vendredi 30 novembre 2007
Conseil: budget voté, discussions intéressantes
Le Conseil de ce soir était intéressant. On a voté pour (ou contre) une quantité impressionnante de motions au budget, et je pense que dans l'ensemble on a fait du bon travail, même si je n'ai pas tout suivi dans les détails: nous sommes un grand parti et pouvons nous permettre de nous spécialiser. Par exemple je n'avais aucune idée ce qu'était une precariobelasting (une "taxe précaire"). Maintenant je sais que c'est une taxe sur l'utilisation de l'espace public (par exemple pour les terrasses), mais quand je l'ai demandé à mes voisins, ils n'avaient aucune idée de quoi on parlait.
J'ai aussi parlé avec Els Willems, la nouvelle élue Amsterdam Anders/De Groenen (un petit parti vert qui a des liens lâches avec GroenLinks) qui est un peu débordée par sa nouvelle tâche. Elle se mélange encore un peu les pinceaux et mes collègues la regardent de haut, alors qu'il y a un an ils n'en menaient pas large non plus. C'est une femme vraiment sympa qui a été prof de français (et le parle parfaitement) et avec qui nous sommes d'accord sur beaucoup de points.
Un grand plaisir de la soirée, c'est le fait que nos trois dames de l'opposition (voir mon billet précédent) ont retiré leur motion et sont tombées d'accord avec moi: la fête de la musique doit procéder du travail des volontaires et le mieux est de mobiliser les gens en amont mais les laisser faire leur fête. J'ai été très heureux d'entendre que l'ensemble des politiques qui en ont parlé ont souligné l'incompétence de la coordinatrice de la fête précédente et les dérives financières de la stichting. D'après ce qu'on m'a dit, une évaluation réalisée par les fonctionnaires chargés de la culture et de l'économie est prête et serait terrible pour la stichting. Je doute qu'ils exercent encore ailleurs dans le futur. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage (les Néerlandais peuvent cliquer ici pour une explication).
(Pour les résidents aux Pays-Bas qui me lisent: préparez dès maintenant votre fête).
Le plaisir que je prends à voir les élues de caractère montrer leur verve me rappelle combien je peux être homo parfois. Les folles du ghetto adorent Rita Verdonk, moi j'ai quelques collègues pour assurer un spectacle à la hauteur de mes envies de girls who kick ass. J'ai adoré la façon dont Bea Mieris, notre cheffe de fraction, a tenu tête l'échevine et aux fonctionnaires de la ville sur une question assez technique sur le stationnement pour handicapés: elle a obtenu, tout sourire et après une pause technique, que l'arrondissement se range à ses côtés. Chapeau.
Le bijou de la soirée a été la sortie de notre chère Odette Taminiau qui tenait à ses terrasses chauffées. Bonne perdante (elle savait que c'était un combat perdu d'avance, et ce n'est pas faute d'avoir tout essayé), elle nous a fait beaucoup rire avec un verbe acéré et un sens de la formule assez exceptionnel. Si j'arrive à mettre la main sur sa sortie verbale, je vous la traduirai.
Le Conseil clos, nous sommes aller célébrer le vote du budget à grand renfort de vin, de bière et de petits fours (pas du Lenôtre, loin de là, je vous rassure). J'ai pu faire (enfin) la connaissance de Petra Snelders de GroenLinks. Une femme vraiment sympathique et drôle avec laquelle je suis aussi d'accord sur de nombreux points. On a eu, avec elle et Els, une discussion passionante sur l'émancipation, l'école et l'intégration. Je me sens souvent très seul sur la question, et c'était une révélation de pouvoir parler avec des gens avec qui je partage grand nombre d'opinions sur le sujet.
La politique, c'est parfois dur, mais ça reste passionnant. Parfois même, c'est un vrai plaisir.
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jeudi 29 novembre 2007
Le drame de Groningue dans Têtu+
La radio francophone des Pays-Bas en ligne
La radio francophone des Pays-Bas, qui n'émet pour l'instant que quelques heures par semaine, est désormais présente en ligne: http://www.radiofrancophone.nl
Les animateurs, journalistes, webmaistres et reporters sont tous des volontaires, ce qui ne veut pas dire que le travail laisse à désirer, loin de là. En fait je suis assez fier d'eux, surtout qu'ils sont véritablement francophones, c'est à dire de toutes les nationalités. Ils sont occupés aussi bien à parler de la vie de tous les jours aux Pays-Bas que de politique, organiser des fêtes ou promouvoir la musique du monde entier.
On peut aussi aller voir leurs photos en ligne:
http://www.flickr.com/photos/radiofrancophonenl/
La fête de la musique doit venir de la base, pas être imposée d'en haut
Ce soir, on vote le budget et les diverses motions et amendements au Conseil municipal. Pas mal de choses sont déjà pliées: hier soir les négociations et modifications allaient bon train pour obtenir les meilleurs solutions avec le plus large support possible des élus.
J'ai un problème avec une motion signées par trois femmes des partis d'opposition (Odette Taminiau du VVD, l'adorable Agnès Simon du CDA et Daphna Brekveld du parti local VOZ) sur la fête de la musique 2008. Je pense que la fête doit venir de la société et ne pas être organisée d'en haut (on a vu l'année dernière quelle catastrophe cela a engendré), et que s'il n'y a pas de volontaires (que ce soit des musiciens, des organisateurs de scènes ou des cafés, quitte à ce qu'ils s'unissent pour faire de la publicité), c'est que l'idée ne prend pas. Pas de volontaires, pas de fête, point.
Je ne comprends donc pas trop l'idée de leur motion: je les soutiens par affection pour elles, mais en même temps si elles veulent tant qu'il y ait une fête, elles n'ont qu'à mobiliser leur base et leurs réseaux pour qu'ils montent leurs concerts.
Elles n'ont pas vraiment l'air de comprendre, et la chère Odette Taminiau (une femme du monde avec qui nous avons de nombreux points d'accords et que j'aime beaucoup, femme de l'ancien maire travailliste d'Amsterdam Ed van Thijn) dit que ce n'est pas son rôle de mobiliser. Mobiliser pour les élections ne lui pose pas problème, mais pour un projet gratuit dont personne ne peut vivre financièrement, si.
Clairement, on a affaire à deux modèles politiques: à ma gauche (mon parti) une vision sociale-démocrate où le lien social procède aussi du volontariat et des actions gratuites pour un plaisir collectif (ici: une fête), et à ma droite (les libéraux) une vision mercantiliste où les gens ne travaillent que s'ils en tirent un bénéfice financier (profit ou subsides étatiques). Ma vision est peut-être naïve, mais la leur est quand même cynique.
Je vois que de nombreux groupes de volontaires (que ce soit à l'Alliance française et ses 10.000 membres, au sein des Amis de la fête, la radio francophone, des groupes dans l'arrondissement du Centre, à Bijlmer ou dans le Diamantbuurt, Radio Oh Là Là, des groupes de musique et des chorales, l'Église africaine dans le Nieuwe Pijp) sont très intéressés. Les cafés du quartiers semblent aussi enthousiastes (il n'arrêtent pas de me demander quand ils peuvent s'y atteler: je leur dit qu'ils s'y mettent avec les conseils donnés sur le site http://www.fetedelamusique.nl). L'intéret est là.
Le seul problème est, me semble-t-il, l'interventionisme étatique, et, dans mon arrondissement, la rapacité des gens de la Stichting Feest der muziek, qui ont réussi avec 25.000 euros à planter la fête de l'années dernière et adoreraient se faire payer à nouveau. Non seulement ils ont cassé la dynamique des volontaires et se sont mis à dos l'essentiel des cafés du quartier, mais en plus ils ont englouti tout cet argent sans arriver à mobiliser le quartier, sans faire de plan communication, tout en maintenant la presse dans l'ignorance la plus totale. Une réussite dans la nullité que je trouve franchement impressionnante. Tellement d'incompétance avec un tel budget, c'est à saluer.
En attendant, dites à vos amis musiciens et mélomanes qu'ils peuvent déjà se préparer, que ce soit à Amsterdam ou n'importe où dans le monde: http://www.fetedelamusique.nl
J'ai un problème avec une motion signées par trois femmes des partis d'opposition (Odette Taminiau du VVD, l'adorable Agnès Simon du CDA et Daphna Brekveld du parti local VOZ) sur la fête de la musique 2008. Je pense que la fête doit venir de la société et ne pas être organisée d'en haut (on a vu l'année dernière quelle catastrophe cela a engendré), et que s'il n'y a pas de volontaires (que ce soit des musiciens, des organisateurs de scènes ou des cafés, quitte à ce qu'ils s'unissent pour faire de la publicité), c'est que l'idée ne prend pas. Pas de volontaires, pas de fête, point.
Je ne comprends donc pas trop l'idée de leur motion: je les soutiens par affection pour elles, mais en même temps si elles veulent tant qu'il y ait une fête, elles n'ont qu'à mobiliser leur base et leurs réseaux pour qu'ils montent leurs concerts.
Elles n'ont pas vraiment l'air de comprendre, et la chère Odette Taminiau (une femme du monde avec qui nous avons de nombreux points d'accords et que j'aime beaucoup, femme de l'ancien maire travailliste d'Amsterdam Ed van Thijn) dit que ce n'est pas son rôle de mobiliser. Mobiliser pour les élections ne lui pose pas problème, mais pour un projet gratuit dont personne ne peut vivre financièrement, si.
Clairement, on a affaire à deux modèles politiques: à ma gauche (mon parti) une vision sociale-démocrate où le lien social procède aussi du volontariat et des actions gratuites pour un plaisir collectif (ici: une fête), et à ma droite (les libéraux) une vision mercantiliste où les gens ne travaillent que s'ils en tirent un bénéfice financier (profit ou subsides étatiques). Ma vision est peut-être naïve, mais la leur est quand même cynique.
Je vois que de nombreux groupes de volontaires (que ce soit à l'Alliance française et ses 10.000 membres, au sein des Amis de la fête, la radio francophone, des groupes dans l'arrondissement du Centre, à Bijlmer ou dans le Diamantbuurt, Radio Oh Là Là, des groupes de musique et des chorales, l'Église africaine dans le Nieuwe Pijp) sont très intéressés. Les cafés du quartiers semblent aussi enthousiastes (il n'arrêtent pas de me demander quand ils peuvent s'y atteler: je leur dit qu'ils s'y mettent avec les conseils donnés sur le site http://www.fetedelamusique.nl). L'intéret est là.
Le seul problème est, me semble-t-il, l'interventionisme étatique, et, dans mon arrondissement, la rapacité des gens de la Stichting Feest der muziek, qui ont réussi avec 25.000 euros à planter la fête de l'années dernière et adoreraient se faire payer à nouveau. Non seulement ils ont cassé la dynamique des volontaires et se sont mis à dos l'essentiel des cafés du quartier, mais en plus ils ont englouti tout cet argent sans arriver à mobiliser le quartier, sans faire de plan communication, tout en maintenant la presse dans l'ignorance la plus totale. Une réussite dans la nullité que je trouve franchement impressionnante. Tellement d'incompétance avec un tel budget, c'est à saluer.
En attendant, dites à vos amis musiciens et mélomanes qu'ils peuvent déjà se préparer, que ce soit à Amsterdam ou n'importe où dans le monde: http://www.fetedelamusique.nl
mercredi 28 novembre 2007
Après Théo van Gogh et Ayaan Hirsi Ali, c'est au tour de Geert Wilders de devenir "cinéaste"
Déjà le fait que Theo van Gogh soit désormais présenté comme "cinéaste" me posait des problèmes (il a fait des films, certes; j'ai fait des pâtes, est-ce que cela fait de moi un chef?), mais maintenant c'est au tour du populistissime Geert Wilders de vouloir se faire de la pub facile, avec, vous l'aurez compris, le projet d'un film. Surprise, il portera sur... l'Islam.
Panique à La Haye, déjà soulagés que le coup des caricatures ait eu lieu au Danemark et pas ici, mais où on sent que ça va chauffer avec le nouveau hobby de Geert. Sa passion pour le septième art est aussi ancienne que son islamophobie est subtile, c'est dire, et l'on sent que le seul but c'est se faire mousser, cracher sur les arabes et jouer à la victime, pas léguer une œuvre grandiose à l'humanité. La vanité de ces politiciens investis d'une mission et qui pensent qu'ils peuvent tout faire me laisse pantois.
J'imagine déjà le prochain épisode: monter un resto trois étoiles uniquement avec des recettes au porc et au chien, lancer un spectacle de trapézistes néo-classique avec des femmes voilées mais seins-nus, créer une chorégraphie avant-gardiste avec des versets du Coran enveloppés d'ironie, et pourquoi pas une exposition caligraphique en arabe avec des insultes au prophètes.
