Ah l'Europe... on en parle, on en parle, mais que devient-elle vraiment?
Pour mon anniversaire, j'ai reçu un cadeau über-bobo: un iPod mini rose (assorti à mon vélo). J'ai commencé à le remplir avec pleins de disques accumulés depuis des années, et puis il a été temps de faire un peu de shopping sur iTunes pour voir. Un peu de HipHop américain, un rap néerlandais pour faire bonne figure. Et puis je me suis dit, faisons l'Europe du son et allons shopper chez nos voisins, en commençant par la France et l'Espagne. Et bien non, je suis résident aux Pays-Bas, avec une carte néerlandaise et une IP néerlandaise, alors la seule musique dispo c'est un peu de pop anglaise, du HipHop amerloque (par ailleurs excellent) et de la daube néerlandaise (sorte de Oumpapa vaguement rockisé). Point de chanson française, même adoubée par TF1, point de rap allemand ou de rock letton.
L'Europe de la musique m'est interdite. C'est comme si les californiens ne pouvaient accéder qu'à du rock californien, et les pauvre hères du Montana ne pouvaient écouter que leur Country music enneigée.
Ce qui m'avait frappé en Belgique, c'est le fait que les "Français" (=francophones) écoutaient la même musique que moi lorsque j'étais en France, alors que les Flamands écoutaient la même que leurs voisins néerlandais. Les uns ignoraient la musique des autres. Comment peut-on construire une nation si on n'a pas quelques références musicales communes? Et bien cette Europe dont on nous rabat les oreilles, elles n'existe pas, car la seule musique que nous partageons est un mélange de rap américain (excellent mais avec des préoccupations un peu lointaines des plaines lapones, du teenager de Hambourg ou du jeune bobo parisien) et de musiques folkloriques, sans que puissent naître des projets transversaux.
Avant de faire ratifier une nouvelle constitution, européanisons iTunes et créons une chaîne de télévison musicale européenne (un peu comme a pu l'être MTV Europe du début, avec ses pubs en hébreu pour les bananes et les messages du gouvernement néerlandais contre l'alcoolisme), avec sa radio. N'importe naouak? Je ne crois pas. Si une musique est vraiment bonne, qu'importe la langue dans laquelle on la chante.
Ah cet iPod mini, il n'est jamais plein (qui a 1500 chansons vraiment bien à écouter?), le son n'est pas génial, mais quel sentiment d'appartenance! Vive mon bébé électronique rose et inutile, vive la Bobo Nation! Néanmoins, merci à Loulou, Mathioud et Laetitia!
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Pour élargir la discussion: http://www.minorites.org/article.php?IDA=9658
vendredi 10 juin 2005
lundi 6 juin 2005
La guerre du rire °
Un épisode absolument loufoque entre un premier ministre avec un parapluie dans le c... et un diplomate belge grande-gueule (combinaison assez rare, il faut le dire) :
"Une vive querelle diplomatique a éclaté entre les Pays-Bas et la Belgique", annonce le Telegraaf à la une de son édition de dimanche. "Le premier ministre Balkenende est furieux à cause de l’affront que lui a fait le ministre belge des Affaires étrangères, Karel de Gucht, à propos de la campagne pour la Constitution européenne. De Gucht qualifie le premier ministre de ’mélange de Harry Potter et d’extrême rigidité bourgeoise, un homme en qui je ne découvre pas la moindre once de charisme’. L’ambassadeur de Belgique aux Pays-Bas, Luc Teirlinck, doit se rendre auprès du ministre des Affaires étrangères Bot, lundi matin. Le Service d’information du gouvernement parle de propos inadmissibles."
"Dans une interview au journal belge Het Laatste Nieuws, De Gucht, dont le franc-parler est notoire en Belgique, éreinte la campagne du gouvernement néerlandais pour le oui à la Constitution européenne. ’Il est tout de même inimaginable de la vendre aussi mal aux Pays-Bas !’ Selon De Gucht, le peuple néerlandais a perdu le nord depuis quelque temps déjà. ’Ce que les Néerlandais pensent aujourd’hui, ils l’auront déjà oublié demain. Depuis la montée et la mort de Pim Fortuyn, l’opinion publique néerlandaise est très volatile et imprévisible. Brusquement, les masses s’étaient ralliées à un provocateur extravagant, un dandy aux opinions déviantes et roulant en Bentley avec chauffeur. Ensuite ces masses choisissent Jan Peter Balkenende, un mélange de Harry Potter et d’extrême rigidité bourgeoise, un homme en qui je ne découvre pas la moindre once de charisme. Puis il y a eu le meurtre de Theo van Gogh, à la suite duquel cet étrange Geert Wilders avec sa drôle de coiffure est devenu populaire’, poursuit le Belge."
"A propos de la campagne, il dit que le gouvernement néerlandais a eu tort de l’abandonner au début au secrétaire d’Etat aux Affaires européennes et que les grands ministres auraient dû faire feu de tout bois."
"Le libéral De Gucht dément les propos. Il a annoncé hier son intention d’entrer en action contre Het Laatste Nieuws. Il a écrit à Balkenende une longue lettre détaillée dans laquelle il dit qu’il a été mal cité. Selon le RVD et les Affaires étrangères, cette lettre est absolument insuffisante pour rétablir les bonnes relations traditionnelles."
Ce matin, le journal populaire affirme que Karel de Gucht "est de plus en plus en difficulté". "Samedi, De Gucht démentait encore avoir fait les déclarations en question. Mais hier il est apparu qu’il existe un enregistrement de l’interview, sur lequel on entend parfaitement que le Belge a dénigré Balkenende, qu’il a accusé à trois reprises d’’extrême rigidité bourgeoise’."
"L’irritation est d’autant plus grande à La Haye que De Gucht a d’abord essayé de suggérer que ses paroles avaient été mal rapportées", note le Volkskrant à la une. "Selon le rédacteur en chef adjoint Deridder, Het Laatste Nieuws avait même soumis le texte au chef du cabinet de De Gucht."
L’éditorialiste du Volkskrant s’interroge sur la nécessité de convoquer l’ambassadeur de Belgique aujourd’hui. "Il n’est évidemment pas convenable qu’un ministre traîne dans la boue le chef du gouvernement d’une nation (très) amie. Mais la formulation de l’homologue belge de Bot n’était pas aussi terrible que cela. A la télévision néerlandaise, on dit très régulièrement des choses plus graves de Balkenende, dans des programmes qui se veulent humoristiques."
"Du côté néerlandais il faut comprendre que les politiques belges sont un peu déboussolés parce que leurs voisins du sud aussi bien que du nord ont dit non à un projet européen auquel ils se sont tant identifiés. En attendant, il vaut mieux que Balkenende et Bot laissent à d’autre le soin de dire que De Gucht est un bravache."
"Le premier ministre Balkenende est furieux et il a raison", fait valoir le commentateur du Telegraaf. "Certes, Jan Peter Balkenende n’est pas l’homme politique le plus flamboyant d’Europe, mais les propos de De Gucht sont inexacts et blessants et il n’était pas convenable de les tenir à propos du premier ministre d’un pays voisin très ami."
Le journal populaire juge "extrêmement gênant que ce soit justement un Belge qui pense devoir chapitrer les Pays-Bas". "La Belgique est en dérive depuis longtemps, avec une population qui vote en masse pour un parti extrémiste comme le Vlaams Belang. Et la Belgique n’est-elle pas le pays où une simple querelle linguistique est si vive que c’est la pagaille politique depuis des décennies ?"
"Karel de Gucht n’a rien dit qui soit déplacé, ni par la forme, ni par le contenu", estime de son côté l’incisif chroniqueur (et professeur de journalisme) Jan Blokker (de Volkskrant p.3)."
Source: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6068
Smells like Balky...
La version kreukreu tirée du Volkskrant:
maandag 6 juni 2005 uur.
Belgische Harry Potter-grap ontstemt Den Haag.
Van onze correspondent Bert Lanting
BRUSSEL - De Belgische minister van Buitenlandse Zaken Karel De Gucht heeft voor een flinke rel gezorgd met een interview waarin hij premier Balkenende ‘een soort Harry Potter’ en ‘de stijfburgerlijkheid bij uitstek’ noemt. De Gucht bood gisteren zijn excuses aan voor zijn uitlatingen, maar daarmee is voor de Nederlandse regering de kous niet af.
