En 1952, deux villes néerlandaises, Delft (en Hollande) et Bolsward (en Frise) ont été ammenées à organiser un référendum-test pour cerner l'envie des habitants pour une constitution européenne . Ces villes étaient considérées comme représentatrices de l'électorat national, et les politiciens locaux se sont déchaînés pour tenter d'influencer les électeurs. La plupart semblaient pour le "oui" à une Union Européenne. PourMarga Klompé, du parti catholique, "la souveraineté est un concept dépassé. Les Pays-Bas ne sont plus souverain: qu'est-ce que la souveraineté alors que nous dépendons d'autres pays pour nous fournir en matières premières ?".
Finalement les résultats sont encourageants: avec plus de 80% de participation, Bolswaard vote à 96% pour une Europe unie, alors qu'à Delft, plus eurosceptique, la participation n'est que de 75% avec un "petit" 93% de oui.
Il ne faut pas oublier que l'Europe d'alors s'arrête avant Berlin: le reste est occupé par les soviétiques. Et le pays sort juste de la guerre. Le parlement néerlandais est tellement heureux du résultat qu'il propose une version de la future constitution européenne... enterrée par les Français en 1953 lors... d'un référendum. Et oui, déjà. Cinquante ans plus tard, il semble que Bloswaard et Delft voteront "non". Résultats définitifs mercredi soir.
Les "soeurs" font la queue pour voter à Delft à l'un des deux bureaux de vote mobiles en 1952.
Source: http://www.grondweteuropa.nl/9326000/1f/j9vvgjnazrhmix9/vgxzl29bnwyv
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Depuis cet article, j'ai emmené l'équipe de LCI à Bolsward. Très jolie petite ville avec un hôtel de ville du XVIème siècle magnifique, des canaux minuscules qui parcourent la ville, et des élus du parti local (financés par le gouvernement pour promouvoir le "oui" mais qui ont ammené leur copain gauchiste adepte du "non" par souci pluraliste) ont été super sympa. Ils nous ont sorti le drapeau original de l'époque (un énorme "E" vert sur fond blanc), nous on montré les journaux, nous ont trouvé un vieux qui avait voté en 1952, et m'ont même filé un flyer de l'époque appelant à voter pour la paix en Europe. Merci Bolsward!
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Entretemps j'ai rappelé M. Hellinga à Bolsward. Les résultats du référendum sont les suivants: participation de 69% (donc 9 points au dessus de la moyenne nationale), le "non" l'emporte avec 60% et le "oui" récolte 40%. C'est d'autant plus bas pour le "oui" que tous les partis (sauf le SP, les ex-maoïstes) ont appelé à voter "oui" et que tout le monde était persuadé, les Bolswardiens étant farouchement pro-européens, que les ouitistes seraient à 60 ou 70%.
lundi 30 mai 2005
Un grand paf! dans la chetron! °
Hier je suis revenu de Bruxelles pour aller voter au consulat. Et on m'a demandé de participer au dépouillement, et, of course, en citoyen modèle, j'ai accepté. Le "oui" a frôlé des 80% des votes exprimés à Amsterdam, mais tout le monde savait que le 'non' allait l'emporter en métropole.
Le commentaires affluent, les analyses se succèdent. A mon tour donc...
1. Peuple contre élite
Le truc classique que tout le monde nous sert, avec raison il faut le dire, c'est que les élites européennes (communautaires comme nationales) oublient qui sont les Européens de base: pas que des eurotechnoboyz, mais aussi des paysans financés par la PAC, des ouvriers dont le niveau de vie baisse et pour qui l'avenir de leurs enfants semble compromis, des classes moyennes fragilisées et précarisées, et ce 'tourbillon de la mordernité' qui semble ne jamais s'arrêter, avec des politiciens qui se servent de Bruxelles comme d'une explication facile quand rien ne va.
Aux Pays-Bas c'est pareil: le ministre des finances rejette avec dédain les questions sur la sous-évaluation du florin qui a été sentie, croyez-moi, par les ménages. Le lideur travailliste prêche le mélange social mais met ses enfants dans une école bien blanche. Le premier ministre, Balky, fait une coalition avec qui il veut, sans se soucier du choix des électeurs. Les administrations sont privatisées sans débat, avec pour résultat des scandales financiers, des gaspillages et une inefficacité encore plus grande.
Vous voyez le peuple dire "oui maître" alors qu'on lui vole ses élections et on le traite en crétin?
2. Crise politique
Je sais, c'est une obsession, mais hier j'étais (à ma grande surprise) d'accord avec Madame Cochon elle même, Marine Le Pen, quand elle disait que le peuple s'était rebellé car il n'avait aucun moyen de s'exprimer lors des élections législatives: il fallait un scrutin proportionnel. Elle a par ailleurs demandé le départ de Chirac, et je crois que tout le monde s'accorde à dire que c'était aussi contre lui, contre sa trahison des électeurs de gauche grâce auxquels il a été élu, contre sa nullité, son manque de vision et les casseroles qu'il se traîne.
J'ose espérer que cette crise politique va mener à une remise en cause de la domination éprouvante des partis de gouvernement (PS et UMP). Là encore même si je ne suis pas à droite, Bayrou m'a beaucoup impressionné: j'ai été 100% d'accord avec son analyse: le système est pourri, on n'écoute pas le peuple...
3. Et l'Europe?
Et bien, si je savais... Je suis presque un ultra-nationaliste européen, au sens où je me sens bien plus européen qu'autre chose. Je souhaite que nous devenions une nation forte et idéaliste. Mais là je ne vois pas trop comment ça va arriver. Je ne compte pas trop sur les partis extrêmistes pour venir avec un contre-projet digne de ce nom et qui fasse l'unanimité en Europe. Prions Sainte Rita (patrone des causes perdues) que cela ne mène pas à un désolant éclatement et une Europe réduite à une zone de libre échange...
Allez, maintenant c'est au tour des Kreukreux de vomir sur leur gouvernement... On y va!
_______________
Petit Volcan dit: "Et bien nous sommes au moins deux nationalistes européens, sauf que comme disait Tonton ‘le nationalisme, c’est la guerre’ ! D’accord aussi avec toi sur ce qu’a dit la Marine française (celle à qui je dis merde) et le François (lui ça fait longtemps qu’il me fait rire à avoir raison sans pouvoir percer!), j’ajoute un keum que j’aime bien pas seulement parce qu’on avait le même bar à bières à Strasbourg, Cavada.
