Un épisode absolument loufoque entre un premier ministre avec un parapluie dans le c... et un diplomate belge grande-gueule (combinaison assez rare, il faut le dire) :
"Une vive querelle diplomatique a éclaté entre les Pays-Bas et la Belgique", annonce le Telegraaf à la une de son édition de dimanche. "Le premier ministre Balkenende est furieux à cause de l’affront que lui a fait le ministre belge des Affaires étrangères, Karel de Gucht, à propos de la campagne pour la Constitution européenne. De Gucht qualifie le premier ministre de ’mélange de Harry Potter et d’extrême rigidité bourgeoise, un homme en qui je ne découvre pas la moindre once de charisme’. L’ambassadeur de Belgique aux Pays-Bas, Luc Teirlinck, doit se rendre auprès du ministre des Affaires étrangères Bot, lundi matin. Le Service d’information du gouvernement parle de propos inadmissibles."
"Dans une interview au journal belge Het Laatste Nieuws, De Gucht, dont le franc-parler est notoire en Belgique, éreinte la campagne du gouvernement néerlandais pour le oui à la Constitution européenne. ’Il est tout de même inimaginable de la vendre aussi mal aux Pays-Bas !’ Selon De Gucht, le peuple néerlandais a perdu le nord depuis quelque temps déjà. ’Ce que les Néerlandais pensent aujourd’hui, ils l’auront déjà oublié demain. Depuis la montée et la mort de Pim Fortuyn, l’opinion publique néerlandaise est très volatile et imprévisible. Brusquement, les masses s’étaient ralliées à un provocateur extravagant, un dandy aux opinions déviantes et roulant en Bentley avec chauffeur. Ensuite ces masses choisissent Jan Peter Balkenende, un mélange de Harry Potter et d’extrême rigidité bourgeoise, un homme en qui je ne découvre pas la moindre once de charisme. Puis il y a eu le meurtre de Theo van Gogh, à la suite duquel cet étrange Geert Wilders avec sa drôle de coiffure est devenu populaire’, poursuit le Belge."
"A propos de la campagne, il dit que le gouvernement néerlandais a eu tort de l’abandonner au début au secrétaire d’Etat aux Affaires européennes et que les grands ministres auraient dû faire feu de tout bois."
"Le libéral De Gucht dément les propos. Il a annoncé hier son intention d’entrer en action contre Het Laatste Nieuws. Il a écrit à Balkenende une longue lettre détaillée dans laquelle il dit qu’il a été mal cité. Selon le RVD et les Affaires étrangères, cette lettre est absolument insuffisante pour rétablir les bonnes relations traditionnelles."
Ce matin, le journal populaire affirme que Karel de Gucht "est de plus en plus en difficulté". "Samedi, De Gucht démentait encore avoir fait les déclarations en question. Mais hier il est apparu qu’il existe un enregistrement de l’interview, sur lequel on entend parfaitement que le Belge a dénigré Balkenende, qu’il a accusé à trois reprises d’’extrême rigidité bourgeoise’."
"L’irritation est d’autant plus grande à La Haye que De Gucht a d’abord essayé de suggérer que ses paroles avaient été mal rapportées", note le Volkskrant à la une. "Selon le rédacteur en chef adjoint Deridder, Het Laatste Nieuws avait même soumis le texte au chef du cabinet de De Gucht."
L’éditorialiste du Volkskrant s’interroge sur la nécessité de convoquer l’ambassadeur de Belgique aujourd’hui. "Il n’est évidemment pas convenable qu’un ministre traîne dans la boue le chef du gouvernement d’une nation (très) amie. Mais la formulation de l’homologue belge de Bot n’était pas aussi terrible que cela. A la télévision néerlandaise, on dit très régulièrement des choses plus graves de Balkenende, dans des programmes qui se veulent humoristiques."
"Du côté néerlandais il faut comprendre que les politiques belges sont un peu déboussolés parce que leurs voisins du sud aussi bien que du nord ont dit non à un projet européen auquel ils se sont tant identifiés. En attendant, il vaut mieux que Balkenende et Bot laissent à d’autre le soin de dire que De Gucht est un bravache."
