Dimanche en huit, c'était la journée porte ouverte des lieux de culte. On nous a demandé qui souhaitait y aller au nom du PvdA. Bien que fortement intéressé (je suis d'une nature curieuse), ce sujet m'a un peu torturé. La religion est importante pour beaucoup de gens, mais je reste un laïc: l'Etat doit protéger les croyants comme il protège les incroyants, mais ne doit pas se méler de religion. Les religions, de leur côté, doivent se cantonner à leur rôle spirituel sans trop investir dans le politique (surtout pour prêcher la haine et la division).Je suis donc allé en voisin (avec mon collègue et ami Alper Tekin Erdogan et notre échevin Egbert de Vries) et non en politique. La synagogue de ma rue est très belle (voir photo) et récemment restaurée. On a eu une explication des lieux et du culte très intéressante.
La communauté juive semble vivre dans une certaine peur. Un exemple avec ce texte recommandant aux fidèles de sortir rapidement sans se faire remarquer, de ne pas prendre l'air directement devant la synagogue, de signaler tout colis suspect, de bien fermer la porte... (ci-contre à droite). Je ne suis pas en mesure de dire ce qui relève de la réalité (inacceptable, dans ce cas) et de la paranoïa. La présence juive à Amsterdam est tellement ancienne et profonde (la plupart des mots typiquement amstellodamois sont tirés du yiddish) qu'imaginer qu'être juif à Amsterdam est dangereux me pose problème, vraiment.
Nous sommes ensuite allés dans une minimosquée (toujours dans ma rue) de la communauté surinamienne d'origine pakistanaise. Tout petit, avec des texte arabes écrits littéralement en néerlandais pour ceux qui ne lisent pas l'arabe.Nous sommes ensuite allés à l'Oranjekerk, d'un rigorisme tout protestant. L'intérieur a été aménagé avec un sens du desig très poussé. Derrière l'autel, un paravent fabriqué de pièces de plastique opaque recouvrant des pages de la bible. Esthétique et efficace. Vraiment, le design néerlandais est à la pointe...
L'Oranjekerk est la "maison", si je puis dire, d'Egbert, qui y est très impliqué. C'est, semble-t-il, un lieu très progressiste et ouvert aux homos. Lewis, qui a des problèmes avec sa chrétienté, y a été invité. On verra s'il y va ou pas.
Pour finir, le lendemain dans Het Parool, le très trashy et réac quotidien amstellodamois (auquel je suis néanmoins abonné histoire de savoir ce qui s'y trame) publie une photo un peu floue de la synagogue... avec, au premier plan, un peu flou, certes, moi! (Mais aussi Alper et Egbert). Moi qui voulait y aller en voisin, c'est raté. Heureusement, seuls ceux qui me connaissent vraiment bien sont en mesure de voir de qui il s'agit. A cliquer ci-dessous...
