dès qu'on parle de communauté. J'ai ensuite parlé avec des Liégois super sympa (et qui ressemble incroyablement à Pierre C., c'en était effrayant) avec qui nous sommes tombés d'accord sur la question. Ça m'a rassuré.

Cela m'a rappelé la discussion que j'avais eue avec Carry, le mari de Bertrand. Alors que Bertrand est un Français crashé à Bruxelles, Carry est un Flamand vivant lui aussi à Bruxelles. Ils se parlent surtout en anglais, même si Carry pousse notre Bébert national à se mettre au kreukreu. Carry m'a raconté que le Roi parlait un néerlandais lamentable et que sa femme, après plus de 40 ans passés dans le royaume, ne captait toujours pas un mot de flamand. Leurs enfants sont presqu'aussi nuls que leur mère: alors que côté francophone ils sont enthousiastes et bavards, côté néerlandophones ils se tiennent très bien et attendent que ça se passe tellement ils ont peur de faire des gaffes car leur kreukreu est vraiment misérable. Cela est perçu par beaucoup comme un forme d'arrogance extrême alors que Maximá, la future reine des Pays-Bas, hispanophone, a passé plusieurs semaines à Vught chez les nonnes à parfaire son kreukreu, avec un résultat non seulement impressionnant, mais aussi très sexy.

Les réactions de Gerlache, notre grand ponte, m'ont rappelé mes analyses sur les élites françaises (voir mon livre, oui oui, achetez le, il est très bien, c'est Lestrade qui le dit) mais aussi le remarques de Carry sur les souverains monolingues d'un pays trilingue: entre pairs tout a l'air normal, mais s'ils sortaient un peu de leur ghetto médiatico-chic, ils se rendraient compte qu'ils sont vraiment à côté de la plaque.
J'ai eu vraiment honte pour lui quand il a essayé de défendre CNN, que j'avais appelé "chaîne de merde" tant le niveau de leur information fait passer les tabloids européens pour des magazines culturelles: approximations nullissimes, correspondants qui ne parlent jamais la langue, cartes fantaisistes, traitement des émeutes en France comme s'il s'agissait de Ben Laden à Bagdad, racisme latent malgré les présentateurs diversifiés... À se mettre toujours du côté du plus fort, on finit par oublier qui on est et ce qu'on doit faire.

Une leçon à retenir? Ceci dit, allez à Liège. Ville géniale, indigènes vraiment sympathiques.

mardi 13 mai 2008

J'ai adoré Liège

Hier j'ai passé la journée à Liège pour participer à un débat. Tout le monde m'avait dit, façon "Bienvenue chez les Ch'tis" que c'était une ville laide et chiante, que tout le monde était édenté, au chômage et semi-clochard. J'avais un peu peur... En fait la ville est magnifique, et les indigènes sont sympas et charmants, et plutôt sexy pour beaucoup d'entre eux.
Plus je m'y suis promené, plus j'ai aimé. Le centre historique (la plupart des photos qui suivent), mais aussi un gratte-ciel noir que je n'ai pas réussi à photographier tellement j'étais amoureux de l'objet. Liège c'est plein de petites rues avec des restos partout, des terrasses sur toutes les places, des passages ultra-mignons et des tours modernistes comme j'aime, quasiment japonaises. La nouvelle gare, presque finie, est une sorte de squelette magnifique. Jamais vu une aussi belle gare, aussi légère et lumineuse...
Niveau humain, c'est probablement un des endroits les pus tolérants d'Occident, avec une intégration plutôt réussie de la plupart des minorités, et des gays qui sont très bien soutenus par les pouvoirs publics, tout comme les artistes. Et en plus les gens sont polis. Bref, j'ai adoré. J'y retourne bientôt y passer un ouiquenne avec Lewis, c'est sûr.












samedi 10 mai 2008

On dirait que ça décolle

Grégory est allé à la Fnac des Halles et dans l'allée centrale, première table, dans les "meilleures ventes sciences humaines", que voit-on? Et oui, "Le grand mélange" (antépénultième de la pile du bas, ou troisième à partir de la gauche, c'est pareil). Prometteur, nan?
L'acheter en ligne? http://www.legrandmelange.fr pour les bonnes adresses...