Vandaag moet de plaatsvervangend ambassadeur van België bij minister van Buitenlandse Zaken Bot op het matje verschijnen om uitleg te geven. De Gucht uitte in een vraaggesprek met de krant Het Laatste Nieuws fikse kritiek op de manier waarop de Nederlandse regering de campagne voor de Europese Grondwet heeft aangepakt.
‘Hoe slecht die Europese Grondwet in Nederland is verkocht, dat tart toch de verbeelding?’, zei de minister in het interview. ‘Hun campagne was negatief en speelde op het gevoel. Dan hadden (premier) Verhofstadt en ik het wel anders aangepakt.’
Nadat er herrie was ontstaan over zijn uitspraken, stuurde de Belgische bewindsman, die op bezoek is in China, Balkenende een brief waarin hij beweerde dat de krant hem onjuist had geciteerd. Daarop gaf de hoofdredactie van Het Laatste Nieuws het bandje van het interview vrij, waarop duidelijk te horen is dat De Gucht Balkenende ‘de stijfburgerlijkheid bij uitstek’ noemt.
Zondag ontving minister Bot een nieuwe brief van De Gucht, waarin hij liet weten dat het ‘nooit mijn bedoeling was premier Balkenende te kwetsen. Ik begrijp dat dit het geval was en bied hiervoor mijn verontschuldigingen aan.’ Tegenover het persbureau Belga zei De Gucht dat hij alleen het contrast tussen Balkenende en Pim Fortuyn had willen benadrukken, ‘om de vluchtigheid van het Nederlandse kiesgedrag te illustreren’.
Ondanks de brief wil Bot de Belgische gezant toch spreken. Volgens zijn woordvoerder zal Bot in dat gesprek ‘duidelijk maken dat dergelijke uitlatingen aan het adres van de premier en het Nederlandse volk geen pas geven’.
De irritatie in Den Haag is extra groot doordat De Gucht eerst de indruk probeerde te wekken dat zijn woorden verkeerd waren weergegeven. Volgens adjunct-hoofdredacteur Deridder had Het Laatste Nieuws de tekst zelfs voorgelegd aan De Guchts kabinetschef.
De Gucht is de afgelopen tijd al een paar keer eerder op buitenlandse tenen gaan staan met onverbloemde uitspraken. Zo haalde hij zich de woede van de Congolese regering op de hals met de opmerking dat hij weinig competente bestuurders had gezien."
"Une vive querelle diplomatique a éclaté entre les Pays-Bas et la Belgique", annonce le Telegraaf à la une de son édition de dimanche. "Le premier ministre Balkenende est furieux à cause de l’affront que lui a fait le ministre belge des Affaires étrangères, Karel de Gucht, à propos de la campagne pour la Constitution européenne. De Gucht qualifie le premier ministre de ’mélange de Harry Potter et d’extrême rigidité bourgeoise, un homme en qui je ne découvre pas la moindre once de charisme’. L’ambassadeur de Belgique aux Pays-Bas, Luc Teirlinck, doit se rendre auprès du ministre des Affaires étrangères Bot, lundi matin. Le Service d’information du gouvernement parle de propos inadmissibles."
"Dans une interview au journal belge Het Laatste Nieuws, De Gucht, dont le franc-parler est notoire en Belgique, éreinte la campagne du gouvernement néerlandais pour le oui à la Constitution européenne. ’Il est tout de même inimaginable de la vendre aussi mal aux Pays-Bas !’ Selon De Gucht, le peuple néerlandais a perdu le nord depuis quelque temps déjà. ’Ce que les Néerlandais pensent aujourd’hui, ils l’auront déjà oublié demain. Depuis la montée et la mort de Pim Fortuyn, l’opinion publique néerlandaise est très volatile et imprévisible. Brusquement, les masses s’étaient ralliées à un provocateur extravagant, un dandy aux opinions déviantes et roulant en Bentley avec chauffeur. Ensuite ces masses choisissent Jan Peter Balkenende, un mélange de Harry Potter et d’extrême rigidité bourgeoise, un homme en qui je ne découvre pas la moindre once de charisme. Puis il y a eu le meurtre de Theo van Gogh, à la suite duquel cet étrange Geert Wilders avec sa drôle de coiffure est devenu populaire’, poursuit le Belge."
"A propos de la campagne, il dit que le gouvernement néerlandais a eu tort de l’abandonner au début au secrétaire d’Etat aux Affaires européennes et que les grands ministres auraient dû faire feu de tout bois."
"Le libéral De Gucht dément les propos. Il a annoncé hier son intention d’entrer en action contre Het Laatste Nieuws. Il a écrit à Balkenende une longue lettre détaillée dans laquelle il dit qu’il a été mal cité. Selon le RVD et les Affaires étrangères, cette lettre est absolument insuffisante pour rétablir les bonnes relations traditionnelles."
Ce matin, le journal populaire affirme que Karel de Gucht "est de plus en plus en difficulté". "Samedi, De Gucht démentait encore avoir fait les déclarations en question. Mais hier il est apparu qu’il existe un enregistrement de l’interview, sur lequel on entend parfaitement que le Belge a dénigré Balkenende, qu’il a accusé à trois reprises d’’extrême rigidité bourgeoise’."
"L’irritation est d’autant plus grande à La Haye que De Gucht a d’abord essayé de suggérer que ses paroles avaient été mal rapportées", note le Volkskrant à la une. "Selon le rédacteur en chef adjoint Deridder, Het Laatste Nieuws avait même soumis le texte au chef du cabinet de De Gucht."
L’éditorialiste du Volkskrant s’interroge sur la nécessité de convoquer l’ambassadeur de Belgique aujourd’hui. "Il n’est évidemment pas convenable qu’un ministre traîne dans la boue le chef du gouvernement d’une nation (très) amie. Mais la formulation de l’homologue belge de Bot n’était pas aussi terrible que cela. A la télévision néerlandaise, on dit très régulièrement des choses plus graves de Balkenende, dans des programmes qui se veulent humoristiques."
"Du côté néerlandais il faut comprendre que les politiques belges sont un peu déboussolés parce que leurs voisins du sud aussi bien que du nord ont dit non à un projet européen auquel ils se sont tant identifiés. En attendant, il vaut mieux que Balkenende et Bot laissent à d’autre le soin de dire que De Gucht est un bravache."
"Le premier ministre Balkenende est furieux et il a raison", fait valoir le commentateur du Telegraaf. "Certes, Jan Peter Balkenende n’est pas l’homme politique le plus flamboyant d’Europe, mais les propos de De Gucht sont inexacts et blessants et il n’était pas convenable de les tenir à propos du premier ministre d’un pays voisin très ami."
Le journal populaire juge "extrêmement gênant que ce soit justement un Belge qui pense devoir chapitrer les Pays-Bas". "La Belgique est en dérive depuis longtemps, avec une population qui vote en masse pour un parti extrémiste comme le Vlaams Belang. Et la Belgique n’est-elle pas le pays où une simple querelle linguistique est si vive que c’est la pagaille politique depuis des décennies ?"
"Karel de Gucht n’a rien dit qui soit déplacé, ni par la forme, ni par le contenu", estime de son côté l’incisif chroniqueur (et professeur de journalisme) Jan Blokker (de Volkskrant p.3)."
Source: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6068
Smells like Balky...
La version kreukreu tirée du Volkskrant:
maandag 6 juni 2005 uur.
Belgische Harry Potter-grap ontstemt Den Haag.
Van onze correspondent Bert Lanting
BRUSSEL - De Belgische minister van Buitenlandse Zaken Karel De Gucht heeft voor een flinke rel gezorgd met een interview waarin hij premier Balkenende ‘een soort Harry Potter’ en ‘de stijfburgerlijkheid bij uitstek’ noemt. De Gucht bood gisteren zijn excuses aan voor zijn uitlatingen, maar daarmee is voor de Nederlandse regering de kous niet af.
Vandaag moet de plaatsvervangend ambassadeur van België bij minister van Buitenlandse Zaken Bot op het matje verschijnen om uitleg te geven. De Gucht uitte in een vraaggesprek met de krant Het Laatste Nieuws fikse kritiek op de manier waarop de Nederlandse regering de campagne voor de Europese Grondwet heeft aangepakt.