J’habite dans une banlieue bourge par hasard (le vésinet) et j’ai une maison en normandie dans un coin dortoir entre rouen et paris. J’ai habité 20 ans à strasbourg et j’ai eu du mal à me faire à paris. Je dis ça car :
· le vésinet : 78% oui
· les andelys : 66% non
· strasbourg : 56% oui
Et de fait la première motivation à voter oui dans les analyses sorties d’urne c’est l’Europe et pour le non c’est la crise économique. Dire merde à chichi ou aux eurotechnocrates n’est pas une motivation prioritaire... Enfin ouf on a fini une phase. Comme a dit Tristan Bernard lors de son arrestation par la Gestapo ou la Milice :”jusque là nous vivions dans la crainte, maintenant nous allons vivre dans l’espérance”...
Petit Volcan re-dit: "Et toi qui a fait plus d’études politiques que moi, tu dois te souvenir qu’en France il y a périodiquement des majorités hétérogènes qui se solidifient pour refuser qq chose de nouveau (par exemple la CED, pour rester dans les années 50...)."
Le commentaires affluent, les analyses se succèdent. A mon tour donc...
1. Peuple contre élite
Le truc classique que tout le monde nous sert, avec raison il faut le dire, c'est que les élites européennes (communautaires comme nationales) oublient qui sont les Européens de base: pas que des eurotechnoboyz, mais aussi des paysans financés par la PAC, des ouvriers dont le niveau de vie baisse et pour qui l'avenir de leurs enfants semble compromis, des classes moyennes fragilisées et précarisées, et ce 'tourbillon de la mordernité' qui semble ne jamais s'arrêter, avec des politiciens qui se servent de Bruxelles comme d'une explication facile quand rien ne va.
Aux Pays-Bas c'est pareil: le ministre des finances rejette avec dédain les questions sur la sous-évaluation du florin qui a été sentie, croyez-moi, par les ménages. Le lideur travailliste prêche le mélange social mais met ses enfants dans une école bien blanche. Le premier ministre, Balky, fait une coalition avec qui il veut, sans se soucier du choix des électeurs. Les administrations sont privatisées sans débat, avec pour résultat des scandales financiers, des gaspillages et une inefficacité encore plus grande.
Vous voyez le peuple dire "oui maître" alors qu'on lui vole ses élections et on le traite en crétin?
2. Crise politique
Je sais, c'est une obsession, mais hier j'étais (à ma grande surprise) d'accord avec Madame Cochon elle même, Marine Le Pen, quand elle disait que le peuple s'était rebellé car il n'avait aucun moyen de s'exprimer lors des élections législatives: il fallait un scrutin proportionnel. Elle a par ailleurs demandé le départ de Chirac, et je crois que tout le monde s'accorde à dire que c'était aussi contre lui, contre sa trahison des électeurs de gauche grâce auxquels il a été élu, contre sa nullité, son manque de vision et les casseroles qu'il se traîne.
J'ose espérer que cette crise politique va mener à une remise en cause de la domination éprouvante des partis de gouvernement (PS et UMP). Là encore même si je ne suis pas à droite, Bayrou m'a beaucoup impressionné: j'ai été 100% d'accord avec son analyse: le système est pourri, on n'écoute pas le peuple...
3. Et l'Europe?
Et bien, si je savais... Je suis presque un ultra-nationaliste européen, au sens où je me sens bien plus européen qu'autre chose. Je souhaite que nous devenions une nation forte et idéaliste. Mais là je ne vois pas trop comment ça va arriver. Je ne compte pas trop sur les partis extrêmistes pour venir avec un contre-projet digne de ce nom et qui fasse l'unanimité en Europe. Prions Sainte Rita (patrone des causes perdues) que cela ne mène pas à un désolant éclatement et une Europe réduite à une zone de libre échange...
Allez, maintenant c'est au tour des Kreukreux de vomir sur leur gouvernement... On y va!
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Petit Volcan dit: "Et bien nous sommes au moins deux nationalistes européens, sauf que comme disait Tonton ‘le nationalisme, c’est la guerre’ ! D’accord aussi avec toi sur ce qu’a dit la Marine française (celle à qui je dis merde) et le François (lui ça fait longtemps qu’il me fait rire à avoir raison sans pouvoir percer!), j’ajoute un keum que j’aime bien pas seulement parce qu’on avait le même bar à bières à Strasbourg, Cavada.
J’habite dans une banlieue bourge par hasard (le vésinet) et j’ai une maison en normandie dans un coin dortoir entre rouen et paris. J’ai habité 20 ans à strasbourg et j’ai eu du mal à me faire à paris. Je dis ça car :
· le vésinet : 78% oui
· les andelys : 66% non
· strasbourg : 56% oui
Et de fait la première motivation à voter oui dans les analyses sorties d’urne c’est l’Europe et pour le non c’est la crise économique. Dire merde à chichi ou aux eurotechnocrates n’est pas une motivation prioritaire... Enfin ouf on a fini une phase. Comme a dit Tristan Bernard lors de son arrestation par la Gestapo ou la Milice :”jusque là nous vivions dans la crainte, maintenant nous allons vivre dans l’espérance”...
Petit Volcan re-dit: "Et toi qui a fait plus d’études politiques que moi, tu dois te souvenir qu’en France il y a périodiquement des majorités hétérogènes qui se solidifient pour refuser qq chose de nouveau (par exemple la CED, pour rester dans les années 50...)."
vendredi 27 mai 2005
J-2...
Malgré une certaines absence sur le net, je n'ai pas chômé. Par ailleurs, il reste deux jours avant le référendum et je dois éclaircir mes positions au cas où ça aide certains à voter "oui"... Il y a des arguments tactiques, techniques, et émotionnels.
1. Je ne voterai pas non car si je compte sur les tenants du non pour faire avance l'Europe, on serait encore en guerre contre nos voisins: Le Pen, de Villiers, la LRC ou le président dictatorial d'Attac ne réussiront jamais à négocier un traité équilibré avec 24 autres pays! La gauche du PS me déçoit beaucoup: faire du populisme anti-orientaux (anti-Pologne, en particulier, qui sont nos cousins de l'Est, dont le pays a failli disparaître plusieurs fois!) est impardonnable.
2. Je voterai oui car le texte n'est pas si mal, il représente une avancée pour la liberté, la démocratie, la richesse commune, les droits sociaux et personnels. Par ailleurs, une constitution devient ce qu'on en fait, ce n'est pas un contrat figé. Les Américians ont peut-être une belle constitution, mais cela ne les empêche pas d'être une nation réactionnaire, impérialiste et violente. Une nation européenne pacifique et progressiste fera de ce traité un modèle fabuleux. Les politiciens xénophobes et populistes en feront une échec malheureux. C'est lors des élections nationales et européennes qu'il faudra décider du contenu réel à donner à ce traité, non pas lors du référendum.
