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jeudi 28 juin 2007

Propreté, milieu: on y vient

Le Conseil municipal de ce soir s'est terminé par des votes en série (une cinquantaine) sur les motions et amendements que nous voulons adopter pour la "note de printemps" qui va déterminer la route des échevins en 2008. La totalité de nos propositions ont été adoptées. Facile, hein, d'être en majorité!
Une dont je suis fier, car elle a été votée par l'unanimité du Conseil, est celle que nous avons présenté ensemble avec le D66 (co-signées par Alper Tekin-Erdogan, Jan Witting, Simone Kukenheim et moi-même) sur la propreté du quartier: nous y demandons que les rues autour du marché soit nettoyées tous les jours. Cela paraît évident aux parisiens ou aux niçois, mais c'est loin de l'être ici. Il a fallu poser les bonnes questions, parler aux bonnes personnes, dépasser les automatismes pour faire accepter un nettoyage quotidien du quartier.

Avant le Conseil, les politiques chargés de l'économie ont été invités par les échevins travaillistes (Eddy Linthorst et Egbert de Vries) pour parler des terrasses. Est venue la question du chauffage des terrasses en hiver, et alors que la discussion menaçait de virer à l'opposition gauche-droite, la solution que j'avais vue à Oslo (offrir des couvertures à ceux qui veulent rester dehors) a plu à tout le monde et on s'est promis de réfléchir de façon créative au problème. Alors qu'on dépense des millions pour améliorer le "milieu" (expression néerlandaise ayant trait à la pollution), je trouvais ridicule de gaspiller toute cette énergie pour rester dehors boire un thé glacé en plein hiver. L'argument bateau qu'il faut des chauffages de terrasse pour attirer les touristes de luxe m'a énervé: on devrait commencer par la propreté des rues, l'hygiène des cuisines et la politesse des serveurs.
C'est une petite victoire, mais significative: les autres membres de la commission ont compris que nous n'étions pas contre les cafés, et que des alternatives existaient. Odette Taminiau, du VVD, jamais a court d'idées, a déjà visualisé des couvertures de toutes les couleurs sponsorisées par les grandes marques de bière. Comme quoi, on va y arriver...

Pour finir... une discussion qui a été tentée par notre fou du roi local, Theo Keijser, est celle de notre utilité. D'après lui, il faut suivre les traces de Charlemagne et... abolir les arrondissement, à commencer par le nôtre pour donner l'exemple. Cela a fait beaucoup rire, et je ne suis pas d'accord avec ses conclusions, mais je partage une partie de ses questions sur notre utilité. La vraie question n'est pas si nous devons disparaître, mais par quoi on serait remplacés. Si c'est pour centraliser un peu plus les décisions et les laisser à la merci d'un conseil du Grand Amsterdam à la botte d'un maire non-élu (et oui, je vous rappelle que les maires sont nommés, et que le maire d'Amsterdam concentre historiquement beaucoup de pouvoir), je n'en vois pas trop l'intérêt. Si c'est pour revenir à des micro-structures de représentation, genre conseil de quartier, autant réinstituer les soviets: les petites communes françaises ne s'illustrent pas franchement par leur fonctionnement démocratique.
Je pense au contraire qu'un arrondissement équilibré (entre 60.000 et 100.000 habitants) devrait accorder à son Conseil un pouvoir plus large encore, au point que toutes les décisions qui ne concernent pas le Grand Amsterdam devraient être prises au niveau local. Un peu comme le concept allemand fait européen de subsidiarité: la décision doit être prise aussi près du peuple que possible, à la condition que le système reste démocratique et pluraliste, donc qu'il ait une taille critique. Je pense que les Néerlandais ont une culture politique assez développée pour qu'un tel système fonctionne. La vraie question est de savoir si les détenteurs du pouvoir, à La Haye ou à l'hôtel de ville, soient d'accord avec cette vision. Etant donné les derniers développements centralisateurs et autoritaires de leur part, on en est vraiment très très loin.