vendredi 9 mai 2008

Hirsch Ballin et les allochtones

Dans Vrij Nederland:
"J’aimerais bien faire une promenade posthume avec mes parents, qui sont morts trop tôt dans ma vie", dit le ministre CDA de la Justice, Ernst Hirsch Ballin, dans une interview dans laquelle il parle beaucoup de son passé et de ses parents. "Je ne connais que des fragments de leur histoire. Ce sont des morceaux qui forment ensemble une sorte de mosaïque. Mais j’aurais beaucoup aimé en parler avec eux."
"Ceux qui se sont demandés pourquoi le dirigeant CDA a réagi avec une émotivité inhabituelle de sa part à l’intention de brûler ou de déchirer le Coran [dans le film Fitna de Geert Wilders] devraient peut-être s’intéresser de plus près à son passé", écrivent les deux journalistes qui l’ont interviewé. "En tant que fils d’un réfugié juif allemand et d’une mère catholique d’Amsterdam qui se sont rencontrés pendant la guerre, Hirsch Ballin a toujours été conscient du fait que l’identité des gens est composée de plus de dimensions que les manichéens comme Wilders ne jugent possible."
Interrogé sur l’existence de "forces qui veulent faire des allochtones et des musulmans des citoyens de deuxième rang", le ministre répond : "Il y a des processus implicites d’exclusion en cours et ils sont très sournois. J’ai beaucoup coopéré avec des personnes d’origine étrangère à l’Université catholique du Brabant. Je leur ai donné des cours ou je les ai rencontrés ailleurs. La plupart ont réussi. L’un est professeur, un autre inspecteur dans l’enseignement, un troisième directeur général des services dans une mairie. Pourtant, ils me font savoir qu’ils ont le sentiment qu’ils sont classés à part dans les Pays-Bas d’aujourd’hui. Je me rappelle un entretien avec un ancien collègue antillais, qui m’a dit : autrefois je me sentais un Néerlandais antillais et maintenant un allochtone. Je reçois régulièrement des SMS d’eux, avec ce message. Cela m’inquiète." "Je me suis senti personnellement froissé lorsque le groupe PVV à la Chambre a attaqué Nebahat Albayrak à cause de sa double nationalité. Nebahat avait deux ans quand elle est arrivée aux Pays-Bas. C’est une excellente juriste. Elle a été députée et maintenant elle est secrétaire d’Etat. Nebahat est rotterdamoise, elle est néerlandaise !"

http://www.ambafrance.nl/spip.php?article9643

Choix politiques v. professionels

Puisqu'on parle de drapeaux, je vais vous parler du drapeau de la région française où je suis officiellement résident, le Poitou-Charente. Le drapeau officiel est issu du design merdeux élaboré sous Raffarin (officiellement un "communiquant"). Plus "modernité ringarde à la française", tu meurs. Pseudo-modernisme, merde réelle.



Heureusement, il y a des gens dont c'est le métier de faire des drapeaux. Cela demande du talent, mais aussi des connaissances et une culture. Cela donne le magnifique drapeau non-officiel de la région, ci dessous:



On peut le commander via une souscription sur cette page (pour ceux que ça intéresse):
http://svowebmaster.free.fr/souscription.htm


Pareil pour le logo de la ville où j'ai grandi, Massy. On a le logo réalisé dans les années 80 se veut moderne et dynamique (à gauche), il est juste ringard. Et laid. Pourtant, il y un beau logo... ça s'appelle un blason, ça a survécu plusieurs siècles et c'est magnifique. J'ai trouvé cette version un peu électronique sur Wikipedia... C'est comme si chaque président proposait un nouveau drapeau français à chaque fois qu'il est élu pour marquer son emprunte sur le pays. Tout le monde sait que ce serait ridicule et que cela ne servirait qu'à enrichir des pseudo-communiquant. Et pourtant on fait pareil avec les villes, les départements et les régions. Pourquoi?