3. C'est la première fois que 25 pays qui se sont entretués pendant des siècles décident de faire la paix, de devenir le pays le plus riche, un des plus peuplés, de loin le plus démocratique du monde, sans guerre, sans colonialisme, sans vainqueurs. Cela arrive rarement. Le reste du monde retient son souffle: serons-nous capables d'inspirer l'Asie et l'Amérique latine? Serons-nous capables de devenir un modèle social, politique, culturel et économique pour le reste du monde, loin d'une Amérique (que j'aime par ailleurs!) prédatrice et impérialiste? je voterai oui car je suis fier du travail parcouru. Rien n'est parfait mais nous devons cesser de jouer aux enfants gâtés et réaliser notre chance: malgré toutes les incertitudes politiques ou économiques, l'Europe reste le meilleur endroit pour vivre au monde. Peu de violence, une économie pas trop mauvaise, une couverture sociale qu'on nous envie, un système de santé qui nous fait vivre assez vieux pour développer des concers improbables, plus de démocratie que dans le reste du monde, des paysages et des villes fabuleuses. Et puis, il faut le dire, on a les gens les plus sexy, les mieux habillés et les plus libérés du monde occidental!
Malgré la corruption chiraquienne, la nullité de notre gouvernement, le populisme des extrêmes; malgré les crises économiques et identitaires, malgré la guerre en Irak qui a divisé le continent, soyons fiers d'une Europe qui n'a jamais été aussi pacifique, démocratique, égalitaire et riche, même s'il y a encore du travail à faire.
Une dernière remarque: lors des jeux olympiques, si les Européens avaient défilé sous un seul drapeau, ils auraient représenté au moins la moitié des sportifs, et l'Europe aurait rafflé l'essentiel des médailles, bien devant la Chine ou les Etats-Unis. C'est comme si les Etats-Unis se présentaient état par état: voici l'Utah, la Californie, la Géorgie, l'Alaska... C'est ce qui se passe ailleurs: 25 crottes européennes contre la Chine, l'Inde et l'Amérique. La honte.
Pour les Kreukreux parmis nous: ga stemmen, en stem 'ja'!
__________________
Commentaire de Nathalie: "Merci"
Commentaire de Karim K ( http://www.minorites.org ): "Je suis bien content de ne pas avoir à me prononcer, étant indécis bien que penchant pour le non, comme plusieurs de mes collègues (eh oui, la Commission européenne est un bastion de l'euroscepticisme...). Mais je voudrais relever certains arguments que tu avances:
1. Je ne crois pas que la LCR figurera dans la prochaine majorité gouvernementale française, quelle qu'elle soit. Quant au populisme, que dire du mépris des électeurs dont ont fait preuve tant de tenants du oui, présentant des scénarios-catastrophes auxquels ils ne croient pas eux-mêmes (je pense ici au ministre néerlandais qui disait qu'en cas de non, un scénario à la yougoslave était à prévoir...)? C'est de la démagogie pure et simple: en cas de non, c'est le statu quo - chose déplorable sans doute, mais pas la guerre civile ou la misère généralisée qu'évoquent les Cassandre du oui.
2. Le projet de constitution présente effectivement une série d'avancées, qui sont au demeurant moins importantes que ne le disent ses supporters, et plus important que ne le pensent les tenants du non. Le seuil de la majorité qualifiée est allégé, le domaine de la codécision parlementaire est étendu, les objectifs sociaux renforcés dans le sens où ils sont désormais intégrés dans toutes les politiques de l'UE au lieu d'être simplement des objectifs parmi tant d'autres, et j'en passe. Mais il ne s'agit pas de bouleversements institutionnels: ceux-là ont eu lieu bien avant, avec l'acte unique européen de 1986 et le traité de Maastricht de 1992. Le traité sur le projet de constitution européenne ne mérite ni l'excès d'honneur qu'on lui prodigue, ni la diabolisation.
Je ne crois cependant pas à l'utilité de la comparaison avec les constitutions nationales, et particulièrement celle des USA. Curieusement, je n'ai rencontré ces comparaisons qu'au sein du débat français, les débats suédois ou anglais étant absolument silencieux sur ce point. Sans doute le tropisme français...
Quant au contenu réel de ce traité, et je crois que tu vises par là les politiques européennes dans divers domaines, le projet de traité en fixe malheureusement les modalités assez précises, et même de manière contre-productive (je pense au domaine monétaire, où l'objectif de lutte contre l'inflation prime tous les autres). C'est comme si la constitution française fixait le type de politique économique que devrait suivre tout gouvernement... Ceci limite de manière substantielle la marge de manoeuvre du gouvernement communautaire hybride constitué par la Commission et le Conseil, alors que la sagesse démocratique voudrait que le contenu des politiques soit déterminé conformément à l'expression du suffrage populaire. Il est vrai que sur ce point, le projet de traité n'innove guère, puisque les traités actuels contiennent des dispositions similaires en matière de politiques dans les domaines les plus divers. Mais prétendre que les élections nationales et européennes détermineront le contenu du traité n'est pas tout à fait exact, tous les principes et objectifs y étant déjà définis - les élections que tu évoques pourront à la rigueur (et encore - je ne connais pas d'élection nationale s'étant jouée sur des thèmes de politique communautaire) déterminer les moyens utilisés pour atteindre ces objectifs, ce qui ne laisse guère de place à l'expression d'une volonté populaire de changement à ce moment-là - et les difficultés de négociation et de révision que tu évoques au point 1 se poseraient pour toute modification des principes et objectifs régissant les politiques communautaires, même si elle serait voulue par l'opinion publique d'une majorité des Etats membres.
3. Ce n'est pas la première fois que 25 pays européens décideraient de faire la paix - à ma connaissance, les 25 Etats membres actuels ne sont pas en Etat de guerre, et les traités actuels auxquels ils adhérent demeureront en l'état en cas de non...
Quant à l'Amérique prédatrice et impérialiste, je ne crois honnêtement pas que les dispositions de la constitution européenne en projet puissent l'entraver - son fidèle caniche britannique s'y serait immanquablement opposé, et d'ailleurs, les décisions en matière de défense doivent être prises à l'unanimité des 25, satellites de l'OTAN compris...
Quant au sport, je te ferais remarquer que le Royaume-Uni est représenté au foot par quatre sélections (Angleterre, Ecosse, Irlande du Nord, Pays de Galles), sans que les intéressés ne s'en plaignent - va trouver l'Ecossais qui voudrait représenter le Royaume-Uni et chanter "God save the Queen"!"
1. Je ne voterai pas non car si je compte sur les tenants du non pour faire avance l'Europe, on serait encore en guerre contre nos voisins: Le Pen, de Villiers, la LRC ou le président dictatorial d'Attac ne réussiront jamais à négocier un traité équilibré avec 24 autres pays! La gauche du PS me déçoit beaucoup: faire du populisme anti-orientaux (anti-Pologne, en particulier, qui sont nos cousins de l'Est, dont le pays a failli disparaître plusieurs fois!) est impardonnable.