‘Hoe slecht die Europese Grondwet in Nederland is verkocht, dat tart toch de verbeelding?’, zei de minister in het interview. ‘Hun campagne was negatief en speelde op het gevoel. Dan hadden (premier) Verhofstadt en ik het wel anders aangepakt.’
Nadat er herrie was ontstaan over zijn uitspraken, stuurde de Belgische bewindsman, die op bezoek is in China, Balkenende een brief waarin hij beweerde dat de krant hem onjuist had geciteerd. Daarop gaf de hoofdredactie van Het Laatste Nieuws het bandje van het interview vrij, waarop duidelijk te horen is dat De Gucht Balkenende ‘de stijfburgerlijkheid bij uitstek’ noemt.
Zondag ontving minister Bot een nieuwe brief van De Gucht, waarin hij liet weten dat het ‘nooit mijn bedoeling was premier Balkenende te kwetsen. Ik begrijp dat dit het geval was en bied hiervoor mijn verontschuldigingen aan.’ Tegenover het persbureau Belga zei De Gucht dat hij alleen het contrast tussen Balkenende en Pim Fortuyn had willen benadrukken, ‘om de vluchtigheid van het Nederlandse kiesgedrag te illustreren’.
Ondanks de brief wil Bot de Belgische gezant toch spreken. Volgens zijn woordvoerder zal Bot in dat gesprek ‘duidelijk maken dat dergelijke uitlatingen aan het adres van de premier en het Nederlandse volk geen pas geven’.
De irritatie in Den Haag is extra groot doordat De Gucht eerst de indruk probeerde te wekken dat zijn woorden verkeerd waren weergegeven. Volgens adjunct-hoofdredacteur Deridder had Het Laatste Nieuws de tekst zelfs voorgelegd aan De Guchts kabinetschef.
De Gucht is de afgelopen tijd al een paar keer eerder op buitenlandse tenen gaan staan met onverbloemde uitspraken. Zo haalde hij zich de woede van de Congolese regering op de hals met de opmerking dat hij weinig competente bestuurders had gezien."
Référendum, suite...
Et un rafraîchissement technique sur le référendum...
"En dehors de la ville d’Utrecht - un bastion de GroenLinks - le oui n’a triomphé que dans quelques poches très prospères", remarque le chroniqueur H.J. Schoo en page d’opinion du Volkskrant de samedi. "Rozendaal, en Gueldre, a mené le petit peloton des Bloemendaal, des Wassenaar, des Haren et des Laren des Pays-Bas. Le pendant de ces paradis est formé de communes où le score du non est d’environ 70 pour cent, avec des pointes allant jusqu’à 90 pour cent."
"En tête se trouve l’impitoyable non de la Bible Belt, suivi par le non massif dans le Nord-Est de la province de Groningue. Le non a été un peu moins ferme dans les vieilles villes industrielles et les nouvelles communes de banlieusards, avec des centres de gravité dans les régions de Rotterdam, d’Amsterdam et au Limbourg : Spijkennisse, Vlaardingen, Almere, Zaanstad, Veenendaal, Landgraaf. A l’exception de la Bible Belt, ce sont des terrains de chasse du PvdA. Mais ce parti n’a plus le monopole des certitudes d’un Etat-providence généreux. C’est pourquoi ses électeurs traditionnels sans formation supérieure ne font plus aveuglément confiance au PvdA en tant que ’bouclier des faibles’. C’est le SP qui revendique ce rôle, aussi fictif qu’il soit devenu, avec de plus en plus de succès."
Pour l’éditorialiste du même Volkskrant, "le débat d’urgence à la Deuxième Chambre sur la situation politique après le référendum sur la Constitution européenne était décevant". "A aucun moment, le gouvernement et les présidents de groupe parlementaire n’ont eu l’air de comprendre la gravité de la rupture de confiance avec les électeurs. Le premier ministre Balkenende, pour parler en termes de psychologie, se trouve toujours dans la phase de dénégation. Il répète à satiété que ’l’implication de la population dans l’Europe a énormément augmenté’. C’est certainement le cas, mais dans le sens exactement contraire à celui que le gouvernement avait proposé. Le premier ministre est le premier responsable de la campagne catastrophique du camp du oui. Il ne peut pas se soustraire à cette débâcle, justement parce qu’il a tant investi dans son rôle de leader européen."
"Durant la présidence néerlandaise de l’UE, l’an dernier, Balkenende s’est donné de grands airs avec son projet sur ’l’Europe comme communauté de valeurs’. Il a organisé des conférences internationales de prestige qui ont plu à l’élite culturelle, mais qui n’ont pas débouché sur un appel mobilisateur à ce qu’il y a de meilleur dans les citoyens européens."
"En outre, l’offensive civilisatrice européenne de Balkenende est passée totalement inaperçue parmi les électeurs néerlandais, ainsi qu’il est apparu mercredi. Cela ne mine pas seulement son autorité à La Haye, mais aussi à Bruxelles. A la moitié de son mandat, le gouvernement Balkenende a perdu tout son crédit." "Il sera difficile pour les Pays-Bas d’inciter les partenaires européens à faire des concessions. Mais quel que soit l’enjeu du gouvernement néerlandais au prochain sommet européen, Balkenende ne peut pas revenir à La Haye les mains vides. Moins de règles de Bruxelles, moins verser à Bruxelles - voilà un programme que les électeurs comprennent."
Selon un sondage de Maurice de Hond, les lecteurs du Volkskrant ont en majorité voté contre la Constitution européenne. Seules les lecteurs du NRC Handelsblad (54 pour cent) et du Trouw (52 pour cent) ont voté pour. Les lecteurs de tous les autres quotidiens nationaux, y compris ceux des journaux gratuits Metro et Spits, ont en grande majorité voté contre au référendum de mercredi.
Bien que le journal ait fait campagne pour le oui, 55 pour cent des lecteurs du Volkskrant ont voté contre. Il ressort aussi du sondage de De Hond que 10 pour cent seulement des lecteurs du journal de centre gauche sont eurosceptiques. 32 pour cent sont pour une évolution lente de l’UE, 41 pour cent disent soutenir l’unification européenne et 16 pour cent disent même être "adeptes de l’UE" (de Volkskrant de samedi p.2).
A noter qu’en page d’opinion du Volkskrant de ce matin, Maurice de Hond se dit "grand partisan des référendums, mais alors dans un système politique rénové". "Si nous nous contentons de coller le référendum au système existant, ce système tout entier fonctionnera encore plus mal et le référendum aura mauvaise réputation à la longue." "Il y a deux ans, j’ai prédit dans une interview au Het Parool qu’un référendum sur la Constitution de l’UE tournerait au pandémonium et aurait pour résultat un ’non’. Si nous nous contentons d’ajouter le référendum à notre système actuel, je prédis d’ores et déjà que les quatre premiers référendums nationaux (quel que soit le thème) tourneront au ’contre’ et ne feront qu’élargir le fossé et la crise."
Source: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6068
"En dehors de la ville d’Utrecht - un bastion de GroenLinks - le oui n’a triomphé que dans quelques poches très prospères", remarque le chroniqueur H.J. Schoo en page d’opinion du Volkskrant de samedi. "Rozendaal, en Gueldre, a mené le petit peloton des Bloemendaal, des Wassenaar, des Haren et des Laren des Pays-Bas. Le pendant de ces paradis est formé de communes où le score du non est d’environ 70 pour cent, avec des pointes allant jusqu’à 90 pour cent."
"En tête se trouve l’impitoyable non de la Bible Belt, suivi par le non massif dans le Nord-Est de la province de Groningue. Le non a été un peu moins ferme dans les vieilles villes industrielles et les nouvelles communes de banlieusards, avec des centres de gravité dans les régions de Rotterdam, d’Amsterdam et au Limbourg : Spijkennisse, Vlaardingen, Almere, Zaanstad, Veenendaal, Landgraaf. A l’exception de la Bible Belt, ce sont des terrains de chasse du PvdA. Mais ce parti n’a plus le monopole des certitudes d’un Etat-providence généreux. C’est pourquoi ses électeurs traditionnels sans formation supérieure ne font plus aveuglément confiance au PvdA en tant que ’bouclier des faibles’. C’est le SP qui revendique ce rôle, aussi fictif qu’il soit devenu, avec de plus en plus de succès."