Wilders, héros du nouvel individualisme xénophobe sans limites, symptôme d'une élite arrogante et ignorante ou juste cas psychiatrique? Vos réponses par email.
Dans la presse néerlandaise:
Le Telegraaf annonce à la une un « film provocateur de Wilders ». « L’émotion est grande dans les milieux gouvernementaux », explique le journal populaire, « à l’annonce des projets de film de Geert Wilders. Le leader du PVV prépare dans la plus grande discrétion un téléfilm provocateur sur le Coran, qui doit paraître sur les écrans à la fin du mois de janvier. (...) Ce film est une mise en accusation du Coran. Des extrait du livre sacré des musulmans seront présentés devant la caméra dans un style comparable à celui de ’Submission’. Ce film de Théo Van Gogh avait provoqué une réaction de colère dans les milieux musulmans ; son réalisateur a été assassiné en 2004 par un musulman radical peu avant sa sortie. Wilders accepte de confirmer qu’il prépare un film dans lequel le Coran occupe une place centrale.
‘Dans mon film, cela conduit à quelque chose’, précise l’homme politique, qui refuse de révéler si par exemple il déchire un Coran : ‘Je ne veux rien dire, il faudra aller voir mon film’. Les projets cinématographiques de Wilders préoccupent vivement le gouvernement. En plus de problèmes de sécurité dans notre pays, celui-ci pourrait également déclencher des réactions néerlandophobes dans les pays musulmans. Les trois ministères concernés - affaires étrangères, justice et intérieur - en discutent avec Wilders. Le coordinateur national pour le terrorisme, Tjibbe Joustra, est impliqué dans les entretiens. Un porte-parole de la Justice fait savoir que ‘le gouvernement met tout en œuvre pour se préparer à une discussion subite et violente à l’intérieur comme à l’extérieur’. Wilders a déclaré dans le passé que les musulmans devraient déchirer la moitié du Coran s’ils voulaient rester aux pays-Bas ; il a également comparé le livre à ‘Mein Kampf’. Le leader du PVV est en discussion avec une chaîne de télévision pour diffuser son film ; il envisage également d’utiliser le temps d’émission réservé aux partis politiques pour le diffuser ».
Hommes politiques « investis d’une mission » Le Trouw est d’avis que « les hommes politiques investis d’une mission ne durent jamais longtemps ». « Un parti politique en bonne santé est composé de gens enthousiastes qui veulent imprimer leur marque à la société. A l’intérieur de chaque parti, il y a même une catégorie particulière, souvent modeste, de gens dont l’enthousiasme surpasse celui de leurs collègues - ce sont les politiciens investis d’une mission personnelle. Si tout se passe bien, ils représentent un plus pour leur parti .... mais parfois, ils dépassent les bornes, et ils laissent derrière eux un parti abasourdi ou dans certains cas soulagé. (...) Au PvdA, depuis la radiation d’Esfan Jami, le calme est revenu (...) Mais il resurgira quelque part, parce que les politiciens qui se sentent investis d’une mission ont tendance à changer de parti. Cela fut le cas d’Ayaan Hirsi Ali, qui après un bref passage au PvdA fut accueillie à bras ouverts par le VVD. A ses yeux, le VVD ne représentait qu’un podium, a-t-elle répété à plusieurs reprises, pour faire connaître ses idées et ses propositions sur l’Islam et l’injustice faite aux femmes. Elle ne s’intéressait pas au message libéral en général.
Hirsi Ali est devenue l’une des femmes les plus influentes du monde (selon Time Magazine), mais aux Pays-Bas, son rôle semble terminé. Le VVD bénéficie d’une solide expérience en terme de politiciens à forte personnalité. Dans deux cas, Geert Wilders et Rita Verdonk, la mission ne s’est révélée, comme pour Paul sur le chemin de Damas, que lorsqu’ils ont commencé à jouer un rôle politique actif. Wilders avait au VVD la réputation d’un ambitieux péroxydé avec des opinions tranchées sur la politique étrangère et la WAO (incapacité de travail). Son opposition à l’entrée de la Turquie dans l’UE a provoqué son exclusion du parti. Ce n’est qu’après cela qu’il s’est senti porté par une mission contre l’Islam. Rita Verdonk n’a vu la lumière que lorsque dans ses fonctions de ministre, les sondages ont montré qu’elle jouissait d’une grande popularité et qu’elle a reçu d’énormes sacs de courrier. Verdonk a laissé derrière elle un parti déchiré, qui avait déjà été fortement secoué par le passage de Wilders et d’Hirsi Ali.
Il est indéniable que Pim Fortuyn compte parmi les plus grands dans le domaine des personnes convaincues de détenir la clef en or qui permettra de résoudre les problèmes de la société. Fortuyn est allé frapper à la porte de la plupart des partis, mais tous l’ont refusé, et il a fini par créer son propre parti. Le CDA n’a pas non plus été épargné : on se rappelle encore le cas de Jacques de Milliano, le visage de Médecins sans Frontières dans les années quatre vingt dix. Son engagement au sein du CDA, parti conservateur, a été une source d’étonnement pour tout le monde, et l’on n’était pas encore revenu de sa stupéfaction qu’il avait déjà claqué la porte à cause d’une politique d’asile qu’il jugeait trop inhumaine. Il a annoncé par la suite qu’il comptait fonder son propre mouvement, mais il y a finalement renoncé ».
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=9093
Panique à La Haye, déjà soulagés que le coup des caricatures ait eu lieu au Danemark et pas ici, mais où on sent que ça va chauffer avec le nouveau hobby de Geert. Sa passion pour le septième art est aussi ancienne que son islamophobie est subtile, c'est dire, et l'on sent que le seul but c'est se faire mousser, cracher sur les arabes et jouer à la victime, pas léguer une œuvre grandiose à l'humanité. La vanité de ces politiciens investis d'une mission et qui pensent qu'ils peuvent tout faire me laisse pantois.
J'imagine déjà le prochain épisode: monter un resto trois étoiles uniquement avec des recettes au porc et au chien, lancer un spectacle de trapézistes néo-classique avec des femmes voilées mais seins-nus, créer une chorégraphie avant-gardiste avec des versets du Coran enveloppés d'ironie, et pourquoi pas une exposition caligraphique en arabe avec des insultes au prophètes.
Wilders, héros du nouvel individualisme xénophobe sans limites, symptôme d'une élite arrogante et ignorante ou juste cas psychiatrique? Vos réponses par email.
Dans la presse néerlandaise:
Le Telegraaf annonce à la une un « film provocateur de Wilders ». « L’émotion est grande dans les milieux gouvernementaux », explique le journal populaire, « à l’annonce des projets de film de Geert Wilders. Le leader du PVV prépare dans la plus grande discrétion un téléfilm provocateur sur le Coran, qui doit paraître sur les écrans à la fin du mois de janvier. (...) Ce film est une mise en accusation du Coran. Des extrait du livre sacré des musulmans seront présentés devant la caméra dans un style comparable à celui de ’Submission’. Ce film de Théo Van Gogh avait provoqué une réaction de colère dans les milieux musulmans ; son réalisateur a été assassiné en 2004 par un musulman radical peu avant sa sortie. Wilders accepte de confirmer qu’il prépare un film dans lequel le Coran occupe une place centrale.
‘Dans mon film, cela conduit à quelque chose’, précise l’homme politique, qui refuse de révéler si par exemple il déchire un Coran : ‘Je ne veux rien dire, il faudra aller voir mon film’. Les projets cinématographiques de Wilders préoccupent vivement le gouvernement. En plus de problèmes de sécurité dans notre pays, celui-ci pourrait également déclencher des réactions néerlandophobes dans les pays musulmans. Les trois ministères concernés - affaires étrangères, justice et intérieur - en discutent avec Wilders. Le coordinateur national pour le terrorisme, Tjibbe Joustra, est impliqué dans les entretiens. Un porte-parole de la Justice fait savoir que ‘le gouvernement met tout en œuvre pour se préparer à une discussion subite et violente à l’intérieur comme à l’extérieur’. Wilders a déclaré dans le passé que les musulmans devraient déchirer la moitié du Coran s’ils voulaient rester aux pays-Bas ; il a également comparé le livre à ‘Mein Kampf’. Le leader du PVV est en discussion avec une chaîne de télévision pour diffuser son film ; il envisage également d’utiliser le temps d’émission réservé aux partis politiques pour le diffuser ».
Hommes politiques « investis d’une mission » Le Trouw est d’avis que « les hommes politiques investis d’une mission ne durent jamais longtemps ». « Un parti politique en bonne santé est composé de gens enthousiastes qui veulent imprimer leur marque à la société. A l’intérieur de chaque parti, il y a même une catégorie particulière, souvent modeste, de gens dont l’enthousiasme surpasse celui de leurs collègues - ce sont les politiciens investis d’une mission personnelle. Si tout se passe bien, ils représentent un plus pour leur parti .... mais parfois, ils dépassent les bornes, et ils laissent derrière eux un parti abasourdi ou dans certains cas soulagé. (...) Au PvdA, depuis la radiation d’Esfan Jami, le calme est revenu (...) Mais il resurgira quelque part, parce que les politiciens qui se sentent investis d’une mission ont tendance à changer de parti. Cela fut le cas d’Ayaan Hirsi Ali, qui après un bref passage au PvdA fut accueillie à bras ouverts par le VVD. A ses yeux, le VVD ne représentait qu’un podium, a-t-elle répété à plusieurs reprises, pour faire connaître ses idées et ses propositions sur l’Islam et l’injustice faite aux femmes. Elle ne s’intéressait pas au message libéral en général.
Hirsi Ali est devenue l’une des femmes les plus influentes du monde (selon Time Magazine), mais aux Pays-Bas, son rôle semble terminé. Le VVD bénéficie d’une solide expérience en terme de politiciens à forte personnalité. Dans deux cas, Geert Wilders et Rita Verdonk, la mission ne s’est révélée, comme pour Paul sur le chemin de Damas, que lorsqu’ils ont commencé à jouer un rôle politique actif. Wilders avait au VVD la réputation d’un ambitieux péroxydé avec des opinions tranchées sur la politique étrangère et la WAO (incapacité de travail). Son opposition à l’entrée de la Turquie dans l’UE a provoqué son exclusion du parti. Ce n’est qu’après cela qu’il s’est senti porté par une mission contre l’Islam. Rita Verdonk n’a vu la lumière que lorsque dans ses fonctions de ministre, les sondages ont montré qu’elle jouissait d’une grande popularité et qu’elle a reçu d’énormes sacs de courrier. Verdonk a laissé derrière elle un parti déchiré, qui avait déjà été fortement secoué par le passage de Wilders et d’Hirsi Ali.
Il est indéniable que Pim Fortuyn compte parmi les plus grands dans le domaine des personnes convaincues de détenir la clef en or qui permettra de résoudre les problèmes de la société. Fortuyn est allé frapper à la porte de la plupart des partis, mais tous l’ont refusé, et il a fini par créer son propre parti. Le CDA n’a pas non plus été épargné : on se rappelle encore le cas de Jacques de Milliano, le visage de Médecins sans Frontières dans les années quatre vingt dix. Son engagement au sein du CDA, parti conservateur, a été une source d’étonnement pour tout le monde, et l’on n’était pas encore revenu de sa stupéfaction qu’il avait déjà claqué la porte à cause d’une politique d’asile qu’il jugeait trop inhumaine. Il a annoncé par la suite qu’il comptait fonder son propre mouvement, mais il y a finalement renoncé ».
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=9093
mardi 27 novembre 2007
Rutte: "Rita et Geert sont populistes"
Le lideur maximo du VVD, Mark Rutte, se réveille: Rita (Verdonk) et Geert (Wilders) sont des populistes. Quelle perspicacité. Il lui a fallu trois ans pour s'en rendre compte. Je vous laisse déguster ces morceaux choisis.
Dans la presse néerlandaise:
« Rutte accuse le PVV et Verdonk de tromperie », annonce le Volkskrant. Le leader du VVD, Mark Rutte, dans un article co-signé du député VVD Joshua Livestro publié en page d’opinion du Volkskrant, accuse « le leader du PVV Geert Wilders et l’ancienne ministre Rita Verdonk de dissimuler leur absence de fond derrière un ton populiste. »
« C’est la première fois », relève le Volkskrant, « que Rutte et le député VVD Livestro s’opposent si durement à leurs rivaux électoraux de droite. Wilders qualifie cet article de ‘manifestation de désespoir d’un homme politique qui a peur, n’arrive pas à être reconnu comme leader et voit son parti diminuer’. Verdonk n’a pas encore voulu réagir. Selon Mark Rutte, les leaders de la ‘nouvelle politique’ (Verdonk et Wilders), se rendent coupables de rhétorique bon marché en ignorant la loi dans leurs propositions. ‘Pour la nouvelle politique, tout est baratin haguenois. Les principes constitutionnels sont là pour torturer les esprits, les lois ne servent qu’à gêner et les citoyens se fichent pas mal des détails. Ce qui compte, c’est de se montrer énergique. Evénements médiatiques, ‘petites phrases’ et photos doivent créer l’image d’un candidat X ou Y impatient de faire le ménage dans les Ecuries d’Augias de La Haye. Rutte n’a pas davantage pu découvrir la moindre vision politique, sauf que Wilders et verdonk se laissent guider par les sondages pour ‘coller le plus possible à la vague de l’opinion’.