2. Je voterai oui car le texte n'est pas si mal, il représente une avancée pour la liberté, la démocratie, la richesse commune, les droits sociaux et personnels. Par ailleurs, une constitution devient ce qu'on en fait, ce n'est pas un contrat figé. Les Américians ont peut-être une belle constitution, mais cela ne les empêche pas d'être une nation réactionnaire, impérialiste et violente. Une nation européenne pacifique et progressiste fera de ce traité un modèle fabuleux. Les politiciens xénophobes et populistes en feront une échec malheureux. C'est lors des élections nationales et européennes qu'il faudra décider du contenu réel à donner à ce traité, non pas lors du référendum.
3. C'est la première fois que 25 pays qui se sont entretués pendant des siècles décident de faire la paix, de devenir le pays le plus riche, un des plus peuplés, de loin le plus démocratique du monde, sans guerre, sans colonialisme, sans vainqueurs. Cela arrive rarement. Le reste du monde retient son souffle: serons-nous capables d'inspirer l'Asie et l'Amérique latine? Serons-nous capables de devenir un modèle social, politique, culturel et économique pour le reste du monde, loin d'une Amérique (que j'aime par ailleurs!) prédatrice et impérialiste? je voterai oui car je suis fier du travail parcouru. Rien n'est parfait mais nous devons cesser de jouer aux enfants gâtés et réaliser notre chance: malgré toutes les incertitudes politiques ou économiques, l'Europe reste le meilleur endroit pour vivre au monde. Peu de violence, une économie pas trop mauvaise, une couverture sociale qu'on nous envie, un système de santé qui nous fait vivre assez vieux pour développer des concers improbables, plus de démocratie que dans le reste du monde, des paysages et des villes fabuleuses. Et puis, il faut le dire, on a les gens les plus sexy, les mieux habillés et les plus libérés du monde occidental!
Malgré la corruption chiraquienne, la nullité de notre gouvernement, le populisme des extrêmes; malgré les crises économiques et identitaires, malgré la guerre en Irak qui a divisé le continent, soyons fiers d'une Europe qui n'a jamais été aussi pacifique, démocratique, égalitaire et riche, même s'il y a encore du travail à faire.
Une dernière remarque: lors des jeux olympiques, si les Européens avaient défilé sous un seul drapeau, ils auraient représenté au moins la moitié des sportifs, et l'Europe aurait rafflé l'essentiel des médailles, bien devant la Chine ou les Etats-Unis. C'est comme si les Etats-Unis se présentaient état par état: voici l'Utah, la Californie, la Géorgie, l'Alaska... C'est ce qui se passe ailleurs: 25 crottes européennes contre la Chine, l'Inde et l'Amérique. La honte.
Pour les Kreukreux parmis nous: ga stemmen, en stem 'ja'!
__________________
Commentaire de Nathalie: "Merci"
Commentaire de Karim K ( http://www.minorites.org ): "Je suis bien content de ne pas avoir à me prononcer, étant indécis bien que penchant pour le non, comme plusieurs de mes collègues (eh oui, la Commission européenne est un bastion de l'euroscepticisme...). Mais je voudrais relever certains arguments que tu avances:
1. Je ne crois pas que la LCR figurera dans la prochaine majorité gouvernementale française, quelle qu'elle soit. Quant au populisme, que dire du mépris des électeurs dont ont fait preuve tant de tenants du oui, présentant des scénarios-catastrophes auxquels ils ne croient pas eux-mêmes (je pense ici au ministre néerlandais qui disait qu'en cas de non, un scénario à la yougoslave était à prévoir...)? C'est de la démagogie pure et simple: en cas de non, c'est le statu quo - chose déplorable sans doute, mais pas la guerre civile ou la misère généralisée qu'évoquent les Cassandre du oui.
2. Le projet de constitution présente effectivement une série d'avancées, qui sont au demeurant moins importantes que ne le disent ses supporters, et plus important que ne le pensent les tenants du non. Le seuil de la majorité qualifiée est allégé, le domaine de la codécision parlementaire est étendu, les objectifs sociaux renforcés dans le sens où ils sont désormais intégrés dans toutes les politiques de l'UE au lieu d'être simplement des objectifs parmi tant d'autres, et j'en passe. Mais il ne s'agit pas de bouleversements institutionnels: ceux-là ont eu lieu bien avant, avec l'acte unique européen de 1986 et le traité de Maastricht de 1992. Le traité sur le projet de constitution européenne ne mérite ni l'excès d'honneur qu'on lui prodigue, ni la diabolisation.
Je ne crois cependant pas à l'utilité de la comparaison avec les constitutions nationales, et particulièrement celle des USA. Curieusement, je n'ai rencontré ces comparaisons qu'au sein du débat français, les débats suédois ou anglais étant absolument silencieux sur ce point. Sans doute le tropisme français...
Quant au contenu réel de ce traité, et je crois que tu vises par là les politiques européennes dans divers domaines, le projet de traité en fixe malheureusement les modalités assez précises, et même de manière contre-productive (je pense au domaine monétaire, où l'objectif de lutte contre l'inflation prime tous les autres). C'est comme si la constitution française fixait le type de politique économique que devrait suivre tout gouvernement... Ceci limite de manière substantielle la marge de manoeuvre du gouvernement communautaire hybride constitué par la Commission et le Conseil, alors que la sagesse démocratique voudrait que le contenu des politiques soit déterminé conformément à l'expression du suffrage populaire. Il est vrai que sur ce point, le projet de traité n'innove guère, puisque les traités actuels contiennent des dispositions similaires en matière de politiques dans les domaines les plus divers. Mais prétendre que les élections nationales et européennes détermineront le contenu du traité n'est pas tout à fait exact, tous les principes et objectifs y étant déjà définis - les élections que tu évoques pourront à la rigueur (et encore - je ne connais pas d'élection nationale s'étant jouée sur des thèmes de politique communautaire) déterminer les moyens utilisés pour atteindre ces objectifs, ce qui ne laisse guère de place à l'expression d'une volonté populaire de changement à ce moment-là - et les difficultés de négociation et de révision que tu évoques au point 1 se poseraient pour toute modification des principes et objectifs régissant les politiques communautaires, même si elle serait voulue par l'opinion publique d'une majorité des Etats membres.
3. Ce n'est pas la première fois que 25 pays européens décideraient de faire la paix - à ma connaissance, les 25 Etats membres actuels ne sont pas en Etat de guerre, et les traités actuels auxquels ils adhérent demeureront en l'état en cas de non...
Quant à l'Amérique prédatrice et impérialiste, je ne crois honnêtement pas que les dispositions de la constitution européenne en projet puissent l'entraver - son fidèle caniche britannique s'y serait immanquablement opposé, et d'ailleurs, les décisions en matière de défense doivent être prises à l'unanimité des 25, satellites de l'OTAN compris...