Pour l’éditorialiste du même Volkskrant, "le débat d’urgence à la Deuxième Chambre sur la situation politique après le référendum sur la Constitution européenne était décevant". "A aucun moment, le gouvernement et les présidents de groupe parlementaire n’ont eu l’air de comprendre la gravité de la rupture de confiance avec les électeurs. Le premier ministre Balkenende, pour parler en termes de psychologie, se trouve toujours dans la phase de dénégation. Il répète à satiété que ’l’implication de la population dans l’Europe a énormément augmenté’. C’est certainement le cas, mais dans le sens exactement contraire à celui que le gouvernement avait proposé. Le premier ministre est le premier responsable de la campagne catastrophique du camp du oui. Il ne peut pas se soustraire à cette débâcle, justement parce qu’il a tant investi dans son rôle de leader européen."
"Durant la présidence néerlandaise de l’UE, l’an dernier, Balkenende s’est donné de grands airs avec son projet sur ’l’Europe comme communauté de valeurs’. Il a organisé des conférences internationales de prestige qui ont plu à l’élite culturelle, mais qui n’ont pas débouché sur un appel mobilisateur à ce qu’il y a de meilleur dans les citoyens européens."
"En outre, l’offensive civilisatrice européenne de Balkenende est passée totalement inaperçue parmi les électeurs néerlandais, ainsi qu’il est apparu mercredi. Cela ne mine pas seulement son autorité à La Haye, mais aussi à Bruxelles. A la moitié de son mandat, le gouvernement Balkenende a perdu tout son crédit." "Il sera difficile pour les Pays-Bas d’inciter les partenaires européens à faire des concessions. Mais quel que soit l’enjeu du gouvernement néerlandais au prochain sommet européen, Balkenende ne peut pas revenir à La Haye les mains vides. Moins de règles de Bruxelles, moins verser à Bruxelles - voilà un programme que les électeurs comprennent."
Selon un sondage de Maurice de Hond, les lecteurs du Volkskrant ont en majorité voté contre la Constitution européenne. Seules les lecteurs du NRC Handelsblad (54 pour cent) et du Trouw (52 pour cent) ont voté pour. Les lecteurs de tous les autres quotidiens nationaux, y compris ceux des journaux gratuits Metro et Spits, ont en grande majorité voté contre au référendum de mercredi.
Bien que le journal ait fait campagne pour le oui, 55 pour cent des lecteurs du Volkskrant ont voté contre. Il ressort aussi du sondage de De Hond que 10 pour cent seulement des lecteurs du journal de centre gauche sont eurosceptiques. 32 pour cent sont pour une évolution lente de l’UE, 41 pour cent disent soutenir l’unification européenne et 16 pour cent disent même être "adeptes de l’UE" (de Volkskrant de samedi p.2).
A noter qu’en page d’opinion du Volkskrant de ce matin, Maurice de Hond se dit "grand partisan des référendums, mais alors dans un système politique rénové". "Si nous nous contentons de coller le référendum au système existant, ce système tout entier fonctionnera encore plus mal et le référendum aura mauvaise réputation à la longue." "Il y a deux ans, j’ai prédit dans une interview au Het Parool qu’un référendum sur la Constitution de l’UE tournerait au pandémonium et aurait pour résultat un ’non’. Si nous nous contentons d’ajouter le référendum à notre système actuel, je prédis d’ores et déjà que les quatre premiers référendums nationaux (quel que soit le thème) tourneront au ’contre’ et ne feront qu’élargir le fossé et la crise."
Source: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6068
We are Europe °
Quand on lit les études sur la jeunesse européenne, le sentiment national et l'identité, ce qui frappe c'est le fait que l'identité des Européens converge incroyablement. On y retrouve une foi en:
- les droits de l'homme et la justesse de l'interdiction de la peine de mort
- la démocratie (participative, si possible)
- le modèle social européen (c'est à dire le filet social, l'accès universel au système de santé, l'assurance chômage et un droit du travail assez musclé)
- le capitalisme comme source de richesse personnelle et collective
- un devoir écologique envers soi et les générations futures
- la paix et le développement harmonieux avec les autres pays
- la tolérance religieuse au sein d'un système que les Français appeleraient laïc, mais sans sa dimension anticléricale
- la tolérance sociale (avortement, euthanasie, drogues douces, homosexualité, trans-sexualité, couples mixtes, etc.)
On y retrouve aussi:
- la haine du fascisme et du racisme (les parties les plus sombres de l'histoire européenne, colonialisme, nazisme et discriminations, ont été digérées et font partie de l'identité européenne au sens où tout doit être fait pour empêcher que cela recommence un jour)
- une peur du capitalisme sauvage (les Français diront à l'anglo-saxonne, mais je crois que c'est une forme d'ethnocentrisme, le capitalisme néo-colonial français ou les patrons hexagonaux racistes et réactionnaires étant trop souvent ignorés)
- le rejet de la violence physique, aussi bien étatique (armée, police, école) qu'individuelle
- une morale publique vis-à-vis des postes importants (rejet de la corruption en politique, des salaires trop élevés pour les chefs d'entreprise...)
Bref, il y a un projet moral et politique européen: une Europe morale (au sens humaniste du terme), solidaire, post-nationale, tolérante et pacifique. Cela peut ressembler à une forme d'utopie. Et c'est justement ça qui est fort: on ne peut pas construire un ensemble de 450 millions de personnes (bientôt plus) parlant des langues différentes, s'étendant de l'Afrique du nord au cercle polaire, sans une utopie forte. La nation française dit s'être forgée sur la langue et une volonté de vivre ensemble. L'identité européenne est là, elle existe: dépasser la nation et ses conséquences (rejet des minorités, guerres, nationalisme, haine de l'autre) par un projet post-national, généreux et universaliste.
Mais ceux qui ont négocié le traité qui vient d'être rejetté, comme ceux qui sont au pouvoir en ce moment, ne sont pas des Européens. Ce sont encore des Français, des Allemands ou des Polonais. Il existe certes une jeunesse xénophobe, ignorante, extrêmiste et nationaliste. Mais leurs aînés le sont aussi, et ces jeunes sont une minorité. Nous, les Européens ayant grandi en apprenant la langue des voisins, ayant parcouru l'Europe et parfois le monde (où on se rend compte que nous sommes Européens avant d'être Français ou Néerlandais), ayant parfois même épousé d'autres Européens (du même pays ou d'un autre), nous savons ce que nous voulons.
Nous voulons un parlement européen fort et démocratique. Une Europe forte pas uniquement matériellement, mais surtout capable d'améliorer le sort de ses habitants et des autres humains. Un respect des cultures et des langues sans tomber dans le nationalisme ou l'exclusion. Nous voulons que la démocratie franchisse une étape supplémentaire et s'affranchisse des bidouillages électoraux et politiques propres au XXème siècle.
Nous voulons pouvoir créer l'Europe telle qu'on la rêve, pas subir la gestion sans vision d'un ensemble de pays semi-autoritaires qui font leur marché ensemble mais qui n'arrivent pas à dépasser leur identité xénophobe et dont les leaders ont fait la preuve de leur efficacité.
Dessin de Antonio (cartouniste portugais)
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NdLC: Pour ceux qui ont besoin d'un dessin pour comprendre, une carte de mon pays... Et oui, à terme, il va falloir accueillir le Maghreb, la Turquie, le reste de l'Europe de l'Est, et il va falloir songer à une forme d'association avec la Russie, dont la jeunesse rêve aussi de démocratie et de prospérité collective (et pas uniquement matérielle)... Et, pourquoi pas, Israël/Palestine et le Liban...
Clairement, ce n'est pas en mettant ses habitants en compétition les uns avec les autres qu'on construira quelque chose de solide. Et c'est peut-être la leçon du référendum...
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Brieuc-Yves zegt: "Cette combinaison d'esprit européen international, interculturel se retrouve dans le réseau United. Fondé par d'anciens collaborateurs du Centre Européen de la Jeunesse, il se centre sur la question de l'interculturel et des échanges européens et internationaux. United est financé par l'Europe. United: http://www.united.non-profit.nl/"
- les droits de l'homme et la justesse de l'interdiction de la peine de mort
- la démocratie (participative, si possible)
- le modèle social européen (c'est à dire le filet social, l'accès universel au système de santé, l'assurance chômage et un droit du travail assez musclé)
- le capitalisme comme source de richesse personnelle et collective
- un devoir écologique envers soi et les générations futures
- la paix et le développement harmonieux avec les autres pays
- la tolérance religieuse au sein d'un système que les Français appeleraient laïc, mais sans sa dimension anticléricale
- la tolérance sociale (avortement, euthanasie, drogues douces, homosexualité, trans-sexualité, couples mixtes, etc.)
