mercredi 30 avril 2008
Ma fête de la Reine
La fête de la Reine (Koninginnedag) est devenu à Amsterdam une sortie d'orgie de bière, de techno vulgaire, de saucisses empoisonnées et de merdes oranges en tous genres qui finissent déchirées par terre. Cela fait des années que cela ne m'amuse plus. Mes premières fêtes étaient drôles et surprenantes, ces dernières années je préfère laisser les provinciaux alcooliques s'approprier la ville en pissant partout et aller voir ailleurs si j'y suis. Je n'ai même pas accroché mon drapeau batave à la fenêtre tellement je manquais d'enthousiasme, c'est dire.
Pour l'édition 2008, avec Lewis le mari et Martin le chien nous sommes allés au Bois Amstellodamois (Amsterdamse Bos), à une petite heure de marche. C'était délicieusement désert. Pas de fausse ferme vulgaire vendant des crêpes trop cher. Pas de couples se disputant devant leur marmaille grincheuse. Pas de chiens agressifs ou des coureurs malpolis en lycra moulant.
Juste les fleurs, les arbres, les canaux où Martin s'est vautré jusqu'à épuisement, et quelques oiseaux surpris. La fête de Dame Nature, en quelque sorte. C'était bien.
Le nouvel Amr Diab est bon
J'étais tellement occupé avec d'autres choses que j'ai laissé passer la sortie du nouvel album d'Amr Diab, le Madonna égyptien, qui souffre d'ailleurs du même mal étrange: plus il vieillit (il est né en 1961), plus il a l'air jeune.
Je me suis bien sûr empressé de l'acheter sur iTunes (vive la distribution numérique sans DRM et au-delà des frontières) dès que je m'en suis rendu compte, car mieux vaut tard que jamais. Il s'appelle «El Lilady» et répare l'horreur de l'album précédent (un très oubliable «Kammel Kalamak» en 2006) et s'approche presque de la perfection arabo-pop du fabuleux «Lealy Nahary» (2004) qui est pour moi un classique indétrônable.
Oscillant entre House orientale (le tubissime «Ne'oul Aih», en vidéo ci-dessous), classiques pop arabes mais aussi... le samba la plus triste («We Fehmt Einak»), le tango («El Lilady», assez convaincant) et un mélange R&B-electro-pop assez surprenant («Inta El Ghali»), c'est un très bon moyen d'aborder la pop arabe contemporaine et oublier les mauvaises productions vendues à la sauvette sur le marché.
Il me faudra encore quelques écoutes pour déterminer s'il s'agit d'un émoi passager ou d'un chef d'œuvre incontournable. La cinquième étoile est donc à confirmer dans quelques semaines.
· Amr Diab «El Lilady» ****(*)
mardi 29 avril 2008
Économie récessive?
À entendre notre cher Wouter Bos, tout va pour le mieux et la crise américano-européenne n'aura aucune conséquence pour les Pays-Bas. Outre le fait que le pays est minuscule et dépend largement de ses voisins pour maintenir son économie, ce que j'entends autour de moi me fait penser que la récession est déjà là, il manque juste qu'un ministre ou la banque centrale l'affirme officiellement.
Six mois, un an, avant que cela ait lieu?
Déchu de sa nationalité française pour s'être marié à un homme
Le consulat de France lui a retiré sa nationalité car il n'a pas voulu reconnaître son mariage lorsqu'il a aussi acquis la nationalité néerlandaise. Selon une convention signée entre la France et les Pays-Bas, quiconque opte pour la nationalité de l'autre pays perd automatiquement sa nationalité d'origine, sauf s'il/elle est marié à une personne de l'autre nationalité, auquel cas la double nationalité est automatiquement accordée.
Le consultat (sous les ordres du ministère) s'est empressé de déclarer Frédéric célibataire et lui demande de rendre son passeport, sa carte d'identité et lui a confirmé sa radiation des listes électorales. Frédéric, très attaché à son pays d'origine, vit très mal ce rejet.
Tanguy Le Breton, représentant des Français aux Pays-Bas, parle de «discrimination évidente». «On voit bien que les autorités françaises discriminent en fonction de l'orientation sexuelle. Dans ce cas précis, la discrimination est symboliquement terrible, puisqu'on déchoit les gays de leur nationalité. Il est grand temps d'engager un débat sur la question et mettre fin à ces discriminations.»
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=12866
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Communiqué de SOS Homophobie / http://www.sos-homophobie.org
Après le fichage des homos, la déchéance de la nationalité !
Paris, le 29 avril 2008
Alors qu'approche la Journée mondiale contre l'homophobie, le 17 mai, le gouvernement français se fait remarquer par des mesures particulièrement hostiles aux homosexuel-le-s.
Il y a quelques mois le ministère des Affaires étrangères demandait aux consulats de refuser les pacs binationaux dans certains pays, il y a quinze jours on apprenait que le ministère de l'Intérieur testait un logiciel permettant un fichage des homosexuel-le-s, et le journal Têtu révèle aujourd'hui qu'un homosexuel français a été déchu de la nationalité française lorsqu'il a demandé la double nationalité hollandaise, alors qu'il s'est marié avec un homme aux Pays-Bas! Une convention entre les deux pays prévoit que seules les personnes mariées peuvent se voir accorder la double nationalité. Le mariage homosexuel est reconnu aux Pays-Bas, mais le ministère français considère cet homme comme célibataire.
SOS homophobie est scandalisée par cette décision particulièrement humiliante et symboliquement inexcusable, et demande au gouvernement de réintégrer immédiatement cet homme dans la nationalité française.