Le leader VVD expliquer que celui qui se veut novateur ne ‘doit pas avoir peur de ramer’ ; cela veut dire prendre ses responsabilités et se battre de façon démocratique pour obtenir des changements : ‘Ceux qui pensent pouvoir changer le monde à coups de petites phrases mentent non seulement à leurs électeurs, mais ils se mentent aussi à eux-mêmes’. Selon le leader VVD, les prochaines années seront le cadre d’une expérience unique aux Pays-Bas : pour la première fois, les électeurs devront se décider « en faveur d’une présentation bien emballée ou bien en faveur de propositions de réformes solides ».
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=9092
Dans la presse néerlandaise:
« Rutte accuse le PVV et Verdonk de tromperie », annonce le Volkskrant. Le leader du VVD, Mark Rutte, dans un article co-signé du député VVD Joshua Livestro publié en page d’opinion du Volkskrant, accuse « le leader du PVV Geert Wilders et l’ancienne ministre Rita Verdonk de dissimuler leur absence de fond derrière un ton populiste. »
« C’est la première fois », relève le Volkskrant, « que Rutte et le député VVD Livestro s’opposent si durement à leurs rivaux électoraux de droite. Wilders qualifie cet article de ‘manifestation de désespoir d’un homme politique qui a peur, n’arrive pas à être reconnu comme leader et voit son parti diminuer’. Verdonk n’a pas encore voulu réagir. Selon Mark Rutte, les leaders de la ‘nouvelle politique’ (Verdonk et Wilders), se rendent coupables de rhétorique bon marché en ignorant la loi dans leurs propositions. ‘Pour la nouvelle politique, tout est baratin haguenois. Les principes constitutionnels sont là pour torturer les esprits, les lois ne servent qu’à gêner et les citoyens se fichent pas mal des détails. Ce qui compte, c’est de se montrer énergique. Evénements médiatiques, ‘petites phrases’ et photos doivent créer l’image d’un candidat X ou Y impatient de faire le ménage dans les Ecuries d’Augias de La Haye. Rutte n’a pas davantage pu découvrir la moindre vision politique, sauf que Wilders et verdonk se laissent guider par les sondages pour ‘coller le plus possible à la vague de l’opinion’.
Le leader VVD expliquer que celui qui se veut novateur ne ‘doit pas avoir peur de ramer’ ; cela veut dire prendre ses responsabilités et se battre de façon démocratique pour obtenir des changements : ‘Ceux qui pensent pouvoir changer le monde à coups de petites phrases mentent non seulement à leurs électeurs, mais ils se mentent aussi à eux-mêmes’. Selon le leader VVD, les prochaines années seront le cadre d’une expérience unique aux Pays-Bas : pour la première fois, les électeurs devront se décider « en faveur d’une présentation bien emballée ou bien en faveur de propositions de réformes solides ».
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=9092
Mercredi, journée chargée
Demain mercredi je dois me lever aux aurores pour aller expliquer live pour NOS Radio ce qui se passe en France avec les nouvelles émeutes (à écouter sur Nederland 1 vers 8h du matin). Il se peut que je doive aussi faire de même pour la télévision publique, je le saurai au dernier moment. Si cela a lieu, cela sera diffusé en soirée, alors que je serai en conseil.
Le soir, en effet, conseil municipal avec vote du budget. Très important. Je n'ai pas proposé d'amendement car le dossier économie est encore un peu vide, ce sera plutôt pour l'année prochaine. Pareil pour le "milieu" (environnement).
Il y a des amendements qui circulent autour de la fête de la musique. Je pense qu'il ne doit y avoir de l'argent, éventuellement, que pour que l'arrondissement communique sur la fête et se distingue des autres villes qui en auront aussi une (éventuellement via un bureau de communication professionnel). Si l'argent va de nouveau dans la poche d'une coordinatrice incompétente et menteuse, non seulement je fais un scandale mais je ne sais pas si je peux rester dans ma fraction, cela voudra dire qu'on m'a menti. L'échevin m'a assuré que si de l'argent est débloqué il ira à des vrais professionnels, et certainement pas à la stichting qui a déjà causé tant de dégâts. Je le prends au mot, et on verra.
Pour ceux qui sont tentés, il est déjà possible de planifier votre fête de la musique. Le site fetedelamusique.nl explique comment s'y prendre...
Le soir, en effet, conseil municipal avec vote du budget. Très important. Je n'ai pas proposé d'amendement car le dossier économie est encore un peu vide, ce sera plutôt pour l'année prochaine. Pareil pour le "milieu" (environnement).
Il y a des amendements qui circulent autour de la fête de la musique. Je pense qu'il ne doit y avoir de l'argent, éventuellement, que pour que l'arrondissement communique sur la fête et se distingue des autres villes qui en auront aussi une (éventuellement via un bureau de communication professionnel). Si l'argent va de nouveau dans la poche d'une coordinatrice incompétente et menteuse, non seulement je fais un scandale mais je ne sais pas si je peux rester dans ma fraction, cela voudra dire qu'on m'a menti. L'échevin m'a assuré que si de l'argent est débloqué il ira à des vrais professionnels, et certainement pas à la stichting qui a déjà causé tant de dégâts. Je le prends au mot, et on verra.
Pour ceux qui sont tentés, il est déjà possible de planifier votre fête de la musique. Le site fetedelamusique.nl explique comment s'y prendre...
Descartes: Tanguy nous écrit
Alors que j'ai appris que le directeur de la Maison Descartes a réagi en internet aux messages postés sur ce blogue, surtout sur le ton de "tout va pour le mieux et je vous félicite" (ça s'appelle du déni ou du cynisme, ça dépend du point de vue), voilà que quelqu'un réagit officiellement. Après les bizareries de l'autre jour, avec les messages postés à la place des autres et les insultes plus ou moins anonymes, il était temps.
Notre élu, Tanguy Le Breton, nous envoie un message qui correspond en grand partie à mes analyses. Comme il le demande lui-même, que ceux qui ont des idées, des doléances et des témoignages lui envoient un message.
<< Laurent, Je partage ton sentiment et ton inquiétude. Je vais parler ici uniquement de ma perception du problème immobilier de la Maison Descartes et des pistes de réflexions qui existent et qui mériteraient d’être étudiées.
Je ne parlerai donc pas ici de la situation complexe, parfois injuste, des différents statuts de personnels (c’est un sujet interne à l’établissement à aborder en comité d’établissement), ni du centre de cours, cohérent et préservé, avec son équipe pédagogique qui fonctionne bien - toute dédiée avec compétence aux centaines d’étudiants - et qui fait la réputation du centre linguistique « Maison Descartes ». Je rappelle aussi que l’Institut Français des Pays-Bas se consacre essentiellement - par sa mission - aux néerlandais. Il faut garder cela à l’esprit, lorsque, à tord ou à raison, on peut se sentir parfois délaissés. Ceci étant dit, cela ne nous empêche pas d’être concernés par l’Institut français et d’avoir une opinion sur ce qui pourrait être amélioré, et de le faire savoir.
La situation immobilière de la Maison Descartes (Consulat inclus), est en effet très préoccupante au point de douter :
- soit de la volonté du Ministère des affaires étrangères de croire en son avenir (il y a régulièrement des inspections venant de Paris)
- soit de la capacité de l’Institut Français à impulser une politique immobilière à la hauteur du site et du potentiel exceptionnel qu’il représente. La « verrue » immobilière qu’est l’ancienne salle de cinéma – détruite et laissée à l’abandon depuis … 3ans ! – en est l’illustration, mais un simple coup d’œil sur les boiseries des fenêtres ou sur l’état des façades donne l’indication du niveau d’indigence auquel l’état français soumet ce bâtiment néerlandais depuis qu’il en est devenu propriétaire (il y a 40-50 ans).
Dans un pays ou n’importe qu’elle institution publique ou privée se fait un devoir moral – et économique – d’entretenir avec fierté ses bâtiments, c’est un peu honteux. Je m’interroge sur sa conformité aux normes de sécurité, et encore plus aux normes d’accessibilités au Public. 4.000 mètres carres sur 4 niveaux et … pas d’ascenseur. Qu’il n’y ait pas de moyens financiers à hauteur d’un entretien minimal, ce n’est pas très responsable de la part du propriétaire.
Qu’il n’y ait aucun plan d’ensemble sur la destination des bâtiments, aucun projet à terme sur ce que l’on souhaite faire de ce lieu exceptionnel, c’est beaucoup plus grave... Pourtant les moyens existent, avec de la volonté, de l’imagination et du bon sens :
- je ne peux pas parler ici des efforts propres à l’Institut et à l’Ambassade dans ses négociations budgétaires avec le Ministère des affaires étrangères à faire abonder les moyens nécessaires à l’entretien et au développement de l’établissement, mais il est clair que c’est d’abord en interne que cette situation devrait être résolue et pérennisée. Il faut savoir que ce problème ne concerne pas seulement la Maison Descartes, mais une bonne partie du patrimoine immobilier du Ministère (en France et dans le monde)
- les monuments historiques néerlandais seraient très honorés de participer financièrement à tout projet de rénovation, encoure faut-il qu’on le leur demande… et pour cela il faut d’abord avoir un projet de rénovation
- pourquoi ne pas héberger dans les centaines de mètres de carrés disponibles à la Maison Descartes (seconde étage, appartements non utilisés, etc.), d’autres institutions françaises comme par exemple la Maison de la France qui loue, à 150 mètres de la, un immeuble entier sur le Prinsegracht !
- autre possibilité d’obtenir des moyens financiers supplémentaires : la Chambre Française de Commerce et d’Industrie (CFCI) loue – avec l’Agence pour les Investissements Internationaux (Ministère de l'économie) et France Emploi - un étage entier d’une tour de bureaux qui devra être fermée pour rénovation d’ici 1 ou 2 ans.
Il y aurait la aussi une opportunité à saisir pour la Maison Descartes de leur proposer de les accueillir dans des conditions intéressantes pour chacun Ce n’est pas rêver que d’imaginer une « Autre » Maison Descartes, avec ces partenaires français accueillis en son sein et lui donnant un tout autre aspect, drainant ainsi des publics complémentaires et apportant un supplément de vie à l’ensemble pendant toute la journée ; dans ces conditions, alors d’autres projets – toujours négligés jusqu'à présent – se feraient alors plus réalisable, comme celui d’un café-bistrot français au cœur de la Maison Descartes et qui apporterait beaucoup :
- d’abord des recettes importantes par le biais d’une convention/concession avec un partenaire privé, pour l’Institut pour la mise à disposition des lieux sur le modèle de ce qui se fait à Berlin (Consulat/Ambassade) ou à Barcelone (Institut Français)
- plus de vie dans l’établissement : au delà de l’aspect financier, c’est surtout l’impact sur la vie quotidienne de l’établissement qui est le grand bénéfice. C’est d’emblée un lieu structurant qui draine en permanence une affluence tant interne qu’externe et notamment pour nos amis néerlandais qui seraient oh combien ravi d’une telle initiative. Ce sont aussi les expositions et la bibliothèque qui en seraient indirectement les bénéficiaires
- une image d’ouverture sur l’extérieur : l’autre bénéfice c’est celui de l’image extérieure : nous « français » avons encore dans le domaine des usages culinaires différents dont les néerlandais sont très friands ; le succès impressionnant de la nouvelle boulangerie sur Olympiaplein en est l’illustration : quand on a un projet de qualité et que l’on est confiant dans son offre, le public suit.
Sur le problème global de la situation immobilière de la Maison Descartes – et je n’ai pas parlé des espaces exigües dévolus au Consulat – je souhaiterais connaître les idées de ceux qui se sentent concernés par l’avenir de ce bel institut et qui veulent apporter leurs idées. Ils peuvent réagir sur ce BLOG ou bien m’envoyer un email : tanguy@lelionbleu.nl. J’interviendrai ensuite auprès de M. le Directeur de l’Institut Français et auprès de M. l’Ambassadeur, pour confronter les projets et essayer d’obtenir des réponses sur des questions posées il y a plus d’un an (par exemple, que fait-on avec l’ancienne salle de cinéma ?). Bien cordialement, Tanguy Le Breton (Représentant de la communauté française) >>
Lien Medium4you.be
http://www.medium4you.be/article.php3?id_article=2150
Libellé Kreukreuscopie Maison Descartes
http://laurentchambon.blogspot.com/search/label/Descartes
Notre élu, Tanguy Le Breton, nous envoie un message qui correspond en grand partie à mes analyses. Comme il le demande lui-même, que ceux qui ont des idées, des doléances et des témoignages lui envoient un message.
