jeudi 20 novembre 2008
Wifi sélectif
L'autre jour, je suis allé pour un déjeuner de travail à Smørrebrød avec mon Mac. Là-bas, malgré une réception wifi parfaite, impossible de se connecter. "L'antenne que m'a installé KPN [l'opérateur historique] ne marche qu'avec Windows™" me raconte alors le tenancier, après avoir fait joujou avec ma machine pour voir ce qui n'allait pas.
Quelques semaines avant, même mésaventure au Café Poef: antenne KPN, seulement Windows™. Aujourd'hui, je suis allé au Coffee Company, où j'ai écrit une partie de mon livre: plus de wifi. Il y a avait trop de gens avec leur ordinateur portable, vu que c'était le seul endroit du quartier avec wifi gratuit. Désormais, dans mon quartier, où une population éduquée et créative est suréquipé en Mac, il n'y a plus d'endroit où se connecter. Impossible de bosser tranquillement nulle part. Il faut rester chez soi, le fil à la patte.
Mon projet de wifi sera discuté bientôt en commission. Il est plus que temps. Les cafés du quartier se plaignent du baisse de leur chiffre d'affaire avec l'interdiction de fumer, mais il y est impossible d'y travailler en journée. Et quand ça l'est, ces parasites krypto-monopolistiques de KPN se débrouillent pour que seuls les PC équipés par le géant de Redmont puissent se connecter.
Un peu comme si les routes étaient réservées aux seules voitures et camions Renault, et encore que quelques unes soient payantes (et chères!), et d'autres en très mauvais état. Notre économie n'y survivrait pas. Et pourtant c'est exactement ce qu'on fait en ce moment avec le wifi. Comme quoi le coup du marché qui s'autorégule et qui est le plus à même d'offrir ce que les gens veulent est un gros mythe urbain qui est loin de se vérifier.
Concrètement, si la commission me soutient dans ma démarche, il va falloir que l'arrondissement aide les cafés à avoir un wifi gratuit surtout aux heures creuses (avant 17h) et surtout les aider à se sortir des griffes acérées de KPN pour s'assurer que leur réseau est accessible non seulement depuis Windows™, mais aussi avec un Mac (pour nos innombrables créatifs) ou un portable sous Linux, de plus en plus fréquents avec la vague des micro-portables. Encourrager un monopole à travers des installations limitées aux Windows est, d'ailleurs, tout à fait antilibéral. Mais venant d'un ancien monopole, est-ce vraiment surprenant? En gros, il ne s'agit pas de casser un marché, mais au contraire de l'ouvrir vraiment à la concurrence. On verra si le VVD et le D66 nous suivent sur cette question...