Fiché-e-s, déchu-e-s de leur nationalité, quelle est la prochaine étape pour les homosexuel-le-s français-e-s? A l'occasion de la Journée mondiale contre l'homophobie, le gouvernement français n'a-t-il donc pas de message plus humain à adresser aux homosexuel-le-s?
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«Bonjour,
Hier, tetu.com ( cliquez ici) a révélé cette affaire d'un Français gay, déchu de sa nationalité parce qu'il a épousé un Hollandais et qu'il a demandé la double nationalité ; une déchéance de nationalité qui choque mais qui s'explique par les traités internationaux signés par notre pays.
Plus surprenant, Maître Eolas, avocat blogueur (je vous recommande son blog !) révèle que notre président a dénoncé ces dispositions, au nom de la France, pour contourner les lois qu'il a lui-même fait promulguer quand il était ministre de l'Intérieur, et pour faire en sorte qu'il n'y ait plus d'obstacle à ce que Carla Bruni devienne française sans perdre la nationalité italienne. La vie n'est pas belle ?
Seul problème, notre ex-Français s'est marié avant notre président, d'où le titre du billet de Maître Eolas: Quelle idée d'épouser un étranger avant le président de la République ! je vous recommande sa lecture.
Stéphane,
secrétaire de la Coordination InterPride France »
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Un blogue qui en parle en détail:
http://www.maitre-eolas.fr/2008/04/30/940-quelle-idee-d-epouser-un-etranger-avant-le-president-de-la-republique
Un autre:
http://dinersroom.free.fr/index.php?2008/04/30/867-mariage-homosexuel-et-perte-de-la-nationalite
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La dépèche de l'AFP tombe enfin à 19h40:
Homosexualité-droits-France-PaysBas-UE,LEAD
PARIS, 30 avr 2008 (AFP) - Un Français, vivant aux Pays-Bas, a été déchu de sa nationalité française après s'être marié avec un Néerlandais et acquis la nationalité de son conjoint, une décision des autorités françaises qu'il conteste, a-t-on appris mercredi auprès de l'intéressé.
Frédéric Minvielle, 37 ans, dont le cas a été révélé par Têtu, le magazine français leader des homosexuels et des lesbiennes, est tombé "dans un trou de la justice" et "espère faire évoluer la loi", a-t-il déclaré à l'AFP, lors d'un entretien téléphonique.
Installé aux Pays-Bas depuis 2002, M. Minvielle s'y est marié le 6 décembre 2003 et a acquis la nationalité néerlandaise en 2006, "parce que ce pays reconnaît mon amour et mon mariage", a-t-il expliqué.
Lorsqu'il s'inscrit sur les listes électorales du consulat à Amsterdam fin 2006 pour pouvoir voter à la présidentielle de 2007 -- "j'ai voté Sarkozy qui maintenant m'enlève ma nationalité", déplore-t-il --, le consulat intrigué par son cas transfère son dossier au ministère de la Justice.
Selon une convention entre la France et les Pays-Bas en vigueur depuis 1985 et modifiée en 1993 et 1996, tout ressortissant d'un des deux pays acquérant la nationalité de l'autre pays perd sa nationalité d'origine sauf en cas de mariage et de volonté expresse de conserver sa nationalité initiale.
La France ne reconnaissant pas le mariage homosexuel, Frédéric Minvielle s'est vu signifier par le consulat, en décembre 2007, la déchéance de sa nationalité française, selon des documents dont l'AFP a obtenu copie.
Il lui a été demandé dans la foulée de rendre sa carte nationale d'identité et son passeport, ce qu'il a refusé de faire. En mars 2008 enfin, M. Minvielle a été informé qu'il avait été radié des listes électorales consulaires.
Depuis, il consulte plusieurs avocats pour organiser sa défense.
"Si j'étais une femme mariée à un Hollandais, il n'y aurait pas eu de problème, mais je suis un homme marié avec un homme" et donc "considéré comme célibataire par la loi française alors que j'ai un acte de mariage légal", dénonce-t-il.
"Ce n'était sans doute pas une discrimination voulue, c'est plus un oubli dans la loi mais il faut maintenant que cela change car d'autres cas vont se faire jour", estime-t-il.
D'autres pays européens (Belgique, Espagne) ont légalisé le mariage homosexuel et d'autres des unions accordant les mêmes droits qu'un mariage (Danemark, Suède, Finlande).
"Je veux garder ma nationalité, c'est une question de principe. Je suis né Français, à Lorient, toute ma famille est en France. Je me sens rejeté par mon pays mais j'espère que mon cas fera jurisprudence pour changer la loi", a conclu M. Minvielle.
sla/ed/dlm
Trouvé sur un blogue (commentaire n°54), un raisonnement sur lequel je m'étais appuyé de façon plus ou moins brumeuse avec mes souvenirs de droit international :
«Je suis sûre que je vais dire des bêtises plus grosses que moi, parce que cet aspect du droit est un des plus complexes qui soit, mais quand j'avais creusé un peu le statut des mariages bi-nationaux, j'avais cru comprendre le principe "global" suivant :
- un mariage légalement fait dans un pays étranger existe, quoi qu'il arrive
- si ce mariage n'est pas reconnu par la loi française, il existe mais les mariés ne peuvent pas se prévaloir de ses conséquences positives (en gros, la filiation des enfants, par exemple, est reconnue, mais pas de carte de famille nombreuse quand il y en avait encore)
- dans le cas d'un mariage légal, il doit être annulé pour que l'époux français soit à nouveau célibataire (donc dans le cas des mariages bi-nationaux, le refus d'enregistrement ne suffit pas, il faut passer au tribunal)
- les conditions "légales" varient d'un pays à l'autre en fonction des conventions passées ou pas (nécessité de la capacité à mariage ou pas, etc...)