<< Laurent, Je partage ton sentiment et ton inquiétude. Je vais parler ici uniquement de ma perception du problème immobilier de la Maison Descartes et des pistes de réflexions qui existent et qui mériteraient d’être étudiées.
Je ne parlerai donc pas ici de la situation complexe, parfois injuste, des différents statuts de personnels (c’est un sujet interne à l’établissement à aborder en comité d’établissement), ni du centre de cours, cohérent et préservé, avec son équipe pédagogique qui fonctionne bien - toute dédiée avec compétence aux centaines d’étudiants - et qui fait la réputation du centre linguistique « Maison Descartes ». Je rappelle aussi que l’Institut Français des Pays-Bas se consacre essentiellement - par sa mission - aux néerlandais. Il faut garder cela à l’esprit, lorsque, à tord ou à raison, on peut se sentir parfois délaissés. Ceci étant dit, cela ne nous empêche pas d’être concernés par l’Institut français et d’avoir une opinion sur ce qui pourrait être amélioré, et de le faire savoir.
La situation immobilière de la Maison Descartes (Consulat inclus), est en effet très préoccupante au point de douter :
- soit de la volonté du Ministère des affaires étrangères de croire en son avenir (il y a régulièrement des inspections venant de Paris)
- soit de la capacité de l’Institut Français à impulser une politique immobilière à la hauteur du site et du potentiel exceptionnel qu’il représente. La « verrue » immobilière qu’est l’ancienne salle de cinéma – détruite et laissée à l’abandon depuis … 3ans ! – en est l’illustration, mais un simple coup d’œil sur les boiseries des fenêtres ou sur l’état des façades donne l’indication du niveau d’indigence auquel l’état français soumet ce bâtiment néerlandais depuis qu’il en est devenu propriétaire (il y a 40-50 ans).
Dans un pays ou n’importe qu’elle institution publique ou privée se fait un devoir moral – et économique – d’entretenir avec fierté ses bâtiments, c’est un peu honteux. Je m’interroge sur sa conformité aux normes de sécurité, et encore plus aux normes d’accessibilités au Public. 4.000 mètres carres sur 4 niveaux et … pas d’ascenseur. Qu’il n’y ait pas de moyens financiers à hauteur d’un entretien minimal, ce n’est pas très responsable de la part du propriétaire.
Qu’il n’y ait aucun plan d’ensemble sur la destination des bâtiments, aucun projet à terme sur ce que l’on souhaite faire de ce lieu exceptionnel, c’est beaucoup plus grave... Pourtant les moyens existent, avec de la volonté, de l’imagination et du bon sens :
- je ne peux pas parler ici des efforts propres à l’Institut et à l’Ambassade dans ses négociations budgétaires avec le Ministère des affaires étrangères à faire abonder les moyens nécessaires à l’entretien et au développement de l’établissement, mais il est clair que c’est d’abord en interne que cette situation devrait être résolue et pérennisée. Il faut savoir que ce problème ne concerne pas seulement la Maison Descartes, mais une bonne partie du patrimoine immobilier du Ministère (en France et dans le monde)
- les monuments historiques néerlandais seraient très honorés de participer financièrement à tout projet de rénovation, encoure faut-il qu’on le leur demande… et pour cela il faut d’abord avoir un projet de rénovation
- pourquoi ne pas héberger dans les centaines de mètres de carrés disponibles à la Maison Descartes (seconde étage, appartements non utilisés, etc.), d’autres institutions françaises comme par exemple la Maison de la France qui loue, à 150 mètres de la, un immeuble entier sur le Prinsegracht !
- autre possibilité d’obtenir des moyens financiers supplémentaires : la Chambre Française de Commerce et d’Industrie (CFCI) loue – avec l’Agence pour les Investissements Internationaux (Ministère de l'économie) et France Emploi - un étage entier d’une tour de bureaux qui devra être fermée pour rénovation d’ici 1 ou 2 ans.
Il y aurait la aussi une opportunité à saisir pour la Maison Descartes de leur proposer de les accueillir dans des conditions intéressantes pour chacun Ce n’est pas rêver que d’imaginer une « Autre » Maison Descartes, avec ces partenaires français accueillis en son sein et lui donnant un tout autre aspect, drainant ainsi des publics complémentaires et apportant un supplément de vie à l’ensemble pendant toute la journée ; dans ces conditions, alors d’autres projets – toujours négligés jusqu'à présent – se feraient alors plus réalisable, comme celui d’un café-bistrot français au cœur de la Maison Descartes et qui apporterait beaucoup :
- d’abord des recettes importantes par le biais d’une convention/concession avec un partenaire privé, pour l’Institut pour la mise à disposition des lieux sur le modèle de ce qui se fait à Berlin (Consulat/Ambassade) ou à Barcelone (Institut Français)
- plus de vie dans l’établissement : au delà de l’aspect financier, c’est surtout l’impact sur la vie quotidienne de l’établissement qui est le grand bénéfice. C’est d’emblée un lieu structurant qui draine en permanence une affluence tant interne qu’externe et notamment pour nos amis néerlandais qui seraient oh combien ravi d’une telle initiative. Ce sont aussi les expositions et la bibliothèque qui en seraient indirectement les bénéficiaires
- une image d’ouverture sur l’extérieur : l’autre bénéfice c’est celui de l’image extérieure : nous « français » avons encore dans le domaine des usages culinaires différents dont les néerlandais sont très friands ; le succès impressionnant de la nouvelle boulangerie sur Olympiaplein en est l’illustration : quand on a un projet de qualité et que l’on est confiant dans son offre, le public suit.
Sur le problème global de la situation immobilière de la Maison Descartes – et je n’ai pas parlé des espaces exigües dévolus au Consulat – je souhaiterais connaître les idées de ceux qui se sentent concernés par l’avenir de ce bel institut et qui veulent apporter leurs idées. Ils peuvent réagir sur ce BLOG ou bien m’envoyer un email : tanguy@lelionbleu.nl. J’interviendrai ensuite auprès de M. le Directeur de l’Institut Français et auprès de M. l’Ambassadeur, pour confronter les projets et essayer d’obtenir des réponses sur des questions posées il y a plus d’un an (par exemple, que fait-on avec l’ancienne salle de cinéma ?). Bien cordialement, Tanguy Le Breton (Représentant de la communauté française) >>
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Libellé Kreukreuscopie Maison Descartes
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Câlin du matin
J'ai adoré l'album de Blue Six, "Beautiful Tomorrow", dès sa sortie, il y a maintenant presque dix ans. De la Deep House élégante et rafinée qui se joue n'importe quand, et qui curieusement n'a pas vieilli du tout. Le mec derrière Blue Six, Jay Denes, un DJ nouillorquais qui a aussi produit l'album d'Aya ("Strange Flower"****) m'a envoyé il y a quelques temps un email pour me signaler que le nouvel album était sorti, et qu'il s'appelait "Aquarian Angel". J'ai couru le télécharger sur iTunes, mais je n'ai pas tout de suite accroché: je m'attendais à de la Deep House, et je me suis retrouvé avec des morceaux atmosphériques avec des percussions électroniques bizares.
Ces temps-ci, je subis de plein fouet la vague des nouveaux albums über-électroniques de Duran Duran, Kylie et autres Britney. Et tous ont le même son... on dirait du Madonna, et curieusement c'est Britney qui s'en sort le moins mal, peut-être parce qu'elle a passé en tout et pour tout deux heures en studio et a laissé tranquilement les producteurs faire joujou? Alors que les dernières sucreries de Kylie lassent très rapidement et nous font réaliser que "Body Language" était probablement son meilleur album, à part quelques sons qui font ressembler Britney à une poule, "Blackout" tient plutôt bien la route. Bitchy, électropop et relativement mélodique. À défaut d'être une artiste qui contrôle le processus, elle est devenue une marque permettant de vendre des œuvres sous-traitées. Après Nike et Nokia, Britney™...
Pour survive à tout cela, donc, je m'écoute "Aquarian Angel" en alternance avec la totale de Naked Music (le label qui a sorti les albums Blue Six, mais aussi de Gaelle et de Liza Shaw, ce n'est pas un hasard). Moins commercial (au sens mercatique du terme), plus humain aussi. Pas de Britney gonflable ou de Madonna liftée, de l'amour du grouve triste et pas mal de femmes chantantes. Plus je l'écoute, plus je l'aime. Le matin, en particulier.
Il n'y a aucun boumboum, mais un certain rythme néanmoins. Les mélodies sont un peu tristes, en tous cas mélancoliques, oscillant entre la joie retenue et le drame inavoué. Le son est à la fois élégant et étouffé, et il y a plein de détails intéressants et des évolutions dans les morceaux. Pas une seule chanson n'est fabriquée pour la radio, et c'est ici un compliment. La beauté s'apprécie sur la longueur, Dieu sait que ce n'est pas facile. On pourrait se dire que c'est de la soupe. C'est en fait tout sauf de la soupe. Bref, un album recommandé.
> Blue Six "Aquarian Angel" *****
> Britney "Blackout" ***
> Kylie "X" **
jeudi 22 novembre 2007
Manuscrit remis
Lundi soir, comme prévu, j'ai remis mon manuscrit à mon éditeur. Il vient de m'envoyer un message comme quoi c'est chouette ce que j'ai écrit. Maintenant, il va corriger, éditer, bouger les paragraphes et je devrai m'y remettre un peu pour compléter, corriger, préciser...
Le travail n'est donc pas fini. Je découvre et j'apprends beaucoup. Comment écrire pour le grand public, comment présenter ses idées, comment commencer un chapitre... cela n'a aucun rapport avec ce qu'on a pu apprendre à Science-Po, mais alors pas du tout. Même si c'est épuisant (j'ai besoin de dormir un peu plus, aller à la gym et manger des légumes), c'est un processus vraiment fascinant.
Je comprends maintenant pour quoi les livres coûtent aussi cher: ce n'est pas l'objet (papier) qui demande de la ressource, c'est le travail humain en amont.
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Retour sur une guerre de commentaires
Hier j'ai été appelé par le directeur de la Maison de France, dont j'ignorais l'existence jusque là (je n'ai donc aucun a priori, si ce n'est que sa présence a été très discrète jusque là à Amsterdam). Il m'a juré que ce n'était pas lui qui avait signé un commentaire un peu raide sur la bibliothèque. Entretemps ce message a donné lieu à des insultes personnelles par commentaires interposés, certains signés, d'autres non. Enfin, ce matin, ce blog a été recouvert d'une série de commentaires anonymes injurieux, par une personne élevée en France.
J'ai regardé et ai demandé l'aide d'un informaticien, mais il est impossible de retrouver l'adresse IP des commentateurs, même avec Google Analytics et finalement ai trouvé les adresses IP des commentateurs, mais ce n'est pas mon rôle de jouer au détective. J'avais un moment envisagé de mettre en place un bloqueur d'IP mais j'ai autre chose à faire que jouer au censeur. J'ai donc pris deux mesures simples pour mettre fin à l'impunité des courageux anonymes :
(1) Seuls les commentaires signés sont désormais autorisés. Pour commenter il faut s'inscrire dans Blogger, ce n'est pas compliqué et cela permet d'identifier les commentateurs. J'ai toujours signé mes commentaires, aux autres de le faire aussi.
(2) J'ai retiré les commentaires non signés autour du morceau sur la Maison Descartes qui sont un peu douteux. Si vous en êtes l'auteur, allez vous inscrire sur Blogger et signez votre commentaire.
Pour revenir à cette histoire, il faut dire qu'entre les coups de téléphone, les emails et les commentaires, il est évident que la situation de la Maison Descartes et des institutions françaises et/ou francophones à Amsterdam est terriblement préoccupante. Il y a des gens qui font leur travail remarquablement bien, mais le résultat final est que l'ambiance y est invivable pour beaucoup et que l'institution est en sous-régime permanent. À part un commentaire (anonyme), personne n'en est satisfait.
Le premier problème est la sous-utilisation du lieu, central et magnifique: les activités y sont trop peu nombreuses, et réservées aux happy few. Pourquoi la Maison de la France et France Emploi n'y sont pas hébergées, alors qu'il y a des milliers de mètre carrés vides? Pourquoi les associations françaises et francophones n'y ont-elles pas leur place, avec un système de bureau collectif, de boites aux lettre et d'espace de réunion? La Maison Descartes devrait être le lieu naturel de rencontre entre Français, francophones, francophiles et Amstellodamois curieux, ce n'est pas le cas. Je ne reviendrai même pas sur la bibliothèque, le restaurant ou la salle de cinéma. Vu la situation culturelle et immobilière d'Amsterdam, c'est un véritable scandale.