Quant au sport, je te ferais remarquer que le Royaume-Uni est représenté au foot par quatre sélections (Angleterre, Ecosse, Irlande du Nord, Pays de Galles), sans que les intéressés ne s'en plaignent - va trouver l'Ecossais qui voudrait représenter le Royaume-Uni et chanter "God save the Queen"!"
mercredi 11 mai 2005
Aggression de Crain: Le maire et le COC réagissent *
Le maire Job Cohen et le COC d'Amsterdam (CGL local) réagissent au tabassage du journaliste gay américain Chris Crain et de son ami lors de la fête de la Reine, qui fait grand bruit dans le pays. Cohen a commencé par rendre public les chiffres de la violence homophobe: entre 10 et 20 incidents par an. Il s'agit probablement "d'un minimum" car beaucoup de violences homophobes ne sont pas rapportées comme telles. Il a par ailleurs regretté que personne ne soit venu au secours des deux hommes, et souligné que la police comme la justice s'occuppent des violences et discriminations depuis longtemps, les policiers devant suivre des entraînements sur la discrimination.
Le COC profite du scandale causé par ce tabassage pour proposer un plan de reconquête de la ville, en collaboration avec la police, les associations et la municipalité, afin de lui assurer le titre de "capitale gay d'Europe" alors que Paris et Berlin deviennent des concurrents sérieux. Une enquête du COC montre qu'un tiers des homos n'ose plus tenir la main de son/sa partenaire en ville: "Beaucoup de gens ont peur, parce que personne ne vous vient en aide quand quelque chose comme ça arrive. Nous ne devons pas laisser les homos redevenir invisibles. Cela ne doit pas être possible dans cette ville."
_________________
Les forums du Gaykrant et de Gaysite ne parlent que des "Marocains de m..." et de l'hypocrisie sécuritaire de Cohen. S'il y a encore du travail à faire auprès des jeunes d'origine marocaine, il y a encore plus de travail à faire auprès des pédés amstellodamois, qui pour beaucoup haïssent les femmes et tous les hommes qui ne leur ressemblent pas: les gros, les petits, les trop grands, les maigres, les bruns, les hétéros, les überfolles, les underground, les arabes, les noirs, les étrangers, les Français... Bref, on est loin du compte. Et bien sûr, mais ça je m'en doutais, quelques uns ont été chercher sur des forums islamistes des appels au meurtre de pédés. A mon avis les jeunes d'origines marocaine pourraient aussi aller sur les forums d'extrême-droite chercher des déclaration islamophobes postées, pourquoi pas, par des pédés d'extrême-droite. Il y a des connards partout mais c'est le travail de tous de les faire taire. Le fait que les deux amerloques aient été agressés sans que personne ne réagisse ne me surprend guère: l'individualisme néerlandais est plus l'expression d'un égoïsme que d'une volonté de vivre différemment. Et cela se ressent donc lors du Koninginnedag ou dans le mélange ethnique des boîtes pédé: exclusion, appartheid et haine des autres.
Le COC profite du scandale causé par ce tabassage pour proposer un plan de reconquête de la ville, en collaboration avec la police, les associations et la municipalité, afin de lui assurer le titre de "capitale gay d'Europe" alors que Paris et Berlin deviennent des concurrents sérieux. Une enquête du COC montre qu'un tiers des homos n'ose plus tenir la main de son/sa partenaire en ville: "Beaucoup de gens ont peur, parce que personne ne vous vient en aide quand quelque chose comme ça arrive. Nous ne devons pas laisser les homos redevenir invisibles. Cela ne doit pas être possible dans cette ville."
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Les forums du Gaykrant et de Gaysite ne parlent que des "Marocains de m..." et de l'hypocrisie sécuritaire de Cohen. S'il y a encore du travail à faire auprès des jeunes d'origine marocaine, il y a encore plus de travail à faire auprès des pédés amstellodamois, qui pour beaucoup haïssent les femmes et tous les hommes qui ne leur ressemblent pas: les gros, les petits, les trop grands, les maigres, les bruns, les hétéros, les überfolles, les underground, les arabes, les noirs, les étrangers, les Français... Bref, on est loin du compte. Et bien sûr, mais ça je m'en doutais, quelques uns ont été chercher sur des forums islamistes des appels au meurtre de pédés. A mon avis les jeunes d'origines marocaine pourraient aussi aller sur les forums d'extrême-droite chercher des déclaration islamophobes postées, pourquoi pas, par des pédés d'extrême-droite. Il y a des connards partout mais c'est le travail de tous de les faire taire. Le fait que les deux amerloques aient été agressés sans que personne ne réagisse ne me surprend guère: l'individualisme néerlandais est plus l'expression d'un égoïsme que d'une volonté de vivre différemment. Et cela se ressent donc lors du Koninginnedag ou dans le mélange ethnique des boîtes pédé: exclusion, appartheid et haine des autres.
Amsterdam: L'hériter de Geert Dales obligé de démissionner *
Frits Huffnagel (36 ans), adjoint amstellodamois libéral (VVD) a démissionné. Lors d'une conférence de presse à l'hôtel de ville d'Amsterdam, il a expliqué que sa position était devenue intenable depuis qu'il n'avait plus la confiance des travaillistes et se devait donc d'abandonner son poste d'adjoint aux finances et aux affaires économiques. Les services de comptabilité de la ville avaient révélé une semaine auparavant que, deux ans durant, Huffnagel avait omis de déclarer au fisc ses notes de frais alors qu'il était président de la section amstellodamoise du parti libéral, pour un montant d'environ 20.000 euros. Huffnagel a immédiatement remboursé la somme. Bien connu dans le milieu homo, il était l'hériter d'un autre adjoint ouvertement gay et lui aussi libéral, Geert Dales, qui est désormais maire de Leeuwaarden (capitale de la Frise, dans le nord du pays).
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La tatillonne transparence néerlandaise est d'autant plus fascinante que la Belgique voisine (Mehmet adore parler des scandales immobiliers qui ne deviennent jamais de véritables scandales à Bruxelles) et la France plus au Sud n'ont pas le même système de valeurs: que le ministre français de l'économie soit impliqué dans un scandale financier ne semble pas l'obliger à démissionner, alors qu'il aurait été personna non grata à vie à La Haye. Il y a bien sûr de la corruption aux Pays-Bas, mais la tolérance pour ce genre de tentations reste très faible et le minimum, quand on gruge le fisc alors qu'on est responsable des caisses de la ville, est de démissionner. Je ne parle même plus de Chirac, qui reste intouchable et qui arbitre les budgets. De la science fiction pure en kreukreusie!