Fête de l'Europe



Aujourd'hui, c'est la fête de l'Europe, et comme je n'ai pas eu le temps d'aller acheter un drapeau européen, je me contenterai cette année d'un drapeau virtuel en ligne. Pour les amateurs, j'affiche aussi le drapeau réalisé par Rem Koolhaas, qui reprend d'ouest en est les différents drapeaux nationaux. Je le trouve très réussi, même s'il n'est pas facile à dessiner... Bonne fête!

mercredi 7 mai 2008

Le grand mélange décolle?



Je pars la semaine prochaine à Paris pour promouvoir mon livre, mais depuis l'article de Têtu on dirait que quelques personnes l'ont acheté. Pour preuve, le site d'Amazon.fr qui est presque en rupture de stock (voir ici). Ce matin très tôt je suis passé sur Europe 1 (à écouter: la tranche 5h-7h sur http://www.europe1.fr/), on verra si cela a un impact quelconque. À suivre...

lundi 5 mai 2008

L'IJ libéré




(ci-dessus) Hier c'était la journée commémorative des morts tombés pour la liberté. Tout le pays a fait deux minutes de silence vers 20h, et les drapeaux étaient en berne. Beatrix était en noir et le Dam était coupé à la circulation.
Aujourd'hui, on fête la libération du pays, donc on a remonté les drapeaux sur les mâts et le rouge-blanc-bleu est partout. Je n'aime pas trop le nationalisme, mais j'ai aimé tous ces drapeaux au vent, et il ne s'agit pas de nationalisme agressif, mais de célébrer la liberté dont on peut jouir aujourd'hui. Bien que Français, j'étais fier des Pays-Bas. C'est bizarre, hein? J'ai même sorti mon propre drapeau kreukreu que j'ai accroché à ma fenêtre (hier en berne, aujourd'hui en haut du mât)...
Mon seul regret: l'absence de drapeaux européens. Pour 2009?

(ci-dessous) IJmuiden, c'est l'endroit où l'IJ ("Y" sur les vieilles cartes, à prononcer "èï") se jette dans la mer. Les bateaux empruntent cette rivière très contrôlée (c'est devenu une sorte de canal géant) pour passer d'Amsterdam au large, et vice-versa. C'est très impressionnant de voir ces immenses bateaux, que ce soit des bateaux de croisières de luxe ou des porte-conteneurs immatriculés à Panama, passer à côté des minuscules maisons hollandaises bien alignées sur une digue (sur la photo c'est une usine mais le Speedboat allait vraiment vite).

Sur la plage, il suffit de regarder à l'horizon pour voir ces monstres s'approcher doucement du rivage et être englouti dans les terres, apparaissant tout à coup entre deux dunes. En revenant vers Amsterdam (une vingtaine de kilomètres à l'intérieur des terres), on peut observer une partie du port, mais aussi l'activité immobilière autour de la gare centrale. On y construit un nouveau quartier pour les riches, avec plein d'appartements avec vue sur l'IJ.
(Les photos sont un peu dans le désordre...)




À IJmuiden






Comme ce ouiquenne on n'est pas allés à la plage, on s'est rattrapés aujourd'hui. On est allés à IJmuiden, une des seules plages pas trop loin où les chiens sont acceptés. Il faisait beau mais il y avait beaucoup de vent, ce qui faisait voler beaucoup de sable. Dans la bouche, les poils, les fringues, sur le chien et dans les poches.
Martin a adoré. Au moment ou j'écris ces lignes, il ronfle comme un porc et rien ne le réveille...



Pour changer, on a pris le Speedboat à la Gare Centrale qui relie directement Amsterdam à IJmuiden. Par contre, arrivés au port d'IJmuiden, après une grosse demi-heure de marche on s'est résignés à prendre le bus pour arriver à la plage. Sur internet ils disaient que le bateau arrivait juste à côté de la plage. Vu par satellite, peut-être, mais pas avec des chaussures...


