Hier j'ai parlé d'é- et immigration avec mon ami Rachid Jamari (ancien élu travailliste à Amsterdam-ville). Il a une proposition un peu étrange mais qui fait sens. Selon lui, il faut être honnête avec les candidats immigrés et leur dire que l'intégration est un processus difficile et long. Selon lui, il vaut mieux que les candidats aient au moins niveau bac (études jusqu'à 18 ans) pour avoir le bagage nécessaire pour prendre sa vie en main: apprendre une langue, apprendre un métier, être capable de s'adapter et de décider de son destin. Si vous aimez votre femme encore au bled, il vaut mieux s'assurer qu'elle arrive au moins au niveau bac avant de la faire venir, sans quoi son intégration sera un échec et l'ambiance familiale s'en ressentira.
Bien sûr on va hurler que c'est de la discrimination. Sa démarche n'est pas une démarche de droit, mais d'expérience (il s'occupe de l'intégration des immigrés sur le marché du travail, je crois qu'il sait de quoi il parle).
Cela dit, il trouve, lui aussi, les examens mis en place par Verdonk complètement ridicules. Imposer de savoir des choses sur la Hollande (le contenu du programme des examens est d'ailleurs très douteux), ce n'est pas la même chose que les comprendre et les accepter.
Je viens de lire un article très intéressant dans le Courrier international sur l'état des discussion sur l'intégration en scandinavie. Il semble que les Pays-Bas aient opté pour le modèle danois ou norvégien (plutôt que suédois, qui marche mieux) sans bien en mesurer les conséquences politiques et sociales. Je pense que les Pays-Bas sont dans une option suicidaire, pour la simple raison qu'économiquement, socialement et culturellement, les Pays-Bas ont besoin non seulement d'intégrer leurs immigrés dans l'harmonie (et non le conflit), mais aussi d'importer des nouveaux habitants pour lutter contre le dépeuplement.
Ce sera sans doute le thème du débat des Nieuwe Amsterdammers de juin, préparez-vous!