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La tatillonne transparence néerlandaise est d'autant plus fascinante que la Belgique voisine (Mehmet adore parler des scandales immobiliers qui ne deviennent jamais de véritables scandales à Bruxelles) et la France plus au Sud n'ont pas le même système de valeurs: que le ministre français de l'économie soit impliqué dans un scandale financier ne semble pas l'obliger à démissionner, alors qu'il aurait été personna non grata à vie à La Haye. Il y a bien sûr de la corruption aux Pays-Bas, mais la tolérance pour ce genre de tentations reste très faible et le minimum, quand on gruge le fisc alors qu'on est responsable des caisses de la ville, est de démissionner. Je ne parle même plus de Chirac, qui reste intouchable et qui arbitre les budgets. De la science fiction pure en kreukreusie!
mardi 10 mai 2005
Tabassage homophobe pendant la fête de la reine *
Le rédacteur en chef du magazine gay américain The Washington Blade, Chris Crain, a été tabassé pendant la fête de la reine (Koninginnedag) à Amsterdam alors qu'il marchait main dans la main avec son copain, et l'a fait savoir dans un éditorial cette semaine, avec photo à l'appui. Ils ont reçu un crachat en pleine figure, ont été traités de "fucking fags" (pédés de merde) par deux hommes, après quoi sept personnes les ont roué de coups alors qu'ils étaient à terre. Personne ne les a aidés. Crain a eu le nez cassé. La police amstellodamoise a fait savoir qu'elle ne pouvait pas faire grand chose car les sept n'ont pas été identifiés.
"Je n'oublierai jamais leur regard. C'était du dégoût plus que de la haine, mais c'était bien là, sans doute aucun. J'espère que nos amis gays de Hollande se rendent compte qu'il est encore trop tôt pour déclarer la victoire et rentrer chez eux, maintenant qu'ils ont gagné leurs batailles juridiques. Gagner les coeurs et les esprits des gens s'annonce être une tâche bien plus périlleuse" déclare Crain dans son éditorial.
Cet événement a fait grand bruit aux Pays-Bas, où la télévision s'est penché sur le problème en prime time, avec Job Cohen, le maire de la ville, en invité surprise. D'après le porte-parole de la police, Gerard Vrooland, il s'agit d'un incident isolé, la violence homophobe ne progressant pas en ville, et a même refusé de signaler "l'incident" aux média: "Il se passe tellement de choses en ville, il faudrait créer une section spéciale pour informer le public." Les associations n'ont encore rien déclaré officiellement, mais on y entend le refrain connu du "on vous l'avait bien dit".
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La niouze ennuyeuse, et difficile à expliquer en une seule phrase dans Têtu, c'est que ces sept hommes sont d'origine marocaine, mais non seulement on ne sait pas qui ils sont, mais en plus le sujet prête à controverse. D'une part c'est vrai que l'essentiel de la violence homophobe à Amsterdam est causée par des jeunes d'origine marocaine, mais de l'autre les Kreukreux sont tellement prêts à faire le procès de l'immigration et de l'Islam que ça devient difficile d'en parler.
Je pense que les jeunes cons existent dans toutes les cultures, mais que le déracinement permet un certain assouplissement du contrôle social. C'est parce que les jeunes Kreukreux ont droit à une éducation de meilleure qualité (incluant des cours de préparation à la possibilité d'être homo ou d'avoir un(e) camarade homo) et qu'ils grandissent dans un environnement plus structuré et moins à même d'avoir "la haine" (ils pensent naïvement que seul le travail les ammène à obtenir une position sociale enviable!!!) qu'ils seront moins tentés de tabasser des pédés américains amoureux. C'est avant tout l'échec de l'éducation néerlandaise, à mon avis. Mais aussi la responsabilité de ces jeunes, qui ont agi connement, il ne faut pas l'ignorer.
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En cadeau, l'éditorial de Cain...
“Looking hate in the face
Holding hands with your boyfriend can earn you a beating, even in the country with the gay-friendliest laws on earth.
Friday, May 06, 2005
IF YOU WOULD have told me when I first came out that at some point in my life I would be beaten up for being gay, I would never have imagined it like this. As a child of the South, where “fag” and “queer” were everyday insults, I would have expected a fist to the face somewhere back home for sure.For years now, in big cities and small, I suppose I’ve tempted fate, living my life as I have always seen everyone else live theirs.If the mood strikes me to hold my boyfriend’s hand, I do it. If a chill in the air makes me want to put my arm around his shoulders, I do that, too. If he says something romantic that deserves a peck on the lips, he can expect that’s coming, too.As it happens, I tempted fate one too many times in arguably the “gay-friendliest” place on the planet.By almost any measure, the equality movement in the Netherlands was won years ago. There are laws protecting against discrimination based on sexual orientation, there are hate crime laws, and Holland is one of only a handful of countries where gay couples can legally marry.What’s more, there are few times of the year more welcoming than Queen’s Day, not so named for the gays who flock by the thousands to Amsterdam for the holiday, but for the Netherlands’ Queen Beatrix, who last Saturday celebrated a quarter century on the throne. In her annual address to the nation, she said she was disturbed by a rising tide of intolerance in this most tolerant of countries. Early Saturday morning, I got a firsthand look at what she meant.
I WAS WALKING through central Amsterdam with my boyfriend back to our hotel. People were still milling about on the sidewalks from Friday night’s revelry. We were only blocks from the most popular gay areas; and we were holding hands. As we passed two men standing on the side of the street, one of them deliberately spat on us, mainly hitting me in the face. Without saying a word, we stood our ground. We stopped, turned around, and asked why.Within seconds, the two somehow turned into seven — and five of them were ganging up on me, probably because at 6-foot-7 I’m a good bit bigger than my boyfriend. It seemed like every direction I turned, I got another punch to the face, and when they kicked me to the ground, time seemed to stop. My heart still pounds as I write about it now. I remember feeling almost helpless.Then just as quickly, it was over. I was standing up on my own, and our attackers were fleeing. There had been dozens of people on the street corner, but none of them had acted or even said anything. My boyfriend had escaped his attackers and had come to my aid, and that finally convinced the others to run. I was badly bruised and covered in blood, but I got lucky. There was no permanent damage, although my nose was broken.
EVEN MORE THAN the physical wounds, the attack on my boyfriend and me felt like an attack on us for living our lives openly and for having the temerity to stand up for ourselves. On the ambulance ride to the hospital, I beat myself up emotionally as much as my attackers had. Should we have been walking hand-in-hand late at night, especially on a party weekend? Should we have just shrugged and kept going after the initial spit?I could see that night in my boyfriend’s face the fear that I might be seriously hurt. He had no visible injuries, but the whole nightmare for him had been worse. He saw me surrounded by five men, being beaten and kicked and covered in blood. I decided the next evening, as we walked together down that same street, that I was not going to second-guess our decisions anymore. Standing up for ourselves can have consequences, but not standing up for ourselves can, too. I filed formal charges with the police, who had come to the scene quickly. At the station the next day, they agreed readily that we had been victims of a bias crime.Of course we all know that we cannot legislate away the hate some people feel about us for openly and honestly living our lives. For as long as I live, I will never forget the looks in their faces. It was more disgust than hate, but it was there, and it was unmistakable.I hope our gay friends in Holland realize that it’s a bit too soon to declare victory and go home, now that they’ve won their legal battles. Winning the hearts and minds of the people will be a much more challenging task. And as we walked down that same street the next night, the sidewalks still crowded with Queen’s Day partiers, I wore sunglasses covering my worst injuries.As so many strangers brushed past, I even reached out for my boyfriend’s hand a few times — but this time only just to squeeze it for support."
