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lundi 3 juillet 2006

Un conseil intéressant

Mercredi et jeudi, nous avons eu un double conseil, lors duquel nous avons discuté et voté le budget. J'étais responsable de l'économie pour le parti travailliste, et c'est donc moi qui ai dû évaluer les amendements de l'opposition concernant l'économie. En particulier sur la fête du Hoofddorppleinbuurt, une sorte de fête de la musique locale en septembre, pour laquelle les libéraux du VVD demandaient €20.000.
L'idée est très bonne, bien sûr, mais ça fait beaucoup d'argent alors qu'il n'y a pas de budget clair. L'échevin chargé de l'économie ayant indiqué qu'il était prêt à soutenir le projet pour peu qu'un budget correct (en particulier à quelle hauteur les sponsors veulent contribuer) soit présenté, j'ai donc été voir Wouter Slettenhaar, responsable de la question au VVD, et lui ai assuré que j'étais de tout coeur avec le projet mais que l'arrondissement ne pouvait pas claquer deux briques comme ça. Après discussion avec l'échevin (Eddy Linthorst), il a décider de retirer son amendement.
Dans les faits, cela veut dire que j'avais peu à dire au conseil, et cela donne l'impression que j'étais un pot de fleur. Malgré cela, je suis content que le VVD se profile comme parti d'opposition constructive avec lequel on peut discuter raisonnablement.


Pendant que je négociais, les journalistes de France 2 interviewaient les chefs des fractions. Ici, immortalisé par Lewis, notre tête de liste, Bea Mieris...

Plus tard, petite dispute avec Joep Blaas du D66: il a déposé un amendement visant à émanciper les hommes allochtones car ils feraient preuve de mysogynie et d'homophobie. Je lui ai demandé comment il comptait s'y prendre pour m'émanciper (et oui, je suis un homme allochtone), et il m'a raconté comment les hommes marocains battaient leur femme et tapaient les homos. Je lui ai dit que s'il supprimait "allochtone" et "homme", ça pourrait se négocier. Il n'a pas voulu. C'est Floor Sluiter qui est responsable de l'intégration, c'est donc à elle qu'est revenu le plaisir de détruire cet amendement. Ce sont les membres de GroenLinks (en particuler leur tête de liste, Bram Bos) qui ont fait le preuve de plus de verve contre ce projet. Impressionnant.
Le problème n'est pas qu'aucun homme d'origine marocaine n'est ni homophobe ni mysogyne, mais que, politiquement, c'est non seulement mal ciblé (il y a des femmes et des autochtones qui sont mysogynes et/ou homophobes), mais qu'en plus cela raoute une couche d'ostracisme sur un groupe sans distinction des différences individuelles. Pour un parti libertarien (et soutenu par les libéraux du VVD), c'est un peu problématique.
Je comprends l'émotion de Blaas, mais notre rôle, au conseil, n'est pas de mettre de l'huile sur le feu. L'émancipation est un processus très personnel et compliqué. Une injonction d'émancipation ne marchera jamais. Je pense qu'il faut mettre à la disposition des habitants les moyens de s'émanciper eux-mêmes, autant que faire se peut, et que ceux qui ont des problèmes de haine (quelle que soit leur origine ou leur sexe) doivent pouvoir être dirigé vers des stages et des psychothérapies pour les aider à se focaliser sur quelque chose de constructif.

Un débat où je n'ai pu assister qu'en spectateur (c'est Femke Roos qui est responsable de l'enseignement au PvdA) mais qui s'est révélé fort intéressant: mélange forcé ou volontaire dans les écoles du quartier. GroenLinks veut forcer les choses (nous aussi), la droite veut promouvoir "la liberté" (de rester chacun dans son ghetto). Le débat était à la fois technique (quelle est notre marge de manoeuvre) mais aussi philosophique (le marché, l'article 23 de la constitution sur la liberté d'enseignement, l'intégration, le brassage ethnique, religieux et social...). Je commence à me néerlandiser un peu: les parents devraient pouvoir choisir le mode d'enseignement qui correspond le mieux à leur enfant. Mais je reste un adepte du mélange ethnique et social, et les écoles religieuses me posent problème.

Au prochain conseil: l'organisation des commissions.