Le deuxième problème est plus politique: pourquoi de nombreuses personnes en place ces dernières années à des postes importants sont-elles systématiquement parachutées par Paris? À chaque fois il y a des tensions entre des gens surpayés et un peu arrogants, les locaux qui connaissent le pays et sont payés au lance-pierre, et l'armée de stagiaires et précaires qui font tourner la maison. Pourquoi ne pas harmoniser les conditions d'emploi et faire en sorte que les gens qui ont la connaissance, maîtrisent les deux langues et la culture locale puissent s'y épanouir? Quand je vois qu'une personne comme Danièle Bourgoin a été mise au placard, je me dis qu'on a vraiment tout fait pour saboter la maison: efficace, avec un réseau de folie, très au courant de tout, quel gâchis... Pour diriger une telle maison il faudrait une personne bilingue et connaissant bien la culture hollandaise permettrait de mettre la Maison Descartes sur la carte des Pays-Bas, avec des projets adaptés. Il faudrait quelqu'un d'ambitieux et ayant un réseau local, pas un énième diplomate parachuté ici en attendant tranquillement sa retraite. Il faudrait des collaborateurs traités correctement et mettre fin aux systèmes de copinages via Paris qui ruinent les chances de l'endroit.
Ceci est mon opinion, je la signe. La vôtre est aussi la bienvenue, à condition qu'elle soit aussi signée. Je rappelle que les doléances sur le sujet peuvent être envoyées à notre élu, Tanguy le Breton, par email.
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mercredi 21 novembre 2007
Européens aux municipales
Je viens de lire qu'Azouz Begag, celui que Sarkozy déteste, ancien secrétaire d'État potiche, condidat à Lyon pour le Modem, veut proposer une liste avec des Lyonnais communautaires et pas seulement des Français: italiens, anglais... On va voir si c'est vrai. Il serait temps...
mardi 20 novembre 2007
Pimp My Gospel
L'autre jour en surfent sur iTunes je suis tombé par hasard sur une chanson qui terminait en beauté un des films grand public d'Eddy Murphy (j'ai toujours un mari moitié américain!). Une sort de Gospel disco un peu hystérique. Il s'agissait de "Looking For You" de Kirk Franklin, la seule chanson écoutable de son album "Hero", un album terrible qui mélange les clichés de tous les genres à la sauce Gospel. Ce titre est une espèce de soupe chrétienne sur Jésus qu'on a trouvé après avoir beaucoup cherché. Mais le plus important dans cette chanson, outre le grouve qui tue, ce sont ces voix. Je ne sais pas si ça tient à mon éducation musicale (j'avais des dizaines de vinyles de ce qu'on appelait alors negro spirituals, en gros les classiques blaques issus de l'esclavage et de la chrétienté américaine) ou à des dispositions particulières, mais ces voix me font flipper au plus haut point. Des gros chœurs de black mamas qui braillent à l'unisson, c'est ça que j'aime. Et Kirk nous en mets plusieurs couches, en stéréo. Elles pourraient me chanter le retour du Diable, des Wisigoths ou d'Elvis que je les croirais tout autant.
En cherchant un peu (iTunes et Wikipedia devraient être couplés d'un manière ou d'une autre, appel pressent aux neurdes qui me lisent), j'ai vu qu'il y avait des échantillons d'une autre diva blaque un peu oubliée, Patrice Rushen. Et oui, "Forget Me Nots" et "Feels So Real", c'est elle. Le plus drôle, c'est que Rushen c'est plutôt le grouve blaque laïc et décontracté, alors que Franklin c'est de la Soul stéroïdée, fourrée au Jésus survitaminé, mais pas exempte d'hypocrisie. Drogué au porno, il était venu sur Oprah demander pardon à sa femme et à son public et jurait qu'on ne l'y reprendrait plus. Comme si ça nous intéressait. M'enfin, Kirk, fais nous danser et garde tes hobbies pour toi...
> Kirk Franklin "Hero"* / "Looking For You" (Single)*****
> Patrice Rushen "Haven't You Heard"****
lundi 19 novembre 2007
Je suis dans DJMag
Nikki Wright, de l'Amsterdam Dance Event, m'a envoyé le PDF d'un article du DJ Mag sur l'événement. Qu'y vois-je? Mon nom! Incroyable, non? Mieux: ils appellent "Motion" un bijou de la Deep House.
Je cite: "[...] Later on the Saturday, the misunderstood techno enigma chairs the conference’s annual Demolition Derby with an ingratiating mixture of lively geniality and incisively sardonic wit. The conference program’s closing centerpiece, it’s also an invaluable opportunity for hopeful producers to have their works judged by scene legends like Clarke and Kevin Saunderson. At the mercy of honest tongues, mind. “So would that get you bobbing around in the box, Kevin?” quips Clarke as he fades out one particularly grainy trance effort. “I wouldn’t even go near the box,” grins Saunderson. The subsequent bleepy mesh also gets averbal dismantling (“it’s badly produced, it’s got no new ideas and it just sounds like noise… come on,am I right?”- Saunderson) before a High Contrast-styled d&b number battles it out with a deep washing house gem from Parisian Laurent Chambon.
Chambon wins out by a hair - Saunderson affirms he’d happily play the track out before the Frenchman gushes something about Inner City being his first key inspiration. The pair shake hands and chat. [...]"
(En fait on n'a pas du tout eu le temps de papotter: une horde de journalistes nous ont séparés.) Cliquez sur les images pour les agrandir...
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dimanche 18 novembre 2007
Mélodie centrale
Le nouvel album de Duran Duran est sorti. Pas une niouze, hein? Et bien il est pas mal du tout, beaucoup mieux même que beaucoup d'albums qui se vendent beaucoup. Mélodique, un son électro-rock actuel mais pas trop non plus, et la patte pop habituelle. L'album a été en partie produit Nate 'Danja' Hills, quelques chansons par Timbaland, et la meilleure chanson a été produite par Justin Timberlake.
Sont-ils en train de devenir les Stock, Aitken and Waterman du moment? Après Britney, Nelly Furtado, Justin et Duran Duran, à qui le tour? Madonna? Kylie? Ma mère?
> Duran Duran "Red Carpet Massacre" ***
jeudi 15 novembre 2007
Blog facile
Je viens de faire un test, et Kreukreuscopie est fastoche à lire, c'est officiel. Il a été déclaré lisible pour quelqu'un niveau lycée par un programme spécialisé. Si la grosse machine le dit, ça doit être vrai, non? Pas besoin d'un doctorat pour capter ma prose, il suffit de connaître son alphabet et d'avoir un accès internet. Ça veut dire qu'à part les anglicisme francisés et les expressions un peu franchouillardes, mes lecteurs hollandais savent de quoi je parle (c'était le but). Sympa, nan?
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Nouveau bar à jus
Mon quartier change, parfois en mal (le nettoyage ethnique et social), parfois en bien. Vient de s'ouvrir un bar à jus "Frood", comme on peut en trouver à San Francisco depuis plus de dix ans. On y trouve des jus, des smoothies, des jus d'herbe (commencer par des petites quantités!) et des jus aux protéines. Je me suis laisser tenter par un smoothie mangue melon citron vert et yaourt: pas mal du tout. C'est pas tellement bon marché (3,60€ pour 500ml) mais pas trop cher non plus. C'est l'hiver, et il faut des vitamines anyway. Miam.
360° spécial Hollande
J'ai eu le plaisir de recevoir aujourd'hui le magazine gay suisse "360°", avec un article spécial Pays-Bas ("Le populisme séduit les homos") pour lequel j'avais été interviewé. Court mais bien, et surtout bien loin des clichés en général trouvés dans la presse étrangère. On aimerait bien lire de tels articles dans la presse généraliste.
mercredi 14 novembre 2007
La domination des Macs
J’ai pris une photo rapide du café où je bosse (sur un MacBook rose). A ma droite, deux MacBook Pro, un MacBook et un iBook, à ma gauche un MacBook et un Pro. Pas un seul PC en perspective. Comme il s’agit de trend setters, comme on dit, et que ce qui se fait dans le Pijp et ensuite copié par le reste du pays, ça va chauffer pour les PC. Si je bossais chez Microsoft, je commencerais sérieusement à paniquer.
Pour plus de détails sur le sujet, allez sur le site Travailleurs du Web, où Babozor m'a invité à bloguer...
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Intégration: on y arrive
Après plusieurs années à me demander si je n'étais pas en train de perdre la tête (titre du Parool de lundi: "VVD: nous ne devons pas devenir un pays musulman", n'importe naouaque!), voilà que je me rends compte que quelques collègues de mon partis se réveillent. Une bonne nouvelle.
Dans la presse néerlandaise d'aujourd'hui:
"Le problème de l’intégration a deux aspects, souligne Ella Vogelaar à plusieurs reprise, lors de la présentation de son Integratienota 2007-2011 ", écrit le Volkskrant dans son grand article à la une. "Les allochtones souffrent du durcissement de la société et les autochtones jugent menaçants les changements rapides et la présence de plus en plus visible de l’islam. Cette dernière constatation est un élément nouveau dans l’analyse de Vogelaar. Lorsqu’elle a pris ses fonctions, elle semblait considérer la ministre de l’Intégration qui l’a précédée, Verdonk, comme le principal obstacle à une société harmonieuse : en modérant le ton, la société se modérerait d’elle-même."
"C’était un champ de mines. Dans ses premières interviews, elle a dit que la burqa ne la gênait pas : chacun ses goûts. Plus tard, elle a été critiquée pour avoir évoqué la perspective des Pays-Bas comme pays en partie islamique."
"En présentant sa note sur l’intégration, elle se réfère à plusieurs reprises, avec admiration, à Land van Aankomst [Pays d’arrivée], le dernier ouvrage de Paul Scheffer, qui a donné en 2000 le coup d’envoi du débat sur l’intégration avec son essai Het Multiculturele Drama."
"Vogelaar annonce 56 mesures au total, allant de règles simplifiées pour l’insertion sociale à une ’prise de position’ sur l’immigration d’Europe de l’Est."
"Le ton prend à un moment donné une vivacité familière. Le gouvernement, dit Vogelaar, veut une société à laquelle les gens puissent s’identifier. ’C’est diamétralement opposé à une compétition pour voir qui prône l’approche la plus sévère vis-à-vis des étrangers. Wilders, qui veut interdire le Coran, Verdonk qui nous a laissé une loi sur l’intégration inapplicable et maintenant Henk Kamp qui cherche lui aussi à rejoindre ce peloton’."
"Le langage dur de députés comme Geert Wilders et Rita Verdonk, mais aussi du député VVD Henk Kamp, semble plutôt accroître les antagonismes entre les groupes de la population, selon Vogelaar", retient le Trouw. "’Le parler musclé est la recette de l’insécurité et du renforcement des antagonismes.’ C’est ce que Vogelaar a dit hier en commentant son Integratienota 2007-2011, dans laquelle elle conclut que le monde des allochtones et le monde des autochtones sont trop éloignés l’un de l’autre, qu’il n’y a plus de ’chimie’ et que cela débouche ’sur un sentiment croissant de malaise’."
Pour l’éditorialiste du journal chrétien progressiste, "Vogelaar fait un pas en avant, le VVD un pas en arrière". "L’approche de la ministre Vogelaar paraît équilibrée et réaliste. Il faut rapprocher le monde des autochtones et celui des immigrés, au lieu d’élargir le fossé."
http://www.ambafrance.nl/article.php?id_article=9063
Ça chauffe pour Descartes
Et bien, on dirait que le sujet "Maison Descartes" déchaîne les passions (voir les commentaires sur le message en question): les commentaires se suivent et se ressemblent un peu. En dehors des attaques personnelles (qui ne m'intéressent pas), tout le monde semble d'accord: les institutions françaises aux Pays-Bas sont non seulement nulles, l'ambiance y est mauvaise aussi bien pour les visiteurs que pour ceux qui y travaillent, mais en plus elles sont mal coordonnées, le peu d'argent qui y est consacré est gaspillé, et une fois de plus les francophones non-français sont encore plus mal traités que les Français (c'est dire).
Peut-être est-il temps que Tanguy Le Breton (représentant élu) mette les mains dans le cambouis et invite tout le monde, avec l'aide du Consul, à y remettre de l'ordre. Je ne crois plus en l'action de l'ambassade, ni en celle des différents directeurs de la Maison Descartes, qui ont seulement montré leur corporatisme, leur arrivisme personnel et leur manque total de vision et d'ambition. Francophones, francophiles, Français des Pays-Bas, utilisateurs de la Maison Descartes, réveillez vous et envoyez vos doléances à Tanguy!