"Le premier ministre Balkenende est furieux et il a raison", fait valoir le commentateur du Telegraaf. "Certes, Jan Peter Balkenende n’est pas l’homme politique le plus flamboyant d’Europe, mais les propos de De Gucht sont inexacts et blessants et il n’était pas convenable de les tenir à propos du premier ministre d’un pays voisin très ami."
Le journal populaire juge "extrêmement gênant que ce soit justement un Belge qui pense devoir chapitrer les Pays-Bas". "La Belgique est en dérive depuis longtemps, avec une population qui vote en masse pour un parti extrémiste comme le Vlaams Belang. Et la Belgique n’est-elle pas le pays où une simple querelle linguistique est si vive que c’est la pagaille politique depuis des décennies ?"
"Karel de Gucht n’a rien dit qui soit déplacé, ni par la forme, ni par le contenu", estime de son côté l’incisif chroniqueur (et professeur de journalisme) Jan Blokker (de Volkskrant p.3)."
Source: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=6068
Smells like Balky...
La version kreukreu tirée du Volkskrant:
maandag 6 juni 2005 uur.
Belgische Harry Potter-grap ontstemt Den Haag.
Van onze correspondent Bert Lanting
BRUSSEL - De Belgische minister van Buitenlandse Zaken Karel De Gucht heeft voor een flinke rel gezorgd met een interview waarin hij premier Balkenende ‘een soort Harry Potter’ en ‘de stijfburgerlijkheid bij uitstek’ noemt. De Gucht bood gisteren zijn excuses aan voor zijn uitlatingen, maar daarmee is voor de Nederlandse regering de kous niet af.
Vandaag moet de plaatsvervangend ambassadeur van België bij minister van Buitenlandse Zaken Bot op het matje verschijnen om uitleg te geven. De Gucht uitte in een vraaggesprek met de krant Het Laatste Nieuws fikse kritiek op de manier waarop de Nederlandse regering de campagne voor de Europese Grondwet heeft aangepakt.
‘Hoe slecht die Europese Grondwet in Nederland is verkocht, dat tart toch de verbeelding?’, zei de minister in het interview. ‘Hun campagne was negatief en speelde op het gevoel. Dan hadden (premier) Verhofstadt en ik het wel anders aangepakt.’
Nadat er herrie was ontstaan over zijn uitspraken, stuurde de Belgische bewindsman, die op bezoek is in China, Balkenende een brief waarin hij beweerde dat de krant hem onjuist had geciteerd. Daarop gaf de hoofdredactie van Het Laatste Nieuws het bandje van het interview vrij, waarop duidelijk te horen is dat De Gucht Balkenende ‘de stijfburgerlijkheid bij uitstek’ noemt.
Zondag ontving minister Bot een nieuwe brief van De Gucht, waarin hij liet weten dat het ‘nooit mijn bedoeling was premier Balkenende te kwetsen. Ik begrijp dat dit het geval was en bied hiervoor mijn verontschuldigingen aan.’ Tegenover het persbureau Belga zei De Gucht dat hij alleen het contrast tussen Balkenende en Pim Fortuyn had willen benadrukken, ‘om de vluchtigheid van het Nederlandse kiesgedrag te illustreren’.
Ondanks de brief wil Bot de Belgische gezant toch spreken. Volgens zijn woordvoerder zal Bot in dat gesprek ‘duidelijk maken dat dergelijke uitlatingen aan het adres van de premier en het Nederlandse volk geen pas geven’.
De irritatie in Den Haag is extra groot doordat De Gucht eerst de indruk probeerde te wekken dat zijn woorden verkeerd waren weergegeven. Volgens adjunct-hoofdredacteur Deridder had Het Laatste Nieuws de tekst zelfs voorgelegd aan De Guchts kabinetschef.
De Gucht is de afgelopen tijd al een paar keer eerder op buitenlandse tenen gaan staan met onverbloemde uitspraken. Zo haalde hij zich de woede van de Congolese regering op de hals met de opmerking dat hij weinig competente bestuurders had gezien."