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mercredi 2 mai 2007

La voie du totalitarisme

Je viens de lire un supplément du Guardian daté du 24 avril 2007 dans lequel Naomi Wolf parle du danger fasciste aux Etats-Unis. "Fascist America in 10 easy steps" est très bien écrit et fait très peur, car Wolf a raison. La comparaison avec les techniques et l'idéologie de Nicolas Sarkozy est assez fascinante, d'autant plus qu'il se réclame lui-même du Bushisme. Un petit résumé en français...

1. Invoquez un ennemi terrible internet et externe (le terrorisme, les droits-de-l'hommistes, les islamistes, le progrom anti-blanc...)
2. Créez un Goulag (Guantanamo, l'endroit où on peut être détenu sans raisons, indéfiniment, et torturé en toute impunité; certaines gendarmeries, prisons et certains commissariats y ressemblent de plus en plus)
3. Développez une caste de voyous (les deux modèles historiques sont les chemises noires et brunes, mais maintenant il y a de nombreuses organisations privées et violentes; près de chez nous, il y a certaines polices municipales)
4. Mettez en place un système de surveillance interne (l'idée est de n'en surveiller que quelques uns pour faire peur à tous)
5. Harcelez des groupes de citoyens (au nom de la lutte contre le terrorisme: activistes de gauche, démonteurs de McDo, faucheurs, protecteurs d'illégaux, syndicalistes...)
6. Engagez vous dans la détention et les relâches arbitraires (Guantanamo pour ls USA, les syndicalistes, les jeunes des banlieues, les blaques et les arabes, ou les bus de travailleurs voulant se rendre aux meetings de Sarko en France)
7. Ciblez des individus clés (journalistes et universitaires chez Bush, journalistes, rédacteurs en chef, juges, recteurs ou hauts fonctionnaires ici)
8. Controlez la presse (ai-je besoin d'insister sur le Bushisme des média américains et les amitiés de Sarko avec les marchands d'armes et propriétaires des plus grands média français)
9. Dissident égale trahison
10. Suspendez le règne de la loi (ici: une loi coloniale pendant les émeutes)

Le plus intéressant, c'est à la fin: ce n'est pas la personne (Bush, ou pour nous, Sarko) qui pose nécessairement problème, mais le pouvoir si peu limité, et qui pourrait finalement tenter n'importe qui.