Lien Medium4you.be
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Peut-être est-il temps que Tanguy Le Breton (représentant élu) mette les mains dans le cambouis et invite tout le monde, avec l'aide du Consul, à y remettre de l'ordre. Je ne crois plus en l'action de l'ambassade, ni en celle des différents directeurs de la Maison Descartes, qui ont seulement montré leur corporatisme, leur arrivisme personnel et leur manque total de vision et d'ambition. Francophones, francophiles, Français des Pays-Bas, utilisateurs de la Maison Descartes, réveillez vous et envoyez vos doléances à Tanguy!
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Flux des préférées
Je suis un gros consommateur de presse, et doit me taper une bonne centaine d'articles par jour. Tous ne sont pas intéressants, mais certains le sont. Mon lecteur RRS Google me permet de partager les niouzes que j'ai trouvé intéressantes, à condition d'en communiquer l'adresse. La voilà:
http://www.google.com/reader/public/atom/user/02677885607126062884/state/com.google/broadcast
Il suffit de coller cette adresse dans votre lecteur Google et vous avez accès aux articles que j'ai sélectionnés. Vous pouvez faire pareil et me communiquer votre sélection. C'est avec plaisir que je la consulterai... Bonne lecture!
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mardi 13 novembre 2007
Discrimination géographique
Hier en réunion de fraction j'ai eu une heureuse surprise: mes camarades chargés du logement, Ron Kat et Marc den Hertog on proposé une motion pour mettre en place un fond destiné à inciter les corporations locatives à maintenir des logements sociaux dans l'arrondissement.
En effet, avec l'envolée des prix de l'immobilier, surtout autour du Centre et chez nous, les corporations vendent avec des profits hallucinants à l'intérieur du périphérique et construisent des logements sociaux en lointaine banlieue, contribuant à un nettoyage ethnique et social de la ville.
On verra si ça aura une influence quelconque, mais ça m'a un peu remonté le moral: je ne suis pas le seul à me faire du soucis pour la mixité ethnique et sociale du quartier, de plus en plus menacée.
lundi 12 novembre 2007
Au café du coin avec Erkan
Avec Erkan on est au café du coin à papoter et lui montrer comment on blogue. Il ne veut pas commencer le sien. C'est dommage, il a tellement de choses intéressantes à dire...
Entretemps, pendant qu'on disait du mal de plein de gens, j'ai enfin reçu ma confirmation de disparition de LinkedIn, il était temps:
"Hi Laurent,
Thank you for contacting LinkedIn Customer Service. We have removed your account and all associated information. Since your account is now closed, you will no longer receive emails through LinkedIn or be able to log into the LinkedIn system.
Thank you,
Sakessa M.
Customer Support Professional"
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Plus de thunes? Donne un rein!
Il y a des jours où j'ai honte de certains politiciens. Pas à droite, vu qu'ils ne peuvent plus me surprendre (le VVD demande... des tests ADN pour le regroupement familial, tiens ça me rappelle quelque chose), mais issus de notre coalition.
L'assurance maladie a été privatisée et de nombreuses familles n'arrivent plus à payer. Une solution imaginée par le Raad voor de Volksgezondheid (RVZ, le Conseil pour la Santé publique) est que ceux qui donnent un organe soient assurés gratuitement à vie. T'es trop pauvre parce que les assurances privées se font un max de thune sur ton dos? Donne un rein ou un poumon.
C'est moi qui devient trop gentil ou on est carrément dans l'obscène, là?
La niouze en kreukreu:
http://www.gezondheidsnet.nl/medisch/nieuws/1506/orgaandonor-moet-gratis-verzekering-krijgen
L'assurance maladie a été privatisée et de nombreuses familles n'arrivent plus à payer. Une solution imaginée par le Raad voor de Volksgezondheid (RVZ, le Conseil pour la Santé publique) est que ceux qui donnent un organe soient assurés gratuitement à vie. T'es trop pauvre parce que les assurances privées se font un max de thune sur ton dos? Donne un rein ou un poumon.
C'est moi qui devient trop gentil ou on est carrément dans l'obscène, là?
La niouze en kreukreu:
http://www.gezondheidsnet.nl/medisch/nieuws/1506/orgaandonor-moet-gratis-verzekering-krijgen
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dimanche 11 novembre 2007
Inflation
On nous annonce une montée de prix de l'alimentaire. On commence à flipper quand on reçoit le papier de l'assurance maladie: on n'est jamais malades mais on s'est pris +300% en deux ans. Hier, on a vu ça de façon concrète l'augmentation de l'alimentaire, puisque le prix du blé a été le premier touché: la farine de blé dur pour confectionner des pâtes a pris 50 centimes d'un coup, ce qui fait +17%. On aimerait que nos salaires fassent pareil.
Customiser son bureau sous Mac
J’adore mon Mac, même si j’ai beaucoup galéré avec le matériel (on m’a changé la carte, le disque dur, l’écran et le clavier en quelques mois), mais parfois j’ai des envies de décoration. J’ai trouvé deux programmes pour faire ça bien.
Le premier s’appelle ClearDock™ et permet de jouer avec les couleurs et la transparence de la barre de programmes. Le deuxième s’appelle CandyBar™ et permet de modifier les icônes du système. Voyez le résultat avec la photo d’écran ci-dessous (cliquez dessus pour l'avoir en taille réelle). Pour trouver les icônes, il suffit d’aller sur InterfaceLift…
Mignon, nan?
Pour plus d'infos, se rendre sur Travailleurs du Web...
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Les aventures de Pierre
Voilà une semaine que Pierre Marly (disailleneur de Cherry Juice Recordings) a émigré à Reykjavik, en Islande. Il y travaille dans un bureau de web design. On peut suivre ses aventures en ligne sur son nouveau blogue, c'est super intéressant, et il a commencé à y mettre plein de photos. En plus, l'adresse est facile à retenir: www.PierreMarly.com
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Mort sociale chez Descartes
Par des sources différentes, j'ai appris que la Maison Descartes (l'institut français d'Amsterdam) est en train de se vider de ses employés, chassés par la mauvaise ambiance et surtout la méchanceté de son directeur. Le directeur précédent (homme par ailleurs charmant) avait mis au placard quelques personnages exceptionnels, ce qui à mon avis a été une énorme erreur. Il a aussi fait détruire la salle de cinéma pour se rendre compte que le budget pour la reconstruire n'était plus là.
Mais on m'a raconté de ces histoires incroyables sur l'ambiance dans l'institut depuis que le nouveau directeur est arrivé, on se croirait dans une ambassade de république bananière. Il est vrai que des personnes qui quittaient Amsterdam avant sa nomination m'avaient prévenu que cela se passerait très mal, mais apparemment c'est encore pire que prévu.
C'est non seulement tragique pour les collaborateurs de la Maison Descartes, qui pour certains vivent un vrai drame personnel, mais aussi pour l'institut, qui est non seulement situé dans un bâtiment exceptionnel qui mérite mieux que quelques cours de français dans les sous-sol et quelques soirées indigentes par an (mais interdites aux gueux, je vous rassure), mais qui a longtemps eu un rôle culturel très important. La Maison Descartes continue de faire venir des auteurs francophones importants à Amsterdam, mais tous les autres projets ont été enterrés: la salle de cinéma est fermée, ravagée, le projet de restaurant n'a jamais rien donné et le dialogue culturel franco-batave est loin de ce qu'il a été.
Apparemment le Consul, qui partage le bâtiment avec l'institut, a du mal à disposer des espaces auxquels il a droit, et a encore plus de mal à permettre aux différentes associations de pouvoir s'y réunir. Ce devrait être le lieu naturel des activités francophones et francophiles, et cela ressemble de plus en plus à un château hanté.
Je ne parle même pas de la façon dont les francophones non-français sont accueillis, ce qui est vraiment indigne. J'ai entendu beaucoup de discours sur la francophonie, mais j'ai rarement autant entendu parler d'un endroit de façon aussi négative, de façon aussi unanime. Mépris, racisme, gallocentrisme, arrogance... C'est le genre de moment où j'ai honte de mon pays.
La dernière fois que j'ai rapporté vaguement ce qui s'y passe sur ce blogue, j'ai eu des coups de fils paniqués de gens qui y travaillent ou doivent s'y rendre régulièrement : "Laurent, tu vas être sur la blacklist" "Laurent, si on n'en parle pas, ça va s'améliorer" "Il va être encore plus méchant"... Il ne s'est rien passé. Ou plutôt, les choses en empiré. On m'a raconté qu'on attend que la personne qui protège ce directeur aux Quai d'Orsay soit muté, qu'on puisse enfin nous envoyer quelqu'un d'autre. Ça fait un peu Pakistan ou République d'Asie Centrale, pas démocratie occidentale, non? J'ai l'air d'être un vieux con qui radote, mais ç'a eu été tellement mieux et le potienciel est tel... Ça me brise le cœur.
Mais on m'a raconté de ces histoires incroyables sur l'ambiance dans l'institut depuis que le nouveau directeur est arrivé, on se croirait dans une ambassade de république bananière. Il est vrai que des personnes qui quittaient Amsterdam avant sa nomination m'avaient prévenu que cela se passerait très mal, mais apparemment c'est encore pire que prévu.
C'est non seulement tragique pour les collaborateurs de la Maison Descartes, qui pour certains vivent un vrai drame personnel, mais aussi pour l'institut, qui est non seulement situé dans un bâtiment exceptionnel qui mérite mieux que quelques cours de français dans les sous-sol et quelques soirées indigentes par an (mais interdites aux gueux, je vous rassure), mais qui a longtemps eu un rôle culturel très important. La Maison Descartes continue de faire venir des auteurs francophones importants à Amsterdam, mais tous les autres projets ont été enterrés: la salle de cinéma est fermée, ravagée, le projet de restaurant n'a jamais rien donné et le dialogue culturel franco-batave est loin de ce qu'il a été.
Apparemment le Consul, qui partage le bâtiment avec l'institut, a du mal à disposer des espaces auxquels il a droit, et a encore plus de mal à permettre aux différentes associations de pouvoir s'y réunir. Ce devrait être le lieu naturel des activités francophones et francophiles, et cela ressemble de plus en plus à un château hanté.
Je ne parle même pas de la façon dont les francophones non-français sont accueillis, ce qui est vraiment indigne. J'ai entendu beaucoup de discours sur la francophonie, mais j'ai rarement autant entendu parler d'un endroit de façon aussi négative, de façon aussi unanime. Mépris, racisme, gallocentrisme, arrogance... C'est le genre de moment où j'ai honte de mon pays.
La dernière fois que j'ai rapporté vaguement ce qui s'y passe sur ce blogue, j'ai eu des coups de fils paniqués de gens qui y travaillent ou doivent s'y rendre régulièrement : "Laurent, tu vas être sur la blacklist" "Laurent, si on n'en parle pas, ça va s'améliorer" "Il va être encore plus méchant"... Il ne s'est rien passé. Ou plutôt, les choses en empiré. On m'a raconté qu'on attend que la personne qui protège ce directeur aux Quai d'Orsay soit muté, qu'on puisse enfin nous envoyer quelqu'un d'autre. Ça fait un peu Pakistan ou République d'Asie Centrale, pas démocratie occidentale, non? J'ai l'air d'être un vieux con qui radote, mais ç'a eu été tellement mieux et le potienciel est tel... Ça me brise le cœur.
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vendredi 9 novembre 2007
Web 2.0 me bourre sérieux
Je vois que le fameux web 2.0, celui où des grandes compagnies se font un maximum de thunes avec notre travail gratuit, envahit peu à peu le monde électronique et nos vies. Microsoft s'achète un morceau de Facebook pour se faire de la thune, MySpace et Google font joujou avec Linkedin pour mieux nous cibler et nous vendre leurs publicités, je reçois de plus en plus de mails non sollicités via ces réseaux de gens que je ne connais pas et que je n'ai pas envie de connaître ("Jan de Vries était à l'Université d'Amsterdam et veut être votre ami") mais je n'en vois pas les avantages. Mes plus grosses actions sur Facebook? À part remplir des formulaire sur ma vie, c'est faire coucou à Bertrand (un ami de Bruxelles) que je vois régulièrement, et à Scott (un ami de San Francisco) dont j'ai déjà l'email et le téléphone.
On vous fait croire que si vous n'êtes pas sur ces réseaux vous n'existez pas, que votre vie sociale est nulle et que vous ne trouverez jamais de travail. C'est non seulement faux, mais cela engendre une perte de temps incroyable. Autant aller voir ces gens, les appeler (sur Skype, histoire de se sourire un peu même si on est loin) ou blaguer sur Adium que passer ses soirées à s'envoyer des coucous virtuels, à travailler à enrichir ces compagnies en leur fournissant des informations avec votre adresse, votre âge, l'adresse de vos amis et l'étendue de vos études qu'elles iront vendre à des pubards.