C'est ainsi qu'au Maroc, une musulmane marocaine passant la nuit à l'hôtel avec un mécréant incroyant français n'ira pas en prison si ils peuvent produire un livret de famille français, alors qu'au regard de la loi personnelle de la marocaine, ce mariage n'a aucune validité.
La réponse ministérielle (qui n'a pas force de loi ?) en gros se permet de refuser la légalité d'un acte d'un autre état souverain, et ce qui est intéressant, c'est qu'elle le fait aussi pour le ressortissant étranger. Car si je comprends bien, le hollandais, légalement marié en Hollande, est considéré comme célibataire en France ?
Bref, je n'ai pas vos arguments ni votre connaissance juridique, mais cette réponse me chiffonne beaucoup.
Elle me chiffonne d'autant plus qu'en extrapolant, cela veut dire qu'un mariage en France entre un étranger et une française ne peut être légal que si la loi personnelle de l'étranger(e) l'autorise, ce qui voudrait dire en gros, que presque tous les mariages entre une musulmane étrangère et un non-musulman ne seraient pas légaux ?
Ou bien est-il possible de ne pas appliquer le principe ministériel de façon symétrique ?»
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Franse homo verliest nationaliteit na huwen Nederlands vriendje.
http://www.holebi.info/phpnews/kortnews.php?action=fullnews&id=4964
Frankrijk VS Nederland: Opnieuw maakt Frankrijk zich schuldig aan discriminatie op basis van seksuele geaardheid. Een met een Nederlandse man getrouwde Fransman kreeg zopas van de Franse ambassade te horen dat hij zijn nationaliteit verliest en zijn paspoort moet inleveren.
De Franse homo had de Nederlandse nationaliteit aangevraagd en gekregen. En volgens een verdrag tussen Frankrijk en Nederland kan iemand die afkomstig is uit Frankrijk trouwen met een inwoner van Nederland zonder daarbij zijn eigen nationaliteit te verliezen, het verdrag is bovendien sekseneutraal opgesteld, enkel vrijgezellen hebben geen recht op de dubbele nationaliteit.
Door het verdrag maakt Frankrijk zich schuldig aan discriminatie op basis van seksuele geaardheid. Want ook al is de Franse homo gehuwd met zijn Nederlandse vriend, toch wordt hij aanzien als vrijgezel. Wanneer hetero Fransen en Nederlanders huwen mag de dubbele nationaliteit wel behouden blijven.
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Un article du Gaykrant à qui j'ai envoyé la niouze (traduite à la hussarde):
Getrouwde Fransman verliest nationaliteit
http://www.gk.nl/index.php?id=9&a=bericht&bericht=4727
Een met een Nederlandse man getrouwde Fransman heeft van de ambassade van zijn land te horen gekregen dat hij zijn nationaliteit verliest en zijn paspoort moet inleveren. De betrokken man had het Nederlanderschap aangevraagd en gekregen. Een verdrag tussen Nederland en Frankrijk bepaalt echter dat wanneer iemand uit Frankrijk trouwt met een inwoner uit Nederland, deze toch zijn eigen nationaliteit kan behouden. Het verdrag is sekseneutraal opgesteld. Vrijgezellen hebben echter geen recht op deze dubbele nationaliteit.
Tanguy Le Breton, vertegenwoordiger van de Franse gemeenschap in Nederland, spreekt van 'duidelijke discriminatie'. "We zien nu de de Franse autoriteiten discrimineren jegens iemands seksuele voorkeur, want hij is getrouwd en wordt door de overheid in Parijs toch als vrijgezel beschouwd. Deze discriminatie is schandelijk omdat Franse homo's op een dergelijke wijze van hun nationaliteit beroofd worden. Het wordt echt tijd voor een debat over dit onderwerp en dat er een einde wordt gemaakt aan deze vorm van discrimineren."
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Deux jours après ma brève, Libé s'y met:
Un Français déchu de sa nationalité après s'être marié à un Néerlandais
http://www.liberation.fr/actualite/societe/324105.FR.php
La France ne reconnaissant pas le mariage homosexuel, l'homme, qui a pris la nationalité néerlandaise en 2006, perd son passeport français. Ce qu'il dénonce, soutenu par l'association SOS homophobie.
afp
LIBERATION.FR : jeudi 1 mai 2008
Installé aux Pays-Bas depuis 2002, Frédéric M., 37 ans, s'y est marié en 2003 et a acquis la nationalité néerlandaise en 2006. La France ne reconnaissant pas le mariage homosexuel, il s'est vu signifier par le consulat français, en décembre 2007, la déchéance de sa nationalité française. Décision qu'il conteste.
Le Français a reçu le soutien de SOS homophobie. Ce jeudi, l'association s'est déclarée "scandalisée par cette décision particulièrement humiliante et symboliquement inexcusable. Nous demandons au gouvernement de réintégrer immédiatement cet homme dans la nationalité française", écrit l'association dans un communiqué, à deux semaines de la Journée mondiale contre l'homophobie, le 17 mai.
"Fichés, déchus de leur nationalité, quelle est la prochaine étape pour les homosexuels français?", s'interroge SOS homophobie.
Selon une convention entre la France et les Pays-Bas en vigueur depuis 1985 et modifiée en 1993 et 1996, tout ressortissant d'un des deux pays acquérant la nationalité de l'autre pays perd sa nationalité d'origine sauf en cas de mariage et de volonté expresse de conserver sa nationalité initiale.