On y retrouve aussi:
- la haine du fascisme et du racisme (les parties les plus sombres de l'histoire européenne, colonialisme, nazisme et discriminations, ont été digérées et font partie de l'identité européenne au sens où tout doit être fait pour empêcher que cela recommence un jour)
- une peur du capitalisme sauvage (les Français diront à l'anglo-saxonne, mais je crois que c'est une forme d'ethnocentrisme, le capitalisme néo-colonial français ou les patrons hexagonaux racistes et réactionnaires étant trop souvent ignorés)
- le rejet de la violence physique, aussi bien étatique (armée, police, école) qu'individuelle
- une morale publique vis-à-vis des postes importants (rejet de la corruption en politique, des salaires trop élevés pour les chefs d'entreprise...)
Bref, il y a un projet moral et politique européen: une Europe morale (au sens humaniste du terme), solidaire, post-nationale, tolérante et pacifique. Cela peut ressembler à une forme d'utopie. Et c'est justement ça qui est fort: on ne peut pas construire un ensemble de 450 millions de personnes (bientôt plus) parlant des langues différentes, s'étendant de l'Afrique du nord au cercle polaire, sans une utopie forte. La nation française dit s'être forgée sur la langue et une volonté de vivre ensemble. L'identité européenne est là, elle existe: dépasser la nation et ses conséquences (rejet des minorités, guerres, nationalisme, haine de l'autre) par un projet post-national, généreux et universaliste.
Mais ceux qui ont négocié le traité qui vient d'être rejetté, comme ceux qui sont au pouvoir en ce moment, ne sont pas des Européens. Ce sont encore des Français, des Allemands ou des Polonais. Il existe certes une jeunesse xénophobe, ignorante, extrêmiste et nationaliste. Mais leurs aînés le sont aussi, et ces jeunes sont une minorité. Nous, les Européens ayant grandi en apprenant la langue des voisins, ayant parcouru l'Europe et parfois le monde (où on se rend compte que nous sommes Européens avant d'être Français ou Néerlandais), ayant parfois même épousé d'autres Européens (du même pays ou d'un autre), nous savons ce que nous voulons.
Nous voulons un parlement européen fort et démocratique. Une Europe forte pas uniquement matériellement, mais surtout capable d'améliorer le sort de ses habitants et des autres humains. Un respect des cultures et des langues sans tomber dans le nationalisme ou l'exclusion. Nous voulons que la démocratie franchisse une étape supplémentaire et s'affranchisse des bidouillages électoraux et politiques propres au XXème siècle.
Nous voulons pouvoir créer l'Europe telle qu'on la rêve, pas subir la gestion sans vision d'un ensemble de pays semi-autoritaires qui font leur marché ensemble mais qui n'arrivent pas à dépasser leur identité xénophobe et dont les leaders ont fait la preuve de leur efficacité.
Dessin de Antonio (cartouniste portugais)
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NdLC: Pour ceux qui ont besoin d'un dessin pour comprendre, une carte de mon pays... Et oui, à terme, il va falloir accueillir le Maghreb, la Turquie, le reste de l'Europe de l'Est, et il va falloir songer à une forme d'association avec la Russie, dont la jeunesse rêve aussi de démocratie et de prospérité collective (et pas uniquement matérielle)... Et, pourquoi pas, Israël/Palestine et le Liban...
Clairement, ce n'est pas en mettant ses habitants en compétition les uns avec les autres qu'on construira quelque chose de solide. Et c'est peut-être la leçon du référendum...
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Brieuc-Yves zegt: "Cette combinaison d'esprit européen international, interculturel se retrouve dans le réseau United. Fondé par d'anciens collaborateurs du Centre Européen de la Jeunesse, il se centre sur la question de l'interculturel et des échanges européens et internationaux. United est financé par l'Europe. United: http://www.united.non-profit.nl/"
vendredi 3 juin 2005
Génération incompétence °
Hier j'étais à la deuxième chambre néerlandaise. Les principaux média européens étaient là. Et Kreukreuscopie aussi... Attendre que Balky raconte quelque chose d'intéressant et réaliser que le Le Pen kreukreu, Geert Wilders, est lui aussi une fausse blonde m'a aussi donné du temps pour ordonner les données acquises ces derniers jours...
Le monde politique néerlandais flippe. Et il a raison. Le monde politique français devrait aussi flipper: les classes moyennes se révoltent. On leur a menti sur l'euro ("l'inflation est dans vos têtes" alors qu'entre l'inflation de 5% de 2002, 4% de 2003 et les 10% de remise à niveau du florin par rapport à l'euro, ça fait 19%), on leur a menti sur la privatisation des services sociaux (on leur a promis plus d'efficacité, alors qu'on voit surtout les listes d'attente s'allonger, le prix des assurances sociales augmenter et les scandales sur l'utilisation de millions d'euros pour refaire les toilettes du siège social alors que des gens n'ont rien reçu depuis des mois), on leur a menti sur la coalition (elle devait être à gauche mais Balky n'était pas d'humeur alors on a repris Zalm et les libéraux), on leur a menti sur l'Irak. Et on les a pris pour des cons: Bot, le ministre des BuZa (affaires étrangères), a déclaré que les gens mal informés feraient mieux de rester chez eux plutôt que d'aller voter. Vive la transparence, vive la démocratie!
Et la deuxième chambre dans tout ça? Les populistes jubilent bêtement (ils ne seront jamais au gouvernement), les autres essayent de faire croire qu'ils ont compris les électeurs. Bien voyons. J'ai voté oui car je suis en Européen: un Frenchie marié à un Portugais, vivant en Hollande, avec un nièce moitié-bulgare. Mais la plupart des gens ne sont pas ainsi: ils flippent surtout pour leur boulot, leur maison, leurs enfants. Et ces deux ou trois dernières années, le centre d'Amsterdam s'est enrichi: les riches sont plus riches, leurs 4x4 sont encore plus énormes, les appartements de base se vendent à 600.000 €, la P.C. Hooftstraat (la rue des boutiques de luxe) est en continuel changement.
Mais le néerlandais moyen est endetté à mort (+30% de familles surendettées), a vu les charges fixes augmenter sauvagement (en particulier assurances maladie et sociale, qu'on ne peut pas négocier), doit aller faire ses courses chez Aldi ou Lidl, ne va plus au restaurant car les prix de l'horeca (un terme beneluxois désignant bars et restaurants) ont parfois doublé ou triplé, voit que les temps partiels non voulus et les boulots de merde sont imposés par l'assurance chômage semi-privatisée, que les listes d'attente s'allongent (dentiste, médecin, crèche, école, HLM...), et que l'ascenseur social est vraiment en panne. Il voit aussi que l'intégration a été gerée d'une façon catastrophique (le pseudo-multiculturalisme a surtout été une forme de paresse intellectuelle et sociale qui a généré un apartheid de fait et une haine chez les allochtones comme chez les autochtones), que les privatisations demandées par Bruxelles (mais voulues par La Haye) ont mené à une hausse des prix et une efficacité moindre. Bref, lorsqu'on n'est pas Européen de fait comme moi, il est difficile je crois de faire confiance à une élite qui n'a pas à vivre tout cela, pour qui ces problèmes sont des petits problèmes pratiques sans importance.
Pour Zalm, le ministre des finances, qui n'a jamais connu la précarité ou le chômage, une augmentation autoritaire de 50 € par mois et par personne de l'assurance maladie ce n'est rien. Pour une famille pas trop thunée avec 2 enfants, ça représente 200 € sur un budget après charges fixes de 500 €, ce qui est énorme.
Je pense que le cas néerlandais est loin d'être unique. La situation des classes moyennes en Allemagne, en France, en Belgique, au Portugal ou en Italie est aussi incertaine et problématique. Mais la classe politique ne semble pas prendre la mesure du stress que cela représente. Hier, j'ai eu Remko Frerichs au téléphone, de l'institut de sondages NIPO, et d'après les derniers chiffres, il y a une ligne claire entre ceux qui ont voté non, qui représentent les pauvres et les classes moyennes, et ceux qui ont voté oui, qui sont au sommet de l'échelle sociale.