"Je n'oublierai jamais leur regard. C'était du dégoût plus que de la haine, mais c'était bien là, sans doute aucun. J'espère que nos amis gays de Hollande se rendent compte qu'il est encore trop tôt pour déclarer la victoire et rentrer chez eux, maintenant qu'ils ont gagné leurs batailles juridiques. Gagner les coeurs et les esprits des gens s'annonce être une tâche bien plus périlleuse" déclare Crain dans son éditorial.
Cet événement a fait grand bruit aux Pays-Bas, où la télévision s'est penché sur le problème en prime time, avec Job Cohen, le maire de la ville, en invité surprise. D'après le porte-parole de la police, Gerard Vrooland, il s'agit d'un incident isolé, la violence homophobe ne progressant pas en ville, et a même refusé de signaler "l'incident" aux média: "Il se passe tellement de choses en ville, il faudrait créer une section spéciale pour informer le public." Les associations n'ont encore rien déclaré officiellement, mais on y entend le refrain connu du "on vous l'avait bien dit".
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La niouze ennuyeuse, et difficile à expliquer en une seule phrase dans Têtu, c'est que ces sept hommes sont d'origine marocaine, mais non seulement on ne sait pas qui ils sont, mais en plus le sujet prête à controverse. D'une part c'est vrai que l'essentiel de la violence homophobe à Amsterdam est causée par des jeunes d'origine marocaine, mais de l'autre les Kreukreux sont tellement prêts à faire le procès de l'immigration et de l'Islam que ça devient difficile d'en parler.
Je pense que les jeunes cons existent dans toutes les cultures, mais que le déracinement permet un certain assouplissement du contrôle social. C'est parce que les jeunes Kreukreux ont droit à une éducation de meilleure qualité (incluant des cours de préparation à la possibilité d'être homo ou d'avoir un(e) camarade homo) et qu'ils grandissent dans un environnement plus structuré et moins à même d'avoir "la haine" (ils pensent naïvement que seul le travail les ammène à obtenir une position sociale enviable!!!) qu'ils seront moins tentés de tabasser des pédés américains amoureux. C'est avant tout l'échec de l'éducation néerlandaise, à mon avis. Mais aussi la responsabilité de ces jeunes, qui ont agi connement, il ne faut pas l'ignorer.
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En cadeau, l'éditorial de Cain...
“Looking hate in the face
Holding hands with your boyfriend can earn you a beating, even in the country with the gay-friendliest laws on earth.
Friday, May 06, 2005
IF YOU WOULD have told me when I first came out that at some point in my life I would be beaten up for being gay, I would never have imagined it like this. As a child of the South, where “fag” and “queer” were everyday insults, I would have expected a fist to the face somewhere back home for sure.For years now, in big cities and small, I suppose I’ve tempted fate, living my life as I have always seen everyone else live theirs.If the mood strikes me to hold my boyfriend’s hand, I do it. If a chill in the air makes me want to put my arm around his shoulders, I do that, too. If he says something romantic that deserves a peck on the lips, he can expect that’s coming, too.As it happens, I tempted fate one too many times in arguably the “gay-friendliest” place on the planet.By almost any measure, the equality movement in the Netherlands was won years ago. There are laws protecting against discrimination based on sexual orientation, there are hate crime laws, and Holland is one of only a handful of countries where gay couples can legally marry.What’s more, there are few times of the year more welcoming than Queen’s Day, not so named for the gays who flock by the thousands to Amsterdam for the holiday, but for the Netherlands’ Queen Beatrix, who last Saturday celebrated a quarter century on the throne. In her annual address to the nation, she said she was disturbed by a rising tide of intolerance in this most tolerant of countries. Early Saturday morning, I got a firsthand look at what she meant.
I WAS WALKING through central Amsterdam with my boyfriend back to our hotel. People were still milling about on the sidewalks from Friday night’s revelry. We were only blocks from the most popular gay areas; and we were holding hands. As we passed two men standing on the side of the street, one of them deliberately spat on us, mainly hitting me in the face. Without saying a word, we stood our ground. We stopped, turned around, and asked why.Within seconds, the two somehow turned into seven — and five of them were ganging up on me, probably because at 6-foot-7 I’m a good bit bigger than my boyfriend. It seemed like every direction I turned, I got another punch to the face, and when they kicked me to the ground, time seemed to stop. My heart still pounds as I write about it now. I remember feeling almost helpless.Then just as quickly, it was over. I was standing up on my own, and our attackers were fleeing. There had been dozens of people on the street corner, but none of them had acted or even said anything. My boyfriend had escaped his attackers and had come to my aid, and that finally convinced the others to run. I was badly bruised and covered in blood, but I got lucky. There was no permanent damage, although my nose was broken.
EVEN MORE THAN the physical wounds, the attack on my boyfriend and me felt like an attack on us for living our lives openly and for having the temerity to stand up for ourselves. On the ambulance ride to the hospital, I beat myself up emotionally as much as my attackers had. Should we have been walking hand-in-hand late at night, especially on a party weekend? Should we have just shrugged and kept going after the initial spit?I could see that night in my boyfriend’s face the fear that I might be seriously hurt. He had no visible injuries, but the whole nightmare for him had been worse. He saw me surrounded by five men, being beaten and kicked and covered in blood. I decided the next evening, as we walked together down that same street, that I was not going to second-guess our decisions anymore. Standing up for ourselves can have consequences, but not standing up for ourselves can, too. I filed formal charges with the police, who had come to the scene quickly. At the station the next day, they agreed readily that we had been victims of a bias crime.Of course we all know that we cannot legislate away the hate some people feel about us for openly and honestly living our lives. For as long as I live, I will never forget the looks in their faces. It was more disgust than hate, but it was there, and it was unmistakable.I hope our gay friends in Holland realize that it’s a bit too soon to declare victory and go home, now that they’ve won their legal battles. Winning the hearts and minds of the people will be a much more challenging task. And as we walked down that same street the next night, the sidewalks still crowded with Queen’s Day partiers, I wore sunglasses covering my worst injuries.As so many strangers brushed past, I even reached out for my boyfriend’s hand a few times — but this time only just to squeeze it for support."
mercredi 4 mai 2005
Premier distributeur de gode du pays! *
Un besoin urgent de jouet sexy ou de gode-ceinture? Allez donc au distributeur! A Tilbourg, ville du Sud-Est des Pays-Bas, le premier distributeur "érotique" a été mis en service. On peut y acheter préservatifs, jouets, godes, lubrifiant et lingerie sexy.