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Le vendredi matin, Libé s'y colle plus sérieusement:
Privé de sa nationalité après un mariage gay
http://www.liberation.fr/actualite/societe/324214.FR.php
Charlotte Rotman / QUOTIDIEN : vendredi 2 mai 2008
Il n’est plus français. Né à Lorient il y a trente-sept ans, Frédéric Minvielle vient d’être déchu de la nationalité française après son mariage (tout ce qu’il y a de plus légal) célébré aux Pays-Bas avec son compagnon, un Néerlandais. Marié à une femme, il aurait pu bénéficier en toute tranquillité de la double nationalité. Mais avec une personne du même sexe, tout se complique : la France ne reconnaît toujours pas les unions homosexuelles contractées à l’étranger et qui peuvent impliquer l’un de ses ressortissants. «J’ai l’impression d’être renié par mon pays, mes racines, mon héritage, expliquait-t-il hier depuis Amsterdam. Je suis traité comme un criminel. Je n’ai rien fait de mal.» Restituer. De fait, Frédéric Minvielle s’est conformé aux lois de son pays d’accueil. En 2002, il y rejoint son partenaire depuis 1997, avec qui il travaille dans une entreprise de chaussures et sacs de mode. Il apprend le néerlandais et se marie en décembre 2003, comme la loi l’y autorise. Il acquiert la nationalité néerlandaise en 2006 : «C’était important pour moi d’avoir le passeport d’un pays qui reconnaît mon amour et mon mariage.»
«Humiliante». Quand il a voulu s’inscrire sur les listes électorales, (il a voté Sarkozy), le consulat lui a demandé de restituer ses papiers d’identité français, ce que Frédéric Minvielle a jusqu’ici refusé de faire. Selon une convention, signée entre la France et les Pays-Bas, en vigueur depuis 1985, et modifiée deux fois, tout ressortissant d’un des pays acquérant la nationalité de l’autre perd sa nationalité d’origine… sauf si cette personne est mariée et fait part de sa volonté expresse de conserver sa nationalité. Seulement voilà, pour l’Etat français, Frédéric Minvielle est un célibataire. Hier SOS-homophobie a parlé d’«une décision particulièrement humiliante» et demandé sa «réintégration immédiate» dans la citoyenneté française. Selon son avocate, Caroline Mécary, la convention devrait être modifiée, ce qui permettrait à Frédéric Minvielle de retrouver sa nationalité perdue. «Mais, ajoute-t-elle, tant qu’il n’y aura pas de résolution générale sur les unions de personnes de même sexe, il restera des cas de discriminations fondées sur l’orientation sexuelle.»
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Vendredi Matin, Le Monde se réveille:
Un Français déchu de sa nationalité française après son mariage avec un Néerlandais
LEMONDE.FR avec AFP | 02.05.08 | 08h36 • Mis à jour le 02.05.08 | 08h58
http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/05/02/un-francais-dechu-de-sa-nationalite-francaise-apres-son-mariage-avec-un-neerlandais_1040427_3224.html
"J'ai l'impression d'être renié par mon pays, mes racines, mon héritage. Je suis traité comme un criminel". Dans des témoignages à Libération et au Parisien, vendredi 2 mai, Frédéric Minvielle, 37 ans, se dit "indigné". Ce Français vivant aux Pays-Bas a été déchu de sa nationalité française après s'être marié avec un Néerlandais et avoir acquis la nationalité de son conjoint.
Installé aux Pays-Bas depuis 2002, M. Minvielle s'y est marié le 6 décembre 2003 et a acquis la nationalité néerlandaise en 2006, "parce que ce pays reconnaît mon amour et mon mariage", a-t-il expliqué.
Lorsqu'il s'inscrit sur les listes électorales du consulat à Amsterdam fin 2006 pour pouvoir voter à la présidentielle de 2007 - "j'ai voté Sarkozy qui maintenant m'enlève ma nationalité", déplore-t-il -, le consulat intrigué transfère son dossier au ministère de la justice. Selon une convention entre la France et les Pays-Bas en vigueur depuis 1985 et modifiée en 1993 et 1996, tout ressortissant d'un des deux pays acquérant la nationalité de l'autre pays perd sa nationalité d'origine sauf en cas de mariage et de volonté expresse de conserver sa nationalité initiale.
DÉCISION "PARTICULIÈREMENT HUMILIANTE"
Mais la France ne reconnaissant pas le mariage homosexuel, Frédéric Minvielle s'est vu signifier par le consulat, en décembre 2007, la déchéance de sa nationalité française, selon des documents dont l'AFP a obtenu copie. Il lui a été demandé dans la foulée de rendre sa carte nationale d'identité et son passeport, ce qu'il a refusé de faire. L'affaire a été révélée par le magazine français Têtu.
"Si j'étais une femme mariée à un Hollandais, il n'y aurait pas eu de problème, mais je suis un homme marié avec un homme" et donc "considéré comme célibataire par la loi française alors que j'ai un acte de mariage légal", dénonce-t-il.
D'autres pays européens (Belgique, Espagne) ont légalisé le mariage homosexuel et d'autres des unions accordant les mêmes droits qu'un mariage (Danemark, Suède, Finlande). L'association SOS homophobie s'est élevée contre une décision "particulièrement humiliante et symboliquement inexcusable", et demande au gouvernement "de réintégrer immédiatement cet homme dans la nationalité française".