J'ai la naïveté de croire qu'il s'agit d'un problème européen, et que la crise qui s'ouvre avec ces deux référendums va mener à une reprise en main du problème par tous les européens, au lieu du bricolage minable pays par pays auquel on est soumis jusqu'à maintenant. Mais cela suppose de l'intelligence collective, un sens du bien commun européen, des connaissances sociales, politiques et économiques, beaucoup d'imagination et de volonté d'expérimenter. Et la maîtrise d'au moins un autre langue étrangère. L'élite politique au pouvoir dans les pays européens est bien trop nationale. Il est temps qu'elle laisse la place aux plus jeunes, qui ont été ailleurs en Europe grâce à Erasmus, qui se sentent réellement européens, qui ont confronté les modèles de pensée et savent les dépasser.
On sent bien que Balky et Zalm sont des dinosaures, que Chirac et Villepin puent l'Ancien Régime à plein nez, que Berlusconi et Blair sont out. Ils ont fait la preuve de leur incompétence. Il est temps de faire la place aux autres.
__________________
Je viens de lire que Karim, le noniste de Minorités, a écrit un éditoral intéressant sur le nonisme populaire, en particulier en relation avec le camp du "non" suédois: http://www.minorites.org/article.php?IDA=9409
A lire dès maintenant!
__________________
Luc dit: "Attention les inflations ne s'additionnent pas mais se multiplient d'une année sur l'autre (donc on arriverait pas à ton résultat de 19% depuis 2002 mais un peu moins, cependant il est important de savoir que beaucoup d'éléments entrant dans le calcul de l'inflation (ou ceux qui n'y sont pas) permettent à celle-ci d'être sous-évaluée par rapport aux besoins fondamentaux des foyers."
Karim dit: "Excellente chronique, surtout venant d'un oui-ouiste. La fracture sociale est le thème qui permet d'expliquer les différents résultats négatifs aux référendums européens de ces dernières années, du moins en Suède, en France et - semble-t-il - aux Pays-Bas."
Le monde politique néerlandais flippe. Et il a raison. Le monde politique français devrait aussi flipper: les classes moyennes se révoltent. On leur a menti sur l'euro ("l'inflation est dans vos têtes" alors qu'entre l'inflation de 5% de 2002, 4% de 2003 et les 10% de remise à niveau du florin par rapport à l'euro, ça fait 19%), on leur a menti sur la privatisation des services sociaux (on leur a promis plus d'efficacité, alors qu'on voit surtout les listes d'attente s'allonger, le prix des assurances sociales augmenter et les scandales sur l'utilisation de millions d'euros pour refaire les toilettes du siège social alors que des gens n'ont rien reçu depuis des mois), on leur a menti sur la coalition (elle devait être à gauche mais Balky n'était pas d'humeur alors on a repris Zalm et les libéraux), on leur a menti sur l'Irak. Et on les a pris pour des cons: Bot, le ministre des BuZa (affaires étrangères), a déclaré que les gens mal informés feraient mieux de rester chez eux plutôt que d'aller voter. Vive la transparence, vive la démocratie!
Et la deuxième chambre dans tout ça? Les populistes jubilent bêtement (ils ne seront jamais au gouvernement), les autres essayent de faire croire qu'ils ont compris les électeurs. Bien voyons. J'ai voté oui car je suis en Européen: un Frenchie marié à un Portugais, vivant en Hollande, avec un nièce moitié-bulgare. Mais la plupart des gens ne sont pas ainsi: ils flippent surtout pour leur boulot, leur maison, leurs enfants. Et ces deux ou trois dernières années, le centre d'Amsterdam s'est enrichi: les riches sont plus riches, leurs 4x4 sont encore plus énormes, les appartements de base se vendent à 600.000 €, la P.C. Hooftstraat (la rue des boutiques de luxe) est en continuel changement.
Mais le néerlandais moyen est endetté à mort (+30% de familles surendettées), a vu les charges fixes augmenter sauvagement (en particulier assurances maladie et sociale, qu'on ne peut pas négocier), doit aller faire ses courses chez Aldi ou Lidl, ne va plus au restaurant car les prix de l'horeca (un terme beneluxois désignant bars et restaurants) ont parfois doublé ou triplé, voit que les temps partiels non voulus et les boulots de merde sont imposés par l'assurance chômage semi-privatisée, que les listes d'attente s'allongent (dentiste, médecin, crèche, école, HLM...), et que l'ascenseur social est vraiment en panne. Il voit aussi que l'intégration a été gerée d'une façon catastrophique (le pseudo-multiculturalisme a surtout été une forme de paresse intellectuelle et sociale qui a généré un apartheid de fait et une haine chez les allochtones comme chez les autochtones), que les privatisations demandées par Bruxelles (mais voulues par La Haye) ont mené à une hausse des prix et une efficacité moindre. Bref, lorsqu'on n'est pas Européen de fait comme moi, il est difficile je crois de faire confiance à une élite qui n'a pas à vivre tout cela, pour qui ces problèmes sont des petits problèmes pratiques sans importance.
Pour Zalm, le ministre des finances, qui n'a jamais connu la précarité ou le chômage, une augmentation autoritaire de 50 € par mois et par personne de l'assurance maladie ce n'est rien. Pour une famille pas trop thunée avec 2 enfants, ça représente 200 € sur un budget après charges fixes de 500 €, ce qui est énorme.
Je pense que le cas néerlandais est loin d'être unique. La situation des classes moyennes en Allemagne, en France, en Belgique, au Portugal ou en Italie est aussi incertaine et problématique. Mais la classe politique ne semble pas prendre la mesure du stress que cela représente. Hier, j'ai eu Remko Frerichs au téléphone, de l'institut de sondages NIPO, et d'après les derniers chiffres, il y a une ligne claire entre ceux qui ont voté non, qui représentent les pauvres et les classes moyennes, et ceux qui ont voté oui, qui sont au sommet de l'échelle sociale.
J'ai la naïveté de croire qu'il s'agit d'un problème européen, et que la crise qui s'ouvre avec ces deux référendums va mener à une reprise en main du problème par tous les européens, au lieu du bricolage minable pays par pays auquel on est soumis jusqu'à maintenant. Mais cela suppose de l'intelligence collective, un sens du bien commun européen, des connaissances sociales, politiques et économiques, beaucoup d'imagination et de volonté d'expérimenter. Et la maîtrise d'au moins un autre langue étrangère. L'élite politique au pouvoir dans les pays européens est bien trop nationale. Il est temps qu'elle laisse la place aux plus jeunes, qui ont été ailleurs en Europe grâce à Erasmus, qui se sentent réellement européens, qui ont confronté les modèles de pensée et savent les dépasser.
On sent bien que Balky et Zalm sont des dinosaures, que Chirac et Villepin puent l'Ancien Régime à plein nez, que Berlusconi et Blair sont out. Ils ont fait la preuve de leur incompétence. Il est temps de faire la place aux autres.
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Je viens de lire que Karim, le noniste de Minorités, a écrit un éditoral intéressant sur le nonisme populaire, en particulier en relation avec le camp du "non" suédois: http://www.minorites.org/article.php?IDA=9409
A lire dès maintenant!
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Luc dit: "Attention les inflations ne s'additionnent pas mais se multiplient d'une année sur l'autre (donc on arriverait pas à ton résultat de 19% depuis 2002 mais un peu moins, cependant il est important de savoir que beaucoup d'éléments entrant dans le calcul de l'inflation (ou ceux qui n'y sont pas) permettent à celle-ci d'être sous-évaluée par rapport aux besoins fondamentaux des foyers."
Karim dit: "Excellente chronique, surtout venant d'un oui-ouiste. La fracture sociale est le thème qui permet d'expliquer les différents résultats négatifs aux référendums européens de ces dernières années, du moins en Suède, en France et - semble-t-il - aux Pays-Bas."
Un grain d'hyperficialité °
A force de voir des célébrités, en devient critique, forcément. A ma gym, on croise parfois des stars de la télé. Plus petites qu'on n'imaginait, ou plus grosses, ou plus bitchy, ou moins starlettes... Hier, au parlement, j'ai pu approcher les stars de la politique que je n'avais pas approchées de près lors de ma dernière enquête sur les corps au parlement (voir le morceau qui y est consacré dans ma thèse sur http://www.laurentchambon.com/textes/ ).
