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Par ailleurs, les Allemands sont surtout vus comme des catholiques dans un pays qui s'imagine encore protestant (comme aujourd'hui certains sont vus comme des musulmans dans un pays qui s'imagine chrétien). Vers 1850 commence une psychose anti-romaine: les employés catholiques sont virés, beaucoup sont refoulés à la frontière. On associe systématiquement nationalité étrangère (obligatoire puisque ces migrants ne peuvent pas prétendre à la néerlandité) et traîtrise: on parle de révolutionnaires (l'équivalent XIXème d'islamiste), plus tard d'espions à la solde de l'Allemagne, et le besoin d'une distinction entre "vrais" néerlandais et les "faux" toujours susceptibles de trahir la patrie ne prend fin partiellement qu'en 1953.
Selon l'historienne, on se retrouve avec Wilders dans exactement la même situation: le mélange de la nationalité et de la loyauté "quand tu fais l'effort de te faire naturaliser Néerlandais, tu indiques pourtant clairement où penche ta loyauté la plus importante, non?"
Intéressante, cette Schover: "il ne faut pas confondre loyauté et nationalité. Il y a des députés qui défendent les intérêts des paysans en étant paysans eux-même. Mais on n'entend rien à ce sujet. N'est-ce pourtant pas aussi une loyauté? Balkenende va taire certaines choses parce qu'il est chrétien, c'est la loyauté au christianisme. Pas de problème. Mais il faut être clair sur la question."
Schover a une solution simple: arrêter d'inscrire la nationalité d'origine des gens qui deviennent néerlandais. Quand on est Néerlandais, on est Néerlandais, point, comme aux Etats-Unis: on est Américain, c'est tout.
Je suis assez d'accord avec elle. Pas vous?