"Près de chez moi il y a un distributeur de nourriture qui dépanne la nuit, et j'ai toujours trouvé que c'était très pratique d'avoir un distributeur en cas de besoin quand les magasins étaient fermés" a déclaré son inventeur, Frans Berkens. "On a poussé un peu l'idée, et très vite on s'est retrouvé avec un distributeur d'articles érotiques."
Le distributeur est adossé à un bar, et son propriétaire a non seulement trouvé l'idée excellente, mais n'exclut pas d'y recourir lui-même en cas d'urgence. "C'est pratique, car beaucoup de gens ont honte d'acheter des préservatifs à la pharmacie ou d'entrer dans un magasin érotique" déclare un des premiers utilisateurs de la machine. "J'ai acheté un gode pour ma soeur" déclare une habituée du bar voisin, "ça aurait été beaucoup plus facile d'en prendre un au distributeur"
Pour éviter que les enfants ne ramènent des menottes, des boules anales ou de la pornographie à la maison, la monnaie a été exclue: c'est armés d'une carte bancaire que les clients peuvent y faire leurs achats. Les inventeurs garantissent que la facture est formulée de façon très discrète et n'éveillera pas l'attention de votre banquier.
Photos réalisées par Yoeri
"Près de chez moi il y a un distributeur de nourriture qui dépanne la nuit, et j'ai toujours trouvé que c'était très pratique d'avoir un distributeur en cas de besoin quand les magasins étaient fermés" a déclaré son inventeur, Frans Berkens. "On a poussé un peu l'idée, et très vite on s'est retrouvé avec un distributeur d'articles érotiques."
Le distributeur est adossé à un bar, et son propriétaire a non seulement trouvé l'idée excellente, mais n'exclut pas d'y recourir lui-même en cas d'urgence. "C'est pratique, car beaucoup de gens ont honte d'acheter des préservatifs à la pharmacie ou d'entrer dans un magasin érotique" déclare un des premiers utilisateurs de la machine. "J'ai acheté un gode pour ma soeur" déclare une habituée du bar voisin, "ça aurait été beaucoup plus facile d'en prendre un au distributeur"
Pour éviter que les enfants ne ramènent des menottes, des boules anales ou de la pornographie à la maison, la monnaie a été exclue: c'est armés d'une carte bancaire que les clients peuvent y faire leurs achats. Les inventeurs garantissent que la facture est formulée de façon très discrète et n'éveillera pas l'attention de votre banquier.
Photos réalisées par Yoeri
lundi 2 mai 2005
L'euro valait moins, ça nous a coûté plus... °
Ben nan, finalement, on ne rêvait pas, il y avait bien un problème:
"Passage du florin à l’euro
L’ensemble de la presse rend compte des déclarations faites samedi par Henk Brouwer, directeur de la Banque des Pays-Bas et ex-trésorier général du ministère des Finances, concernant le passage à l’euro. "Le florin a été sous-valorisé de cinq à dix pour cent par rapport au Deutsche Mark, à l’introduction de l’euro, fin 1998", écrit le Het Parool de samedi dans son grand article à la une. "Le cours de l’euro aurait dû être d’environ deux florins et pas 2,20371 florins. Cette sous-valorisation du florin, reconnue aujourd’hui dans ce journal par Henk Brouwer [...], a provoqué une forte inflation à une époque où elle était déjà élevée."
"Selon Sweder van Wijnbergen, qui était à l’époque secrétaire général du ministère des Affaires économiques, ce mauvais cours, qui a fait que les salariés ont touché cinq à dix pour cent de moins après le 1er janvier 2002, a eu de grandes conséquences. ’Les propriétaires étaient avantagés par la forte inflation. Leur dette hypothécaire a baissé de dix pour cent.’ De l’autre côté les minima et les gens qui avaient un revenu fixe y ont perdu. ’Les retraités AOW [retraite de base] et ceux qui n’avaient qu’une petite pension ont vu leur revenu baisser de dix pour cent’." "C’est la première fois que la Banque des Pays-Bas est prête à parler ouvertement de la sous-valorisation. A la veille de l’introduction de l’euro, surtout, le thème était tabou. La question aurait pu embarrasser l’Allemagne réunifiée, qui était fière de son D-Mark, ce qui aurait pu empêcher le succès de l’euro. La sous-valorisation avait déjà été signalée par les banques commerciales en 1997 et 1998. Cela avait fait courir le bruit que le florin serait réévalué avant que les monnaies qui devaient être remplacées par l’euro ne soient soudées ensemble." "
Source: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=5910
"Passage du florin à l’euro
L’ensemble de la presse rend compte des déclarations faites samedi par Henk Brouwer, directeur de la Banque des Pays-Bas et ex-trésorier général du ministère des Finances, concernant le passage à l’euro. "Le florin a été sous-valorisé de cinq à dix pour cent par rapport au Deutsche Mark, à l’introduction de l’euro, fin 1998", écrit le Het Parool de samedi dans son grand article à la une. "Le cours de l’euro aurait dû être d’environ deux florins et pas 2,20371 florins. Cette sous-valorisation du florin, reconnue aujourd’hui dans ce journal par Henk Brouwer [...], a provoqué une forte inflation à une époque où elle était déjà élevée."
"Selon Sweder van Wijnbergen, qui était à l’époque secrétaire général du ministère des Affaires économiques, ce mauvais cours, qui a fait que les salariés ont touché cinq à dix pour cent de moins après le 1er janvier 2002, a eu de grandes conséquences. ’Les propriétaires étaient avantagés par la forte inflation. Leur dette hypothécaire a baissé de dix pour cent.’ De l’autre côté les minima et les gens qui avaient un revenu fixe y ont perdu. ’Les retraités AOW [retraite de base] et ceux qui n’avaient qu’une petite pension ont vu leur revenu baisser de dix pour cent’." "C’est la première fois que la Banque des Pays-Bas est prête à parler ouvertement de la sous-valorisation. A la veille de l’introduction de l’euro, surtout, le thème était tabou. La question aurait pu embarrasser l’Allemagne réunifiée, qui était fière de son D-Mark, ce qui aurait pu empêcher le succès de l’euro. La sous-valorisation avait déjà été signalée par les banques commerciales en 1997 et 1998. Cela avait fait courir le bruit que le florin serait réévalué avant que les monnaies qui devaient être remplacées par l’euro ne soient soudées ensemble." "
Source: http://www.ambafrance-nl.org/article.php?id_article=5910
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