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Sur l'excellent 24 Oranges:
http://www.24oranges.nl/2008/05/02/frenchman-in-amsterdam-gets-nationality-revoked-for-marrying-dutchman/
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Vendredi Midi:
http://www.france-info.com/spip.php?article130207&theme=81&sous_theme=188
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Et le vendredi après-midi, le Figaro se réveille:
http://www.lefigaro.fr/actualites/2008/05/02/01001-20080502ARTFIG00361-dechu-de-sa-nationalite-a-cause-de-son-mariage.php
lundi 28 avril 2008
Le grand mélange, l'objet
Ça y est, je l'ai reçu. Après une semaine de drames postaux, j'ai enfin trouvé mon livre dans ma boîte aux lettres cet après-midi. Pour la plupart d'entre vous c'est probablement bénin. Pour moi, toucher le fruit d'autant de travail est assez étrange. J'ose à peine l'ouvrir, c'est dire.
Pour ceux qui veulent plus de détails sur le contenu: legrandmelange.fr (il y a aussi une section en anglais)....
jeudi 24 avril 2008
Agressivité et inflation de paperasse
Un des drames du moment c'est deux maisons assez mignones qui doivent être rasées pour faire place à 4 villas, le tout contrôlé par une des associations locatives (à l'origine une truc social, mais depuis quelques années une truc ultra-rentable qui cherche à se faire de la thune). On n'aime pas trop ça et on préfererait que les maisons mignones restent, mais tout a été décidé avant notre élection, par une coalition VVD/GroenLinks. En gros, si on empêche l'association locative de mener à bien son projet, il y a rupture de contrat et on doit payer des sommes incroyables. Bref, on est coincés par une décision prise par d'autres et maintenant on a l'air de méchants sans-cœur. Dur, le pouvoir.
Un autre drame de la soirée, c'est l'arrestation de huit jeunes qui sont tombés dans la criminalité et ont été arrêtés dans l'arrondissement. Le VVD a interpellé les échevins et demande comment ça a été possible, le tout enrobé de sous-entendus extrêmement stigmatisants pour les habitants du Diamantbuurt (une des zones assez pauvres de l'arrondissement avec beaucoup d'allochtones) alors que le lien est assez lâche. Comme l'a rappelé notre bourgmestre, Egbert de Vries, s'il y a traffic de drogues dures c'est parce qu'il y a une forte demande depuis le Pijp: yuppies et jeunes loups de la finance ont de telles demandes de cocaïne et d'xtc que pas mal de petits jeunes se sont montés un business plutôt que de garder leur McJob. On appelle ça une stratégie de survie (voir les nombreux ouvrages de socio et de criminologie écrits sur le sujets), et à défaut d'être acceptable, c'est assez facile à comprendre.
Ce qui me fascine, c'est que le VVD ne semble pas mesurer les différences de richesses entre le quartier du Midi (Zuid) et les Diamantbuurt. Il suffit de regarder les statistiques: on a d'un côté une concentration obscène de richesses, de l'autre un cumul de retards sociaux, économiques et scolaires qu'on essaye de réparer tant bien que mal. Je m'étonne que plus de jeunes ne sombrent pas dans la criminalité: cela montre que les aides marchent plutôt bien et que les jeunes ne sont pas aussi mauvais que le VVD aimerait le penser.
Surtout, l'agressivité de cette intervention montre que le sang neuf au VVD ne veut pas forcément dire amélioration de l'équipe. Trois cadres brillants du parti sont partis: Wouter Slettenhaar car son business décollait (l'immobilier, of course), son frère Paul a été nommé échevin de l'arrondissement d'à côté, et Emile Jaensch a été nommé échevin à Bijlmer. À la place des ces trois, on a trois jeunes en costume-cravate qui ont des problèmes d'agressivité et avec qui il est difficile de discuter. Un des trois s'améliore, mais les deux autres me font peur. J'ai l'impression qu'ils sont sur la ligne de la poujado-nationaliste Rita Verdonk, alors que leurs prédécesseurs étaient plutôt mesurés et progressistes. Est-ce la fin du VVD australovicien comme parti responsable et avec qui on peut correctement discuter? Ce serait dommage...
Plus ridicule encore, la tournure pro-nature d'un des partis locaux. Tout à coup, cette élue s'est prise de passion pour la nature, sentant que c'est un thème porteur (le Parti des animaux a arraché deux sièges aux dernières législatives), même si seuls les humains votent. Alors qu'on a mis en place un cadre très progressiste (probablement un des premiers aux Pays-Bas à être aussi systématique et progressiste) sur la nature et les animaux, en s'efforçant de protéger leur bien-être au-delà de ce qu'ils signifient pour les hommes (leur valeur intrinsèque, terme qui a été repris ad nauseam par tous), on s'est retrouvés attaqués par trois micro-partis locaux appuyés par des défenseurs des animaux anti-viande.
J'avais l'impression d'être dans un mauvais film avec l'histoire des gentils poissons ou des pauvres souris menacées. Comme si le pire qui puisse arriver aux souris n'était pas... un chat. À les entendre, il faudrait interdire la mort et les humains. Je n'aime pas la mort non plus, mais c'est inévitable, non? Au lieu d'interdire la mort (ce qui est impossible), il vaudrait mieux s'assurer que la vie est agréable, aussi pour les animaux.
Ces mêmes partis ont essayé de se distinguer en défendant un arbre menacé sur un lot de 18 dans un endroit de l'arrondissement où des logements pour étudiants vont être construits. Ceci dit, cela ne les a pas empêché de déposer une dizaine de motions redondantes et n'ayant aucune chance d'être adoptées (photo ci-dessus), ce qui a résulté en une inflation de la paperasse distribuée. J'aimerais qu'on puisse faire une enquête sur le nombre total d'arbres abattus et d'animaux délogés de leur habitant résultant directement de l'inflation de motions et autre amendements ridicules déposés par ces petits partis. On pourrait alors voir s'ils se préoccupent vraiment de la nature ou s'il ne s'agit que d'une pose populiste.
