Ce soir, un cours d'intégrité a été proposé au conseil australovicien. C'était très intéressant. Un petit bonhomme, philosophe de métier, a été chargé de déblayer avec nous le terrain. Il a commencé par s'excuser de son accent... Surprise. Est-il allemand, belge, bosniaque? Pas du tout, il est limbourgeois. Comme si je m'excusais de mon accent francilien en français.
Concrètement, ce cours d'intégrité (le premier d'une série) a consisté à analyser par groupe le Code de conduite du parfait élu (en tous cas dans notre arrondissement), et ensuite discuter nos trouvailles ensemble, en particulier la question du conflit d'intérêt. La méthode est simple: en cas de doute, il faut toujours appliquer à soi-même les textes de manière défavorable. Il vaut aussi mieux prévenir que guérir en indiquant de manière aussi ridiculement consciencieuse que possible les fonctions annexes (professionnelles ou pas) que nous exerçons dans le civil afin d'éviter d'être accusé de les cacher.
La question des "conseillers fantômes" a aussi été évoquée. Il est arrivé, il y a une dizaine d'année, qu'un élu australovicien touche ses indemnités mais ne soit jamais présent au Conseil. Le problème s'est répété dans d'autres arrondissements par la suite. Il s'agit souvent d'élus allochtones. Je suis un peu étonné qu'on n'ait pas voulu aborder le sujet: s'agit-il de franc-tireurs ou y a-t-il un problème plus large d'ethnocentrisme?
Un autre cours nous attend dans deux mois. Je suis très curieux.
Demain soir, Conseil municipal relativement important avec des discussions sur l'avenir de l'esplanade du Stade (Stadionplein), sujet très controversé. Je suis très heureux de ne pas avoir à prendre la parole sur le sujet. En gros, il y a des habitants qui ne sont pas contents de la manière dont ils ont été écoutés (à tort ou à raison), et il y a la question des choix esthétiques dans un quartier très marqué par le style Berlage et la Nouvelle Objectivité (Nieuwe Zakelijkheid). D'un côté les architectes d'OMA (l'agence de Rem Koolhaas) qui ont une tendance certaine à l'arrogance vis-à-vis des simples mortels que nous sommes, de l'autre des habitants agoissés, et nous entre les deux, avec la peur d'en faire un endroit vulgaire et moche sans trop avoir les moyens de vérifier ce qui va se passer vraiment.