Balky est moins grand que je pensais. Et il ne crachouille pas trop. Il est presque normal en fait. Son seul problème est que ses gardes du corps sont laids. Sharon est une grosse vache mais au moins il sait choisir ses gorilles: supersexy tout en ayant l'air méchant.
Le coup de coeur du moment: Boris van der Ham (Boris du Jambon, on doit être cousins), la grande gueule du D66. Dommage qu'il soit d'un parti condamné à disparaître à court terme pour avoir vendu son âme au diable (Balky soi-même). Une peau fabuleuse, sans un bouton, pas de rides (ok, il a 32 ans, c'est facile à cet âge là). Un bonheur de beautician (Lewis demande si "uglician" existe pour les gens qui rendent moche, comme sa copine Prescilla qui essaye de maquiller les gens mais qui elle même ressemble à une cochonne). Il a réponse à tout, a de la gouaille. Va-t-il trouver son niveau personnel d'incompétence au grade de secrétaire d'état ou de premier ministre? Suspense!
La fausse blonde du jour: Geert Wilders. Le Le Pen kreukreu (les Kreukreux l'appellent "populiste de droite" mais c'est du déni: il a le même programme que Jean-Marie) est aussi fausse blonde que le papa de Madame Cochonne (Marine, pour les intimes): de derrière on voit bien qu'il a les racines noires. Et ce n'est pas le soleil haguenois, ni même brabançon (où le jeune Geert a choppé un "zachte g", c'est à dire un g doux un peu belge), qui peut décolorer les cheveux à ce point. Après Schröder faux-jeune, voici Wilders faux-aryen...
Les gens du CDA: ils puent la perversion bourgeoise! Aux femmes aux cheveux trop permanentés et aux hommes qui n'osent pas utiliser des crèmes hydratantes car c'est pour les pédés, je dis: beurk! Laissez la place aux jeunes, aux gauchistes et aux Fashion Bitches. Avec un peu de chance on dépassera le syndrome costume-mal-coupé et faux-Chanel. Et vu le niveau d'incompétence intellectuel et politique, on n'a que peu à perdre.
Quelques journalistes connus (mais dont j'ignore le nom): trop de moches! Mais que font toutes ces stagiaires (mâles et femelles) que l'on voit s'activer dans les rédactions et à Hilversum? Le journalisme rend-t-il laid ou seuls les moches peuvent y arriver?
Superficiel? Les Américains ont peut-être élu un débile profond, mais ses fringues sont irréprochables et sa peau est parfaite. Chirac est certes un voleur et un menteur, mais ses costards sont impeccables. Alors? Et bien votez Lewis, il a la peau parfaite et un goût exquis. En plus son mari a pleins d'idées, je ferai une First Lady fabuleuse!
Boris au parlement. Zyva Risbo!
Pour les collectionneurs de photos: http://www.borisvanderham.nl/
________________
Tim zegt: "Dans la categorie 'Beaux journalistes' il y a Joost Karhof de Den Haag Vandaag. La photo n'est pas ideale, mais en realité il est assez beau."
________________
NdLC: J'ai oublié de dire de Boris van der Ham est à l'origine du référendum néerlandais (son parti, le D66, fait une fixette sur les élections et les référendums). Il nous a déclaré être certes déçu que le peuple ait voté "non" mais qu'il est ravi que le peuple ait pu s'exprimer. Chapeau!
Balky est moins grand que je pensais. Et il ne crachouille pas trop. Il est presque normal en fait. Son seul problème est que ses gardes du corps sont laids. Sharon est une grosse vache mais au moins il sait choisir ses gorilles: supersexy tout en ayant l'air méchant.
Le coup de coeur du moment: Boris van der Ham (Boris du Jambon, on doit être cousins), la grande gueule du D66. Dommage qu'il soit d'un parti condamné à disparaître à court terme pour avoir vendu son âme au diable (Balky soi-même). Une peau fabuleuse, sans un bouton, pas de rides (ok, il a 32 ans, c'est facile à cet âge là). Un bonheur de beautician (Lewis demande si "uglician" existe pour les gens qui rendent moche, comme sa copine Prescilla qui essaye de maquiller les gens mais qui elle même ressemble à une cochonne). Il a réponse à tout, a de la gouaille. Va-t-il trouver son niveau personnel d'incompétence au grade de secrétaire d'état ou de premier ministre? Suspense!
La fausse blonde du jour: Geert Wilders. Le Le Pen kreukreu (les Kreukreux l'appellent "populiste de droite" mais c'est du déni: il a le même programme que Jean-Marie) est aussi fausse blonde que le papa de Madame Cochonne (Marine, pour les intimes): de derrière on voit bien qu'il a les racines noires. Et ce n'est pas le soleil haguenois, ni même brabançon (où le jeune Geert a choppé un "zachte g", c'est à dire un g doux un peu belge), qui peut décolorer les cheveux à ce point. Après Schröder faux-jeune, voici Wilders faux-aryen...
Les gens du CDA: ils puent la perversion bourgeoise! Aux femmes aux cheveux trop permanentés et aux hommes qui n'osent pas utiliser des crèmes hydratantes car c'est pour les pédés, je dis: beurk! Laissez la place aux jeunes, aux gauchistes et aux Fashion Bitches. Avec un peu de chance on dépassera le syndrome costume-mal-coupé et faux-Chanel. Et vu le niveau d'incompétence intellectuel et politique, on n'a que peu à perdre.
Quelques journalistes connus (mais dont j'ignore le nom): trop de moches! Mais que font toutes ces stagiaires (mâles et femelles) que l'on voit s'activer dans les rédactions et à Hilversum? Le journalisme rend-t-il laid ou seuls les moches peuvent y arriver?
Superficiel? Les Américains ont peut-être élu un débile profond, mais ses fringues sont irréprochables et sa peau est parfaite. Chirac est certes un voleur et un menteur, mais ses costards sont impeccables. Alors? Et bien votez Lewis, il a la peau parfaite et un goût exquis. En plus son mari a pleins d'idées, je ferai une First Lady fabuleuse!
Boris au parlement. Zyva Risbo!
Pour les collectionneurs de photos: http://www.borisvanderham.nl/
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Tim zegt: "Dans la categorie 'Beaux journalistes' il y a Joost Karhof de Den Haag Vandaag. La photo n'est pas ideale, mais en realité il est assez beau."
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NdLC: J'ai oublié de dire de Boris van der Ham est à l'origine du référendum néerlandais (son parti, le D66, fait une fixette sur les élections et les référendums). Il nous a déclaré être certes déçu que le peuple ait voté "non" mais qu'il est ravi que le peuple ait pu s'exprimer. Chapeau!
jeudi 2 juin 2005
En direct-live sur LCI
Je passe ce matin en direct sur LCI lors d'une émission sur le référendum néerlandais. Je serai en duplex d'Amsterdam entre 11h13 et 11h45. Que ceux qui peuvent regarder et/ou enregistrer le fassent, que DjJanine me voie à la télé enfin en français (car en kreukreu c'est rigolo mais pas facile à comprendre pour tout le monde)...
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Brieuc-Yves dit "Super !"
Liza says "Je viens de louper ton interview sur LCI, avec le décalage horaire, ce n'est pas facile de tout suivre en direct. Le peu que j'ai vu dans les media français au sujet du référendum néérlandais ne m'a pas éclairé: interview de Ayaan Hirsi Ali en faveur du oui, reportage de Gauther Rybinski sur TF1 qui parle du "paquet" (euro-immigration-spécificités en matière de législation) qui aurait poussé les néerlandais à voter non. J'ai préféré de loin ton analyse (peuple contre élite, crise politique...)
Personnellement, je n'ai pas pu voter au référendum français car mon inscription consulat de Chicago était trop récente, mais j'avais voté oui lors du référendum Espagnol car j'ai toujours la nationalité espagnole et le vote par correspondance est légal dans ce pays. Vive l'Europe! Bonne continuation"
Mehmet zegt: "GEANT !"
Karim dit: "Mabrouk'alik! Tu citeras minorites.org trois fois par minute, j'espère..."
Bruno raconte (après l'avoir vu en direct): "tu étais très beau, bien sûr, et c'était très intéressant, mais il va falloir bosser sur ton vocabulaire. "Le gouvernement a pris une grosse claque", c'est trop France d'en bas."