Comme l'a souligné notre désormais ex-collègue Joep Blaas du D66 (ancien échevin, qui a démissioné pour devenir conseiller de l'arrondissement en immobilier), il faut arrêter avec cette inflation des motions égocentriques et faire son travail en amont pour s'assurer que les bonnes idées sont reprises par les échevins. C'est ce que j'essaye de faire depuis le début. Cela ne génère pas beaucoup de paperasse spectaculaire avec mon nom dessus, mais au moins mes idées sont mises en application. Et c'est ce qui compte, in fine, non?
Enfin... Rentrée politique dans trois semaines. D'ici là, quelques projets à mettre en place. J'en reparlerai quand cela aura pris forme...
mercredi 23 avril 2008
Un article dans Têtu Livres
Et bien, c'est drôle comment les choses se téléscopent parfois. Je reçois la compile de DidierLestrade, en parle, et voilà que Paul de Têtu m'envoie l'article que Didier a écrit sur moi. On pourrait croire que je l'ai corrompu tellement il est bien. Je vous assure que ce n'est pas le cas, c'est presque l'inverse, en fait. Allez, on enjoy, c'est pas tous les jours que je lis un article aussi dithyrambique sur ma musique et mon livre... (cliquez sur l'image pour l'article en taille lisible)
Question de Mix
Le sociologue Laurent Chambon publie un essai décapant sur les "minorités" et la diversité française et sort... un premier album très réussi de pop-house. Quand le talent se double du don d'ubiquité.
Têtu Mai 2008, Page 24.
Qui aujourd'hui a la capacité de publier, le même mois, un livre novateur sur l'intégration des minorités et un album indépendant de house music? Laurent Chambon. Ce sociologue et politologue livre un essai, Le grand mélange, Minorités, tolérance et faux semblants dans la France de Nicolas Sarkozy, et, simultanément, commercialise son premier album, Überlove, composé et produit en collaboration avec son partenaire dans la vie, Lewis Marques. Et la surprise ne s'arrête pas là. Le livre et l'album sont tous les deux renversants, au point qu'on se représenterait volontiers leur auteur comme l'un des leaders de cette nouvelle génération dont la communauté LGBT française a grandement besoin. Tout commence, il y a dix ans, quand cet homosexuel de 36 ans s'installe à Amsterdam. Son premier ouvrage, Le sel de la démocratie, l'accès des minorités au pouvoir politique au pouvoir politique en France et aux Pays-Bas (Université d'Amsterdam, 2002) a mis la question communautaire au coeur de son travail. La création du site Minorites.org et de son blog Kreukreuscopie, l'affaire de l'assassinant de Pim Fortuyn facilitent la visibilité de ce workoholic qui parle couramment l'anglais et le flamand, et qui maîtrise les questions liées à la laïcité ou à l'immigration.
En tant que gay naturellement affirmé, Laurent Chambon - qui collabore occasionnellement à Têtu - dispose d'un autre joker: son analyse met sans cesse en perspective l'intégration des minorités sexuelles et celles des ethnies minoritaires, y compris dans le cadre de la religion. Tous les sujets explosifs de notre temps, en quelque sorte. Il est souvent sollicité par les médias français tels que Libération, surtout depuis 2006, quand il devient conseiller municipal pour le Parti travailliste dans l'arrondissement du Vieux-Sud à Amsterdam et le seul élu local européen (non-néerlandais) aux Pays-Bas. Le travail de Laurent Chambon se présente alors sous de multiples facettes: c'est un chercheur gay qui milite politiquement, au niveau local. Pour la défense de ses idées, mais aussi pour mieux comprendre le système.
La parution de son dernier livre, chez Denoël, résume l'ensemble de ses recherches et le résultat est loin de ressembler aux clichés des chercheurs homosexuels qui s'enlisent dans le républicanisme gay. Droits des gays, retard du coming-out des célébrités en France, bilan du pacs, islam politique, port du voile, représentation des minorités dans les médias, émeutes dans les banlieues en 2005, multiculturalisme, discrimination positive, crise de la gauche... Les sujets polémiques ne manquent pas, mais ils sont tous analysés avec équilibre. Chambon, souvent ironique, s'adresse directement au lecteur en livrant des détails intimes de sa vie ou de celle de son entourage. C'est un document qui fera date, car il échappe au nombrilisme hexagonal quand il met nos préjugés en perspective avec ce qui se passe vraiment aux Pays-Bas, en Europe, aux États-Unis et en Afrique.
Le livre de Laurent Chambon peut aussi servir d'introduction au disque Überlove, comme si ce dernier était le prolongement musical de la sincérité de l'essayiste. Et là, je peux me permettre d'être personnel. Il y a dix ans, Laurent est venu me voir avec ses premières démos. Elles étaient rudimentaires, très influencées par les Pet Shop Boys, mais on y sentait un bourgeon d'impatience, une naïveté urgente. Il découvrait la house. En une décennie, il est devenu un geek de l'autoproduction, un DJ nerd, revenant sans cesse sur ses premiers morceaux pour les améliorer. Son mari, le sexy Américano-Portugais Lewis Marques, assure les vocaux sur l'album et sur scène. Laurent est parti à Detroit pour travailler avec Aaron-Carl et Ron Murphy, des magiciens de la techno américaine. Et son premier album sort ce mois-ci, sur le label Cherry Juice Recordings, avec un pochette dessinée par son ami et graphiste Pierre Marly (de la nébuleuse Geneviève Gauckler). Dix titres de pop house étrangement insistante, avec un réel potentiel de cross-over (mon morceau préféré: One Street Further). On vous a toujours dit qu'il n'y avait qu'un pas entre les droits des minorités et les basses acides de la house. Laurent Chambon en apporte la preuve.