J'ai décidé de ne pas légitimer cette nouvelle forme de terrorisme social et consumériste, de plus en plus infiltré par la publicité et l'espionite industrielle version 2.0, et de fermer mes comptes Facebook et Linkedin. Je me tâte encore pour MySpace, mais je me demande si c'est vraiment le meilleur moyen de faire connaître ma musique... Si on veut vraiment me trouver, il suffit d'aller sur Google, m'appeler ou carrément passer me voir.
Allez, je vais lire un vrai livre, en papier, au lit... Un vrai Bed™ version 1.0 avec des couettes et des oreillers, totalement compatible avec tout le monde, tout le temps. Essayez, c'est fabuleux. (TDW)
On vous fait croire que si vous n'êtes pas sur ces réseaux vous n'existez pas, que votre vie sociale est nulle et que vous ne trouverez jamais de travail. C'est non seulement faux, mais cela engendre une perte de temps incroyable. Autant aller voir ces gens, les appeler (sur Skype, histoire de se sourire un peu même si on est loin) ou blaguer sur Adium que passer ses soirées à s'envoyer des coucous virtuels, à travailler à enrichir ces compagnies en leur fournissant des informations avec votre adresse, votre âge, l'adresse de vos amis et l'étendue de vos études qu'elles iront vendre à des pubards.
J'ai décidé de ne pas légitimer cette nouvelle forme de terrorisme social et consumériste, de plus en plus infiltré par la publicité et l'espionite industrielle version 2.0, et de fermer mes comptes Facebook et Linkedin. Je me tâte encore pour MySpace, mais je me demande si c'est vraiment le meilleur moyen de faire connaître ma musique... Si on veut vraiment me trouver, il suffit d'aller sur Google, m'appeler ou carrément passer me voir.
Allez, je vais lire un vrai livre, en papier, au lit... Un vrai Bed™ version 1.0 avec des couettes et des oreillers, totalement compatible avec tout le monde, tout le temps. Essayez, c'est fabuleux. (TDW)
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Expats de luxe
Amsterdam veut faire partie des "topsteden", les villes qui comptent dans le monde. On des dadas de l'échevin travailliste Lodewijk Asscher est d'attirer les gens superthunés en espérant qu'ils lâcheront des miettes dont nous pourrons profiter. Un des publics-cible est constitué d'expatriés de luxe, gagnant plus de 4000 euros (net, par personne): si on arrive à les attirer, se dit-il, ça va trop le faire. Il y a donc des projets de privilèges spéciaux pour ces gens, avec des fonctionnaires anglophones qui les suivent personnellement et s'assurent que toutes ces taxes et ces ennuis administratifs ne leurs sont pas imposés. En gros du personnel servile payé par tous pour les plus riches.
Je pense que non seulement Asscher ne se rend pas compte de ce qu'il veut, mais qu'en plus il se trompe de cible. Au lieu de proposer ces fonctionnaires serviables et une simplification à quelques personnes, pourquoi ne pas le proposer à tous? Pourquoi des privilèges? Pourquoi ne pas organiser une administration serviable et efficace? Pourquoi ne pas simplifier l'accueil des gens quels qu'ils soient? Je trouve sympa de le faire pour les expats thunés, mais pourquoi en priver les autres? Pour un travailliste, je trouve cette façon de penser scandaleuse.
La question de son groupe cible me pose aussi des problèmes. La plupart des expats qui sont superpayés travaillent dans la finance (bonjour la créativité!) et ne restent pas. Ils sont de passage. Contribution nette à la vie amstellodamoise (à part le shopping, l'explosion de l'immobilier de luxe et l'emploi de larbins): zéro. Le groupe qu'il faudrait attirer, câjoler et retenir, ce sont les classes moyennes créatives, ces Européens et Américains (mais pas seulement!) qui n'ont pas des salaires de folie mais qui créent beaucoup, participent à la vie sociale des quartiers, qui aimeraient éventuellement créer leur business, participer à la politique et qui se marient souvent en dehors de leur groupe national. Ce sont eux qui apprennent le néerlandais et ne se contentent pas de cracher des ordres en anglais au petit personnel. Mais cela voudrait dire revoir de fond en comble pas mal de choses, dont la politique de logements (soit des logements sociaux réservés aux autochtones vu les listes d'attentes, soit un achat quasiment impossible, soit la sous-location illégale, soit la soumission aux bailleurs privés abusifs), la politesse administrative (qui reste à inventer) et l'hostilité et la xénophobie croissante des indigènes. Sans revenir sur les théorie des classes créatives, quand on voit comment les allochtones sont traités, le niveau des services et la folie spéculative et parasitaire du "marché" de l'immobilier, ça n'encourage pas les expats à venir s'installer ici.
Mais ça, pour Asscher, c'est probablement beaucoup plus de travail que l'octroi de privilèges à quelques happy few et la mise à disposition de fonctionnaires serviles.
Je pense que non seulement Asscher ne se rend pas compte de ce qu'il veut, mais qu'en plus il se trompe de cible. Au lieu de proposer ces fonctionnaires serviables et une simplification à quelques personnes, pourquoi ne pas le proposer à tous? Pourquoi des privilèges? Pourquoi ne pas organiser une administration serviable et efficace? Pourquoi ne pas simplifier l'accueil des gens quels qu'ils soient? Je trouve sympa de le faire pour les expats thunés, mais pourquoi en priver les autres? Pour un travailliste, je trouve cette façon de penser scandaleuse.
La question de son groupe cible me pose aussi des problèmes. La plupart des expats qui sont superpayés travaillent dans la finance (bonjour la créativité!) et ne restent pas. Ils sont de passage. Contribution nette à la vie amstellodamoise (à part le shopping, l'explosion de l'immobilier de luxe et l'emploi de larbins): zéro. Le groupe qu'il faudrait attirer, câjoler et retenir, ce sont les classes moyennes créatives, ces Européens et Américains (mais pas seulement!) qui n'ont pas des salaires de folie mais qui créent beaucoup, participent à la vie sociale des quartiers, qui aimeraient éventuellement créer leur business, participer à la politique et qui se marient souvent en dehors de leur groupe national. Ce sont eux qui apprennent le néerlandais et ne se contentent pas de cracher des ordres en anglais au petit personnel. Mais cela voudrait dire revoir de fond en comble pas mal de choses, dont la politique de logements (soit des logements sociaux réservés aux autochtones vu les listes d'attentes, soit un achat quasiment impossible, soit la sous-location illégale, soit la soumission aux bailleurs privés abusifs), la politesse administrative (qui reste à inventer) et l'hostilité et la xénophobie croissante des indigènes. Sans revenir sur les théorie des classes créatives, quand on voit comment les allochtones sont traités, le niveau des services et la folie spéculative et parasitaire du "marché" de l'immobilier, ça n'encourage pas les expats à venir s'installer ici.
Mais ça, pour Asscher, c'est probablement beaucoup plus de travail que l'octroi de privilèges à quelques happy few et la mise à disposition de fonctionnaires serviles.
jeudi 8 novembre 2007
De la télé au ouèbe, le monstre nous poursuit
C’est officiel, depuis plus d’un an déjà: les jeunes passent plus de temps derrière leur ordinateur que devant la télé. Pas étonnant, vu comment on s’ennuie devant le petit écran. Même avec le câble. Euh, surtout avec le câble? Aux Pays-Bas, nous avons une quarantaine de chaînes dans le paquet standard, dont une dizaine de chaînes généralistes en néerlandais. Si on paye plus on a du cul et de foot. Chouette. À part quelques séries amerloques fabuleuses et parfois les niouzes, rien à regarder. Dieu sait s’ils aimeraient qu’on y passe plus de temps. Ils ont même changé les dimensions des programmes pour nous inciter à acheter un nouvel écran, histoire qu’on se remette à la télé. Rien à faire, même en plein écran, ça reste ennuyeux.
Et sur le net, alors? En fait, si on passe pas mal de temps derrière son Mac, à rafraîchir ses lecteurs RSS et aller de blogues en sites de niouzes, on prend très vite l’habitude d’aller lire les infos à la source, souvent en anglais. Mais après quelques semaines d’adaptation, on se rend compte que les niouzes se mordent la queue. Libé cite PC Impact qui cite Le Figaro qui cite le Google News US qui cite Reuters qui cite CNN qui cite Le Monde qui cite… Google News Belgique qui cite Libé. De plus en plus de niouzes sont le fruit du marketing des grandes boites qui cherchent surtout à nous vendre leurs produits. Pour changer. Que ce soit la République qui nous vend son Sarko3.0, Apple qui nous survend sa coulitude branchée, MicroSoft qui nous vend son monopole ou Danone qui nous vend ses produits trop sucrés et trop gras, difficile de trouver une info qui n’avantage personne et qui reste une info, pas un plan marketing.
Le passage de la télé au net, c’est une personnalisation des contenus, mais ce n’est pas forcément la libération tant attendue du monde consummériste. Google nous y attend déjà, cookies dans une main, publicité ciblée de l’autre. Je m’étais inscrit au club européen des compacteurs, ces gens qui essayent de moins consommer, histoire de rendre mon ouèbe plus intelligent. Au bout de quelques jours, chacun s’échangeait des messages sur comment plus consommer moins cher: tel supermarché fait des ventes monstres, préparez vos congélateurs… Et puis, depuis quelques mois, c’est devenu un réseau de spam comme les autres. Sexe, drogue et bonnes affaires. Même chez ceux qui fuient le consumérisme, comme dans un film d’horreur, le monstre mou et collat revient. À travers la grille d’aération, par les toilettes, dans le lavabo, et maintenant sur le net.
Alors quoi, back to the forest pour échapper aux monstres? Finalement les moustiques et les loup, c’est tellement lo-tech, on en vient presque à les regretter…
http://www.travailleursduweb.com/2007/11/08/de-la-tele-au-ouebe-le-monstre-nous-poursuit.html
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1, 2, 3... bisou!
Natasha (de Radio Oh Là Là) m'a envoyé cette vidéo rigolotte parlant de l'art de la bise en France. C'est vrai que c'est une situation stressante pour les étrangers. Lewis a été très vite paniqué quand il lui a fallu donner la bise à la famille et aux amis, ne sachant jamais trop bien comment s'y prendre. Aux Pays-Bas, en comparaison, c'est beaucoup plus simple. Mes conseils:
En France:
- QUI? On n'embrasse que dans un cadre privé, jamais professionnel (sauf chez les pubards et les milieux faussement détendus). Si on est un garçon, on embrasse les enfants, les femmes, les hommes de la famille, les amis proches et les homos. On évite d'embrasser les hommes qu'on ne connaît pas, on leur serre la main. Si on est une fille on embrasse tout le monde. On évite d'embrasser les gens avec autorité (genre policiers, chef ou juge). Officiellement on doit éviter d'embrasser les vieux mais en fait ils adorent les bisous.
- COMMENT? On commence par montrer sa joue droite (donc on tourne la tête vers la gauche), et on pose sa joue sur celle de l'autre en faisant un bruit de bisou. On ne pose jamais les lèvres sur la joue de l'autre! On ne touche pas les gens, sauf si c'est des amis très proches, dans ce cas on mets les mains sur le bras près de l'épaule, pour montrer l'affection. Le reste du corps n'entre jamais en contact. Pas de câlins non plus!
- COMBIEN? En général, on s'en tient à deux. Au cas où c'est des gens qui viennent de loin, le mieux est d'annoncer la couleur: "on s'en fait deux" plutôt que de se retrouver à embrasser l'air. En province et chez les prolos on peut en faire trois ou quatre.
Aux Pays-Bas:
- QUI? On embrasse rarement, en général pour un anniversaire ou une fête privée. On ne sert pas vraiment la main non plus, à moins qu'on félicite quelqu'un ou que ce soit très formel. En général les hommes ne s'embrassent pas mais c'est en train de changer. J'adore serrer les mains pour le plaisir de voir les Bataves paniquer.
- COMMENT? On embrasse pour de vrai, avec les lèvres contre la joue. Personnellement, j'évite, mais ne soyez pas choqué(e) s'il y a un peu de bave ou de rouge sur votre joue. On commence en général avec la joue droite, mais tout le monde ne maîtrise pas forcément l'art de la bise, alors je conseille de tourner la tête préventivement pour montrer à l'autre où l'on commence.
- COMBIEN? C'est facile: toujours trois (3). Ni deux, ni quatre.
vendredi 2 novembre 2007
Les 1001 secrets de la culture gay dans Têtu
Un dossier très drôle et utile auquel j'ai participé dans le Têtu de novembre 2007: les 1001 secrets de la culture gay. C'est aussi une bonne idée pour les parents, les frangins, tous ceux qui ne savent pas encore tout. Au programme du bac 2008?
On aurait pu en faire 2002 ou 3003 secrets tellement qu'on en avait...
jeudi 1 novembre 2007
Mehmet s'arrête, quel gâchis!