dimanche 4 mai 2008

Réactions à l'affaire Minvielle

Depuis la révélation par Têtu de l'affaire Frédéric Minvielle, déchu de sa nationalité pour avoir épousé un Néerlandais (ce n'aurait pas été le cas si l'un des deux avait été une femme), la presse s'est beaucoup intéressé à la question. Outre un passage du France 2, RTL ou France Info, le sujet a été couvert par la plupart des quotidiens français, du Monde au Figaro, Libération lui consacrant même un dossier spécial.
À l'étranger, la presse n'est pas tendre pour la façon dont la France a traité Minvielle. Le Times et CNN se moquent d'un gouvernement qui essaye à tout prix de ne pas aborder la question de l'accès des couples de même sexe au mariage. "Alors que l'histoire de progrès social et de fierté d'avoir donné naissance à la Déclaration universelle des Droits de l'homme ont été oubliées au profit de nations comme l'Espagne, la Belgique ou les Pays-Bas qui ont voté des lois progressistes sur les droits des gays, les Français ont pris un sacré retard." Mêmes sons de cloche en Allemagne au Süddeutsche Zeitung ou au Tagezeitung.
Les réactions côté néerlandais ne sont pas tendres à quelques mois de la présidence française de l'Union européenne: après un Nicolas Sarkozy plus mauvais élève de la zone euro, la presse se gausse aussi d'une France réactionnaire et arriérée, largement dépassée, même par une Espagne sortie depuis peu de la dictature. Même le très réactionnaire Telegraaf est choqué. Sur les forums, les Néerlandais appellent Frédéric à célébrer son nouveau pays et à oublier une France bien ingrate qui ne se souvient plus de son propre "Liberté, Égalité, Fraternité".
De son côté, le président du COC, Frank van Dalen, demande au gouvernement de renégocier avec la France tous les traités bilatéraux et préciser que les mariages sont "sexuellement neutres", ce qui pousserait la France à enfin reconnaître les mariages célébrés aux Pays-Bas, dont ceux entre personnes de même sexe. "Ainsi la France n'a pas à mettre en place un mariage ouvert aux gays chez elle, mais au moins peut-on éviter que de tels problèmes se reproduisent." Van Dale rappelle que de nombreux couples néerlandais résidant en France sont toujours considérés comme célibataires, et que cela entraîne de nombreuses discriminations concrètes pour ces personnes.

samedi 3 mai 2008

Elle est faux



Ah ces oscillations basse fréquence... «Frequencies» de LFO est sorti en 1991, il y a... 17 ans. J'avais 19 ans, et j'avais une faim incroyable de sons électroniques, de sinusoïdales et de boucles d'acide. J'ai adoré cet album pendant des années, et puis je l'ai oublié. Entretemps LFO a produit plusieurs chansons pour Björk, et tous les branchouilles collectionnent ses éditions spéciales encore emballées pour les revendre un jour sur eBay.
C'est en l'écoutant que j'ai réalisé à quel point «Überlove», au-delà de ses tubes disco et de la House américaine, est formée sur les fréquences de LFO: basses synthétiques, boîtes à rythme, robots qui chantent, répétition et silences. Et surtout, cette mélancolie partout, tout le temps. Des machines tristes, un Blues quantique, du Fado made in Intel™.
«Frequencies» de LFO est un album qui a beaucoup vieilli, mais de façon élégante. Des rythmes datés pour une mélancolie électronique intemporelle. Un classique, en somme.

· LFO «Frequencies» (1991) ****

vendredi 2 mai 2008

Überlove et JWTBL sur iTunes



Aujourd'hui j'ai découvert que notre album "Überlove" est déjà sur iTunes dans la plupart des pays occidentaux et au Japon. C'est aussi le cas de notre maxi précédent, "Just Want To Be Loved" et toute sa floppée de remixes. La sortie officielle en CD est prévue dans 3 semaines mais les impatients peuvent donc déjà équiper leur iPod. Dommage que cela ne remplace pas la pochette en carton du CD, réalisée par Pierre Marly, et qui est réellement magnifique.

Lien iTunes de l'album:
http://phobos.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewAlbum?id=278881136&s=143462
Lien iTunes du maxi:
http://phobos.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewAlbum?id=278894636&s=143462
Le CD est déjà disponible en pré-commande à la Fnac et sur Amazon... Il est pas bien ce nouveau distributeur?