Didier Lestrade
Le Grand mélange, Minorités, tolérance et faux-semblants dans la France de Nicolas Sarkozy, Denoël, 253 pages, 18€.
Überlove, de Laurent & Lewis, Cherry Juice Recordings.
www.laurentchambon.com - www.laurentetlewis.com
Slow Jamz R Good!
Ce matin j'ai reçu la compile réalisée par Didier Lestrade Pour Warner. Ça s'appelle "Slow Jamz & Hot Songs" et y'a un livret explicatif avec un blabla pour chaque chanson. Ceci dit, je me méfiais un peu, car entre les compiles tiroir-caisse, les mix mal mixés et le revival ringard sur Nostalgie, quand j'entend Funk™ je sors mon gun.
Et bien là, je suis sur le Q, vraiment. Le premier disque est très funky, mais aussi très beau, presque paradoxalement. On y retrouve Emir Deodato, Wanda, Larry Wu ou Nu Shooz. Au début on se dit "ah oui, sumpa les synthés, funky baby!" et puis on est doucement pris par la beauté des productions, comme s'il s'agissait vraiment d'un album programmé comme tel.
Le deuxième disque est plus axé sur les chansons, avec Zapp, ten City (j'adore toujours autant), Chic, Brandy ou Keith Sweat (tellement beyond classic). Le tout a été magnifiquement masterisé, compressé juste ce qu'il faut, au point qu'on pourrait croire que tout a été fait hier.
Je n'avais aucune idée que j'aimais à ce point ce genre de musique. Au delà des qualités des titres, il y a une erreur qui montre à quel point Didier est un bon DJ. Il m'a raconté que lorsqu'il était malade, les gens de la maison de disque se sont plantés et ont mis la mauvaise version de Chaka Khan (disque 1, #8). Quand il m'a dit ça je me suis dit "dis donc, Didier, il est quand même un peu chiant parfois, Chaka Khan c'est Chaka Khan, nan?" Et bien non. La mauvaise version détonne dans le mix et montre à quel point il a bossé sa sélection. J'imagine que ça l'a ennuyé, mais paradoxalement ça montre à quel point tout le reste est parfaitement sélectionné et pensé.
C'est à ça qu'on reconnaît un bon DJ: pas parce qu'il mixe dans le rythme (maintenant y'a des programmes qui s'en chargent), mais parce qu'il sait quoi jouer, et quand. Impressionnant.
· Didier Lestrade "Slow Jams & Hot Songs" *****
Des médias gay, mais à dose homéopathique
En fait, Oz est une radio en ligne jouant des "classiques homos", avec des messages pré-enregistrés de Gordon de temps en temps, à écouter depuis son ordinateur. Pas franchement à écouter dans sa voiture en ramenant maman chez elle, donc. Quand à Out TV, elle diffuse surtout du X, et ne se différencie pas vraiment des multiples chaînes pour adultes florissant sur le câble néerlandais.
En fait de révolution, on voit surtout des acteurs médiatiques qui s'efforcent d'occuper un maximum de niches avant que la concurrence ne se réveille. De là à parler de travail d'émancipation, comme le fait Gordon, il y a encore du travail.
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=12833
samedi 19 avril 2008
Les neutres enfin listés
Ah, le genre des mots en néerlandais... un vrai mystère stressant pour les allophones comme moi. Est-ce "het" ou "de"? J'ai l'impression de parler comme Jane Birkin, à mélanger les genres à la manière de "la couteau dans le plaie".
Ça va faire presque dix ans que je cherche partout une liste des mots neutres en néerlandais. Même en ligne, impossible de les trouver. Pourtant, à part quelques règles, la seule manière de savoir si un mot doit avoir "het" (neutre) ou "de" (masculin et féminin) est de les apprendre par coeur.
J'ai concocté ma petite liste sur http://www.laurentchambon.com/het-woorden.html pour ceux que ça intéresse. Pour ceux qui ont encore des problèmes avec les règles, ou ceux qui veulent la liste dans sa totalité, le mieux est encore d'aller acheter le livre à Intertal. On y trouve des exercices et un plan de travail.
Ce qui me fascine dans cette histoire, c'est le néerlandocentrisme des grammairiens, qui ont assumé depuis le début qu'on assimilait les genres en naissant aux Pays-Bas, comme si cela n'intéressait aucun allophone de s'y mettre. Que personne n'ait mis nulle part une liste des mots neutres, c'est quand même incroyable, non? Après plus de quatre siècles de grammaire néerlandaise, il était temps, vous ne trouvez pas?
Allez, het huis, het winkeltje, het afval, het wachtwoord, het web... répétez après moi.
vendredi 18 avril 2008
La négritude comme outil universel
Césaire est un de ces héros pacifiques qui ont marqué le XXe siècle. Je ne connais pas assez sa vie pour savoir s'il peut être associé à ma sainte trinité laïque (Gandhi-Luther King-Mandela), mais il figure aussi dans mon panthéon personel. Dans les jours qui viennent, j'imagine qu'on lira assez de détails sur lui pour qu'on puisse se décider. J'ai entendu qu'on lui réserve des funérailles nationales. C'est le genre de chose qui me rend ma fierté nationale, par ailleurs bien entamée.
mercredi 16 avril 2008
Überlove est fabriqué!