Mon ami Mehmet Koksal (co-fondateur de Minorités) arrête son blog. C'est d'autant plus triste que c'est la première chose que je lisais le matin en me levant, tellement c'était intéressant. Comme il l'explique dans son dernier message (ci-dessous), entre les menaces et l'impunité des gens dont il dénonce les dérives, ça commence à faire beaucoup. Dommage pour la Belgique, dommage pour l'Europe, dommage pour le journalisme sérieux, dommage pour nous tous.
J'arrête ! Posted: 29 Oct 2007 04:53 AM CDT
J'ai accordé un entretien au supplément d'investigation (Reporter) du quotidien flamand De Morgen (27/10/07) où j'explique notamment que les problèmes découlant du retard linguistique et du regroupement familial ne peuvent être surmontés sans, notamment, passer par l'obligation d'apprendre une des langues du pays de résidence. La preuve ? La plupart des parents qui étaient invités à venir chercher leur gamin-casseur sympathisant loup-gris dans les commissariats de police ne comprenaient ni le français, ni le flamand. Comment voulez-vous encore leur expliquer que les manifestations étaient illégales et que les "jeunes" ont commis des actes de vandalisme intolérables ? C'est d'autant plus difficile que les médias turcs (essentiellement Hürriyet) n'ont presque pas évoqué les dégâts et les victimes en faisant croire que l'Etat policier belge arrêtait toute personne évoquant le mot "Turquie". Pire, pas un seul "responsable" politique ou associatif en Belgique n'a osé critiquer (en turc) ces jeunes arborant fièrement le drapeau de l'extrême droite. De mon côté, la situation est devenue insupportable.
Menaces et insultes, pression familiale et procès à charge dans les associations et cafés turcs, j'en ai marre de devoir expliquer des principes de base d'une société démocratique à des personnes qui refusent tout dialogue. J'en parlais encore récemment avec un ami. "Ecoute Mehmet, tu as raison mais ce n'est plus la raison qui s'applique dans ce cas. Dans l'affaire Kir aussi, tu avais raison et la justice t'a aussi donné raison mais c'est finalement toi qui a perdu. Regarde les choses en face : Emir Kir n'a rien eu comme conséquence, il peut toujours tranquillement se balader avec son chauffeur tout en continuant à faire croire dans les cafés turcs que c'est toi qui l'a attaqué parce qu'il refusait de reconnaître le génocide arménien. C'est lui le gagnant car il a pu changer à lui seul la ligne du PS sur le génocide arménien même si on n'osera jamais ouvertement l'avouer au siège du parti. Tu révèles la présence d'un loups gris sur la liste PS à Schaerbeek ? Avec Laurette Onkelinx, c'est tout l'appareil du PS qui te déteste et te disqualifie. Tu gagnes en justice face à Kir, c'est Philippe Moureaux qui t'accuse d'imbécilité et de calomnie. Tu traduis les propos négationnistes des élus MR (Köse, Öztürk,...), c'est toi qu'on accuse de traîtrise. Tu relates le service militaire en Turquie d'un député SP.A, c'est toi qu'on accuse d'espionnage. Tu dénonces le communautarisme du CDH, tu deviens automatiquement persona non grata dans les débats. Tu relates le discours belliqueux d'Ergün Top (CD&V) contre la Belgique, aucune réaction de la part d'Yves Leterme. Les gars sont toujours en place, ils sont même parfois promus mais c'est toi qui ramasses en fin de compte", commente mon interlocuteur.
L'immobilisme politique, ou l'a-politisme, des dirigeants belges n'a effectivement que renforcé les discours autoritaires, les valeurs antidémocratiques et les propos négationnistes sur le terrain bruxellois. Un exemple : alors que la pénalisation des propos négationnistes a été bloquée au Sénat (par le PS et le CDH), sur le terrain bruxellois ce sont ceux qui reconnaissent le génocide arménien qui ont été punis manu militari. "Bon, Mehmet, tu savais quand même qu'ils allaient un jour te casser la gueule après tout ce que tu as déjà pu écrire sur la question arménienne. Concernant le propriétaire du café arménien qu'ils ont attaqué, il paraît que cette personne a été reconnue devant l'ambassade de Turquie alors qu'il manifestait pour la reconnaissance du génocide arménien. Il n'est donc pas tout à fait blanc non plus!", dit un observateur. Suis-je le seul à m'inquiéter de ce glissement dangereux soutenu par les dirigeants politiques de ce pays ? Les dirigeants se rendent-ils compte des "modèles" politiques qu'ils sont en train de promouvoir pour de simples calculs électoralistes à court terme ? Par ailleurs, je ne suis toujours pas convaincu du gain électoral qui découlerait d'une campagne communautariste dans la niche ethnique et je suis prêt à faire le pur calcul électoraliste pour argumenter sur l'expérience contraire.
Bref, la classe politique et le système clanique empêchent donc l'émergence d'un journalisme d'investigation totalement indépendant des groupes de pression. "La Belgique n'aime pas les francs-tireurs mon cher ami", m'avait précisé mon ancien professeur à l'ULB. "Il n'y a pas de marché en Belgique francophone pour le style de journalisme que vous défendez. Vous êtes déjà très isolé, il ne sera pas très difficile de vous écarter définitivement du petit monde journalistique".
Ce sera donc mon dernier papier sur ce blog "Humeur allochtone" que j'avais lancé le 24/10/2003 (j'ai l'impression d'entendre un grand "ouf" de soulagement). L'idée était de promouvoir un journalisme d'investigation sur les affaires politiques belges (pas internationales) en jouant sur un maximum de transparence possible. Parallèlement, j'en avais marre de lire que "les allochtones" étaient comme-ci puis comme-ça sous la plume de certains journalistes ou élus qui n'y pigeaient généralement rien de la gestion des affaires "très étrangères". L'objectif était donc de faire "comme la presse" mais en relatant les choses à partir d'un point de vue subjectif avoué et en suscitant l'interactivité avec le lectorat. En peu de temps, j'ai eu l'impression de contribuer, de manière constructive, aux débats politiques.
J'arrête donc ce blog, victime de son succès, afin d'offrir une fausse "vie normale" à mon entourage. Je n'ai peur ni du système, ni des réseaux mais je veux surtout calmer les inquiétudes de mon entourage en mettant un terme à cette passionnante expérience de journalisme en direct. Les menaces et les insultes que je reçois me font généralement rire mais je comprends que mon entourage ne partage ni mes opinions, ni mon sens de l'humour. Je vais donc continuer à écrire ... mais sur d'autres supports médiatiques.
En vous remerciant tous d'avoir suivi les quelques "scoops" sur ce blog (merci aussi pour vos commentaires forts amusants, instructifs, étonnants ou révoltants) je vous adresse mes plus sincères salutations.
http://allochtone.blogspot.com/
J'arrête ! Posted: 29 Oct 2007 04:53 AM CDT
J'ai accordé un entretien au supplément d'investigation (Reporter) du quotidien flamand De Morgen (27/10/07) où j'explique notamment que les problèmes découlant du retard linguistique et du regroupement familial ne peuvent être surmontés sans, notamment, passer par l'obligation d'apprendre une des langues du pays de résidence. La preuve ? La plupart des parents qui étaient invités à venir chercher leur gamin-casseur sympathisant loup-gris dans les commissariats de police ne comprenaient ni le français, ni le flamand. Comment voulez-vous encore leur expliquer que les manifestations étaient illégales et que les "jeunes" ont commis des actes de vandalisme intolérables ? C'est d'autant plus difficile que les médias turcs (essentiellement Hürriyet) n'ont presque pas évoqué les dégâts et les victimes en faisant croire que l'Etat policier belge arrêtait toute personne évoquant le mot "Turquie". Pire, pas un seul "responsable" politique ou associatif en Belgique n'a osé critiquer (en turc) ces jeunes arborant fièrement le drapeau de l'extrême droite. De mon côté, la situation est devenue insupportable.
Menaces et insultes, pression familiale et procès à charge dans les associations et cafés turcs, j'en ai marre de devoir expliquer des principes de base d'une société démocratique à des personnes qui refusent tout dialogue. J'en parlais encore récemment avec un ami. "Ecoute Mehmet, tu as raison mais ce n'est plus la raison qui s'applique dans ce cas. Dans l'affaire Kir aussi, tu avais raison et la justice t'a aussi donné raison mais c'est finalement toi qui a perdu. Regarde les choses en face : Emir Kir n'a rien eu comme conséquence, il peut toujours tranquillement se balader avec son chauffeur tout en continuant à faire croire dans les cafés turcs que c'est toi qui l'a attaqué parce qu'il refusait de reconnaître le génocide arménien. C'est lui le gagnant car il a pu changer à lui seul la ligne du PS sur le génocide arménien même si on n'osera jamais ouvertement l'avouer au siège du parti. Tu révèles la présence d'un loups gris sur la liste PS à Schaerbeek ? Avec Laurette Onkelinx, c'est tout l'appareil du PS qui te déteste et te disqualifie. Tu gagnes en justice face à Kir, c'est Philippe Moureaux qui t'accuse d'imbécilité et de calomnie. Tu traduis les propos négationnistes des élus MR (Köse, Öztürk,...), c'est toi qu'on accuse de traîtrise. Tu relates le service militaire en Turquie d'un député SP.A, c'est toi qu'on accuse d'espionnage. Tu dénonces le communautarisme du CDH, tu deviens automatiquement persona non grata dans les débats. Tu relates le discours belliqueux d'Ergün Top (CD&V) contre la Belgique, aucune réaction de la part d'Yves Leterme. Les gars sont toujours en place, ils sont même parfois promus mais c'est toi qui ramasses en fin de compte", commente mon interlocuteur.
L'immobilisme politique, ou l'a-politisme, des dirigeants belges n'a effectivement que renforcé les discours autoritaires, les valeurs antidémocratiques et les propos négationnistes sur le terrain bruxellois. Un exemple : alors que la pénalisation des propos négationnistes a été bloquée au Sénat (par le PS et le CDH), sur le terrain bruxellois ce sont ceux qui reconnaissent le génocide arménien qui ont été punis manu militari. "Bon, Mehmet, tu savais quand même qu'ils allaient un jour te casser la gueule après tout ce que tu as déjà pu écrire sur la question arménienne. Concernant le propriétaire du café arménien qu'ils ont attaqué, il paraît que cette personne a été reconnue devant l'ambassade de Turquie alors qu'il manifestait pour la reconnaissance du génocide arménien. Il n'est donc pas tout à fait blanc non plus!", dit un observateur. Suis-je le seul à m'inquiéter de ce glissement dangereux soutenu par les dirigeants politiques de ce pays ? Les dirigeants se rendent-ils compte des "modèles" politiques qu'ils sont en train de promouvoir pour de simples calculs électoralistes à court terme ? Par ailleurs, je ne suis toujours pas convaincu du gain électoral qui découlerait d'une campagne communautariste dans la niche ethnique et je suis prêt à faire le pur calcul électoraliste pour argumenter sur l'expérience contraire.
Bref, la classe politique et le système clanique empêchent donc l'émergence d'un journalisme d'investigation totalement indépendant des groupes de pression. "La Belgique n'aime pas les francs-tireurs mon cher ami", m'avait précisé mon ancien professeur à l'ULB. "Il n'y a pas de marché en Belgique francophone pour le style de journalisme que vous défendez. Vous êtes déjà très isolé, il ne sera pas très difficile de vous écarter définitivement du petit monde journalistique".
Ce sera donc mon dernier papier sur ce blog "Humeur allochtone" que j'avais lancé le 24/10/2003 (j'ai l'impression d'entendre un grand "ouf" de soulagement). L'idée était de promouvoir un journalisme d'investigation sur les affaires politiques belges (pas internationales) en jouant sur un maximum de transparence possible. Parallèlement, j'en avais marre de lire que "les allochtones" étaient comme-ci puis comme-ça sous la plume de certains journalistes ou élus qui n'y pigeaient généralement rien de la gestion des affaires "très étrangères". L'objectif était donc de faire "comme la presse" mais en relatant les choses à partir d'un point de vue subjectif avoué et en suscitant l'interactivité avec le lectorat. En peu de temps, j'ai eu l'impression de contribuer, de manière constructive, aux débats politiques.
J'arrête donc ce blog, victime de son succès, afin d'offrir une fausse "vie normale" à mon entourage. Je n'ai peur ni du système, ni des réseaux mais je veux surtout calmer les inquiétudes de mon entourage en mettant un terme à cette passionnante expérience de journalisme en direct. Les menaces et les insultes que je reçois me font généralement rire mais je comprends que mon entourage ne partage ni mes opinions, ni mon sens de l'humour. Je vais donc continuer à écrire ... mais sur d'autres supports médiatiques.
En vous remerciant tous d'avoir suivi les quelques "scoops" sur ce blog (merci aussi pour vos commentaires forts amusants, instructifs, étonnants ou révoltants) je vous adresse mes plus sincères salutations.
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