Jasmine dit: "MxRDE J'ETAIS PAS LA!!!QUI A LA K7 pour Mimine ??? J'ai donné à ma cousine attachée à l'ambassade à Berlin... et néanmoins fabuleuse personne... ton site Blog...luttant elle contre le Teu-Teu aigu... elle saura sans aucun doute t'apprécier à ta juste valeur... multi bisouxxx..."
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NdLC: Et bien ça s'est bien passé je crois. Je devais débattre avec un cerveau du Courrier International, le chef du service étranger de LCI, et le correspondant du Volkskrant. Du beau monde... que je n'ai pas vu. J'étais dans le studio du Desmet, avec 100.000 watts dans la chetron, tartiné au maquillage contaminé (le monde entier s'est servi de cette poudre avant moi, résultat, dès le lendemain, j'ai des boutons), j'avais un oreillette crasseuse dans l'oreille droite (avec la cire protectrice des oreilles des autres, beurk), et je ne voyais rien: ni moi, ni les autres. J'ai donc essayé de suivre la discussion avec une seule oreille, avec un son tout pourri (genre radio d'avant-guerre), ne sachant jamais quand j'étais à l'image. Et une coupure pub avec le son à fond. Le reste, je ne m'en rappelle plus trop. J'ai essayé de réorienter la discussion un peu et j'ai aussi essayé d'être bref, mais je n'ai aucune idée de ce que ça a donné. J'attends pour cela la vidéo enregistrée par un pote d'un pote de l'ex de ma cousine en Bretagne.
mercredi 1 juin 2005
Débat: Le mariage gay, paradoxe de la modernité ?
L’Institut Néerlandais et Le Gueuloirvous invitent à une soirée débat au bar La Petite Vertu
15 rue des Vertus Paris 3ème, métro Arts et Métiers
Renseignements 01 53 59 12 40 ou 01 48 04 77 09
Mercredi 22 juin 2005 à 20 h 30
Le mariage gay : paradoxe de la modernité ?
Interrogation sur les différentes réactions aux revendications homosexuelles aux Pays-Bas et en France.
Les Pays-Bas sont souvent présentés comme un pays à la pointe de la modernité. En 1999, en pleine période du déclin du mariage, la loi autorisant l’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe y a été votée et depuis 2001 les couples homosexuels ont le droit d’adopter un enfant. Actuellement, on enregistre les premiers divorces entre lesbiennes et gays. En France, le combat pour l’égalité des droits des homosexuels a résulté en l’instauration du PACS, un partenariat qui n’est pas basé sur le modèle familial et qui ne possède pas la dimension symbolique du mariage.
Avec le recul d'une demi décennie, que pouvons nous apprendre de la situation aux Pays-Bas ? L'égalité des droits fonctionne-t-elle ? Comment vivent les gays et les lesbiennes la nouvelle situation et quel est l'ampleur de ce mariage homosexuel ? Le mariage gay, participe-t-il à une vraie évolution sociétale ? Est-ce que les discriminations ont diminuées? Autant de questions qui peuvent éclairer et élargir le débat français sur le sujet, l'audace des Pays-Bas fascine et inquiète à la fois : jusqu'où peut aller la normalisation des gays et des lesbiennes ?
Intervenants :
Marie-Hélène Bourcier, sociologue, activiste queer et maître de conférences chargée de recherches à l’Université de Lille III et à l’EHESS (Cadis). Elle est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur la théorie queer, les subcultures sexuelles et les minorités en France et à l’étranger. Elle est également chroniqueuse sur Pink TV. Dernier ouvrage publié : Queer Zones2, Editions La Fabrique, Paris, avril 2005.
Maarten Vervaat, ancien administrateur du COC-Amsterdam, le COC étant l’association pour les droits des homosexuels, lesbiennes et bisexuels, et marié avec un autre homme. Maarten Vervaat, née en 1970, est actuellement consultant en communication de l’Université d’Amsterdam. Il a fait des études de Lettres françaises et dans ce cadre publié des articles sur l’œuvre de Albert Cohen.
Laurent Chambon, réside à Amsterdam, il est docteur en sciences politiques, parfois chercheur et journaliste. Auteur de ‘Le sel de la démocratie, l’accès des minorités au pouvoir politique en France et aux Pays-Bas’, Amsterdam, Université d’Amsterdam, 2002, thèse de doctorat. Qualifié à tort ou à raison de "militant gay non-jacobin néerlandophone", il est français, musicien, enseignant, pamphlétiste et rédacteur du journal web www.minorité.org. Voir aussi : www.laurentchambon.com
Modérateur Hervé Latapie, ancien professeur d'économie, militant associatif de longue date, actuellement patron de la Petite Vertu, un bistrot niché dans une ruelle du 3° arrondissement, où se déroulent des joutes oratoires deux mercredis soir par mois. Provoquer les contacts, inciter au mélange des publics, des styles, des genres... une passion de toujours chez Hervé Latapie. Les soirées de " la Boîte à Frissons " sont ouvertes aux gays, lesbiennes et ‘hétéros non homophobes’.
15 rue des Vertus Paris 3ème, métro Arts et Métiers
Renseignements 01 53 59 12 40 ou 01 48 04 77 09
Mercredi 22 juin 2005 à 20 h 30
Le mariage gay : paradoxe de la modernité ?
Interrogation sur les différentes réactions aux revendications homosexuelles aux Pays-Bas et en France.
Les Pays-Bas sont souvent présentés comme un pays à la pointe de la modernité. En 1999, en pleine période du déclin du mariage, la loi autorisant l’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe y a été votée et depuis 2001 les couples homosexuels ont le droit d’adopter un enfant. Actuellement, on enregistre les premiers divorces entre lesbiennes et gays. En France, le combat pour l’égalité des droits des homosexuels a résulté en l’instauration du PACS, un partenariat qui n’est pas basé sur le modèle familial et qui ne possède pas la dimension symbolique du mariage.
Avec le recul d'une demi décennie, que pouvons nous apprendre de la situation aux Pays-Bas ? L'égalité des droits fonctionne-t-elle ? Comment vivent les gays et les lesbiennes la nouvelle situation et quel est l'ampleur de ce mariage homosexuel ? Le mariage gay, participe-t-il à une vraie évolution sociétale ? Est-ce que les discriminations ont diminuées? Autant de questions qui peuvent éclairer et élargir le débat français sur le sujet, l'audace des Pays-Bas fascine et inquiète à la fois : jusqu'où peut aller la normalisation des gays et des lesbiennes ?
Intervenants :
Marie-Hélène Bourcier, sociologue, activiste queer et maître de conférences chargée de recherches à l’Université de Lille III et à l’EHESS (Cadis). Elle est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur la théorie queer, les subcultures sexuelles et les minorités en France et à l’étranger. Elle est également chroniqueuse sur Pink TV. Dernier ouvrage publié : Queer Zones2, Editions La Fabrique, Paris, avril 2005.
Maarten Vervaat, ancien administrateur du COC-Amsterdam, le COC étant l’association pour les droits des homosexuels, lesbiennes et bisexuels, et marié avec un autre homme. Maarten Vervaat, née en 1970, est actuellement consultant en communication de l’Université d’Amsterdam. Il a fait des études de Lettres françaises et dans ce cadre publié des articles sur l’œuvre de Albert Cohen.
Laurent Chambon, réside à Amsterdam, il est docteur en sciences politiques, parfois chercheur et journaliste. Auteur de ‘Le sel de la démocratie, l’accès des minorités au pouvoir politique en France et aux Pays-Bas’, Amsterdam, Université d’Amsterdam, 2002, thèse de doctorat. Qualifié à tort ou à raison de "militant gay non-jacobin néerlandophone", il est français, musicien, enseignant, pamphlétiste et rédacteur du journal web www.minorité.org. Voir aussi : www.laurentchambon.com
Modérateur Hervé Latapie, ancien professeur d'économie, militant associatif de longue date, actuellement patron de la Petite Vertu, un bistrot niché dans une ruelle du 3° arrondissement, où se déroulent des joutes oratoires deux mercredis soir par mois. Provoquer les contacts, inciter au mélange des publics, des styles, des genres... une passion de toujours chez Hervé Latapie. Les soirées de " la Boîte à Frissons " sont ouvertes aux gays, lesbiennes et ‘hétéros non homophobes’.
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