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jeudi 22 novembre 2007

Retour sur une guerre de commentaires

Hier j'ai été appelé par le directeur de la Maison de France, dont j'ignorais l'existence jusque là (je n'ai donc aucun a priori, si ce n'est que sa présence a été très discrète jusque là à Amsterdam). Il m'a juré que ce n'était pas lui qui avait signé un commentaire un peu raide sur la bibliothèque. Entretemps ce message a donné lieu à des insultes personnelles par commentaires interposés, certains signés, d'autres non. Enfin, ce matin, ce blog a été recouvert d'une série de commentaires anonymes injurieux, par une personne élevée en France.

J'ai regardé et ai demandé l'aide d'un informaticien, mais il est impossible de retrouver l'adresse IP des commentateurs, même avec Google Analytics et finalement ai trouvé les adresses IP des commentateurs, mais ce n'est pas mon rôle de jouer au détective. J'avais un moment envisagé de mettre en place un bloqueur d'IP mais j'ai autre chose à faire que jouer au censeur. J'ai donc pris deux mesures simples pour mettre fin à l'impunité des courageux anonymes : 
(1) Seuls les commentaires signés sont désormais autorisés. Pour commenter il faut s'inscrire dans Blogger, ce n'est pas compliqué et cela permet d'identifier les commentateurs. J'ai toujours signé mes commentaires, aux autres de le faire aussi.
(2) J'ai retiré les commentaires non signés autour du morceau sur la Maison Descartes qui sont un peu douteux. Si vous en êtes l'auteur, allez vous inscrire sur Blogger et signez votre commentaire.

Pour revenir à cette histoire, il faut dire qu'entre les coups de téléphone, les emails et les commentaires, il est évident que la situation de la Maison Descartes et des institutions françaises et/ou francophones à Amsterdam est terriblement préoccupante. Il y a des gens qui font leur travail remarquablement bien, mais le résultat final est que l'ambiance y est invivable pour beaucoup et que l'institution est en sous-régime permanent. À part un commentaire (anonyme), personne n'en est satisfait.
Le premier problème est la sous-utilisation du lieu, central et magnifique: les activités y sont trop peu nombreuses, et réservées aux happy few. Pourquoi la Maison de la France et France Emploi n'y sont pas hébergées, alors qu'il y a des milliers de mètre carrés vides? Pourquoi les associations françaises et francophones n'y ont-elles pas leur place, avec un système de bureau collectif, de boites aux lettre et d'espace de réunion? La Maison Descartes devrait être le lieu naturel de rencontre entre Français, francophones, francophiles et Amstellodamois curieux, ce n'est pas le cas. Je ne reviendrai même pas sur la bibliothèque, le restaurant ou la salle de cinéma. Vu la situation culturelle et immobilière d'Amsterdam, c'est un véritable scandale.

Le deuxième problème est plus politique: pourquoi de nombreuses personnes en place ces dernières années à des postes importants sont-elles systématiquement parachutées par Paris? À chaque fois il y a des tensions entre des gens surpayés et un peu arrogants, les locaux qui connaissent le pays et sont payés au lance-pierre, et l'armée de stagiaires et précaires qui font tourner la maison. Pourquoi ne pas harmoniser les conditions d'emploi et faire en sorte que les gens qui ont la connaissance, maîtrisent les deux langues et la culture locale puissent s'y épanouir? Quand je vois qu'une personne comme Danièle Bourgoin a été mise au placard, je me dis qu'on a vraiment tout fait pour saboter la maison: efficace, avec un réseau de folie, très au courant de tout, quel gâchis... Pour diriger une telle maison il faudrait une personne bilingue et connaissant bien la culture hollandaise permettrait de mettre la Maison Descartes sur la carte des Pays-Bas, avec des projets adaptés. Il faudrait quelqu'un d'ambitieux et ayant un réseau local, pas un énième diplomate parachuté ici en attendant tranquillement sa retraite. Il faudrait des collaborateurs traités correctement et mettre fin aux systèmes de copinages via Paris qui ruinent les chances de l'endroit.
Ceci est mon opinion, je la signe. La vôtre est aussi la bienvenue, à condition qu'elle soit aussi signée. Je rappelle que les doléances sur le sujet peuvent être envoyées à notre élu, Tanguy le Breton, par email.