Ce matin, surprise: "Überlove" est non seulement fabriqué, mais un courrier m'en a apporté plusieurs centaines dans deux gros cartons. J'ouvre: l'objet est magnifique. Encore plus beau que ce que je ne l'imaginais. Pierre Marly, le designer en chef de Cherry Juice Recordings, est un génie, c'est officiel. Après deux semaines de silence relatif, j'ai réécouté l'album. Il est magnifiquement mixé et tout se tient. Je suis très fier.
Entretemps, le site internet qui lui est consacré est quasiment fini. On peut écouter les chansons, lire les paroles, trouver des infos en anglais et en français: uberlove.info, c'est relativement simple à retenir, non?
Sortie officielle en France: 24 mai. Émilie Broudy-Masson se charge de sa promotion. Plus de niouzes bientôt...
mardi 15 avril 2008
Martin a deux ans et demi
Émilie est passée nous voir dans le Poitou et a fait quelques photos, en particulier du bébé poilu, Martin, aka Lapin-en-chocolat (voir http://martindaraby.blogspot.com pour la totale). Il vient d'avoir deux ans et demi et est donc presque un adulte. Il restera compact et mignon, apparement. À part ça? Je me suis pris un sale coup de soleil (je pèle, ça gratouille, j'avais oublié combien le soleil d'avril peut être violent) alors que Lewis a bronzé. La loterie génétique n'a pas été généreuse avec tout le monde niveau mélanine, c'est clair.
Avec le retour, pas mal de chose prévues: le livre sort bientôt, la sortie du disque à préparer, des projets politiques, des projets de recherche aussi... Passage via Mehmet à Vilvoorde, près de Bruxelles, on s'est tellement amusés que j'ai oublié de faire des photos. Ce sera pour la prochaine fois.
mercredi 2 avril 2008
Les femmes au sommet
"En 2012 les femmes devront occuper 40 pour cent des fonctions supérieures", note le Volkskrant à la une. "Pour y arriver il faut contraindre les entreprises et les institutions à appliquer une politique préférentielle à l’égard des femmes. C’est ce que dit Agnes Jongerius, présidente de la centrale syndicale FNV. Aux Pays-Bas un nombre relativement réduit de femmes accèdent aux fonctions supérieures. Il ressort des chiffres du bureau européen des statistiques, Eurostat, qu’un quart des managers y est de sexe féminin. Dans le reste de l’Europe la moyenne est d’un tiers."
"Le bureau de chasseurs de têtes Woman Capital a publié en février une étude sur les femmes dirigeantes à laquelle ont participé deux cents entreprises. Dans les conseils d’administration les femmes n’occupent qu’un peu moins de un siège sur dix. ’S’agissant du pourcentage de femmes dans la direction des entreprises et des organisations à but non lucratif, les Pays-Bas sont à la traîne avec le Botswana’, affirme la présidente de la FNV, qui compte 1,2 millions de membres. ’Sans obligation légale, on en reste aux bonnes intentions. Or les 25 dernières années ont montré que cela ne marche pas’. Selon Jongerius, les Pays-Bas devraient suivre l’exemple de la Norvège. Dans ce pays, la direction des entreprises cotées en bourse doit compter 40 pour cent de femmes, depuis janvier. ’La Norvège montre que cela marche. L’Espagne et le Danemark s’en inspirent aussi. Je ne vois pas pourquoi nous n’essayerions pas’."
mardi 1 avril 2008
Le grand mélange sous presse
Ça y est, mon livre est sous presse et sort le 24 avril en France. Pour plus d'info, vous pouvez vous rendre sur le site qui lui est dédié: http://www.legrandmelange.fr
Ce fut un sacré boulot, et je tiens à remercier mon éditeur, Grégory, chez Denoël, sans qui je n'aurais jamais réalisé une telle chose. Il reste maintenant à voir comment les médias et le public réagissent. Encore trois semaines de suspense...
Une décennie amstellodamoise
Je viens de m'apercevoir qu'il y a un mois, cela faisait dix ans que je suis à Amsterdam. Ce n'est pas rien. En me réveillant ce matin, je me suis fait une sorte de bilan décennal en forme de liste. Je ne sais pas trop qu'en penser.
Ces dix années amstellodamoises, cela représente:
· 1 doctorat
· 1 passion amoureuse compliquée
· 1 dépression nerveuse
· 1 chien
· 8 ans de mariage
· 2 chats
· 1 livre
· 2 maxis en vinyle, dont 1 primé
· ± 10 boulots différents
· 1 élection locale réussie
· 1 album en CD
· ± 20 voyages intéressants
· ± 5 vrais ami(e)s en plus
· 2 ami(e)s de perdus
· 1 langue étrangère apprise
Mais cela veut aussi dire...
· zéro possessions matérielles de valeur
· zéro enfants
· zéro amis néerlandais de souche
· zéro trajectoire professionnelle tangible
· zéro visibilité sur ce que le futur me réserve ici
Autour de moi, il s'est aussi passé pas mal de choses:
· ± 10 naissance (enfants d'amis ou dans la famille)
· 2 meurtres politiques
· 2 attentats importants
· 1 guerre en Irak
· 1 bulle internet
· 1 bulle immobilière
· 1 pays passé de la tolérance béate au nationalisme crasse
· 2 présidents français incompétents
Bref, on ne peut pas dire que j'ai uniquement dormi. Je crois que j'ai vécu les pires années de ma vie, mais en même temps j'ai trimé comme un fou et j'ai connu quelques joies et moments intéressants. Pourtant, je suis loin d'être en état de me dire "tiens, je suis arrivé à quelque chose".